Lecture commune : Les mystères de Mika, tome 1 : Le corbeau de nuit, de Johan Rundberg

Quel plaisir de dénicher un peu par hasard une pépite littéraire dont on n’avait pas entendu parler ! Isabelle a eu un vrai coup de cœur en lisant Le corbeau de nuit, premier tome d’une série jeunesse suédoise développée autour du personnage de Mika et signée Johan Rundberg. Lucie et Linda se sont montrées partantes pour une lecture commune. L’occasion aussi de découvrir le lauréat du prestigieux Prix Astrid Lindgren 2023 !

Les mystères de Mika, tome 1 : Le Corbeau de nuit, de Johan Rundberg. Éditions Thierry Magnier, 2023.

Isabelle : Un roman, c’est d’abord une couverture et celle-ci annonce la couleur de multiples manières ! Qu’en avez-vous retenu ?

Linda : La couverture est très sombre et évoque une grande ville. Avec cette enfant habillée de guenilles au centre, cela m’évoque fortement Oliver Twist de Dickens, d’autant qu’il est difficile d’identifier le genre du personnage.

Lucie : Cette couverture est sombre en effet ! Tant dans les tons que dans le visage fermé du personnage principal. Personnage dont on ne sait pas tout de suite si c’est une fille ou un garçon d’ailleurs. Sombre, donc, mais aussi très intriguant. Je suis d’ailleurs curieuse de savoir ce qui t’a attirée vers ce roman Isabelle ?

Isabelle : Je regarde assez systématiquement les nouveautés de mes éditeurs préférés et les éditions Thierry Magnier en font partie. Le résumé a piqué ma curiosité et aussi le fait que ce roman vienne de Suède, j’ai un faible pour la littérature qui ouvre des fenêtres vers d’autres époques et pays ! Et justement, la couverture m’a intriguée par sa noirceur inhabituelle pour un roman jeunesse (même si l’énergie de la protagoniste en couverture nous situe bien en littérature jeunesse), ainsi que l’atmosphère à la fois suédoise et 19ème siècle. Au moment où je commençais ce livre, j’apprenais que l’auteur était le récipiendaire du prix Astrid Lindgren, ce qui a décuplé ma curiosité !

Johan Rundberg. Source : Babelio.

Isabelle : Une fois plongées dans ce roman, quelle a été votre première impression ?

Lucie : Elle a été immédiatement confirmée ! Le froid, la faim, la tristesse des orphelins… le roman nous plonge dans un contexte très difficile, mais aussi très réaliste. Heureusement le personnage de Mika, avec son énergie et son humour, parvient rapidement à insuffler un peu d’espoir.

Linda : Et bien cela confirme l’ambiance des romans de Dickens avec ses orphelins, la vie difficile du peuple, surtout quand l’hiver est rude, la faim qui les tenaille et la vie qui semble ne tenir qu’à un fil. En fait, sur certains aspects : abandon, mystère autour de l’enfant, personnage dissimulé dans l’ombre, on retrouve aussi des similitudes avec le Sans Famille de Malot.

Isabelle : Oui, j’ai aussi pensé à Dickens. C’est un 19ème siècle des quartiers pauvres plongé dans un hiver absolument glacial et où règne une grande misère. J’ai trouvé que l’auteur n’y allait pas par quatre chemins d’ailleurs et n’occultait rien des souffrances des pauvres à cette époque à ses jeunes lecteurs : entre la pénurie de bois qui fait planer l’ombre de la mort un peu partout (et à un moment on se demande si la mort ne serait pas une délivrance), les rapports sociaux qui semblent durcis par le froid, les orphelins et gamins des rues livrés à eux-mêmes… et la compromission à tous les niveaux, si l’on pense (un peu plus tard dans le roman) ce fossoyeur qui semble piller les cadavres ! 

« Si elle rencontrait Dieu, elle aurait deux mots à lui dire. Comment se fait-il que des enfants de six ans se retrouvent à devoir avaler du hareng saur tous les jours, à en avoir des crampes d’estomac ? Pourquoi les dames des beaux quartiers ne font pas de dons quand les pauvres en ont le plus besoin ? Ils ne vont pas pouvoir tenir comme ça bien longtemps.
Grâce aux portes et aux verrous, on peut toujours tenter de maintenir la mort à l’écart, mais si la faim s’invite, ils ne servent plus à rien. La mort est déjà là, à ses côtés. »

Isabelle : Avez-vous trouvé cela pesant ?

Lucie : Etonnamment, non, pas vraiment. Peut-être effectivement parce que ce type de récit s’inscrit dans une tradition dans laquelle on sait que l’orphelin va surmonter les difficultés en trouvant des ressources inattendues. Il y a de très dangereuses rencontres, on sent que la vie de ces orphelins ne vaut rien. Mais cela nourrit le récit et dramatise les enjeux. On est immédiatement emportés !

Linda : Non au contraire je trouve aussi que cela nourrit le cadre du récit. Et cette misère est centrale à l’histoire, comme on le découvre plus tard. Si l’auteur veut réussir à plonger le lecteur dans l’époque, la lui décrire sans fioriture me semble essentiel.

