La presse, à la une !

Quel plaisir, pour les petits (comme pour les grands) de trouver dans sa boîte aux lettres le nouveau numéro de son magazine ou son journal à soi ! Heureusement, on peut aussi en découvrir au coin presse de la médiathèque (et emprunter une pile d’anciens numéros, en espérant que tous les jeux ne seront pas crayonnés) ou au CDI (c’est bien pratique à feuilleter le temps d’une récré).

Depuis quelques mois, on se dit entre copinautes qu’une sélection sur la presse jeunesse serait la bienvenue pour présenter nos découvertes, nos préférences et nos expériences d’abonnement. Mais parmi toute l’offre en kiosque, quelles parutions mettre à l’honneur ? Alors, plutôt que de suggérer un ou deux titres par âge, nous vous proposons une sélection thématique ou chacun.e devrait trouver son bonheur.

Commençons par l’actualité

Dong ! est une très belle revue destinée aux jeunes de 10 – 15 ans qui permet d’aborder l’actualité à travers des reportages et des témoignages de qualité, dont la rédaction nous rappelle l’importance de l’investigation. Les illustrations qui accompagnent reportages et entretiens sont particulièrement originales et soignées. Pour vous faire votre propre idée, vous pourrez découvrir cette revue ici.

Dong ! 4 numéros par an
48€/an

TOPO, édité par Topolino, est une superbe revue bimestrielle composée de bandes dessinées sur des sujets d’actualité variés, à partager en famille. Un grand reportage offre un regard détaillé sur un fait international. Nous aimons entre autres les rubriques « c’est quoi, ce travail ? » qui présente une profession en suivant une personne qui l’exerce, « sans cliché » qui analyse une photo de presse, « clair et net » qui informe sur les tendances de la toile et « cash sex » qui aborde une facette de la sexualité sans tabou.

Topo, 6 numéros par an, 75 €/an

Pour vous faire une idée, quelques reportages sont disponibles intégralement en ligne ici.

• Le Petit Quotidien est un journal d’informations papier ou numérique de 4 pages qui permet aux 6-9 ans de s’informer, « un peu comme les adultes ». Il est composé d’une information principale, présentée sur la Une et développée dans la double page intérieure. Cette information porte essentiellement sur les enfants, les animaux, les régions du monde ou les métiers. Quand un sujet difficile est abordé (guerre, catastrophe naturelle, pandémie…), l’équipe de rédaction l’indique sur la Une et invite ses lecteurs à se faire accompagner par un adulte dans leur lecture.

Nous apprécions le lexique expliquant les mots compliqués et le planisphère indiquant la localisation de toutes les informations évoquées.

Sur la dernière page, on trouve une bande dessinée humoristique Scoupe et Tourbillon de Philippe Malausséna, souvent en lien avec l’information mise en avant.

Le Petit Quotidien est proposé à la vente avec le supplément hebdomadaire My Little Weekly. Conçu sur le même modèle que Le Petit Quotidien, ce journal est intégralement traduit en français, ce qui en réduit considérablement l’intérêt.

En revanche, Les Fiches du Petit Quotidien sont des dossiers thématiques remarquablement biens faits et très complets.

• Mon quotidien est le journal d’actualité qui prend le relais de Le Petit Quotidien en s’adressant aux enfants de 10 à 13 ans. Il se présente sous la forme d’un feuillet de huit pages.

L’information principale présentée à la Une est développée sur la premières double page, très souvent scientifique, cette information peut aussi être géographique, historique, sportive ou aborder une question de société. La double page suivante aborde l’actualité en France, elle est suivie d’une page sur l’actualité dans le monde. Enfin les deux dernières pages sont consacrés aux lecteurs avec des avis sur un livre, une présentation d’une jeune rédacteur en chef et la réponse à une question posé à l’équipe.

Outre le fait que ce journal permet d’aborder l’actualité avec les enfants, nous aimons son format, l’humour des petites bandes dessinées, le lexique qui vient expliquer les mots compliqués et l’événement historiques du jour proposé en première page, ainsi que le supplément photos thématiques qui accompagnent le journal ponctuellement.

Give me Five est une application, développée par Phosphore, qui mérite le détour car elle permet de découvrir gratuitement en 5 minutes 5 actus de la semaine, clairement présentées. Une question de lecteur/lectrice et des liens donnent aussi l’occasion d’approfondir ses connaissances sur les sujets proposés.

