Lecture commune : Pallas, tome 1 : Dans le ventre de Troie, de Marine Carteron

Certains romans font frémir toutes les branches du grand arbre à l’unisson. Ainsi en va-t-il du premier tome de Pallas, nouvelle trilogie de Marine Carteron qui revisite la mythologie grecque, que nous avons toutes lu pendant l’été. Il ne s’agit ni plus ni moins que de proposer une lecture alternative des enchaînements qui ont mené à la guerre de Troie, sur la base même des sources qui fondent la mythologie grecque. L’ambition du projet, l’originalité de l’écriture et la force de la proposition ne pouvaient pas nous laisser insensibles : lecture commune !

Pallas, tome 1 : Dans le vendre de Troie, de Marine Carteron. Le Rouergue, 2023.

Isabelle : Aviez-vous déjà lu Marine Carteron ? Vous attendiez-vous à la trouver sur le terrain de la mythologie grecque ?

Colette : Ma réponse va être très rapide : je ne connaissais pas du tout cette autrice ! Comme souvent, c’est grâce à mes chères copinautes que j’ai découvert ce nouvel univers ! 

Liraloin : Je connaissais cette autrice grâce à sa série des Autodafeurs, véritable phénomène chez les bibliothécaires, nous l’avons conseillé souvent aux ados et ils ont adoré à leur tour. Puis j’ai lu Génération K que j’ai trouvé plus noir mais avec un côté fantastique très bien abordé. Dix était bien mais je suis un peu restée sur ma faim/fin. À vrai dire je pense que Marine Carteron fait partie de cette génération d’auteurs-autrices français à l’écriture rare et qu’elle est capable d’aborder n’importe quel sujet. 

Linda : Je la connaissais car ma fille a lu Dix, réécriture du roman d’Agatha Christie, qu’elle m’avait chaudement recommandée mais que je n’ai jamais pris le temps de lire. Mais maintenant que j’ai découvert son style, je sais que je vais pouvoir me lancer sans problème car j’aime beaucoup sa plume. Quant à la question sur la mythologie, c’est un thème comme un autre et on sait que ça fonctionne bien auprès des ados… et des adultes. Il y a d’ailleurs de nombreuses réécritures féministes en ce moment telles que la BD Lore Olympus, ou les romans de Madeline Miller qui semblent rencontrer un vif succès.

Isabelle : Voilà, on connaissait Marine Carteron sur plusieurs registres, de la fantasy à la science-fiction et au thriller/policier avec les titres que vous avez cités, en passant par un registre plus réaliste avec La (presque) grande évasion par exemple. Cela fait trois ou quatre romans que je lis d’elle et c’est bien simple, impossible de savoir à quoi s’attendre, le genre change à chaque fois ! Ce qui reste, c’est sa plume incisive, nerveuse et (je trouve) très contemporaine, que je n’aurais pas associée spontanément à la mythologie grecque (j’avais tort !).

Blandine: Je n’avais encore rien lu de cette autrice même si plusieurs de ses livres m’avaient donné envie. C’est parce qu’Isabelle a parlé de ce livre-ci  que j’ai eu envie, enfin, de découvrir son écriture. Je ne suis pas spécialement férue de mythologie grecque, mais après le formidable Ariadnê de Flora Boukri, j’avais bien envie de m’y plonger à nouveau.

Isabelle : Blandine, tu évoques Flora Boukri, Linda, tu parlais aussi des réécritures multiples des mythes grecs en ce moment en littérature jeunesse. Aventures de Percy Jackson, enquêtes d’Hermès, feuilletons de Murielle Szac, romans de Sylvie Beaussier sur Méduse, Cerbère et Polyphème, réécriture du mythe de Pénélope par Isabelle Pandazopoulos… Comme nous l’avions évoqué dans notre sélection consacrée à la mythologie gréco-romaine, les auteurs de littérature jeunesse ne semblent pas se lasser de ce matériau ! En s’emparant à son tour de ces mythes, Marine Carteron ne risquait-elle pas de fouler des sentiers battus ?

Linda : Pas forcément ! La mythologie grecque a de ça d’extraordinaire qu’elle est une source quasi inépuisable d’histoires incroyables qui peuvent être réinterprétées ou tout simplement servir de base à écrire autre chose. 

Liraloin : Je ne crois pas non plus car la mythologie a toujours fasciné les auteurs, qu’ils soient sur le registre du conte, du roman fantastique… Il y a tellement d’aspects à exploiter, c’est hyper riche ! Malheureusement je ne lis pas assez de textes mythologiques pour oser la comparaison. Vous êtes beaucoup plus littéraires que moi.

Blandine : La mythologie fascine parce qu’elle aborde des sujets aussi universels que toujours actuels. Cependant, je crois, d’une part, que pour que l’intérêt soit et perdure, il faut la rendre attractive, accessible. Et d’autre part, je crois qu’on la réécrit et la lit à l’aune des questionnements de notre époque/génération/société. Ainsi, on peut actuellement assister à des (ré)écritures très féministes, ou en tout cas, qui déplacent la perspective du point de vue féminin.

Colette : Il me semble aussi que le registre dans lequel s’inscrit la réécriture de Marine Carteron est tout à fait particulier, il y a quelque chose de très exigeant, une volonté de coller au rythme des textes antiques notamment.

Linda : Ici, effectivement, Marine Carteron tente de coller le plus possible aux écrits originaux et d’en proposer un regard plus moderne.

Isabelle : Je suis d’accord avec vous, j’ai trouvé que la démarche dans ce roman se démarquait. Outre l’écriture sur laquelle j’aimerais revenir toute à l’heure, j’ai trouvé très originale la démarche qui consiste à s’appuyer (de façon très minutieuse) sur les sources mêmes des textes mythologiques pour raconter une histoire singulière en sélectionnant certaines séquences et en mettant en lumière certaines perspectives. C’est tout à fait différent de la démarche qui consiste à imaginer une nouvelle intrigue ancrée dans l’univers grec-antique.

Colette : Comme vous, je soulignerai notamment son souci de la référence, de la source, presque universitaire. On sent qu’elle ne veut pas faire dire n’importe quoi à ces personnages de la mythologie, qu’elle leur voue un profond respect.

Isabelle : Ça m’a fait penser à Pierre Bayard, vous connaissez ? Il reprend les éléments des enquêtes d’Hercule Poirot, en pointe les incohérences et parvient à nous convaincre de sa solution alternative. Et bien là, c’est un peu pareil, Marine Carteron travaille à partir du matériau même des différentes versions livrées et nous convainc d’un scénario alternatif.

Liraloin : Je ne connais pas.

Linda : Je ne connais pas non plus cet auteur mais je te rejoins sur le travail de Marine Carteron. J’ai d’ailleurs trouvé assez fascinant de lire ses annexes qui montrent combien le travail de recherche préalable à l’écriture a été conséquent !

Isabelle : Quelles ont été vos premières impressions en ouvrant ce roman ? Y êtes-vous entrées facilement ?

