Sélection : Des enfants et des animaux, l’amitié au bout du chemin

C’est bien connu, les enfants adorent les animaux. S’ils marquent une nette préférence pour les mammifères, les oiseaux et reptiles ont eux aussi une belle cote de popularité – sans compter des bestioles plus inattendues comme les homards (si si, on vous jure ça existe) ! Le tout étant de se montrer attentif avec son compagnon. La littérature jeunesse fait donc la part belle aux duo-animal. Les textes qui parviennent à évoquer ces liens sans mièvrerie sont souvent très forts, tour à tour drôle et bouleversants. Voici donc notre sélection d’albums et de romans mettant en scène une relation privilégiée entre un enfant et un animal. Lus, approuvés et garantis sans risque d’allergie !

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Albums

Oh non, George ! de Chris Haughton, Thierry Magnier, 2011

Harris, petit personnage bleu, a confiance en George son adoooooooorable chien à la trombine tout à fait espiègle ! Il y a dans cette histoire en randonnée destiné au tout-petit un humour enfantin qui ravira le parent lecteur. La complicité entre le petit garçon mais on pourrait aussi y voir un homme et son chien est à l’image de la couverture de cet album : drôle et joyeux ! … et vive les bêtises !

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Je veux un chien et peu importe lequel, de Kitty Crowther, Pastel, 2021.

Millie rêve d’un chien, une bestiole qui serait (presque) aussi drôle qu’elle… « Oh non, surtout pas », répond sa Maman en buvant son café. Comment résister à un album avec un titre et une couverture pareils ? Son prénom aurait pu prédestiner Kitty Crowther à dessiner des chatons. Mais nom d’un chien, l’artiste jubile à crayonner ces cabots de tous poils, barbus, chevelus ou tout nus, en forme de grosse peluche, de saucisse ou de pudding (enfin l’interprétation des moussaillons d’Isabelle). Et en même temps, ces toutous au regard triste vous poignent le cœur. On croirait, le temps d’un livre, avoir l’âge de Millie, rêvant avec elle d’un ami canin unique qui allume une étincelle de magie dans notre vie. Et d’un monde où personne ne songerait à abandonner son animal. La conclusion s’impose : voilà un album qui a du chien !

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J’en rêvais depuis longtemps, Olivier Tallec, Actes Sud Junior, 2018.

Dans J’en rêvais depuis longtemps, Oliver Tallec met en scène avec l’humour qui le caractérise la relation pleine de tendresse entre un enfant et son chien. Ou serait-ce entre un chien et son enfant ? Difficile de résumer cet album qui joue sur la narration sans trop en dévoiler, mais ce grand format mérite sans conteste votre attention !

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Féroce, Jean-François Chabas et David Sala, Casterman, 2012.

Les jeunes filles d’ailleurs sont souvent à l’origine d’importantes révolutions dans les albums que nous aimons tout particulièrement : si vous avez déjà rencontré Fenris le Féroce, vous savez que derrière ses pupilles écarlates comme injectées de sang ne se cache pas le monstre que tout le monde voudrait y voir mais plutôt l’ami fidèle et serein de la jeune fille à la robe rouge. Une amitié tissée d’humour et de confiance qui se joue des apparences et des qu’en-dira-t-on.

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Le Renard Tokela, Pog, Marianne Alexandre, Des ronds dans l’O jeunesse, 2016.

Chaque année dans la tribu du peuple des sept Feux, un rituel célèbre le départ des caribous. « C’est pour les jeunes l’occasion d’honorer le Grand Manitou. Quand la poussière soulevée par le troupeau est retombée, il faut choisir un animal totem et le tuer ». Mais voilà pour Winona qui déteste la chasse, cette tradition est un vrai supplice. D’ailleurs quand elle part en forêt à la recherche de son animal totem et qu’elle se retrouve nez à nez avec le renard Tokela, elle se perd dans son regard et ne peut le tuer. L’animal et l’enfant élaborent alors ensemble un stratagème qui pourrait bien donner un grand coup de pied dans les traditions du peuple des sept Feux…

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Romans jeunesse

Belle et Sébastien, tome 1. Le refuge du grand Baou de Cécile Aubry, Hachette, 2013.

Grand classique de la littérature jeunesse française, Belle et Sébastien est né de l’imagination de Cécile Aubry pour une série télévisée. Le succès de celle-ci est immédiat, le premier volume du roman sera publié l’année suivante. L’histoire prend place dans les Alpes où Sébastien grandit auprès d’une famille d’adoption, sa mère tsigane étant morte en lui donnant la vie. Sa rencontre avec un chien des Pyrénées sauvage vient bouleverser sa vie. Baptisée Belle, le chienne ne quitte bientôt plus le petit garçon, liée à lui par un fort sentiment d’amitié, de tolérance et d’entraide.

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L’enfant qui parlait aux animaux, Roald Dahl, illustrations de Quentin Blake, Folio Junior, 2008 pour la présente édition.

On connaît l’amour de Roald Dahl pour les animaux ! Les chasseurs en font d’ailleurs souvent les frais dans ses romans. L’enfant qui parlait aux animaux est une nouvelle se déroule en Jamaïque alors qu’un pêcheur rapporte une torture géante sur la plage. Un enfant, touché par la détresse de l’animal, va tenter de le sauver. Une fable écologique assez éloignée du ton humoristique de ses romans les plus connus.

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Sajo et ses castors de Grey Owl, Editions Souffles, 2013.

Sajo et ses castors est un magnifique hymne à la vie qui véhicule un message écologique de bienveillance et de respect de la nature. Fort de son expérience avec les castors, Grey Owl signe un roman jeunesse riche en information sur ce « petit peuple » dont la vie faite de labeur est si unique et pourtant pas si éloignée de la notre. On découvre ainsi que la castor est un animal nocturne et monogame, qu’il a une mémoire infaillible et ne supporte pas la solitude. Véritable bouffée d’oxygène, le roman donne une vision extrêmement optimiste de la nature humaine, dans laquelle le pouvoir de l’argent perd toute valeur face à la liberté.

