Nos coups de cœur de mai

En attendant de connaître enfin les lauréats de notre Prix ALODGA la semaine prochaine, voici les coups de cœur de notre mois de lecture écoulé.

Rappel : vous avez jusqu’au 6 juin 20h30 pour nous indiquer vos titres préférés, n’oubliez pas de voter !

 Belles branches (romans ado), Grandes feuilles (romans jeunesse)Racines (documentaires) et Branches dessinées (BD).  Petites feuilles (albums pour les grands) et Brindilles (albums pour les petits).

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Pour Liraloin, il y a des albums qui laissent une certaine nostalgie planner lorsque la lecture se termine. C’est le cas du dernier album d’Anne Cortey, magnifiquement illustré par Hualing Xu. En effet, les illustrations nous plongent dans une atmosphère qui oscille entre rêve et réalité. Les couleurs évoluent selon les heures de la soirée et apportent ainsi une inquiétude mêlée d’aventure. A la fois complices et rassurants, Papi Toni, Marthe, Louis et Dorémus observent cette Nature et ses animaux livrer un fabuleux spectacle au crépuscule. Quel bonheur de lire une histoire de « doudou » si inventive et poétique, elle qui apprécie tant l’écriture d’Anne Cortey.

L’heure des lapins d’Anne Cortey & Illustré par Hualing Xu, Thierry Magnier, 2025

Retrouvez son avis complet ICI ainsi que celui de Séverine.

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Lucie doit son roman coup de cœur du mois à sa bibliothécaire. En effet, elle n’aurait probablement jamais emprunté L’année perdue sur son titre ou sa couverture tristounette. Et cela aurait été vraiment dommage de passer à côté ! Alors que Matthew, 13 ans est confiné avec sa mère et son arrière-grand-mère, il se voit contraint d’aider cette dernière à trier ses cartons de souvenirs. Une photo va attirer son attention et révéler un secret de famille caché depuis près d’un siècle. Entre les États-Unis d’aujourd’hui et l’Ukraine des années 1930, Katherine Marsh tisse des liens entre les personnages inspirés de sa famille en prenant comme contexte l’épisode dramatique mais méconnu de l’holodomor. Les chapitres sont courts, la reconstitution historique implacable et l’émotion au rendez-vous.

L’année perdue de Katherine Marsh, Gallimard jeunesse, 2023.

Son avis complet ICI.

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L’autre coup de cœur de Lucie n’est pas une surprise. En lien avec la lecture commune qu’elle a partagée avec Liraloin de La Belle et la Bête revisité par Cécile Roumiguière et Benjamin Lacombe (qu’elles publieront sous peu), elle a lu d’autres versions de ce conte qu’elle adore. Et notamment celle illustrée par David Sala mentionné par Liraloin au détour d’une conversation. Si le texte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont n’est pas son favori à cause de son côté un brin moralisateur, les illustrations de David Sala ont été à la hauteur de ses attentes. Quelle splendeur dans les arabesques, les motifs floraux et les détails signifiants ! Cet album a pris une place de choix dans sa collection. Merci Liraloin pour cette magnifique découverte !

La Belle et la Bête, Madame Leprince de Beaumont, illustrations de David Sala, Casterman, 2014.

Son avis complet ICI.

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Pour ce joli mois de mai, Helolitla a été merveilleusement émue par les mots de Marie Pavlenko, avec Un si petit oiseau. Dans ce roman pour adolescents, Abi, une jeune femme de vingt ans, amputée à la suite d’un accident de voiture. Une jeune femme qui voit sa vie et ses rêves brisés en en instant.

Une tante un peu fofolle, un chat-dorable, des recueils de Blaise Cendrars, et des oiseaux, beaucoup d’oiseaux. Entre humour décapant et drame, Marie Pavlenko a une fois de plus touché Héloïse avec cette histoire de reconstruction, bouleversante, abrupte, parfois, poétique, aussi. Elle a été émue par cette héroïne en colère, qui souffre le martyre, dans sa chair comme dans son cœur. Elle a été émue par cette famille haute en couleur, cette amitié avec Aurèle, passionné d’ornithologie.

Un si petit oiseau, de Marie Pavlenko. Ed. Flammarion, mars 2022

Son avis ICI.

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Helolitla a également craqué pour un autre roman ado, Julien de la révolte, d’Elise Fontenaille. Dans un style plus court mais tout aussi poétique et engagé, l’autrice raconte la rencontre entre une jeune fille perdue et un fermier amoureux de la littérature. Elen et Julien. Deux âmes qui apprennent à s’apprécier au cœur de la nature, au milieu des vaches et des livres.

Ce roman, bref, intense, a beaucoup plu à Héloïse, pour ses belles réflexions sur le vivant, sur cette vie en harmonie avec la nature. Un roman poétique, mais aussi terriblement dramatique, qui pointe du doigt les conditions de travail, la lourdeur de l’administratif pour les agriculteurs, et les absurdités du système.

Julien de la révolte, d’Elise Fontenaille. Ed. Du Rouergue jeunesse. Janvier 2025

Sa chronique ICI, celle de Linda.

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Pour Séverine, le coup de cœur du mois de mai est une superbe réédition de l’album Julie capable de Thierry Lenain, illustrée par Laurent Pinabel, dont elle découvre le travail très graphique, poétique et percutant, entre profondeur, trouble, douceur et éclat. Son rouge au cœur du noir en est l’incarnation. Il s’agit en fait de la troisième version de son album préféré de cet auteur qu’elle vénère, qui raconte Julie qui casse tout, qui rate, qui perd, qui subit, Julie capable de rien, sauf, pense-t-elle, d’avoir échoué à sauver sa maman de son histoire-poison… »Si je l’avais aimée plus fort, elle ne serait morte« , pense-t-elle. Bouleversant. Mais l’histoire bouleverse tout autant quand la lumière rejaillit, quand Julie capable de rien devient Julie capable de tout, après une nuit passée auprès des chats du cimetière, qui vont lui apprendre à comprendre et accepter le passé, pour, enfin, vivre une vie d’enfant apaisée. Lumineux.

