Billet d’été : et si on partait au Japon ?

Le Japon fascine et oscille entre tradition et modernité. Humble voyageuse que tu sois obnubilée par ce pays comme moi ou simple curieuse, suis le chemin qui s’offre à toi. La découverte risque d’être infinie… Prête à suivre Liraloin pour un premier voyage dépaysant.

Explorer une partie du pays …

« Dans le train de Monsieur Shô-Shô, il y a des bonsaïs, des cerisiers en fleurs, des buveurs de thé et des buveurs de saké… ». Ici, les wagons sont colorés et accueillent les voyageurs aux moultes envies. Après avoir déposé son bagage, éventuellement mis son fidèle compagnon en gardiennage, vous pourrez filez « à la japonaise ». Bienvenue à bord pour un voyage où les escales sont tantôt des izakaya (petites échoppes pour boire et manger) où des magasins pour y faire des petites emplettes et tout cela sur les rails bien évidemment. Avez-vous remarqué cet arbre ou vous pourrez vous installer le temps d’une lecture à la douce lumière d’une lanterne traditionnelle ? …

Dans ce grand album à l’talienne sans texte, la voyageuse-lectrice peut observer toute la diversité de la culture nipponne. Les intempéries n’empêcheront pas d’arriver à la gare de Shitamachi sous une pluie de fleurs de cerisier. Qu’il est bon d’observer les dessins crayonnés hachurés et colorés. Yoki kokai wo !

Un ticket pour Shitamachi de Tadayoshi Kajino – Lirabelle, 2014

*

Sac à dos, chaussures de rando, vêtements de pluie car quand elle tombe cette pluie, elle n’est pas en reste. Carnet à dessin à la main, surtout ne pas laisser passer un paysage, un visage, une rencontre entre deux arrêts de bus ou de train. Quel périple d’efforts si bien récompensés par l’instant présent capté à la pointe du crayon. Au fil de son parcours, Nicolas Jolivot nous invite à filer avec lui sous les volcans de l’île du Soleil levant. Suivre avec lui cette balade entre zone rurale et urbaine nous transporte un peu dans cette vie japonaise qui s’organise, en témoignent les somptueux dessins de ce carnet.

Japon, à pied sous les volcans de Nicolas Jolivot – HongFei, 2018

******

Etre une femme au pays du Soleil levant

Sur l’archipel japonaise, du nord au sud et d’est en ouest, 8 femmes vont nous relater leur quotidien. Tsugu la paysanne raconte sa vie au rythme des saisons. Elle est meunière de soba, ces délicieuses pâtes à la farine de sarrasin. Nous croiserons Higasa l’ensableuse qui recouvre, grâce à de grandes pelletées, les corps de sable chaud aux vertus soulageantes.  Intéressons-nous également au destin de Wan Wan, peintre cervoliste, fille et petite-fille de samouraï, un destin oscillant entre tradition et vie d’artiste.

Ce documentaire très attractif est intéressant ludique et éducatif. La lectrice a le plaisir d’apprendre, à travers des métiers traditionnels et originaux, les us et coutumes des japonais. Chaque couleur caractérise une personne : ici le vert pour parler de Ichimizu, bryologue (spécialiste des espèces de mousses poussant sur l’île).  Les illustrations sont composées de petites scénettes et chaque femme est annoncée avec son portrait, son lieu de vie tout comme les deux planches avec traduction en japonais concluent notre rencontre. De plus, le texte apporte des renseignements invitant le lecteur à s’immerger dans chaque portrait. Que c’est bon de voyager !

Yahho Japon ! de Eva Offredo – maison Georges, 2021

*

« … des habitations flottaient sinistrement. On sentait la présence de la mort. Yurie prit Moeka dans ses bras et toutes les deux se recroquevillèrent comme si la grande faucheuse les aurait laissées vivre à condition qu’elles se fissent petites. » Lorsqu’un tsunami ravage la gare d’une petite bourgade côtière au Japon, Yurie n’a pas d’autre choix que de protéger Moeka. Toutes deux sont en proie à des démons intérieurs et cet incident va les unir très fortement. Tandis que Yurie s’échappe d’un mari violent, Moeka qui a perdu ses parents et la parole cherche du réconfort. Bientôt dans un gymnase de la ville, elles vont rencontrer une vieille dame qui leur permettra de recommencer leur vie. La maison des égarées deviendra alors leur lieu de vie. Cependant cette habitation va être le témoin de bien étranges évènements et le tsunami n’était que le début des problèmes …

Ponctués de contes liés au folklore nippon, la lectrice va suivre le destin de trois femmes unies dans l’adversité. Je n’ai pas été emballée par la platitude de l’écriture de S. Kashiwaba qui reste vague sur certains détails malgré la richesse de l’histoire. Cependant l’adaptation animée est une bonne surprise et malgré une certaine liberté le scénario reste fidèle au côté fantastique et troublant du roman.

La maison des égarées de Sachiko Kashiwaba – Ynnis éditions, 2023

*

Koume adore sa mamie Ume, étant proche de part l’étymologie de leur prénom, elles le sont encore plus dans leur complicité. Laissons Junko Monma présenter ses personnages à travers leurs objets préférés et il y a vraiment des choses surprenantes. Vous les retrouverez tout le long de ces petites saynètes de la vie. Si parfois Koume se fait du souci pour la santé de sa mamie il en va de même pour Ume qui transmet de belles valeurs à sa petite fille. Toutes les deux sont attentives au fait et geste de l’autre. Quoi que de plus adorable que d’être le témoin d’autant d’amour à travers les saisons qui se déploient au Nord de l’île de Honshû.

Ce manga se déguste comme une part d’un bon gâteau moelleux réconfortant. Koume est si fusionnelle avec sa mamie qu’on ne peut s’empêcher d’envisager une immense tristesse si elle venait à la perdre un jour. Les illustrations et le découpage des chapitres apportent une atmosphère de bien-être et de nostalgie à la lectrice. La petite cerise c’est les explications données en fin de volume sur les coutumes ou autre de la vie japonaise.

