Nos coups de coeur de septembre !

Ah, septembre ! Sa frénésie post-vacances, sa soif de renouveau, ses belles journées d’été indien et sa rentrée littéraire ! Certain.e.s trouvent du mal à lire en ce mois où il faut retrouver un rythme, d’autres voient leur motivation décuplée ou trouvent dans la lecture une bulle où se ressourcer. C’est donc, plus que jamais, le moment de partager avec vous nos trouvailles mensuelles !

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Isabelle et ses moussaillons ont eu un coup de cœur pour nouvel album du duo Rascal-Louis Joos. Des pages qui nous entraînent aux États-Unis, en 1884. Les bisons sont en voie d’extinction. Un grand musée d’histoire naturelle dépêche un jeune taxidermiste pour ramener des cornes, des sabots et des peaux avant que l’espèce ne disparaisse. Ce dernier ne se doute pas qu’il va vivre un moment de grâce, l’une de ces expériences qui marquent à jamais et donnent un sens à notre existence… Le texte lyrique et les illustrations à l’encre et à l’aquarelle subliment la beauté des grandes plaines, du soleil couchant et de la nuit qui s’empare de la forêt, où les humains et leurs machines industrielles semblent des intrus. Et pourtant, on assiste dans cet album à une communion bouleversante entre l’homme et la nature. On retrouve les saveurs du voyage et de la liberté qui sublimaient déjà Le voyage d’Oregon. Un immense bol d’air, cet album !

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Et en roman, le coup de cœur de L’île aux trésors va au deuxième volet du diptyque Les Nuées, de Nathalie Bernard. On renoue ici avec tout ce qui nous avait déjà emportés dans le premier tome : une expérience de pensée stimulante (que se passerait-il si une catastrophe faisait voler en éclat nos repères spatiaux et temporels ?), des personnages inoubliables et un univers immersif. Néro est à la fois une suite, puisque l’on suit la protagoniste, Lisbeth, dans la suite de son périple, et un roman-miroir. Car nous allons également revivre le cataclysme du tome 1, d’une perspective différente. Nous avions vécu cette séquence du haut de la station spatiale internationale, nous sommes cette fois au fond des mers, à bord d’un sous-marin, et allons, de nouveau, au-devant d’épreuves inimaginables. Le passé continue de résonner de manière fascinante avec le présent, révélant les rouages de la naissance des mythes et de la construction des sociétés. Une série qui fait forte impression, entre récit post-apocalyptique haletant, épopée, réflexion philosophie et ode poétique à la beauté de notre monde.

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Pour Liraloin qui adore faire des trouvailles dans les albums destinés aux plus petits c’est un jeu de cache-cache qui a retenu toute son attention. Voici qu’un visage d’enfant apparaît à travers un buisson de paille haute, petite scène qui va être le témoin d’une succession d’animaux sauvages s’approchant parfois jusqu’à frôler la cachette. Le soleil laisse place à la lune ronde qui éclaire la savane et les animaux venus se repaître d’une douce tranquillité nocturne. Soudain un chien débarque et de son puissant flair semble avoir trouvé cette enfant si bien cachée. S’engage alors une course poursuite qui nous amènera jusqu’à la civilisation.

Cet album sans texte de Jean-Claude Alphen publié aux éditions D’Eux en 2022 fait preuve d’une belle inventivité et cultive le sens du détail. Les illustrations crayonnées émergeant des pages épurées de blanc ou de noir, selon le moment de la journée, sont magnifiques. Le jeu des lumières est complétement réussi. Le mouvement donné à la course-poursuite à travers les habitations est accentué par le geste de tourner les pages le plus vite possible. Mention spéciale pour le crocodile qui donne vraiment les chocottes !

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Pour Linda, il y a eu trop peu de lectures en septembre, mais un album se démarque par la beauté de ses textes et de ses illustrations : Définitivement – Tu peux déjà ; deux textes écrits par Grand Corps Malade pour célébrer la paternité, ou tout simplement la parentalité, sublimés par Thomas Baas, un illustrateur talentueux qui a su « photographier » autant de petits instants qui font la richesse du quotidien de parents et la beauté de ce lien si particulier qui les unit à leur(s) enfant(s).

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Après l’immense succès de Wonder, Lucie était curieuse de lire ce que R. J. Palacio pouvait proposer dans un univers différent. 
Avec ce nouveau roman, l’auteure s’essaie à un nouveau genre : le western. Et c’est une vraie réussite ! L’ambiance, sauvage et inquiétante, mais surtout les personnages, très incarnés. Le jeune Silas entraîne le lecteur à la recherche de son père, enlevé sous ses yeux par des bandits aux raisons troubles. Aventure, rencontres et émotion parsèmeront un périple, duquel il sortira forcément grandi.
Il est aussi question de photographie, thème qui illustre finement la difficulté de connaître toutes les facettes des personnes qui nous entourent. Assurément un coup de cœur !

Pony, R. J. Palacio, Gallimard Jeunesse, 2023.

Son avis complet ICI.

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Parce que ces deux romans sont tellement différents qu’il était impossible de choisir, et qu’un nouveau livre d’Annelise Heurtier est forcément un évènement chez Lucie, #Toutlemondedestestelouise doit figurer dans cet article.
L’auteure y aborde le thème du cyberharcèlement au collège, qui nous intéresse particulièrement, et fait le choix de nous immerger totalement aux côtés de Louise, seule narratrice de ce roman.
Avec elle, on assiste à l’incompréhensible déferlement de ragots et de violence suite à une scène mal interprétée. Louise a beau être équilibrée et entourée, les étapes et les conséquences s’enchaînent avec une précision chirurgicale. Ce roman se lit d’une traite, et laisse le lecteur bouleversé. Essentiel pour comprendre et combattre le mécanisme du harcèlement. 

#ToutlemondedestesteLouise, Annelise Heurtier, Casterman, 2023.

Son avis complet ICI.

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Pour Colette, retour devant le tableau blanc avec des textes pour bousculer ses élèves autour du thème toujours sensible de notre relation aux écrans. Et pour cela, elle a choisi un texte court d’Alain Damasio au rythme haletant, trépidant et particulièrement stressant dont les personnages principaux sont un sportif en mal d’affection et une IA à la voix sirupeuse. Bienvenue dans le monde de presque-demain de Scarlett et Novak ! En quelques pages, l’auteur nous dresse le portrait d’un homme dont le quotidien est entièrement rythmé par son brightphone, présence familière, docile et d’une fidélité à toute épreuve jusqu’au jour où… d’elle le voilà déconnecté.

Scarlett et Novak, Alain Damasio, Rageot, 2021

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Et pour poursuivre la réflexion, rien de mieux que les jolis textes emprunts de poésie de Thomas Scotto et Madeleine Pereira recueillis Dans un brouillard de poche. A travers une vingtaine de « portraits au filtre des écrans » c’est toute l’histoire de notre société contemporaine qu’on se prend en pleine figure, avec délicatesse et force à la fois. Peuple de têtes penchées, d’épaules rentrées, de pouces qui pianotent, de regards perdus. « Nous qui sommes déjà de l’autre côté du miroir… »

Dans un brouillard de poche, portraits au filtre des écrans, Thomas Scotto, Madelaine Pereira, éditions du POurquoi pas ? 2020

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Pour Blandine, deux coups de cœur très différents, qui font la part belle aux mots et aux livres.

