Ce billet d’été m’a été inspiré par mon fils cadet, un garçon de 10 ans qui tourbillonne, court, saute, grimpe, danse, lance depuis qu’il est né, avec une grâce et une dextérité qui m’a toujours émerveillée. Quand il a su que les Jeux Olympiques et Paralympiques auraient lieu dans son pays cette année, il a été pris d’une irrésistible passion pour le sujet et en quelques mois, il est devenu l’expert de la famille. Palmarès, biographies, records des athlètes qui nous ont fait vibrer cet été sont devenus ses mantras et comme savent si bien le faire les enfants, il a engrangé un nombre incroyable de connaissances sur le sujet en quelques mois. C’est à cette passion dévorante que je voulais dédier mon billet d’été, car si le sport est entré dans ma vie c’est bien grâce à cet athlète en devenir qui grandit dans mon nid.
Colette. – Nathanaël, comment est née ta passion pour le sport ?
Nathanaël. – Ma passion pour le sport est née grâce au mouvement. Jouer avec un ballon, sans ballon, courir, m’amuser, gagner, perdre, apprendre, voilà tout ce que j’adore !
Colette. – Est-ce que tu te rappelles de la première fois que tu as fait du sport ?
Nathanaël.- oui, à 5 mois quand j’ai commencé à jeter des choses ! Et quelques mois plus tard quand j’ai découvert que je pouvais courir !
Colette. – Quel est ton sport préféré ?
Le handball évidemment, parce que j’aime jouer avec un ballon, gagner, perdre, courir apprendre à être fair play, apprendre à jouer en équipe, avec mes copains. Je fais du handball depuis que j’ai 8 ans, j’ai été initié par mon frère aîné qui en fait depuis qu’il a 10 ans.
Colette. – Pour nourrir cette passion, nous sommes souvent allés à la médiathèque ou à la librairie. Quels sont les livres qui t’ont marqué ?
Nathanaël. – J’aime bien lire la vie des athlètes, en ce moment sur ma table de chevet il y a la vie de Rafael Nadal par exemple, que j’admire beaucoup.
J’aime aussi le livre que tu m’as offert pour mon mois-siversaire de Mai Les Stars des jeux olympiques et paralympiques de Françoise Ancey où on découvre la vie de nombreuses champion.nes olympiques et paralympiques des JO d’Athènes en 1896 à 2020.
J’aime aussi les documentaires dédiés à un sport en particulier par exemple celui sur le handball que nous avons emprunté à la médiathèque.
J’ai aussi adoré le livre que j’ai lu à l’école sur Clarisse Agbégnénou.
Et celui que tu m’as offert sur la plus jeune championne olympique des JO de 1936, Marjorie Gestring, qui a participé aux côtés du champion Jesse Owens dont j’ai découvert l’histoire à l’école.
Colette. – Mais je sais qu’il n’y a pas que les livres qui nourrissent ta curiosité sur les JOP. Peux-tu nous présenter les autres médias que tu as découverts pour assouvir ta passion des JOP ?
Nathanaël.– J’ai bien aimé écouter le podcast « Théo, le taxi » avec Théo Curin, nageur handisport, conférencier, mannequin, acteur, chroniqueur, qui conduit un taxi et qui prend dans sa voiture un.e athlète pour l’interviewer. J’ai aimé l’épisode avec Elodie Clouvel qui a été médaillée d’argent au pentathlon dimanche 11 août. Il interviewe aussi des athlètes des jeux paralympiques comme Natenin Keita championne de para-athlétisme ou Axel Bourlon en para-altérophilie..
Colette. – Pourquoi aimes-tu cette émission en particulier ?
Nathanaël. – Parce qu’il montre des athlètes, comment il et elles sont vraiment, combien de chances ils ou elles peuvent avoir aux JOP Paris 2024. Théo fait des petits défis ludiques avec l’athlète invité.e : l’athlète choisit un endroit où il/elle veut aller : par exemple Clarisse Agbégnénou a voulu aller à l’aréna du champ de Mars où elle serait en compétition pendant les JOP.
Et dans mes émissions télévisées préférées, j’ai bien aimé « Aux jeux citoyens », notamment le feuilleton des jeux où tu te focalises sur un.e athlète, par exemple Séraphine Okemba, joueuse de rubgy à 7, même si elle n’a pas eu de médaille aux JO. Et avant le feuilleton des jeux, il y avait un focus sur les chances de médailles. Aujourd’hui, nous sommes le 11 août, c’est le dernier jour des JO, alors je peux comparer avec les données qu’on avait à ce moment là, c’est très intéressant de comparer maintenant avec les prévisions, on peut voir le chemin parcouru.
