Les lauréats du 4ème Prix A l’Ombre du Grand Arbre

6 ans que ce collectif de blogueuses (et oui, que des filles !) existe et qu’il partage avec passion son amour de la transmission de cette si belle littérature jeunesse. Nous avons eu envie il y a quatre ans de créer notre prix !

Cette année, les catégories ont évolué et ont pris une connotation arboricole. Nous avons sélectionné et voté en interne les livres et applications numériques qui nous ont séduites, puis nous vous avons sollicité pour voter à votre tour. Vous avez été plus de 300 à donner votre avis et nous vous en remercions.

Fin du suspense !

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Et voici donc, en ce jour opportun de blog anniversaire, les lauréats de la quatrième édition du Prix A l’Ombre du Grand Arbre :

Catégorie Brindilles: Albums Petite enfance

Caché ! Corinne Dreyfuss Editions Thierry Magnier

Catégorie Petites feuilles: Albums pour les plus grands

Quand j’étais petite… Sarah O’Leary et Julie Morstad Editions L’Etagère du bas

Catégorie Grandes feuilles : Romans jeunesse jusque 11 ans

Pax et le petit soldat Sara Pennypacker et Jon Klassen Editions Gallimard jeunesse

Catégorie Belles Branches : Romans ados à partir de 12 ans

Naissance des cœurs de pierre Antoine Dole Editions Actes sud junior

 

Catégorie Branches dessinées : Bandes dessinées

La guerre de Catherine Julia Billet et Claire Fauvel Editions Rue de Sèvres

Catégorie Sous-Bois : OLNIS (Objets Littéraires Non Identifiés)

Demain entre tes mains Cyril Dion et Pierre Rahbi Editions Actes sud junior

Catégorie Branches virtuelles : Applications numériques

La grande histoire d’un petit trait Editions La Manufacture XN

Un grand bravo aux lauréats et à l’année prochaine ?!

Lecture commune « Des crêpes à l’eau »

Les auteurs de littérature jeunesse n’ont plus peur de mettre les enfants face à des lectures aux thématiques sociétales que l’on croyait inappropriées pour eux auparavant. Aujourd’hui, que ce soit dans les albums ou les romans, on parle de la mort, de la maladie, de l’homoparentalité, du chômage et j’en passe. C’est à un et même plusieurs de ces thèmes forts que Sandrine Beau a consacré son roman Des crêpes à l’eau publié chez Grasset jeunesse, en 2011, pour les jeunes lecteurs.

Pépita de Méli-Mélo de livres, Carole de 3 étoiles et moi de La littérature jeunesse de Judith et Sophie avons pris grand plaisir à discuter de ce livre à l’ombre de notre arbre…

Avec ce titre un peu étrange Des crêpes à l’eau, qu’attendiez-vous de ce roman ?

Pépita : Mettre de l’eau dans les crêpes, ça peut alléger la pâte, donc, je me suis dit, rien d’anormal. Mais si on lit la quatrième de couverture, on se rend compte que la précarité est le thème du livre. Ce titre est donc emblématique de l’histoire. Je suis aussi l’actualité de Sandrine Beau sur son blog et quand je l’ai vu, je l’ai acheté pour la médiathèque et lu quand je l’ai reçu.

Carole : J’ai eu envie de lire ce roman en lisant la chronique de Gabriel sur La mare aux mots (pour changer !). Je savais donc de quoi il retournait et le thème principal. Je connais trop peu l’écriture de Sandrine Beau, il était temps d’y remédier !

SophieLJ : Le titre ne m’a pas beaucoup parlé au départ. En vraie bretonne, des crêpes à l’eau pour moi, c’est comme du beurre sans sel ! Mais comme Carole, c’est en lisant la chronique de Gabriel que j’ai eu envie de lire ce livre. La précarité n’est pas facile à expliquer aux enfants, ça me semblait intéressant de voir comment Sandrine Beau allait l’aborder.

Est-ce que l’une de vous peut-nous faire un petit résumé pour mieux comprendre l’histoire ?

Carole : Chez Solène et sa maman, c’est le système Débrouille qui s’installe ! Au programme : la plus petite liste de courses, les produits de première nécessité, les vêtements un peu démodés… Mais toujours dans la bonne humeur et dans l’espoir de jours meilleurs. Oui mais, un jour, le monsieur des HLM débarque dans ce système bien rôdé et là c’est le drame !

SophieLJ : … et là c’est le drame, Solène et sa maman pourraient être expulsées.

Pépita : Heureusement, des paroles échangées pour un si lourd secret à porter, une main tendue de Zoé et son papa Basile, et fin des malentendus ! La vie peut reprendre ses droits, le bonheur, ça n’attend pas !

Aborder des thèmes sociaux, ce n’est pas facile dans des livres pour la jeunesse et en particulier pour de jeunes lecteurs. Ici, on parle de famille monoparentale, de précarité, d’expulsion d’un logement, et même de tentative d’abus sexuel. Quel est votre avis sur la façon dont Sandrine Beau a abordé ces thèmes ?

Pépita : Sandrine Beau le fait avec beaucoup de tact et de sensibilité, comme toujours. Les choses sont plus suggérées que dites réellement (sauf l’unique scène avec le papa de Solène que j’ai trouvée assez crue). Avec des mots accessibles pour les enfants. Les chapitres très courts allègent aussi la gravité des thèmes abordés. Les enfants d’aujourd’hui sont loin de grandir sous cloche ! Je trouve que le mérite de cette première lecture est d’aborder des situations concrètes, qu’un camarade de classe peut très bien vivre. Il a le mérite aussi de souligner l’importance de la parole et exhorte à ne pas rester dans l’isolement. Que de l’aide est toujours possible. Avec en filigrane le respect de la dignité de chaque être humain. Des valeurs, à mon sens, utiles à inculquer dès le plus jeune âge.

Carole : Je rejoins complètement ton analyse Pépita : l’écriture de Sandrine beau est subtile, sans exagération, très juste. Malgré la dureté des thèmes abordés et des scènes suggérées, il n’y a pas de violence gratuite, ni de misérabilisme. L’entraide, la solidarité, le respect et les droits de chacun sont mis en avant avec beaucoup de pudeur et d’humilité. Ce roman est un bon support de dialogue en classe ou en famille.