Liraloin : Je n’aime pas particulièrement la mythologie. C’est parce que j’apprécie cette autrice que je me suis empressée de lire ce roman. Je ne suis pas entrée facilement dedans mais très vite l’intrigue se met en place et les personnages ont tellement de consistance que je me suis laissé happer ! Mais j’ai essayé de faire lire le roman à mon fils de 15 ans et il s’est découragé tout de suite…

Blandine: Comme je l’ai écrit plus haut, la mythologie ne m’attire pas plus que ça mais là, l’enthousiasme d’Isabelle a été communicatif. L’entrée dans le roman n’a pas été aisée car il y a beaucoup de noms, de lieux, et d’événements. Et puis les Dieux font rarement dans le simple avec leur capacité à changer d’apparence et de noms, à s’unir comme bon leur semble, à tout bousculer au gré de leurs humeurs, à jouer avec les Humains dont ils ne se soucient finalement que peu… Il m’a fallu m’y retrouver dans les différents personnages, leur nature et leur rôle.

Isabelle : C’est drôle, moi je suis entrée dans ce roman comme dans du beurre. Il y a cette scène d’ouverture très visuelle, à la fois brutale et intrigante qui place le récit sous tension. Puis une scène avec des dieux qui m’a prise de court avec ses punchlines. Et ensuite les rebondissements se succèdent, les registres changent, bref je ne me suis pas ennuyée un seul instant !

Colette : Pour être très sincère, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman à cause de sa grande violence. Je sais pourtant bien à quel point la mythologie grecque est d’une cruauté inouïe et pourtant sous cette forme là, romancée, je ne m’y attendais pas et me suis sentie très mal à l’aise…

Linda : J’avoue que moi aussi, j’ai trouvé le premier chant assez éprouvant à lire. Il y avait déjà moult personnages et éléments informatifs, c’était presque indigeste. Je me suis d’abord demandée où l’auteure voulait nous emmener, avant de me laisser séduire par l’écriture qui, bien qu’éloignée du style habituel des romans ados, est agréable à lire. C’est assez lyrique en fait, poétique, ce qui correspond bien à la forme du récit.

Isabelle : Je voulais justement revenir sur les émotions qui vous ont traversées à la lecture. Qu’avez-vous ressenti en parcourant ces pages ? 

Liraloin : Pour ma part, je me suis sentie le témoin d’une formidable épopée qui se déroulait sous mes yeux comme au cinéma ! L’écriture est visuelle et apporte ce plus recherché en littérature ado. J’espère que les jeunes attirés par Hadès et Perséphone liront tout d’abord Pallas. Je me suis vraiment prise d’amitié pour Hésione. La violence ne m’a pas gênée car je connaissais l’infamie de Zeus et de ses pairs.

Colette : Que ce soit le récit qui ouvre le roman ou celui du chant I mettant en scène le piège tendu à Zeus par Héra, Athéna et Poséidon, cette violence que je soulignais précédemment m’a vraiment incommodée… Comme toujours les violences faîtes aux femmes – ou aux déesses – me donnent envie de vomir ! Je crois que je suis particulièrement sensible quand il s’agit d’aborder ce sujet même à travers la fiction.

Isabelle : En tout cas, je vous rejoins sur la violence qui traverse ce texte. C’est quelque chose qui m’a interrogée et pourtant, tout n’est-il pas déjà dans les mythes ? Les crimes, les viols, les complots et les vengeances ? Je pense que la réécriture du texte du point de vue des femmes révèle cette violence. On ne la voit presque plus car, comme dans les contes, on y est habitué. Les viols à répétition commis par Zeus qui ne recule devant aucun moyen prêtent presque à sourire, on ne réalise pas ce qui se joue. Ici, c’est très concret. Et en même temps, cette violence ne m’a pas braquée car elle est mise à distance en quelque sorte par le ton souvent ironique.

Linda : Compassion, pitié, empathie, dégoût… Je pense avoir ressenti une belle palette d’émotions. Comme le disait Colette, la mythologie est violente et ce n’est pas forcément facile à lire sans ressentir un certain malaise. Zeus est particulièrement répugnant et en plaçant le récit du point de vue des femmes, il est évident que les lectrices vont ressentir plus fort encore l’horreur de ses actes. Cela dit, mon fils aîné a eu du mal avec la violence aussi donc c’est quelque chose qui ne s’arrête pas au genre.

Colette : Justement, nous connaissons cette violence grâce à notre expérience de lectrice et elle nous marque, même adulte. Je me demande comment celle-ci peut être perçue par des adolescent.e.s qui découvriraient à travers ce livre l’horrible pouvoir des dieux et des hommes…

Linda : C’est une question intéressante. Je le fais lire à mes ados mais elles ont déjà de bonnes bases en mythologie et s’attendent donc à y trouver de la violence.

Isabelle : À vrai dire, j’ai lu à mes enfants les feuilletons de la mythologie grecque de Murielle Szac, qui colle de près aux textes de Homère, et ça n’était pas moins trash. Je me souviens notamment du bain de sang au retour à la maison d’Agamemnon…

Blandine: Tu as tout très bien formulé Isabelle. La mythologie est violente, et ce, de multiples façons. Et elle est le reflet de nos sociétés passées et encore actuelles. Effectivement, une réécriture du point de vue féminin l’expose davantage, habitués que nous sommes à la voir, la lire, voire la subir. En inversant le point de vue, s’opère une dénonciation de cet état de fait et un refus qu’elle continue à s’exercer.

Colette : Le fait que, là, les violences sont racontées du point de vue des femmes, change en effet sûrement complètement mon ressenti. Il n’y a plus de mise à distance, je suis dans leur corps et ce qu’elles subissent me bouleverse alors que “d’habitude” en effet il y a une sorte de légèreté dans la manière dont les crimes, les viols, les tortures sont énumérés sans être véritablement racontés… C’est assez fort quand on y pense… 

Isabelle : Je pense qu’on ne réalise pas à quel point tout notre patrimoine d’histoires (mythologie mais contes aussi) est traversé de choses très violentes que nous ne voyons plus car nous y sommes habitués et parce que ça s’insère dans un univers un peu déconnecté de la réalité. Mais tout de même ça infuse nos imaginaires… donc quelque part je trouve bienvenu de nous faire prendre conscience de ça.

Colette : Et de ne plus relativiser… 

Isabelle : Je pense que nous sommes heurtées par la même chose mais que la différence, c’est que, pour ma part, je suis convaincue que c’est quelque chose qui était déjà dans les textes sans qu’on en ait conscience.

Colette : Oui j’en suis convaincue, combien de fois j’ai hésité à raconter à mes élèves tel ou tel épisode parce que je les trouvais d’une violence folle et qu’à des élèves de 11 ans je n’avais pas du tout envie d’expliquer ce qu’était un viol par exemple parce que Zeus ne se reproduisait que comme ça !

« – Poséidon n’est pas encore arrivé ? se contente-t-elle de lui répondre.
– Non… tu l’aurais repéré à l’odeur… et puis, tu le connais, mon frère aime soigner ses entrées. Il arrivera à la dernière seconde, nimbé de lumière et tout le tralala. On aura déjà de la chance s’il ne se fait pas précéder de ses tritons soufflant dans leurs conques…
– Des tritons ? En pleine forêt ? sourit Athéna.
– Oui, certes, reconnaît Héra, pas les tritons, mais pour le reste, tu vas voir…
Comme pour donner raison à sa sœur, Poséidon franchit le cercle de verdure au moment précis où la lumière perce entre les branchages. Les rayons de l’aube tombent autour de lui comme mille lances et les oiseaux tous ensembles se mettent à pépier. »

Isabelle : Malgré tout, j’avoue que j’ai souvent ri, je me demande en vous écoutant si je suis la seule ?