Isabelle : Et bien je vous rejoins. C’est une question que je me suis posée à la relecture, notant tout de même une grande franchise dans la description de la misère. Par exemple à un moment l’auteur parle des enfants « aux yeux caves qui boivent bruyamment le lait dilué contenu dans leurs tasses ». Mais je trouve que cette dimension sociale donne de la force au récit sans aucunement l’appesantir. D’un côté parce que l’énigme policière place le récit sous tension comme vous le disiez, de l’autre parce qu’il y a cette héroïne incroyable qui parvient à tout mettre à distance avec son ironie à toute épreuve.

Linda : Mika est totalement lucide sur ce que la vie à lui offrir et cette ironie dont tu parles est probablement ce qui démontre le plus sa force de caractère. Elle a besoin de rire de sa situation, leur situation à tous, car c’est ce qui l’aide à tenir, à continuer de vivre.

Isabelle : Justement, comment décririez-vous la protagoniste au cœur du roman et de la série qu’il initie ?

Lucie : Mika est étonnante. A la fois dans la lignée de ces personnages féminins très conscients des faiblesses liées à leur sexe, ici amplifiées par son statut social et son jeune âge. Et à la fois, on a le net sentiment que c’est cette conscience du danger qui lui a permis de développer les incroyables capacités dont elle va faire preuve dans le roman. Ce qui permet de rendre ces talents plus que crédibles. C’est très bien vu.

Linda : Comme Lucie, je pense que Mika a su développer son incroyable capacité d’observation parce qu’elle a très tôt compris que la vie ne lui ferait pas de cadeau. Les orphelins sont en danger à chaque instant et ils ne doivent leur salut qu’à eux-mêmes.

Isabelle : Je vous rejoins sur tout ! Dans l’adversité, Mika a développé des réflexes de survie qui font d’elles une vraie rivale de Sherlock Holmes. Elle est aussi très lucide sur sa condition, comme vous le dites, mais refuse de se résigner au sort qui semble tout tracé.

Linda : Mais ce que j’aime aussi chez elle, c’est qu’elle est prête à se sacrifier pour les plus petits, ceux qui sont encore plus faibles qu’elle. Son empathie est une qualité incroyable au regard de sa situation…

Isabelle : Oui. J’ai aimé sa générosité vis-à-vis des autres enfants qu’elle materne et auxquels elle souhaite sincèrement un meilleur sort – et surtout la manière dont elle sait les distraire, les rassurer ou les faire marcher avec l’ironie dont on a parlé ! Pourtant, ses talents ne sont guère appréciés à leur juste valeur au début du roman. On l’accuse de jacasser, etc.

Lucie : Elle a parfois aussi un côté un peu cruel, notamment quand elle effraye volontairement les orphelins sous couvert de leur changer les idées. Mais cela dénote de sa force de caractère face à l’adversité et la rend plus “réelle”.

Isabelle : À un moment, il est dit qu’elle sait qu’il faut rire de ce qui effraie le plus. C’est ce qu’elle essaie de faire.

“Je n’ai pas de famille, et je suis une fille. Les gens peuvent faire de moi ce qu’ils veulent, de la même manière que vous êtes en train de le faire, là. Je travaille dans une taverne où des ivrognes menacent de me couper les oreilles. Vous dédaignez le cimetière des pauvres, mais où est-ce que vous croyez que je vais finir ? S’il m’arrive quelque chose, il n’y aura aucune enquête, je serai jetée dans une fosse commune comme un chien. Voilà pourquoi je dois faire attention à tout. Si je ne regarde pas autour de moi, je risque d’y laisser ma peau.”

Isabelle : Avez-vous envie de dire quelques mots sur l’intrigue qui se noue autour de Mika ?

Linda : Mystère autour des origines… Comme je le disais plus haut, cela me rappelle l’histoire de Rémi dans Sans Famille. On sent bien que l’auteur se réserve le droit de nous en cacher beaucoup, ne donnant que de très maigres informations qui nous laissent sur notre faim.
Mais ce n’est pas le propos de ce premier volume. On y parle ici de l’abandon d’un nouveau-né, un abandon auréolé de mystères entre un bracelet tressé autour du poignet de l’enfant, un personnage tapi dans l’ombre, une identité non donnée… Puis plus tard un cadavre est trouvé et quand la police vient enquêter à l’orphelinat, les réponses de Mika démontrent son sens de l’observation, ce qui éveille l’intérêt d’un inspecteur. Après l’avoir « testée » et observée, il l’engage pour mener l’enquête à ses côtés. 

Isabelle : J’ai aimé que cette enquête entraîne le duo dans des lieux si romanesques, comme la Prison centrale de Långholmen.

Lucie : Ce qui m’a interpellée, c’est que l’intrigue se noue plus à coté de Mika (avec cette conversation entendue dans la taverne et l’arrivée de ce nouveau-né) qu’autour d’elle. Comme si l’auteur en « gardait sous le pied » pour la suite de la série. Elle devient actrice de l’histoire parce qu’elle s’y engage, mais elle aurait pu continuer à vivre sa vie sans se préoccuper des morts. D’autant que si le Corbeau est terrifiant, les victimes n’appartiennent pas à sa classe sociale. On comprend plus tard qu’au fil des tomes l’intrigue va se resserrer autour de Mika. Vous avez eu la même impression ou pas du tout ?