Le samedi au paradis. Angela BURKE KUNKEL et Paola ESCOBAR. Kimane Editions, 2021

La couverture de cet album né d’une histoire vraie, est vraiment très réussie. Son sous-titre dit beaucoup de son contenu, mais sans le lire, nous savons déjà que son récit va nous emporter auprès des livres et des mots, qui font rêver et qui nous relient.
Cet album nous permet de rencontrer deux José, l’un est un enfant, l’autre est adulte. Ils se connaissent grâce à une bibliothèque, née par hasard et entretenue par un rêve un peu « fou » dans ce quartier défavorisé de Bogota en Colombie. C’est l’histoire de José Alberto Gutierrez, éboueur, qui nous est racontée. Et avec ses garçons, Blandine aime découvrir des parcours de vie. Cet album ne pouvait que leur plaire!

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Les larmes de l’assassin. Anne-Laure BONDOUX. Bayard Jeunesse, 2003

C’est pour accompagner son fils dans sa lecture que Blandine a (enfin) lu ce roman qui nous emmène au Chili, dans un bout de terre aride auprès de l’enfant Paolo, d’Angel qui a tué ses parents (et d’autres avant eux) et qui sont bientôt rejoints par Luis, aventurier raté. Au contact les uns des autres, chacun s’ouvre, développe des nuances d’humanité, Angel en particulier.
L’histoire est belle, rude, triste. Au-delà de la violence qu’induit le mot « assassin » du titre, elle nous engage à voir l’humanité de cet et de ces hommes, la manière dont elle s’est révélée et dont elle se manifeste. Ce roman c’est un plaidoyer pour la rédemption, pour découvrir toutes les facettes de l’Homme qui peut se monter tour à tour généreux, horrible, violent, amoureux, paternel, terrifiant, lâche, responsable, et jusqu’où il peut aller. Et en réponse, ce que la société pense de Lui, accepte ou non, et Lui renvoie. L’écriture d’Anne-Laure Bondoux est faite de métaphores, de douceur, et d’empathie, et instille une belle réflexion.

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Et vous, quelle a été votre lecture préférée de septembre ?

Lecture commune : Le Nuage de Louise

Certaines lectures se lisent et se relisent à l’infini parce qu’elles sont si riches, si pleines de détails et de sens, qu’il nous reste toujours quelque chose à découvrir. Ces livres-là offrent toujours un support particulièrement stimulant pour un échange avec d’autres lecteurs chez qui leurs pages auront souvent résonné différemment. C’est ce que s’est dit Isabelle en lisant le dernier titre des frères Fan. Ces auteurs-illustrateurs canadiens ont décidément le secret pour déployer un univers un peu magique qui ne semble appartenir qu’à eux où se jouent de fabuleuses histoires qui provoquent, de façon très subtile, des questionnements philosophiques. Leur dernier titre, Le Nuage de Louise, raconte l’adoption… d’un nuage. Nous avons eu envie d’échanger nos impressions. Nous espérons que l’intensité de nos échanges témoigne de la richesse de cet album !

Le Nuage de Louise - Little Urban
Le nuage de Louise, The Fan Brothers, Little Urban, 2022.

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Isabelle : À la maison, chaque année, nous ne faisons ni une ni deux quand sort le nouvel album des Frères Fan. Il faut croire que nous sommes… fan ! Et vous, aviez-vous déjà eu l’occasion de lire ces artistes canadiens ?

Lucie : Pas du tout, je les découvre grâce à toi. Et j’aime ! Leur univers graphique (en tout cas ce que j’avais pu en voir sur internet) m’attire beaucoup.

Blandine : J’avais beaucoup entendu parler de leurs albums, mais sans en avoir lus jusqu’à présent. Alors que je savais que tout était réuni pour me plaire : les thèmes, les illustrations, les objets-livres.

Colette : Pour ma part, je connaissais leur travail grâce à mes arbronautes préférées ! En effet suite à ton article, Isabelle, sur Le Projet Barnabus, je l’avais offert à mon Petit-Pilote-de-Trottinette pour un de ses mois-siversaires ! Il avait adoré cet univers étrange et foisonnant, peuplé de créatures fantastiques.

Isabelle : Cet album nous plonge dans une atmosphère très particulière. Comment la décririez-vous ?

Colette : Dès la deuxième de couverture, nous faisons un saut dans le passé avec ce mur tapissé de jolis cadres dorés aux formes variés et ces photos en noir et blanc. Et nous sommes tout de suite interpellés par ces portraits d’animaux, de fleurs ou de… nuages !

Isabelle : Je suis contente que tu parles de cette couverture intérieure, Colette : c’est quelque chose qui donne tout de suite le ton, je trouve. Un décor à l’ancienne, victorien peut-être, mais aussi plein de fantaisie et de poésie avec les motifs que tu évoques : crocodile, baleine, nuage !

Lucie : On retrouve effectivement quelque chose de « passé » dès la page suivante avec des montgolfières, un orgue de barbarie, un théâtre de guignol… Il est difficile de déterminer l’époque à laquelle se déroule cette histoire.

Colette : L’album semble se situer dans un entre-deux, entre réel et imaginaire.

Blandine : Tout à fait d’accord. Entre passé et présent aussi.

Lucie : J’ai trouvé les couleurs, les dessins – et donc l’atmosphère – très doux. C’est l’utilisation des couleurs qui m’a le plus interpellée.

Blandine : C’est beau ! Les dessins, en différents ton de gris, sont sublimes. Ils ont un indéniable charme désuet, entretenu par les différents éléments qui nous transportent dans l’époque mal définie dont vous parliez, avec la Rolls-Royce, le grand-Bi, les devantures des magasins aux métiers d’antan, le charme du parc avec son carrousel… Et ce jaune, disséminé çà et là, par petites touches, qui questionne. Le jaune est pour moi une couleur « triste », ou plutôt faussement joyeuse, surtout lorsqu’elle est associée, comme ici, avec du gris. Je ne trouve pas la petite Louise heureuse. C’est donc un sentiment de mélancolie (ou plus) qui m’étreint.

Isabelle : La première page de l’histoire s’ouvre justement sur un portrait de Louise dont tu viens de parler, Blandine. Comment la décririez-vous ?

Blandine : C’est une fillette de 6-7 ans, qui semble discrète, réservée, avec un sourire timide, que le jaune des bottes pourrait peut-être contredire. Notre regard est attiré par elles, que Louise s’applique à mettre. On suppose qu’elle s’apprête donc à sortir et qu’il pleut.

Lucie : Elle a un visage assez neutre. Ce sont surtout ses cheveux qui la distinguent d’autres personnages. Cette masse de boucles est adorable et fait (déjà) penser à un nuage.

Colette : Oui, une petite fille à la chevelure nuageuse et aux joues roses !

Blandine : C’est vrai pour les cheveux. Mais ça la vieillit, je trouve. Elle a un doux visage de Mamie, impression renforcée par son manteau et son prénom. Seul l’ourson en peluche sur son lit semble indiquer que nous sommes dans sa chambre, car le reste, le papier peint, et surtout les plantes et fleurs, ça ne fait pas très enfantin. Mais elles dénotent une grande sensibilité, d’autant qu’il y en a beaucoup et de multiples sortes.