Liraloin : J’ai souris en coin plus d’une fois surtout lors de certaines scènes où Marine Carteron profite bien de la situation pour faire passer certains hommes pour des crétins.

Linda : Après avoir lu ta critique sur le roman je m’attendais vraiment à quelque chose de plus drôle et léger mais en dehors d’un ou deux passages qui m’ont fait sourire, je n’ai pas vraiment trouvé matière à rire.

Colette : Comme Linda, je n’ai pas beaucoup ri. J’ai trouvé ce roman sans espoir aucun… Alors que dans la mythologie, ce que l’on apprécie en général c’est l’incroyable magie qui caractérise les dieux et les déesses – et qui sans doute nous fait oublier leur ignominie. Ici ne reste plus que l’ignominie. 

Linda : C’est vrai que pour le moment, il y a bien peu d’espoir !

Isabelle : J’ai ri justement de l’outrance des répliques divines qui tournent en dérision les atours des autres dieux et semblent considérer ce qui se passe sur terre comme un théâtre accessoire. Et je n’ai pas trouvé qu’il y avait peu d’espoir, il y a de l’amour, non ?

Colette : justement je pensais que les divinités avaient un peu plus de considération pour les humains. Ici en effet que nenni ! Les hommes et les femmes sont de vulgaires jouets ! Ils sont l’objet de mesquineries divines contre lesquelles ils ne peuvent absolument rien.  

Liraloin : Oui tout à fait, l’amour y est bien présent qu’il soit d’ordre filial ou amoureux. Je pense au lien que Pallas entretient avec Athéna par exemple, c’est puissant !

Linda : Oui il y a de l’amour ! Mais à quel prix ? Les sacrifices sont énormes pour que Hésione puisse vivre de son amour…

Colette : Et va-t-elle vivre son amour finalement ? Je n’y crois pas une minute ! La fin est très ambigüe non ?

Linda : Oui absolument. 

Isabelle : Les humains ont peu de latitude parce qu’ils sont soumis aux desseins des dieux, on voit que se joue quelque chose de plus grand et Hésione le voit aussi. Les déesses n’ont pas tant de marges que ça non plus. Mais humaines et déesses se démènent pour essayer d’orienter le cours des choses, c’est précisément cela qui met le récit sous tension et qui me donne envie de lire la suite.

Linda : Probablement… Je lirai la suite également, j’ai hâte de voir ce que l’auteure a encore à dire. Mais c’est plus l’aspect politique qui m’intéresse avec les enjeux que cela soulève.

Isabelle : Qu’est-ce que tu entends par l’aspect politique, par curiosité ?

Linda : Je pense que ça rejoint ce que tu disais plus haut, à savoir que les humains sont les marionnettes des dieux qui dirigent plus ou moins leurs actions. C’est cet aspect de l’histoire qui m’intéresse, voir comment l’auteure va choisir de diriger les querelles entre les dieux pour dessiner l’avenir des humains et de Troie. Alors bien sûr on connaît l’histoire d’Hélène et du Cheval de Troie mais ce sont les tenants et aboutissants de l’histoire qui m’intéressent vraiment. Comment Marine Carteron va-t-elle conduire son récit ?

Isabelle : Justement, comment caractériseriez-vous l’écriture ?

Liraloin : Une écriture forte et ancrée ! 

Linda : Comme je l’ai dit plus haut, Je trouve que l’écriture donne une forme lyrique au récit, presque poétique, chantante.

« Éclairée par la lune, la grande plaine d’Ilion semble couverte d’argent. Dans la lumière laiteuse, les profonds fossés creusés par les hommes autour de la ville sont emplis de ténèbres d’où des piques acérées émergent comme des canines.
Au-dessus de ces bouches sombres prêtes à dévorer les pattes des chevaux, les murailles se dressent ; surhumaines, étincelantes. »

Colette : J’ai apprécié le mélange des points de vue, des registres voire des genres. On oscille régulièrement entre poésie et narration, entre épopée et journal intime. C’est dans l’écriture que pour moi réside toute l’originalité de ce texte, dans ses jeux stylistiques, dans ces va-et-vient maîtrisés entre l’ancien et le moderne, là on touche à un texte qui montre sa littérarité.

​​Isabelle : J’ai été suprise par le style très vif et contemporain avec l’usage du présent et répliques qui claquent dans les premières pages. Mais cela donne un rythme et puis c’est le style de Marine Carteron. Mais vous avez raison, il y a un registre plus lyrique qui donne des respirations, de jolies descriptions aussi. Cela m’a agréablement prise de court.

Blandine: Il y a beaucoup de rythme dans l’écriture, elle est très vive et visuelle, avec des pointes sarcastiques.

Colette : Nous n’avons pas parlé précisément des personnages et notamment de celui d’Hésione qui semble être le personnage principal. Il me semble que c’est un choix intéressant, qui interroge : pourquoi elle ? C’est un personnage de la mythologie que je ne connaissais absolument pas (et dont je ne vois pas le lien avec la guerre de Troie pour l’instant ! Eclairez-moi !)

Liraloin : Houla, le lien Hésione – Guerre de Troie, ça devient trop compliqué pour moi ! Hésione est une future prêtresse, lien entre les dieux et les hommes. Pour moi, elle a cette puissance, cette légitimité que les autres femmes n’ont pas, elle doit être héroïne !

Colette : Je ne parle pas forcément de référence culturelle mais juste de choix narratifs : pourquoi cette princesse là comme héroïne, au delà du fait qu’elle est désignée comme la gardienne de Pallas qui donne quand même son titre au roman ?

Isabelle : Très bonne question ! Hésione, fille de la prêtresse d’Athéna dans ce qui deviendra la ville de Troie, donne une perspective humaine au récit. Ce qui est intéressant, c’est qu’elle ne se résigne pas face aux manigances divines. Elle a un destin tout tracé pour elle qui ne lui convient pas, ses marges sont évidemment minimes mais j’ai dans l’idée qu’elle ne va pas se laisser faire. J’ai vérifié, c’est un personnage qui existait bien dans les textes grecs. On ne voit pas tout de suite les liens avec la guerre de Troie, c’est l’un des points intrigants ! Je dirais (ne pas lire si vous n’avez pas terminé le roman) qu’il se profile que la guerre de Troie est en fait au cœur d’un conflit entre Athéna et Zeus. Hésione se retrouve impliquée car c’est elle qui prend la suite de sa mère pour veiller sur Pallas en attendant qu’Athéna trouve un moyen de faire sortir cette dernière de Troie. Par ailleurs, elle est au cœur d’un épisode mythologique qui oppose Céto et Hercule et qui a à voir avec le conflit divin dont je parlais (là encore, c’est dans les textes). On voit le lien avec la guerre de Troie chez Homère à la fin, lorsque le frère d’Hésione, Podarcés, prend une nouvelle fonction et un nouveau nom !

Colette : Merci pour ces précisions Isabelle ! Elle a donc du potentiel notre Hésione ! Elle est au cœur de plusieurs trajectoires majeures qui dessinent l’épaisseur de cet épisode mythologique. 

Isabelle : J’avoue que je suis assez bluffée que l’autrice soit allée débusquer des épisodes aussi peu connus pour nourrir son intrigue.

Colette : C’est aussi ce qui m’a le plus impressionnée ! J’ai lu attentivement les annexes ! Ce qui est rare dans mes lectures plaisir !

