Nos coups de cœur de l’été !

En ce jour de rentrée scolaire, nous souhaitons une belle année aux petits et grands écoliers : de belles découvertes, de joyeux camarades et des lectures enthousiasmantes ! Pour y contribuer, voici nos ouvrages préférés de l’été.

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Le gang des 11 est un album parfait pour démarrer l’année. Comme le héros est un poisson, l’ambiance maritime a un petit goût de vacances. Mais l’intrigue interroge le rapport aux autres, rapport toujours déséquilibré par l’arrivée de nouveaux élèves dans un groupe. De quoi donner envie de garder sa personnalité au sein d’une classe !

Lucie a adoré ce livre aux illustrations à la fois douces et signifiantes. Éloge de la différence, mais aussi du pardon, il est à mettre entre toutes les mains.

Le gang des 11, Rocio Bonilla, Éditions du Père Fouettard, 2023.

Son avis complet ICI.

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Bien qu’il ne soit pas estampillé « jeunesse » La 2 CV la nuit est tout à fait accessible aux pré-ados. François Place y raconte ses souvenirs d’enfance de citadin passant l’été à la campagne. Le monde agricole, ses tâches multiples et infinies, les animaux, la nature, le patois, les longues heures jusqu’au soir… Et l’héroïne de ces séjours : la fameuse 2 CV.

À hauteur d’enfant et avec beaucoup de sensibilité, l’auteur-illustrateur témoigne de son admiration pour les Paysans mais aussi de l’évolution des paysages et la mécanisation du métier. Il se fait aussi défenseur de l’ennui et de la rêverie qui lui ont permis de développer son coup de crayon. Une autobiographie drôle et émouvante.

La 2 CV, la nuit, François Place, Éditions du Sonneur, 2017.

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Linda a placé son été sous le signe du sport pour vivre au rythme des Jeux Olympiques et Paralympiques. Dans la diversité des livres lus, deux titres l’ont plus particulièrement touchée.

Il y a eu tout d’abord un album tout droit venu de Corée dont l’histoire se déploie dans des aquarelles poétiques et pleines de sensibilité. On y suit une fillette qui pousse sa grand-mère à la suivre à la piscine alors que celle-ci freine des pieds tant elle se sent fatiguée, frileuse et âgée. Pourtant une fois sur place, elle découvre le plaisir d’être dans l’eau et de retrouver la légèreté perdue.
Linda a été très sensible à la représentation du corps de la grand-mère qui, au sol, est montré dans toute sa fragilité, sa perte de fermeté et d’élégance. Immergé dans l’eau, il se transforme pour exprimer toute la beauté du corps âgé et sa capacité à se mouvoir au contact de cet élément naturel qui l’a vu naître. Car l’artiste pousse la représentation de renaissance dans une palette de couleur et de formes abstraites qui rappellent le bain primordial et le liquide amniotique.

à l’eau ! de Heejin Park, CotCotCot éditions, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Et puis il y a eu le magnifique et bouleversant roman de Marie Vareille porté par une héroïne touchante. Il y est question d’une passion pour le basketball, de la perte d’un être cher et du deuil qui s’en suit, de la maladie mais aussi d’amitié et d’un premier amour.
Linda a aimé la construction du récit au format d’un match de basket, l’émotion tangible qui s’exprime dans les mots de son auteure, le récit qui s’appuie sur son histoire personnelle tout en s’en éloignant dans la passion de son héroïne et la force des liens qui unissent cette famille et qui trouvent leur apogée dans la capacité de la mère à porter son petit monde à bout de bras.

Le syndrome du spaghetti de Marie Vareille, Pocket, 2024.

Les avis de Helolitla, Linda et Lucie.

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Séverine a craqué pour l’album Sur le chemin de Reinette, illustré par de magnifiques aquarelles mettant en valeur un texte fin, délicat, avec juste ce qu’il faut de malice et de fantaisie. Livre des sens en éveil et d’une nature préservée, le lire, c’est humer les parfums de l’océan, l’écouter chanter sa puissance, frissonner un peu en imaginant s’y tremper les pieds, observer d’un œil furtivement agacé les autres humains qui s’attardent sur ses plages. On joue à se faire peur, aussi, quand il s’agit de passer près de la maison de celle qui grogne, jure, postillonne. La vieille dame. Reinette. Cauchemar des enfants du coin depuis bien longtemps. Mais quand l’on découvre avec Zélie un secret de siècle dernier, inscrit sur un « trésor sous verre » venu s’échouer aux pieds de la fillette, on se surprend à croire à nouveau aux contes de fée, lorsque les grenouilles se transforment en princesses et les crapauds en princes charmants. Frais, vibrant, riche en imagination, en sentiments et en couleurs, Séverine considère que cet album est de ceux qui font honneur à la littérature jeunesse. Celle qu’elle chérit quand elle apporte tant. Évasion, émotion, réflexion. Quand elle va plus loin, assurément. Comme ici, sur ce chemin. L’album l’a profondément touchée, car c’est également, empreint d’humanité, un très beau récit sur la solitude, la vieillesse et les rendez-vous manqués.