Isabelle : Le décor désuet découle de l’époque choisie, peut-être l’époque victorienne ? À cette époque, les chambres d’enfant étaient différentes de celles d’aujourd’hui. Cette impression d’ancienneté est renforcée par le recours au noir et blanc. 

Blandine : Différentes certes, car il y avait beaucoup de nursery, surtout si on reste dans cette impression d’époque victorienne, mais elles étaient tout de même « enfantines ». Cette chambre me renvoie à celle de Miss Charity (livre de Marie-Aude Murail) et ces plantes montrent combien Louise est sensible et aime prendre soin de l’Autre. L’adoption du nuage est en ce sens logique. 

Isabelle : Je ne dirais pas qu’elle paraît vieille. C’est une petite fille aérienne, calme et sérieuse, certainement un peu timide comme vous l’avez dit. Je me suis dit que l’aspect mousseux de sa chevelure pouvait être le reflet de la personnalité de Louise qui a littéralement la tête dans les nuages… 

Colette : Comme Blandine, je parlerai de nostalgie pour décrire son visage, son regard qui regarde le ciel et son petit poing serré. Et c’est surtout l’absence de sourire qui me touche.

Isabelle : Avez-vous envie de raconter ce qui lui arrive ?

Colette : C’est un samedi comme les autres en apparences : Louise se prépare à faire une promenade avec ses parents.

Lucie : En arrivant au parc, elle se rend immédiatement vers le marchand de nuages. Et on bascule avec elle dans le merveilleux. Car avec Louise, on peut acheter des nuages comme d’autres des ballons !

Isabelle : Voilà, on retrouve l’incursion du merveilleux dans l’ambiance à la Mary Poppins dont nous parlions. Cet amas de nuages qui flotte au milieu nous a beaucoup plu. Je pense que c’est quelque chose qui parlera aux enfants qui ont souvent envie de voir des formes dans les nuages.

Lucie : Ils sont extra ces nuages ! Je ne sais pas comment les frères Fan ont fait mais ils sont incroyables de réalisme. Ce qui est essentiel pour la suite de l’album d’ailleurs.

Colette : Ces nuages en grappe, c’est un savant mélange de ballons gonflés à l’hélium comme ceux que l’on voit dans les fêtes foraines et de l’incroyable bestiaire que les enfants imaginent en regardant le ciel, allongés dans l’herbe en été ! Et ce marchand qui porte un parapluie en guise de chapeau et qui a laissé son haut de forme au sol pour l’argent de ses jeunes client.e.s, il a tout d’un étrange magicien !

Isabelle : J’ai trouvé aussi qu’il y a quelque chose de véritablement magique au moment où Louise fait l’acquisition de son nuage. Les personnages semblent flotter dans une dimension surréaliste, la double-page est presque cinématographique : les pièces tombent dans le haut de forme, quelque chose bascule au moment où le marchand tend à Louise la ficelle de son nuage puis elle le contemple avec un sentiment de félicité qui déploie un bel arc en ciel au-dessus d’elle. C’est beau.

Blandine : L’achat de nuages semble être quelque chose de commun, mais passé de mode, comme on l’apprend. Comme si c’était normal, banal. C’est pour nous que c’est merveilleux.

Colette : Si le marchand a des nuages aux formes fantastiques, ce que veut Louise, c’est un nuage ordinaire. Un nuage à apprivoiser et à aimer.

Blandine : Le terme « ordinaire » pour qualifier le nuage que désire Louise me semble vraiment important et révélateur quant à Louise et son environnement.

Isabelle : Tu m’intrigues Blandine, qu’est-ce que cela révèle d’après toi ?

Blandine : Quel enfant veut de l’ordinaire ? On les voit qui s’inventent des histoires merveilleuses, pleines d’aventures et de périples, entre amis réels ou imaginaires, qui s’enthousiasment de récits magiques, de contes, de fantaisies… On devine que le niveau social de la famille est assez élevé pour qu’elle puisse en théorie avoir accès à tout cela par des livres, des jeux, des sorties, etc. Mais pourtant, cela ne semble pas être le cas. Est-ce que la vie de Louise est trop « originale » (sa maman porte dans son sac des fleurs comme nous nos livres), la voudrait-elle donc plus banale ? Ou son mal-être est si banal qu’elle ne veut que de l’ »ordinaire » ? Ce choix de mot ne peut pas être anodin.

Le nuage de Louise, des frères Fan (Little Urban, 2022) – L'île aux trésors  – Lectures et aventures du soir

Isabelle : Prendre soin d’un nuage domestique, cela s’avère plus complexe qu’il y paraît à première vue, n’est-ce pas ?

Lucie : Oh oui ! J’adore le document des conseils pour prendre soin de son nuage. Notamment la décharge en cas de dégât des eaux ! Dans cet album, non seulement tu peux acheter un nuage, mais en plus tu peux en quelque sorte l’apprivoiser. J’aime beaucoup cette idée.

Colette : J’ai moi aussi adoré ce moment où on passe en vision subjective dans l’album ! Cette grande feuille jaune et cette liste de recommandations fantaisistes jouent de l’animalisation de cet étrange compagnon. Un compagnon dont il faut prendre grand soin car visiblement ses réactions peuvent être surprenantes !

Isabelle : Ça n’a pas l’air évident, ce petit nuage, il va falloir l’aimer et le choyer, mais prendre garde à ne pas l’opprimer.

Blandine : Cette liste de recommandation/mode d’emploi est géniale car elle révèle qu’il s’agit d’un « être vivant » – on comprend qu’il a des émotions – et dont il faut prendre soin. J’aime beaucoup les nuages qui y sont dessinés, des nuages venus d’ailleurs (peut-être d’Asie ?). Cela explique la nécessité de cette notice et la remarque selon laquelle les nuages seraient « un peu passé de mode ».

Isabelle : Je suis contente que tu en parles, Blandine, parce que ça m’a interpellée aussi. On a l’impression que le nuage est un être vivant qui demande des soins mais en même temps, le « passé de mode » évoquerait plutôt une marchandise. J’y ai vu un parallèle avec les animaux sauvages ou de compagnie qui font l’objet de commerces et sont malheureusement trop souvent traités comme des choses qui peuvent être « à la mode » ou « passées de mode ». Quoiqu’il en soit, on comprend que Louise est animée des meilleures intentions et qu’elle prend ces recommandations très au sérieux ! 

Qu’avez-vous ressenti en voyant la petite fille s’occuper de son nuage ?

Blandine : Elle est très appliquée. Elle suit bien les recommandations et on sent qu’elle aime son nuage. 

Lucie : Oui, elle prend son rôle très au sérieux, comme elle le ferait pour un animal domestique. Elle a à coeur de bien faire et ses bons soins vont permettre au nuage de s’épanouir et de grossir. Milo devient un membre à part entière de la famille, il a d’ailleurs son portrait sur le mur.

Blandine : Comme les autres membres de la famille, ainsi qu’un crocodile – un clin d’œil au caïman de María Eugenia Manrique ? – album découvert grâce à toi Isabelle ! – D’ailleurs, ce crocodile, on ne le voit pas dans les pages. Était-il le précédent animal domestique, pour revenir sur ton propos très intéressant sur la commercialisation des êtres vivants, Isabelle ? Louise est-elle triste suite à son décès ?