Pour observer la nature

La Petite Salamandre, pour les petits explorateurs de la nature entre 4 et 7 ans, est une revue qui s’articule autour d’un dossier consacré à un animal. On y découvre aussi des jeux, des recettes, des bricolages, une fiction et au cœur de la revue un très beau poster. Et sur le site de la revue, il y a plein de petits bonus !

Petite Salamandre, 6 numéros, 29€/an.

• Salamandre Junior, pour les explorateurs nature de 8 à 12 ans, a la même construction que sa petite sœur. Le contenu est plus poussé pour convenir à un lectorat plus grand.

Salamandre Junior, 6 numéros, 29€/an.

Wapiti est un magazine idéal pour les amoureux de la nature ! On adore les splendides reportages photo sur les animaux, les posters et fiches-animaux détachables, les BD, les infos incroyables sur la nature au sens large. Et les hors-série « mission sciences », ludiques et passionnants. La nouvelle formule lancée en 2020 est très agréable à lire.

Wapiti, 12 numéros, 64€ (94€ pour recevoir aussi les six hors-série)

Et les arts

• Les enfants sont sensibles à l’art et oui, il y a une revue qui aborde la découverte artistique : Olalar. Destinée aux 4-7 ans, très pédagogique, elle aborde chaque mois un dossier sur un peintre, une civilisation, et Noé et Lisa nous embarquent dans leurs découvertes des musées, une belle façon de voyager en lisant. Des jeux et des bricolages complètent le tout. J’apprécie beaucoup cette revue, je tiens à l’avoir dans un fonds de médiathèque même s’il est nécessaire de la faire connaître.

Olalar, 11 numéros par an, 55€/an

Dada, une revue de papier glacé aussi précieuse qu’un beau livre pour s’initier à l’histoire de l’art en famille. Cette revue permet de découvrir toutes les formes d’art, non seulement la peinture, mais aussi la sculpture, la photographie, le street art, le cinéma (un de nos numéros préférés est celui consacré à l’œuvre de Miyasaki !) Dans chaque numéro un dossier très fourni consacré à un.e artiste mais aussi des ateliers plastiques pour expérimenter la matière à la manière de l’artiste du numéro en question.

9 numéros thématiques par an,
59 €/an

Des titres touche-à-tout pour retrouver un peu tout cela à la fois !

Astrapi, c’est une mine d’idées, d’infos et d’invitations à la réflexion, au voyage et au bricolage ! Une lecture très ludique et pleine de bonne humeur, où les Astrapiens ont plaisir à retrouver, deux fois par mois, des séries BD, des énigmes et des jeux, mais aussi des réponses éclairantes aux questions qui se posent. Et bien sûr la légendaire et incontournable page finale des TRUC astuces.

Astrapi, 22 numéros/ an, 105€ (117€ pour recevoir également trois hors-série)

L’éléphant junior se présente comme une revue de culture générale. Dit comme ça, ça n’a pas l’air forcément hyper rigolo, mais cette nouvelle revue est incontestablement une lecture ludique et très plaisante, avec des énigmes à résoudre, de chouettes infographies et des reportage aux thématiques très variées. Un excellent choix pour les petit.e.s curieux.ses qui s’intéressent à tout !

L’éléphant junior, 6 numéros par an, 50€

Enfin, pour lire et se divertir

J’aime lire chez Bayard-Jeunesse, un grand classique mensuel qui nous a bercées et fait encore rêver nos enfants avec ses belles histoires, ses jeux, ses BD, ses infos culturelles et ses défis. On le conseille donc volontiers.

J’aime lire, 12 numéros par an, 60 €/an

• Et pour les lectrices et les lecteurs débutants, Bayard a pensé à tout avec Mes premiers j’aime lire. On y trouve un épisode de la BD Emile et Margot, un gag d’Anatole Latuile, une histoire à lire à deux (notre moment préféré avec mon presque 7 ans), un roman court dont certains mots sont expliqués et illustrés dans la rubrique « Le Petit dico », une poésie et des jeux. Pour accompagner son enfant lors de son entrée dans le monde de la lecture, ce magazine est idéal. Et en bonus, l’enfant pourra écouter un CD avec le roman lu à haute voix. Pour feuilleter un extrait de ce magazine, rendez-vous par là.