SophieLJ : Je suis d’accord avec vous, Sandrine Beau aborde ces sujets avec beaucoup de tact sans surprotéger le lecteur. J’ai aussi apprécié qu’elle prône le dialogue en montrant que Solène en parlant à une amie a permis de déclencher la solution.

Même si tous les sujets que j’ai cités dans ma question précédente sont bien liés entre eux, ne pensez vous pas que Sandrine Beau a voulu trop en mettre dans ce livre qui ne fait qu’une quarantaine de pages ?

Carole : On peut se poser cette question en effet… Je me dis que tous les thèmes sont liés par l’histoire, et sa lecture est fluide. Donc pour moi il n’y a pas de surcharge thématique. On aurait aimé que l’auteure développe davantage certains points, mais c’est un roman court qui s’adresse à de jeunes lecteurs. C’est frustrant pour nous adultes, mais suffisant pour les plus jeunes je pense. L’idée est possiblement de sensibiliser, pas de tout expliquer.

Pépita : Effectivement, en si peu de pages, beaucoup d’évènements se surajoutent. Je te rejoins aussi Carole dans ce que tu exprimes mais en même temps, je ne peux m’empêcher de penser que c’est réaliste : un malheur n’arrive jamais seul dans la vraie vie et une situation précaire conduit souvent à une spirale descendante. Ces pages le décrivent très bien. La prouesse de Sandrine beau est de ne jamais tomber dans le pathos mais de garder une certaine dose d’espoir. Et c’est heureux, vu la tranche d’âge visée.

En bonne première lecture, les illustrations ont une place assez importante dans ce roman. Que pensez-vous du style de Sandrine Kao et de sa façon d’illustrer l’histoire ?

Carole : Effectivement, pour des lecteurs débutants, c’est bien qu’il y ait quelques illustrations, ça aère le texte, de quoi encourager les plus réticents. Les illustrations de Sandrine Kao sont plutôt douces, simples et efficaces je trouve.

Pépita : Pour ma part, j’adhère assez aux illustrations : elles sont douces, collent bien à l’histoire et permettent une aération bienvenue.

SophieLJ : Je trouve aussi que l’interprétation du texte est bonne et que les passages illustrés sont bien choisis. En revanche, je n’ai pas accroché au style de Sandrine Kao.

Quelques mots pour conclure sur cette lecture avant le laisser la parole à l’auteure ?

Carole : Je souhaitais lire ce roman depuis l’été, je ne suis pas déçue ! C’est une lecture agréable et les thèmes abordés intéressants. Je suis ravie qu’on en fasse une lecture commune d’ailleurs. Je suis plus sensible aux mots qu’aux images, mais le binôme fonctionne bien. Seul bémol à cette découverte : la référence à une marque de gourmandises chocolatées, dans le texte et les illustrations… j’ai vraiment beaucoup de mal avec ça en littérature jeunesse.

Pépita : J’avais déjà lu ce petit roman avant cette lecture commune et je l’ai retrouvé avec plaisir. J’aime le style de Sandrine Beau, cette façon bien à elle d’aborder des sujets graves avec tact et optimisme. L’ensemble texte et illustrations m’a plutôt convaincue. Tout comme Carole, j’ai du mal à admettre ces allusions publicitaires, qui m’ont fait tiquer…Néanmoins, c’est une lecture à découvrir si ce n’est pas déjà fait et je ne doute pas que ce débat va vous inciter à vous plonger dans cette littérature jeunesse réaliste.

Sandrine Beau a gentiment accepté de répondre à quelques questions que nous avions envie de lui poser. Nous la remercions toutes les trois de sa participation.

Des crêpes à l’eau est-il un roman commandé par l’éditeur ou est-ce une envie personnelle d’écrire sur ce sujet ?
C’est une envie personnelle d’écrire sur ce sujet. La précarité est quelque chose qui me touche beaucoup et ça me semblait important de pouvoir « en parler » aux enfants, par le biais d’un livre.

L’histoire est-elle inspirée de faits réels ?
Comme dans chaque histoire, il y a des bouts de moi dedans. Forcément. Mais pas que ! Il y a aussi tout simplement des morceaux de la vie telle que je l’observe autour de moi. Je crois qu’on est inspiré par tout ce qui nous touche avant tout. Alors, ça peut être un article lu, un témoignage entendu, une rencontre avec une personne particulière… Ou des fragments de ça et d’autres fragments de ci…

Le thème sous-jacent est la famille monoparentale, est-un sujet qui vous tient à cœur ?
J’ai une famille « classique », avec un schéma papa-maman-enfants, mais comme je suis une enfant de parents divorcés, peut-être que ce n’est pas anodin… De toute façon, pour ce roman-là, il ne pouvait pas en être autrement. Les difficultés de cette maman et de sa petite fille, sont liées au fait de leur situation familiale.
En même temps, parfois dans certains autres de mes livres, comme L’étrangleur du 15 août par exemple, le jeune Thomas vit seul avec sa maman, parce que c’était plus simple, « scénaristiquement » parlant. C’est beaucoup plus facile qu’il se retrouve isolé chez lui, s’il ne vit qu’avec un seul parent !

Pour quelle tranche d’âge conseilleriez-vous ce roman ?
L’éditeur conseille à partir de 6 ans, mais comme à chaque fois, ça dépend de la maturité de l’enfant. Ensuite, je pense que l’on peut parler de sujets dits « difficiles » à tout âge, et d’ailleurs quand je vais dans des classes, les jeunes enfants qui l’ont lu ne mettent pas en avant le côté « difficile » de l’histoire, mais le plaisir qu’ils ont eu à le lire. Et la plupart du temps, il déclenche de jolies discussions.

Connaissiez-vous l’illustratrice ou est-ce l’éditeur qui vous a mis en relation ?
Je connaissais Sandrine Kao et ses illustrations pleines de poésie, mais je ne suis pas intervenue sur cette partie, c’est l’éditrice qui l’a choisie.