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L’incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace, de Thomas Gerbeaux et Pauline Kerleroux, La Joie de Lire, 2020.

Une petite fille fait la rencontre d’un homard en cavale. Figurez-vous que le fugitif vient de s’échapper d’un restaurant où il était promis à la casserole ! Et que l’épatant crustacé s’est promis de ne pas se faire la malle avant d’avoir libéré jusqu’à la dernière étrille ses compères restés dans le vivier… Ce petit livre se lit comme un roman d’aventure, une perche tendue à nos consciences, un hymne à la liberté, à la joie de la rencontre et à la solidarité. Une pépite haute en couleurs qui divertit et donne de l’espoir ! Car « qui sauve un homard, sauve l’océan ». Et si vous aimez les bestioles de tous poils (et plumes), n’hésitez pas à lire également les incroyables histoires signées par le même duo consacrées à un protagoniste mouton et un héros coq. Un régal !

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Pax et le petit soldat, de Sara Pennypacker. Gallimard Jeunesse, 2015.

Un garçon, un renard apprivoisé – inséparables, mais pourtant brutalement arrachés l’un à l’autre par une guerre… Parviendront-ils à se retrouver sains et saufs ? La route est parsemée de dangers, mais aussi de rencontres inattendues ! Tels sont les ingrédients principaux de ce très joli roman, raconté à deux voix par les deux protagonistes et tendrement illustré par Jon Klassen. Ces deux personnages sont incroyablement attachants, impossible de leur résister ! L’intrigue est passionnante, l’écriture sublime et bouleversante. Pax et Peter traversent de multiples épreuves – perte d’un proche, culpabilité, doute, solitude, recherche de sa voie, retour à la vie sauvage. À leur hauteur, ils vivent la guerre de plein fouet. Pourtant, leur amitié à toute épreuve, la façon dont ils apprivoisent la nouvelle situation, leur détermination et la bienveillance qu’ils suscitent, font souffler sur ces pages un vent d’optimisme et tendresse.

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Cœur de loup, de Katherine Rundell, Gallimard Jeunesse (Folio), 2015.

Féodora se sent plus à l’aise avec les loups qu’avec les humains. Elle grandit dans une contrée sauvage de la Russie, avec sa mère qui l’initie au métier de « maître-loup ». Leur bonheur est menacé par l’armée du tsar qui sème la terreur et leur attribue la responsabilité de méfaits causés par les loups. Mais Féo n’est pas du genre à se laisser dompter. Pour défendre sa liberté et celle de sa mère, elle n’hésite pas à braver la folie furieuse du général Rakov et le froid sibérien – n’imaginant pas une seule seconde les répercussions que cette incroyable aventure pourrait avoir ! Katherine Rundell signe un très joli roman d’aventure aux allures de conte russe. La capacité de son héroïne à vivre avec les loups, à décoder leurs comportements et à respecter leur nature sauvage a de quoi faire rêver les enfants.

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Rascal de Sterling North, L’école des loisirs, 2020.

Récit autobiographique, Rascal nous raconte l’amitié improbable qui se tisse entre Sterling, et un petit raton laveur. Plein de tendresse, ce roman est aussi une plongée dans les états du nord des Etats-Unis dont l’auteur nous dépeint les paysages, la faune, la flore et la culture, le tout raconté sur fond de Première Guerre Mondiale. Mais le cœur de l’histoire tient uniquement dans l’amitié qui unit l’enfant et l’animal, l’auteur se remémore avec affection et nostalgie la puissance de ce lien si particulier qui les unissait.

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Romans pour plus grands

Le poney rouge, John Steinbeck, Folio Junior, 2007 pour la présente édition.

Californie dans les années 30, le rêve de Jody est d’avoir son propre cheval. Un jour, enfin, son père lui rapporte un poney rouge. Jody va prendre soin de lui, tisser un lien fort et le dresser pour pouvoir le monter. Mais un jour le poney tombe malade. Recueil de trois nouvelles dont les personnages sont récurrents, Le poney rouge est la porte d’entrée idéale dans l’œuvre de l’immense John Steinbeck.

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La vérité vraie, Dan Gemeinhart, Robert Laffont, 2016.

Premier roman de Dan Gemeinhart, La vérité vraie témoigne de l’amour inconditionnel qui lie un enfant et son chien. Gravement malade, Mark 11 ans, décide de partir faire l’ascension du Mont Rainier seul avec Beau. Les obstacles sont nombreux et l’issue incertaine, mais il peut compter sur la présence réconfortante de son petit compagnon. Un récit particulièrement émouvant.

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BD

Calvin et Hobbes, Bill Watterson, Hors Collection, 1991.

Cette série de BD (24 tomes), Calvin et Hobbes est un must-have chez Lucie où elle est relue au moins une fois par an. Le meilleur ami de Calvin, petit garçon de six ans à l’imagination débordante, est un animal. Et pas n’importe lequel : un tigre, s’il vous plaît ! Seul problème : dès qu’un tiers entre dans la case, Hobbes devient une peluche. Nous vous laissons décider s’il est vivant ou non, mais leur relation est si drôle et attachante qu’elle devait absolument figurer dans cette sélection !

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Et vous, quelle histoire mettant en scène un enfant et un animal vous a le plus ému(e) ?

Swap d’amour et d’amitié

Parce que la littérature et les échanges rapprochent, les branches du Grand arbre ont développé des sentiments d’amour et d’amitié les unes envers les autres. C’est donc le thème que nous avons choisi pour le swap de 2022.