Sa chronique complète : ICI.

Julie capable, de Thierry Lenain, illustré par Laurent Pinabel, Editions Les 400 coups, 2025

Séverine a également eu deux autres coups de cœur pour deux albums, en écho, car ils sont chacun une libre déclinaison de la célèbre citation de Martin Niemöller : « Quand ils sont venus chercher les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Puis, ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester. »

Quand l’un, « Quand ils sont venus »(Editions de l’Isatis, 2024), traite très directement des totalitarismes et de la lutte nécessaire contre les intolérances en tous genre, l’autre « Jusqu’au dernier » (Balivernes, 2025), a pour thème le respect des espèces animales menacées et leur préservation.

Le premier est rude dans son propos, mais son traitement sous forme de conte animalier et des illustrations douces au crayon de couleur, ainsi qu’un dossier pédagogique en fin d’ouvrage, en font néanmoins un livre bien adapté au jeune public. Le second, quant à lui, d’un duo dont c’est la première collaboration, est enchanteur de par son texte tout en rimes, simple et rythmé, du grand Michael Escoffier, associé aux merveilleuses illustrations de Romain Lubière.

Et vous, quels jolis titres avez-vous découverts en ce mois de mai ?

Nos coups de cœur d’avril

Le mois de mai, son muguet, ses jours fériés, ses ponts pour les plus chanceux… et sous le Grand Arbre nous voilà fin prêtes pour le Prix ALODGA qui marque traditionnellement l’anniversaire du blog. Pour vous aider à patienter jusqu’à la semaine prochaine et la présentation des deux premières sélections (Belles branches et Grandes feuilles), nous vous proposons nos lectures « coup de cœur » du mois dernier.

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Cela a encore été un mois riche en belles découvertes pour Lucie. Pas facile de faire un choix ! Deux romans et deux albums sortent du lot, qu’elle va présenter en quelques mots pour laisser la place à ses camarades.

Côté roman, si la forme est différente ses deux favoris présentent des similitudes. Ils abordent des sujets graves, traités de manière accessible et invitent à la réflexion. D’une part, Aurélien Malte de Jean-François Chabas qui donne la parole à un prisonnier de longue peine, de l’autre Entre leurs mains d’Annelise Heurtier qui raconte l’effroyable expérience des blanchisseries de la Madeleine en Irlande. Deux romans puissants, révoltants, émouvants et essentiels écrits par des auteurs que nous avons eu la chance d’interviewer et qui ont fait l’objet d’un article sur nos essentiels.

L’avis complet de Lucie sur Aurélien Malte et ceux de Linda et Lucie sur Entre leurs mains.

Côté album, il a été tout aussi difficile de départager Quand je garde le silence et Cinq contes, qui n’ont absolument rien à voir ! Alors que l’album de la bulgare Zornitsa Hristova – dont c’est le premier livre traduit en français – brille par sa sobriété et l’émotion qu’il dégage, celui de Posy Simmonds témoigne de l’humour mordant de l’auteure de BD anglaise à la renommée internationale. Un point commun malgré tout : ces albums raviront autant les petits que les grands lecteurs !

Les avis de Lucie sur Quand je garde le silence et Cinq Contes.

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Nos incendies était le premier roman de cette autrice que Séverine lisait. Depuis, elle s’est bien rattrapée et a dévoré ses deux autres, qui ont confirmé cette évidence : Sandrine Caillis était faite pour elle. Elle a énormément vibré pour cette histoire de rencontres qui changent la donne… surtout celle avec soi-même… Non seulement elle a admiré chez cette autrice un grand respect pour la jeunesse qui s’engage et qui rage, celle qu’elle avait déjà croisée chez Marion Brunet ou Eric Pessan, sans toutefois occulter ses excès, mais elle a trouvé très pointu son regard sur les relations intrafamiliales, sur les fractures, sur l’engagement, les moyens de dire non, sur le cœur qui (s’)affirme. Mention spéciale pour les titres des chapitres qui, à eux seuls, mis bout à bout, pourraient former un superbe poème en prose. Certes, l’écriture de Sandrine Caillis est exigeante, il faut, pense Séverine, être un.e jeune lecteur.ice aguerri.e pour bien en distinguer toutes les nuances, mais elle est ciselée, intense comme l’adolescence, qu’elle magnifie. Elle sait entrer dans les pensées intimes de ses personnages, dans un mélange incandescent de sensibilité, de mouvement et de fureur contenue. La fin apaisée sublime ce récit initiatique à 2 voix, qui se démarque de ce que l’on lit trop souvent en littérature ado, entre ennui, romances niaises ou au contraire trop sombres, et sensiblerie. Chez Séverine, Nos incendies a allumé une flamme qui n’est pas prête de s’éteindre !

Nos incendies, de Sandrine Caillis, Editions Thierry Magnier, 2025

Son avis complet ICI.

Coup de cœur également pour un album illustré, dans un tout autre registre. Séverine aime l’univers tendre et sensible des albums de Maylis Daufrene, qui se saisissent avec délicatesse de thématiques qui la touchent à chaque fois. Il faut avouer qu’elle est toujours bien accompagnée pour la faire vibrer, yeux émerveillés. Ici, sublimé par les magnifiques illustrations de Fanny Ducassé, fourmillantes de détails plus mignonnissimes les uns que les autres, bucoliques à souhait, aux couleurs délicates propices à l’apaisement, son texte dit la rencontre de deux solitudes qui s’apprivoisent. Au cours d’une jolie déambulation nocturne où les étoiles brillent plus fort que la phobie du noir et la peur du silence des jours trop longs, il est question, sens aux aguets, la nature et la forêt comme alliées, de cœurs à ouvrir et de craintes à dépasser. Avec Rose et Célestine, le duo nous invite à semer les petits cailloux de l’amitié sur nos chemins trop « balisés ».