Ma mamie adorée de Junko Honma – Rue de Sèvres, collection : le renard doré, 2024

*

En 1949, Simone de Beauvoir nous alertait sur le fait que les droits des femmes peuvent vaciller à cause des crises. En un battement d’aile, ce qui a été gagné par de longues luttes acharnées s’envolent en poussière. Parfois le destin semble tragique et à d’autres moments, il peut se jouer à la manière d’un combat sans répit. A travers sept contes, sept femmes guerrières vont s’illustrer afin d’affronter l’ennemi qui est souvent un samurai avide de sang. Stratèges et malignes, ces femmes sont ancrées dans le folklore japonais malgré le peu de place qu’on leur accorde dans l’Histoire.

Qu’elle soit inscrite ou non dans la culture populaire, Sébastien Pérez leur rend un hommage émouvant mêlant tristesse et résilience. La combativité s’installe dès le plus jeune âge lorsqu’il faut affronter une vie qui peut s’effondrer du jour au lendemain. Les illustrations de Benjamin Lacombe reflètent la détermination et la sensibilité de chaque guerrière.

Cet album est un vrai plaisir pour le touché et la vue de par sa belle reliure et le soin apporté à la mise en page ou chaque conte est introduit par une magnifique pleine page inspirée du folklore japonais.

Histoires de Femmes samurai de Sébastien Perez & illustré par Benjamin Lacombe – Oxymore, collection : Métamorphose, 2023

******

Ne pas oublier ses origines …

Suzu se souvient de son oncle et de sa tante qui l’ont si généreusement accueillie. Elle, maman et femme perdue, malheureuse dans son mariage. Mais depuis le décès de son oncle Yasuo, la vie au sein de cette famille a changé ou du moins des choses inévitables éclatent au grand jour. Lorsque l’une prétexte être trop occupée pour se rendre dans la maison de son enfance, l’autre se mure dans un silence inquiétant. Témoin muet de cette valse d’évènements, Shiro le chat de la famille rassure comme il peut tout ce petit monde qui gravite dans la boutique de confiserie familiale…

A la manière d’un roman choral, genre très prisé dans la littérature japonaise, nous allons assister un à un huis clos particulièrement émouvant. La complexité des relations humaines y est magnifiquement bien traitée. La connexion entre les personnages est limpide et profonde. Au fil des saisons, des années et des flashbacks, on aime s’attarder sur les détails qui rythment la vie de ces femmes. Les illustrations marquent cette temporalité si particulière au pays du Soleil Levant. Malgré la tristesse qui émane de cette histoire, on garde une sorte de quiétude contagieuse en soi et pour un bon moment.

Le secret des bonbons pamplemousse de Camille Monceaux et illustré par Virginie Blancher – Robert Laffont, collection : Inari, 2023

*

« En vérité, ce n’était pas une question, c’était LA question, LA question qui était partout autour de moi depuis que maman n’était plus. » Elise sait quelque chose et ce sentiment la blesse au plus profond. Elise sait qu’elle est triste, seule et pourtant elle n’a pas le droit de pleurer car dans sa maison il y a des règles à ne pas enfreindre. De sa mère, Elise ne conserve qu’un puzzle qu’elle fait et défait frénétiquement, un refuge en cas d’intempérie. Elise grandit sans trop de connexions avec le monde extérieur et passe son temps libre à faire des puzzles que son père lui offre.

Elise sait aussi que son père s’est crée une carapace digne du plus noir des personnages de Naruto : Orochimaru. Elle l’a enfin compris en passant ses lundis après-midi à regarder l’animé en compagnie de son amie Stella, une jeune demoiselle de sa classe légèrement « zinzin ». Peu à peu Elise s’ouvre et lorsqu’elle apprend que sa grand-mère du Japon débarque chez elle pour 15 jours, elle entre dans une immense joie mais redoute la réaction de son père…

Pourquoi ne dit-on pas sayonara ? car la signification de cet au revoir n’est pas vraiment compatible avec ce que va ressentir la lectrice. Elise et son étoile Stella :  celle qui va l’accompagner, la faire réfléchir sans brusquer, tout en étant respectueuse.  Elise et sa grand-mère Sonoka celle qui va enfin prononcer le prénom d’une maman disparue, celle qui va honorer sa mémoire.  Des rencontres qui font changer, évoluer et enfin peut-être accepter l’inacceptable. Tout ce petit monde va graviter, se connecter autour d’Elise et c’est un bonheur dans faille qui en restera.

On ne dit pas sayonara d’Antonio Carmona, Gallimard jeunesse, 2023

*

Osamu est un petit garçon dont l’imagination débordante lui inspire des échanges quotidiens avec des Yôkaï, ces êtres magiques et étranges nés du folklore japonais. Il vit avec sa grande sœur Akiko, une influenceuse à ses heures perdues et sa grand-mère. Mais lorsque cette dernière décède, Osamu se promet d’aller porter les cendres de la défunte auprès du grand-père dans une région dévastée par la catastrophe naturelle de Fukushima. Osamu devra faire preuve de courage pour faite comprendre son attention aux adultes de son entourage…

La détermination d’Osamu s’accompagne de la protection qu’Akiko met en œuvre afin d’aider au mieux son petit frère. Le lien familial est au cœur de ce récit et nous éloigne du danger permanent qui plane sur le jeune garçon. Cette BD est une belle réussite entre quête initiatique et récit fantastique. Rien n’est exagéré, l’empathie est réellement mesurée et on se prend vite d’affection pour les personnages d’Osamu, Akiko et Natsuo.