Un tirage au sort désigne les duos de swapeuse/swapée. Chacune prépare un paquet plein de petites et de grandes attentions et l’envoie à l’autre bout de la France (voire au delà des frontières). Reste l’attente, de recevoir son colis et de découvrir la réaction de notre swappée. Voici donc ce qui a été échangé cette année !

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Lucie (Les livres d’avril)

… Ce que j’ai envoyé

Linda se montre souvent réactive lors de la sortie des romans. Pas facile d’essayer de la surprendre, et surtout de trouver des ouvrages qui n’étaient pas encore tombés dans ses mains !

Je me suis donc aidée du site Ricochet pour trouver des romans récents sur le thème de l’amour et de l’amitié. En me renseignant sur Mis à nu, un été à Berlin et L’odeur de la pluie, j’ai pensé qu’ils avaient de quoi séduire ma copinaute. Je les ai accompagnés d’un petit album découvert grâce à Solectrice lors du SWAP 2021 et d’un recueil de la collection Philoado des éditions Rue de l’échiquier que je trouve très bien faite.

Une petite carte, une infusion, et de la crème pour les mains parce que j’adore ça, le colis était prêt à partir !

… Ce que j’ai reçu

Quel plaisir de trouver ce gros colis rouge en rentrant un soir ! Et les surprises concoctées par Colette ne faisaient que commencer.

Une multitude de citations de Paul Eluard, toutes plus belles les unes que les autres, des cœurs en origami à disperser autour de moi comme autant de graines d’amour à semer, des bulles à libérer à deux, une infusion pomme d’amour Colors of tea, des tatoos colorés, un marque-page fleuri, un bloc de post-it et un crayon pour « ériger des murs de poésie »… Mais aussi un prospectus « amours sincères » réalisé par les élèves de Colette, et une très jolie lettre accompagnaient trois romans glissés dans un sac en tissu, clin d’œil à notre grand arbre.

C’est avec bonheur que je vais découvrir les 3000 façons de dire je t’aime de Marie-Aude Murail, l’ouvrage collectif 16 nuances de première fois et Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier.

Mille mercis Colette pour cet envoi plein d’amour et de poésie !

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Colette (La collectionneuse de papillons)

Ce que j’ai envoyé

De l’amour, de l’amour, de l’amour ! Quand on me dit Saint-Valentin, je cueille toutes les fleurs bleues de mon jardin secret, je décroche la lune et dessine des cœurs sur mon chemin ! Une des histoires d’amour les plus intenses qu’il m’ait été donné à lire en littérature jeunesse, c’est celle du héros de Claire-Lise Marguier dans Le Faire ou mourir, alors ce fut une évidence de la partager avec Lucie. Et puis je me suis dit que l’amour se décline en sept couleurs au moins, celles de l’arc-en-ciel, celles que m’ont appris à voir mes ancien.ne.s élèves de l’atelier « Amours sincères » et qu’il devait bien y avoir 3000 façons de dire « je t’aime ». Et puis je me suis souvenue d’une discussion autour des Liaisons dangereuses, on a beaucoup débattu avec Lucie sur ce sujet 😉 Il était donc évident que d’amour il serait question mais de sexe aussi et tant mieux quand les deux vont ensemble. Une question que pose très librement le recueil de nouvelles 16 nuances de premières fois. Le tout saupoudré de bulles de savon, de tatouages éphémères, de post-it poétiques-tic-tac et l’amour est dans le sac !

… Ce que j’ai reçu

Un colis comme un coffre aux trésors ! Un colis qui nous a fait pousser des « Ah ! » , des « Oh ! » et des « Wahouu ! C’est trop génial ! »

4 albums et 1 roman, un sac à livre en tissu avec ses fleurs qui volent au vent, une crème pour les mains, un carnet recouvert de papillons d’un de mes illustrateurs préférés, Benjamin Lacombe, de la crème de châtaigne d’Au coin du bonheur, du thé du Palais des thés, un joli marque-page du prince au petit pois, une carte postale illustrée par Nadia Solntseva et un chauffe-tasse USB ! De quoi se sentir cocoonée pour passer de l’hiver au printemps sans en avoir l’air !

Un grand merci Blandine !

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Frédérique (Liraloin)

…Ce que j’ai envoyé

C’est avec beaucoup de bonheur que, petit à petit, j’ai pensé à ce que j’allais envoyer à Isabelle du blog l’Ile aux Trésors. Le recueil Ronces de Cécile Coulon était une évidence, ces mots si forts pour une poésie qui résonne longtemps en soi. J’ai profité de mon rendez-vous annuel préféré : celui du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil pour aller rencontrer Fanny Ducassé dont j’admire énormément les albums et ainsi faire dédicacer Louve.

Pour terminer sur une note d’amitié, l’album Pikkeli Mimou d’Anne Brouillard me paraissait la p’tite note en plus, une amitié si forte que même la neige ne peut stopper.

Enfin pour compléter ces lectures, des gourmandises littéraires : un badge à l’effigie de Christine de Pizan tiré des illustrations de Claire Gaudriot Christine de Pizan, la clairvoyante. L’amour épistolaire n’attend pas d’où le papier à lettre et l’enveloppe inspiré d’Orgueil et Préjugés de Jane Austen, illustré par Margaux Motin. Le tout accompagnée d’une carte « home made » aux fleurs tarabiscotées.

… Ce que j’ai reçu

Quelle joie d’aller chercher mon colis en ce jour de la St Valentin et quelle surprise en découvrant son contenu !

Une jolie carte inspirée d’une des œuvres de Banksy et à son verso un mot attendrissant, plein d’amitié. Plusieurs niveaux de régalades m’attendent : de savoureuses petites gaufres made in Dunkerque et des cœurs chocolatés à la guimauve. Des gourmandises qui vont accompagner le goûter tout en me remémorant ces belles années vécues à Lille.