Son avis complet ICI

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Pour Liraloin, un des romans proposé dans la catégorie Belles Branches pour le Prix ALODGA emporte le coup de cœur. Il s’agit de Madou en 5 actes écrit par Guillaume Nail. Et oui : 5 actes pour sans doute devenir quelqu’un ou rester « personne ». 5 moments décisifs pour apprendre à se faire confiance, se trouver du haut de ses 18 ans. 5 chutes ou 5 succès pour apprendre à écrire, laisser aller ce trop plein et enfin éclore au grand jour…

Madou en 5 actes de Guillaume Nail – Milan, 2024

Retrouvez son avis complet ICI et ainsi que celui de Lucie, de Linda et de Séverine : .

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Helolitlà a retrouvé avec plaisir la plume de Nancy Guilbert dans Sweet home, un roman ado intense et prenant qui l’a énormément touchée. Au beau milieu de ces pages : la beauté sauvage de l’Irlande, des adolescents et des adultes blessés, qui souffrent et peinent parfois à communiquer. L’écriture, comme biais salvateur ; la rédemption, après le pire. Les secrets du passé, qui étouffent, cet horrible épisode des couvents de la Madeleine. Et puis l’espoir, la lumière, l’amitié et l’entraide qui transcendent tout. Une belle famille de cœur quand la vraie famille est défaillante. Des sujets forts, traités avec toute la justesse et la finesse dont l’autrice sait faire preuve. Une lecture dure mais non dénuée de poésie, percutante.

Sweet Home, de Nancy Guilbert. Didier jeunesse. Octobre 2024

L’avis complet de Liraloin

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C’est un autre roman qui a envoûtée Helolitla en avril. Une lecture-doudou qui fait du bien au cœur avec le troisième tome de Crookhaven : Le grand cambriolage de l’île. Un troisième tome qui a des accents de retour à la maison, dans un univers qu’elle apprécie et dont elle savoure tous les rebondissements. Gabriel et sa bande d’amis, qui effectuent leur troisième rentrée à l’école des voleurs, vont devoir à nouveau se surpasser pour déjouer les pièges qui les attendent. Entre secrets, complots et révélations, Héloïse a pris grand plaisir à les voir grandir, évoluer, tant dans leur caractère que dans leurs relations.

Crookhaven, tome 3 : Le grand cambriolage de l’île, de J.J. Arcanjo. Pocket jeunesse. Janvier 2025

L’avis complet de Lucie.

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Pour Colette, son coup de coeur d’avril c’est le dernier album de Gilles Bachelet, auteur dont les arbronautes sont tellement friandes (vous pouvez retrouver notre sélection dédiée à cet auteur prolifique ici et l’entretien qu’il a eu la gentillesse de nous accorder par ). Cette fois-ci, l’auteur nous invite à suivre Eliot, un jeune lapin en marinière, dans les allées d’un magasin très particulier à l’enseigne intrigante : l’Hypermarquête. Ici on trouve tout ce qu’il faut de montures incroyables, de potions aux pouvoirs étranges, de créatures amies ou ennemies afin de s’équiper pour partir vivre l’aventure de toute une vie.

L’Hypermarquête, Gilles Bachelet, Seuil jeunesse, octobre 2024.

Mais l’aventure la plus joyeuse de cet album est celle proposée aux lecteurs, aux lectrices qui vont pouvoir fouiner dans les images foisonnantes créées par l’artiste pour y retrouver de nombreux clins d’oeil aux épopées les plus célèbres, aux légendes médiévales de notre patrimoine littéraire et pour les plus fans aux autres albums de Gilles Bachelet. Car le plaisir de cet album c’est aussi celui de retrouver par ici une glimouille cultivée sur la planète de XoX et Oxo, une monture qui ressemble beaucoup au chat de l’auteur ou des créatures qui nous rappellent celles de la Résidence Beauséjour !

L’avis complet de Lucie.

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Dix petites souris s’en vont à Paris. Colin THIBERT et Haydé. La Joie de Lire, 2022

Blandine adore Paris, et sa nièce de 3 ans adore les souris! Il n’en fallait pas plus pour qu’elles craquent toutes les deux sur cet album cartonné au format à l’italienne. Mais nos dix petites souris, au prénom en -ine, vont-elles vraiment aller à Paris? C’est parti pour une cocasse aventure toute en rimes !

Confucius. Toute une vie. Chun-Liang Yeh et Clémence POLLET. HongFei, 2018

Qui était Confucius ? Et quel est son enseignement? Cet album, au dessin aussi sobre que coloré, et que Blandine aime énormément, nous apprend ceci et plus encore !

KroK. Hervé GIRAUD. Thierry Magnier, 2024

Ce roman nous emmène dans un cirque auprès d’Angelino et de « son » tigre, KroK. Depuis « toujours », le cirque se déplace et ainsi passent la vie, les générations, les manières d’être et de faire. Mais voilà que plusieurs évènements contraignent ces êtres nomades, et libres (?), de rester sur place plus longtemps que prévu !

Dans ce roman, la candeur rivalise avec la liberté, avec la condition animale et humaine, avec les lois de la Nature et de l’Humain. C’est drôle et très juste !

Ce roman avait aussi été un coup de cœur pour Séverine : son avis et ceux de Lucie et Helolitlà.

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Et vous, quelles lectures vous ont fait vibrer le mois dernier ? Avez-vous envie de découvrir ces titres ?

Nos coups de cœur de mars

Le mois d’avril est là. Les bourgeons grossissent, le soleil brille (on l’espère !) et la nature se réveille. Sous le Grand Arbre, c’est le moment de mettre la dernière touche à la sélection en vue du prix ALODGA, que nous avons hâte de vous proposer le mois prochain. Preuve s’il en est : certains coups de cœur viennent directement des titres proposées par les arbronautes ! Voici donc nos titres favoris du mois dernier.

