Les métiers du livre : dialogue entre Héloïse et Aurélien, professeurs-documentalistes

Après l’interview de Liraloin, bibliothécaire, nous avons eu envie de nous intéresser aux professeurs régnant sur les CDI (Centres de Documentation et d’Informations) pour les interroger sur leur métier. Héloïse, qui enseigne en collège, et Aurélien, professeur-documentaliste en lycée, ont accepté de nous répondre et de confronter leur vision de leur travail.

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Comment êtes-vous devenus professeurs-documentalistes, est-ce un rêve d’enfant ?

Héloïse : Non pas du tout ! Enfant, je voulais être archéologue ! C’est un peu un concours de circonstances qui m’a amenée à faire ce métier, alors que j’étais en deuxième année de master. Je travaillais en bibliothèque universitaire pour financer mes études, et je me disais que ce serait sympa de faire un métier en rapport avec les livres, vu qu’ils ont toujours été une passion. J’hésitais à passer le concours de bibliothécaire quand on m’a parlé du métier de professeur-documentaliste. L’année de préparation au CAPES a été une révélation !

Aurélien : Moi non plus, ce n’était pas un rêve, même si enfant, j’aimais beaucoup aller à la bibliothèque. Ce sont plutôt les circonstances qui m’ont amené à l’être : j’étais enseignant dans une autre discipline, et j’ai appris qu’il y avait des stages en reconversion pour être documentaliste. J’avoue que les corrections de copies et la répétition inhérente au métier de prof (« enseigner, c’est répéter », entend-on souvent à raison) me pesaient quelque peu, et j’ai profité de cette opportunité pour changer de voie. 

Quel est le parcours type pour exercer ce métier ?

Aurélien : Je ne sais pas s’il y a un parcours type. La brochure ONISEP me dira peut-être le contraire… Je pense surtout qu’il faut être prêt à intégrer un « système » tout en étant conscient que nous évoluerons un peu comme des électrons libres. Ce qui nous accorde une forme de liberté…

Héloïse : Je ne sais pas non plus mais j’ajouterai qu’il vaut mieux avoir des connaissances en sciences de l’information et en documentation, mais je ne suis pas un bon exemple, je me suis formée sur le tas !

Comment choisissez-vous les ouvrages (revues, romans, documentaires…) que vous proposez aux élèves ?

Héloïse : J’ai un budget ridicule, donc c’est quelque chose qui me demande du temps, il ne faut pas que je me trompe ! Je me base sur les programmes, les demandes des élèves, les sorties que je repère… Le plus difficile, c’est de faire des choix, puisque je ne peux pas acheter tout ce que je souhaiterais proposer à mes élèves !

Aurélien : En ce qui concerne les revues, il y a des incontournables notamment dans le domaine des sciences ou de l’actualité. Ensuite, il faut procéder à une sorte d’évaluation, en fin d’année, par exemple, en fonction des prêts, des consultations et du prix aussi ! Pour les livres, j’effectue un gros travail de veille documentaire. Comme Héloïse je me base sur pas mal de « sources » : les programmes, les demandes d’enseignants ou des élèves, une revue professionnelle (Inter CDI) ou plus généraliste (Lire magazine), mes lectures personnelles. Je consulte régulièrement la rubrique culture des hebdomadaires. Et il m’arrive aussi d’aller sur le site d’À l’ombre du grand arbre 

Quels sont vos rapports avec les autres professeurs ?

Héloïse : Ils sont très cordiaux dans mon établissement. Il faut dire que j’y travaille depuis un petit moment maintenant ! Globalement, ils sont partants quand je leur propose un projet, ce qui fait plaisir, mais je sais que ce n’est pas le cas partout. Après, je travaille tout de même souvent avec les mêmes enseignant.es… de lettres notamment !

Aurélien : À partir du moment où ils connaissent un peu mon métier, les rapports sont satisfaisants. Bien sûr, certains professeurs ne mettront jamais le pied au CDI avec leur classe ! Il faut faire avec, ne pas trop provoquer les choses au risque de mettre en place des séances superficielles. J’aimerais travailler davantage en amont avec les « réguliers », ce qui n’est pas toujours le cas… Mais quand cela se fait, en général avec des profs de lettres ou d’histoire, le résultat est toujours positif, pour nous, comme pour les élèves.

Parmi les projets ou les interventions que vous avez menés, duquel êtes-vous les plus fiers ? Pourquoi ?

Aurélien : C’est un métier où il faut apprendre, à mon avis, à être modeste et humble. Ce qui n’exclue pas la rigueur et la visée d’objectifs raisonnables. Je ne sais pas si j’ai à être fier de quoi que ce soit, mais je suis très heureux d’avoir pu créer des rencontres entres élèves et écrivains. Celles avec le regretté Charles Juliet, par exemple, ont été particulièrement riches…

Héloïse : Question difficile… Chaque projet est unique, je ne sais pas s’il y en a un que je préfère. Je suis toujours contente quand je vois les yeux des élèves qui s’éclairent, ou si cela leur permet de se révéler d’une manière ou d’une autre.

Vous avez un rôle différent des professeurs de matière, de quelle manière gérez-vous cette différence vis à vis de vos collègues et des élèves ?

Héloïse : C’est l’un des écueils du métier : les élèves ne nous considèrent pas forcément comme des enseignants, du fait de notre particularité. Ils n’ont pas « CDI » dans leur emploi du temps. J’en ai pris mon parti… Quant à mes collègues, ils ont compris que je pouvais apporter autre chose aux élèves, d’une autre manière, que c’était un autre moyen de travailler…

Aurélien : Je trouve que le métier de documentaliste (je ne me suis jamais senti obligé d’ajouter le mot « professeur ») permet un rapport différent avec les élèves et les enseignants. Il faut aussi apprendre à privilégier certaines misions par rapport à d’autres. Selon sa sensibilité ou personnalité, chacun fait sa propre hiérarchie. Faire un bilan devant les professeurs (en début ou en fin d’année) permet aussi d’apporter un éclairage sur notre travail, de leur faire comprendre que nous ne sommes pas là uniquement pour « ranger des livres », que nous devons participer à l’acquisition d’une culture de l’information pour les élèves, à favoriser l’ouverture culturelle de l’établissement, et que le CDI n’est pas une salle d’étude bis ! Bref, on fait de la pédagogie avec les profs aussi !

Quelle est la tâche que vous préfèrez ? Celle à laquelle vous ne vous attendiez pas en entrant dans ce métier ? Celle que vous aimez le moins ?

Aurélien : Faire les commandes de livres (romans, documentaires) m’intéresse, parce qu’elles ouvrent un champ de possibles. J’aime aussi partager des avis de lecture avec les élèves. Ou sur les films aussi, car le CDI doit être ouvert à la culture audiovisuelle. J’apprécie aussi d’aider les élèves à trouver des documents pertinents pour leur travail de recherche. En revanche, les tâches administratives (type réabonnements, etc.) sont assez lourdes. Et les relations téléphoniques avec les revues se sont dégradées depuis la fin du Covid… Nous devons collaborer avec des centres d’appel qui transforment les gens en robots ! Le pire selon moi, ce sont les éditeurs de manuels scolaires qui, au mois de mai, lors de la réception des spécimens pour les enseignants, nous prennent pour des valets à leur service ! Enfin, il est toujours délicat d’expliquer à des profs qui « s’invitent » au dernier moment au CDI que j’ai, moi aussi, un ordre du jour…

Héloïse : De mon côté, je ne m’attendais pas à devoir recouvrir des livres ! Et d’ailleurs, je n’ai jamais été très douée pour ça. Mais je te rejoins : ce que j’aime le moins, c’est tout ce qui est administratif. Les demandes à remplir pour espérer avoir un budget, les bilans et montages de projets qui demandent toujours énormément de temps. Par contre, j’aime conseiller des livres, j’aime expliquer des concepts aux élèves. J’aime partager mes connaissances, leur montrer qu’ils savent des choses. J’aime le contact et le partage en fait.