Linda : Isabelle a tout dit. J’allais évoquer le lien d’Hésione avec Héraclès et celui avec  Podarcés donc je n’ai rien à ajouter de plus. Je suis aussi très impressionnée par la mise en avant d’un épisode moins connu porté par un personnage qui ne l’est pas beaucoup plus pour construire et nourrir un récit qui ne perd rien en tragédie et en suspens. Comme Colette, la lecture des annexes a retenu mon attention bien plus que d’habitude, j’ai trouvé vraiment intéressant que l’auteure explique les choix qu’elle a fait.

Isabelle : Pensez-vous qu’il soit nécessaire de connaître la mythologie grecque pour apprécier ce roman ?

Blandine: Nécessaire non, mais c’est un plus incontestable. Pour apprécier les clins d’œil et références, mais aussi les inversions de perspectives.

Liraloin : Oui, c’est peut-être un plus et encore… moi qui ne suis pas une spécialiste, cela ne m’a pas gênée. En effet, ici nous sommes sur de la fiction pure et dure et l’autrice a le droit de prendre des « libertés » même si elle se base sur des chants. Au contraire, je me suis échappée de ces connaissances que je ne possède afin de m’imprégner des relations entre les personnages, de leurs complots machiavéliques…

Linda : Ce n’est pas nécessaire de connaître mais ça peut aider. J’avoue avoir souvent mené des recherches en parallèle de ma lecture pour me rafraîchir la mémoire sur un personnage ou un événement…

Colette : Quelques références aident sans aucun doute à ne pas se sentir perdu dans le dédale des personnages qui peuplent ce récit ! Par exemple pour comprendre la partie du récit dédié à la création du monde –  la partie qui est imprimée en blanc sur fond noir –  avoir quelques connaissances permet quand même d’expliciter ce passage particulièrement poétique et donc elliptique.

Isabelle : C’est un autre aspect que j’ai trouvé réussi. Il me semble que les incollables de la mythologie pourront prendre plaisir à décrypter les multiples clins d’œil et découvriront peut-être même des séquences moins célèbres et auront envie de faire des recherches comme Linda (à la maison, nous connaissons assez bien les mythes mais j’ignorais qui était Pallas par exemple et je ne voyais plus que vaguement ce qu’était devenue Céto). Mais il me semble qu’on peut lire sans problème le roman sans connaissance préalable (l’arbre généalogique au début est bien utile pour s’y retrouver !). 

Au début de cet échange, Blandine disait qu’on a tendance à lire la mythologie grecque au prisme des questionnements contemporains. Avez-vous perçu une résonance actuelle ?

Liraloin :  Tout à fait ! le côté féministe y est très présent. D’ailleurs que Madame Carteron en soit remerciée car il ne doit pas être évident de se détacher de cette violence masculine qui caractérise ces textes antiques.

Colette : Clairement, le choix de raconter l’avènement de la guerre de Troie à travers le regard exclusif de femmes et de déesses est caractéristique de questionnements contemporains ! Ici tout est montré à travers un “female gaze” pour reprendre un concept cinématographique propre à notre époque. 

Blandine: Cette (re)lecture ne s’effectue pas seulement avec la mythologie, c’est un mouvement de fond que l’on peut observer dans différents genres littéraires, mais principalement historiques, en mettant en avant des parcours de femmes inspirantes, créant des modèles, et parfois en leur prêtant des envies, émotions, possibles, préoccupations qui n’étaient pas les leurs (encore).

Linda : Je rejoins ce que les filles ont dit. L’écriture qui s’axe sur le regard des femmes plutôt que sur celui des hommes est clairement un mouvement contemporain. C’est d’ailleurs parfois trop évident et gênant car pas toujours réussi. Ici c’est parfaitement maîtrisé et donne un nouveau regard sur des évènements connus en mettant en avant des thèmes forts qui sont au cœur de notre société en mouvement sur la place accordée aux femmes.

Isabelle : À qui auriez-vous envie (ou pas !) de faire lire ce roman ?

Liraloin : Je pense que ce roman parle aux jeunes adolescent(e)s en recherche de sensations fortes (ça les changerait de Captive et compagnie où l’écriture laisse à désirer !!). Il n’est pas évident à proposer mais si on insiste sur le côté féministe je crois qu’il peut trouver son public.

Colette : D’habitude les fans de mythologie que je côtoie sont des enfants ou des pré-ados. A eux, à elles je ne conseillerai pas Pallas mais à des ados lecteurs et lectrices averti.e.s là oui !

Linda : Je l’ai déjà fait lire à mon fils ainé et je l’ai recommandé à mes filles. Je pense que certaines de mes amies lectrices devraient également apprécier.

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Et vous ? Avez-vous lu et aimé Pallas ?

La mythologie antique dans le monde

La mythologie est l’ensemble de récits fabuleux unifiant un peuple autour de son histoire, de ses croyances, légendes et êtres au destin extraordinaire.

Elle raconte le monde, de sa naissance à ses phénomènes les plus mystérieux ou terrifiants.

Liant les Hommes à la Nature, elle apporte des explications, des raisons, des clés de compréhensions à ce que l’on ne saisit pas, phénomènes naturels comme comportements humains, par le biais d’aventures de personnages hors normes.

Parce que la Mythologie est un vaste sujet, aussi foisonnant que fascinant, parce que souvent nous vient d’abord à l’esprit la gréco-romaine, nous avons choisi de scinder notre Sélection Thématique pour vous parler de la Mythologie dans toute sa diversité.

Notre premier billet concentrait des références sur la mythologie gréco-romaine, celle-ci nous emmène partout dans le monde.

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Ces deux ouvrages nous emmènent à la rencontre de différentes mythologies pour nous raconter la Naissance et les premiers Temps du Monde comme ceux des Hommes: Grèce, Japon, Dogon, Tibet, Chine, Rome, Inde. Subdivisés en récits plus ou moins connus, ils sont enrichis par des encarts précisant vocabulaire, rôles des personnages, lieux ou coutumes, liens avec d’autres mythologies ou textes ultérieurs.

Deux ouvrages riches et complets pour découvrir ou redécouvrir les Mythologies.

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Dans les Temps Anciens, le Mal voulut s’emparer du monde par l’entremise de six Dieux Mauvais.
Chacun fut défait par six Dieux Gentils dotés d’armes extraordinaires.
Vaincu, le Mal fut emporté et scellé dans le désert rouge de la planète Mars.
Jusqu’à aujourd’hui. La venue d’une mission spatiale japonaise a malheureusement libéré le Mal qui se répand à nouveau sur Terre sous l’apparence de ces six Dieux, en investissant le corps de six hommes.
Les descendants des Six Héros, ignorant tout de leur condition, découvrent tour à tour leur destin. Tous sont accompagnés de leur aïeul revenu sous la forme d’un esprit de petite taille aux traits ronds et enfantins, un brin comiques.

Chacun des six premiers tomes de la série nous présente donc tour à tour ces six descendants, avant de les voir découvrir Gaïa et le Chaos et de s’allier pour combattre le Mal. Ainsi fait-on connaissance avec Yuko descendante de Raijin (Japon); de Parvâti avec Durga (Inde); Amir avec Horus (Egypte); Abigapil avec Freya (Scandinavie); Miguel avec le Quetzalcóatl (Mexique) et Néo avec Heraclès (Grèce).