Comment s’est passé votre collaboration pour ce livre ?
Même si je n’avais pas mon mot à dire, puisque c’est l’éditrice qui gérait toute cette partie, Sandrine a eu la gentillesse de me montrer ses premiers croquis et les différentes étapes de son travail, jusqu’aux illustrations finales. C’était très touchant, comme à chaque fois, de voir ses personnages naître des mains de quelqu’un d’autre…

Avez-vous eu des retours d’enfants sur ce que vit la petite héroïne ?
Dans les classes où je vais en interventions, les enfants réagissent beaucoup. Ils sont émus par la vie pas toute simple de Solène. Ils aiment aussi beaucoup la fantaisie de sa maman, et craquent littéralement pour Basile et sa fille Zoé, qui deviennent un peu les « sauveurs » de la famille.
Je me souviens aussi d’une phrase que m’a dite un petit garçon et qui m’a fait monter une boule dans la gorge instantanément : « J’ai bien aimé Des crêpes à l’eau, parce que c’est un peu mon histoire… »

Retrouvez nos avis chez Méli-Mélo de livres, 3 étoiles et La littérature jeunesse de Judith et Sophie. Encore merci à Pépita et Carole de m’avoir accompagnée dans cette lecture. Et merci à Sandrine Beau pour sa participation.

Les chats – Le meilleur de nos lectures

Un bon livre, un gros fauteuil confortable, une cheminée avec un feu qui crépite et un chat qui ronronne sur son cousin, juste à côté de moi. Une situation qui me conviendrait bien là, tout de suite.

Mais À l’ombre du grand arbre, il y a aussi les allergiques et ceux qui préfèrent lire leur livre tranquillement sans qu’une boule de poils leur tourne autour. On a discuté de chats, et de livres.
On s’est rendu compte qu’il y avait une multitude de livres avec, comme personnage principal, un chat.
On s’est aussi rendu compte, que nos préférences différaient.
Alors voici les chats de nos bibliothèques, ceux qui ne perdent pas leurs poils, ce qui ne miaulent pas sans cesse. À l’ombre du grand arbre, les chats sont acceptés, s’ils sont imprimés sur les pages d’un bon livre !

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Les chats de Pépita du blog Méli-mélo de livres

Un roman : 
Parole de chat par Hanna Johansen chez Belin, 2010
Isabeau est une chatte bien espiègle qui porte un regard presque humain sur ses congénères à quatre pattes et sur l’espèce humaine. Une lecture impertinente qui pousse à ne plus voir ces boules de poils de la même façon. Il ne leur manque que la parole en effet ! A partir de 9 ans.

Un album :

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? par Kimura Yûichi chez Picquier jeunesse, 2010
Un album poilant à souhait où le lecteur assiste à une course poursuite entre deux rats des champs et deux chats affamés. Ils vont se retrouver bien malgré eux dans une mauvaise posture. S’engagent alors entre eux des dialogues haut en couleur et à n’en plus finir…On ferait n’importe quoi pour ne pas être croqué !

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Les chats de Sophie du blog La Littérature de Sophie et Judith :

Un album :

Le chat de Mathilde de Emily Gravett chez Kaléidoscope, 2012

Le chat de Mathilde aime les pelotes de laine, prendre le thé, dessiner… Enfin c’est ce que croit Mathilde. Parce qu’en fait son chat, ce qu’il aime par dessus tout, c’est Mathilde…
Un album plein d’humour où on découvre un chat dépité devant tant d’activités qui ne l’intéresse pas mais qui reste quand même… pour Mathilde.
Un album pour les enfants à partir de 3 ans

Bouma parle aussi de ce livre par-là.

Un roman :

La série du chat assassin par Anne Fine chez l’École des loisirs, collection Mouche
tome 123 et 4

Tuffy est un chat et il a bien l’intention de le rester. Pas question d’aller contre son instinct de félin ! Cela va lui entraîner quelques ennuis pour le plus grand désespoir de ses maîtres mais le plus grand amusement des jeunes lecteurs.
Une première lecture pour les enfants partir de 7 ans

Un manga :

La série Chi, une vie de chat de Konami Kanata chez Glénat, collection Glénat kids

Chi est un chaton, vraiment trop craquant, perdu dans la ville. Il trouve refuge chez un couple avec un petit garçon qui vont l’adopter malgré l’interdiction du propriétaire. Chi devient rapidement un membre de la famille et c’est avec un grand plaisir que l’on suit ses découvertes quotidiennes.
Un manga en couleurs pour les enfants à partir de 8 ans.

Pépita parle aussi de Chi : Ici

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Les chats de  Dorot’ du blog Les livres de Dorot’

Un album:

Simon’s cat  de Simon Tofield a trouvé la place chez nous tout naturellement…avec trois chats à la maison on a quelques points de comparaison… Des éclats de rire garantis!!!

Un autre album:

Je suis le chat de Jackie Morris, un bel album tout en simplicité, peu de texte et des aquarelles magnifiques, un beau livre-cadeau !
Avec une double page à la fin qui donne les informations de base sur les différentes variétés de félins sauvages.

Un vrai chat au milieu des livres de Dorot’….
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Les chats de Céline du blog Qu’importe le flacon pourvu qu’on est livresse

Des romans :


Les chats de Marie-Hélène Delval chez Bayard

Uun récit fantastique haletant à l’incipit accrocheur : « Je n’oublierai jamais ce matin-là, le matin où est apparu le premier chat…. Comment aurais-je pu imaginer l’horreur qui se préparait ? »

Dans Case départ, une des dix nouvelles de Silhouette de Jean-Claude Mourlevat, un ado, à qui ses parents ont confié la fermeture de la maison avant les vacances, se rend compte dans le car qui l’emmène en colo qu’il a enfermé son chat. Un récit à la chute… fatale qui m’a tiré un cri d’horreur !


Dans Un chat dans l’oeil de Silvana Gandolfi (Neuf de l’école des loisirs), un jeune garçon se met à tout voir par le regard de son chat, y compris ce qu’il ne devrait pas !

Encore une nouvelle avec Rue du cimetière extraite de Minuit, heure de l’horreur de J.B. Stamper. L’héroïne est mise au défi de s’emparer de nuit du collier du chat noir qui trône sur une tombe. Histoire à ne lire que le jour !