Deux albums et deux romans, tous sous le signe de l’amour et de l’amitié. Amour et confettis du duo Emilie Chazerand (une de mes autrices chouchou) et Aurélie Guillerey. Autre duo impeccable formé par Séverine Vidal et Clémence Monnet avec le titre On a fait un vœu. Ensuite un roman au titre parfait de Marie Desplechin Une vague d’amour sur un lac d’amitié et pour terminer une série de 17 histoires courtes : Pas sûr que les cow-boy s’embrassent illustrées par Nathalie Choux et écrites par Henri Meunier dont j’admire également beaucoup le travail.

Un énorme merci à Linda !

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Linda (sir this & lady that)

… Ce que j’ai envoyé

Pas facile de choisir comment gâter Frédérique qui, en tant que bibliothécaire, a accès à plein de titres divers et variés. Je me suis tournée vers des albums car je sais qu’elle est, tout comme moi, très sensible aux illustrations. Amour et confettis d’Emilie Chazerand et Aurélie Guillerey m’a semblé fort à propos avec ses confettis sur toutes les pages et son histoire d’amour qui transcende les différences et rend plus fort. Quant à On a fait un vœu de Séverine Vidal et Clémence Monnet, il s’est imposé comme une évidence. J’ai eu plus de mal avec les romans mais finalement j’ai choisi Pas sûr sur les cow-boys s’embrassent, un recueil d’histoires courtes d’Henri Meunier que j’ai beaucoup aimé et que je n’ai jamais vu sur la toile. Enfin, le petit roman de Marie Desplechin, Une vague d’amour sur un lac d’amitié m’a sauté dans les mains du fait de son titre qui était juste dans le thème. Enfin, pour accompagner tout ça j’ai mis quelques douceurs locales car je savais que Frede avait vécu sur Lille et en garde de bons souvenirs.

… Ce que j’ai reçu

Un joli colis qui m’a surprise par son arrivée (plus tôt que je ne pensais) et son contenu joliment coloré par du papier de soie. En écartant les feuilles, j’ai découvert une jolie carte homemade au doux message d’amitié, une infusion et une crème pour les mains (elle est très douce et dégage une odeur agréable). Il y avait ensuite quatre livres dont deux romans : L’odeur de la pluie de Gwendoline Vervel et Mis à nu, un été à Berlin d’Iva Procházková que j’ai hâte de découvrir. Il y avait aussi un essai de la collection philoado des éditions Rue de l’échiquier, Tomber amoureux, que mes filles m’ont déjà emprunté et que je suis curieuse de découvrir suite à leurs retours. Et enfin un petit album dont le titre est évocateur d’émotions fortes Boum boum et autres petits et grands bruits de la vie, de Mam’zelle Roüge et Catherine Latteux.

Je remercie Lucie de tout mon cœur !

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Isabelle (L’île aux trésors)

… Ce que j’ai envoyé

Comme d’autres sous l’arbre, je me suis creusé la tête car ma swappée lit BEAUCOUP. Comment la surprendre et lui faire plaisir ? Evidemment en me laissant porter par le thème de l’amour et de l’amitié qu’il s’agissait de décliner de manière variée ! Les histoires d’amour que j’ai choisies sont placées à la fois sous le signe de l’adolescence (ou de la lisière avec l’âge adulte) et d’une sensualité exacerbée : Sous un ciel d’or de Laura Wood, transportera au coeur des années folles anglaises. Trois soeurs, le dernier roman de Stéphane Servant illustré par Lisa Zordan, parle d’amour là-encore – celui qui détruit, celui qui bouleverse, celui qui sauve. Et 72 heures, un roman qui me tient particulièrement à coeur car il s’agissait de ma première lecture À l’ombre du grand arbre : l’histoire d’une grossesse non-désirée, mais aussi de la découverte de la sensualité. Trois romans aux formes très différentes, plus classique pour le premier, poétique pour le deuxième, construit en spirales de pensées pour le troisième. Je sais que Blandine partage notre tendre respect pour les animaux, alors j’ai ajouté une histoire d’amitié inattendue entre humain et animal. Et bien sûr ce qu’il faut de douceurs bio et de tisane « de bonne humeur » pour agrémenter la lecture !

… Ce que j’ai reçu

Un concentré de bonnes ondes, de chaleur et de couleurs chatoyantes !

C’est bien simple, tout était minutieusement et merveilleusement bien choisi : l’adorable courrier qui m’est allé droit au coeur, la poésie de la talentueuse Cécile Coulon, que j’ai commencé à découvrir avec Une bête au paradis et Seule en sa demeure, mais dont je n’avais pas encore lu Les Ronces ; le délicieux Pikkeli Mimou, signé Anne Brouillard, qui respire l’amitié, le chaud parfum du feu quand il neige dehors et du gâteau au chocolat qui cuit au four ; et Louve, de la beauté à l’état pur condensée sous forme d’album, par une autrice que je ne connaissais pas du tout mais dont les graphismes m’ont immédiatement subjuguée. Quelle surprise de découvrir une dédicace dans l’album ! Et quelle belle trouvaille que ce pins à l’honneur de l’une des premières femmes de lettre et philosophes, Christine de Pizan ! Mille mercis Frédérique !

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Blandine (Vivrelivre)

Ce que j’ai envoyé…

« D’Amour et d’Amitié », le thème de notre swap m’a de suite enchantée et des évidences se sont très vite dessinées pour Colette avec qui je partage admiration et amour de plusieurs auteurs. J’y suis allée avec le cœur et l’émotion pour trouver LES livres et attentions qui feront battre le sien. Amour Amour bien sûr, Poésie, Bonheur(s), un brin de Folie, Confiance, petits et grands clins d’œil, cocooning, gourmandises et créations ont composé mon colis.