Retour à Tomioka de Laurent Galandon, scénario & Michaël Crozat, illustrations – Jungle, 2024

*

« Ces évènements ont pu se dérouler il y a fort longtemps, ou bien allaient-ils se produire dans un lointain futur ? Plus personne ne le sait vraiment. » Sur une terre aride la force humaine est mise à rude épreuve, les récoltes ne sont que désolation. Ici vit Shuna, jeune prince héritier de la couronne qui, au détour d’un chemin, recueille un étranger : un vieillard à l’article de la mort. Usant ses dernières forces, ce dernier lui narre son épuisant périple à la recherche d’un trésor inestimable. Une richesse qui pourrait sauver les habitants de toutes les contrées. Intrigué et téméraire, Shuna décide de partir à la poursuite de ce trésor…

Publié en 1983, le voyage de Shuna est le seul emonogatori (ce que les japonais appellent un récit illustré – voir la postface) écrit et dessiné par l’immense réalisateur Miyazaki. Nul besoin de connaître les animés et si vous êtes fan, il y a un tas de références qui vous feront écho. Ce récit est un conte fantastique qui nous emmène loin dans les paysages souvent hostiles où fourmillent une vie extraordinaire. Véritable quête initiatique, Shuna se retrouvera plus d’une fois à prendre des décisions qui bouleverseront ses convictions en son for intérieur. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y trouver une résonnance avec le fabuleux roman de Damasio : La Horde du Contrevent. Les éléments de la nature, le vent, le sable ne sont que douleurs pour les personnages, les poussant au bout de leurs forces physiques et psychologiques.  Le chemin est infini…

Le voyage de Shuna de Hayao Miyazaki – Sarbacane, 2023

******

En espérant que ce premier billet de l’été vous a transporté ailleurs… La semaine prochaine un tout autre voyage vous attend et c’est Lucie qui sera votre guide.

Billet d’été : Du (handi)sport pour accepter son corps

Alors que les Jeux Paralympiques de Paris 2024 vont commencer ce mercredi 28 août, Blandine a souhaité mettre en valeur le handisport comme moyen de résilience, d’acceptation, de résistance et de performance. Des thématiques déjà bellement abordées dans les billets de Lucie, Frédérique, Séverine, Héloïse – Helolitla, Héloïse – Ileautresor, Linda et Colette.

Pour la petite histoire, les Jeux Paralympiques ont fait leur apparition en 1960, pour les Jeux d’été de Rome, et en 1976 à Örnsköldsvik en Suède, pour ceux d’hiver.

Qu’il soit de naissance, consécutif à un accident ou à une maladie, le handicap bouleverse le rapport au corps et la représentation qu’on en a. Par le sport, ce (nouveau) corps devient allié et synonyme de possibles, de beautés et de réussites. Pourtant, le handicap est souvent abordé en littérature jeunesse, mais quasi uniquement sous l’angle moteur et scolaire. Rendant le handisport peu connu, peu accessible, peu accepté, car sous-représenté. Les quelques titres dénichés sont donc d’autant plus forts et importants.

*******

INSÉPARABLES, Charlotte Fairbank et Claire Morel Fatio, La Martinière Jeunesse, 2024.

Charlotte Fairbank a perdu l’usage de ses jambes à 9 ans suite à un « accident un peu bête » et a dû apprendre à utiliser son nouveau corps, à devenir « cap » et c’est ainsi qu’elle a découvert le handisport puis le fauteuil-tennis plus récemment grâce à un joueur, Dani. Cet album, en plus de nous raconter un récit de vie, un courage et une obstination exemplaires, nous montre les différents types d’handicaps existants, visibles et invisibles, afin de les normaliser. Charlotte Fairbank a été sélectionnée pour compétiter durant les Jeux Paralympiques 2024.

*******

Envole-moi, Annelise Heurtier, Casterman Jeunesse, 2020.

Lorsque Swann, 15 ans, voit Joanna lors d’une brocante, un coup de foudre le frappe. Il est subjugué et il faut croire que c’est partagé car elle lui donne son alias Facebook. Elle est dans un autre lycée, dans une autre ville même, aime les blagues idiotes et créer des jeux atypiques qui deviennent bientôt des petites habitudes entre eux. Et elle adore la danse classique et les Ballets. Avec sa cousine, c’était d’ailleurs leur rêve : réussir le concours de l’école de danse de l’Opéra de Paris. Chiara a réussi. Joanna n’a pas pu tenter. Car elle est en fauteuil roulant depuis un accident de voiture. Dès lors, Swann n’a plus qu’une idée en tête, lui permettre de danser. Mais le projet s’avère bien plus difficile à réaliser que pensé.

Je ne veux pas être le gentil garçon qui aide la pauvre fille handicapée. Je suis celui qui aide la fille qu’il aime, point.

Outre la belle histoire d’amour qui se noue entre ces deux adolescents, ce sont surtout les questions autour du handicap et ce qu’il induit qui sont intéressantes. Sortir avec une fille en fauteuil, c’est être hors-cadre, hors des schémas, et il faut être prêt à accepter regards et remarques, maladroits comme intentionnels, et l’exclusion. Lorsque Swann recherche des cours dans sa région, il va se heurter à une dure réalité qui n’est pas toujours le fait de mauvaises volontés. Annelise Heurtier, par sa plume douce les décrit bien, comme les affres dans lesquels se retrouve plongé Swann. Un très beau roman !

*******

Running Girl est une courte série en trois tomes des Editions Akata, dans laquelle nous rencontrons Rin, jeune adolescente amputée sous le genou droit suite à un sarcome osseux. Sa prothèse lui fait mal, elle n’arrive pas à gagner de l’assurance pour marcher sans béquilles, elle n’a plus goût à rien et sa convalescence est bien plus longue que pour les autres. C’est comme cela que son rééducateur à l’hôpital l’oriente vers un orthoprothésiste qui travaille avec un certain Kazami. Impressionnée par sa personne autant que par ses conceptions, Rin se découvre une volonté insoupçonnée, une envie de vivre et de réussir, un optimisme à toutes épreuves. Sa nouvelle ambition : courir. Et courir vite pour être sélectionnée aux prochains Jeux Paralympiques !