Sur le chemin de Reinette, de Emmanuel Bourdier et François Ravard, Flammarion jeunesse, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Dans un autre registre, elle a été saisie d’émotion à la lecture du roman Une paillette dans l’iris, de la collection Le grand Bain chez Seuil Jeunesse, qu’elle affectionne particulièrement. Destiné aux enfants dès 8-9 ans, il traite de la mort d’un frère, du deuil et du chagrin et de comment être heureux.se quand même. Le ton, les mots sonnent juste. L’écueil, avec ce thème, est de verser dans le pathos, ou de s’adresser plus aux adultes qu’au jeune lectorat. Il est ici parfaitement évité. Avec une candeur délicieuse, un humour délicat, une profonde empathie, des trouvailles topographiques et textuelles, avec, surtout, une sensibilité et une tendresse exceptionnelles, l’autrice, très joliment accompagnée par des illustrations toutes douces, l’a emportée, malgré un sujet douloureux, aux confins d’une émotion baignée de lumière.

Une paillette dans l’iris, de Charlotte Pons et Inbar Heller Algazi, Seuil Jeunesse, 2024

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, le coup de cœur de cet été est signé Antonio Carmona, lauréat du concours du premier roman de chez Gallimard jeunesse 2023. Dans On ne dit pas sayonara, il y a des rencontres qui font changer, évoluer et enfin peut-être accepter l’inacceptable.

On ne dit pas Sayonara d’Antonio Carmona, Gallimard jeunesse, 2023

Retrouvez son avis complet ICI ainsi que celui de Linda et de Lucie.

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Cet été Colette a décidé d’explorer les rayonnages de sa bibliothèque personnelle et de fouiller parmi ces livres posés sur l’étagère depuis des années et qu’on regarde en passant comme de précieuses promesses de voyage à venir. Et elle en a tiré Miss Charity de Marie-Aude Murail. Quel enchantement que le récit de la vie de Charity Tiddler dont on suit avec délectation les aventures, de l’enfance à l’âge adulte. Quel personnage extraordinaire et pourtant si humble que cette enfant solitaire qui explore le monde avec une honnêteté et une curiosité qui mettent du baume au cœur à chaque page. Et puis c’est une ode à la créativité, à l’indépendance, à la puissance féminine mais aussi un hommage vibrant à la nature à laquelle nous appartenons, à travers cette ribambelle d’animaux qui peuplent la vie et l’œuvre de notre héroïne. Difficile à résumer ce roman, fausse autobiographie, pièce de théâtre, illustré des magnifiques aquarelles de Philippe Dumas. Mais tellement agréable à savourer ! Un délice !

Miss Charity, Maire-Aude Murail, L’école des loisirs, 2016.

L’avis d’Isabelle par, celui de Linda et celui de Lucie. Linda a même chroniqué son adaptation en BD par ici et ici.

Et si le coeur vous en dit de (re) découvrir les romans de Marie-Aude Murail, on lui avait consacré un billet « Nos classiques préféré.e.s » par là-bas !

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De son côté, Héloïse – Ileautresor a aimé un album qui lui a évoqué la rentrée et l’automne. Dans Chez Bergamote, l’automne apparaît avec des feuilles colorées juchées sur le sol tout autour de la maison. Tout est calme dans le jardin : un tableau de toute beauté. Qu’est-ce qui se passe ? Pas grand-chose pourtant. Juste une ambiance automnale. Le chat de la maison se tient sur le pas de la porte, à l’entrée du jardin.

Et cependant, une grande poésie d’échappe de ces petits moments juste ces instants du quotidien mais qui parlent du bonheur, tout simplement. Un enfant passe du temps chez Bergamote, ses deux chats et ses trois chatons.
Il joue à cache-cache dans le jardin tout près du vieux pommier puis prend son goûter avant que son père vienne le chercher.

Junko Nakamura parvient à évoquer avec justesse ces instants de bonheur de façon fugitive, avec délicatesse.
Un album délicieux !

Chez Bergamote, Junko Nakamura, Éditions MeMo, 2023.

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Cet été, Héloïse a tenté de diminuer sa pile à lire avant la rentrée littéraire et ses nombreuses sorties alléchantes. Elle a fait de belles découvertes, de jolies relectures pour son billet d’été, a continué quelques séries qu’elle apprécie énormément, comme Pallas, de Marine Carteron, ou Crookhaven, de JJ Arcanjo. Parmi elles, le très émouvant Et derrière nous le silence, de Nancy Guilbert, paru en aux éditions Gulfstream. Dans ce roman ado, trois adolescent.es aux prises avec ce qu’il y a de pire. La violence, le harcèlement, l’emprise, l’égoïsme. Trois adolescents confrontés à de la violence, au sein même de leur famille.

Un ouvrage qui aborde avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité des thématiques difficiles. Un texte qui a énormément ému Héloïse, tant par la souffrance que vivent ses personnages, que par la résilience nécessaire à surmonter ces épreuves. Un peu comme dans Gazelle punch, un autre roman de l’autrice qu’elle a apprécié, l’autrice évoque le pire, mais aussi la reconstruction. Et derrière nous le silence est une lecture abrupte, bouleversante. Pour briser la loi du silence et réparer.

Et derrière nous le silence, de Nancy Guilbert. Ed. Gulfstream, février 2022.

Sa chronique détaillée ICI.

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Côté album, C’est Fermez la porte !, de Koen Van Biesen aux éditions Obriart, qui a conquis la famille d’Héloïse. Ses enfants ne se lassent pas de relire cet ouvrage interactif et bourré d’humour. À l’intérieur : deux chiens, qui essaient de lire et de travailler dans la brasserie Bouledogue. Mais quelqu’un a laissé la porte ouverte… Laissant entrer la pluie… et pas seulement !

Fermez la porte ! est un excellent album, aux airs surréalistes, qui joue avec le lecteur. Dans chaque double-page, des détails cachés rendent la lecture encore plus folle et plus fun. Le comique de répétition joue son effet, tout comme les visages expressifs des personnages : on sourit, on rit, et on en redemande !