… Ce que j’ai reçu

C’est avec beaucoup d’impatience contenue que j’ai ouvert mon colis, lu avec délectation les petites étiquettes rédigée par Isabelle, et pris le temps de faire des photos avant d’ouvrir, des étoiles plein les yeux, chacun des paquets au joli papier coloré ! Chacun a été une surprise et j’ai aimé toutes les déclinaisons autour de l’Amour qu’Isabelle a su dénicher. Dans des histoires inspirées de vraies, d’ici ou d’ailleurs, d’hier ou d’aujourd’hui, sublimes ou déchirantes. Accompagnées de gourmandises en partie véganes (merci!) et d’une tisane « Bonne Humeur »! J’adore et me régale déjà! Un immense merci du fond du cœur Isabelle <3

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De belles lectures d’Amour et d’Amitié nous attendent à l’Ombre de notre Bel Arbre. Et c’est le cœur ragaillardi et le sourire aux lèvres que nous nous en délectons déjà!

Sélection thématique : Les secrets

Après la lecture commune de l’Arrêt du coeur, les blogueuses d’À l’ombre du grand arbre ont remarqué que le secret concernait beaucoup de lectures de leurs bibliothèques. Elles vous en proposent quelques-unes cette semaine.

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La forêt s’agite. Renarde a un secret, qu’elle décide de partager. Les animaux se le transmette d’oreille en oreille jusqu’à ce que ça n’en soit plus un ! Un livre tendre sur la naissance.

Le secret, Emile Vast. Editions Mémo. 2015

Les avis d’Alice et Aurélie.

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Un secret sur fond de colonialisme.

Tous les oiseaux savent. Claire Mazard. Oskar jeunesse. 2017

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L’histoire d’un garçon particulièrement secret, à la recherche de ses origines…

Vango. Timothée de Fombelle.Folio Junior. 2010

Les avis d’Isabelle et de Bouma

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Un roman à huis clos où une mère embarque sa fille dans une cabane au fond des bois et se dévoile le temps d’une nuit.

L’aube sera grandiose. Anne-Laure Bondoux. Gallimard jeunesse. 2017

Les avis de Pépita, SophieHashtag Céline et Aurélie et notre lecture commune.

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Une BD touchante et un secret omniprésent…

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill. Jean Regnaud et Emile Bravo. Gallimard. 2007.

Les avis de Bouma et de Sophie.

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Un jeu de piste à découvrir pour percer à jour le secret d’une maison singulière !

Volubilis. Max Ducos. Sarbacane. 2006

Les avis d’Isabelle et de Sophie

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Une série BD.

Les carnets de Cerise. Joris Chamblain et Aurélie Neyret . Soleil. 2012. 

Les avis de Bouma et Solectrice.

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Un album mettant en scène un loup qui doit affronter tous les préjugés sur son espèce. Mais grâce à la pureté d’un petit garçon, il a désormais un secret.

Le secret du loup. Florian Pigé et Morgane de Cadier. Hong Fei éditions. 2017

Les avis de Sophie, Chlop et Aurélie.

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Une petite souris trouve un trésor (une pomme) et souhaite le garder secret, elle l’enterre. Mais la nature va vite se dévoiler.

Le secret. Eric Battut. Didier Jeunesse. 2004.

L’avis de Chlop.

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L’histoire d’une jeune fille qui enquête sur la mort mystérieuse de ses parents.

Un si terrible secret. Evelyne Brisou-Pellen. Rageot.  1997 (réédition 2017)

L’avis de Yoko Lulu

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Un roman avec des énigmes à résoudre.

Le secret du grand-oncle Arthur . Véronique Delamarre-Bellego. Oskar Jeunesse. 2012

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Quand une inconnue fait voler ta famille en éclats

Comme une envie de voir la mer. Anne Loyer. Alice éditions. 2015

Les avis de Pépita, Bouma et Alice

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Un livre d’art.

L’arbre de Sobo. Marie Sellier et Charlotte Gastaut .Réunion des Musées Nationaux. 2018

L’avis de Pépita

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Un secret en plein cœur de la première guerre mondiale.

Capitaine Rosalie. Timothée de Fombelle et Isabelle Arsenault. Gallimard. 2018

Les avis de Pépita, Hashtag Céline et Sophie. Lecture en duo à lire sur le blog.

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Un splendide album écologique et un secret qui fait peur à tous, sauf à la petite Erine qui est bien décidée à le percer à jour…

Le secret du rocher noir. Joe Todd-Stanton. L’Ecole des loisirs. 2018

Les avis de Pépita, Isabelle et Sophie.

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Les non-dits familiaux (dont l’anorexie) dans le contexte de la deuxième guerre mondiale.

Sobibor. Jean Molla. Gallimard. 2003

Mémoire en eaux troubles, de Joëlle Van Hee. Éditions du Jasmin. 2017

L’avis d’Isabelle

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Des romans adultes à mettre dans les mains de nos ados :

Rien ne s’oppose à la nuit. Delphine de Vigan. J-C Lattès.2011

Un secret. Grimbert Philippe. Grasset. 2007

Nous espérons que tous ces secrets vous auront inspirés…

 

 

 
 
 
 
 

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Lecture commune : L’arrêt du coeur ou comment Simon découvrit l’amour dans une cuisine

L’arrêt du cœur est un roman de la collection Polynie des éditions MéMo d’Agnès Debacker illustré par Anaïs Brunet. Il parle de Simon, un jeune garçon de 10 ans qui se retrouve confronté à la mort de sa voisine, dont il était proche. En cherchant à rapporter un souvenir d’elle, il découvre l’amour, celui de Simone, à l’époque de la guerre d’Algérie. Nous sommes plusieurs à l’avoir apprécié et nous partageons avec vous notre lecture commune.

L’arrêt du coeur d’Agnès Debacker et Anaïs Brunet. Editions MéMo.

Aurélie : A quoi vous attendiez-vous en découvrant la couverture ? 