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Les chats de Bouma du blog Un Petit Bout de Bib :

Une bd :

Hugo et Cagoule de Loïc Dauvilliers et Marc Lizano chez Les Editions de la Gouttière, 2012
Un moment de jeu, de complicité et de tendresse entre un chat et son maître. Le tout sans texte, renforçant ainsi le talent de ce duo d’auteurs.

Un roman :

Les Enquêtes de Scarlett et Watson de Jean-Michel Payet et Mélanie Allag chez Milan Jeunesse, 2012/2013
T.1, Le trésor de Monsieur Ziane
T.2, Le Chat égyptien
Quand Scarlett, enquêtrice en herbe, est dans une impasse elle demande de l’aide à son fidèle félin Watson. Il faut dire que le chat parle et sait se servir de ce don.
De jolies premières lectures pleine d’humour et de suspens, avec des indices disséminés dans les illustrations pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs.

Un album :

Le Chat qui avait peur des ombres de Rozenn Illiano et Xavier Colette chez Mic_Mac, 2010.
Par une froide journée hivernale, Lilith petit chat à la belle fourrure blanche se perd loin de chez elle. Quand la nuit vient, les ombres s’allongent jusqu’à l’angoisse.
Les magnifiques illustrations et la poésie des textes rendent cet album incontournable quand on parle de chat.
Cet album est conseillé également par Dorot’, son avis à lire: ICI.

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Les chats de Kik, du blog Les Lectures de Kik

Un album:
Splat est amoureux
de Rob Scotton, chez Nathan.
Splat est un chat, avec des poils que l’on a tout de suite envie de caresser. Le dessin de Rob Scotton, m’a conquise dès la première histoire de Splat lue. Les grands albums, sont mieux que les petits. Mais malgré ça Splat est un de mes chats préférés. D’autres Splat(s)

Bouma, elle aussi a lu Splat, c’est ICI. Et puis l’avis de Sophie, que j’ai failli oublier: .

Un autre album… Je n’ai pas pu résister… Quand on parle de chats en littérature pour la jeunesse, je pense à cet album, dans lequel il n’y a pas de chat…

27869bMon chat le plus bête du monde, de Gilles Bachelet, chez Seuil.
Tout le texte parle d’un chat, toutes les images montrent un éléphant. Une opposition qui fait beaucoup rire.

Sophie a lu Des nouvelles de mon chat, qui reprend dans un deuxième album ce même chat-éléphant. Tout aussi drôle.

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Les chats de Drawoua du blog Maman baobab

Un album:

C’est un secret ! de John Burningham, Editions Kaléïdoscope, diffusion L’Ecole des Loisirs, 2010 – 15 € – à partir de 4 ans.
Pour savoir ce que font les chats la nuit, il faudra suivre Marie-Hélène et son chat, Malcom, en pleine nuit, un été. Enfin, habillez vous bien. Non pas qu’il fasse froid, mais il faudra se faire beau pour être de la fête et voir la reine, peut-être. Un très bel album aux splendides illustrations de chat, mais pas seulement !

Une BD:

Cath et son Chat sont de retour ! C’est toujours signé Azenove & Richez et illustré par Ramon aux éditions Bamboo – janvier 2013 – T2 – 10,60 €
Cath, c’est une jeune fille un peu espiègle qui vit avec son père célibataire. Ni tête à tête ni seul à seul parce que Cath a un chat. Pour le meilleur et même pour le pire… Le chat c’est Sushi et il n’est pas tendance super sage. Un brin profiteur, un brin pas très fin, un peu snob, un peu à côté de la plaque parfois mais quand même vraiment gentil. Dans le fond. Alors de scènes en scènes, de strips en strips, on apprécie, on sourit. On sourit avec un T. Pas avec un S car le chasseur sachant chasser (le nain de jardin tout au moins) pourrait nous sauter dessus ce qui ne serait pas la meilleure idée. Une citation ? « Et si on adoptait un chat normal, plutôt ? »

Pour en savoir plus sur le premier opus, c’est .

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Pour cette sélection, on a invité d’autres blogueurs, les chats ça rapproche,
Il y a tout d’abord la très bonne sélection de livres avec beaucoup, beaucoup de chats du blog Edwyn, Faiel & CieAu milieu de leurs récits de construction d’habitation, les blogueurs-chats présentent des albums, avec des chats partout, c’est dans la catégorie Histoires de chats.

Ensuite il y a la blogueuse-bibliothécaire des Tribulations littéraires qui présente
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Toi, mon chat de Kwon Yoonjoo chez Zulma, paru en 2006.

Pour la dernière invitation, voici plusieurs pistes de lectures jeunesse (mais pas que!) autour des chats, proposées par La Culture se partage. C’est par .

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Et enfin, en BONUS, un peu dans le style Numéros complémentaires du Loto…

Bonus de Pépita:
Mon chat personnel et privé spécialement réservé à mon usage particulier de Rémy Charlip et Françoise Morvan chez Memo,
Le chat et l’oiseau de Géraldine Elschner et Peggy Nille chez l’Elan vert,
Chat fait quoi ? de Charlotte Gastaut et Rosie Morse chez Hélium,
Le chat du boulanger de Posy Simmonds chez Casterman,
Il n’y a pas de chats dans ce livre de Viviane Schwarz chez Ecole des Loisirs,
Il faut sauver le petit chat de Chihiro Nakagawa et de Junji Koyose chez Rue du monde.

Les Bonus de Sophie:
– Coucou les chats, de Viviane Schwars chez Tourbillon
Chahut chez Chacha, de Dorothée de Monfreid chez l’école des loisirs

Les Bonus de Dorot’
Mon chat à moi, BD, éditions Delcourt, 2008.
Mis Annie, BD, éditions Dupuis, 2010.
La guerre des clans, roman, Pocket jeunesse. Une saga qui est à sa troisième saison (6 volumes par saison…). Quatre clans des chats sauvages, quatre territoires, aventure, des bagarres, des sentiments, des croyances, de l’émotion… Une grande réussite.

Les Bonus de Maman Baobab:
– Le Chien, le Chat et la Souris
  de Bardur Oskarsson, éditions Circonflexe
– Un petit bol de lait dans le ciel de Kevin Henkes, éditions Kaléïdoscope
– Le rendez-vous de la petite souris de Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon, éditions Kaléïdoscope

Et puis comme vous savez que les chats ne font pas des chiens, quand Maman Baobab en parle c’est parfois un peu comme ÇA.