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Lucie a pratiquement terminé de lire les titres de la pré-sélection du prix et a passé le mois de mars en compagnie de très beaux albums ainsi que quelques magnifiques bandes dessinées. Et comme en plus on lui a offert le (très bon) nouvel Hunger Games… Il a été difficile de faire un choix. Cependant, la douceur du trait et du propos de Petit Bonheur a fait la différence. Très joli album s’inscrivant dans la tradition chinoise du Nouvel An, cette histoire montre un petit bonheur n’ayant pas reçu de magie qui va tout de même porter chance à une famille renard. Yue Zang a pensé le moindre détail dans cette ode au travail et à la bonne volonté. Un bol de fraîcheur !

Petit bonheur, Yue Zang, L’école des loisirs, 2024.

Son avis complet ICI ainsi que celui d’Helolitla.

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Deuxième coup de coeur, deuxième album, très différent : Et à la fin de Jean-Baptiste Drouot. L’auteur-illustrateur se met en scène en pleine recherche de la fin de son conte. Que faire ? « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », n’est-ce pas un peu cliché ? Alors que le lecteur ne saura jamais quelle est l’histoire qui les précède, les fins alternatives s’enchaînent dans un tourbillon de plus en plus loufoque. C’est drôle et cela a le mérite d’interroger sur l’imagination et les traditions.

Et à la fin, Jean-Baptiste Drouot, éditions Hélium, 2025.

Son avis complet ICI.

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En mars, mois de lectures abondantes, notamment en « adultes », plusieurs coups de cœur jeunesse pour Séverine, en particulier pour 5 des derniers romans de la collection Petite Poche de chez Thierry Magnier, à destination des lecteur.ice.s de 7 à 77 ans.

  • Ils arrivent, d’Eric Pessan : ou quand l’enfant est plus grand que le rejet de l’étranger véhiculé par les adultes et que la générosité l’emporte sur la peur.
  • La lettre de Sasha, de Nathalie Bernard : la tendresse d’une « mot-gicienne » pour dire l’exil d’un enfant ukrainien, qui lui a raconté son histoire lors d’ateliers scolaires.
  • Les grandes marées, de Marie Boulier : un tsunami d’émotions, sur la complicité et l’amour inconditionnel entre un père et sa petite fille, malgré la maladie mentale de ce dernier.
  • Papi Jack et le nouveau monde, de Kochka : interroge le lien intergénérationnel, la fin de vie et ce qui demeure quand l’oubli s’invite à la table familiale.
  • Le yaourt au ketchup, de Gaëlle Mazars : un rapprochement improbable permet de dépasser les préjugés et de s’affirmer. L’amitié naît parfois où on ne l’attendait pas.

Format court, couvertures aux couleurs punchy, cette collection incontournable est fidèle à sa ligne directrice : proposer aux jeunes lecteur.ice.s des sujets de société, portés par des plumes de grand talent. En fonction des romans et des sujets, subtilité, douceur, poésie, humour, sont au rendez-vous, pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Sans toutefois faire l’économie de la vérité. C’est peut-être un poil trop optimiste, mais Séverine est de celles qui pensent que connaître le monde, même dans ce qu’il peut afficher de plus laid, de plus triste, de plus angoissant, est une force pour l’affronter, y trouver sa place, ancrer des valeurs, des envies, des rêves au fond de soi, et… tenter de faire mieux ? L’idée d’entrer en littérature par la Petite Poche, est une grande idée, fournir le plus tôt possible à la jeunesse des codes, des ressources, de l’engrais intellectuel pour bien grandir, une noble cause. Elle adhère. Le livre jeunesse, « arme d’éclosion massive » ? (Elle ressort cette punchline de son cru en toute occasion 😁 !) Avec les Petite Poche, chez Thierry Magnier, « on ouvre des horizons ».

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, les lectures sont riches des titres en lice pour le Prix ALODGA 2025 et donc forcement il y a eu plusieurs coups de coeur… en voici un. Il s’agit de l’adaptation en bande dessinée du roman de Flore Vesco D’Or et d’oreillers.

Sadima est une jeune femme qui sait écouter, certes les rumeurs d’une vie bien banale, mais ses sens sont toujours en alerte lorsque d’étranges phénomènes s’immiscent dans ses nuits. Bien vite le fantastique franchi les portes de ce château qui semble porter une lugubre couronne. Se donnant du courage à travers ses chansonnettes qui lui servent de mantra, Sadima est décidée à percer l’emprise dont Lord Handerson est prisonnier. Ici l’adaptation est un sans-faute ! Quelle justesse dans le scénario aux moultes rebondissements. La mise en page nous livre des illustrations pleine page nous donnant l’impression d’être hypnotisée par les découvertes de Sadima.

D’Or et d’Oreillers de Mayalen Goust, d’après le roman de Flore Vesco – Rue de Sèvres, 2024

Son complet ICI, celui de Linda est LA et celui de Lucie .

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Helolitla a craqué pour le nouvel album de Nancy Guilbert, dont elle adore la plume : La petite Conteuse.

Un album qui met en scene une petite fille, Sya, qui grandit dans le désert et adore les livres. Une petite fille qui attend avec impatience le passage de son amie Lama, la libraire du désert. Mais celle-ci tarde à venir…

Héloïse a adore cette superbe histoire de transmission. Superbe, tant au niveau du texte, que des illustrations chatoyantes d’Anna Griot. Une aventure poétique, féerique, aux limites du rêve, qui rappelle les pouvoirs de la lecture, cette capacité qu’ont les livres d’apporter le réconfort quand tout va mal, d’emporter les lecteurs ailleurs, de les pousser à découvrir d’autres univers. Une ode aux livres et au partage !