Pépita : Difficile à dire pour la couverture ! Pas de lien si évident entre ce jeune garçon assis, tenant une théière rouge entre ses mains et écoutant ce qu’elle a à lui dire, et le titre ! Une histoire d’amour mais pas vraiment celle à laquelle je m’attendais.

Aurélie : Je m’attendais à un roman à l’eau de rose, un jeune garçon amoureux qui colle la théière contre sa joue, peut-être car sa bien-aimée l’a touchée.

Isabelle : Comme vous, je me suis attendue à une romance ! Le titre, associé à la couverture aux tons pastels qui représente un garçon rêveur… C’est en tout cas ce qu’ont pensé mes garçons, même si comme tu le dis Pépita, c’est trompeur – et c’est un peu dommage, car ils sont un peu comme le protagoniste, Simon qui dit à un moment : « selon toute vraisemblance, j’ai affaire à une histoire d’amour et moi, les histoires d’amour, ça m’ennuie au plus haut point ». De mon côté, je considère les romans de la collection Polynie comme une valeur sûre garantissant des voyages hors des sentiers battus. Je n’ai pas hésité et je me suis plongée dans la lecture avec beaucoup de curiosité !

Hashtag Céline : Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Plutôt une histoire d’amour mettant en scène des adultes. Comme je le fais de plus en plus, je ne le lis plus le résumé afin de me garder le plaisir de la découverte, surtout chez MeMo. Sur la couverture, c’est Simon. Mais sans lire ce roman, même si on le comprend vite, je trouve qu’on n’identifie pas immédiatement ce personnage comme un enfant. De fait, en découvrant l’histoire et l’âge de Simon, j’ai été plutôt étonnée !

Bouma : En ce qui me concerne, et ayant lu le résumé, la couverture m’a rappelé les éléments clés de l’histoire à savoir un jeune garçon cherchant à connaître les secrets contenus dans cette vieille théière rouge.

Aurélie : Le roman mélange le drame et l’enquête. Pour sa forme, le récit n’est pas découpé en chapitres mais est entrecoupé des belles illustrations d’Anaïs Brunet, qu’avez vous pensé de cette proposition et quel impact a-t-elle eu sur votre lecture ? 

Pépita : Je ne me suis aperçue de l’absence de chapitres qu’après un petit moment, à vrai dire, mais j’ai eu aussi besoin de m’arrêter par moments, pour mieux savourer cette histoire. J’ai aussi beaucoup aimé que le fil soit déroulé d’un seul jet avec ces illustrations, qui le ponctuent. Cela donne une fluidité et une profondeur.

Aurélie : Comme toi Pépita, je n’ai pas vu sur le moment qu’il n’y avait pas de chapitres. Le roman m’a fait le cœur lourd, mais je n’arrivais pas à lâcher le livre. Ses illustrations m’ont permis de prendre mon souffle dans ma lecture.

Isabelle : De mon côté, j’ai remarqué assez vite l’absence de chapitres et le système de respiration autour de grandes illustrations : pourquoi pas ? Pour moi, ça a été une incitation à dévorer le roman d’un trait. La construction de l’intrigue autour de l’enquête de Simon est très réussie à mon sens : une manière de tenir le lecteur en haleine de bout en bout et d’éviter un registre trop dramatique autour du deuil de Simon.

Hashtag Céline : J’ai trouvé aussi que l’ensemble était très fluide et que tout justement s’imbriquait parfaitement. Texte et illustrations se répondent et se complètent. De fait, je ne me suis posée aucune question pendant ma lecture sur la présence ou non de chapitres. Je me suis trouvée complètement happée par ce roman. Grâce à cette ambiance qui s’installe aussi bien par la musique des mots que les couleurs des illustrations, j’ai suivi avec beaucoup d’émotion Simon dans son travail de deuil puis cette enquête étonnante, qui apporte un souffle nouveau à l’histoire.

Bouma : L’absence de chapitres ne m’a pas du tout gênée dans ma lecture puisque, comme vous l’avez toutes dit, il y a ces grandes illustrations en forme de pause. Et en plus, le texte comporte quand même des sauts de paragraphes, entre deux scènes, deux moments temporels, qui permettent à ceux qui le veulent de stopper leur lecture plus aisément.

Aurélie : Le roman met en avant différents thèmes : le deuil, le lien affectif,le secret et l’Histoire. Il regorge d’émotions, pensez-vous que c’est un roman intergénérationnel? 

Pépita : Oui, totalement intergénérationnel. Il s’inscrit dans une filiation forte, celle du sang mais aussi celle de l’amour, de l’amitié, comme un kaléidoscope. Simon fait le lien avec tout le monde sans vraiment le savoir.

Aurélie : Pour moi l’histoire parle à tout le monde, l’intensité dégagée par le texte et les illustrations touche les enfants comme les adultes. J’ai aimé la diversité des thèmes même si le deuil est pour moi prédominant. Quant au lien effectif, en effet Pépita, il relie tous les personnages de l’histoire : de l’amitié de Simon et Simone, l’amour de Simone et Farid, de Safia et Farid et l’amour maternel des parents de Simon qui s’inquiètent pour lui. Le côté intergénérationnel est aussi pour moi dans le sens de transmission. En effet ,avec l’évocation de la guerre d’Algérie, les enfants peuvent découvrir l’impact de l’histoire avec un grand H sur leur entourage, qu’une chose réduite à un fait appris en cours ait été un jour le quotidien de quelqu’un. Je sais pas si ça vous a fait ça à vous aussi mais avec ce secret je me dis « mais combien de choses nos grands parents vont-ils emporter dans la tombe? », on le voit bien avec Simone.