Justement, est-ce que vous estimez avoir un rôle particulier dans la transmission du « plaisir de lire » aux enfants ? Quelles actions avez-vous menées qui ont permis à des élèves de goûter aux joies de la lecture ?

Héloïse : Je pense qu’on a tous un rôle à jouer dans ce domaine… parents, famille, éducateurs, bibliothécaires, enseignants. Il est vrai que je peux plus facilement échanger avec eux, étant en première ligne !

Aurélien : Il est vrai que notre rôle est important. Mais nous devons faire face à un facteur qui nous complique le travail : face à la prolifération des écrans, de l’importance du téléphone portable, la lecture n’est plus la priorité des jeunes… De plus, dans mon lycée, il n’y a pas de quart d’heure lecteur (les enseignants n’y étaient pas favorables…)  L’idéal serait qu’il n’y ait plus de frontière entre « lecture plaisir » et « lecture obligatoire » en classe ! Est-ce que nos programmes scolaires permettent cela ? Je me pose la question… Par ailleurs, en ce qui concerne le CDI, il faut autant penser aux « petits » lecteurs (même si je n’aime pas cette expression) qu’à ceux qui dévorent les livres. Mais il faut préciser que le nombre de ces derniers se réduit comme une peau de chagrin à mesure que le bac approche ! C’est pourquoi je suis heureux quand nous pouvons mettre en place des rallyes lectures avec des classes. Mais, comme tu le disais dans ta réponse à la question précédente, je crois plus que jamais que le documentaliste peut devenir « passeur » en dialoguant le plus possible avec les élèves… 

Héloïse : Je mène des actions variées : des sélections thématiques, des présentations à des classes, des lectures offertes, des « emprunts mystère » (des livres emballés avec juste quelques mots-clés pour les présenter), des rencontres avec des autrices… Je présente toutes les semaines un « livre de la semaine », en essayant de varier les natures et les genres. Ce qui fonctionne bien aussi, c’est le « si tu as aimé tel livre, je te conseille celui-ci »…

Proposez-vous des sélections thématiques à certains moments de l’année ? Quelle est votre préférée ?

Aurélien : Oui, les « journées internationales » le permettent. Elles sont variées, souvent nécessaires. En plus, elles font vivre le fonds documentaire ! L’une des plus importantes, à mon avis, concerne la semaine contre le harcèlement scolaire…

Héloïse : Je le fais aussi, c’est un moyen très « classique » de mettre en avant des ouvrages. Je propose des sélection de rentrée, puis d’Halloween (qui fonctionnent toujours très bien), sur la première guerre mondiale, les droits des femmes, la science, l’écologie… J’aime bien aussi faire des sélections par « couleur », elles attirent le regard des élèves, les interpellent. Et puis je mets régulièrement en avant des lectures « faciles », pour les élèves qui n’osent pas trop lire.

Est-ce qu’il y a des échanges de lectures entre collègues là où tu travailles ?

Héloïse : Oui, mais c’est plutôt informel, sur nos pauses. Nous n’avons pas de club lecture – mais ce serait chouette !

 Aurélien : J’ai mis en place une « boîte à livres » en salle des professeurs, permettant à quelques titres retirés du fonds d’avoir une seconde vie. Des collègues me prêtent aussi des ouvrages qui pourraient avoir leur place au CDI. Comme avec Héloïse, les échanges se font surtout sur leurs temps de pause…

Avez-vous un rayon « pédagogies » ? Quel est votre titre préféré dans ce rayon ? Pourquoi ?

Héloïse : Non…

Aurélien : Nous n’en avons pas non plus, mais nous avons un rayon incluant des ouvrages aidant les élèves à mieux s’organiser par exemple. Mais pas de rayons « pédagogie » pour les profs. Je pense que, la plupart du temps, les enseignants sont contraints d’écrire leur livre eux-mêmes, en s’ajustant continuellement aux élèves, à leurs codes, sans toutefois tomber dans la complaisance ! Il faut rappeler combien ce métier formidable devient de plus en plus complexe, dans une société plus complexe elle-aussi…

Pour finir, avez-vous des partenaires avec qui tu travailles régulièrement ? Librairies ? Partenaires culturels (théâtre, centre de loisirs, cinéma…) ?

Aurélien : Non, pas vraiment. Beaucoup d’enseignants le font de leur côté, pour des projets ponctuels. Et peuvent le cas échéant, demander aux documentalistes de venir les accompagner… Je pense toutefois qu’il peut être « glissant » de solliciter systématiquement le documentaliste pour des partenariats extérieurs. Le risque est grand, je l’ai constaté, que le CDI devienne une agence de voyages. Pour moi, le plus intéressant dans ce métier, c’est l’échange avec les élèves…

Héloïse : Oui, on fonctionne beaucoup en réseau, avec les structures locales, et on travaille aussi avec quelques compagnies de théâtre. Comme nous avons peu de budget, cela permet tout de même d’ouvrir nos élèves aux offres culturelles locales, même si le pass culture nous permet aussi désormais de faire intervenir des structures qui viennent de plus loin. Nous profitons aussi du CLEA (Contrat local d’éducation Artistique) de l’agglomération, qui nous permet de monter des projets avec des artistes, auteurs et journalistes en résidence pour quelques mois.

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Merci à Héloïse et Aurélien d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et de nous éclairer sur leur métier finalement peu connu !

Liberté !

[…]

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté.

Paul Éluard, Poésie et vérité, 1942.

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Si à l’évocation de la liberté c’est ce magnifique poème de Paul Eluard (dont nous ne citons que la fin) qui vient à l’esprit, ce thème est central en littérature jeunesse. Liberté de grandir, de changer, de choisir, liberté physique ou psychique… la quête de liberté est à l’origine de certaines des histoires les plus belles, les plus fortes. Voici nos préférées.

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Quête de liberté

Jonathan Livingston le goéland, Richard Bach, J’ai lu 2000 (pour cette édition).

Quand ils apprendraient ce qu’il avait réalisé, les exploits qu’il avait accomplis, pensait-il, les goélands seraient fous de joie. […] Désormais ils pourraient sortir de leur ignorance, se révéler des créatures pleines de noblesse, d’habileté et d’intelligence. Être libres !

Alors que son peuple vole pour se nourrir, Jonathan Livingston ne se nourrit que pour voler. Son objectif : expérimenter, apprendre et voler mieux, plus haut, plus vite. Quoi qu’en pense son clan, qui ne comprend pas sa vision et finit par l’exclure.

Dans ce conte philosophique New Age qui a fait son succès dans les années 1970, Richard Bach propose une vision libératrice du dépassement de soi par l’apprentissage. Il montre aussi que la liberté (entendue comme quête de perfection), et les découvertes qui en découlent, n’ont du sens que si on les partage.

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Liberté physique

C’est l’imagination d’Alma qui est à l’origine des aventures qu’elle va traverser durant son épopée de trois tomes. Parce qu’elle a créé un ailleurs pour son petit frère, il va partir à sa recherche. Et être capturé puis vendu comme esclave. De son côté, Alma est une héroïne fière et libre que rien arrête. Son prénom signifie d’ailleurs liberté dans la langue oko inventée par Timothée de Fombelle pour l’occasion. Alma est une fresque riche, poétique et précisément documentée sur le commerce triangulaire, portée par des personnages aussi attachants qu’intrépides. Prêts à tout pour retrouver leur liberté – qui est le titre du troisième et dernier tome !

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Comment mettre une baleine dans une valise ? de Guridi, CotCotCot éditions, 2021.