Running Girl est un manga passionnant. Par l’histoire de Rin, c’est tout le développement du parathlétisme et de la course en particulier qui nous est raconté. La conception des lames, la manière de les utiliser pour performer, les emboîtements, les entraînements entre sportifs en situation de handicap et sportifs valides, le coût des équipements, plus élevés, encore en expérimentation donc peu/pas assez rentables… C’est tout un envers du décor qui nous est expliqué et c’est fortement instructif et intéressant.

*

Toujours chez Akata et le parathlétisme, faîtes connaissance avec Shôta dans le manga Fends le vent ! (en 5 tomes).

*******

Jeux Paralympiques. Kara7, Kat-chan, Reptilian, Fondation Ipsen, 2021.

Dans ce manga, trois histoires inspirées de trois handisportifs sont rassemblées. Celle de Renaud Clerc (athlétisme), Sonia Heckel (boccia) et Ryadh Sallem (rugby-fauteuil). Trois parcours de vie frappés par le handicap que le sport a permis de relever et de transformer. Ces trois récits nous permettent de voir combien le sport peut redonner envie, confiance en soi et en l’avenir, comme de connaître ces sports, telle la boccia, sorte de pétanque italienne, uniquement jouée par les handisportifs et accessible à plusieurs types de handicaps.

*******

REAL, Takehiko Inoue, Kana, 2024. 16 tomes

Tomomi Nomiya est lycéen plein de morgue. Basketteur hors pair, il agace ses camarades et professeurs qui n’apprécient pas son attitude. Renvoyé du lycée, il ne joue plus au basket depuis qu’un accident de moto a laissée handicapée la fille qui l’accompagnait ce soir-là. Culpabilisant, c’est à la suite d’une de ses visites à l’hôpital qu’il fait la rencontre de Kiyoharu Togawa, jeune homme amputé d’une jambe suite à une maladie, féru de basket mais n’y jouant plus malgré l’insistance de sa sœur. La rencontre des deux jeunes hommes va se révéler musclée. Pendant ce temps, Hisanobu Takahashi prend la tête de l’équipe lycéenne de basket mais son prestige tourne court.

Le premier tome de cette série manga (non terminée) est percutant et nous donne terriblement envie de suivre les parcours de ces trois jeunes hommes dont les portraits psychologiques sont finement dressés. Au-delà, il nous montre comment le handibasket est pratiqué, le type de fauteuil à avoir, les facultés à acquérir, les types de déplacements…

*******

Les Stars des Jeux olympiques et paralympiques. Françoise Ancey, Hugo Jeunesse, 2023.

Si les portraits de sportifs valides, historiques, ou encore féminins sont nombreux, rares sont les portraits des handisportifs. Cet ouvrage documentaire leur donne une visibilité en y associant une histoire des Jeux Olympiques et Paralympiques. Certes, les portraits paralympiques sont moins étayés et souvent groupés, mais ils ont le mérite d’être présents et le livre est de belle facture.

Un premier documentaire qui en verra d’autres, plus complets, plus exclusifs aussi, on l’espère !

*******

120 jeux SPORTS Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Hugo Jeunesse, 2024.

Il existe plusieurs façons de découvrir les sports olympiques et paralympiques, et le jeu en fait partie ! Ce cahier indiqué dès 7 ans est une très bonne première approche, d’autant qu’il ne contient aucun didactisme. Labyrinthes, jeux d’ombres, rébus, charades, pêle-mêles… se succèdent pour les découvrir, « l’air de rien ». Et c’est très bien ainsi !

*******

Pour aller plus loin et découvrir d’autres ressources :
*Album : L’envol de Dimitri. Cécile Baquey-Moreno et Sébastien Chebret, Éditions Cépages, juin 2024. Sur Dimitri Pavadé, athlétisme
*Album : Tomber 8 fois, se relever 9. Frédéric Marais, Editions HongFei, avril 2024. Sur Eugène Criqui, boxeur
*BD : Balle au pied. – Tome 1 – Remise en jeu. Lyllian et Lesdeuxpareilles. Éditions Glénat, juin 2024
*Film : Un p’tit truc en plus. Par Artus (2024)
*Podcast : « Succès d’ »Un p’tit truc en plus » : nouveau regard sur les handicaps mentaux ? ». France Inter
*Manga à paraître chez Akata : Les Artisans du possible. Le 5 septembre 2024
*Différentes vidéos sur France TV autour du handisport et du Paralympisme

*******

Vous intéressez-vous à l’handisport et regarderez-vous les Jeux Paralympiques ? Avez-vous d’autres références de livres jeunesse ?

Billet d’été : Réflexions d’un sportif de 10 ans.

Ce billet d’été m’a été inspiré par mon fils cadet, un garçon de 10 ans qui tourbillonne, court, saute, grimpe, danse, lance depuis qu’il est né, avec une grâce et une dextérité qui m’a toujours émerveillée. Quand il a su que les Jeux Olympiques et Paralympiques auraient lieu dans son pays cette année, il a été pris d’une irrésistible passion pour le sujet et en quelques mois, il est devenu l’expert de la famille. Palmarès, biographies, records des athlètes qui nous ont fait vibrer cet été sont devenus ses mantras et comme savent si bien le faire les enfants, il a engrangé un nombre incroyable de connaissances sur le sujet en quelques mois. C’est à cette passion dévorante que je voulais dédier mon billet d’été, car si le sport est entré dans ma vie c’est bien grâce à cet athlète en devenir qui grandit dans mon nid.

Colette. – Nathanaël, comment est née ta passion pour le sport ?

Nathanaël. – Ma passion pour le sport est née grâce au mouvement. Jouer avec un ballon, sans ballon, courir, m’amuser, gagner, perdre, apprendre, voilà tout ce que j’adore !

Colette. – Est-ce que tu te rappelles de la première fois que tu as fait du sport ?

Nathanaël.- oui, à 5 mois quand j’ai commencé à jeter des choses ! Et quelques mois plus tard quand j’ai découvert que je pouvais courir !

Colette. – Quel est ton sport préféré ?