Isabelle : Je suis d’accord avec vous, ce roman est très riche ! La relation de Simon et de Simone est très belle, faite de multiples petits moments de partage et de complicité… Et pourtant, l’enquête de Simon va l’amener à découvrir des pans inconnus de la vie de Simone et, à travers son histoire, des pages de l’Histoire avec un grand H que sa génération et celle de ses parents n’ont pas vécues. Cette profondeur m’a surprise, surtout au dénouement du roman, et apporte vraiment quelque chose en plus. Je pense comme toi, Aurélie, qu’il s’agit d’un roman intergénérationnel et j’ai vraiment envie de le découvrir et de parler de ces événements historiques avec mes enfants quand ils seront prêts. La génération de nos parents ou de nos grands-parents ont vécu des choses importantes, même si souvent traumatisantes, dont nous gardons une mémoire vivante grâce à nos interactions avec eux. C’est essentiel de la transmettre aux générations suivantes, et la littérature jeunesse a sans aucun doute un rôle à jouer !

Hashtag Céline : Clairement oui. Le roman fait le lien entre deux époques, deux vies différentes. Il permet à Simon d’entrevoir son amie, son histoire et l’Histoire autrement. Mais c’est aussi le récit d’une belle amitié entre un jeune garçon et une vieille femme, d’une relation dans laquelle l’âge n’avait pas d’importance.

Bouma : Je serais curieuse de la réaction d’une personne âgée face à ce texte. Le ressent-elle comme nous, comme le jeune héros de l’histoire ? En tout cas, je reste très émue par cette amitié, si forte qu’elle dépasse le préjugé des âges. Et je vous rejoins sur les histoires familiales liées à un contexte historique : je pense que la pudeur nous retient souvent de poser les questions mais que chaque personne cache en elle une partie de son histoire.

Aurélie : La théière est un objet transitionnel, quelle symbolique a-t-elle eu pour vous? 

Pépita : J’ai adoré sa présence, d’ailleurs j’en ai une bleue du même style et je me demande si je ne vais pas la détourner aussi ! Elle symbolise les petits secrets et aussi le souvenir de ces petits moments partagés autour d’elle. Elle fait le lien entre l’avant et l’après, elle permet à Simon d’accepter peu à peu la mort de sa Simone en restant vivante à travers elle. Elle lui permet de grandir. Quelle belle idée !

Aurélie : La théière me fascine, je n’arrive pas à savoir si c’est ce qu’elle représente : l’objet qui permet à Simon de faire son deuil, ou sa représentation avec la présence des illustrations d’Anaïs Brunet. En tout cas, elle représente aussi pour moi une métaphore du lien : celui qui lie Simone à Simon, Simone à Juliette et Simone à Farid mais aussi entre Simon et Juliette !

Isabelle : Sur la couverture, Simon colle son oreille contre cette théière comme on le fait avec un coquillage pour entendre la mer… Avant de lire le roman, j’ai interprété ce geste en l’attribuant à une rêverie. À la lecture, on comprend que cet objet est associé à d’innombrables moments privilégiés avec Simone, que leur écho résonne probablement encore à l’intérieur… Je trouve pertinent de parler d’objet transitionnel comme vous le faites, car elle aide Simon à vivre sans Simone, comme il avait pu aider Simone à vivre sans Farid.

Hashtag Céline : Cette théière, j’y ai beaucoup pensé. Je me suis mise à la place de Simon et je me suis posée cette question : tu aurais fait quoi toi, étant enfant? Tu aurais lu ou non les petits papiers? Cette théière est « magique ». Lire les secrets et les vœux qu’elle contient, c’est transgresser un interdit et peut-être même s’attirer des ennuis ! Mais comme Simon, j’aurais sans doute fait pareil, au risque d’y découvrir des choses que j’aurais préféré ne pas savoir. J’ai trouvé que la théière était un joli symbole rassemblant à elle-seule tous les éléments importants du roman : le souvenir de Simone, tous ses secrets mais aussi l’enfance et l’innocence de Simon.

Bouma : On pourrait presque rapprocher cette théière des journaux intimes ou carnets que l’on écrit à tout âge. Ils ne sont fait que pour nous, et en même temps révéleraient bien des choses à quiconque les lirait.

Aurélie : Simon découvre l’histoire de son pays et le racisme avec son ami, on a l’impression qu’avec la mort de Simone, un voile s’est levé. Il est en début d’adolescence et découvre doucement le monde des adultes. La nièce de Simone a-t- elle un rôle de passerelle entre ces deux mondes ?

Pépita : Je ne l’ai pas vue comme ça. Je l’ai vue comme une confidente, qui en a compris bien plus que ce qu’elle veut bien laisser croire. Elle accepte la présence de Simon avec naturel et une certaine bonhomie, sans mort dans l’âme. Elle est comme un tourbillon, qui s’arrête pour l’écouter parler de Simone, entrer dans le jeu de découvrir ce mystère de cet amour de jeunesse. Elle est la seule adulte dont Simon ne se méfie pas. A travers elle, il découvre aussi qu’une personne n’est jamais vraiment disparue. Il baisse sa garde enfin avec elle. Elle lui permet de lui faire confiance. Et c’est énorme pour lui qui se sent si bouleversé !

Aurélie : Pour moi le choix de l’âge de Simon permet d’évoquer implicitement le passage dans un âge de transformation : l’apprentissage du deuil et la disparition de Simone qui a été sa nounou, la découverte de l’amour et du visage différent des gens qui l’entourent et la découverte de la bêtise des adultes avec ses nouvelles interrogations avec son ami Sofiane. J’ai ressenti le personnage de Juliette comme un guide ou plutôt un passeur entre ce monde de naïveté et le monde beaucoup moins rose des adultes.

Isabelle :  C’est vrai qu’elle a une manière singulière de lui expliquer les drames personnels de Simone et historiques liés à la guerre d’Algérie, avec des mots simples et forts qui parleront aux jeunes lecteurs. Je vois un peu de ce que vous dites toutes les deux. Les traces de la Juliette enfant, que renferme la théière, la rapprochent de Simon. Par ailleurs, elle est très bienveillante, ouverte et à l’écoute de Simon qui en a bien besoin.