Mes premiers j’aime lire, 12 numéros par an,72 €/an

TétrasLire est un magazine indépendant qui propose de découvrir de grands auteurs de la littérature à travers des nouvelles ou des extraits de roman. Destinés aux lecteurs de 8 à 12 ans, chaque numéro propose d’entrer dans la lecture en variant les styles, les thèmes et les niveaux de lecture. Les textes sont proposés dans leur version originale, non simplifiée ou adaptée. Chaque numéro propose un dossier en lien avec l’artiste et/ou du thème du numéro, un bricolage, un conte et des idées de lectures et de sorties pour aller plus loin.

TétrasLire, 12 numéros, 64€/an

Curionautes des sciences – 8/12 ans : Embarque pour l’aventure scientifique ! Pourquoi ? », « Depuis quand ? », « Comment ça marche ? » Votre enfant est curieux et attend des réponses ? Il est prêt à rejoindre les Curionautes ! Avec une bande de filles et de garçons qui lui ressemblent et une mascotte rigolote, votre enfant vit de fabuleuses aventures, tout en découvrant la démarche scientifique. Il renforce son esprit critique.

Il est acteur des sciences à travers de multiples disciplines : astronomie, biologie, mathématiques, histoire, etc. Ce qui semblait compliqué devient simple, clair et accessible. Le pari des Curionautes : intéresser tous les enfants à la science, grâce à un juste équilibre entre récits ludiques et notions scientifiques.

Curionautes des sciences
10 numéros, 59 €/an

Nous espérons que tous ces titres vous auront donné des idées et que vous aurez plaisir à découvrir ces magazines ! N’hésitez pas à nous faire partager les lectures appréciées par les jeunes lecteurs et lectrices de votre entourage.

Billet d’été : regarder germer les graines

Après avoir avec bonheur voyagé, réfléchi et rêvé dans les précédents billets d’été, je vous invite à mon tour, à découvrir des lectures tournées vers la nature, allongé.e.s dans l’herbe.

Pendant ces semaines confinées, on a pensé à notre santé, on s’est rappelé que nous n’étions qu’une espèce d’êtres vivants menacés parmi d’autres et qu’on devrait prendre soin de cette planète partagée. On a cherché ce qu’on pourrait changer pour faire un monde meilleur et on a vu la pollution diminuer, la nature respirer.

Parmi les livres en attente, j’ai alors retrouvé dans mon bureau des sachets de graines que j’ai semées, par curiosité. Et pour distraire mes journées très occupées, petites pauses dans le rythme effréné du télétravail, je les ai arrosées.

On a lu ce qui nous promettait des jours meilleurs. On a espéré.

Et quelques graines (un coquelicot et des alysses corbeilles d’argent) ont germé.

On a écouté les battements du cœur de la nature, jusqu’à ce que la fourmilière humaine se remette en marche et couvre cette mélodie.

Dès le début de l’été, alors que notre boîte aux lettres était encore un peu endormie, on a été enchantées d’y trouvé des colis. Oh, le swap d’été !

Un album en particulier nous a rappelé qu’il est précieux de conserver (sans plastique) les bonheurs de chaque jour…

Outre les chatoyants dessins de ce grand format et son arbre accueillant, l’histoire de ce marchand ambulant a aussi résonné en moi, comme un clin d’œil à la collection de bocaux que je garde pour le vrac, les confitures ou toute autre occasion…

On a aussi repris sans attendre le chemin des librairies. Bien sûr, on avait déjà entendu son titre murmuré, à l’ombre (du forum) du grand arbre, mais on a aussitôt remarqué sur l’étagère les petites feuilles vertes qui se détachaient de la couverture sable.

Comme un écho à nos peurs, ce roman imagine un peuple qui aurait oublié son passé et pillerait toujours plus loin les arbres nécessaires à sa survie, élargissant chaque jour le désert qui l’entoure. Heureusement, Samaa, une jeune fille téméraire, prête à bousculer les traditions, va découvrir, malgré elle, une alternative à cette vie destructrice.

J’ai lu avec ravissement cette fable, peuplée d’étranges créatures, et comme une graine, j’espère qu’elle germera dans les mains ou les oreilles des jeunes où je la déposerai.