Le handball évidemment, parce que j’aime jouer avec un ballon, gagner, perdre, courir apprendre à être fair play, apprendre à jouer en équipe, avec mes copains. Je fais du handball depuis que j’ai 8 ans, j’ai été initié par mon frère aîné qui en fait depuis qu’il a 10 ans.

Colette. – Pour nourrir cette passion, nous sommes souvent allés à la médiathèque ou à la librairie. Quels sont les livres qui t’ont marqué ?

Nathanaël. – J’aime bien lire la vie des athlètes, en ce moment sur ma table de chevet il y a la vie de Rafael Nadal par exemple, que j’admire beaucoup.

Rafa, Rafael Nadal et John Carlin, J’ai lu, 3013.

J’aime aussi le livre que tu m’as offert pour mon mois-siversaire de Mai Les Stars des jeux olympiques et paralympiques de Françoise Ancey où on découvre la vie de nombreuses champion.nes olympiques et paralympiques des JO d’Athènes en 1896 à 2020.

Les Stars des Jeux olympiques et paralympiques, Françoise Ancey, Hugo Jeunesse, 2023.

J’aime aussi les documentaires dédiés à un sport en particulier par exemple celui sur le handball que nous avons emprunté à la médiathèque.

Le handball raconté aux enfants, Frédéric Brindelle, La Matinière jeunesse, 2009.

J’ai aussi adoré le livre que j’ai lu à l’école sur Clarisse Agbégnénou.

Combattre pour être soi, les conseils d’une championne, Clarisse Agbégnénou, Rageot, 2021.

Et celui que tu m’as offert sur la plus jeune championne olympique des JO de 1936, Marjorie Gestring, qui a participé aux côtés du champion Jesse Owens dont j’ai découvert l’histoire à l’école.

La véritable histoire de Marjorie Gestring, la plus jeune championne aux Jeux de 1936, Sophie Adriensen, Mary-Gaël Tramon, Bayard Jeunesse, 2024.

Colette. – Mais je sais qu’il n’y a pas que les livres qui nourrissent ta curiosité sur les JOP. Peux-tu nous présenter les autres médias que tu as découverts pour assouvir ta passion des JOP ?

Nathanaël.– J’ai bien aimé écouter le podcast « Théo, le taxi » avec Théo Curin, nageur handisport, conférencier, mannequin, acteur, chroniqueur, qui conduit un taxi et qui prend dans sa voiture un.e athlète pour l’interviewer. J’ai aimé l’épisode avec Elodie Clouvel qui a été médaillée d’argent au pentathlon dimanche 11 août. Il interviewe aussi des athlètes des jeux paralympiques comme Natenin Keita championne de para-athlétisme ou Axel Bourlon en para-altérophilie..

Colette. – Pourquoi aimes-tu cette émission en particulier ?

Nathanaël. – Parce qu’il montre des athlètes, comment il et elles sont vraiment, combien de chances ils ou elles peuvent avoir aux JOP Paris 2024. Théo fait des petits défis ludiques avec l’athlète invité.e : l’athlète choisit un endroit où il/elle veut aller : par exemple Clarisse Agbégnénou a voulu aller à l’aréna du champ de Mars où elle serait en compétition pendant les JOP.

Et dans mes émissions télévisées préférées, j’ai bien aimé « Aux jeux citoyens », notamment le feuilleton des jeux où tu te focalises sur un.e athlète, par exemple Séraphine Okemba, joueuse de rubgy à 7, même si elle n’a pas eu de médaille aux JO. Et avant le feuilleton des jeux, il y avait un focus sur les chances de médailles. Aujourd’hui, nous sommes le 11 août, c’est le dernier jour des JO, alors je peux comparer avec les données qu’on avait à ce moment là, c’est très intéressant de comparer maintenant avec les prévisions, on peut voir le chemin parcouru.

https://www.france.tv/france-3/aux-jeux-citoyens/

J’ai aussi vu des documentaires, par exemple celui sur Teddy Riner de 2013 à 2016, j’ai bien aimé car c’est une idole pour moi, au judo, je l’adore, comme mon père. Parce qu’il est grand, massif, costaud, il est dans la catégorie des plus de 100 kg, il a été 11 fois champion du monde, 5 fois champion olympique. J’ai bien aimé ce documentaire car il parle de sa vie, il raconte comment ça allait se passer pour les JOP de Rio, la finale était contre l’athlète Japonais qu’il a gagné en 20 secondes. C’est très impressionnant.

Teddy dans l’ombre de Riner, Yann Lhénoret, 2016.

Colette. – Qu’est-ce que tout ce que tu as lu, regardé ou écouté sur les JOP t’a apporté ? Des émotions particulières ? Des modèles dont tu aimerais t’inspirer ? Des connaissances sur le sport ?

Nathanaël. – Me renseigner sur les sportifs et les sportives m’inspirent car j’aimerais jouer au handball professionnellement et à travers les histoires des champion.nes je peux comprendre les qualités nécessaires pour se dépasser sportivement. Et puis le sport permet d’éprouver de grandes joies, des joies communicatives, qu’on partage avec tous.tes les spectateurs et les spectatrices.

Colette. – Quel est le sportif ou la sportive que tu préfères ? Pourquoi ?

Nathanaël. – Chez les femmes, c’est Clarisse Agbégnénou, c’est une wonderwoman, elle peut tout faire, être mère, championne du monde de judo, championne olympique, elle est marraine de plusieurs associations et combat le tabou des règles dans le sport en soutenant une entreprise française qui fabrique des culottes menstruelles. Chez les hommes, il y a Teddy Riner dont j’ai déjà parlé et LeBron James pour les mêmes raisons, il est costaud, massif et très fort.

Colette. – De toutes les anecdotes que tu connais maintenant sur la vie des champions et des championnes, est-ce qu’il y en a une que tu aimerais raconter ?