Maman Baobab aura le mot de la fin pour cette sélection pleines de chats, en espérant que tous ces livres vous feront ronronner de plaisir.

Lecture commune – La petite marchande de rêves

« – Je suis désolé, s’excusa l’arbre, je n’ai même pas une feuille à te donner pour t’essuyer.  C’est moche, cette horrible saison d’automne.  Tout mon feuillage est tombé et me voilà nu comme un ver. »

(Malo rencontre Arthur, le chêne philosophe – La petite marchande de rêves, page 31)

Inconditionnelle des titres de Maxence Fermine, quelle ne fut pas ma joie lorsque j’ai appris qu’il allait sortir un premier titre jeunesse… L’occasion de le découvrir dans ce nouveau registre et de partager cette découverte avec mes comparses d’A l’ombre du grand arbrePépita – MELI-MELO de livres…, Bouma – Un Petit Bout de Bib(liothèque), Sabaha – De pages en pages, Drawoua – Maman Boabab et Kik – Les lectures de Kik ont répondu présentes…  ainsi que l’auteur lui-même qui nous fait le plaisir de répondre à quelques-unes de nos questions en fin de billet !

Une belle façon pour nous de terminer cette année 2012 sous le signe du rêve et vous en souhaiter tout autant pour 2013 !

 

Maxence Fermine, La Petite Marchande de rêves, Editions Michel Lafon, 2012

Céline – Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse: Pour Maxence Fermine, La petite marchande de rêves est une première incursion dans l’univers de la littérature jeunesse. On apprend dans sa dédicace que ce récit lui a été inspiré d’un rêve d’un de ses enfants… En quelques mots, quelle histoire nous conte-t-il ?

Pépita  : On y fait la connaissance de Malo, qui est sur le point de fêter ses onze ans. Un accident, le jour de son anniversaire, va le faire basculer dans le Royaume des Ombres où il va rencontrer Lili, la petite marchande de rêves. Ils vont vivre une quête entre rêve et réalité.

Bouma : C’est un voyage initiatique dans un pays dont Malo ne connaît pas les règles et dans lequel les habitants sont plus extraordinaires les uns que les autres. Ce roman, c’est un peu Alice au pays de Tim Burton !

Sabaha : Il s’agit d’un voyage initiatique où rêve et réalité finissent par se rejoindre. Nous y suivons Malo au royaume des ombres sans trop savoir où ça nous mènera, ce qui est très agréable. Un petit côté « Alice » plein de surprises pas déplaisant…

Nous sommes visiblement toutes d’accord sur la filiation entre ce titre et ce classique qu’est Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Bouma parlait, elle, d’Alice au pays de Tim Burton. Quels points communs voyez-vous entre ces deux voire trois univers ? Ces similitudes vous ont-elles plu, déplu, gênées… ?

Bouma : Pour moi c’est le côté sombre, inquiétant et en même temps merveilleux qui m’a fait penser à Tim Burton. Chaque chapitre nous permet de découvrir un nouveau personnage, et tous ont en commun d’être inexistants dans la réalité. Je pense à l’arbre qui parle, au magicien Septimus, au marchand de jouets manipulateur… Cet univers m’a beaucoup plu, dommage qu’il ne soit pas plus approfondi.

Drawoua : J’adopte tout à fait le côté Alice au pays de Tim Burton, c’est une belle façon de peindre l’univers dans lequel Maxence Fermine nous fait entrer, sur les pas de Malo. Le côté Tim Burton interpelle dès la couverture avec la remarquable illustration de Louise Robinson. Ensuite les choses se concrétisent dans le texte avec le passage dans un autre monde, une autre dimension – réelle ou imaginaire ? – et la rencontre de tous les personnages. C’est une belle impression textuelle à la croisée de deux univers Caroll / Burton. J’en ai aimé l’écho, d’autant plus que l’auteur parvient à écrire une autre histoire.

Sabaha : Rien que le fait qu’il « tombe » dans un trou (en fait il est plutôt aspiré) et passe dans un monde parallèle rappelle Alice au pays des merveilles. Mais il n’y a pas que ça. L’univers dans lequel Malo arrive est complètement décalé, voire loufoque. Il y rencontre des êtres et des choses impensables (que seul un enfant est capable d’accepter sans se poser de questions, ai-je même envie d’ajouter) et enfin, il ne sait pas comment quitter cet endroit.  Effectivement, l’univers décrit est bien plus sombre et peu avoir un côté « Tim-Burtonien » qui n’est pas déplaisant. En tout cas, l’ambiance est particulière (et particulièrement réussie) et entretient le suspense. Pari réussi pour l’auteur, donc, qui parvient à créer un univers bien à lui avec ce conte.

Pépita : Le parallèle avec Alice au pays des merveilles et Tim Burton, oui, pourquoi pas ? Même si je trouve que les univers de Lewis Caroll et de Tim Burton sont nettement plus élaborés que dans le livre en question… Est-ce vraiment un livre « à la manière de… » ?

Bouma : En fait, je ne pensais pas « à la manière de… » mais plutôt dans l’ambiance…

Pépita : Je comprends bien ce que tu veux dire par « ambiance » Bouma. Mais je trouve qu’il y a peu d’interactions entre les personnages dans ce livre. C’est toujours triangulaire : Malo, Lili et le personnage introduit dans chaque chapitre. Ce qui donne un effet statique au livre. Dans Alice au pays des merveilles, les relations sont nettement plus complexes, et dans Tim Burton, n’en parlons même pas !

Bouma : Je suis totalement d’accord en ce qui concerne la complexité du récit chez Caroll et Burton, c’est d’ailleurs pour ça que je tenais à repréciser ma pensée.

Kik : Il y a la chute libre. Il y a l’arbre. Il y a le chat. Il y a les personnages un peu … particuliers… Mais comme il a été dit précédemment, le monde imaginaire est loin d’être aussi riche que la Pays des merveilles d’Alice.

A vous lire entre les lignes, je sens poindre une certaine déception… Pouvez-vous chacune préciser en quoi ce titre n’est peut-être pas à la hauteur de vos attentes ?