Comment mettre une baleine dans une valise ?, publié pour la première fois en 2018 par l’illustrateur espagnol Raùl Nieto Guridi, est une question philosophique qui invite à la réflexion sur l’importance et la valeur de ce qui compte le plus pour nous et que nous aimerions emporter si nous devions tout quitter. La baleine devient alors la métaphore de toutes ces choses qui représentent notre vie : objets, personnes, émotions, souvenirs… et que nous ne pouvons laisser derrière. Au fil des pages et de la lecture, il apparait rapidement qu’il est ici question d’un voyage sans retour.

Ce qui frappe le plus à la lecture c’est le minimalisme du texte et des illustrations qui disent pourtant beaucoup. A l’image de ce personnage non défini, au visage sans traits, un anonyme parmi tant d’autres, qui nous renvoie à nous-même et nous invite à plus d’empathie. Le vide des pages sur lequel se détachent les deux personnages crée un sentiment d’immensité renforcé par la différence de taille entre le personnage et sa baleine qui nous fait prendre conscience de la difficulté à réduire notre vie au minimum empaquetable.

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Le pays de Rêve de David Diop, Rageot, 2024.

Au cœur de la montagne-décharge, Rêve et sa grand-mère vivent à l’écart du monde et des hommes, ne quittant leur logis qu’à la nuit tombée pour trouver dans les poubelles de quoi subsister. La grand-mère veille à la sécurité de la jeune fille à la beauté sans pareil. Mais en grandissant, Rêve est submergée par le désir de liberté et l’espoir d’un ailleurs resplendissant. Quand arrive le fils du Grand désœuvré, l’espoir s’épanouit dans le cœur des deux femmes…

L’histoire de Rêve se confond à celle de ces héroïnes de contes de fée, qui n’ont pour elles que leur beauté et l’espoir qu’un prince vienne sur son blanc destrier pour les sauver. Mais les rêves ne finissent pas toujours comme on l’avait espéré et la solution ne vient pas toujours de-là où on l’attendait.

Conte moderne, Le pays de Rêve aborde des thématiques très actuelles qui prennent forme dans les inégalités exprimées, d’une plume poétique et imagée, dans la pauvreté, la violence et les rêves brisés. L’exil, thème central de l’œuvre de David Diop, trouve ici forme dans deux anneaux d’or, héritage du passé et symbole de la liberté.

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Le projet Barnabus, Terry, Devin et Eric Fan, Little Urban, 2020.

Des animaux créés en laboratoire, qui n’ont jamais vu l’extérieur, et dont la vie est menacée. Une irrépressible quête de liberté, une envie de découvrir le monde. C’est ce que nous présente Le projet Barnabus, des Fan Brothers. Un sauve-qui-peut général vers le « dehors », assorti d’une dénonciation de la société de consommation et des normes imposées.

Un ouvrage émouvant, conduit par un Barnabus touchant. Parce que chacun a le droit d’être soi-même, en toute liberté !

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Le nuage de Louise, Terry, Devin et Eric Fan, Little urban. 2022

Cette thématique de la liberté plaît beaucoup aux frères Fan, puisqu’on la retrouve aussi dans Le nuage de Louise, paru deux ans plus tard.

Nous y rencontrons Louise, une petite fille qui acquiert un jour un très joli nuage. Elle le chérit, en prend soin, et il grandit… Mais celui-ci prend de plus en plus de place… et s’il fallait lui rendre sa liberté ?

Un très bel album qui nous montre que lorsque l’on tient à quelque chose, à quelqu’un, on doit le laisser libre de ses mouvements, ne pas l’enfermer égoïstement. Une très belle parabole poétique, délicatement illustrée.

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Les Chemins de traverse, de Maylis Daufresne et Juliette Lagrange, La Joie de Lire, 2023.

Dans Les chemins de traverse, nos deux jeunes héros, Félix et Nour, encouragé.e.s par Malika, la tante de cette dernière, profitent des portes ouvertes, des venelles, des ruelles, des sentiers, et même des anfractuosités des falaises pour  découvrir le vaste monde à portée de mains. Par le jeu des découpes dans la page qui prennent la forme des espaces de transition entre les différents endroits explorés par les enfants, la lectrice, le lecteur est amené.e à parcourir à la fois la vie foisonnante du village et l’incroyable diversité des merveilles qu’offre la nature.  Un album qui chante la liberté de mouvement et qui remet le corps des enfants au cœur d’un espace qui peut aussi être bienveillant, accueillant et source de joies multiples. A une époque où l’adulte a tendance à voir le danger partout, cet album est une invitation au voyage immédiat, celui qui s’offre à nous chaque jour quand on passe le seuil de la maison.

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Le jour où je suis partie, Charlotte Bousquet, Flammarion, 2017

Dans Le jour où je suis partie, Charlotte Bousquet aborde un thème qui lui est cher : le combat pour la liberté des femmes. Tidir a perdu sa meilleure amie, qui s’est suicidée suite à un mariage forcé. Elle s’enfuit pour aller à Rabat, où elle compte participer à la marche des femmes du 8 mars. Elle fuit elle aussi un mariage arrangé, mais elle fuit surtout pour affirmer haut et fort son droit à choisir son avenir.

Entre péripéties, nature sauvage et rencontres, ce roman engagé dresse le portrait d’une jeune femme forte, qui se bat pour son avenir. Il nous montre à quel point la liberté est fragile, et loin d’être acquise partout. Un texte qui dénonce les inégalités et qui porte aussi l’espoir d’un monde meilleur.

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Le combat d’hiver, Jean-Claude Mourlevat, Gallimard Jeunesse, 2006

Dans Le combat d’hiver, Jean-Claude Mourlevat nous présente la lutte de quatre adolescents. Quatre adolescents qui reprennent celle de leurs parents contre l’oppresseur, la Phalange, la groupe tyrannique qui règne de manière despotique.

Dans cette épopée dystopique, l’auteur évoque avec poésie la lutte contre la dictature, le combat pour la liberté dans un environnement sombre et inquiétant, peuplé de créatures dangereuses. A travers ses personnages, c’est toute la force de l’entraide, de l’amour et du courage qui affleurent. Un classique indémodable

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Liberté de penser

L’incroyable machine à liberté de Kirli Saunders, illustrations de Matt Ottley, Kaleidoscope, 2021.

Une petite fille observe de drôles de machines. Des incroyables machines à liberté. Elles ont des formes et des couleurs étranges. À quoi servent-elles ?

Le lecteur attentif relèvera quelques indices au fil des pages et des illustrations toujours magnifiques de Matt Ottley. Qu’elle se retrouve dans « des endroits magiques et sauvages » ou dans « des profondeurs secrètes », sa machine à liberté permet à la petite fille de vivre intensément, de « devenir ce qu’elle avait toujours rêvé d’être ». De quelle manière ? Il faut découvrir cet album, véritable ode à l’imaginaire, pour le savoir !

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Swamp : un été dans le bayou de Johann G. Louis – Dargaud, 2023

Red et Otis sont amis dans la pauvreté, celle qui touche autant les Blancs que les Noirs. Nous sommes au beau milieu des années 30’ et la population ne se mélange pas. Les deux garçons ne prennent pas en compte les recommandations maternelles et si l’un sèche l’école c’est pour mieux retrouver l’autre dans le bayou. Des mauvaises choses se trament dans cette Louisiane étouffante, des étranges et inquiétantes disparitions d’hommes de couleur font jaser les gens. Bien vite les deux compagnons font la connaissance de Shelley venue s’installer dans un vieux manoir avec sa gouvernante un poil autoritaire et une mère mélomane fatiguée…

« Cette BD est donc tout particulièrement un hommage au Southern Gothic… un Sud qui vit dans la misère, où la criminalité augmente, où les tensions sociales sont fortes, en particulier envers les Noirs américains dont l’émancipation n’est pas acceptée. » La population tente de trouver un espoir de liberté en s’installant dans cette contrée. L’arrivée de Shelley et de sa mère montre également les mentalités étriquées : « Je suis née dans un trou du Missouri, une souris sait très bien reconnaître une fouine. »

A la fois protectrice et lucide, la mère de Shelley fait tout son possible pour protéger l’innocence des trois enfants : « Approche mon petit Red…n’entre pas tout de suite dans le monde des adultes. » La construction de cette BD alterne parfaitement entre les scènes de nuit qui aggravent la tension si palpable contrastant avec le jour où l’amitié innocente essaye d’apporter un peu d’optimisme.