Nathanaël. – J’ai été très impressionnée par le parcours de l’escrimeuse Bébé Vio, elle a été atteinte à 11 ans d’une méningite fulminante à méningocoque C dont elle n’a pu être sauvée que grâce à l’amputation de ses 4 membres et surtout grâce à son rêve de refaire de l’escrime, sport qu’elle pratique depuis qu’elle a 5 ans. Je trouve cette championne très courageuse.

Colette. – Tu as eu la chance d’aller aux JOP de Paris 2024 : quel est ton meilleur souvenir ?

Nathanaël. – Un des meilleurs moments que j’ai vécus, c’est après le match de handball masculin entre le Danemark et l’Argentine, quand les spectateurs et les spectatrices sont restés dans l’Arena Paris Sud 6 pour regarder en direct la finale du 200 mètres brasse masculin sur nos téléphones et où ensemble on acclamait Léon Marchand qui nageait à plusieurs kilomètres de là où nous étions ! Quand il a gagné, on s’est tous.tes mis.e.s à chanter la Marseillaise, et on était joyeux ensemble. C’était un moment magique.

******

J’ai aimé observer la passion de Nathanaël grandir au fil de ses découvertes sur les jeux olympiques et paralympiques, j’ai aimé écouter ses questions sur les chances de médailles de la France, définir ce qu’est l’optimisme et le pessimisme par rapport à cette question qui a rythmé nombreux repas de famille, j’ai aimé aborder avec lui ce continent qui m’était jusque là complètement inconnu. Celui de l’olympisme, ses valeurs, ses règles, ses rêves. L’olympisme dont le discours sur l’humain, sur ce dont il est capable, quand le corps et l’esprit sont unis, m’ont peu à peu touchée. Bousculée. Chamboulée. Au point que même sans mon fils à mes côtés, je me suis surprise à regarder la mini-série documentaire « Le nouvel essor de Simone Biles » et à réclamer de faire une halte culturelle lors de notre séjour parisien au Palais de la porte dorée pour découvrir l’incroyable exposition « Olympisme, une histoire du monde ».

Parce que l’Olympisme, visiblement, nous permet de grandir en philosophe !

Billet d’été : Quand le Sport se décline au Féminin

L’été est déjà bien entamé et les billets sportifs se sont enchaînés autour de divers thématiques. Cette semaine, Linda vous propose de découvrir une sélection de livres consacrés aux sportives.

******

Femmes déterminées, Sportives engagées

Pour commencer, voici quelques titres qui mettent en avant des questionnements sur la place de la femme dans le sport au travers de réflexions ou de portraits qui valorisent l’engagement et le combat de ces héroïnes du sport. Ils sont aussi l’occasion de (re)découvrir des femmes qui ont marqué leur époque et ont contribué à changer le monde du sport.

*

Portraits de sportives, de femmes fortes, de battantes, essai féministe et engagée, Femmes & Sport nous rappelle le chemin parcouru entre 1930 et 2007 (informations remises à jour en 2023 pour la réédition) par et pour les femmes, les sportives et spectatrices qui ont toutes un rôle à jouer.
Constitué d’une cinquantaine de textes courts écrits par un collectif d’auteur.es qui, chacun dans son style, amènent une réflexion sur le rapport de la femme au sport, mais aussi et surtout, sur le rapport du sport aux femmes.

Femmes & Sport, Collectif, hélium, 2024.

Son avis complet est ICI.

*

Composé de huit nouvelles écrites par huit auteurices réuni.es par Carole Trébor, directrice d’ouvrage, Les Olympes s’inscrit dans une thématique féministe et engagée en proposant huit portraits de femmes qui ont contribué à changer l’image des sportives en montrant comment elles ont su s’imposer dans leur discipline, en transgressant les codes vestimentaires et/ou de genre et de couleurs, et en faisant preuve de force physique et mentale pour ouvrir la voie aux suivantes en se libérant du poids des stéréotypes.

Ces histoires reviennent sur les victoires de Gertrude Ederle, Rena Kanokogi, Kathrine Switer, Florence Artaud, Serena Williams, Kiran Gandhi, Megan Rapiroe et de l’équipe de beach handball norvégienne et nous rappelle que la lutte pour l’égalité existe depuis longtemps et n’est pas encore fini.

Les Olympes, Collectif, Albin Michel, 2024.

Son avis complet est ICI.

*

Il faisait parti de notre sélection documentaire lors du dernier Prix ALODGA, Surfeuses dresse le portrait de neuf femmes qui se sont battues pour avoir le droit de pratiquer cette activité sportive au même titre que les hommes. Pionnières, elles se sont imposées dans la pratique et ont contribué à faire évoluer les mentalités et le surf en la rendant accessible à toutes.

Surfeuses de Paola Hirou, Hélium, 2023.

L’avis complet d’Isabelle.

*

Véritable catalogue, cet album propose de découvrir 65 sportives, dont 50 françaises, au travers d’une présentation de leur pratique sportive, leur palmarès et leur combat pour s’imposer dans leur discipline.
Chaque portrait se présente sur une double page. La page de gauche dresse une présentation sommaire mais pourtant complète, la page de droit est une illustration de la championne et propose un petit encadré récapitulatif du palmarès des médaillées.
Un album documentaire à découvrir en famille, dès 5/6 ans.

Les super-héroïnes du sport d’Andrès Ramos & Syanie Dalmat, Talent Sport, 2024.

******

Portraits de Sportives

Voici ensuite une sélection de titres qui mettent en avant le parcourt de femmes qui ont marqué leur discipline par leur performance en s’imposant jusqu’à devenir des figures inspirantes pour leur génération et les petites et jeunes filles qui feront les sportives de demain.

*

Première star internationale du tennis féminin, Suzanne Lenglen, surnommée la Divine, a révolutionné le monde du sport en s’imposant sur les courts. Mais au-delà de son palmarès impressionnant, c’est sa façon d’imposer un style encore jamais vu chez les femmes qui en font une figure marquante de son époque.
Elle brave les mœurs de la société en se libérant du carcan qui enferme les femmes dans un corset et joue en tenue décontractée tout en imposant un style de jeu alors réservé aux hommes. Au fil des années, elle défie la Fédération du Tennis en devenant professionnelle alors que seule les amateurs sont acceptés sur les tournois et ne perçoivent aucun salaire.