Pépita : J’ai trouvé l’idée de départ très chouette : cette histoire est inspirée d’un rêve d’une des filles de l’auteur. La couverture est magnifique ! Le titre évocateur. Le début de l’histoire semble prometteur, mais… très rapidement elle s’effiloche en une suite de portraits de personnages plus ou moins bien réussis avec une construction identique (rencontre dans un lieu différent du précédent, description du personnage à travers quelques dialogues, l’objet de la présence des deux enfants expliquée, tentative de résolution qui échoue à moitié et départ vers un autre personnage). Du coup, la trame est longue à se mettre en place. Et c’est très répétitif. C’est dommage, car il y a de belles trouvailles.

Kik : Après l’arrivée dans ce monde étrange, j’aurais aimé plus de rebondissements. Il y a une quête mais pas de celles qui prennent aux tripes et pendant lesquelles on angoisse et on jubile avec le héros, lors des défaites ou des réussites. Chaque étape de la quête se passe. Et voilà ça passe, dans un décor original certes, mais le peu d’intérêt de l’histoire en elle-même, ne met pas en valeur le monde imaginaire créé.

Drawoua : Je suis relativement d’accord avec vous, cependant j’ai aimé le livre et ce n’est pas contradictoire. La facilité de la trame narrative et son rythme vont permettre à de jeunes lecteurs de pouvoir s’y intéresser rapidement. L’éditeur indique 9 ans, je pense qu’un bon lecteur de 8 ans peut aborder son grand premier roman avec « La petite marchande de rêves », et nous ne sommes pas des lecteurs de 8-9 ans. Je découvre l’auteur avec ce livre et j’ai vraiment envie de lire Neige qui le précède.

Bouma : J’ai trouvé le récit long à démarrer. La petite marchande de rêves (qui est quand même le titre du roman) n’arrive qu’à la seconde moitié du livre. L’écriture de Maxence Fermine est fluide, agréable. Il signe là son premier roman pour la jeunesse et cela se sent. J’ai eu l’impression qu’il simplifiait son récit pour s’adresser à son public et ce n’est pas à ça que correspond la littérature jeunesse.

Sabaha : J’ai aimé le livre même si, tout comme la plupart d’entre vous, j’ai été un peu frustrée.  Il manque un je ne sais quoi… L’impression que l’univers (sympathique) mis en place n’est pas suffisamment exploité. En revanche la simplicité du livre le rend accessible aux plus jeunes et là cela devient tout à fait positif. Le livre est tout à fait intéressant pour un public « jeunes lecteurs », que ce soit en termes de contenu, de vocabulaire ou d’intrigue.

Céline : Malheureusement, je partage votre déception. Celle-ci est d’autant plus grande que j’adore les titres adultes de Maxence Fermine – Neige est un petit joyau où tout est ciselé à la perfection : l’histoire, les mots, la morale à tirer… Je m’attendais à autant, si pas plus, pour un titre jeunesse…

Il ne faudrait cependant pas jeter l’enfant avec l’eau du bain ! Et notre regard, comme le souligne Drawoua, n’est pas celui du lecteur cible ! De plus, malgré les faiblesses voire les incohérences de l’intrigue comme du dénouement, ce titre n’est pas dénué de trouvailles intéressantes. Lesquelles, selon vous ?

Pépita : Certains personnages comme l’arbre et sa philosophie, le magicien Septimus et son langage si particulier m’ont beaucoup plu. Tout comme les petites boîtes à rêves de Lili et leur chasse avec des filets à papillons dans le cimetière. La visite de Paris en miniature est une très belle trouvaille aussi. Le dernier personnage du SDF en quelque sorte également : mais j’ai trouvé qu’il aurait pu avoir plus de profondeur, le message qu’il délivre est très positif mais cela reste incachevé. Du moins est-ce mon avis.

Bouma : Un grand coup de cœur pour le personnage de Septimus ainsi que celui de Mercator (le chat qui parle). L’idée de faire de ce monde un univers en noir et blanc m’a aussi séduite.

Drawoua : Comme vous, j’ai aimé les personnages que vous citez, j’ai adoré l’univers en Noir et Blanc, le filet à papillon et les rêves ou les cauchemars qui apportent des touches de couleur.

Sabaha : La force de ce petit roman réside, à mon avis, dans ses personnages qui sont très attachants.  Et puis le côté « univers parallèle » est toujours sympa, pour les grands comme pour les petits lecteurs. J’aime beaucoup aussi l’initiative de l’éditeur qui a intégré des illustrations de différents illustrateurs au fil du livre. (Dommage toutefois que la qualité d’impression de celles-ci ne soit pas totalement à la hauteur.)

Céline : Je partage ton avis Sabaha quant aux illustrations… Précisons que celles-ci sont issues d’un concours organisé par l’éditeur et que les illustrateurs n’avaient pour support qu’un bref résumé. Donc chapeau à eux ! Par contre, ils ne pouvaient fournir que des dessins en noir et blanc. Plutôt dommage lorsqu’on voit de quelle manière quelques touches de couleur subliment la 1ère de couverture !  Précisons encore qu’une des illustrations est signée Léa Fermine, probablement la fille de l’auteur à l’origine de ce projet.

Et vous, Pépita, Drawoua, Bouma et Kik, un avis sur ces illustrations ?

Pépita : J’ai trouvé cette idée originale et bien dans le ton du livre : inspiré d’un rêve d’enfant, quoi de mieux que des dessins d’enfants pour l’illustrer ? Mais quel dommage qu’ils soient si peu mis en valeur ! Et un peu de couleurs n’aurait pas nui, non ? Comme les boîtes à couleurs de la petite marchande de rêves.

Kik : J’ai été déçue par la qualité d’impression des illustrations à l’intérieur du livre, en comparaison avec la couverture. Elles auraient dû être mises mieux en valeur.

Bouma : Il n’y a pas que des dessins d’enfants parmi les illustrateurs choisis, et cela se sent. J’ai trouvé l’idée du concours intéressante, tout comme les univers créés par le travail des illustrateurs. Je regrette cependant que ce projet n’ait pas été pensé dans sa globalité pour donner une réelle valeur ajoutée au récit.