La petite conteuse, de Nancy Guilbert, illustré par Anna Griot. Gautier-Languereau. Janvier 2025

Sa chronique complète ICI.

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Héloïse – ileautresor a eu un coup de coeur pour ce beau documentaire qui permet de rencontrer 6 adolescents engagés : les Gardiens de la terre, de l’eau et de la forêt..

Pour Autumn Peltier, une canadienne Anishinaabe, l’eau est sacrée. Elle se bat pour protéger l’eau potable, rare et précieuse. Elle demande la réparation des stations d’épuration des réserves, car les oléoducs empoisonnent les nappes phréatiques de pétrole (fissures).

Bitaté Juma, un influenceur brésilien, lutte pour protéger la forêt amazonienne, menacée par la déforestation /et la pollution/. Leader de sa communauté (les Uru-Eu-Wau-Wau), il détecte les intrus et les endroits déboisés grâce à des drones. Avec son smartphone, il vit en lien avec son temps, connecté au monde entier.

En Asie, Shivu Ja souhaite que son peuple du sud de l’Inde (les Jenu Karaba) puisse vivre en paix. Que sont devenus les peuples qui protégeaient le tigre lors de la création d’une réserve naturelle ? Ils ont été expulsés pour s’approprier leurs terres et attirer les touristes. – Grâce à la loi, il soutient ceux qui retournent vivre dans la forêt.

Ces jeunes cherchent à faire entendre la voix des peuples autochtones. Ils luttent pour leur survie, dans le respect de leur culture (amérindienne, aborigène, sami, touareg) et de toutes leurs différences.

La Terre notre combat, Louise Pluyaud, illustrations d’Élodie Flavenot, Sarbacane, 2024.

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Et vous, qu’avez-vous lu en mars ? Avez-vous des coups de cœur à nous partager ?

Nos Coups de cœur de Février

Si Février est le mois le plus court de l’année, ce n’est pas par un nombre moins important de lectures, et ce ne sont pas les quelques journées presque printanières qui nous aurons tirées de sous nos plaids. Entre lectures personnelles, lectures communes et préparation du Prix ALODGA, nous avons eu de quoi faire de belles découvertes. C’est avec toujours beaucoup de plaisir que nous vous présentons nos derniers coups de cœur !

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Pour Linda, les lectures jeunesse n’ayant pas été si nombreuses, le choix a été assez simple. C’est en effet le dernier titre d‘Élise Fontenaille qui l’aura faite vibrer d’émotions. Un récit poignant, inspiré de faits réels, qui dénonce le poids des contraintes administratives et le manque de respect de l’homme, de l’animal ou de la terre dans le travail des éleveurs, condamnés à suivre un modèle de production unique élaboré par des bureaucrates qui ne connaissent rien aux métiers de l’agriculture.
Le texte écrit d’une plume sensible amène une réflexion sur le bien-être animal en interrogeant les modes de productivités modernes qui visent davantage la quantité que la qualité.

Julien de La Révolte d’Élise Fontenaille, Rouergue (doado), 2025.

Son avis complet est ICI.

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Lucie a au contraire – et encore une fois – été éblouie par de nombreux titres proposés par les arbronautes. Pas de doute, la sélection du prix ALODGA va être de haute volée ! Le choix s’est fait difficilement, avec l’idée de mettre en lumière des titres exigeants qui osent aborder des sujets ardus.

Tout d’abord, le très beau A la poursuite des animaux arc-en-ciel de Sarah Ann Juckes. Derrière cette couverture tout en ombres et lumières se cache l’histoire de Nora, petite fille volontaire qui vit avec un lourd secret, la dépression de sa mère. Alors qu’elle se convainc depuis des mois qu’elle va très bien, des animaux arc-en-ciel surgissent dans son quotidien et la poussent à aller vers les autres. Et à accepter de l’aide. Ce roman met la maladie mentale à portée des enfants, explique et déculpabilise de manière magistrale. C’est intelligent, touchant, et très fort. Une réussite à tous points de vue.

A la poursuite des animaux arc-en-ciel, Sarah Ann Juckes, illustrations de Sharon King-Chai, Little Urban, 2024.

Son avis complet ICI.

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Ensuite le glaçant Caillou de Thierry Dedieu qui commence et se termine par cette phrase : « Les hommes sans mémoire n’ont pas d’avenir« . Et c’est avec son talent habituel (s’habitue-t-on jamais à un tel talent ?) que l’auteur illustre cette maxime. Couleurs tranchées, texte sans concession, fin suspendue. Thierry Dedieu assume ses choix et va courageusement au bout de ses idées. La bêtise humaine est exposée dans ce qu’elle a de plus intolérable et le lecteur est invité à tirer ses propres conclusions. Magistral.

Le caillou, Thierry Dedieu, Seuil jeunesse, 2016.

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin la peur chez le tout-petit est un sujet intéressant et malheureusement il existe bien trop peu d’albums qui le traitent intelligemment ! Quelle joie d’apprendre que le coup de cœur de février est sélectionné dans la catégorie Carrément Beau Mini 2025 du fameux Prix Sorcières. Cet album est aussi en lice dans la catégorie Brindilles du Prix ALODGA 2025.

Un énorme coup de cœur pour cet album qui revisite, avec brio, la peur du soir et du noir ! Ici, la chambre s’ouvre sur d’immenses doubles pages afin que nous soyons immergées dans cette pièce entourée de jouets, de livres… et l’imagination dû à la semi obscurité peut démarrer. Aimer se faire peur ne nous quitte jamais vraiment.

Alors, parents… abandonnez vite Tchoupi a peur du noir ou Petit Ours Brun fait des cauchemars (ces titres sont du hasard mais cependant doivent exister) car cet album est d’une richesse que les yeux de votre enfant peuvent percevoir bien plus loin que vous ne le pensez !