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Le grand incendie, Gilles Baum et Barroux, les éditions des éléphants, 2016

C’est la censure et la liberté d’expression qui sont au centre de cet album de Gilles Baum illustré par Barroux.

Dans un pays lointain, le calife a ordonné un autodafé. Les livres brûlent, mais un jeune garçon découvre un morceau de feuille… Une fois le feu éteint, il va fouiller dans les cendres et y déniche une petite phrase.

Avec cet album, l’auteur nous dit la puissance des mots, leur beauté, leur force d’action. C’est un récit plein d’espoir sur les livres et les mots qui permettent de se révolter, de lutter contre l’oppression. Une ode à la lecture et à la liberté.

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Liberté de s’émanciper

Aux filles du conte de Thomas Scotto, illustré par Frédérique Bertrand, les Editions du Pourquoi Pas, 2022

« Aux filles du conte » est un superbe petit livre délicat et raffiné, relié au fil rouge pour envoyer au tapis les histoires cousues de fil blanc…Mais c’est surtout une ardente proclamation contre la soumission, les épreuves, le non-consentement, l’enfermement, l’injonction à la beauté, etc. , ces acouphènes dans les oreilles enfantines, depuis toujours, par la voix des contes, jusque dans la vraie vie, celle des talibans et de meetoo, à en devenir sourds. Dans un court format, titre phare de la collection « Manifeste poétique » des Editions du Pourquoi pas, Thomas Scotto porte une parole féministe puissante : l’heure de l’émancipation a sonné ! Il est grand temps de sortir de millénaires de patriarcat, de « peur bleue« , de  » supplices de papier« , et de « mutisme [du] corps« …dans lesquels les filles des contes ont été enfermées pendant des siècles. Le moment est venu de mettre en œuvre « l’évidence de liberté » pour « espérer le Monde« , « l’horizon rouge » …et pourquoi pas… « marcher devant« ? Avec un extrait de la chanson d’Anne Sylvestre « Une sorcière comme les autres » en épigraphe, comme un encouragement, il offre aux filles des contes (que l’on reconnaît tout au long du texte), en vérité à celles d’aujourd’hui, dans un concentré de talent, de poésie et de finesse, un souffle d’espoir et de liberté, pour que plus jamais on ne les invente. Nous l’avions « tant fait déjà« …

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Libres d’être, Thomas Scotto et Cathy Ytak, Les éditions du pourquoi pas ?, 2016

Libres d’être, publié aux éditions du pourquoi pas ? ce sont deux textes qui se font écho, dans un seul et même livre, deux époques, deux approches, pour un message unique et universel. La laïcité et l’émancipation du joug du patriarcat, comme armes de libération massive.
Sincère, engagé, virtuose, il est une référence incontournable pour Séverine. Identifié jeunesse, il est, en vérité, à mettre entre toutes les mains. Les 2 auteurs y croisent les mots d’un père d’aujourd’hui (partie autobiographique de Scotto), qui questionne et imagine l’avenir de ses filles, et ceux d’une jeune femme, en 1909, qui enrage contre l’ordre établi et aspire au contrôle de sa vie (partie fiction de Ytak).
En accord parfait, leurs voix entrent en résonance, bousculent et subjuguent. Elles interrogent, doutent, affirment, aussi, entre colère et impuissance, cri et chuchotement, passé et futur, douce poésie et références historiques, avec une infinie sensibilité, surtout, la liberté et l’égalité, sans compromission ni condition, pour toutes les femmes, ici, ailleurs. Qu’elles se libèrent du poids des convenances, des traditions, des voies tracées, qu’elles soient « libres d’être », tout simplement, définitivement.

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La retraite de Nénette de Claire Lebourg, l’Ecole des Loisirs, 2017

« Star indétrônable des orangs outans de la capitale, Nénette, 40 ans, était pensionnaire de la Ménagerie du Jardin des Plantes depuis sa tendre enfance. »

Nénette a bien mérité sa retraite. Elle recouvre une liberté bien mérité non loin de son habitat « pas naturel ». C’est dans un petit appartement très agréable donnant sur les toits parisiens, que Nénette profite de sa nouvelle et belle vie… Si belle que ça cette liberté ? Et si finalement Nénette aspirait à autre chose?

Le trait léger et gracieux de Claire Lebourg est un régal. Cette vie parisienne fait rêver, le lecteur y voit Nénette déambuler dans les rues de Montmartre, profiter des parcs et des cafés mais bientôt l’ennui s’installe. Au final, la liberté que l’on se choisit n’a pas de prix.

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Le paradis des chats d’Emile Zola, illustré par Timothée Le Véel, l’école des loisirs, 2023.

Critique social, ce conte philosophique aux allures de fable animalière dénonce et se moque de ceux qui ont tout et sont incapables de se mettre à la place de ceux qui n’ont rien.

L’histoire est celle d’un bon gros matou de salon, habitué aux grand luxe et au confort que sa maitresse lui prodigue à grand renfort de coussins moelleux et de viande à tous les repas. Envieux de la liberté dont semblent jouir les chats de gouttière qu’il voit à travers sa fenêtre, il prend la poudre d’escampette pour les rejoindre et goutter à cette vie de la rue. Mais quand la faim se fait sentir, il comprend que la liberté a un prix…

Au contact des chats des rues, le matou est confronté à un dilemme, un questionnement plus actuel, qui le pousse à choisir entre son confort et sa liberté.

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La petite épopée des pions d’Audren, illustré par Cédric Philippe, MeMo, 2017.

Parmi les pions du coffret en bois de rose, il existe un pion téméraire qui va oser prendre ce qui lui revient de droit, sa liberté. S’il est vite désigné comme fou par ses camarades, il entend bien se libérer du joug de la Main qui l’enferme dans un rôle bien défini qui ne s’entend pas au-delà du plateau de l’échiquier.

En alliant une histoire drôle et pleine d’aventures à une réflexion philosophique judicieuse sur la liberté et le libre-arbitre, le récit fait passer son message avec pertinence et intelligence. La petite épopée des pions est aussi une aventure qui pousse à quitter le confort rassurant et sécurisant des limites d’un monde que l’on connait, qui pousse à partir à l’aventure pour s’émanciper en repoussant les limites de notre liberté.

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Le goût de la liberté, Jesuso Ortiz et Louna Demir, Editions du Père Fouettard, 2022.

Et pour initier les plus jeunes à la liberté, voici un petit album qui s’adresse aux enfant dès 2 ans.

Dans ce tout-carton, Louna Demir et Jesuso Ortiz nous interpellent autour d’une question philosophique – Quel goût a la liberté ? – de manière ludique. Au travers des délicates illustrations de Jesuso Ortiz, on l’imagine sucrée, amère, acide… savoureuse aussi. De quoi amorcer une première réflexion sur ce concept avec les plus jeunes !

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Quelle lecture évoque le mieux la liberté pour vous ? Quel roman, quel album vous a donné des ailes pour la conquérir ?

Notre auteur essentiel : Jean-François Chabas

Le travail de Jean-François Chabas, écrivain-voyageur nous enthousiasme pour plusieurs raisons. Il a l’art de faire voyager ses lecteurs, de les ouvrir à d’autres cultures et peuples. Mais c’est surtout son intérêt pour la nuance et pour ce qu’il se cache derrière les apparences qui nous séduit sous le Grand Arbre. L’entretien que cet auteur a eu la gentillesse de nous accorder en avril a été l’occasion de poursuivre la découverte de son œuvre. Voici donc nos titres préférés !