Fermez la porte ! de Koen Van Biesen. Ed. Obriart. novembre 2023

Sa chronique ICI.

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Peu de lectures jeunesse pour Blandine cet été, mais ces trois-là lui restent au cœur !

Blandine aime les abécédaires et leur diversité. Ici Emilie Vast, de son dessin aussi épuré que précis, allie à chaque lettre un animal, un verbe et un végétal, avec un vocabulaire riche et recherché, pour le plus grand bonheur des petites et grandes oreilles !

Alphabet des plantes et des animaux. Emilie VAST. Editions MeMo, novembre 2017

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Un album au dessin clair et léger qui accompagne des pensées empreintes de poésie sur le monde qui nous entoure et qui nous impacte comme nous relie. C’est sobre, doux, beau.

Presque soi. Martine DELERM. Editions du Seuil, mars 2023

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Une histoire d’amour adolescente, deux rêves à accomplir, un récit d’ouverture et d’acceptation. Car Joanna est en fauteuil roulant et rêve de danser. Swann lui, adore la guitare et vient d’acquérir celle qu’il convoite depuis tant de temps. L’écriture douce et sensible d’Annelise Heurtier nous propulse auprès d’eux et nous fait ressentir toutes leurs émotions. Un très beau roman !

Envole-moi. Annelise HEURTIER. Casterman Jeunesse, mars 2021

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Et vous, quelles belles découvertes avez-vous faites cet été ?

Nos coups de cœur de juin

Il suffit de se dire que l’été approche pour vite courir dans nos médiathèques et librairies préférées afin de ne pas « tomber » en panne de lectures. Quelle belle perspective d’enfin construire, bâtir, empiler tous ces romans prometteurs et ces documentaires si riche en une magnifique tour géante…

Que vos vacances soient belles avec nos coups de cœur !

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Pour Liraloin le coup de cœur a été immédiat, je crois qu’on appelle cette sensation un coup de foudre littéraire. Il est des albums qui empoignent le cœur si fortement que le souffle devient trop faible pour continuer sa lecture. Thomas Scotto possède cette qualité rare d’écrire si généreusement (dans sa poésie) qu’on ne peut que lire et ressentir également cette puissance de l’écrit entre les lignes. Dans cette histoire à l’étrange allure de conte fantastique, un enfant ressent le monde extérieur. Un monde en attente d’une rencontre unique, si bouleversante pour les parents. Quant à Claire Gaudriot, elle réussit à transmettre tous les désirs de cette attente en offrant un dessin méticuleux et subtil. Bravo à ce fabuleux duo d’auteur-illustratrice ainsi qu’à Laurence Nobécourt de nous livrer cet album si fin et émouvant.

Demain dans une demi-heure de Thomas Scotto et Claire Gaudriot, A pas de loup, 2023

L’avais de Séverine.

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Deux coups de cœur très différents pour Lucie ce mois-ci ! Tout d’abord Le génie sous la table, d’Eugène Yelchin. Attirée par cette couverture aux couleurs vives, intriguée par le résumé et par le coup de cœur de sa libraire, elle a craqué. Et bien lui en a pris car ce roman a été l’occasion d’une très chouette lecture commune avec son fils. L’histoire de Evgueni, enfant né à Stalingrad, qui raconte son quotidien, les privations et l’espionnage constant de la vie en URSS. Seul moyen d’accéder à un peu de liberté (appartement individuel, voyages…) : développer un talent. Mais voilà, Evgueni n’a pas de talent. Enfin c’est ce qu’il croit ! Autobiographie romancée de l’auteur, Un génie sous la table séduit par sa fraîcheur, son humour et par le témoignage qu’il apporte sur cette période peu utilisée en littérature jeunesse.

Le génie sous la table d’Eugène Yelchin, l’école des loisirs, 2024.

Son avis complet ICI.

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Sans dormir, c’est un très joli album qui revisite le cliché du comptage des moutons pour trouver le sommeil. Avec ses couleurs vives, ses moutons ronds qui semblent si doux, son jeu sur la typographie et surtout son invitation à sortir des sentiers battus avec une certaine poésie, le duo formé par Gracia Iglesias et Ximo Abadía nous offre un livre charmant. À lire pour aider les enfants à trouver le sommeil, ou juste pour le plaisir d’admirer les illustrations !

Sans dormir, Gracia Iglesias, illustrations de Ximo Abadía, traduction de Alice Kermer, éditions du Père Fouettard, 2024.

Son avis complet ICI.

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Pour Linda, un coup de cœur marqué par la découverte d’un auteur dont l’écriture incisive et percutante l’a emporté et bouleversé ! Le récit parle de fuite et de survie au travers de deux êtres : un adolescent qui a perdu ses repères après le suicide de son père et une biche pourchassée par des chasseurs et leurs chiens. Leur fuite effrénée et leur rencontre inéluctable portent un puissant message de vie et de liberté.

S’arracher de Marc Daniau, Rouergue, 2024.

Les avis de Linda et Séverine.