Peurs du soir de Laurie Agusti – la Partie, 2024

Son avis complet ICI et celui de Lucie.

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Comme le dit si bien Lucie, les titres des différentes catégories du Prix ALODGA nous amènent à lire beaucoup et ainsi découvrir des romans exceptionnels c’est le cas de S’arracher de l’auteur Marc Daniau. Pour Liraloin, cette lecture a remué pas mal de sentiments.

L’urgence happe la lectrice et le lecteur, soixante-deux pages où notre regard alterne entre la douleur de Lucas et de l’animale. La lecture est fluide, le rythme est saccadé, calqué sur ce besoin de s’échapper, un besoin vital et nécessaire. Marc Daniau joue avec nos nerfs, notre sensibilité est mise à l’épreuve. Intemporel, ce récit est libérateur malgré l’état d’urgence dans lequel il nous plonge.

S’arracher de Marc Daniau, Rouergue, 2024

Son avis complet ICI, celui de Linda, de Séverine et celui de Lucie.

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En février, Héloïse et ses enfants ont particulièrement apprécié deux albums. Le premier, c’est la suite d’un de leurs chouchous, Chevalier Chouette, qu’ils ne se lassent pas de relire.

Chevalier Chouette et Petite oiselle, c’est la rencontre entre notre chouette préférée, devenue capitaine de la garde, et une oiselle survoltée qui l’admire et rêve de devenir comme lui. Un album qui nous montre qu’il ne fait pas si fier aux a priori, et ne pas fuir face au changement. C’est une chouette histoire d’amitié et de complémentarité, servie par de magnifiques illustrations, et une belle dose d’humour. Craquant !

Chevalier Chouette et Petite Oiselle, de Christopher Denise, ed. Kaleidoscope, Janvier 2025

Sa chronique complète ICI.

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Avec Moi j’aime (pas) les livres, c’est le rapport à la lecture et l’appétence que Mariajo Ilustrajo, l’autrice de Débordés, met en avant. Helolitla avait repéré cet album pour son titre et son autrice, et elle n’a pas été déçue du voyage.

L’héroïne, c’est une petite fille qui n’aime pas lire, mais qui doit le faire : c’est son devoir du week-end. Sa mère l’emmène donc à la bibliothèque, mais devant les rayonnages, l’enfant reste sceptique. Jusqu’à ce que sa mère lui conseille LE livre qu’elle avait adoré à son âge. Pas motivée, elle le commence… et vous devinez la suite, a bien du mal à le lâcher !

Un très bel album qui évoque avec humour et en couleur la magie des livres, leur pouvoir d’évasion, ainsi que la transmission. C’est beau, c’est doux, bref, on ne peut que valider !

Moi, j’aime (pas) les livres, de Mariajo Ilustrajo, Ed. Glenat jeunesse, septembre 2024

Sa chronique ICI.

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Ce mois-ci, ce sont deux albums pour tout-petits que Colette a envie de vous présenter. Touché est un imagier qui vous intriguera dès sa couverture, soyez-en sûr.e.s ! On y perçoit deux mains en relief aux paumes tournées vers le ciel. Et puis au fil des pages, on retrouvera ces deux mains qui caressent une feuille, se glissent derrière un rideau que la brise soulève, déchirent l’emballage d’un biscuit, recueillent quelques gouttes de pluie, tracent un tait dans la poussière , s’enfoncent dans la chantilly qui décore une part de gâteau… Un imagier de sensations s’ouvre avec cet album au graphisme épuré, tout en noir et blanc, qui donne le monde à voir autrement, dans son humble simplicité, dans son incroyable diversité.

Touché, Woshibai, (Les Grandes Personnes), septembre 2024.

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Grain de chagrin a quelques point communs avec l’album précédent : une couverture en creux, un graphisme épurée, une simplicité assumée, une poésie ordinaire. Il y est question des larmes, et des sensations que les larmes nous font. Martine Perrin, comme à son habitude, joue avec la page, avec ce qu’elle cache, avec ce qu’elle révèle. Grâce à un jeu de découpe, la larme prend corps à chaque double-page, et on découvre à travers le trou dans la page le détail d’une image qui se révèle en entier quand on déplie la double-page de droite. Ingénieuse simplicité qui permet de mettre des mots doux sur l’amertume de nos chagrins, petits ou grands, et de les envisager en couleurs.

Grain de chagrin, Martine Perrin, Seuil Jeunesse, 2021.

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En février, Séverine a beaucoup lu. Des romans adultes, de la poésie, et aussi, comme toute passionnée qui se respecte, énormément de littérature jeunesse : romans, romans ados, poésie, encore, albums, documentaires…La plupart des titres ont été des coups de cœur, mais il y en a 2 qui se démarquent.
Le premier vient d’être nominé pour le Prix Sorcières, catégorie fiction. Original par sa forme, puisqu’il s’agit d’un album épistolaire, il est d’une puissance rare pour dire, parfois même à la simple force d’une illustration sans texte, les liens qui se brisent, se distendent ou se renforcent, au sein d’une famille bouleversée par l’incarcération longue durée du père. Il y est question d’incompréhension, de culpabilité, de rêves d’enfant, de la vie qui continue avec ses joies et ses peines, du temps qui fait son œuvre pour panser les blessures, de pardon…il est si riche ! Tout en émotion retenue ( quoique Séverine n’ait pas retenu la sienne longtemps…), d’une tendresse et d’une sensibilité qui font mouche, sur un sujet rare en littérature jeunesse, Séverine est d’avis que cet album, du duo surdoué Germano Zullo et Albertine, fera date…

Tous les bateaux ne prennent pas la mer, de Germano Zullo, illustré par Albertine Zullo, La joie de lire, 2024