Isabelle : Oui, bien sûr, c’est une sorte d’intrigue d’ordre supérieur qui se noue ici à l’arrière-plan et qui pique irrémédiablement la curiosité à l’égard du prochain tome de la série, annoncé pour 2024 ! C’est très bien fait, on est doublement intrigué.e et les pages de ce roman se lisent toutes seules, j’ai trouvé.

Lucie : Dans cette construction qui s’annonce un peu comme une spirale, le lecteur est finalement assez rassuré que Mika puisse compter sur un partenaire tel que Valdemar Hoff ! 

Linda : Oui tout à fait. Une façon d’attiser la curiosité du lecteur et de l’encourager à lire la suite. Mais c’est tellement bien fait !

Isabelle : On l’a compris, Mika se retrouve impliquée dans une enquête criminelle et elle ne va pas la mener seule, mais dans un improbable duo. Comment avez-vous perçu cette coopération ?

Linda : Dans un premier temps, je dirais surprise ; Valdemar Hoff n’est pas décrit comme le plus aimable des hommes. Mais rapidement j’ai ressenti son réel intérêt pour Mika, alors qu’elle-même semblait émettre des réserves tout en nourrissant un infime espoir d’un avenir meilleur. Hoff prend du temps pour se lier avec la fillette, mais elle gagne peu à peu sa confiance. Et cela est aussi vrai dans l’autre sens. Cette confiance réciproque est le moteur de leur relation, ils avancent côte à côte mais en même temps chacun dans une direction, leurs origines différentes les amènent à aller vers ce que chacun connaît. Ils se complètent naturellement, comme si cela coulait de source.

Lucie : Johan Rundberg a construit un duo extra ! Tout les oppose, comme de juste, mais ils se complètent parfaitement. La jeune fille fragile, victime toute désignée et l’homme de justice à la force brute. Ce qui m’a vraiment plu, c’est la relation qui se tisse très naturellement entre eux, et le fait que l’équilibre entre les deux personnages soit sans cesse remis en cause. Ils se méfient l’un de l’autre, et en viennent progressivement à vouloir se protéger l’un l’autre dans un monde où le danger les guette (littéralement) à chaque coin de rue. Car l’enquête les emmène des bas-fonds de la ville jusqu’aux plus hautes sphères.

Isabelle : C’est vrai que l’agent de police Hoff n’est pas commode au premier abord, il semble assez rustre et comme Mika a un fort tempérament, on se demande où cela nous mène. Mais s’ils semblent peu assortis a priori, ils sont tous les deux intègres et semblent trouver un mode de fonctionnement. Là aussi, si ce premier tome se suffit à lui-même, j’ai hâte de voir où cela va nous mener.

Lucie : J’ai aussi été très intéressée par cette opposition de deux mondes : les notables qui exploitent sans vergogne les miséreux, et les pauvres qui combattent avec les moyens du bord. Il y a, y compris dans le choix des victimes et les motivations des meurtres, quelque chose de très social. Qu’avez-vous pensé de cet aspect, pas si fréquent en littérature jeunesse ?

Isabelle : Je trouve aussi que c’est quelque chose qui contribue à l’originalité de ce roman. Il prend sacrément ses jeunes lecteurs et lectrices au sérieux et leur parle inégalités sans y aller par quatre chemins. Le décor historique est vraiment bien brossé aussi (avec la touche suédoise dans les noms de lieux et la fréquence à laquelle on mange du hareng saur !). Par exemple quant on pense aux métiers qui sont évoqués : blanchisseuse, tanneur, cocher, ramoneurs, maréchal-ferrand (je ne parle pas du bourreau !).

Linda : Je n’ai pas fait attention à l’âge conseillé pour ce titre, mais l’auteur semble penser qu’ils pourront y voir ce que les inégalités sociales peuvent engendrer en opposant fortement les riches aux pauvres. Ces derniers étant généralement réduits à l’état d’esclavage, comme écrasé par le poids de la pauvreté dans laquelle ils sont nés et condamnés à y mourir. 

Isabelle : en même temps, ce n’est pas du tout manichéen, non ?

Lucie : Non. Les riches ont la possibilité légale d’obtenir de la main d’œuvre à bas prix, ils le font. On sent que chacun fait son possible pour s’en sortir avec ses moyens, moraux ou non. Loin d’être manichéen, et sans parler de la résolution de l’enquête, j’ai trouvé qu’au contraire cela apportait une possibilité de réflexion sur : jusqu’où  la nature humaine peu aller dans l’exploitation si elle n’est pas encadrée. On peut légitimement penser qu’avec des lois protégeant les plus pauvres et leurs conditions de travail, des morts auraient été évitées. Débat d’ailleurs toujours d’actualité même si déplacé géographiquement.

Isabelle : Il y a aussi, à un moment donné, des réflexions sur la nature de « monstre » que j’ai trouvées très intéressantes.

Stockholm. Source: John Nature Photos.