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Séverine a craqué pour L’homme qui écoutait chanter l’oiseau, écrit par Christian Merveille, illustré par Valéria Docampo. Après la lecture de cet album, conte philosophique à hauteur d’enfant, sur les notions de dictature, de liberté d’opinion, de résistance, de courage face à la torture, elle a rêvé d’une humanité qui brise les murs et les barreaux pour s’envoler loin du marasme, qui profite de ses sens pour s’imprégner de la beauté, qui joue la mélodie de l’amour et du respect de l’autre, qui dit, parfois non avec la tête et oui avec le cœur, qui reste debout, si possible avec le sourire, qui jouit de la liberté d’être et de penser, qui espère pour ses enfants et les enfants de ses enfants et pour toujours, les yeux et les bras ouverts, et pourquoi pas le ciel. Soutenu par Amnesty International (qui propose sur son site internet belge une fiche pédagogique), édité par une maison d’édition à la ligne éditoriale ouvertement humaniste et engagée, avec un texte poétique et puissant mis en valeur par des illustrations magnifiques, il ne lui en fallait pas plus (mais c’est déjà beaucoup !) pour que cet album soit désormais un essentiel de sa bibliothèque jeunesse.

L’homme qui écoutait chanter l’oiseau, de Christian Merveille
et Valéria Docampo, Alice Jeunesse,2024

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Pour Héloïse, la belle surprise de ce mois de juin, c’est l’album Pouet ! de Claire Garralon, qui derrière une histoire faussement naïve, nous parle d’écologie. Un alum qui nous narre les mésaventures de Michel, la mouette, qui a un gros problème. Quand il veut parler, seul un « pouet » sors de son bec. Que faire ? Ses ami.es s’inquiètent…

Avec beaucoup d’humour, en quelques mots, et à travers de jolis illustrations colorées, Claire Garralon alerte son jeune lectorat sur la pollution des mers. Le comique de répétition et les onomatopées font effet : on rit, mais on rit jaune quand on comprend où l’autrice nous mène. Un texte percutant et efficace, à découvrir dès 3 ans.

Pouet, de Claire Garralon, editions MeMo, Janvier 2022

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Dans un tout autre style, Héloïse a été bouleversée par sa lecture de Gris comme le cœur des indifférents de Pascaline Nolot, dont les mots – percutants, incisifs, glaçants – font une fois de plus mouche.

Gris comme le cœur des indifférents, c’est un récit court, intense, le quotidien horrible et éprouvant de Lyra, qui voit sa mère s’étioler sous les coups de son père. Qui tremble chaque jour et tente de protéger ses petits frères. Qui hurle à l’intérieur mais ne peut rien dire. Un récit qui fracasse, sur un thème malheureusement toujours actuel : la violence conjugale. Un récit poignant qui pointe l’indifférence. Essentiel.

Gris comme le cœur des indifférents, de Pascaline Nolot, éditions Scrineo, Mars 2023

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Pour Blandine, c’est une courte série manga, aux Editions Akata, qui lui a fait chavirer le cœur. Quatre tomes qui nous permettent de rencontrer Mizuki Shikimachi, un jeune violoniste japonais atteint d’une paralysie cérébrale et qui a dû faire preuve de courage, d’abnégation et de volonté pour pouvoir jouer, être accepté et lutter contre la maladie.

Il est un modèle de persévérance qui prouve combien l’Art (ici la musique) relie les êtres et permet d’aller au-delà de soi.

Son avis complet ICI.

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Et vous, quels livres vous ont fait vibrer en ce mois de juin ?

Prix À l’Ombre du Grand Arbre 2024 : les lauréats !

À l’ombre du grand arbre célèbre la littérature jeunesse avec un prix qui distingue les titres pour lesquels vous avez votés, parmi ceux que nous avons sélectionnés dans nos toutes nos lectures parues l’année précédente. Ce prix, c’est…

… six catégories regroupant des genres s’adressant de la toute petite enfance aux ados

… trois titres sélectionnés dans chaque catégorie (cliquez sur le nom des catégories pour les retrouver)

… 265 votes donnés, merci à vous !

Et maintenant, roulement de tambour, le grand arbre tremble de fierté des racines à la cime au moment d’annoncer LES LAURÉATS !

Catégorie Brindille : album petite enfance

Un album pour avoir peur et frissonner avec nos « plus petits » comme il se doit !

Il y a des monstres dans ma chambre ! de Fanny Pageaud, A pas de loup, 2023

Catégorie Petites feuilles : album pour « grands »

Un album poétique et d’une belle finesse pour donner confiance à nos « plus grands »…

Je suis ton manteau d’Angélique Villeneuve et Julien Martinière, Etagère du bas, 2023

Catégorie Grandes feuilles : romans jeunesse

Une lecture de haut vol pour ce roman où un jeune homme est repéré, et invité à rejoindre Crookhaven, une mystérieuse école… qui lui permettrait de développer ses talents de voleurs bien évidemment !

CrookHaven-l’école des voleurs de J.J. Arcanjo, Pocket Jeunesse, 2023

Catégorie Belles Branches : roman ado

Guerrière, c’est un roman que nous avons lu en apnée, qui nous a chamboulées, un texte qui bouscule, puissant, émouvant.

Guerrière de Cécile Alix, Slalom, 2023

Catégorie Branches dessinées : BD jeunesse

Une lecture libératrice et savoureuse (nous pesons nos mots) qui vous donne envie d’enfourcher votre vélo et de laisser opérer la magie !

Les petites reines de Magali Le Huche d’après le roman de Clémentine Beauvais, Sarbacane, 2023

Catégorie Racines : Documentaire

Riche en informations, ce documentaire délivre avec humour et un aspect ludique toute la passion de ses auteurs pour le fromage… et les bons mots !