Isabelle : J’ai eu l’impression que Louise changeait au contact de son nuage. Elle semble s’épanouir en prenant soin de lui, puis les choses deviennent plus compliquées mais elle semble grandir sous le poids des responsabilités.

Colette : J’ai vraiment perçu ses attentions comme celles d’une enfant qui a la responsabilité de s’occuper d’un animal : le nourrir, le sortir, l’emmener en vacances. Jusqu’au jour où l’animal devient trop envahissant et empêche l’enfant de vivre normalement.

Blandine : Je trouve à Louise un air apaisé, puis désemparé lorsque le nuage ne va pas bien. Elle s’inquiète réellement et cherche la solution pour l’aider. Et même après le « dégât », elle ne lui en veut pas. Dans le paragraphe qui explique cela, le mot « remords » apparaît deux fois. C’est un mot lourd de sens. Louise est responsable au sens positif du terme !

Colette : J’ai eu l’impression que Louise ressentait plus de choses, que sa sensibilité se développait au contact de Milo, qu’elle était désormais capable d’apprécier « l’arc-en-ciel » des émotions !

Blandine : Cette couleur rosée, comme une aube naissante, qui colore les dernières pages de l’album est aussi belle que symbolique. Comme ce pigeon/colombe qui s’envole en même temps que le nuage. Louise semble faire la paix avec elle-même.

Colette : Ces pages où la couleur rose envahit le ciel sont surprenantes. On y sent la portée symbolique mais sans complètement la comprendre. Pour une fois, Louise est entourée par le ciel, par la couleur, l’angle de vue change au fil des pages, « la caméra » s’éloigne de Louise pour embrasser les toits de cette ville coincée entre deux époques, et l’enfant fait partie du paysage, elle n’est plus au premier plan comme si elle faisait enfin partie du monde, qu’elle y avait trouvé sa place.

Blandine : J’ai eu ce même sentiment. Comme une renaissance, un regard nouveau sur le monde et elle-même.

Isabelle : L’histoire de Louise semble lourde de symboles mais elle m’a semblé polysémique. Comment l’avez-vous interprétée ? De quoi nous parle-t-elle d’après vous ?

Lucie : Pour moi cette histoire parle d’amour. L’amour que l’on a pour ses proches, pour ses enfants, qui nécessite de leur laisser de la liberté, de l’espace, et la possibilité de prendre leur envol. Elle m’a fait penser à L’amour lapin de Marie-France Zerolo, qui aborde le sujet de manière similaire.

Colette : Il est certain que cette histoire parle de liens, de liens que l’on peut tisser enfant avec un autre que nous : cet autre peut être un animal, notre imaginaire, notre désir d’évasion, un rêve… Quelque chose que l’on doit entretenir chaque jour pour qu’il se réalise. Sans avoir besoin de parler. C’est un des aspects du lien entre Louise et son nuage qui m’a le plus touchée : ils ne se parlent pas.

Blandine : C’est exactement cela. Louise est sensible, mais elle est surtout empathique. Elle sait, comprend, agit.

Lucie : Et elle est donc capable de créer un lien même sans parler. Un lien d’amour qui lui permet de s’épanouir et de grandir en même temps que son nuage.

Isabelle : J’aime aussi cette lecture-là ! Le petit nuage pourrait être un compagnon ou un monde imaginaire comme ceux dont on a tant besoin enfant. En grandissant, on se confronte à certaines réalités et cela nous force à lâcher prise sur une partie de cette vie imaginaire. Cela peut nous laisser un ressenti doux-amer comme celui qui est décrit dans l’album.

Colette : J’aime bien l’idée que c’est son enfance que Louise laisse partir avec Milo… Enfance à laquelle elle repense avec tendresse, et qu’elle salue « juste au cas où ».

Lucie : J’aime aussi beaucoup cette interprétation.

Blandine : Pour moi, dès le début, il est question de dépression. Le terme est peut-être un peu fort ici – même si les enfants peuvent malheureusement en être atteints. Ce nuage, c’est la concrétisation, l’allégorie de ce mal-être disons, à la fois, banal, « ordinaire », et si intime, si terrible. Cette impression est renforcée par le choix des couleurs, les expressions faciales, l’absence des parents tout du long de l’album.

Lucie : Je n’ai pas du tout vu ça comme ça. C’est une idée intéressante ! Est-ce que vous aviez vu la même chose, Isabelle et Colette ?

Colette : Cet album m’a rappelé Marcel et le nuage d’Anthony Browne dont vous savez que j’adore le travail métaphorique. Et dans cet album, le célèbre singe d’Anthony Browne est bien malheureux ! Mais contrairement à Louise, il n’a pas choisi d’être poursuivi par son nuage… C’est ce qui me gêne par conséquent dans l’interprétation du nuage allégorie de la dépression, car choisit-on sa dépression ?

Blandine : Je ne dirais pas que Louise choisit sa dépression. Bien au contraire ! Elle n’est pas poursuivie par un nuage, elle va le chercher. Par contre, elle apprend à l’apprivoiser, à le connaître, pour mieux lui dire au revoir et par conséquent, se connaître elle-même. S’accepter elle-même. Cette notice fournie avec le nuage pourrait être une notice d’elle-même, pour aller mieux même s’il peut y avoir des phases de moins bien (voir les points 4 et 5), pour ne pas se replier sur elle-même (voir le point 6). C’est ainsi que l’on « se libère » d’une dépression, en identifiant les maux, en les transformant en force.

Isabelle : On voit dans vos réponses que le message de l’album est très subtil et peut résonner différemment selon les lecteurs. C’est quelque chose que j’ai beaucoup apprécié. Je l’ai relu plusieurs fois et il a fait vibrer différentes cordes à chaque fois. J’ai d’abord pensé aux animaux, surtout les animaux sauvages qui ne peuvent pas vraiment être domestiqués mais sont tout de même adoptés par des personnes qui les trouvent mignons : peut-on tout posséder ? La place d’un nuage est-elle vraiment aux côtés d’un enfant ? Ensuite, j’ai fait le parallèle avec le fait d’élever un enfant : comme le nuage, ce petit être a besoin d’être choyé mais aussi qu’un jour, on accepte qu’il vole de ses propres ailes. L’album pourrait être lu comme un livre sur la liberté. Je n’ai pas pensé au thème de la dépression dont tu parlais tout à l’heure Blandine mais en re-feuilletant l’album, cette interprétation me semble tout à fait plausible. Dans tous les cas, vue cette subtilité, ce n’est pas un album moralisateur. Il nous interroge et on peut saisir cette perche un peu selon sa sensibilité.

Colette : Il est certain qu’il est ici question de liberté entre le début de l’album et la fin. Mais de quelle liberté ? En effet l’album reste complètement ouvert aux interprétations ! C’est à la fois vertigineux et enthousiasmant !

Blandine : La liberté est effectivement le thème central, mais abordé subtilement selon plusieurs interprétations et niveaux de lectures et résonnances, sans pour autant que l’un invalide l’autre. C’est magnifique !

Isabelle : J’ai été intriguée à la lecture par le jeu sur les couleurs qui font intrusion ici et là dans le décor en nuances de gris, parfois généreusement, parfois seulement par touches. Cela m’a semblé esthétiquement très beau mais je me suis demandé : ces touches de couleur symbolisent-elles quelque chose ?