La série est dynamique et très expressive avec un dessin japonisant, un atout pour les jeunes lecteurs. Son intrigue est pleine de rebondissements, de références et d’humour et permet une première approche de la mythologie mondiale. Le premier cycle comprend 10 tomes et un nouveau vient de s’ouvrir.

L’avis de Blandine sur les 10 premiers tomes ICI.

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MYTHOLOGIE EGYPTIENNE

Chez Isabelle, la mythologie égyptienne est particulièrement prisée : pour sa poésie, mais aussi pour la beauté pharaonique des pages qu’inspire aux auteur.ice.s l’esthétique de cette époque. Format imposant, couleurs lumineuses, illustrations majestueuses : La déesse indomptable a quelque chose de princier, de divin qui attire le regard comme une parure antique. Le récit reprend une légende égyptienne ancestrale : suite à une violente querelle avec le dieu Soleil Rê, sa fille Bastet est furieuse. Qu’à cela ne tienne, la déesse chatte se transforme en lionne et s’exile, laissant Rê désemparé. Celui-ci compte sur l’art oratoire et la force de persuasion de Thot, le dieu savant, qui semble avoir mille et une histoires dans son sac. Viendra-t-il à bout du courroux de la déesse indomptable ? L’histoire raconte l’amertume de la colère, la douceur de la réconciliation et la valeur de l’entraide – et ce ne sont pas toujours ceux qu’on pense qui ont besoin de secours !

La déesse indomptable, de Viviane Koenig et Marie Caillou. La Martinière Jeunesse, 2019.

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Un autre livre chouchou d’Isabelle et de ses moussaillons pour voyager en Egypte est l’incontournable Egyptomania : un album précieux, orné à chaque page de somptueux motifs égyptiens aux couleurs dorées et éclatantes, que l’on parcourt en retenant son souffle, avec l’impression de pénétrer dans quelque pyramide sacrée… L’album brosse une fresque de l’Égypte ancienne : son histoire, sa géographie et son économie façonnées par le Nil, son mode de vie, ses fameuses pyramides et, bien sûr, sa mythologie. La lecture est, là encore, sublimée par les splendides illustrations. Les autrices font un usage très créatif de rabats et de parties mobiles qui semblent par exemple donner vie aux saisons qui se succèdent le long du Nil, ou nous donner l’impression d’entrer pas à pas dans un temple, une pyramide, un sarcophage… Un régal pour les yeux et l’esprit, accessible de 7 à 77 ans !

Egyptomania, d’Emma Giuliani et Carole Saturno, Les Grandes Personnes, 2016.

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Les Secrets des Dieux Egyptiens. Suzon LACROIX, Alea LEFEVRE et Diana CALLICO. Editions Le Héron d’Argent, 2021

Les Editions Le Héron d’Argent publient des ouvrages aussi magnifiques et soignés, qu’instructifs et richement documentés. Dans celui-ci, le panthéon égyptien nous est expliqué: les liens entre chaque Dieu, avec la Nature et envers les Hommes dans tous les aspects de leur vie: religion, politique, écriture, Arts, la guerre, la mesure du Temps…

Fascinant!

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MYTHOLOGIE JAPONAISE

Chez Colette, on est adepte des créatures japonaises les plus fantasmagoriques : des Yokaîs aux Pokemons, on ne cesse depuis des années de tenter de les apprivoiser. Notre livre préféré pour apprendre à les connaître est le magnifique A l’intérieur des Yokaï de Shigeru Misuki. Il se présente comme un documentaire qui donne à voir le fonctionnement interne de chaque créature ! C’est une merveille esthétique mais aussi documentaire qui permet d’appréhender une culture très différente de la culture européenne.

A l’intérieur des Yokaï, Shigeru Mizuki, Cornélius, 2018.

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MYTHOLOGIE NORDIQUE

Pour sa première bande-dessinée consacrée à la famille Vieillepierre, le talentueux Joe Todd-Stanton puise son inspiration dans une mythologie nordique dont on découvre tout le charme. L’Islande, terre de forêts et de glaces, de cavernes et de falaises offre un décor envoûtant aux aventures d’Arthur. Il s’agit-là d’une véritable épopée, avec ce qu’il faut d’épreuves, de territoires à explorer, d’alliances à créer et de monstres à terrasser. Tout cela est superbement illustré, avec de ravissantes couleurs chaudes et une multitude de petits détails à savourer au fil des lectures. Un tome qui se suffit parfaitement à lui-même, mais dont on peut avec profit découvrir les suivants qui explorent d’autres contrées mythologiques…

Arthur et la Corde d’or, de Joe Todd-Stanton, Sarbacane, 2019.

L’avis d’Isabelle

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Astra Saga livre vraiment un hommage inattendu à la mythologie nordique puisque ces références sont importées dans un space opera aux accents steampunk. Le désastre du Ragnarök a beau avoir marqué profondément le paysage galactique, les espèces survivantes à cette extermination réciproque des Ases et des géants Jötun semblent avoir la mémoire bien courte. L’empire qui a prospéré sur le champ de mines est menacé de l’intérieur par une rébellion et, de l’extérieur, par un Ase rescapé du Ragnarök. La flotte impériale va avoir fort à faire pour maintenir l’ordre et la cohésion des provinces… Ce premier tome pose les bases d’une intrigue ample, mais d’autant plus intéressante que plusieurs des camps semblent traversés par des clivages internes. Les illustrations sont vraiment remarquable : profusion de détails à la précision quasi-photographique, clarté et dynamisme du trait, couleurs splendides. Très original !

Astra Saga, tome 1 : L’or des Dieux, de Philippe Ogaki. Delcourt, 2021.

L’avis d’Isabelle

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MYTHOLOGIE INDIENNE

Le Ramayana. Pascal FAULIOT. Casterman, 2015

Le Ramayana fait le récit de l’épopée extraordinaire de Rama, Prince de l’Inde. Courageux, Compatissant et respectueux du Dharma, Rama est un homme parfait, et son épouse, Sita, ne l’est pas moins. Dès lors, comment échapper à la cupidité et la convoitise des Hommes et des Démons?

Figure majeure de l’hindouisme jusqu’à être l’incarnation de Vishnou (le Dieu supérieur préservateur de l’univers), Rama fait l’objet d’un véritable culte et plusieurs lieux de pèlerinages lui sont consacrés. Ce texte de Pascal Fauliot est une condensation de deux versions majeures et a fait l’objet d’une adaptation pour être plus accessible aux lecteurs d’aujourd’hui.

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BONUS : DES ROMANS NOURRIS PAR LES MYTHES

En bonus, deux romans (étrangement tous les deux ancrés dans un monde de… lapins) qui nous parlent de la genèse et des fonctions remplies par les mythes. Comment occupait-on jadis les longues soirées d’hiver ? En racontant des histoires au coin du feu, bien sûr ! Il y a très longtemps, il était même fréquent que certains en fassent leur métier et deviennent « bardes » qui collectaient les anecdotes et devaient une mémoire vivante de la communauté. Certaines histoires étaient répétées si souvent qu’elles finissaient composer un univers de références partagées…

Dans la société médiévale imaginée par Kieran Larwood, la légende de Podkin le brave fait incontestablement partie de ce patrimoine. Le récit épique qu’en fait un vieux barde très informé nous raconte la façon brutale dont une guerre civile les a tirés, lui et ses frère et sœur, de leur enfance insouciante dans le clan de leur père, arrachés à leurs parents et poussés à la fuite. Rencontres et péripéties s’enchaînent avec beaucoup de rythme, faisant de cette épopée une expérience initiatique qui permet à l’insouciant Podkin de trouver le courage de résister… La morale de l’histoire, puisque fables et légendes servent aussi à éduquer les enfants suspendus aux lèvres du barde, suggère ainsi à la fois que les personnes a priori les moins héroïques peuvent déployer des ressources insoupçonnées et que c’est en réalité l’union qui fait la force… Une introduction géniale à l’heroic Fantasy, accessible aux plus jeunes !