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Le deuxième signe le retour à la littérature jeunesse de Marcus Malte, qui est décidément selon Séverine un grand écrivain, avec un court roman destiné aux jeunes adolescent.e.s. Il raconte trois siècles d’Histoire à travers les yeux, les émotions et les souvenirs d’un… bonhomme de neige ! Le héros de cette fable initiatique naît, meurt et renaît en différents lieux, à différentes époques, il est le témoin des faiblesses humaines, des guerres et des catastrophes nées de l’action (auto)destructrice de l’Homme. Mais ses nombreuses vies lui permettent aussi de connaître de grands bonheurs : avoir une famille, apporter de la joie et du réconfort, ressentir de l’empathie, s’émerveiller de la beauté de la nature, l’amour, l’amitié…La rencontre avec un certain Jack L. et son chien Buck, ainsi que le clin d’œil à un précédent roman de l’auteur ont particulièrement plu à Séverine qui ne sait, finalement, si elle a préféré la poésie, le réalisme magique, l’intelligence ou la sensibilité de ce texte. À la fois manifeste écologique, pacifiste, humaniste, ce roman philosophique s’il en est, ne manque ni de finesse, ni d’émotion, ni d’humour pour transmettre un message essentiel sur l’être l’humain et son environnement : attention, fragile !

Le dernier hiver, de Marcus Malte, éditions du Rouergue jeunesse, 2025.

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Blandine ne vous présente pas un titre, mais une collection. Celle des Grandes Vies chez Gallimard Jeunesse. Des albums au format quasiment carré, intimistes, couverture toilée à médaillon, ornée d’éléments distincts concernant la personnalité mise en avant. Les auteurs et illustrateurs diffèrent à chaque opus, variant les approches et contenus.

Le texte et les illustrations se répondent et se complètent pour nous présenter un parcours de vie ayant œuvré dans le sport, la science, la justice, etc. Chacun se termine par une chronologie et une petite annexe, fort intéressante, et qui donne envie de prolonger la découverte !

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Héloïse – ileautresor a eu un coup de cœur pour un bel album aux couleurs polaires de l’autrice néerlandaise Marieke Ten Berge.

La passion du Grand Nord se ressent dans ce délicieux récit sur Rana, une petite renarde arctique. À la fin de l’été, le froid est glacial. Rana aime écouter les histoires de sa maman. Celle-ci évoque la longue nuit polaire, la Grande Ourse et les neiges éternelles.
Rana suit les empreintes d’un ours blanc. Mais il est difficile de retrouver son chemin. Le vent est glacé. La neige recouvre tout… Epuisée, Rana s’enroule dans son épaisse fourrure blanche. Soudain, elle sursaute : un ours polaire surgit… Grâce à son aide, elle se remémore un récit de sa maman : les renards arctiques peuvent donner naissance à une aurore boréale ! Désormais, en suivant la lumière, Rana retrouve son chemin… et sa maman ! Une merveilleuse histoire composée de magnifiques paysages.

Rana ou la légende des aurores boréales, de Marieke Ten Berge, Rue du Monde, 2024.

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Connaissez-vous certains de ces titres ? Quels sont vos derniers coups de cœur ?

Nos Coups de Cœur de Janvier

L’hiver est bien installé, saison propice à la lecture au coin de la cheminée et/ou sous un plaid. Nous vous présentons nos meilleurs lectures de ce premier mois de l’année 2025.

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Pour Linda, de nombreuses lectures sont venues enrichir son début d’année mais deux titres se démarquent clairement du lot.

Tout d’abord, la bande dessinée de Gaëlle Geniller dont l’ambiance onirique amène une réflexion pertinente sur le temps qui passe et sur ce qu’il nous reste de l’enfance. Les personnages sont attachants, le mystère, emprunt de spiritisme, est parfaitement maitrisé par ce jeu du temps rythmé par le tic tac de l’horloge et les insomnies de son héros !

Minuit Passé de Gaëlle Geniller, Delcourt/Mirages, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Et puis il y a eu le dernier roman d’Annelise Heurtier avec lequel elle confirme un peu plus son habileté à écrire des récits historiques qui dénoncent ce que l’homme peut faire de pire. Inspiré de l’histoire vraie des couvents de la Madeleine, ce très beau texte livre un récit profondément engagé, porteur d’un message féministe emprunt d’un bel élan de sororité.
Destiné à un public adolescent, le récit aborde ce sujet grave avec une certaine pudeur, l’autrice ne cherchant pas à choquer mais à sensibiliser, et elle y parvient magnifiquement.

Entre leurs mains d’Annelise Heurtier, Casterman, 2025.

Son avis complet est ICI.

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Comme Linda, lancée dans la préparation du prix ALODGA, Lucie a eu la chance de découvrir beaucoup de très beaux titres suggérés par ses copinautes ce mois-ci. Difficile de faire un choix, mais deux albums coups de cœur se détachent pourtant par leur originalité ou leur propos.

Jeanjambe et le mystère des profondeurs est une bande dessinée totalement atypique. D’abord parce qu’elle est pratiquement muette, ensuite parce qu’elle est en 3 dimensions. Le lecteur y suit le voyage de Jeanjambe, drôle de personnage mi lapin mi bonhomme bâton, dans son exploration sous-terraine à la suite d’un mystérieux fil. Lunettes bicolores sur le nez, nous voici plongés dans l’univers minéral aussi beau que poétique composé par Matthias Picard. Nul doute que cette aventure aux multiples références saura séduire petits et grands !

Jeanjambe et le mystère des profondeurs, Matthias Picard, Éditions 2042, 2024.

Son avis complet ICI et celui de Linda .

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Si elle reconnaît volontiers perdre toute objectivité quand il s’agit des albums d’Olivier Jeffers, Lucie est tombée en admiration devant Notre histoire : comment nous en sommes arrivés là, et où nous pourrions aller. Parce que sous couvert de raconter l’histoire de l’humanité, l’auteur-illustrateur d’origine irlandaise nous propose de la retrouver. En montrant l’inepsie de nos frontières et de l’opposition « eux »/ »nous », il invite ses lecteurs à prendre du recul et à proposer une nouvelle histoire, tournée vers l’autre. Un beau projet on ne peut plus d’actualité pour 2025.