Colette : C’est une question qui m’intrigue aussi : j’ai essayé de trouver une régularité dans l’usage des couleurs mais je n’en trouve pas ! Cette couleur jaune qui revient comme une note de musique semble rythmer la narration, mais dans quel but ? Je n’ai pas trouvé d’interprétation. Il me tarde de lire les vôtres !

Lucie : Je me suis fait la même réflexion, et j’ai cherché sans succès.

Isabelle : Ce n’est pas évident. Je ne suis pas sûre non plus mais ce qui est sûr, c’est que chaque double-page a son propre dosage entre le noir et blanc qui fait penser aux vieilles photos ou gravures, mais donne aussi une touche mélancolique à l’ensemble, et des notes colorées qui peuvent être très présentes ou appliquées par toutes petites touches. Je me suis demandé si les couleurs viennent souligner ce qui retient l’attention de Louise. Les enfants sont comme ça, le monde les entoure mais ils ont une aptitude extraordinaire à filtrer et à se concentrer sur ce qui les intéresse. Donc tout au parc du début, puis la liste d’instructions… Sinon j’ai eu l’impression que le monde se colorait lorsque la relation de Louise et du nuage sont au beau fixe (la balade en ville en famille par exemple) et se décolorait quand les choses étaient plus difficiles. Et prend, comme vous l’avez dit, une teinte rosée plutôt paisible à la fin.

Blandine : Je parlais plus tôt du jaune, couleur faussement joyeuse, qui égaie tout de même ces pages en nuances de gris mais qui apportent aussi un côté précieux (par exemple au niveau des cadres de portraits) puisque seuls quelques objets sont colorisés. Et puis ce contraste avec l’extérieur de la maison, le parc est une explosion de couleurs ! Elles sont la vie. Seuls les parents de Louise sont en gris mine de plomb. Puis le jaune se fait nuances, sur d’autres objets extérieurs, puis d’autres couleurs arrivent, comme si elle les voyait/allait mieux, alors que Milo va moins bien. Et enfin ce rose dont on a parlé. Les couleurs participent à l’émancipation de Louise, par petites touches, à sa libération émotionnelle. Sa maturité si on voit l’album sous l’angle de l’enfant qui grandit et qui sait laisser partir celui qu’il aime pour son bien.

Isabelle : Mais oui, tu as raison Blandine ! Je me suis demandé pourquoi le parc était si coloré. C’est un contraste avec la maison et la sphère familiale qui sont essentiellement… grises. Les parents ne respirent pas non plus la gaieté. Ce que vous dites me conforte dans l’idée que les couleurs sont une sorte de métaphore des émotions que Louise apprivoise et auxquelles elle apprend à laisser libre-cours.

Colette : Sur l’utilisation de la couleur, je trouve que ton interprétation Isabelle est très intéressante : et c’est Milo qui apporte la couleur dans la vie de Louise notamment dans cette belle double page où « en échange » des soins que Louise lui prodigue, Milo arrose les plantes de la petite fille avec ce bel arc-en-ciel que l’on retrouve dès le début à proximité du nuage.

Lucie : D’ailleurs, la première touche de couleur est le jaune des bottes, qu’elle met probablement dans l’idée d’aller acheter un nuage puisqu’il fait beau dehors.

Colette : Bien vu, Lucie, et ce que j’ai trouvé bizarre c’est que les parents de Louise aussi avaient prévu « le coup » car sa mère va au parc abritée sous un parapluie, alors qu’il fait un temps magnifique. Contrairement à ce que vous avez pu dire au cours de l’échange, j’ai l’impression que les parents de Louise sont très présents, l’écoutent, la comprennent, l’accompagnent sur le chemin qu’elle a choisi. Jusqu’au jour où elle vit sa propre expérience solitaire de la colère de Milo et décide de le libérer. Ça, elle le fait toute seule.

Lucie : Je suis d’accord avec toi, d’autant que cela rejoint l’interprétation de Blandine selon laquelle ce nuage remplace un autre animal de compagnie (le crocodile). Pour ma part, j’ai trouvé les parents en retrait mais présents, comme s’ils laissaient la place de grandir à leur fille.

Colette : J’aime bien leur présence, discrète mais infaillible. Présents, derrière leur fille. « On est derrière toi, vas-y » semblent-ils suggérer.

Blandine : On peut aussi le voir ainsi. Je me suis dit la même chose sur ce parapluie emporté par sa maman. Mais soit ils laissent leur fille faire ses expériences par elle-même pour comprendre la vie, soit ils s’en « désintéressent ». Au final, elle est et reste seule ! Ainsi, elle comprend qu’elle n’a pas besoin des autres pour être bien, pour faire des choix. Chose pas évidente pour les empathiques.

Isabelle : Avez-vous envie de partager cet album ou de le proposer à lire ? À qui ?

Lucie : Avec tout ce que nous en avons dit, je trouve cet album approprié à partir de l’âge de raison, celui où l’on peut se projeter dans cette expérience de Louise. Cette responsabilité d’un autre être vivant, la découverte des émotions complexes, de la liberté de l’être aimé… Mais les dessins tout doux me donnent aussi envie de le lire à mes nièces de deux et trois ans !

Blandine : Nous l’avons lu avec mes garçons (11 et 13 ans) et ils ont été d’emblée saisis par le jeu des couleurs (ce fameux jaune dont on a parlé) et les nombreux détails « d’un autre temps ». Du coup, nous avons passé beaucoup de temps à « lire » et explorer les dessins, davantage que les mots. Ils ont été sensibles à la notion de liberté et au fait de laisser partir. Mon 11 ans est davantage réceptif à ce genre d’album philosophique à interprétation multiple, que son frère, plus cartésien. Il sera intéressant de le relire dans quelque temps.

Colette : Personnellement, au départ je pensais offrir Le Nuage de Louise à la fille d’une amie chère à mon cœur qui se nomme justement Louise. Mais maintenant, j’ai envie de le proposer en initiation au débat philosophique à mes élèves de 6e ! Je trouve que la pluralité des lectures permet de s’interroger sur ce que signifie grandir. Une question clé de l’adolescence ! J’ai d’ailleurs un petit élève de 11 ans qui m’a demandé la semaine dernière pourquoi on devait renoncer à la magie en grandissant. C’est un jeune homme complètement animé par les films de Walt Disney et l’univers d’Harry Potter. Il a beaucoup de mal avec le collège et retourne très souvent à l’école juste à côté pour revoir son enseignante de CM2. Je trouve que l’histoire de Louise serait une belle métaphore pour l’inciter à grandir sans renoncer à guetter la magie dans le ciel.

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Et vous, avez-vous lu Le Nuage de Louise et comment l’avez-vous interprété ? Connaissez-vous les livres des Frères Fan, lesquels avez-vous aimés ?

Lecture commune : Petit Renard

Il est des albums qui font d’emblée l’unanimité tant ils touchent au sublime.

PETIT RENARD d’Edward van de Vendel, illustré par Marije Tolman, publié par Albin Michel jeunesse, est incontestablement de ceux-là.

Évidemment, sous le Grand arbre, quand il est question de beau, on a de suite envie d’en discuter et de partager !

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Pépita : Petit renard : à l’ouverture de cet album, quelle a été votre première réaction ?