Hastag Céline : Pour moi, la nièce de Simone est plutôt là comme un soutien. Elle permet à Simon d’aller au bout de ses recherches. Elle accepte de parler de la vieille femme, chose que lui refusent tous les autres adultes autour de lui, de peur qu’il souffre. Elle lui permet de faire vivre le souvenir de Simone. Et avec sa bonne humeur et son dynamisme, elle l’aide un peu à passer cette épreuve. C’est un personnage dont l’arrivée dans le récit m’a fait du bien. Comme soulagée… Sentant que Simon serait enfin moins seul face à tout ça.

Bouma : Je ne m’attendais pas du tout à l’évocation de cette période historique souvent méconnue, et je ne doute pas que cela amènera les enfants à vouloir en savoir plus. Concernant le rôle de la nièce de Simone, elle fait, pour moi, écho à l’enfant qu’est Simon. Ils ont partagé sans le savoir les mêmes rituels et les mêmes souvenirs de Simone, ce qui les rapproche intrinsèquement.

Souhaitez-vous évoquer d’autres thématiques du roman ? 

Pépita : oui, le souvenir. Dans toutes ses dimensions : celui qu’on a des moments passés avec une personne qu’on aime, celui qu’une personne laisse après sa disparition. Je trouve que c’est un thème fort du roman pour un jeune garçon de 10 ans qui a peu d’années de vie, encore, même s’il a passé les deux chiffres. Et aussi le secret : jusqu’où se permettre de lever le voile sur le secret d’une personne disparue ? Je me suis posée cette question tout du long… En même temps peut-être que Simone voulait-elle qu’on le découvre en le glissant dans cette théière ? Mais peut-être n’y a -t-elle pas pensé… Ce petit mot glissé est pour elle une façon de se souvenir… comme une bouteille à la mer. J’ai aussi été très sensible à l’évocation des odeurs : chez Simone, chez sa vieille amie à qui Simon va rendre visite…

Aurélie : Oui, c’est vrai que ces trois thèmes sont bien présents. Pour le secret, je pense que Simone malgré sa tentative (puisqu’elle a emporté ses lettres dans son cercueil) n’a pas réussi à garder son secret intact. Simon a succombé à son désir de curiosité alors qu’au départ, en prenant la théière, il voulait simplement cacher les siens !
Pour les odeurs, ça m’a beaucoup marqué au début de récit avec aussi le fait qu’il demande à répétition le déroulé de la scène de la découverte de la gardienne.

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Les avis de Pépita, Céline Hashtag, Isabelle et Aurélie

Et vous, l’avez-vous lu ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire.

A lire les entretiens de l’auteure sur le blog de Nouvelles de polynies

Nos coups de coeur de mars

Le printemps est arrivé. Avec l’arrivée des beaux jours, les premiers bourgeons sortent et chez A l’ombre du grand arbre, c’est aussi le moment de présenter nos coups de cœur mensuels.

 

Pour Aurélie, ce fut la fraîcheur printanière dégagée par la premières lecture d’Emile Cucherousset, dernier opus de la collection polynie et elle fut séduite aussi par le couple du roman de Sara Barnard, qui évoque la rencontre d’un ado sourd et d’une jeune fille « muette ».

Pombo courage d’Emile Cucherousset et Clémence Paldacci-Collection Polynie-Mémo éditions

Et plus si affinités de Sara Barnard chez Casterman

Lire ses avis ici et .

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Pour Sophie, le printemps est signe de zénitude et de doigts de pieds en éventail ! Elle vous propose de découvrir le dernier album de Sandra Le Guen (une ancienne branche de l’arbre) avec vos tout-petits et leurs petons sûrement aussi joueurs que ceux de cette histoire !

« Les pieds en éventail » de Sandra Le Guen et Marjorie Béal chez Les p’tits bérets.

Son avis ICI.

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Pour Bouma, c’est une lecture pleine de compassion qui a retenu son attention. Sophie Adriansen sait parler des sujets difficiles avec délicatesse et empathie. Ici, elle livre l’histoire d’une jeune fille dont le papa, malade, perd peu à peu l’usage de son corps…

Papa est en bas de Sophie Adriansen chez Nathan, 2018

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Pour Pépita, c’est un arbre qui a fait vibrer son cœur de lectrice en mars : un album aux illustrations si délicates qu’elles constituent des tableaux à elles seules et un texte si sensible sur la transmission entre une petite fille et sa grand-mère, autour d’un secret. Autre personnage et pas des moindres : un arbre confident, immuable dans sa beauté tranquille. Et quoi de mieux qu’un arbre sous l’Ombre du Grand Arbre !

L’arbre de Sobo, de Marie sellier et Charlotte Gastaut, Réunion des Musées Nationaux

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C’est sans conteste en lisant le très bel album La balade de Koïshi d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier paru chez Grasset Jeunesse qu’HashtagCéline aura eu ses plus belles émotions. Au gré d’une promenade, sur le chemin de la vie, en compagnie de ce petit personnage né d’un grain de riz, elle s’est émerveillée de la douceur et de la poésie de chaque mot, de chaque illustration. Un livre-objet magnifique à offrir, à s’offrir et à faire découvrir.

La Balade de Koïshi d’Agnès Domergue illustré par Cécile Hudrisier, Grasset Jeunesse

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Sur l’île aux trésors, le coup de cœur a été unanime pour Les sept étoiles du Nord, premier roman de l’autrice écossaise Abi Elphinstone, tout juste paru chez Gallimard Jeunesse. Une lecture qui nous transporte pour des aventures palpitantes dans un univers de glaces, de forêts boréales et de tribus qui évoque la mythologie nordique !

Son avis ICI.

 

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