Que diriez-vous de la plume de l’auteur ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous a particulièrement frappées dans l’écriture ?

Lucie : Je trouve qu’il est toujours difficile de parler de la plume de l’auteur dans le cas d’une traduction. Ce qui est sûr, c’est que ses descriptions du quotidien, sa caractérisation des personnages et la construction de l’intrigue sont extrêmement maîtrisées. On sent qu’il a dû se documenter (tu as raison, entre les métiers choisis et la consommation du hareng saur, on est immergés !), sans que cela ne pèse sur le récit.

Linda : J’aime la façon dont il a su « tourner » son histoire en éveillant tout un tas d’émotions à force de descriptions sur la misère ambiante, la rigueur de l’hiver, la peur des plus démunis et la froide indifférence des nantis… Il parvient également à rendre l’intrigue policière intéressante en donnant un rôle central d’enquêtrice à une enfant à laquelle on ne peut que s’attacher. Son caractère la rend tellement sympathique, on a envie de croire en un avenir meilleur pour elle ! 

Isabelle : J’ai trouvé la plume vraiment agréable, assez classique mais très fluide, sensorielle aussi. On sent le froid mordant, passe par différentes odeurs plus ou moins agréables. Les ambiances sont immersives, comme tu le disais Lucie. Je pense que si je devais retenir une chose du style de l’auteur, ce serait sa manière d’ajouter une touche d’humour aux passages les plus noirs – cet humour sombre qui par exemple donne à la taverne le nom de « Chapelle » et au type qui la dirige (loin d’être un saint) le titre de « Curé ». J’ai adoré son ton ironique, en particulier dans la bouche de Mika qui a un bagout impressionnant.

Lucie : Oui, cet aspect m’était un peu sorti de la tête mais maintenant que tu en parles c’est tout à fait vrai. Cela apporte de l’humour et dédramatise des situations terribles !

Isabelle : Avez-vous envie de proposer à quelqu’un de lire ce roman ?

Linda : Aux lecteurs amateurs d’enquêtes et de classiques !

Lucie : J’ai très envie de le faire lire à mon loulou. Je suis sûre qu’il va adorer. N’importe quel (pré-)ado, bon lecteur, qui a envie d’une enquête solide avec un soupçon de réflexion sociale serait conquis je pense. Linda, c’est bien vu, et je pense même que cela pourrait fonctionner dans l’autre sens : on pourrait commencer par Le Corbeau de Nuit et poursuivre sur Dickens par exemple.

Isabelle : Je vous rejoins à 100% ! Cette lecture a vraiment été une super pioche, je vais très certainement la proposer aux jeunes lecteurs et lectrices de mon entourage.

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Nous espérons vous avoir donné envie de lire Le Corbeau de nuit et que vous trouverez ce roman aussi palpitant que nous !

Nos coups de coeur de septembre !

Ah, septembre ! Sa frénésie post-vacances, sa soif de renouveau, ses belles journées d’été indien et sa rentrée littéraire ! Certain.e.s trouvent du mal à lire en ce mois où il faut retrouver un rythme, d’autres voient leur motivation décuplée ou trouvent dans la lecture une bulle où se ressourcer. C’est donc, plus que jamais, le moment de partager avec vous nos trouvailles mensuelles !

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Isabelle et ses moussaillons ont eu un coup de cœur pour nouvel album du duo Rascal-Louis Joos. Des pages qui nous entraînent aux États-Unis, en 1884. Les bisons sont en voie d’extinction. Un grand musée d’histoire naturelle dépêche un jeune taxidermiste pour ramener des cornes, des sabots et des peaux avant que l’espèce ne disparaisse. Ce dernier ne se doute pas qu’il va vivre un moment de grâce, l’une de ces expériences qui marquent à jamais et donnent un sens à notre existence… Le texte lyrique et les illustrations à l’encre et à l’aquarelle subliment la beauté des grandes plaines, du soleil couchant et de la nuit qui s’empare de la forêt, où les humains et leurs machines industrielles semblent des intrus. Et pourtant, on assiste dans cet album à une communion bouleversante entre l’homme et la nature. On retrouve les saveurs du voyage et de la liberté qui sublimaient déjà Le voyage d’Oregon. Un immense bol d’air, cet album !

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Et en roman, le coup de cœur de L’île aux trésors va au deuxième volet du diptyque Les Nuées, de Nathalie Bernard. On renoue ici avec tout ce qui nous avait déjà emportés dans le premier tome : une expérience de pensée stimulante (que se passerait-il si une catastrophe faisait voler en éclat nos repères spatiaux et temporels ?), des personnages inoubliables et un univers immersif. Néro est à la fois une suite, puisque l’on suit la protagoniste, Lisbeth, dans la suite de son périple, et un roman-miroir. Car nous allons également revivre le cataclysme du tome 1, d’une perspective différente. Nous avions vécu cette séquence du haut de la station spatiale internationale, nous sommes cette fois au fond des mers, à bord d’un sous-marin, et allons, de nouveau, au-devant d’épreuves inimaginables. Le passé continue de résonner de manière fascinante avec le présent, révélant les rouages de la naissance des mythes et de la construction des sociétés. Une série qui fait forte impression, entre récit post-apocalyptique haletant, épopée, réflexion philosophie et ode poétique à la beauté de notre monde.