La légende de Podkin le Brave, Kieran Larwood, 3 tomes parus chez Gallimard Jeunesse

L’avis d’Isabelle sur les tomes 1, 2 et 3

Les lecteur.ice.s un peu plus grand.e.s pourront se plonger avec délice dans Watership Down, un classique anglais magnifique réédité en français par Monsieur Toussaint Louverture. Une extraordinaire intrigue à rebondissements qui se noue à partir de l’exil forcé d’une poignée de lapins suite à une inquiétante prophétie. Le périple vers les collines de Watership Down est semé d’embuches face auxquelles les petits héros devront rester unis et clairvoyants. Ils seront heureusement inspirés et réconfortés, dans l’adversité, par toute une collection de mythes fondateurs. Les moussaillons d’Isabelle ont adoré les aventures du légendaire lièvre Shraavilshâ. Mais surtout, ces lapins qui s’efforcent de « faire société » seront un jour eux-mêmes au coeur de mythes… Un roman immersif qui fait rire, vibrer et trembler. Et qui multiplie les clins d’oeil aux mythes antiques, de Cassandre au cheval de Troie, en passant par l’enlèvement des Sabines.

Watership Down, de Richard Adams. Monsieur Toussaint Louverture, 2020.

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N’hésitez pas à aller voir du coté des sélections de l’association Arrête ton char qui a initié en 2020 un prix Littérature Jeunesse et Antiquité. Cette association a créé le plus vaste site francophone de ressources pour les Langues & Cultures de l’antiquité : une mine d’or !

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Découvrir tous les livres qui abordent la mythologie est aussi passionnant que fascinant! Il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges, sans qu’on puisse se lasser! Et vous, comment aimez-vous lire la Mythologie?

Mythologie antique : la gréco-romaine

La Mythologie est l’ensemble de récits fabuleux unifiant un peuple autour de son histoire, de ses croyances, légendes et êtres au destin extraordinaire.

Elle raconte le monde, de sa naissance à ses phénomènes les plus mystérieux ou terrifiants. Liant les Hommes à la Nature, elle apporte des explications, des raisons, des clés de compréhensions à ce que l’on ne saisit pas, phénomènes naturels comme comportements humains, et véhiculent valeurs et héritages par le biais d’aventures de personnages hors normes.

Parce que la Mythologie est un vaste sujet, aussi foisonnant que fascinant, parce que souvent nous vient d’abord à l’esprit la gréco-romaine, nous avons choisi de scinder notre sélection thématique pour vous parler de la Mythologie dans toute sa diversité.

Ce premier billet concentre des références sur la mythologie gréco-romaine, la suivante nous emmènera dans le reste du monde.

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Ulysse. Patricia CRETE et Pierre BARON. Bruno WENNAGEL et Matthieu FERRET. Quelle Histoire, 2014

Un album souple et de petit format pour découvrir au gré de 15 tableaux qui était Ulysse, de sa vie sur Ithaque, à la Guerre de Troie jusqu’à l’Odyssée de son retour vers son île et les retrouvailles avec son épouse Pénélope. Elle prolonge par une carte, quelques personnages importants d’alors, des petits jeux et un quiz.

Un album parfait pour le découvrir et donner envie d’en savoir plus.

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Cette collection, issue de la collaboration entre Little Io et l’excellente maison d’éditions Palette, propose de redécouvrir des mythes par le biais de l’Art, et plus précisément de peintures. Il nous est d’abord conté d’une manière très détaillée et illustré par plusieurs tableaux de différentes époques. Ils nous sont ensuite expliqués dans une deuxième partie. Ce faisant, c’est aussi un portrait de chaque époque qui nous est transmise: par la technique, la représentation des personnages, les couleurs utilisées, les points de vue et perspectives adoptés, les croyances et valeurs. Les albums se ferment sur une chronologie et une page de questions pour permettre à l’enfant de s’exprimer suite à cette lecture et ces découvertes.

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Chaque petit roman de cette collection permet de découvrir un épisode mythique. Le récit est chapitré et encore largement illustré pour accompagner la lecture des mots. Selon le niveau de lecture, un mini-dico et des jeux referment, ou pas, le livre.

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Sur l’Olympe, les Dieux s’ennuient et leur vie est devenue bien monotone depuis que les Hommes semblent les avoir oubliés. Déconnectés, ils ne sont plus du tout au fait des nouvelles réalités et coutumes en vogue. Ils décident donc de descendre « discrètement » et « incognito » sur Terre pour rattraper leurs siècles de retard et la réalité des Hommes d’aujourd’hui.

Fanny Gordon (alias Véronique Delamarre Bellégo et Pascale Perrier) livrent ici une série pétillante et pleine d’humour, qui allie mythologie et préoccupations actuelles et / ou adolescentes : réseaux sociaux, amour, écologie, amitié, protection des animaux…

L’avis de Blandine sur le tome 2 (avec Poséidon ) – La série en compte 4 pour le moment.

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De l’autre côté du mytheAriádnê. Flora BOUKRI. Gulf Stream Editeur, 2020

Avec ce roman (premier d’une série de trois titres pour le moment), Flora Boukri nous propose de changer notre perspective, d’aller « de l’autre côté du mythe » pour en découvrir toutes les facettes et connaitre tous les points de vue, notamment celui des personnages féminins. Le mythe nous apparaît ainsi dans toutes ses nuances et tous ses possibles. Le roman est scindé en trois « chants », à la manière du théâtre grec antique et entrecoupés d’intermèdes laissant la parole aux Dieux. Elle a également choisi de conserver les noms des personnages dans leur écriture grecque.

Nous voici donc révélée une autre version de l’histoire d’Ariane, fille du roi Minos de Crète, de Thésée, fils d’Egée, et du Minotaure en son Labyrinthe.

L’avis de Blandine ICI.

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Télémaque – Tome 1. Kid TOUSSAINT et Kenny RUIZ. Editions Dupuis, mars 2018

Cette série (de 4 tomes pour le moment) nous invite à découvrir L’Odyssée du point de vue de Télémaque, fils d’Ulysse, qui part à la recherche de son père avec trois compagnons. Bien que maladroit et un peu prétentieux, sa quête nous permet de découvrir les lieux où s’est rendu Ulysse, de rencontrer ceux qu’il a vus, et de nous dévoiler aussi plusieurs de ses traits de caractère.
Les personnages féminins nous en disent long sur leur condition et les rôles auxquels les femmes étaient alors réduites et cantonnées.

Le dessin est dynamique et ne manque pas d’humour et références, comme le scénario!

L’avis de Blandine ICI.

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Les petits Mythos. Philippe LARBIER et Christophe CAZENOVE. Éditions Bamboo

Les Petits Mythos est une série de 12 tomes (pour le moment + une BD documentaire) qui met en scène des caricatures de Dieux, Déesses, Héros et Héroïnes de la mythologie grecque dans des gags de une ou deux planches au trait enfantin mais avec plusieurs degrés de lectures. Certains ont une chute attendue, d’autres sont hilarantes. Chaque tome comprend des pages bonus plus « sérieuses » qui viennent enrichir les gags.