Sabaha : Que les illustrations soient en noir et blanc n’est pas choquant étant donné que c’est une pratique courante. En revanche, il y a un souci de contraste, globalement, ce qui ne permet pas de les apprécier pleinement.

Pour conclure , une phrase ou un passage préféré à partager ?

Pépita : Mon passage préféré : quand Malo tombe Au pays des ombres et qu’il rencontre l’arbre. Leur dialogue est plein de bon sens. J’ai été très heureuse de les retrouver se parler à un autre moment du livre.

Bouma : Je citerais Septimus le magicien qui m’a fait grand effet (comme je le précisais plus haut) :

« J’allais me tricoter une tasse de passiflore. Que diriez-vous de la glouglouter avec moi ? Votre campagnonnage me changera de celui de mes pachas et mes vizirs. Excusez moi si ça claxonne un peu, mais j’ai oublié de serpiller leur boîte à cacamou. »

Drawoua : J’ai beaucoup aimé le passage dans lequel les deux enfants vont à la chasse aux rêves dans le cimetière, avec leur filet à papillon. La rencontre avec le clochard céleste est un joli moment de poésie également, le contemplatif d’étoiles, celui qui n’a que faire de tous ses brouzons (la monnaie) et qui trouve son bonheur dans les cieux, dans les étoiles « .

Sabaha : Le langage particulier de Septimus m’a beaucoup amusée (oui, je suis un grand enfant, au fond…).

Le mot de la fin ?

Kik : Je ne connaissais pas encore cet auteur, j’ai été enchantée par l’univers créé. Par contre, l’histoire en elle-même manquait de quelque chose pour que je sois captée réellement. Je suivrai avec attention la parution des prochains livres pour la jeunesse de cet auteur, pour les lire, car par l’intermédiaire des co-lectrices d’ALODGA, j’ai eu de très bons échos pour les autres livres de cet auteur. Affaire à suivre…

Bouma : J’ai vraiment apprécié l’univers inventé par Maxence Fermine même si je ne suis pas aussi enthousiaste sur la totalité du livre. Et puis, je serais curieuse de connaître l’avis de jeunes lecteurs qui se situent dans la tranche d’âge visée pour le confronter à mon point de vue d’adulte.

Drawoua : Avec La Petite Marchande de rêves et en compagnie de Malo, c’est une belle promenade dans l’imaginaire, dans la poésie, dans le rêve que nous propose l’auteur. C’est aussi en filigrane, la quête du bonheur.

Sabaha : Je connaissais cet auteur, mais c’est toujours agréable de découvrir une autre facette. Je trouve ce premier essai plutôt réussi et me tiendrai au courant des parutions jeunesses à venir de cet auteur.

Enfin, cette lecture a suscité de nombreuses questions.  Nous les avons posées à l’auteur.   Voici ses réponses: 

ALDGA : Vous êtes surtout connu pour vos titres adultes. Ecrit-on différemment pour les petits que pour les grands ? Quelles surprises cet exercice vous a-t-il réservé ?

Maxence Fermine : Ecrire pour la jeunesse est pour moi une récréation entre deux romans adultes. L’imaginaire créé permet plus de fantaisie. Un peu moins de gravité et de sérieux aussi. Mais il est vrai que ce n’est pas plus facile pour autant. Il faut simplement retrouver son âme d’enfant et se faire plaisir avec un univers merveilleux.

ALDGA : Nous savons grâce à votre dédicace que ce titre s’inspire directement d’un rêve d’une de vos filles. Au fil de la lecture, avez-vous discuté des aventures de la petite marchande de rêves avec elle ? Lui avez-vous demandé son avis ? Vous a-t-elle fait des commentaires qui ont orienté votre écriture ? A-t-elle lu le texte final ?

Maxence Fermine : Ma fille Léa m’a inspiré l’image des bulles de rêves s’échappant d’une tombe dans un décor en noir et blanc. Le reste, je l’ai inventé. Bien sûr qu’elle l’a lu et aimé, même si le livre s’adresse à un public plus jeune car elle a bientôt 17 ans. C’est donc ma seconde fille Julie, âgée de 11 ans, qui l’a le plus apprécié.

ALDGA : Ce roman, c’est un peu Alice au pays de Tim Burton ! Etes-vous d’accord avec cette définition ?

Maxence Fermine : Alice au pays des merveilles façon Tim Burton. Pourquoi pas ? J’aime beaucoup ces deux univers. C’est plutôt flatteur comme comparaison. Même si je n’y pense pas lorsque j’écris, me contentant de faire du Maxence Fermine, si cela veut dire quelque chose…

ALDGA : Avez-vous eu un droit de regard sur le choix des illustrations ? Ne regrettez-vous pas qu’elles soient exemptes de la moindre touche de couleur ?

Maxence Fermine : Nous étions trois à choisir les illustrations, mes deux éditeurs et moi. Un choix difficile. Le choix du noir et blanc a été fait par l’éditeur pour des raisons pratiques. Mais comme il s’agit d’un univers en noir et blanc (à quelques exceptions près), cela allait de soi.

ALDGA : Avec « La petite marchande de rêves », vous signez votre tout premier roman jeunesse. Avez-vous d’autres projets dans ce domaine ? Peut-être une suite aux aventures de Malo et de Lili ?

Maxence Fermine : J’ai beaucoup aimé cette première expérience, et même si j’ai conscience de n’être qu’un débutant en roman jeunesse, je pense donner une suite à cette histoire (3 volumes en tout). L’objectif pour moi est simplement de retourner au pays de l’enfance, dans un pays enchanteur, et de laisser libre cours à mon imagination. Si certains ont la gentillesse de partager mes rêves, j’en suis enchanté.

 

Pour aller plus loin, les billets des unes et des autres :

Pour La Petite Marchande de rêves:

D’autres titres de l’auteur (en littérature « adulte »):

Lecture Commune : Les Invités

A l’ombre du grand arbre, on sait recevoir, même quand les feuilles tombent sous la pluie ! Aujourd’hui, nous recevons donc… les invités !

Carole (3 étoiles)  : Bonjour à tous et toutes, quelqu’un peut-il m’expliciter ce titre pour commencer ?