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Pour Liraloin qui adore faire des trouvailles dans les albums destinés aux plus petits c’est un jeu de cache-cache qui a retenu toute son attention. Voici qu’un visage d’enfant apparaît à travers un buisson de paille haute, petite scène qui va être le témoin d’une succession d’animaux sauvages s’approchant parfois jusqu’à frôler la cachette. Le soleil laisse place à la lune ronde qui éclaire la savane et les animaux venus se repaître d’une douce tranquillité nocturne. Soudain un chien débarque et de son puissant flair semble avoir trouvé cette enfant si bien cachée. S’engage alors une course poursuite qui nous amènera jusqu’à la civilisation.

Cet album sans texte de Jean-Claude Alphen publié aux éditions D’Eux en 2022 fait preuve d’une belle inventivité et cultive le sens du détail. Les illustrations crayonnées émergeant des pages épurées de blanc ou de noir, selon le moment de la journée, sont magnifiques. Le jeu des lumières est complétement réussi. Le mouvement donné à la course-poursuite à travers les habitations est accentué par le geste de tourner les pages le plus vite possible. Mention spéciale pour le crocodile qui donne vraiment les chocottes !

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Pour Linda, il y a eu trop peu de lectures en septembre, mais un album se démarque par la beauté de ses textes et de ses illustrations : Définitivement – Tu peux déjà ; deux textes écrits par Grand Corps Malade pour célébrer la paternité, ou tout simplement la parentalité, sublimés par Thomas Baas, un illustrateur talentueux qui a su « photographier » autant de petits instants qui font la richesse du quotidien de parents et la beauté de ce lien si particulier qui les unit à leur(s) enfant(s).

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Après l’immense succès de Wonder, Lucie était curieuse de lire ce que R. J. Palacio pouvait proposer dans un univers différent. 
Avec ce nouveau roman, l’auteure s’essaie à un nouveau genre : le western. Et c’est une vraie réussite ! L’ambiance, sauvage et inquiétante, mais surtout les personnages, très incarnés. Le jeune Silas entraîne le lecteur à la recherche de son père, enlevé sous ses yeux par des bandits aux raisons troubles. Aventure, rencontres et émotion parsèmeront un périple, duquel il sortira forcément grandi.
Il est aussi question de photographie, thème qui illustre finement la difficulté de connaître toutes les facettes des personnes qui nous entourent. Assurément un coup de cœur !

Pony, R. J. Palacio, Gallimard Jeunesse, 2023.

Son avis complet ICI.

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Parce que ces deux romans sont tellement différents qu’il était impossible de choisir, et qu’un nouveau livre d’Annelise Heurtier est forcément un évènement chez Lucie, #Toutlemondedestestelouise doit figurer dans cet article.
L’auteure y aborde le thème du cyberharcèlement au collège, qui nous intéresse particulièrement, et fait le choix de nous immerger totalement aux côtés de Louise, seule narratrice de ce roman.
Avec elle, on assiste à l’incompréhensible déferlement de ragots et de violence suite à une scène mal interprétée. Louise a beau être équilibrée et entourée, les étapes et les conséquences s’enchaînent avec une précision chirurgicale. Ce roman se lit d’une traite, et laisse le lecteur bouleversé. Essentiel pour comprendre et combattre le mécanisme du harcèlement. 

#ToutlemondedestesteLouise, Annelise Heurtier, Casterman, 2023.

Son avis complet ICI.

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Pour Colette, retour devant le tableau blanc avec des textes pour bousculer ses élèves autour du thème toujours sensible de notre relation aux écrans. Et pour cela, elle a choisi un texte court d’Alain Damasio au rythme haletant, trépidant et particulièrement stressant dont les personnages principaux sont un sportif en mal d’affection et une IA à la voix sirupeuse. Bienvenue dans le monde de presque-demain de Scarlett et Novak ! En quelques pages, l’auteur nous dresse le portrait d’un homme dont le quotidien est entièrement rythmé par son brightphone, présence familière, docile et d’une fidélité à toute épreuve jusqu’au jour où… d’elle le voilà déconnecté.

Scarlett et Novak, Alain Damasio, Rageot, 2021

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Et pour poursuivre la réflexion, rien de mieux que les jolis textes emprunts de poésie de Thomas Scotto et Madeleine Pereira recueillis Dans un brouillard de poche. A travers une vingtaine de « portraits au filtre des écrans » c’est toute l’histoire de notre société contemporaine qu’on se prend en pleine figure, avec délicatesse et force à la fois. Peuple de têtes penchées, d’épaules rentrées, de pouces qui pianotent, de regards perdus. « Nous qui sommes déjà de l’autre côté du miroir… »

Dans un brouillard de poche, portraits au filtre des écrans, Thomas Scotto, Madelaine Pereira, éditions du POurquoi pas ? 2020

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Pour Blandine, deux coups de cœur très différents, qui font la part belle aux mots et aux livres.