Balade en fromagie de Bernard Friot et Aurore Paillusson, illustré par Thomas Baas et Charlotte Fréreau, Milan, 2023

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Un grand bravo aux lauréats ! Et merci de concentrer tout ce qu’on aime à l’ombre du grand arbre : des couleurs et du rythme, une fenêtre ouverte sur le monde, un souffle de liberté, des perches tendues qui invitent à la réflexion et des plumes vraiment singulières.

Nos coups de cœur de mai

Alors que le printemps joue encore les timides dans certaines de nos contrées, mai se pare de milles couleurs qui se retrouvent dans la diversité de nos lectures. Voici nos derniers coups de cœur !

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Si Linda a moins lu ce mois-ci, elle a cependant craqué pour ce bel album au charme rétro qui nous plonge dans l’imagination débordante de deux enfants envoyés au jardin pour prendre l’air et s’amuser. Bien loin des bacs à sable, le potager et les animaux de la ferme ouvrent sur une aventure gourmande et pleine de rebondissements qui donnent aussi l’illusion du danger et confrontent les enfants à leur propre peur.
On ferait comme si célèbre l’enfance et ses jeux dans lesquels une imagination fertile et sans limite vaut plus que tous les jouets du monde.

On ferait comme si d’André Marois & Gérard Dubois, Grasset, 2023.

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Plusieurs coups de cœur pour Séverine en ce mois de mai.

D’abord, pour le manifeste poétique Fraîcheur. Thierry Cazals a puisé son inspiration dans les haïkus du poète japonais Issa pour inviter à une pause douceur, avec des réflexions à livre ouvert sur le respect à porter au vivant, des histoires d’éphémère, de lumière, d’envol poétique à saisir en beauté… « Et si nous mettions un peu d’air et de souffle dans nos vies ? » Les illustrations réalisées à la pointe sèche par la grande artiste de la sensibilité qu’est Csil, sont emplies de grâce. Goutte à goutte de tendresse, elles accompagnent délicatement un texte puissant et engagé qui ouvre des fenêtres sur un horizon apaisé.

Fraîcheur, de Thierry Cazals et Csil, Editions du pourquoi pas ?, 2024

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Deuxième coup de cœur pour l’album Indigo. D’une intelligence narrative exceptionnelle, d’une richesse graphique extraordinaire, il raconte la prise de conscience d’un jeune garçon sur cette situation inhumaine qu’est l’esclavage. Ce jeune garçon à l’imagination débordante comprend aussi que la résistance et l’engagement peuvent prendre une forme plus subtile que celle de la lutte frontale. Séverine a été sous le charme du texte original et didactique, pertinent et captivant, rythmé et ciselé, tandis que la richesse de la langue, la poésie et la sensibilité s’invitent quand même à la fête. Les illustrations explosent de couleurs et de détails, elles sont fines et expressives, elles osent le brin de malice qui allège le poids d’un sujet aussi sérieux, parce qu’elles n’oublient jamais qu’elles s’adressent à de jeunes yeux. Ce duo qui n’en est pas à son coup d’essai se permet un nouveau coup de maîtres et n’en finit plus de l’enchanter. Cet album nécessaire, plus que jamais, interpelle et rappelle la nécessité de combattre l’ignominie, chacun à son niveau, avec les moyens dont il dispose.

Indigo, d’Alex Cousseau et Charles Dutertre, Rouergue jeunesse, 2024

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Enfin, Séverine a été bouleversée par un court roman ado. Avec Des jours comme des nuits, Sébastien Joanniez lui a offert une heure d’émotions très fortes. Son héroïne, Manon est collégienne. Petit frère turbulent. Mère qui cuisine très souvent des pâtes. Elle se souvient. Elle n’est pas d’accord. Elle rêve. Elle pleure. Elle écrit. Elle est triste, souvent, heureuse, parfois. Elle grandit sans père. Elle a trouvé son corps, pendu au poirier de son enfance, le jour où il s’est suicidé. Il y a ses jours qui sont comme des nuits et ses nuits qui seront douces à nouveau, un jour. Il y aura ce jour où la vie gagne à la fin. Dans une trame narrative faisant la part belle aux souvenirs, l’auteur a remarquablement écrit, tout en pudeur et poésie, le manque, l’absence, le vide et le trop-plein de douleur, la présence partout, la reconstruction d’une famille après la pire des tempêtes et surtout, au final, un cri d’amour inoubliable d’une fille pour son père.

Des jours comme des nuits, de Sébastien Joanniez, Rouergue Jeunesse, 2024

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Pour Liraloin, la venue prochaine de Mary Orchard a ravivé le plaisir de partager le préquel du roman Sous les étoiles de Bloomstone Manor. Il s’agit de l’histoire très intime de Lord Nathanaël Stone bien avant qu’Agathe Langley ne s’établisse comme chercheuse dans ce magnifique lieu. Place au récit de La Première Rose de Bloomstone.

La Première Rose de Bloomstone de Mary Orchard, Casterman, 2024

Son avis complet ICI. Celui d’Helolita ici.

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Lucie a particulièrement apprécié deux livres sur les livres ce mois-ci. Elle a été séduite par le ton et l’amour de la littérature (jeunesse) dont ils témoignent.

Si vous avez aimé le petit bonhomme grognon dans Le livre le plus génial que j’ai jamais lu, vous allez adorer le retrouver dans Happy End ! Comme à son habitude, il râle, s’énerve et interpelle directement l’auteur. Ici, il ose donner des conseils au grand Christian Voltz pour écrire une histoire pour enfants. Deux histoires en une pour un coup de pied dans les clichés, beaucoup de rires et une réflexion sur les attentes des jeunes lecteurs. Extra !

Happy End ! de Christian Voltz, L’école des loisirs, 2023.