Isabelle : Avant même de l’ouvrir, je suis immédiatement tombée sous le charme de la couverture qui donne le ton – entre orange vif et nuances de gris, entre photo et dessins, entre contemplation mélancolique et fantaisie. En commençant à feuilleter, j’ai été à la fois soufflée par la beauté des illustrations et très intriguée par l’absence de texte, me demandant où ce petit renard nous entraîne.

HashtagCéline : Comme Isabelle, j’ai été immédiatement séduite. Les illustrations mêlant photos et dessins sont originales et j’y ai été d’emblée très sensible. C’est rare qu’un album me fasse ressentir autant d’émotions sans même que je l’ai lu. Rien qu’en le feuilletant, je l’ai trouvé riche et j’ai senti ce rythme si particulier. J’ai tout de suite su que ce livre serait un coup de cœur. Un vrai coup de foudre pour ce petit renard orange.

Colette : J’ai tout de suite été séduite par le soin apporté à la matérialité de cet album : reliure en tissu, couverture en carton bien épais, cahiers cousus, impression soignée. Ce livre est un bel objet sensoriel ! En l’ouvrant, on découvre d’étranges ramures orangées, puis sur la page de garde, un couple d’amis improbables, un petit garçon vêtu de rouge à la chevelure rousse et un renard au pelage flamboyant. S’ensuivent de magnifiques double-pages où de vastes paysages naturels s’épanouissent – et là le véritable charme opère : entre photographies monochromes et créatures animales dessinées, se livre toute l’originalité du travail d’illustration de Marije Tolman.

Pépita : Tout comme vous, dès que je l’ai eu dans les mains, je me suis dit : pépite ! Et quand je l’ai ouvert, j’ai été littéralement soufflée par ces 17 pages (oui 17 pages !) sans texte mais racontant déjà une histoire, mêlant dessins et photographies, avec un sens des détails si fin que le lecteur est transporté dans ces paysages, qu’il regarde avec les yeux de ce petit renard qui batifole dans cette nature magnifique de bord de mer.

Quel est l’élément déclencheur de l’apparition du texte ?

HashtagCéline : Ce sont les deux papillons violets qui surgissent et qui attirent irrésistiblement notre petit animal… « Pourquoi? Parce qu’ils sont violets. » Deux papillons violets qui nous mettent rétrospectivement la puce à l’oreille sur l’étrangeté de l’aventure que l’on s’apprête à lire et à vivre.Résultat de recherche d'images pour "petit renard albin michel jeunesse"

Pépita : Deux petits papillons violet qui vont faire faire un sacré vol plané à notre petit renard ! L’album entre là dans une autre dimension. Comment l’avez-vous ressentie ? Je dis bien ressentie et non interprétée…

Colette : Un rêve commence alors parce que notre petit renard est assommé par la chute incroyable qu’il vient de faire…

Isabelle : Oui, à ce moment-là, le vagabondage insouciant du renard bifurque dans quelque chose de complètement différent. On voit les deux papillons s’éloigner en voletant alors que le renardeau, qui semble plus petit que jamais dans le vaste paysage, demeure figé dans une position immobile dont on ne sait pas bien si on doit en rire ou s’en effrayer. Quel est ce rêve étrange qui débute ? Personnellement, j’ai été tendue en le voyant se dérouler sous mes yeux, partagée entre l’envie de me laisser attendrir par la mignonnerie des scènes qui se succèdent et une inquiétude sourde : petit renard finira-t-il par se réveiller ?

Pépita : J’ai ressenti la même chose, une peur en fait de ce qui aller arriver, un trouble aussi difficile à cerner.

Isabelle : Je me demande si ce ressenti est une réaction d’adulte. En lisant l’album à voix haute à mes garçons, j’ai eu l’impression qu’ils se laissaient complètement porter par cette déambulation, qu’ils se laissaient aller de façon insouciante à savourer les instants si drôles et mignons qui défilent dans le rêve du Petit Renard. Ils n’associent pas du tout le fait de voir sa vie défiler devant ses yeux avec la possibilité de la mort. Je serais curieuse d’entendre les réactions d’autres enfants !

HashtagCéline : Honnêtement, le premier ressenti a été la surprise qui pour moi transparaît de l’air du petit renard. Et puis l’amusement de le voir partir à leur poursuite. Au premier abord, je me suis plutôt attendrie et réjouie de cette course et j’ai même un peu ri de cette chute. Il y a de l’humour dans ce texte. Et ce « POUF » qui est plutôt inattendu. Alors, oui, voilà comment je l’ai reçu au départ. Évidemment, après l’avoir lu, je ne voyais plus ce moment de la même façon…

Pépita : On assiste alors aux souvenirs de Petit renard. Ses découvertes, ses joies, ses peurs… Avez-vous été sensible à l’articulation texte/ image dans la mise en récit de ce rêve ?

Colette : On en oublie qu’il s’agit d’un rêve au fur et à mesure des pages, car on retrouve les très belles et délicates doubles pages du début de l’album, sans texte, du temps où notre petit renard était bien conscient. Il y a un petit côté album naturaliste dans certaines pages, avec les vignettes aux bords arrondis qui illustrent les multiples découvertes sensorielles de Petit renard.

Isabelle : C’est quelque chose auquel j’ai effectivement été très sensible. Les illustrations portent le texte, les deux sont complémentaires, s’imbriquent… au point que le texte finisse parfois par s’effacer complètement. Cette séquence nous donne ainsi véritablement le sentiment d’entrer dans la tête de petit renard, débordant d’impressions qui semblent parfois flotter dans le vide (ce qui comptait, c’était la chaleur lumineuse de la fourrure maternelle !), une part très importante donnée à la représentations des expériences sensorielles – la vitesse d’une course, les odeurs et les saveurs du terrier – et une perspective toujours subjective, parfois attentive à l’immensité du monde, parfois concentrée par un détail qui frémit sous une feuille. Le texte sonne comme une comptine et m’a fait penser à la manière de parler qu’ont les enfants qui découvrent avec délice le plaisir de faire sonner et rouler certains mots. Images et mots résonnent ensemble comme rarement !

HashtagCéline : J’ai vraiment aimé toutes les surprises que me réservait chaque page avec des mises en page différentes, du texte ou l’absence de texte, des pleines pages ou des petites vignettes… Cela contribue grandement à pénétrer dans le « songe » du petit renard. Un rêve est souvent ainsi, décousu, sautant du coq à l’âne, nous promenant à droite et à gauche sans qu’on puisse suivre une progression précise. Ici, pourtant il y en a une. Ce qui me fait penser que ce rêve n’en est peut-être pas un…

Pépita : Puis l’album introduit un autre personnage : un jeune garçon à la chevelure aussi rousse que le pelage du renard et dans des planches là aussi sans texte, comme au début. Qu’avez-vous imaginé alors ?

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Colette : Une histoire d’adoption, une histoire d’amitié, référence rougeoyante à ce récit si précieux qu’est Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Il y a un parallèle entre les deux personnages, le petit humain et le petit animal dans la manière dont ils occupent l’espace des doubles-pages, les jeux sur la plage, puis au milieu des oiseaux. C’est ce que j’ai préféré dans cet album, tous ces liens implicites entre ces deux petits êtres, libres et sauvages. Silencieusement. À chacune de ces doubles-pages c’est comme si la peau de mon visage était balayée par les embruns des bords de l’Atlantique, un vent glacé démêlant les nœuds dans mes cheveux.