Photo issue du site officiel de Jean-François Chabas : www.jean-francois-chabas.com

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Lucie a choisi de présenter Le Coffre Enchanté, illustré par David Sala avec une interview du Coffre.

Le Coffre Enchanté, Jean-François Chabas, illustrations de David Sala, Les albums Casterman, 2011.

Enchantée de vous rencontrer monsieur le Coffre, je dois dire que je suis très honorée (et un peu intimidée) d’interviewer un objet de votre valeur !

Si vous l’êtes, c’est que vous êtes passée à côté de la morale de mon conte. En effet, Jean-François Chabas – mon créateur – avait à cœur de dénoncer les apparences trompeuses et la pléonexie. Vous voilà en plein dedans !

Ce que je voulais dire c’est qu’il n’est pas commun de discuter avec un objet inanimé, et encore moins lorsqu’il est le personnage central d’un album.

N’exagèrons rien. Comme vous le dites je suis un objet, c’est l’Empereur qui nourrit l’histoire. Sa curiosité le pousse à faire appel à toutes sortes de personnages pour m’ouvrir, et c’est cette succession d’apparitions qui plaît aux lecteurs.

Je suis persuadée que les lecteurs sont tout de même très intrigués de savoir ce que vous contenez. D’autant que David Sala vous a peint d’une manière somptueuse !

Merci, c’est gentil à vous. Les autres personnages ne sont pas mal non plus. Il est vrai que David a su créer une atmosphère à la fois faste et inquiétante qui me plaît beaucoup.

Nous n’allons évidemment pas révéler votre contenu à nos lecteurs, mais je suis persuadée que Jean-François Chabas à sciemment confié le rôle du révélateur à un animal. Qu’en pensez-vous ?

Je suis d’accord avec vous. La vérité et la sagesse viennent d’un animal et ce choix n’est pas du tout anodin, surtout au regard de l’œuvre de Jean-François. Les hommes deviennent fous dès qu’un trésor est en jeu, les animaux ne sont pas atteints par cette fièvre. J’aime beaucoup la fin de mon conte, je pense qu’elle invite les lecteurs à réfléchir et à discuter.

Merci de nous avoir accordé cet entretien. Nous espérons avoir donné envie de vous découvrir aux lecteurs qui ne connaissent pas encore votre histoire !

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Séverine a choisi L’arbre et le fruit, qui l’a plongée au cœur de l’histoire tragique d’une famille sous l’emprise du père violent et manipulateur. Cette lecture inoubliable, voyage intime au bout de l’enfer, et son épigraphe (« Ma sœur, ne garde pas pour toi le secret qui te ronge. Désigne aux yeux du monde celui qui lentement t’assassine. Et retrouve ta liberté. ») lui ont inspiré cet acrostiche, avec les lettres du titre, qu’elle adresse à son héroïne, Jewel Fairhope, aux initiales troublantes…

L’arbre et le fruit, Jean-François Chabas, Gallimard Jeunesse (Scripto), 2016

L‘innocence brisée de ton enfance

Anéantie et muselée par la violence :

Rage de ton père, tyran sans cœur,

Battements de peur, tremblements de taire,

Rien n’est jamais assez bien pour le satisfaire.

Emprise empire, enfer-mement pour ta Maman,

En réalité c’est lui le fou, personne n’y croit, car il sait y faire !

Taire la souffrance, les questions sans réponse, les humiliations, 

Le laisser faire, subir sans rien dire, à quoi bon ?

Et surtout protéger de toutes tes forces ta si petite sœur…

Fuir ? Aller où ? Qui te soutiendra ? Non…ne perds pas espoir…

Résister, mettre un terme au calvaire, écrire une autre histoire,

Un jour, instinct de survie, tu y parviendras, ton arbre refleurira.

Il n’aura pas gagné, le printemps reviendra, tu ne tomberas pas,

Tu retrouveras ton souffle, ta liberté, et tu raconteras.

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Blandine a choisi La loi du Phajaan, un roman dur et fort qui signe l’engagement profond de l’auteur pour la protection des animaux.

La loi du Phajaan. Jean-François CHABAS. Didier Jeunesse, 2017

Lire pour découvrir et apprendre
« On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal. On a du cœur ou on n’en a pas. » Alphone de Lamartine
Ignorance à combattre

Défendre les éléphants
Utopie ?

Pauvreté et traditions, coutumes et transmissions
Hurlements de peur et de souffrances
Annihiler toute velléité, toute volonté, toute étincelle de « sauvagerie »
Asservissement des Hommes et anéantissement des Animaux
Justice ?
Au cœur d’une économie du tourisme et du travail
Nécessaire évolution de pratiques passéistes

Son avis complet ICI

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Liraloin a choisi un de ses albums préférés La colère de Banshee illustré par David Sala.

La colère de Banshee, Jean-François Chabas, illustrations de David Sala, les albums Casterman, 2010.

Dans cet album, Banshee, personnage légendaire tiré du folklore irlandais, prend l’allure d’une petite fille à la chevelure de feu et aux yeux dorés. L’illustration de la première de couverture ne nous laisse en aucun cas présager l’histoire dont nous allons être témoin. Grande admiratrice du travail de l’illustrateur David Sala, ici le texte de Jean-François Chabas et l’illustration se répondent parfaitement.

Voici LE passage préféré de tous les temps et vous allez en connaître les raisons :

« Le cri de fureur de Banshee remonte de son ventre, glisse le long de ses petites côtes, s’engouffre dans sa gorge, et jaillit enfin de ses lèvres. C’est un hurlement si incroyable qu’il se rit du vent et des vagues, qu’il file au-dessus des flots, comme une flèche stridente. »

Jean-François Chabas fait exploser cette colère si profonde à travers les mots. Une colère qui ne peut être contrôlée et rugit si fortement dans le corps de cette petite fille. Cet extrait évoque une montée en puissance, violente, démesurée mais émouvante comme si le personnage principal ne pouvait pas faire autrement. Les mots employés par l’auteur invite le lecteur lui-même à ressentir cette douleur du cri, celui qui fait mal.

J’ai eu l’occasion de le lire maintes fois en lecture à voix haute et lorsque ce passage arrive enfin il y a une force qui se matérialise sans doute grâce aux déchaînement des éléments marins.

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Héloïse est tombée sous le charme de Red Man, paru aux éditions Au Diable Vauvert. Un texte court et percutant qui nous dévoile les conséquences désastreuses de la colonisation de l’Australie sur les Aborigènes.

Red man, Jean-François Chabas, Au diable Vauvert, 2021

« Ils croient que leur technique – comme l’air conditionné dans lequel ils vivent du matin au soir (de leurs voitures à leurs supermarchés en passant par leurs bureaux et leurs maisons) – les rend supérieurs, mais ils n’ont pas compris que cela les isole de la nature. Ça les enferme dans une bulle, comme s’ils étaient dans un scaphandre sur une planète hostile. »

A travers le personnage de Marvellous, elle a découvert les horreurs que les colons ont fait subir aux indigènes : assassinats, enlèvements, vols, spoliation, essais nucléaires… Pour récupérer leurs terres, on a même été jusqu’à leur faire découvrir l’alcool et la drogue.

« […] il est des monstres réels qui habitent les peaux humaines, et valent les plus abominables des tyrans imaginaires. »

Red man est un roman engagé, intense, qui oscille entre dénonciation, légendes, et récit initiatique. Un texte qui est aussi très poétique, à découvrir.

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Linda a choisi Ma petite bonne qui dénonce la Kafala, forme d’adoption sans filiation qui s’apparente souvent à une forme d’esclavage moderne.