Son avis complet ICI.

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C’est dans une bourse aux livres que Lucie est tombée sur Lire est le propre de l’homme. Son sous titre « de l’enfant lecteur au libre électeur » ne pouvait que l’interpeller. Dans ce recueil (malheureusement difficilement trouvable en papier mais disponible en téléchargement epub ici), L’école des loisirs a demandé à une cinquantaine d’auteurs jeunesse de raconter, témoigner de leur rapport à la lecture et à l’écriture. Souvenirs d’enfance, listes, illustrations mais aussi textes engagés forment ce livre petit par la taille mais porteur d’une ambition immense.

Lire est le propre de l’homme, collectif, L’école des loisirs, 2011.

Son avis complet ICI.

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De son côté, Héloïse/Ileautresor a succombé à la Grécomania. Il s’agit d’un album grand format permettant de découvrir la civilisation de la Grèce antique. Celle-ci a inventé la démocratie : A Athènes, les citoyens peuvent s’exprimer sur l’Agora et voter des lois. En revanche, la famille athénienne n’est pas fondée sur l’égalité. La Grèce antique est aussi connue pour sa mythologie. La multitude de dieux grecs est présenté dans ce beau livre avec des rabats colorés. Leur présence permet d’expliquer l’alternance du jour et de la nuit ou celle des saisons. Athéna représente un idéal de perfection lorsqu’elle apparaît dans un temple de marbre, au Parthénon. La Grèce antique a aussi inventé la philosophie, le théâtre, les Jeux olympiques, où des athlètes se défient pour éprouver force et courage dans des épreuves gymniques et hippiques. Un album animé qui permet de mieux comprendre en finesse cette civilisation où « tout doit tendre vers la justice et la beauté ».

Grécomania de Emma Giuliani et Carole Saturno, Éditions Les grandes personnes, 2019.

Son avis complet ICI et celui d’Isabelle LA.

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La poésie, késako ? Voilà bien une question qui taraude La collectionneuse de papillons depuis bien longtemps ! Et quoi de mieux que des métaphores de mots et de couleurs pour y répondre.

Et si la poésie était un passage secret parfois un raccourci parfois un détour pour apprendre à se perdre

ou alors une porte spatio-temporelle pouvant s’ouvrir n’importe où la nuit le jour à la ville à la campagne dans sa chambre ou dans sa cuisine et qui mène tout droit vers la vie

La poésie, Késako ? Thomas Vinau, Marc Majewski,, Gallimard Jeunesse, 2023.

Vous l’aurez compris, cet album explore l’imaginaire l’image l’imagination pour célébrer un genre trop souvent caricaturé voire délaissé. Une invitation au voyage, à ce voyage qui relie notre monde intérieur au vaste monde des mers et des terres inconnues.

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C’est un graphique qu’Héloïse voulait mettre en avant ce mois-ci !

Effie, l’apprentie sorcière de Brooklyn, est envoyée en camp de vacances par ses deux tantes. Un camp réservé aux sorciers et sorcières, qui doit lui permettre de travailler son affinité avec la nature. Et comme toujours avec la jeune fille, c’est l’occasion d’explorer un aspect de ses pouvoirs, et de faire de belles rencontres.

Si Héloïse aime autant cette saga, c’est pour la tendresse qui s’en dégage, et pour les belles valeurs défendues. Ce troisième opus fleure bon l’été, on s’y croirait presque ! C’est aussi l’occasion de se plonger en pleine nature, et de parler amitié et adolescence.

Les personnages sont attachants, les aspects développement personnel et confiance en soi sont abordés avec finesse et délicatesse. C’est donc pour Héloïse une lecture doudou, pleine de belles ondes, de joie et de bonne humeur !

Les sorcières de Brooklyn, tome 3 : Vacances magiques, de Sophie Escabasse, Bande d’ados, Mai 2024

Son avis complet ICI.

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Les lectures de mai de Blandine ont surtout tourné autour de la Deuxième Guerre Mondiale, entre romans, BD et albums, ce sont ces deux-ci qui lui ont particulièrement plu !

Anne Frank. Isabel THOMAS et Paola ESCOBAR. Gallimard Jeunesse, 2019

Cet album documentaire nous présente qui était Anne Frank, avant de devoir se cacher dans l’Annexe, la vie dedans puis sa postérité grâce à son père et la publication de son Journal. Le dessin, tout en pastel, apporte de la légèreté à ce tragique récit de vie.

Son avis complet ICI

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Lebensborn. Isabelle MAROGER. Bayard Graphic, 2024

Dans cet album au titre glaçant, Isabelle Maroger nous relate l’histoire de sa mère, et la sienne bien sûr. Elle traite son sujet avec une grande délicatesse, simplicité et même humour, dans un trait tout en rondeur.

Son avis complet LA et celui de Linda.

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Isabelle s’est régalée avec le dernier roman de Flore Vesco : un texte unique en son genre qui pulvérise un conte que l’on croyait connaître par coeur et que l’on découvre bouche bée. La surprise vient notamment du choix d’une narration chorale qui renverse la perspective en faisant parler celles et ceux qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. Et l’invitation d’un personnage inattendu, la Faim, celle qui gronde et tord le ventre, mine de l’intérieur et brouille le discernement au point que le drame semble inévitable. Perturbant, voire dérangeant, mais addictif. Ces pages sont charnelles et organiques, gorgées de sang, de bile, de salive, de larmes et d’entrailles qui crient famine. Outre la résonance malheureusement actuelle du sujet, le roman questionne avec beaucoup d’intelligence les carcans genrés et les cinquante nuances de domination masculine. Il est encore question de l’âge adolescent, ses vertiges et prises de conscience. Et de l’hypocrisie bourgeoise qui boude les corps, s’efforce de les effacer et de dissimuler la bête qui sommeille en chacun de nous sous un vernis de conventions. Saupoudrez l’ensemble de clins d’œil à Saint Nicolas et Tomi Ungerer, Cendrillon et Boucle d’Or, et vous obtiendrez une savoureuse pépite gothique et féministe, à laquelle le rouge et le noir de la couverture siéent à ravir !