Je me suis également réjouie que l’autrice (ou la maison d’édition) ait eu une pensée pour la nature jusque dans la fabrication du livre, avec une impression écologique et un marque-page à planter (!).

Je vous souhaite de passer une belle fin d’été et de voir germer vos plus belles idées dans les livres ou dans la vie !

Apprivoiser l’écriture

Si la lecture nous donnait les clés de l’écriture…

Des premiers pas sur le papier aux conseils avisés d’écrivains, la littérature nous offre quelques pages pour dompter cet art.

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Commençons par quelques albums pour suivre le B.A. BA.

Des propositions de Solectrice :

Le crayon qui voulait voir la mer d’Eric Simard et Africa Fanlo. Oskar éditeur. 2011.

Ce petit album invite les jeunes lecteurs ou lectrices à voyager en 4 chapitres avec les mots de Lulu, écrits au crayon magique. Des mots en couleur pour adopter du vocabulaire et découvrir un monde plein d’aventures.

Les mots d’Enzo de Mylène Murot et Carla Cartagena. Utopique. 2017.

Un livre qui aborde avec pudeur la dyslexie à l’école primaire.

Quand Enzo confond boulet avec poulet, un brouillard se forme et la leçon de mots à apprendre devient un calvaire. Heureusement, l’enfant va se réconcilier avec l’écriture en rencontrant une orthophoniste.

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Des romans guident aussi parfois les lecteurs vers l’apprentissage de l’écriture.

Comment j’ai écrit un roman sans m’en rendre compte d’Annet Huizing. Syros. 2016.

Une histoire qui aurait pu ne pas naître si la narratrice adolescente n’avait eu pour voisine une vieille autrice. Celle-ci livre à la jeune fille des conseils d’écriture. Au fur et à mesure de leurs échanges, l’écriture s’affine et s’enrichit, les sentiments se dévoilent et on s’émeut devant cette histoire qui prend forme.

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L’écriture peut aussi permettre de reprendre confiance en soi…

Une lecture suggérée par HashtagCéline :

La théorie de l’iceberg de Christopher Bouix, Gallimard Jeunesse, 2018.

C’est l’été et le héros de cette histoire va faire deux rencontres décisives qui vont l’aider à reprendre goût à la vie. Un roman drôle et touchant sur la lecture mais aussi et surtout sur le pouvoir salvateur de l’écriture. Son avis ici.

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Deux lectures suggérées par Pépita :

La folle rencontre de Flora et Max de Martin Page et Coline Piéré, Ecole des loisirs

Des échanges de lettres entre un garçon et une fille, banal ? Mais pas sous la plume de ce duo qui arrive si bien à rendre cet échange épistolaire lumineux sur deux parcours pas si évidents. Mon avis ici.

Je m’appelle Mina et j’adore la nuit de David Almond, Gallimard jeunesse

« Ecrire, c’est emmener les mots en promenade ». Voici un objet littéraire non identifié entre journal intime, carnet de réflexions, activités « hors-piste » : touchant, drôle, profond. Un excellent souvenir de lecture. Mon avis ici.

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L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges. L’affaire des cahiers de Viktor et Nadia, de Davide Morosinotto. L’école des loisirs

« À l’intérieur, j’ai trouvé des cahiers… Les mêmes que celui sur lequel j’écris en ce moment ! » Le dernier roman de Davide Morosinotto se donne à lire comme l’enchevêtrement de trois écritures bien distinctes, magnifiquement mises en scène : il y a les cahiers de Viktor rédigés en rouge, ceux de Nadia, et les annotations zélées du colonel Smirnov, en charge de l’enquête concernant leur « affaire ». Une aventure haletante à l’époque où la Russie soviétique était attaquée par l’Allemagne, dans laquelle l’écriture (de lettres, rapports, journaux intimes…) joue un rôle de fil conducteur. L’avis d’Isabelle ici.