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Les mythes grecs. Editions Usborne, 2017

Cet album documentaire nous permet de découvrir les mythes (dont quatre en détails) et Dieux de l’Antiquité grecque par le biais de portraits, anecdotes et objets d’Art (peintures, sculptures, poteries…) issus de l’Antiquité à nos jours. La présentation est dynamique, variée et riche.

L’avis de Blandine LA.

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Un petit dessin pour devenir une légende en mythologie. Sandrine CAMPESE. Le Robert, novembre 2021

Par le procédé de la mnémographie (mémorisation par l’image), Sandrine Campese nous invite à (re)découvrir la mythologie grecque avec plusieurs de ses origines, Dieux/Déesses, Héros/Héroïnes, Lieux et Créatures. Chacun est brièvement présenté et enrichi de trois informations différentes (l’équivalent roman, une anecdote, une explication, un attribut particulier, ou de l’étymologie…) L’idée est aussi ludique qu’originale.

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L’Odyssée illustrée. Homère. Usborne – 2017

Dans ce volume à la couverture mousse et au marque-page ruban, c’est toute l’épopée du retour d’Ulysse vers son île Ithaque à l’issue de la Guerre de Troie qui nous est contée. Le récit est chapitré et agrémenté de très belles illustrations qui permettent de se représenter les personnages, évènements ou métaphores. Le livre se termine par une carte qui reprend toutes les étapes du périple, ainsi que par la présentation succincte des différents personnages : humains, dieux, êtres mythiques, Morts…

L’avis de Blandine ICI.

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La bibliographie de Richard Normandon, enseignant de français et de latin, est centrée sur la mythologie grecque. Il a notamment écrit deux séries publiées chez Gallimard Jeunesse : La conspiration des Dieux (4 tomes) et Les enquêtes d’Hermès (4 tomes). Si les caractéristiques des figures de Héros, Dieux et Demi-Dieux sont respectées, les trames d’enquêtes apportent dynamisme et suspense au contexte antique. Et pour ne rien gâcher, les personnages ne manque pas d’humour !

Les enquêtes d’Hermès, tome 1 : Le mystère de Dédale, Richard Normandon, 2016.

L’avis de Lucie sur ce premier tome.

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Série en 6 tomes de Lucy Coats, Beasts Of Olympus a pour héros Pandémonius, fils de Pan (le dieu des bergers) et d’une humaine. Il adore les animaux et a le pouvoir de parler avec eux. Un jour, son père décide de l’emmener sur le mont Olympe, pour qu’il débarrasse les étables divines de leur puanteur monstrueuse et soigne les bêtes légendaires des dieux grecs.

Beats Of Olympus, tome 1 : Un amour de monstre, Lucy Coats, Hachette Jeunesse, 2017.

Le premier tome de cette série nous avait été présentée par Antoine dans sa lecture d’enfant.

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Colette adore proposer les magnifiques albums grand format d’Yvan Pommaux consacrés à la mythologie. Deux d’entre eux ont sa préférence : Ulysse aux milles ruses et Orphée et la morsure du serpent. Le premier raconte de manière assez fidèle le récit d’Ulysse de retour de Troie, récit fondateur du récit d’aventure. Et le deuxième narre la fabuleuse histoire d’amour et de mort du poète Orphée et de sa jeune épouse Eurydice, mythe fondateur de la poésie lyrique. Les illustrations d’Yvan Pommaux qui jalonnent le texte permettent à ces récits de rencontrer les jeunes lecteurs et lectrices dès 6-7 ans jusqu’à l’adolescence. Un bonheur en lecture à haute voix, pour, à la suite d’Homère, devenir à son tour un aède.

Ulysse aux mille ruses, Yvan Pommaux, Ecole des loisirs, 2011.
Orphée et la morsure du serpent, Yvan Pommaux, Ecole des loisirs, 2009.

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Du côté des romans, sur les étagères de Colette, on trouve Moi, le Minotaure de Sylvie Baussier dans la collection de Scrineo Mythologies. L’autrice y utilise une technique narrative passionnante : elle choisit pour narrateur le monstre qui a effrayé tant et tant de lecteurs et de lectrices des siècles durant. En inversant ainsi le regard traditionnel qui est porté sur ce personnage terrible, elle nous invite à parcourir de nouvelles mythologies.

Moi, le Minotaure, Sylvie Baussier, Scrineo Mythologie, 2020.

L’avis de Colette.

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Chez Isabelle aussi, on raffole de mythologies. Alors s’il faut sélectionner, on ira vers le très, très beau. Les albums d’Emma Giuliani et de Carole Saturno sont de vrais joyaux. Majestueux et élégant, Grecomania exerce une attraction magnétique. Le voyage temporel est porté par le texte et le charme des illustrations qui rendent un hommage moderne à l’univers esthétique de la Grèce ancienne… Outre une présentation des protagonistes de l’Olympe, de l’Iliade et de l’Odyssée, on y trouve des contenus extrêmement complets sur l’histoire et la société grecque. Les deux autrices font un usage intelligent et créatif des frises chronologiques, cartes, rabats dépliants et éléments pop-up. Tout cela contribue à organiser, animer et égayer la lecture. Un vrai show ! 

Grecomania, d’Emma Giuliani et Carole Saturno. Les Grandes Personnes, 2016.

L’avis d’Isabelle

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Si malgré toutes ces suggestions, vous persistez à trouver les mythes grecs touffus, si l’arbre généalogique des occupants de l’Olympe vous semble toujours singulièrement emmêlé, si vous avez encore du mal à vous y retrouver dans les intrigues à tiroir qui ponctuent la guerre de Troie ou les idylles de Zeus, Le fil d’Ariane est fait pour vous ! L’idée de l’auteur-illustrateur polonais Jan Bajtlik est géniale : restituer l’essentiel des mythes grecs sous forme de fabuleux labyrinthes, illustrés et légendés, permettant de suivre pas à pas la création du monde et de l’Olympe, les douze travaux d’Hercule ou encore les péripéties de l’Iliade et de l’Odyssée. Ainsi présenté, ce n’est pas sorcier et c’est même très amusant de chercher son chemin dans ces enchevêtrements prodigieux !  

Le fil d’Ariane, de Jan Bajtlik, La Joie de Lire, 2019.

L’avis d’Isabelle

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Et pour tout connaître de la mythologie grecque et des récits homériques, la référence incontournable restent les merveilleux feuilletons de Murielle Szac. Agrémentés de jolies illustrations stylisées, ils se dévorent ou, mieux, se prêtent idéalement à une lecture à voix haute, permettant de renouer avec la tradition orale de transmission des mythes. On redécouvre ainsi ces récit et leurs rebondissements. C’est tragique, c’est captivant, tour à tour trash et émouvant. En bref, addictif comme nos séries d’aujourd’hui !

La mythologie grecque en cent épisodes, par Murielle Szac chez Bayard Jeunesse. Tomes disponibles : Le feuilleton d’Ulysse (2015), Le feuilleton de Thésée (2011), Le feuilleton d’Hermès (2006) et Le feuilleton d’Artemis (2019).