L’avis complet d’Isabelle, Lucie, Linda et Héloïse

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Et vous, qu’avez-vous aimé ce mois-ci ?

Nos coups de cœur d’avril

En avril, le temps maussade nous a convié à rester sous notre plaid bien douillet. Quoi de mieux que de belles lectures réconfortantes pour accompagner un petit thé fruité et fumant ?! En attendant de retrouver le soleil, voici nos nombreux coups de cœur !

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Pour Liraloin c’est une déconnexion totale qui s’est opérée après la lecture du magnifique album le Voyage de Shuna de l’immense Hayao Miyazaki.

« Ces évènements ont pu se dérouler il y a fort longtemps, ou bien allaient-ils se produire dans un lointain futur ? Plus personne ne le sait vraiment. » Sur une terre aride la force humaine est mise à rude épreuve, les récoltes ne sont que désolation. Ici vit Shuna, jeune prince héritier de la couronne qui, au détour d’un chemin, recueille un étranger : un vieillard à l’article de la mort. Usant ses dernières forces, ce dernier lui narre son épuisant périple à la recherche d’un trésor inestimable. Une richesse qui pourrait sauver les habitants de toutes les contrées. Intrigué et téméraire, Shuna décide de partir à la poursuite de ce trésor…
Véritable quête initiatique, Shuna se retrouvera plus d’une fois à prendre des décisions qui bouleverseront ses convictions en son for intérieur. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y trouver une résonnance avec le fabuleux roman de Damasio : La Horde du Contrevent. Les éléments de la nature, le vent, le sable ne sont que douleurs pour les personnages, les poussant au bout de leurs forces physiques et psychologiques.  Le chemin est infini…

Le Voyage de Shuna de Hayao Miyazaki, Sarbacane, 2023

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De son côté, Lucie avait noté La Parure suite à un billet d’Isabelle et elle n’a pas été déçue ! Cette réécriture du classique de Guy de Maupassant par Annelise Heurtier est extra. Elle répond de manière étonnante à une autre réécriture de l’auteure, Combien de terres faut-il à un homme ?, sur le thème de la pléonexie. Les héros de ces deux albums ne se satisfont pas de leur quotidien et vont le risquer en tenant de s’élever (socialement, financièrement). Ce « plus » était-il indispensable à leur bonheur ? Eux le pensent, le lecteur est invité à y réfléchir. Tout d’abord déstabilisée par les illustrations de Delphine Jacquot qui a fait le choix de l’anthropomorphisme, Lucie a finalement trouvé qu’il permettait d’installer une certaine distance qui aidera sans aucun doute les enfants à entrer dans le récit et à se questionner.

La Parure, Annelise Heurtier d’après Guy de Maupassant, illustrations de Delphine Jacquot, Thierry Magnier, 2022.

Les avis complets d’Isabelle, Linda, Blandine et Lucie.

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Si le premier tome était déjà impressionnant (voir la lecture commune qu’en avaient fait les copinautes ICI), le second tome de la saga Pallas, Sur les flancs de l’Ida est encore un cran au-dessus d’après Lucie. Peut-être parce que les personnages sont plus familiers et que l’échéance de la guerre de Troie approche. Au cœur des intrigues, comme l’a si bien dit Isabelle dans sa critique du premier tome : amours, trahisons, vengeances, c’est « Dallas » dans la Grèce antique. Et les femmes sont bien entendu les premières victimes des hommes comme des dieux. Pas une n’est épargnée par la violence, que celle-ci la touche directement ou soit dirigée vers ses enfants. Cette série est clairement à réserver aux plus grands tant la brutalité irrigue toutes les relations entre les personnages. Ceci posé, Lucie est admirative de la manière dont l’auteure a su créer des liens et des intrigues entre ses célèbres protagonistes. Tout est clair, implacable et brillant. La guerre de Troie approche, elle est inéluctable et nous sommes impatientes de lire de quelle manière Marine Carteron l’utilisera dans le troisième (et dernier) tome de cette série.

Pallas, Sur les flancs de l’Ida, Marine Carteron, Le Rouergue, 2024.

Les avis de Lucie et Frédérique.

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Héloïse (ileautresor) a eu envie de partager son coup de cœur pour Médiévalmania. Cet album grand format avec rabats permet de faire connaissance avec le Moyen-âge. Le château fort apparaît à travers un jeu de volets : le pont-levis se déplie et permet d’accéder au château. Ce livre permet d’aborder la vie des personnes à l’époque médiévale. Au Moyen-âge, se construisent aussi les villes toute en verticalité avec leurs tours et leurs clochers. Elles réunissent de multiples fonctions (politique, économique, militaire, festive, religieuse et créative) et sont bâties en aspirant à la beauté. A la fin, l’album évoque de nombreuses inventions (imprimerie, boussole, poudre à canon, horloge, lunettes, caravelle). Il est aussi question de figures comme Jeanne d’Arc ou le roi Arthur. En bref, Médiévalmania est un album pour mieux comprendre la période médiévale et la saisir dans toute sa finesse à travers toute la beauté de pages animées.