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L’enlèvement du prince Oléomargarine, de Philip Stead (illustrations d’Erin Stead). L’école des loisirs

Il y avait de quoi être impressionné par le projet d’achever l’écriture d’un conte que l’immense Marc Twain n’avait pas eu l’occasion de développer autrement que sous la forme de notes griffonnées. Philip Stead s’en sort en intégrant au récit la conversation qu’il aurait pu avoir avec Twain sur le cours de l’histoire, les scénarios possibles et leur plausibilité. Cela lui permet de prendre une distance ironique vis-à-vis de l’exercice. C’est très bien trouvé, probablement un peu déroutant pour les jeunes lecteurs, qui apprécieront néanmoins sans aucun doute les illustrations splendides d’Erin Stead ! L’avis d’Isabelle ici.

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Un été de poésie, d’amour et de vie, de Bernard Friot. Milan

Quand deux adolescents se retrouvent par hasard dans un atelier de poésie, ils se rebellent, s’apprivoisent et s’essayent finalement à l’écriture. Bernard Friot a lui-même animé des ateliers d’écriture et les sujets qu’il propose donnent envie de se lancer. L’avis de Lucie ici.

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Et pour finir, ce documentaire : Ecrivains, qui êtes-vous ? de Pierre Ducrozet et Anna Forlati, Bulles de savon

18 écrivains nous parlent d’eux, de leur cheminement vers l’écriture, puisé dans leur vie, et qui constituent autant de clés pour comprendre leurs livres : un beau voyage littéraire à travers les siècles et le contexte de la vie des ces grands hommes de littérature qui ont marqué l’histoire. Mon avis ici.

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Et si le confinement vous donnait à vous aussi l’occasion d’écrire ?

N’hésitez pas à nous présenter en commentaire le livre qui vous donne ou qui vous a donné envie d’écrire…

 

 

 

Billet d’été : cinq albums échos aux petits plaisirs de l’été

Quand j’ai choisi ces albums, il était encore tôt. Je n’avais pas plongé avec délice dans ces chaudes journées d’été. Je n’avais pas savouré l’oubli du temps, la caresse du soleil, la tiédeur des pages tournées dans la chaise longue. J’avais seulement imaginé un petit groupe d’enfants, assis sur un carré de tissu à l’ombre du grand charme et une voix dans la douceur de l’après-midi qui lirait ces quelques livres empilés. Aaaah, quel bonheur d’écouter lire, dans l’odeur d’herbe fraîche, au milieu des chants d’oiseaux, seulement distraits par un vol de papillons !

 

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C’est parti pour ces plaisirs de l’été que j’ai voulu associer à une petite pile d’albums :

Le premier nous emmène dans le potager. Fleurs de courgettes, haricots naissants, cosses de petits pois. Tant d’invitations à tendre la main pour attraper ces fruits de l’été et les déguster.

Au jardinier, au fond du potager, j’ai demandé : « Savez-vous qui a cueilli mes fleurs de secrets ? »

Partons les chercher dans « Le Jardin des Secrets » de Marie-Hélène Lafond et Lucie Vandevelde. Minots Editions.

 

 

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Pour le suivant, en quittant le jardin, on s’égare un peu dans la forêt, on lève la tête vers les feuillages vert tendre. A la sortie du bois, un champ de blé tout doré de soleil puis des rangs de maïs qui nous invitent à suivre ces couloirs de verdure jusqu’à se perdre… dans les méandres du labyrinthe avec Thésée.

 

La nuit était venue. Thésée réfléchissait dans les jardins du palais. L’air était doux, parfumé de jasmin, d’olivier et de cyprès.

« Je vais mourir sans gloire, songeait Thésée. J’aurai beau tuer le Minotaure, personne ne saura que je suis un héros, si je ne sors pas de ce labyrinthe… »

– Délivre-nous de ce monstre et, moi, je te révélerai comment retrouver ton chemin !

Thésée sursauta. La fille de Minos, Ariane, s’était échappée du palais et l’avait rejoint en secret.

Cette légende et d’autres mythes, mille fois entendus, viennent encore charmer nos oreilles friandes de toutes ces histoires, dans un grand album aux illustrations épurées, aux atours de fresques ou de poteries antiques :

« Héros de la mythologie grecque » de Martine Laffon et Martin Jarrie. Les Fourmis Rouges.

 

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Il est temps de s’évader davantage. L’été, c’est aussi le moment du voir du pays… Parmi les plaisirs saisonniers, je voulais ajouter celui de boucler sa valise en pensant à l’exploration qui nous attend.

 

Bonnes vacances !