Suzanne de Tom Humberstone, Ankama, 2024.

Son avis complet est ICI.

*

Première médaillée olympique de l’histoire des jeux modernes, Betty Robinson est une athlète qui aura marqué son époque et les Etats-Unis pour son parcours aussi exceptionnel que fulgurant. Philippe Nessmann retrace son histoire et son parcours de ses débuts dans l’athlétisme à l’âge de 16 ans à sa dernière participation à une compétition officielle lors des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Entre exploit sportif et récit historique, Une fille en or est un roman à découvrir dès 9-10 ans !

Une fille en or de Philippe Nessmann, Flammarion jeunesse, 2021.

Son avis complet est ICI et celui d’Héloïse – Ileautrésor ICI.

*

Six fois championnes du monde, Clarisse Agbégnénou affiche un palmarès impressionnant et s’impose comme une figure majeur du judo féminin français. Dans ce petit roman, elle raconte son combat dès sa naissance pour vivre – née prématurément sans grand espoir de survie. Elle raconte ensuite son enfance et sa difficulté à se poser jusqu’à sa rencontre avec le judo, ses premières compétitions et ses rêves de championne du monde.
Si le récit est assez simple, il est parfaitement adapté aux jeunes lecteurs qui en plus d’y découvrir une jeune fille incroyable, y trouveront des conseils pour s’accepter tels qu’ils sont, le droit à l’erreur, l’importance de se trouver une activité qui stimule et passionne dans la construction de l’estime et la confiance de soi.
Enfin, il est aussi appréciable d’y trouver des informations de bases sur le judo et son vocabulaire spécifique purement japonais.

Combattre pour être soir – Les conseils d’une championne de Clarisse Agbégnénou, Rageot, 2021.

******

Corpsobjet

Il est difficile de parler du sport en féminin sans évoquer les abus sexuels. Mais sans avoir besoin de sombrer dans le voyeurisme, le sujet mérite d’être traité avec pudeur en insistant sur l’importance de parler.

Annelise Heurtier parvient parfaitement à nous introduire dans le gymnase auprès de ces adolescentes dont la vie s’articule autour de leur passion commune. Sa jeune héroïne, Tessa, nous y décrit les entrainements, le dépassement de soi, les relations entre les différentes sportives, les sélections, les compétitions…les relations particulières qui s’installent entre le sportif et son coach. Jusqu’au drame qui vient éclabousser le club et chambouler l’organisation bien huilée du groupe avant qu’elles osent briser le silence ensemble.

Push d’Annelise Heurtier, Casterman, 2021.

Son avis complet est ICI.

******

Fiction

Pour finir, voici une petit série fictive fort sympathique qui, tout en abordant différents sujets, met en avant le parcours et le combat d’une jeune fille d’origines maliennes dans le monde de la danse. Il est reconnu que le parcours de danseuse étoile n’est pas des plus simples mais quand on a comme Eve la peau noire, il faut se battre encore plus pour s’imposer et faire sa place.

Son avis complet sur le tome 1 et le tome 2.

******

Quelle figure du sport féminin vous inspire ? Quelles lectures recommanderiez-vous ?

Billet d’été : L’équitation pour rebondir et se reconstruire

Après le billet d’Hélolitlà sur la reconstruction par le sport la semaine dernière, Héloïse – Ileautresor se propose de poursuivre sur ce thème en insistant sur le lien à l’animal. Et pas n’importe lequel car il s’agit de chevaux. L’équitation est un sport qui permet de pratiquer un exercice physique mais aussi de suivre et de réguler le flot de ses émotions. Cela permet d’instaurer une complicité avec sa monture. Sinon, un cheval a tôt fait de s’emballer et d’emporter son cavalier.

Cependant, le sport équestre n’est pas sans risques… Mais il permet aussi de surmonter bien des difficultés justement grâce à ce lien avec le cheval : en équitation, entraînement et exercices moteurs sont profondémement liés à l’affection que le cavalier éprouve pour le cheval. Vous l’aurez compris, cette semaine, Héloïse – Ileautresor a décidé de mettre ce sport au cœur de son billet d’été. Car elle est persuadée que le sport équestre peut ainsi favoriser la reconstruction après un accident de la vie et permet de rebondir.

******

Le mystère de Lucy Lost de Michaël Morpurgo est un roman qui lui a beaucoup plu. Un homme des îles Scilly (au Sud de l’Angleterre), évoque sa grand-mère, surgie de la mer comme une sirène…

Dans son récit, Jim, un pêcheur, part pêcher avec son fils Alfie . Il ramène à la maison une petite fille inconnue, silencieuse , qui ne parvient à dire qu’un mot : Lucy… Tout un mystère l’entoure. Cette fillette semble avoir été particulièrement éprouvée par un événement inconnu. Pourquoi était-elle seule, sur l’île St-Helen ?
Planter le décor dans les îles de Cornouailles convient parfaitement pour suggérer le mystère qui entoure Lucy, trouvée en mai 1915. Lucy peine à reprendre des forces. Qu’a-t-elle vécu ? Qui est-elle vraiment ? Le mystère perdure autour d’elle. 

Alfie prend soin de Lucy. Petit à petit il se crée des liens d’amitié solides entre Lucy et Alfie. Cependant, Lucy semble vraiment désorientée : elle était égarée sur une île, mais aussi touchée par un profond choc émotionnel qui l’a ébranlée intérieurement.
Toutefois, Lucy trouve une thérapie avec un cheval apparemment indomptable. Personne n’arrive à le monter… sauf elle. En chevauchant cette monture sauvage, elle réussit à traverser le passage rempli d’eau qui sépare l’île de l’école. 

Ce récit, rempli d’énigmes de bout en bout du récit, est l’un des romans de Michael Morpurgo qu’Héloïse préfère.