Le samedi au paradis. Angela BURKE KUNKEL et Paola ESCOBAR. Kimane Editions, 2021

La couverture de cet album né d’une histoire vraie, est vraiment très réussie. Son sous-titre dit beaucoup de son contenu, mais sans le lire, nous savons déjà que son récit va nous emporter auprès des livres et des mots, qui font rêver et qui nous relient.
Cet album nous permet de rencontrer deux José, l’un est un enfant, l’autre est adulte. Ils se connaissent grâce à une bibliothèque, née par hasard et entretenue par un rêve un peu « fou » dans ce quartier défavorisé de Bogota en Colombie. C’est l’histoire de José Alberto Gutierrez, éboueur, qui nous est racontée. Et avec ses garçons, Blandine aime découvrir des parcours de vie. Cet album ne pouvait que leur plaire!

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Les larmes de l’assassin. Anne-Laure BONDOUX. Bayard Jeunesse, 2003

C’est pour accompagner son fils dans sa lecture que Blandine a (enfin) lu ce roman qui nous emmène au Chili, dans un bout de terre aride auprès de l’enfant Paolo, d’Angel qui a tué ses parents (et d’autres avant eux) et qui sont bientôt rejoints par Luis, aventurier raté. Au contact les uns des autres, chacun s’ouvre, développe des nuances d’humanité, Angel en particulier.
L’histoire est belle, rude, triste. Au-delà de la violence qu’induit le mot « assassin » du titre, elle nous engage à voir l’humanité de cet et de ces hommes, la manière dont elle s’est révélée et dont elle se manifeste. Ce roman c’est un plaidoyer pour la rédemption, pour découvrir toutes les facettes de l’Homme qui peut se monter tour à tour généreux, horrible, violent, amoureux, paternel, terrifiant, lâche, responsable, et jusqu’où il peut aller. Et en réponse, ce que la société pense de Lui, accepte ou non, et Lui renvoie. L’écriture d’Anne-Laure Bondoux est faite de métaphores, de douceur, et d’empathie, et instille une belle réflexion.

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Et vous, quelle a été votre lecture préférée de septembre ?

Prix A l’ombre du grand arbre 2022 – Brindilles

Comme annoncé lors de l’anniversaire de notre grand arbre, nous vous proposerons au fil de l’été notre sélection pour le prix A l’ombre du grand arbre 2022. Ainsi vous pourrez, au fil de vos lectures estivales, égrainer les petites perles de la littérature jeunesse que nous avons sélectionnées pour vous, les savourer, les humer, les caresser puis venir voter ici pour vos titres préférés ! Les votes sont ouverts à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 20 août. Les gagnants seront annoncés dans la foulée, lundi 22 août.

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Nous commençons cette semaine avec la catégorie « Brindilles » dédiée à la petite enfance avec trois albums pour se mettre en mouvement !

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Pipiou, quel appétit !

Pipiou est un petit poussin gourmand parti en quête d’un met savoureux. Mais ce n’est pas si facile de trouver quelque chose de comestible à hauteur d’oisillon. Pour atteindre ses objectifs, il faut savoir faire preuve d’ingéniosité. Nous vous laissons découvrir comment notre petit personnage parviendra à ses fins !

Pipiou, quel appétit ! Richard Marnier, Aude Maurel, éditions Frimousse, 2021.

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Touche à tout !

Voici un imagier qui met la photo à l’honneur ! Ici Anne Letuffe fait dialoguer le dessin et la photo par d’habiles jeux de découpe. Le tout-petit y est invité avec subtilité à faire des liens entre ses jeux et le monde si riche qui l’entoure.

Touche à tout, Anne Letuffe, Atelier du poisson soluble, 2021.

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Une histoire bien secouée

Une histoire bien secouée, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier, 2021.

Une histoire bien secouée qui secouera de rires tous les membres de la famille ! Une bande de fourmis s’est invitée dans le livre et tout est chamboulé sur leur passage ! Les lettres partent dans tous les sens, la narration se disloque, et le lecteur peut enfin tester sa toute puissance sur ce monde de mots qui pourrait au premier abord semblé bien abstrait !

Une sélection pour oser, rire et jouer et revenir !

A consommer sans modération !

Alors, alors !

Quel est votre titre préféré dans la sélection “Brindilles” ?

  • Une histoire bien secouée, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier, 2021. (39%, 11 Votes)
  • Touche à tout, Anne Letuffe, Atelier du poisson soluble, 2021. (36%, 10 Votes)
  • Pipiou, quel appétit ! Richard Marnier, Aude Maurel, éditions Frimousse, 2021. (25%, 7 Votes)

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Nos imagiers préférés !

Les imagiers sont « ces livres très français, hérités de la collection du Père Castor qui en inventa le principe comme le terme en 1957 » comme le précise Sophie Van der Linden dans un article qu’elle consacre à une des artistes phare du genre, Bernadette Gervais. Ce sont des livres qui s’adressent donc en premier lieu au tout-petit pour lui permettre d’ouvrir une première porte de papier sur le monde qui l’entoure afin d’apprendre à le nommer, pièce par pièce. Mais les imagiers sont de plus en plus le lieu où s’élaborent de véritables visions du monde, sous forme de galerie d’art, dans lesquelles le tout-petit est amené à se promener et à se délecter de belles images toutes plus originales les unes que les autres. Nous vous présentons aujourd’hui nos préférés !