 

Voyageons d’abord en Inde, de Badlapur à Chennai, sur les pas de Smita et Lalita, à la conquête d’une liberté rêvée. Avec la fillette on découvre la vie dans la cahute, les rues encombrées, l’école et un temple hindou.

« La Tresse ou le voyage de Lalita » de Laëtitia Colombani et Clémence Pollet. Grasset Jeunesse.

Des familles entières s’y pressent, vêtues de leurs plus beaux habits. Les hommes portent des dhotis, les femmes des saris mauves, rouges, vertes, jaunes, bleus, dorés. Lalita est surprise par ce tourbillon de couleurs qui lui donne le tournis.

 

Avec « Mon Cousin Hugo » de Coco des Amériques et Elza Lacotte, aux éditions du Ver à Soie, on part aussitôt de l’autre côté du globe. On s’approche du pôle, on change de saison. On rêve à d’autres horizons.

Ah, comme elle serait belle, la vie au Chili ! Surtout qu’il y a bien d’autres choses au Chili qui ne se passent pas exactement comme ici.

 

Avec « Les aventures improbables de Peter et Hermann ou le tour du monde en 25 escales », de Delphine Jacquot, aux éditions des Fourmis Rouges, on part en voyage et on ne s’arrête plus. A chaque page, un décor prometteur, une découverte qui invite à en faire beaucoup d’autres.

 

 

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Et pour découvrir justement de nombreux autres titres tout au long de l’été, retrouvez chaque semaine la sélection des arbronautes.

Souvenirs


Avant de changer d’année, des souvenirs pleins la tête, explorons quelques lectures qui nous ramènent en arrière. Voilà un thème qui traverse de nombreuses fictions jeunesse, qu’il soit seulement évoqué ou au centre de l’histoire. Entre réminiscences familiales et moments durs à digérer, ces fenêtres ouvertes sur le passé nous touchent souvent.

 

Dans Le Tiroir à histoires

June et Jo – les souvenirs de Séverine Vidal et Amélie Graux

La maison en petits cubes de Kunio Katô et Kenya Hirata

 

Lire les avis de Bouma, Sophie et de Pépita.

 

Bouche Cousue de Marion Muller-Collard

Ce récit tourne autour d’un souvenir de jeunesse qui remonte à la surface suite à un événement.

Lire l’avis de Pépita

 

 

Sur Méli-Mélo de livres

 

Le jardin des ours Fanny Ducassé. Thierry Magnier.

Quand se souvenir de ses deux grands-pères, aujourd’hui disparus, donne un album d’une rare sensibilité et aux illustrations magnifiques.

Lire aussi les avis de Céline et Sophie

 

L’armoire Anne Cortey, illustré par Claire de Gastold. Grasset jeunesse.

Une armoire, métaphore de la grand-mère disparue et dont la présence angoisse une petite fille. Quand les souvenirs rattrapent les générations qui suivent, une approche bien vue.

 

La couverture : une histoire en petits carreaux (de tissu) Isabel Minhos Martins Yara Kono. Editions Notari.

Une histoire qui sublime le souvenir, le partage, la transmission entre générations.

 

Sur les Lectures Lutines

Le Jardin de Minuit d’Edith. Editions Noctambule.
Quand un enfant partage mystérieusement les souvenirs d’une demoiselle dans un fabuleux jardin.
Lire aussi les avis de Bouma et Sophie

La belle histoire d’une Vieille Chose, de Louis Emond et Steve Adams.

Quand une voiture se souvient de ce qu’elle a été avant de n’être plus qu’une vieille chose.

 

Les bruits chez qui j’habite de Claire Cantais et Séverine Vidal.

Des souvenirs sonores que l’on goûte délicieusement. De petites portes qui s’ouvrent vers un monde de l’enfance que l’on n’a pas oublié.

 

 
A lire au Pays des Merveilles
La mémoire en blanc de Isabelle Colombat. Thierry Magnier, 2015
Quand pour se réconcilier avec sa propre histoire, Léonie se construit sur de de bouleversants souvenirs et nous oblige à (re)découvrir un épisode récent de l’Histoire du Rwanda. N’oublions pas…

Après la peine / Ahmed Kalouaz. Rouergue, 2014.

 

Un tête à tête mélancolique entre un père et son fils entre souvenirs et révélations.