Ma petite bonne, Jean-François Chabas, Talents Hauts, 2022.

« N’est-ce pas elle, la peur, qui raidit, qui fait que l’on se cramponne à ce que l’on connaît, même si c’est mauvais ? Qui empêche de regarder l’autre avec plus de liberté ? Corsetée dans ses idées racistes, sa vision du monde qui lui assurait une fausse tranquillité d’esprit, Albertine n’apprendrait rien.
Mais ma mère, elle s’est libérée. Je lui ai vu pousser des ailes en même temps que poussaient les miennes. »

Cette citation lui a semblé importante car elle marque un tournant dans la relation de Nada, la narratrice, et Ife, sa petite bonne, en montrant l’évolution des mentalités au fil des générations.

Là où la grand-mère de Nada ne se remet pas en question, tant sa vision du monde est limitée à ce qu’on lui a enseigné depuis l’enfance, sa mère et elle vont se libérer en-même temps, en rapprochant la situation d’Ife à la leur, soumises aux hommes de la famille et limitées en droits.

Cela met en lumière la confrontation des traditions ancestrales à un fort désir de modernité qui tend à redéfinir la place des femmes en général et le rôle qu’elles ont à jouer dans leur émancipation, en commençant par regarder les autres femmes comme leurs égales.

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Féroce, Jean-François Chabas, illustré par David Sala, Les albums Casterman, 2012.

En se promenant dans la forêt, Colette a eu l’immense chance d’assister à un étrange spectacle, celui d’une jeune fille à la longue chevelure brune et d’un loup aux yeux injectés de sang. En s’approchant tout doucement du loup endormi, voici ce qu’elle entendit :

« J’ai parcouru mille chemins de traverse à ses côtés,

des sentes et des sentiers,

parfois même dans de minuscules ruelles nous nous sommes aventurés,

et toujours sa main sur mon dos elle a laissé.

Que j’aime sentir ses longs doigts s’agripper à ma fourrure,

que j’aime sa confiance,

ces mots qu’elle murmure quand un grognement monte instinctivement en moi.

Que j’aime sa voix qui chante, qui blague, qui rit.

Que j’aime cheminer avec elle,

Et redevenir ce loup que je suis vraiment,

celui qu’aucune sentence ne détermine,

un loup libre et aventureux. »

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Et vous, quels sont vos titres préférés de cet auteur-voyageur ?

Nos coups de cœur de l’été !

En ce jour de rentrée scolaire, nous souhaitons une belle année aux petits et grands écoliers : de belles découvertes, de joyeux camarades et des lectures enthousiasmantes ! Pour y contribuer, voici nos ouvrages préférés de l’été.

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Le gang des 11 est un album parfait pour démarrer l’année. Comme le héros est un poisson, l’ambiance maritime a un petit goût de vacances. Mais l’intrigue interroge le rapport aux autres, rapport toujours déséquilibré par l’arrivée de nouveaux élèves dans un groupe. De quoi donner envie de garder sa personnalité au sein d’une classe !

Lucie a adoré ce livre aux illustrations à la fois douces et signifiantes. Éloge de la différence, mais aussi du pardon, il est à mettre entre toutes les mains.

Le gang des 11, Rocio Bonilla, Éditions du Père Fouettard, 2023.

Son avis complet ICI.

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Bien qu’il ne soit pas estampillé « jeunesse » La 2 CV la nuit est tout à fait accessible aux pré-ados. François Place y raconte ses souvenirs d’enfance de citadin passant l’été à la campagne. Le monde agricole, ses tâches multiples et infinies, les animaux, la nature, le patois, les longues heures jusqu’au soir… Et l’héroïne de ces séjours : la fameuse 2 CV.

À hauteur d’enfant et avec beaucoup de sensibilité, l’auteur-illustrateur témoigne de son admiration pour les Paysans mais aussi de l’évolution des paysages et la mécanisation du métier. Il se fait aussi défenseur de l’ennui et de la rêverie qui lui ont permis de développer son coup de crayon. Une autobiographie drôle et émouvante.

La 2 CV, la nuit, François Place, Éditions du Sonneur, 2017.

Son avis complet ICI.

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Linda a placé son été sous le signe du sport pour vivre au rythme des Jeux Olympiques et Paralympiques. Dans la diversité des livres lus, deux titres l’ont plus particulièrement touchée.

Il y a eu tout d’abord un album tout droit venu de Corée dont l’histoire se déploie dans des aquarelles poétiques et pleines de sensibilité. On y suit une fillette qui pousse sa grand-mère à la suivre à la piscine alors que celle-ci freine des pieds tant elle se sent fatiguée, frileuse et âgée. Pourtant une fois sur place, elle découvre le plaisir d’être dans l’eau et de retrouver la légèreté perdue.
Linda a été très sensible à la représentation du corps de la grand-mère qui, au sol, est montré dans toute sa fragilité, sa perte de fermeté et d’élégance. Immergé dans l’eau, il se transforme pour exprimer toute la beauté du corps âgé et sa capacité à se mouvoir au contact de cet élément naturel qui l’a vu naître. Car l’artiste pousse la représentation de renaissance dans une palette de couleur et de formes abstraites qui rappellent le bain primordial et le liquide amniotique.

à l’eau ! de Heejin Park, CotCotCot éditions, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Et puis il y a eu le magnifique et bouleversant roman de Marie Vareille porté par une héroïne touchante. Il y est question d’une passion pour le basketball, de la perte d’un être cher et du deuil qui s’en suit, de la maladie mais aussi d’amitié et d’un premier amour.
Linda a aimé la construction du récit au format d’un match de basket, l’émotion tangible qui s’exprime dans les mots de son auteure, le récit qui s’appuie sur son histoire personnelle tout en s’en éloignant dans la passion de son héroïne et la force des liens qui unissent cette famille et qui trouvent leur apogée dans la capacité de la mère à porter son petit monde à bout de bras.

Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille, Pocket, 2024.

Les avis de Helolitla, Linda et Lucie.

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Séverine a craqué pour l’album Sur le chemin de Reinette, illustré par de magnifiques aquarelles mettant en valeur un texte fin, délicat, avec juste ce qu’il faut de malice et de fantaisie. Livre des sens en éveil et d’une nature préservée, le lire, c’est humer les parfums de l’océan, l’écouter chanter sa puissance, frissonner un peu en imaginant s’y tremper les pieds, observer d’un œil furtivement agacé les autres humains qui s’attardent sur ses plages. On joue à se faire peur, aussi, quand il s’agit de passer près de la maison de celle qui grogne, jure, postillonne. La vieille dame. Reinette. Cauchemar des enfants du coin depuis bien longtemps. Mais quand l’on découvre avec Zélie un secret de siècle dernier, inscrit sur un « trésor sous verre » venu s’échouer aux pieds de la fillette, on se surprend à croire à nouveau aux contes de fée, lorsque les grenouilles se transforment en princesses et les crapauds en princes charmants. Frais, vibrant, riche en imagination, en sentiments et en couleurs, Séverine considère que cet album est de ceux qui font honneur à la littérature jeunesse. Celle qu’elle chérit quand elle apporte tant. Évasion, émotion, réflexion. Quand elle va plus loin, assurément. Comme ici, sur ce chemin. L’album l’a profondément touchée, car c’est également, empreint d’humanité, un très beau récit sur la solitude, la vieillesse et les rendez-vous manqués.