Isabelle : Ah ! Je suis contente qu’on en parle car ces liens implicites m’ont laissée un peu perplexe. Comme vous le dites, petit renard et petit garçon roux se ressemblent comme des alter ego. S’agit-il de deux petits êtres que le hasard fait se rencontrer ? Ou l’un est-il le fruit de l’imagination de l’autre, une sorte de projection de lui-même dans un monde imaginaire intensément incarné ?

HashtagCéline : Je me suis posée beaucoup de questions, émettant plusieurs hypothèses sur ce petit garçon. Leurs déambulations dans les pages sans texte, leur ressemblance… Certains indices m’ont fait m’interroger sur la possibilité qu’ils ne soient qu’un seul et même être. Mais après réflexion, je pense que ce garçon est un ami, rencontré sur le chemin de la vie bien rempli et qui fait partie des moments marquants vécus du petit animal.

Pépita : J’ai ressenti à cette lecture une dimension poétique mais aussi spirituelle. Est-ce votre cas ?

Isabelle : Le souffle poétique est évident, dans le rythme du texte, la restitution brute d’expériences sensuelles et émotionnelles, sous une forme presque condensée comme seule la poésie le permet ! L’album a également une dimension spirituelle au sens où l’essentiel du propos naît de la force évocatrice de la pensée et de l’imagination du jeune protagoniste. Mais concerne aussi ce qui peut nous évoquer le vertige de frôler la mort. Et l’ivresse de survivre et de grandir. Est-ce ce à quoi tu faisais référence, Pépita, quand tu parlais de dimension spirituelle ?

HashtagCéline : Mais complètement ! Pour moi, la question de la mort ou non de ce petit renard se pose tout au long de l’album, arrivant avec ces deux papillons violets. Alors si ce n’est pas juste un rêve… que vit petit renard ?

Pépita : Pour vous répondre, j’ai eu d’emblée une lecture spirituelle au sens large : vie et mort, rêve comme métaphore du danger omniprésent dans la vie de l’animal sauvage qui n’est pas sans rappeler la fragilité de toute vie, puissance évocatrice de l’esprit quand il prend le dessus sur le corps, va-et-vient entre le renard et le petit garçon qui sont introduits dans l’histoire de la même façon et que seul petit renard semble voir et pas sa famille. Comme un ange gardien ? Qui l’a déjà sauvé une fois d’un bocal qui aurait pu lui être fatal. Cet album est une ode à la nature aussi, omniprésente. Sans doute que je projette une part de l’adulte que je suis, pétrie de références. C’est un album qui me touche au-delà des mots, une tristesse et une joie mêlées.

Qu’avez-vous pensé de cette fin dans laquelle petit humain et petit renard ne font qu’un ? Le texte n’est pas si facile à saisir non ? L’image est plus explicite.

Colette : J’avoue que la fin de l’album m’a paru très énigmatique du point de vue du texte. Je crois que j’aurais presque préféré un album sans texte pour suivre les déambulations oniriques de Petit renard à travers ces étranges images composites, sans être parasitée par un sens qui m’est resté obscur. Mais j’ai hâte de savoir comment vous l’avez comprise, vous, cette fin !

Isabelle : Il me semble que l’on reste dans l’ambiguïté dont nous parlions toute à l’heure à propos du statut de ce petit garçon. La fin pourrait correspondre au dénouement de l’aventure de Petit renard, grâce au réconfort apporté par l’enfant. Elle pourrait également marquer la fin de la rêverie du Petit renard… ou du petit garçon. Le texte ne lève pas cette ambiguïté en utilisant le pronom « il » sans que l’on sache s’il correspond à l’humain ou à l’animal. Cela ne m’a pas dérangée, j’aime les histoires qui se prêtent à des lectures différentes ! Mais peut-être la fin vous a-t-elle paru moins ouverte, quelle en a été votre lecture ?

HahstagCéline : La fin m’a également beaucoup perturbée. (Décidément !) Pour moi, toutes les interprétations sont possibles. Je pense que chaque lecteur la ressentira de façon différente. La mienne? Je la garde pour moi. Mais elle prend une teinte plus triste et sûrement induite par ma vision d’adulte.

Pépita : oui, la fin n’est pas si facile : elle a une certaine ambiguïté. Mais faut-il la lever ? Pas certaine.

Et si nous abordions un aspect très important de cet album : les illustrations. Pour ma part, elles m’ont subjuguées par leur beauté, leur lumière et le sens du détail. On a l’impression de faire partie du paysage. De toucher les animaux. Ces 17 pages sans texte du début sont sublimes.

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Isabelle : Oui ! De la dentelle ! Il y a de quoi être fasciné par ces grandes photographies aux couleurs passées, qui donnent quelque chose de mélancolique, associées à des dessins crayonnés vibrants de vie et de malice. Comme tu le dis, il y a mille détails qui donnent envie de lire et de relire l’album, comme les parallèles subtils nous parlions plus tôt entre le renard et le garçon dans l’agencement des images. Je trouve aussi que Marije Tolman parvient magistralement à donner une forme aux rêveries et à l’imagination…

HashtagCéline : Cet album se regarde autant qu’il se lit. Il y a une chaleur, une douceur, une poésie et une originalité que j’ai rarement rencontrées. Marije Tolman a vraiment trouvé le bon équilibre et osé avec succès, le mélange dessin et photo qui donne vraiment une tonalité particulière à l’univers de ce livre. C’est juste parfait.

Pépita : Si vous deviez définir cet album en un seul mot, quel serait-il ?

Colette : En un seul mot ? Non deux ! Libres et sauvages !
Isabelle : Enfance !
Céline : Je pense que j’en donnerais deux aussi : vie et mort ! Parce que les deux sont liés et parce que c’est ce que j’y ai vu.
Pépita : Si je devais le définir en un mot, ce serait LUMIÈRE.

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Ne passez pas à côté de cet album ! Nous, on a envie de l’offrir à tour de bras !

Voici nos chroniques sur nos blogs : HashtagCéline, Isabelle, Pépita.

Sélection thématique : L’Histoire avec un grand H

En ce week end de commémoration, petit focus sur les livres pour enfants consacrés à la discipline historique : documentaires, fictions, bandes-dessinées. Tout un panel pour éveiller la curiosité de nos petites têtes blondes car pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ! Voici une sélection de nos préférés.

  • Les documentaires

La collection « La grande imagerie » des éditions Fleurus. Bien qu’aux allures un peu vintages, le garçon d’Aurélie en raffole. (Ses coups de coeur : 1ère et 2ème guerre mondiale et Débarquement).

 

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Les p’tits docs à coller de chez Milan

Un texte court et clair pour introduire toutes les thématiques abordables dès le plus jeune âge.

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Dans le même genre, Aurélie a découvert la collection Idole des éditions Néapolis, un peu plus détaillé, les enfants peuvent coller et colorier les différents détails du documentaires et s’amuser tout en apprenant.

Son avis d’Aurélie prochainement sur son blog

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Pour revenir à Milan, la collection mes docs histoire est clair et concise avec un large éventail, Aurélie apprécie aussi le côté tout terrain avec les pages plastifiées.

Son avis

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La collection Quelle histoire chez l’éditeur du même nom et  chez Fleurus pour le magazine s’allie aussi au numérique avec la version ebook, la version à écouter sur la lunii et les vidéos youtube.