J’ai aussi vu des documentaires, par exemple celui sur Teddy Riner de 2013 à 2016, j’ai bien aimé car c’est une idole pour moi, au judo, je l’adore, comme mon père. Parce qu’il est grand, massif, costaud, il est dans la catégorie des plus de 100 kg, il a été 11 fois champion du monde, 5 fois champion olympique. J’ai bien aimé ce documentaire car il parle de sa vie, il raconte comment ça allait se passer pour les JOP de Rio, la finale était contre l’athlète Japonais qu’il a gagné en 20 secondes. C’est très impressionnant.
Colette. – Qu’est-ce que tout ce que tu as lu, regardé ou écouté sur les JOP t’a apporté ? Des émotions particulières ? Des modèles dont tu aimerais t’inspirer ? Des connaissances sur le sport ?
Nathanaël. – Me renseigner sur les sportifs et les sportives m’inspirent car j’aimerais jouer au handball professionnellement et à travers les histoires des champion.nes je peux comprendre les qualités nécessaires pour se dépasser sportivement. Et puis le sport permet d’éprouver de grandes joies, des joies communicatives, qu’on partage avec tous.tes les spectateurs et les spectatrices.
Colette. – Quel est le sportif ou la sportive que tu préfères ? Pourquoi ?
Nathanaël. – Chez les femmes, c’est Clarisse Agbégnénou, c’est une wonderwoman, elle peut tout faire, être mère, championne du monde de judo, championne olympique, elle est marraine de plusieurs associations et combat le tabou des règles dans le sport en soutenant une entreprise française qui fabrique des culottes menstruelles. Chez les hommes, il y a Teddy Riner dont j’ai déjà parlé et LeBron James pour les mêmes raisons, il est costaud, massif et très fort.
Colette. – De toutes les anecdotes que tu connais maintenant sur la vie des champions et des championnes, est-ce qu’il y en a une que tu aimerais raconter ?
Nathanaël. – J’ai été très impressionnée par le parcours de l’escrimeuse Bébé Vio, elle a été atteinte à 11 ans d’une méningite fulminante à méningocoque C dont elle n’a pu être sauvée que grâce à l’amputation de ses 4 membres et surtout grâce à son rêve de refaire de l’escrime, sport qu’elle pratique depuis qu’elle a 5 ans. Je trouve cette championne très courageuse.
Colette. – Tu as eu la chance d’aller aux JOP de Paris 2024 : quel est ton meilleur souvenir ?
Nathanaël. – Un des meilleurs moments que j’ai vécus, c’est après le match de handball masculin entre le Danemark et l’Argentine, quand les spectateurs et les spectatrices sont restés dans l’Arena Paris Sud 6 pour regarder en direct la finale du 200 mètres brasse masculin sur nos téléphones et où ensemble on acclamait Léon Marchand qui nageait à plusieurs kilomètres de là où nous étions ! Quand il a gagné, on s’est tous.tes mis.e.s à chanter la Marseillaise, et on était joyeux ensemble. C’était un moment magique.
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J’ai aimé observer la passion de Nathanaël grandir au fil de ses découvertes sur les jeux olympiques et paralympiques, j’ai aimé écouter ses questions sur les chances de médailles de la France, définir ce qu’est l’optimisme et le pessimisme par rapport à cette question qui a rythmé nombreux repas de famille, j’ai aimé aborder avec lui ce continent qui m’était jusque là complètement inconnu. Celui de l’olympisme, ses valeurs, ses règles, ses rêves. L’olympisme dont le discours sur l’humain, sur ce dont il est capable, quand le corps et l’esprit sont unis, m’ont peu à peu touchée. Bousculée. Chamboulée. Au point que même sans mon fils à mes côtés, je me suis surprise à regarder la mini-série documentaire « Le nouvel essor de Simone Biles » et à réclamer de faire une halte culturelle lors de notre séjour parisien au Palais de la porte dorée pour découvrir l’incroyable exposition « Olympisme, une histoire du monde ».
Parce que l’Olympisme, visiblement, nous permet de grandir en philosophe !