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Les éditions Thierry Magnier sont, pour Colette, les reines en matière d’imagiers originaux et dépaysants. Lors de son immersion dans le monde de l’édition, il y a maintenant 20 ans, elle a découvert le magnifique Tout un monde d’Antonin Louchard et Katie Couprie. Le titre a lui seul est une promesse incroyable ! On y découvre au fil des pages des photos, des gravures, des peintures, des collages qui représentent au fil des techniques des visages amis, des situations quotidiennes. Sans qu’aucun mot ne les accompagne. L’enfant en prend donc plein les yeux à travers ce petit bijou au format carré qui se lit dans tous les sens. Ou plutôt qui se vit dans tous les sens. En 2018, les éditions Thierry Magnier ont réédité l’album avec un coffret collector dans lequel on trouvera 30 illustrations tirées du livre au format carte à jouer. Une invitation à mettre en image le monde à notre portée.

Tout un monde, Katy Couprie, Antonin Louchard,
Le coffret collector, Thierry Magnier, 2018

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Chez le même éditeur, on pourra découvrir les audacieux imagiers de Véronique Joffre : L’imagier mouillé, L’imagier mouvementé et L’imagier caché. Trois manières de regarder le monde en suivant une ligne, un horizon à travers des illustrations très graphiques, sobres mais malicieuses.

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Lucie est fan du travail de Xavier Deneux. Ses illustrations très rondes sont parfaitement adaptées aux tout-petits. Il propose aussi bien les fameux imagiers à toucher, dont les petites mains sont si friandes, que de curieux imagiers gigognes. Tous aux éditions Milan.
Outre les larges surfaces de matières et des pages cartonnées, l’avantage de Mon grand imagier à toucher est de faire le tour des objets du quotidien. Regroupés par thème (les transports, les animaux) ou par pièce (la cuisine, la salle de bain), l’enfant ne peut que reconnaître les objets qui l’entourent. Classique mais efficace !

Mon grand imagier à toucher, Xavier Deneux, Milan, 2016.

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Plus éloigné du quotidien (encore que) mais aussi plus poétique, l’album Les contraires invite l’enfant à mettre des mots sur des notions plus abstraites telles que « grand », « petit », « vide » ou « plein », etc. Les deux notions contraires sont disposées face à face, l’une présentant un relief qui s’emboite dans le creux de l’autre lorsque l’on tourne la page.

Les contraires, Xavier Deneux, Milan, 2012.

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Liraloin apprécie beaucoup le travail des éditions Phaïdon et cet imagier en particulier. Dans ce gros livre aux pages glacées et cartonnées, l’enfant découvre que les formes qui l’entourent peuvent former des motifs. Ici ce n’est pas banal : motifs écossais, chevrons, damiers… vont se succéder. Ainsi chacun d’entre eux se retrouvent insérer dans un paysage que le tout-petit va reconnaître : le parc, la plage, la ville…

Cet imagier est inventif et tout à fait original. Les scènes représentées sont dessinées façon sérigraphie. Les couleurs acidulées nous transportent dans un univers amusant. Une belle réussite.

Mon premier livre de motifs de Bobby et June George & Boyoun Kim, Phaïdon, 2017

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Blandine adore la diversité et l’originalité qui se cachent derrière le concept de l’imagier, à la fois unique et toujours inattendu, pour toujours plus de découvertes.

Les Objets de mon petit monde. Sandra LE GUEN et Popy MATIGOT. Casterman Jeunesse, janvier 2022

Un petit cartonné et des pages épaisses pour nous présenter en dessins facétieux et en mots emplis de poésie trente objets qui font le quotidien, et le monde, des tout-petits. Des objets communs ou inattendus, des objets jolis ou usuels, des objets usés ou vénérés. Tous ces objets qui l’entourent, le rassurent, lui dessinent des contours, l’encouragent, l’aident à grandir, et lui font vivre mille aventures.

La présentation de Blandine ICI

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Les imagiers peuvent aussi se faire abécédaires. Ici aussi, la singularité et la fantaisie permettent d’explorer et de prolonger le genre.

Mon ABéCéDaire. Céline LAMOUR-CROCHET. Editions Les Minots, 2017

Mon ABéCéDaire allie inventivité, ingéniosité et Art pour nous présenter des mots attendus ou plus exotiques. Tous sont écrits avec trois graphies : majuscule d’imprimerie, script et cursive. Et avec trois couleurs : noir, blanc et gris pour jouer avec les contrastes, les creux et les pleins, pour distinguer les lettres et découvrir le calligramme du mot. C’est beau et ludique !

La chronique de Blandine LA !

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Isabelle Simler a élargi le champ de l’imagier en l’associant au jeu et à la déduction. Avec ses crayons de couleurs aux traits aussi délicats que colorés, elle a eu la merveilleuse idée d’aborder les contes par un angle inédit !