L’avis d’Aurélie

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Une grande expédition à travers l’histoire de la Terre, ça vous dit ? Voilà l’objectif ambitieux de cet album magnifique qui se déploie en accordéon sous nos yeux ébahis. C’est signé Clémence Dupont et paru en 2017 chez les Éditions de l’Agrume !

L’avis d’Isabelle

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Parce qu’il est à la fois passionnant et d’une beauté à couper le souffle, parlons également de l’album Egyptomania, par Emma Giuliani et Carole Saturno, paru en 2016 aux Éditions des Grandes Personnes !

L’avis d’Isabelle

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Ensuite il y a plusieurs versions romancées mais non fictives comme la collection « Il était une fois » des éditions Belize et « Les grandes vies » chez Gallimard jeunesse.

 

L’avis d’Aurélie et ici.

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La collection « Histoire d’histoire » de chez Rue du monde est une série de fictions mais qui restent documentaires.

  • Les albums

Les albums d’Eric Battut font beaucoup référence à l’Histoire du monde (esclavage, guerre etc..)

Voici quelques avis d’Aurélie, Pépita

  • Les romans

Parfois, rien de mieux qu’une histoire captivante pour nous faire une page d’histoire ! La liste est longue – on pourrait presque proposer une sélection thématique par période historique, mais voici des romans qui valent le détour !

Pour découvrir la Rome antique, rien de mieux que la série Caïus de Henry Winterfeld, qui n’a pas pris une ride ! Addictifs, très informatifs tout en restant accessibles à des enfants très jeunes, ces romans offrent au passage une initiation au genre policier…

   

L’avis d’Isabelle sur le tome 1 et le tome 2.

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Pour une escapade dans le Moyen-Âge le plus sombre, n’hésitez pas à vous plonger dans L’Estrange Malaventure de Mirella, de Flore Vesco, qui vient d’obtenir le prix Vendredi ! On frissonne, la langue fleurie de Flore Vesco nous réjouit, nous faire rire souvent… mais au passage, on en apprend beaucoup sur cette période !

Notre lecture commune, ainsi que les avis d’Isabelle, de Pepita, de Hashtagcéline et de Bouma.

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Pour plonger en immersion dans des pages plus récentes de notre histoire, les romans de Michael Morpurgo sont une valeur sûre. Ses histoires, toujours très bien racontées, nous font revivre de façon très vivante notamment des épisodes marquants de la première guerre mondiale (Le mystère de Lucy Lost ; Soldat peaceful), le conflit sino-japonais dans les années 1930 (Le Roi de la forêt des brumes), la deuxième guerre mondiale (Dans la gueule du loup), l’après-guerre (Seul sur la mer immense ; Le Royaume de Kensuké) ou même des épisodes plus récents, comme la terreur exercée en Afghanistan par les Talibans (avec L’histoire d’Aman).

  

L’avis de Sophie                                L’avis de Pepita

    

L’avis de Bouma                                  Les avis de Hashtagcéline et de Sophie

L’avis d’Isabelle                                    L’avis de Bouma

L’avis de Pepita

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Les romans de Davide Morosinotto renouvellent brillamment le roman jeunesse historique. Le célèbre catalogue Walker & Dawn paru en 2018 aux éditions de l’École des loisirs, nous faisait vivre un road-trip incroyable à travers tous les États-Unis du début du 20ème siècle. L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges, paru cette année (chez les même éditeur), nous emmène cette fois pour une aventure en Russie, pendant la Seconde guerre mondiale. Des objets-livre à couper le souffle : vintage à souhait, truffés d’extraits de dessins, de cartes géographiques, de photographies et de coupures de presse si authentiques qu’on les prendrait presque pour des documents d’archives…

   

L’avis de Pepita et d’Isabelle sur Le célèbre catalogue Walker & Dawn, l’avis d’Isabelle sur L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges.

  • Les bandes-dessinées

Chez Casterman, vous pourrez faire découvrir la collection « L’histoire de France en BD« .

Et vous quelles sont vos collections préférées pour parler d’Histoire à vos enfants ?

Nos coups de cœur de septembre

Cette rubrique mensuelle nous rappelle à chaque fois combien le temps passe !

Nous avons lu en septembre, malgré nos obligations de la rentrée, le tri des photos des vacances d’été, la rentrée littéraire et mille autres occupations.

Et voici ce que nous avons aimé et que nous partageons avec vous !

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Difficile pour Méli-Mélo de livres de choisir : Pépita a tout aimé ! Alors tant pis, je mets tout… Pour lire les chroniques, c’est LA.

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Très difficile aussi ce mois-ci de désigner un seul coup de cœur sur l’île aux trésors ! Isabelle et ses garçons ont voyagé loin, très loin, grâce à la belle plume de Nathalie Bernard. Son dernier roman, Le dernier sur la plaine, paru fin août 2019 aux éditions Thierry Magnier, nous plonge au cœur de l’histoire des amérindiens des grandes plaines, avec pour fil rouge la vie incroyable du dernier chef Comanche. Magnifique. Son avis

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Sophie a vibré au côté de Abi en vivant avec elle ses épreuves. Après un accident de voiture, la jeune fille est amputée d’un bras. Elle doit réapprendre à vivre, à faire les gestes du quotidien et à redonner du sens à son existence pour se recréer un avenir.
Un si petit oiseau est un superbe roman de Marie Pavlenko qui nous fait passer par toutes les émotions !

Son avis

L’avis de Pépita

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Alice a été bouleversée par a rencontre avec Joseph, jeune ado, malmené, mal aimé.. et a vécu tant d’émotion à la lecture de son histoire !

Gary D . Schmidt, un auteur décidément incontournable….

L’avis de Pépita

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Adèle et Solectrice ont frémi de bonheur en suivant la cavale de Victor et Yazel, un cambrioleur qui veut échapper à l’emprise de son père et une adolescente sourde amatrice de haïkus. Deux êtres qui se côtoient avec douceur et nous invitent à observer ce qui nous entoure en coupant le son.

L’avis de Pépita. Le nôtre reste à venir.

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HashtagCéline a retrouvé avec une immense joie Séverine Vidal avec un nouveau roman d’une intensité extraordinaire pour une histoire de mères, de filles et de drames. Un beau moment de lecture et un coup de coeur énorme. Pour lire son avis c’est ICI.

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Bouma a craqué pour une jolie bande-dessinée : L’écorce des choses de Cécile Bidault chez Warum Éditions. Avec douceur et empathie, l’autrice nous invite dans le quotidien d’une jeune sourde à une époque où il lui était interdit de signer.

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Aurélie partage un coup de coeur adulte mais accessible aux ados. En effet, dans le cadre professionnel elle a eu le plaisir de rencontrer l’auteure Hélène Frédérick et son dernier roman « La nuit sauve » chez Verticales. L’écrivaine nous plonge dans son Québec natal en 1988. Une nuit où nous sommes plongés dans la tête de trois ados lors d’une fête : peur de grandir, mal-être,séduction tous les éléments sont là pour nous tenir en haleine. A cela, une quatrième voix qui nous devance (tel un choeur) qui nous laisse présager une catastrophe…

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Et maintenant, quelles pépites allons nous découvrir durant ce mois d’octobre…