Notre histoire, Olivier Jeffers, Kaléidoscope, 2024.

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, un album se démarque pour ce rituel billet coup de cœur, il s’agit de Quand je garde le silence de Zornitsa Hristova & illustré par Kiril Zlatkov, traduit par Marie Vrinat-Nikolov.

« Les mots ne contiennent pas le rêve des autres que tu t’efforces d’entendre ». Peut-on toujours tout verbaliser lorsque les sentiments les plus grands envahissent un cœur ? Les mots ne sont pas suffisants et le silence exprime sans doute beaucoup de choses qui n’arrivent pas à sortir de soi. Alors oui, les mots aident et grâce à eux nous ne sommes jamais tout à fait perdus et pourtant leurs présences ne riment pas avec le silence.

Cet album est une poésie bouleversante car elle offre aux jeunes lecteurs des moments de tendresse et d’interrogation à la fois. Les illustrations en noir et blanc sont tout en finesse et complètent la richesse de ce poème qui voyagera longtemps dans son p’tit cœur de lectrice-rêveuse.

Quand je garde le silence de Zornitsa Hristova & illustré par Kiril Zlatkov, traduit par Marie Vrinat-Nikolov – Six citrons acides, collection : Around the langue, 2024 – publié pour la première fois en 2014 en Bulgarie, 2024

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Pour Séverine, le coup de cœur jeunesse de janvier, c’est Un jardin pour Maman / Dédée, paru chez les bien-aimées Editions du pourquoi pas ?, dont la ligne engagée et citoyenne la séduit chaque année un peu plus. Quatrième de leur collection Faire humanité, il aborde en douceur deux thèmes plutôt rares en littérature jeunesse, avec le juste ton, entre réalisme et délicatesse, en mots choisis, où simplicité et poésie ne sont pas antinomiques, pour sensibiliser les enfants sur des sujets graves, sans toutefois les noyer sous le sceau du pessimisme. Son format original, marque l’identité de la collection -deux textes en vis-à-vis, qui se font face, très joliment illustrés, une page centrale magnifique comme un pont entre deux rives -apporte fraîcheur et fantaisie, ingrédients essentiels de la littérature à destination du jeune lectorat. Dans les deux histoires qu’il raconte, les âmes blessées par la violence des hommes ou la société qui broie, parfois même complices, trouvent refuge et joie dans les fleurs, belles métaphores de résilience, en bleu et blanc, bleu comme confiance, blanc comme paix, ça ne peut que la toucher… Enfin, dans ces belles histoires teintées de sombre, mais qui finissent bien, en lumière et en humanité, elle y a retrouvé beaucoup de son amie Claire Beuve, l’autrice, dont c’est le premier roman.

Dédée/Un jardin pour Maman, Claire Beuve, illustré par Tildé Barbey, Editions du pourquoi pas ?, Collection Faire humanité, 2025

Sa chronique complète ICI.

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En ce mois de janvier, Héloïse – Helolitla a vibré pour le premier tome du Royaume des géants, de Dana B. Chalys. Un mélange de fantasy et de science-fiction, un monde futuriste dans lequel les terres sont en grande partie recouvertes par les eaux. Safh, qui a grandi bercée par les légendes de dragons de sa grand-mère, ne rêve que d’une chose : explorer les nuages. Pour ce faire, elle se rend à la grande ville, espérant y dénicher la personne qui pourrait l’aider à « arranger » sa Pami – son hoverboard – afin qu’elle vole plus haut. Mais un étrange nuage s’approche de la ville…

Enquête, aventure et magie sont au cœur de ce roman addictif qui a conquis Héloïse. Elle a aussi apprécié la richesse et la diversité des personnages, le mélange entre technologie, écologie et légendes, et les messages de tolérance et de partage sous-jacents.

Le royaume des géants, tome 1 : Le secret des nuages, de Dana B. Chalys, Ed. Gulf Stream. Octobre 2024.

Sa chronique détaillée ICI.

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Côté album, elle a craqué pour Lady Papa, et sa couverture si flashy.

Un enfant grandit au côté de son papa drag queen. Le matin, ce dernier porte un jean pour l’accompagner à l’école, mais le soir, de retour de l’école, sous les yeux ébahis et admiratifs de son enfants, il se transforme à l’aide de pinceau, de maquillages et de robes sublimes.
Lady Papa est un album d’Émilie Chazerand plein d’humour et de tendresse, aux couleurs chatoyantes et vibrantes, qui aborde un thème peu représenté en littérature jeunesse. Tolérance, amitié et positivité sont mis en avant, pour mieux faire fondre le lecteur devant la belle relation qui unit cet enfant et son père.
Solaire, virevoltant, profondément humain et bienveillant, Lady Papa est parfait pour déconstruire préjugés et stéréotypes !

Lady Papa, d’Émilie Chazerand, illustré par Diglee, La ville brûle, Aout 2024

Sa chronique ICI.

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Blandine a craqué pour l’album de Philippe Jalbert (un auteur qu’elle affectionne particulièrement) Il était une fois Une souris verte… lu avec sa nièce.

Il était une fois Une souris verte… Philippe JALBERT. Seuil Jeunesse, février 2023

Est-ce une histoire, la comptine… Dès le départ, on se questionne et Philippe Jalbert entend bien entretenir la confusion des genres en mélangeant aux paroles des éléments incongrus… Bien sûr, il est de bon ton de d’abord connaître la chanson pour bien se régaler des petites et même grosses incartades de l’auteur, qui nous régale également avec son trait !

Un album vraiment drôle !

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Et vous, quelles lectures vous ont fait vibrer en ce mois de janvier ?