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Plutôt complexe comme première question ! Si on reprend la définition du dictionnaire, un invité est une personne invitée par une autre. Sauf qu’ici, l’auteure ne nous révèle jamais l’identité exacte de l’un comme de l’autre. Sauf que les invités en question ne le sont pas vraiment, ils profitent de l’hospitalité culturelle de leurs hôtes pour s’inviter, s’installer, s’imposer, asservir, profiter, piller, … Arrivés en amis, ils finissent par montrer un autre visage, celui d’oppresseurs !

Za (Le cabas de Za) : Ce sont des invités qui s’invitent ! Et les gens qui les reçoivent, contraints et forcés, font preuve d’hospitalité. Naïfs qu’ils sont…

Carole (3 étoiles) : Et quelqu’un peut me planter le décor, l’époque et les principaux personnages ?

Gabriel (La mare aux mots) : Je pense que c’est ça le souci du livre, d’après moi. On ne sait pas quand et où ça se passe, on ne sait pas qui sont les invités, de qui on nous parle. C’est intemporel et universel, c’est à la fois la force et la faiblesse du livre.

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Gabriel a tout à fait raison ! Cette histoire ne fait à aucun moment référence à des situations passées ou présentes mais en filigrane, l’adulte, lui, y verra sans doute le spectre du colonialisme voire de l’esclavagisme. Mais qu’en sera-t-il du jeune lecteur ?

Gabriel (La mare aux mots) : Justement moi je n’ai compris qu’on y parlait du colonialisme qu’après avoir fait des recherches… Je l’ai lu septique, intrigué… je l’ai fait lire à ma compagne qui a eu la même réaction… Nous parle-t-on des immigrés ? Est-ce un livre raciste ? J’avais l’impression que le livre aurait pu être écrit par quelqu’un d’extrême droite ! Puis quand j’ai su de quoi ça parlait je me suis dit  » ah ok… » et du coup on a une autre vision du livre. Le souci est qu’on ne comprend pas, d’après moi, en le lisant et que donc c’est dangereux.

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : C’est vrai que cela peut porter à confusion ! Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la petite note en avant-propos qui nous propose une clé de lecture:
« De l’école, Charlotte Moundlic se souvient avoir appris ceci: « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir envers les autres dans un esprit de fraternité. » Elle a toujours trouvé ça bien comme article, c’est normal que ce soit le premier. »
Puis certains éléments ont confirmé mon hypothèse : les invités ont des chaussures, ce qui n’est pas le cas des hôtes, par exemple. L’auteure aurait peut-être pu expliciter ces propos en postface de son histoire, comme l’a par exemple fait Janne Teller dans son Guerre – Et si ça nous arrivait. Cela aurait permis de lever toute ambiguïté !

Carole (3 étoiles) : A votre avis, ce livre s’adresse à quelle tranche d’âge du coup ? C’est précisé sur la 4 ème ? Une note de l’éditeur ou de l’auteure ?

Za (Le cabas de Za) : Cette collection se veut transgénérationnelle. Les textes sont courts, lisibles dès 8 ou 9 ans. Ils sont vite lus à haute voix et constituent un support idéal au débat. Dans le cas des Invités, je ne me vois pas trop le faire lire à des enfants sans l’accompagner d’une explication préalable et/ou surtout d’une discussion après la lecture. Le côté intemporel et non situé géographiquement nécessite un échange avec l’adulte et c’est ce qui pourrait en faire tout l’intérêt d’ailleurs.

Gabriel (La mare aux mots) : J’allais justement dire ça, je ne le mettrai pas dans les mains d’un enfant sans en parler après. Donc à partir de là, oui je dirais 8-9 ans.

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Je pense aussi que cette lecture doit être préparée, encadrée et prolongée… Je serais curieuse d’entendre les commentaires d’enfants de 8-9 ans ! Avec les plus grands (10-14), il pourrait faire l’objet de recherches complémentaires sur le colonialisme, l’esclavagisme, les droits de l’Homme…  La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme illustrée par Folon pourrait être un bon point de départ. Enfin, là, c’est la prof qui parle !

Carole (3 étoiles) : Chacun de vous pourrait me dire ce qu’il lui a plu et déplu ?

Za (Le cabas de Za) : J’aime la brièveté du texte (c’est la marque de la collection), sa simplicité (dans le bon sens du terme), la langue claire et directe de Charlotte Moundlic. D’ailleurs, il ne faut pas manquer de lire ses albums illustrés par Olivier Tallec, ils sont formidables ! En revanche, la question du colonialisme ne saute pas aux yeux à la première lecture et cela peut prêter à une redoutable confusion, à cent lieues bien sûr des intentions de l’auteure.

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : J’ai aimé le style particulier de l’auteure (des phrases simples, courtes voire coupantes); le sujet à la fois original et intéressant qui amène au débat de fond sur les rapports entre les hommes; la manière de l’amener (une histoire anodine qui tourne, sans crier gare, à l’horreur) ainsi que le fait que le narrateur soit un enfant – l’histoire qu’il nous raconte n’en a que plus de poids… Le point négatif, c’est cette petite note explicative finale qui fait défaut. Il ne faudrait pas que ce titre soit mal interprété et qu’au lieu d’atteindre son objectif premier qui est de prôner le respect de l’autre, le (jeune) lecteur y voit un motif d’avoir peur de l’Etranger.

Gabriel (La mare aux mots) : Le texte est très beau, très poétique. Charlotte Moundlic a une vraie plume. Le fait qu’on ne comprenne pas forcément de quoi ça parle m’a plus dérangé que déplu… et ça fait débattre ! (et un livre qui amène le débat est forcément intéressant).

Bibliographie sélective de Charlotte Moundlic :
Les Invités, éditions Thierry Magnier, 2011
Juste en fermant les yeux, éditions Thierry Magnier, 2009
La croûte, illustré par Olivier Tallec, Flammarion, 2009
Le slip de bain, illustré par Olivier Tallec, Flammarion, 2011
Mon coeur en miettes, illustré par Olivier Tallec, Flammarion, 2012
Petit maboule et Juste en fermant les yeux, Thierry Magnier, 2008

Nos billets sur Les invités :
Céline B : http://lacoupeetleslevres.blogspot.fr/2012/06/les-invites.html
Gabriel : http://lamareauxmots.com/blog/prives-de-liberte/