Sur le chemin de Reinette, de Emmanuel Bourdier et François Ravard, Flammarion jeunesse, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Dans un autre registre, elle a été saisie d’émotion à la lecture du roman Une paillette dans l’iris, de la collection Le grand Bain chez Seuil Jeunesse, qu’elle affectionne particulièrement. Destiné aux enfants dès 8-9 ans, il traite de la mort d’un frère, du deuil et du chagrin et de comment être heureux.se quand même. Le ton, les mots sonnent juste. L’écueil, avec ce thème, est de verser dans le pathos, ou de s’adresser plus aux adultes qu’au jeune lectorat. Il est ici parfaitement évité. Avec une candeur délicieuse, un humour délicat, une profonde empathie, des trouvailles topographiques et textuelles, avec, surtout, une sensibilité et une tendresse exceptionnelles, l’autrice, très joliment accompagnée par des illustrations toutes douces, l’a emportée, malgré un sujet douloureux, aux confins d’une émotion baignée de lumière.

Une paillette dans l’iris, de Charlotte Pons et Inbar Heller Algazi, Seuil Jeunesse, 2024

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, le coup de cœur de cet été est signé Antonio Carmona, lauréat du concours du premier roman de chez Gallimard jeunesse 2023. Dans On ne dit pas sayonara, il y a des rencontres qui font changer, évoluer et enfin peut-être accepter l’inacceptable.

On ne dit pas Sayonara d’Antonio Carmona, Gallimard jeunesse, 2023

Retrouvez son avis complet ICI ainsi que celui de Linda et de Lucie.

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Cet été Colette a décidé d’explorer les rayonnages de sa bibliothèque personnelle et de fouiller parmi ces livres posés sur l’étagère depuis des années et qu’on regarde en passant comme de précieuses promesses de voyage à venir. Et elle en a tiré Miss Charity de Marie-Aude Murail. Quel enchantement que le récit de la vie de Charity Tiddler dont on suit avec délectation les aventures, de l’enfance à l’âge adulte. Quel personnage extraordinaire et pourtant si humble que cette enfant solitaire qui explore le monde avec une honnêteté et une curiosité qui mettent du baume au cœur à chaque page. Et puis c’est une ode à la créativité, à l’indépendance, à la puissance féminine mais aussi un hommage vibrant à la nature à laquelle nous appartenons, à travers cette ribambelle d’animaux qui peuplent la vie et l’œuvre de notre héroïne. Difficile à résumer ce roman, fausse autobiographie, pièce de théâtre, illustré des magnifiques aquarelles de Philippe Dumas. Mais tellement agréable à savourer ! Un délice !

Miss Charity, Maire-Aude Murail, L’école des loisirs, 2016.

L’avis d’Isabelle par, celui de Linda et celui de Lucie. Linda a même chroniqué son adaptation en BD par ici et ici.

Et si le coeur vous en dit de (re) découvrir les romans de Marie-Aude Murail, on lui avait consacré un billet « Nos classiques préféré.e.s » par là-bas !

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De son côté, Héloïse – Ileautresor a aimé un album qui lui a évoqué la rentrée et l’automne. Dans Chez Bergamote, l’automne apparaît avec des feuilles colorées juchées sur le sol tout autour de la maison. Tout est calme dans le jardin : un tableau de toute beauté. Qu’est-ce qui se passe ? Pas grand-chose pourtant. Juste une ambiance automnale. Le chat de la maison se tient sur le pas de la porte, à l’entrée du jardin.

Et cependant, une grande poésie d’échappe de ces petits moments juste ces instants du quotidien mais qui parlent du bonheur, tout simplement. Un enfant passe du temps chez Bergamote, ses deux chats et ses trois chatons.
Il joue à cache-cache dans le jardin tout près du vieux pommier puis prend son goûter avant que son père vienne le chercher.

Junko Nakamura parvient à évoquer avec justesse ces instants de bonheur de façon fugitive, avec délicatesse.
Un album délicieux !

Chez Bergamote, Junko Nakamura, Éditions MeMo, 2023.

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Cet été, Héloïse a tenté de diminuer sa pile à lire avant la rentrée littéraire et ses nombreuses sorties alléchantes. Elle a fait de belles découvertes, de jolies relectures pour son billet d’été, a continué quelques séries qu’elle apprécie énormément, comme Pallas, de Marine Carteron, ou Crookhaven, de JJ Arcanjo. Parmi elles, le très émouvant Et derrière nous le silence, de Nancy Guilbert, paru en aux éditions Gulfstream. Dans ce roman ado, trois adolescent.es aux prises avec ce qu’il y a de pire. La violence, le harcèlement, l’emprise, l’égoïsme. Trois adolescents confrontés à de la violence, au sein même de leur famille.

Un ouvrage qui aborde avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité des thématiques difficiles. Un texte qui a énormément ému Héloïse, tant par la souffrance que vivent ses personnages, que par la résilience nécessaire à surmonter ces épreuves. Un peu comme dans Gazelle punch, un autre roman de l’autrice qu’elle a apprécié, l’autrice évoque le pire, mais aussi la reconstruction. Et derrière nous le silence est une lecture abrupte, bouleversante. Pour briser la loi du silence et réparer.

Et derrière nous le silence, de Nancy Guilbert. Ed. Gulfstream, février 2022.

Sa chronique détaillée ICI.

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Côté album, C’est Fermez la porte !, de Koen Van Biesen aux éditions Obriart, qui a conquis la famille d’Héloïse. Ses enfants ne se lassent pas de relire cet ouvrage interactif et bourré d’humour. À l’intérieur : deux chiens, qui essaient de lire et de travailler dans la brasserie Bouledogue. Mais quelqu’un a laissé la porte ouverte… Laissant entrer la pluie… et pas seulement !

Fermez la porte ! est un excellent album, aux airs surréalistes, qui joue avec le lecteur. Dans chaque double-page, des détails cachés rendent la lecture encore plus folle et plus fun. Le comique de répétition joue son effet, tout comme les visages expressifs des personnages : on sourit, on rit, et on en redemande !

Fermez la porte ! de Koen Van Biesen. Ed. Obriart. novembre 2023

Sa chronique ICI.

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Peu de lectures jeunesse pour Blandine cet été, mais ces trois-là lui restent au cœur !

Blandine aime les abécédaires et leur diversité. Ici Emilie Vast, de son dessin aussi épuré que précis, allie à chaque lettre un animal, un verbe et un végétal, avec un vocabulaire riche et recherché, pour le plus grand bonheur des petites et grandes oreilles !

Alphabet des plantes et des animaux. Emilie VAST. Editions MeMo, novembre 2017

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Un album au dessin clair et léger qui accompagne des pensées empreintes de poésie sur le monde qui nous entoure et qui nous impacte comme nous relie. C’est sobre, doux, beau.

Presque soi. Martine DELERM. Editions du Seuil, mars 2023

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Une histoire d’amour adolescente, deux rêves à accomplir, un récit d’ouverture et d’acceptation. Car Joanna est en fauteuil roulant et rêve de danser. Swann lui, adore la guitare et vient d’acquérir celle qu’il convoite depuis tant de temps. L’écriture douce et sensible d’Annelise Heurtier nous propulse auprès d’eux et nous fait ressentir toutes leurs émotions. Un très beau roman !

Envole-moi. Annelise HEURTIER. Casterman Jeunesse, mars 2021

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Et vous, quelles belles découvertes avez-vous faites cet été ?

Billet d’été : L’équitation pour rebondir et se reconstruire

Après le billet d’Hélolitlà sur la reconstruction par le sport la semaine dernière, Héloïse – Ileautresor se propose de poursuivre sur ce thème en insistant sur le lien à l’animal. Et pas n’importe lequel car il s’agit de chevaux. L’équitation est un sport qui permet de pratiquer un exercice physique mais aussi de suivre et de réguler le flot de ses émotions. Cela permet d’instaurer une complicité avec sa monture. Sinon, un cheval a tôt fait de s’emballer et d’emporter son cavalier.