Dans les poches d’Alice, Pinocchio, Cendrillon et les autres… Isabelle SIMLER. Éditions Courtes et Longues, 2015

Qui n’a pas mis, enfant, dans ses poches, mille trouvailles glanées, ramassées ? Ces petits riens accumulés disent beaucoup de nous. C’est ainsi qu’Isabelle Simler a choisi de nous évoquer les contes. Etalés sur la double page, ces trésors présentés en poésie ne demandent qu’à retrouver leur propriétaire ! Si la tâche n’est pas si aisée, le plaisir de la recherche, de l’observation et de la « restitution » rendent cet album extraordinaire !

La chronique de Blandine ICI

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Isabelle a trouvé que dans cet article, il fallait parler du grand imagier des petits, de Ole Könnecke. Un album tendre et complet qui s’est imposé comme un classique du genre grâce à ses multiples qualités. D’abord, le charme de ses graphismes, si pleins de douceur et d’humour. Ensuite, son format cartonné si généreux permettant d’offrir une somme très complète de termes qui ravira les enfants passionnés par les outils ou les instruments de musique – et ceux qui aiment les mots réjouissants comme « excavatrice ». Mais aussi et surtout ces détails et historiettes qui fourmillent et insufflent un supplément de vie.

Le grand imagier des petits, de Ole Könnecke. L’école des loisirs, 2011.

Chronique sur L’île aux trésors

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Le ruban d’Adrien Parlange offre une proposition peut-être plus subjective, certainement singulière parmi la profusion d’imagiers. Cet album se démarque par la classe de ses illustrations stylisées, jaunes sur fond bleu. Mais surtout par ce ruban qui vient prolonger l’image, donner au lecteur la chance de compléter le tableau en disposant cet accessoire de façon à lui donner la forme du ruban d’une ballerine, d’un lacet défait, de la queue d’une souris ou encore d’un éclair d’orage. Ludique et beau !

Le Ruban, d’Adrien Parlange. Albin Michel Jeunesse, 2016.

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Et vous, quels imagiers avez-vous aimé mettre dans les mains de vos tout-petits ?

Nos coups de cœur de septembre

Cette rubrique mensuelle nous rappelle à chaque fois combien le temps passe !

Nous avons lu en septembre, malgré nos obligations de la rentrée, le tri des photos des vacances d’été, la rentrée littéraire et mille autres occupations.

Et voici ce que nous avons aimé et que nous partageons avec vous !

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Difficile pour Méli-Mélo de livres de choisir : Pépita a tout aimé ! Alors tant pis, je mets tout… Pour lire les chroniques, c’est LA.

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Très difficile aussi ce mois-ci de désigner un seul coup de cœur sur l’île aux trésors ! Isabelle et ses garçons ont voyagé loin, très loin, grâce à la belle plume de Nathalie Bernard. Son dernier roman, Le dernier sur la plaine, paru fin août 2019 aux éditions Thierry Magnier, nous plonge au cœur de l’histoire des amérindiens des grandes plaines, avec pour fil rouge la vie incroyable du dernier chef Comanche. Magnifique. Son avis

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Sophie a vibré au côté de Abi en vivant avec elle ses épreuves. Après un accident de voiture, la jeune fille est amputée d’un bras. Elle doit réapprendre à vivre, à faire les gestes du quotidien et à redonner du sens à son existence pour se recréer un avenir.
Un si petit oiseau est un superbe roman de Marie Pavlenko qui nous fait passer par toutes les émotions !

Son avis

L’avis de Pépita

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Alice a été bouleversée par a rencontre avec Joseph, jeune ado, malmené, mal aimé.. et a vécu tant d’émotion à la lecture de son histoire !

Gary D . Schmidt, un auteur décidément incontournable….

L’avis de Pépita

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Adèle et Solectrice ont frémi de bonheur en suivant la cavale de Victor et Yazel, un cambrioleur qui veut échapper à l’emprise de son père et une adolescente sourde amatrice de haïkus. Deux êtres qui se côtoient avec douceur et nous invitent à observer ce qui nous entoure en coupant le son.

L’avis de Pépita. Le nôtre reste à venir.

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HashtagCéline a retrouvé avec une immense joie Séverine Vidal avec un nouveau roman d’une intensité extraordinaire pour une histoire de mères, de filles et de drames. Un beau moment de lecture et un coup de coeur énorme. Pour lire son avis c’est ICI.

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Bouma a craqué pour une jolie bande-dessinée : L’écorce des choses de Cécile Bidault chez Warum Éditions. Avec douceur et empathie, l’autrice nous invite dans le quotidien d’une jeune sourde à une époque où il lui était interdit de signer.

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Aurélie partage un coup de coeur adulte mais accessible aux ados. En effet, dans le cadre professionnel elle a eu le plaisir de rencontrer l’auteure Hélène Frédérick et son dernier roman « La nuit sauve » chez Verticales. L’écrivaine nous plonge dans son Québec natal en 1988. Une nuit où nous sommes plongés dans la tête de trois ados lors d’une fête : peur de grandir, mal-être,séduction tous les éléments sont là pour nous tenir en haleine. A cela, une quatrième voix qui nous devance (tel un choeur) qui nous laisse présager une catastrophe…

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Et maintenant, quelles pépites allons nous découvrir durant ce mois d’octobre…