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En bonus, n’hésitez pas à aller voir du coté des sélections de l’association Arrête ton char qui a initié en 2020 un prix Littérature Jeunesse et Antiquité. Cette association a créé le plus vaste site francophone de ressources pour les Langues & Cultures de l’antiquité : une mine d’or !

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Découvrir tous les livres qui abordent la mythologie est aussi passionnant que fascinant. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges, sans qu’on puisse se lasser ! Et vous, comment aimez-vous lire la Mythologie ?

Nos coups de cœur du mois d’octobre.

Ca y est, l’automne est là. La déprime hivernale nous guette, le coronavirus avance toujours masqué, l’actualité est chaque jour plus violente… Mais dehors, les arbres se sont parés d’une lumière très particulière, les enfants ont hâte d’enfiler leurs bottes de pluies pour glaner ici ou là les seuls vrais trésors qui vaillent la peine qu’on lutte contre la morosité ambiante : bogues de châtaignes, petit caillou irisé, feuilles mortes écarlates et complicité retrouvée avec les gens qu’on aime.

Et si, cerise sur le gâteau, on partageait aussi des lectures réconfortantes, réjouissantes, enthousiasmantes ? Calé.e.s sous un plaid généreux, tête contre tête, place à nos coups de cœur du mois d’octobre !

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Pour Colette, la collectionneuse de papillons, enfin de retour sur son blog, le livre du mois sera un petit récit original qui renoue avec les textes de la mythologie grecque mais d’un point de vue très particulier : le point de vue de ses monstres. Il s’agit de Moi, Minotaure de Sylvie Baussier publié chez Srineo.

Son petit avis est par ici.

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Pour Liraloin, il est question d’un album où la promenade entre sœurs devient un jeu qui parfois peut faire peur. Une histoire pour s’aérer et s’évader dans les bois aux couleurs changeantes et pleine de douceur.

Au fond des bois de Anne Cortey et Julia Wauters, Editions Sarbacane, 2017

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Pour Pépita et son MéLI-MéLO de livres, c’est un doudou canard dans une nouvelle aventure qui est le coup de cœur du mois ! Si vous ne connaissez pas ses aventures, il est encore temps d’y remédier ! Julien Béziat excelle à raconter ces trucs TERRRRRIIIBLES ! qui lui arrivent. Publié par Pastel chez l’Ecole des loisirs.

L’oeil de Berk de Julien Béziat, Pastel-Ecole des Loisirs

Son avis ICI.

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Le roman que vous propose Lucie n’est pas gai.
A l’approche du 11 novembre son choix s’est porté sur le Soldat Peaceful de Michael Morpurgo. Avec l’humanité qu’on lui connaît, l’auteur anglais nous entraîne aux côtés de Tommo à la veille d’un évènement qui va bouleverser sa vie. Un roman essentiel.

Soldat Peaceful de Michael Morpurgo, Gallimard Jeunesse

Son avis ICI.

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Pour Linda et ses ladies, l’humour très second degré de ce recueil de nouvelles horrifiques a mis du rire dans la maison. Parmi ces vingt histoires, il n’y pas de place pour les cœurs sensibles qui ne peuvent supporter les pleures des petits pois, le bruit de la peau de la pomme qui craquèle sous la chaleur du four ou le cri de la carotte râpée dont les plaies béantes seront saupoudrées de sel. Âmes sensibles, vous êtes prévenues!

Le supplice de la banane et autres histoires horribles de Madlena Szeliga, Albin Michel Jeunesse

Son avis est ICI.

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L’île aux trésors croule sous les pépites en ce mois d’octobre ! Mais s’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait le dernier album des talentueux Fan Brothers. Un superbe objet livre qui donne à réfléchir sur les dérives de la quête de perfection, captive, enchante et réconforte.

Le projet Barnabus, des Fans Brothers, Little Urban.

Son avis est ICI.

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Sur les étagères de son Petit Bout de Bib(liothèque), Bouma a choisi d’installer un album qui déploie son texte et ses couleurs comme autant de perles scintillantes. Un livre entre le conte initiatique et la critique sociétale à partager sans modération entre petits et grands.

Le Géant Chagrin de Carole Martinez et David Sala, Casterman, 2019

Son avis est ICI.

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Et vous ? Quel serait votre coup de cœur à partager parmi vos lectures du mois d’octobre ?

Lecture d’enfant #30 : Beats of Olympus, tome 1 : Un amour de monstre

Pendant le confinement, Antoine a beaucoup lu. Je lui ai donc proposé de présenter un livre qu’il avait aimé, de manière à donner à d’autres personnes envie de le découvrir sur ce blog. Ce projet l’a enthousiasmé. Voici sa présentation, suivie du compte-rendu de notre discussion téléphonique.

Je m’appelle Antoine, j’ai 8 ans, je suis en CE2 et j’ai envie de vous parler de ce livre : Beasts of Olympus, tome 1, Un amour de monstre. Il raconte l’histoire d’un garçon qui s’appelle Pandémonius et qui est le fils de Pan (le dieu des bergers). Il adore les animaux et a le pouvoir de parler avec eux. Il vit avec sa maman qui est humaine, mais un jour son père décide de l’emmener sur le mont Olympe, pour qu’il débarrasse les étables divines de leur puanteur monstrueuse, et soigne les bêtes légendaires des dieux grecs.

Beasts of Olympus, tome 1, Un amour de monstre de Lucy Coats
Le Livre de Poche Jeunesse

Pourquoi as-tu choisi ce livre en particulier ?
J’aime beaucoup la mythologie, les aventures et les dieux. Ce livre regroupe tous ces éléments, c’est pour ça que je l’ai choisi.

Qu’as-tu aimé dans cette histoire ?
J’ai aimé que le héros, Pandémonius, ait peur au début parce qu’il croit que son père l’emmène sur le mont Olympe pour un sacrifice. J’ai aussi aimé sa rencontre avec tous les dieux grecs.
J’aime que la boîte qui aide Pandémonius à guérir les animaux en lui indiquant les médicaments à leur donner utilise des mots compliqués.

Connaissais-tu la mythologie grecque avant de lire ce livre ?
Quand j’étais petit, ma maman me racontait des légendes grecques, surtout l’histoire d’Ulysse. C’est comme ça que j’ai découvert la mythologie et que j’ai commencé à aimer. D’ailleurs, ce roman s’inspire des vrais dieux et héros de la mythologie.

Quelles relations Pandémonius entretient-il avec les animaux dont il s’occupe ?
Les animaux légendaires lui racontent leurs histoires et, aidé par la boîte magique, il peut les soigner. L’animal avec lequel il a le plus de relations est Arnie, un griffon qui a très mauvais caractère.

Quel est ton personnage préféré ?
C’est difficile de choisir. J’aime bien Arnie, Pandémonius et les dieux.

Qui est l’« amour de monstre » du titre de ce tome ?
Je ne crois pas que ce soit un monstre en particulier, c’est plutôt Pandémonuis qui se met à apprécier les créatures dont il s’occupe.

As-tu lu les autres tomes ?
Oui, il y a six tomes et je les ais tous lus. Ils sont indépendants mais il vaut mieux les lire dans l’ordre quand même. J’ai tellement aimé que j’en ai parlé à mes parents et ils ont commencé à les lire aussi. Mon papa commence le premier tome et ma maman en est au troisième.

Merci à Antoine pour ce moment de partage. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai hâte de découvrir Beasts of Olympus !