Cependant, le sport équestre n’est pas sans risques… Mais il permet aussi de surmonter bien des difficultés justement grâce à ce lien avec le cheval : en équitation, entraînement et exercices moteurs sont profondémement liés à l’affection que le cavalier éprouve pour le cheval. Vous l’aurez compris, cette semaine, Héloïse – Ileautresor a décidé de mettre ce sport au cœur de son billet d’été. Car elle est persuadée que le sport équestre peut ainsi favoriser la reconstruction après un accident de la vie et permet de rebondir.

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Le mystère de Lucy Lost de Michaël Morpurgo est un roman qui lui a beaucoup plu. Un homme des îles Scilly (au Sud de l’Angleterre), évoque sa grand-mère, surgie de la mer comme une sirène…

Dans son récit, Jim, un pêcheur, part pêcher avec son fils Alfie . Il ramène à la maison une petite fille inconnue, silencieuse , qui ne parvient à dire qu’un mot : Lucy… Tout un mystère l’entoure. Cette fillette semble avoir été particulièrement éprouvée par un événement inconnu. Pourquoi était-elle seule, sur l’île St-Helen ?
Planter le décor dans les îles de Cornouailles convient parfaitement pour suggérer le mystère qui entoure Lucy, trouvée en mai 1915. Lucy peine à reprendre des forces. Qu’a-t-elle vécu ? Qui est-elle vraiment ? Le mystère perdure autour d’elle. 

Alfie prend soin de Lucy. Petit à petit il se crée des liens d’amitié solides entre Lucy et Alfie. Cependant, Lucy semble vraiment désorientée : elle était égarée sur une île, mais aussi touchée par un profond choc émotionnel qui l’a ébranlée intérieurement.
Toutefois, Lucy trouve une thérapie avec un cheval apparemment indomptable. Personne n’arrive à le monter… sauf elle. En chevauchant cette monture sauvage, elle réussit à traverser le passage rempli d’eau qui sépare l’île de l’école. 

Ce récit, rempli d’énigmes de bout en bout du récit, est l’un des romans de Michael Morpurgo qu’Héloïse préfère.

Le mystère de Lucy Lost, Michael Morpurgo, Folio junior, 2018.

Son avis complet ICI et celui d’Isabelle.

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Dans Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet raconte une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Le récit suit en particulier le flot des émotions et des rêves (en italiques dans le texte).

Valentin, un jeune garçon aime les chevaux depuis son enfance. Il assiste à la naissance d’une pouliche, Dona, en presence de sa mère.

Le lecteur retrouve Valentin plusieurs années après, et le sort s’est acharné sur l’adolescent. Suite à un accident, sa mère a disparu. Depuis, Valentin s’est progressivement éloigné de son père devenu distant.  L’adolescent se retrouve en apprentissage dans une filière avec des chevaux. Mais son entourage, dur et sévère, refuse toute émotion lorsqu’il n’ouvre pas la porte à la violence… Il n’est alors pas question de faire appel à des émotions positives. Or, face au refus de toute sensibilité, un nouvel accident survient. Comment s’en sortir ? Comment rebondir ? Quel chemin prendre après que le monde se soit écroulé ? 

Le roman est alors le récit d’une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Il indique que suivre le fil de ses émotions et se faire confiance peut être une solution : en aiguillant sa vie comme on le souhaite profondément – avec une orientation que l’on a à cœur, et en donnant un sens à sa vie – en dépit des obstacles rencontrés précédemment.   

Héloïse a aimé le fait que le récit suive le flot des émotions et des rêves, que parfois les rêves du garçon et de la jument se rejoignent et se mêlent… L’une des originalités de ce livre tient à la multiplicité des points de vue qui ne font plus qu’un – comme pour devenir centaure – homme / cheval. Ce sentiment unique lorsqu’on est à cheval de faire « lien » avec son cheval dans la nature… que ce soit sur une plage de sable ou « dans le royaume des « steppes et [du] vent » » 

Un beau roman sur la résilience et le fait de reprendre confiance en soi. 

Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet, Scrineo, 2021.

Son avis complet ICI.

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Comme Le murmure des chevaux, Tempête au haras débute par la naissance de la pouliche Belle Intrigante. Mais ici, il est question d’une naissance simultanée entre la jument et un jeune garçon, Jean-Philippe. Celui-ci vit en effet dans un haras et depuis sa naissance, il a besoin d’être près de la pouliche.

Jean-Philippe assiste ainsi à la naissance d’autres poulains de la jument : comme celle de Tempête -justement nommé car il est né pendant un orage. 

Toute sa jeunesse, Jean-Philippe n’a qu’un rêve : devenir jockey. Alors que son père, éleveur de chevaux, souhaite surtout avoir un « crack » : un trotteur qui gagne à la course. 

Mais l’accident survient : Jean-Philippe ne peut plus tenir sur ses jambes. Pour l’adolescent, comment réaliser son rêve ? Mais il n’est pas dénué d’ingéniosité et a plus d’un tour dans son sac… 

En dépit de l’accident, ce roman rempli d’humour montre qu’il ne faut pas renoncer à réaliser ses rêves, même les plus fous… Avec de la détermination, l’équitation peut permettre de continuer à vivre et aussi de se dépasser.

Tempête au haras, Chris Donner, L’école des loisirs, 2012.

Son avis complet ICI.

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Certain(e)s rêvent d’équitation mais ne peuvent en faire : question de condition sociale ou d’époque – comme dans Un cheval de rêve d’Evelyne Brisou-Pellen.

Marie se rend à l’école en sabots. Top, Top ! Elle aime entendre le bruit des sabots qui claquent sur le chemin.
Fille de paysans bretons, à neuf ans, elle part tôt le matin pour franchir les cinq kilomètres qui la séparent de l’école… Il fait froid. Elle passe par de petits chemins, par la lande, souvent dans la nuit et le froid l’hiver ; mais elle ne se plaint pas : elle mesure sa chance d’aller étudier… Elle sait bien pourquoi elle va à l’école : elle aime apprendre, lire, écrire, compter.
Elle redoute cependant les mauvaises rencontres : surtout celle d’Amboise qui la rudoie pour s’amuser ; il la malmène souvent quand il la voit.
Aussi rêve-t-elle d’enfourcher un cheval pour aller à l’école… Marie n’aurait alors plus de souci. Elle chevaucherait alors par monts et par vaux … en toute liberté ! Il n’y aurait plus alors à redouter de croiser Amboise.
Mais ce n’est pas n’importe quel cheval vers lequel vont les pensées de Marie : celui qu’elle préfère, c’est un beau cheval noir qu’elle voit dans le pré du château. En secret, elle l’appelle Dragon noir. Un jour Marie n’y tient plus : elle enfourche le cheval noir et c’est l’accident ! Que lui arrivera-t-il encore ?

Héloïse a bien aimé l’histoire de cette jeune bretonne qui se rend à l’école en sabots – comme sa mère autrefois. Elle va par les chemins de terre, elle a son jardin secret même si cela lui semble un projet irréel loin de ce qui est possible à une fille de fermier.
Une belle histoire pour celles et ceux qui aiment le cheval et la Bretagne, lu d’une traite lors de congés dans cette belle région.

Dans ce dernier roman, le cheval apparaît comme un rêve mais aussi comme au solution face au harcèlement de Marie par un des autres enfants de l’école. 

Un cheval de rêve, Evelyne Brisou-Pellen, Nathan, 2022.

Son avis complet ICI.

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Ainsi, au-delà d’un simple sport, l’équitation est une école de maîtrise de soi. L’équitation place l’accent sur le lien entre le cavalier et sa monture. Le cavalier emprunte ainsi un chemin qui permet de se reconstruire, de franchir obstacle après l’obstacle, et de mieux rebondir…

Cette activité peut donc aider à surmonter les complications de la vie… et devient thérapie. Elle permet la reconstruction et peut permettre d’accéder à la résilience… Et vous, quels sont vous livres préférés sur le rétablissement par l’équitation ?