Le mystère de Lucy Lost, Michael Morpurgo, Folio junior, 2018.

Son avis complet ICI et celui d’Isabelle.

******

Dans Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet raconte une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Le récit suit en particulier le flot des émotions et des rêves (en italiques dans le texte).

Valentin, un jeune garçon aime les chevaux depuis son enfance. Il assiste à la naissance d’une pouliche, Dona, en presence de sa mère.

Le lecteur retrouve Valentin plusieurs années après, et le sort s’est acharné sur l’adolescent. Suite à un accident, sa mère a disparu. Depuis, Valentin s’est progressivement éloigné de son père devenu distant.  L’adolescent se retrouve en apprentissage dans une filière avec des chevaux. Mais son entourage, dur et sévère, refuse toute émotion lorsqu’il n’ouvre pas la porte à la violence… Il n’est alors pas question de faire appel à des émotions positives. Or, face au refus de toute sensibilité, un nouvel accident survient. Comment s’en sortir ? Comment rebondir ? Quel chemin prendre après que le monde se soit écroulé ? 

Le roman est alors le récit d’une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Il indique que suivre le fil de ses émotions et se faire confiance peut être une solution : en aiguillant sa vie comme on le souhaite profondément – avec une orientation que l’on a à cœur, et en donnant un sens à sa vie – en dépit des obstacles rencontrés précédemment.   

Héloïse a aimé le fait que le récit suive le flot des émotions et des rêves, que parfois les rêves du garçon et de la jument se rejoignent et se mêlent… L’une des originalités de ce livre tient à la multiplicité des points de vue qui ne font plus qu’un – comme pour devenir centaure – homme / cheval. Ce sentiment unique lorsqu’on est à cheval de faire « lien » avec son cheval dans la nature… que ce soit sur une plage de sable ou « dans le royaume des « steppes et [du] vent » » 

Un beau roman sur la résilience et le fait de reprendre confiance en soi. 

Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet, Scrineo, 2021.

Son avis complet ICI.

******

Comme Le murmure des chevaux, Tempête au haras débute par la naissance de la pouliche Belle Intrigante. Mais ici, il est question d’une naissance simultanée entre la jument et un jeune garçon, Jean-Philippe. Celui-ci vit en effet dans un haras et depuis sa naissance, il a besoin d’être près de la pouliche.

Jean-Philippe assiste ainsi à la naissance d’autres poulains de la jument : comme celle de Tempête -justement nommé car il est né pendant un orage. 

Toute sa jeunesse, Jean-Philippe n’a qu’un rêve : devenir jockey. Alors que son père, éleveur de chevaux, souhaite surtout avoir un « crack » : un trotteur qui gagne à la course. 

Mais l’accident survient : Jean-Philippe ne peut plus tenir sur ses jambes. Pour l’adolescent, comment réaliser son rêve ? Mais il n’est pas dénué d’ingéniosité et a plus d’un tour dans son sac… 

En dépit de l’accident, ce roman rempli d’humour montre qu’il ne faut pas renoncer à réaliser ses rêves, même les plus fous… Avec de la détermination, l’équitation peut permettre de continuer à vivre et aussi de se dépasser.

Tempête au haras, Chris Donner, L’école des loisirs, 2012.

Son avis complet ICI.

******

Certain(e)s rêvent d’équitation mais ne peuvent en faire : question de condition sociale ou d’époque – comme dans Un cheval de rêve d’Evelyne Brisou-Pellen.

Marie se rend à l’école en sabots. Top, Top ! Elle aime entendre le bruit des sabots qui claquent sur le chemin.
Fille de paysans bretons, à neuf ans, elle part tôt le matin pour franchir les cinq kilomètres qui la séparent de l’école… Il fait froid. Elle passe par de petits chemins, par la lande, souvent dans la nuit et le froid l’hiver ; mais elle ne se plaint pas : elle mesure sa chance d’aller étudier… Elle sait bien pourquoi elle va à l’école : elle aime apprendre, lire, écrire, compter.
Elle redoute cependant les mauvaises rencontres : surtout celle d’Amboise qui la rudoie pour s’amuser ; il la malmène souvent quand il la voit.
Aussi rêve-t-elle d’enfourcher un cheval pour aller à l’école… Marie n’aurait alors plus de souci. Elle chevaucherait alors par monts et par vaux … en toute liberté ! Il n’y aurait plus alors à redouter de croiser Amboise.
Mais ce n’est pas n’importe quel cheval vers lequel vont les pensées de Marie : celui qu’elle préfère, c’est un beau cheval noir qu’elle voit dans le pré du château. En secret, elle l’appelle Dragon noir. Un jour Marie n’y tient plus : elle enfourche le cheval noir et c’est l’accident ! Que lui arrivera-t-il encore ?

Héloïse a bien aimé l’histoire de cette jeune bretonne qui se rend à l’école en sabots – comme sa mère autrefois. Elle va par les chemins de terre, elle a son jardin secret même si cela lui semble un projet irréel loin de ce qui est possible à une fille de fermier.
Une belle histoire pour celles et ceux qui aiment le cheval et la Bretagne, lu d’une traite lors de congés dans cette belle région.

Dans ce dernier roman, le cheval apparaît comme un rêve mais aussi comme au solution face au harcèlement de Marie par un des autres enfants de l’école. 

Un cheval de rêve, Evelyne Brisou-Pellen, Nathan, 2022.

Son avis complet ICI.

******

Ainsi, au-delà d’un simple sport, l’équitation est une école de maîtrise de soi. L’équitation place l’accent sur le lien entre le cavalier et sa monture. Le cavalier emprunte ainsi un chemin qui permet de se reconstruire, de franchir obstacle après l’obstacle, et de mieux rebondir…

Cette activité peut donc aider à surmonter les complications de la vie… et devient thérapie. Elle permet la reconstruction et peut permettre d’accéder à la résilience… Et vous, quels sont vous livres préférés sur le rétablissement par l’équitation ?