Lire aussi les avis de Pépita et de Bouma.

Vide-grenier / Davide Cali, Marie Dorléans. Sarbacane, 2014
Bric à brac de souvenirs entassés dans le grenier ; il suffit de remettre le nez dans les cartons oubliés pour retomber en enfance et décidé .. de ne plus s’en séparer !
Lire aussi l’avis de Chlop.
Sur Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait Livresse
Les souvenirs, ça se construit aussi ! Ou comment transformer le malheur en bonheur ? Une belle illustration de résilience avec une galerie de personnages hauts en couleur.
Lire aussi les avis d’Alice et de Pépita.
Souvenirs de papier de Baptistine Mesange et Jessica Lisse.
Dans cet « album-souvenir », le narrateur revient sur les amis de papier qui ont peuplé son enfance : un ours en peluche à qui il a offert une partie de son cœur, une jolie poupée et son amie imaginaire, un coffret pour y glisser tous ses secrets… Un album très psychologique voire philosophique qui aborde avec beaucoup de justesse, de tendresse et une petite pointe de mélancolie le passage de l’enfance au monde adulte.
Dans Un Petit bout de Bib(liothèque)
Mon grand-père de Christine Schneider et de Gilles Rapaport.

Un livre sensible qui rappelle tous ces moments de l’enfance passés avec son grand-père, ceux qui restent malgré la disparition de l’être cher.
Lire l’avis de Pépita
Le Marchand de souvenirs de Ghislaine Biondi.
Quand on n’a pas eu de père, difficile de s’en souvenir. C’est pourtant ce que propose ce marchand de souvenirs…
Un album intemporel qui rappelle que chaque être humain est passé par mille vies avant de devenir celui que l’on connaît. Avec tout le talent de Lane Smith, en plus.
Chez La Collectionneuse de Papillons
Quelqu’un qu’on aime de Séverine Vidal.

Partir à la recherche de ses souvenirs, une quête qui n’a pas de prix, surtout quand elle permet à une jeune homme de construire le lien avec son grand-père.
Lire l’avis de Pépita
La Gigantesque petite chose de Béatrice Alemagna.
Béatrice Allemagna signe un album gigantesque pour évoquer ces moments infiniment précieux que nous chérissons tous au fond de notre mémoire.
Dans la Littérature enfantine de Chlop
 
Guirlandes de poupées, J. Donaldson R. Cobb Kaléidoscope
Entre réel et imaginaire, une fillette joue avec une guirlande de poupées. Jusqu’au moment où elles croisent une paire de ciseaux bien réels, et c’en est fini de la guirlande de poupée… Mais il reste toujours quelque chose des bons moments passés, une place attend les poupées disparues dans la mémoire de la fillette.
Dans la maison de ma grand-mèreAlice Melvin, Albin Michel jeunesse
Nous suivons une petite fille qui traverse la maison de sa grand-mère, dans la quelle chaque pièce, chaque objet, lui évoque un doux souvenir.
Lire l’avis de Pépita
Dans l’Atelier de Cœurs
Mon bison de Gaya Wisniewski chez Mémo
L’histoire d’une amitié entre une petite fille et un bison racontée par une vieille femme.
Une somme de souvenirs de Thomas Scotto et Annaviola Faresin chez Notari
L’histoire d’un homme qui décide de se séparer de ses souvenirs et qui ignore qu’ils ont aussi du sens pour les autres.
Le grenier de Mona Leuleu chez Seuil Jeunesse
Des souvenirs à découvrir à l’aide d’une torche à lumière bleue.
Mamie est partie de POG et Lili la Baleine chez Gautier Langereau
Une petite fille qui arrive à faire le deuil de sa grand-mère grâce aux souvenirs qu’elle lui rapportait de ses voyages.
Sur l’île aux trésors
Mémoire en eaux troubles de Joëlle van Hee
 
Un roman qui évoque à la fois les souvenirs de la deuxième guerre mondiale, à travers le grand-père du protagoniste, et la perte de mémoire suite à la maladie d’Alzheimer.

 

 

Bons souvenirs de 2018 !

En attendant nos coups de cœur de l’année qui vient de s’écouler, toute l’équipe A l’Ombre du Grand Arbre vous souhaite un joyeux réveillon !