Médiévalmania, Emma Giuliani et Carole Saturno, Éditions Les Grandes Personnes, 2023.

Son avis complet ICI.

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Pour Séverine, le coup de cœur d’avril, c’est pour un roman ados d’un auteur trop peu (re)connu, à savoir Hervé Giraud. Publié chez Thierry Magnier quand il s’adresse aux adolescents, et plus récemment chez Seuil Jeunesse pour la collection « Le grand bain » destinées aux enfants de 8-10 ans, il compte à son actif une dizaine de romans, où se mêlent toujours profondeur et fantaisie, le tout agrémenté d’un humour fin et subtil, y compris dans ses œuvres les plus sombres.

Celui-ci ne fait pas exception, on valse sans cesse entre sourires et émotion. Il est d’autant plus intéressant qu’il traite de sujets peu vus en littérature jeunesse : la vie au sein d’un cirque familial itinérant, la condition animale dans les parcs animaliers, le trafic d’animaux sauvages et plusieurs autres thématiques contemporaines, telle la solitude, la solidarité, le respect… Le roman est plein de rebondissements et de suspense, il est peuplé de personnages hauts en couleur, puisqu’on y rencontre entre autres un yogi philosophe fan de Johnny, une chienne obéissante et une grand-mère qui n’a pas froid aux yeux…Mais surtout, on s’attache énormément à son jeune héros, Angelino, dont le meilleur ami est n’est autre que le  tigre du Bengale avec lequel il a grandi et qui lui est enlevé, parce que les lois ont changé et que les animaux sauvages sont désormais interdits dans les cirques. Révolté par cette situation au début du roman, il fera tout pour pouvoir récupérer KroK, en prenant des risques, en surmontant ses peurs, prise de conscience au passage, et il aura une autre vision sur les animaux privés de liberté à la fin de l’histoire. Il sortira grandi de son aventure, et peut-être même un peu amoureux…

Séverine a retrouvé dans ce roman toute la saveur de la sauce Giraud ! Elle pique un peu, avec une pointe de causticité, juste ce qu’il faut pour donner un goût de reviens-y. Mais son ingrédient secret est cette tendresse omniprésente pour les jeunes gens bousculés par les décisions des adultes, les coups du sort, la solitude parmi leurs pairs, pour des raisons qui tiennent au hors normes, ou la sauvagerie du monde. Bref, elle se délecte à chaque fois de sa plume aiguisée, pointue, mais qui, toujours, sait aussi rentrer les griffes pour se faire poésie, douceur et pattes de velours.

KroK, Hervé Giraud, Editions Thierry Magnier, 2024

L’avis complet de Sev se livre.

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De son côté Linda a fait de bien belles découvertes dont un très joli roman d’apprentissage découvert au hasard de ses pérégrinations libraires. Ainsi, Madou en 5 actes lui a littéralement tendu les bras après que sa couverture lui ait fait pétiller la rétine.
Dans ce roman en cinq actes, Guillaume Nail dresse le portrait d’une adolescente qui porte en elle les doutes et questionnements de se génération, en proie à une inquiétude permanente de trouver sa place dans un monde en plein changement, et à l’intérêt de faire des études qui ne la conduiront nulle part.
Récit initiatique, Madou en 5 actes est un roman qui se révèle exaltant dans les passions de son héroïne et dans l’écriture moderne de son auteur, dont les descriptions de paysages sont une invitation au voyage, et dont la poésie se fait la fenêtre d’une âme luttant avec un puissant désir de liberté.

Madou en 5 actes de Guillaume Nail, Milan, 2024.

L’avis complet de Linda est ICI, et celui de Séverine .

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Mais c’est aussi Une aventure au royaume de porcelaine qui a su la toucher par la puissance de ses illustrations élégantes, exécutées avec une précision incroyable qui donne vie à l’histoire dans une succession d’obstacles et d’étapes à franchir pour parvenir à la suivante.
Album sans texte, on y découvre le parcours de son héros à la poursuite de son chapeau emporté par le vent au-travers d’un service en porcelaine qui enchante par sa diversité et fait voyager par son style asiatique.
Katerina Illnerova a été récompensé du Prix du Silent Book Contest 2022 pour ce premier album, alors qu’elle était encore étudiante.

Une aventure au royaume de porcelaine de Katerina Illerova, Obriart, 2024.

Son avis complet est à lire ICI.

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Pour Colette, le mois d’avril a le goût particulier du silence, un silence noir et blanc, rythmé comme une danse que l’on commence à deux sur un rythme endiablé pour la terminer à la cadence de son propre souffle, alenti par le temps qui creuse rides et cernes au visage comme au cœur. Duo mambo de Wei Middag et Aurèle Arima est un album de peu de mots, qui commence par une naissance et les pirouettes de deux bébés. Puis les bébés se lèvent, grandissent, se rencontrent, leurs mouvements se font glissements, battements, élans, frissons, leurs mouvements se font sensuels, étreintes, embrassades, leurs mouvements se font famille. Puis les corps se courbent, se raidissent, s’éloignent, se séparent. Et commence un voyage à travers le temps. Voilà un petit album qui laisse le souffle coupé. Un album épuré, d’une grande simplicité qui raconte quand il se tait. Un album de toute une vie comme Colette les aime tout particulièrement.

Duo mambo, Wei Middag, Aurèle Arima, La Joie de lire, 2023.

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Pour Héloïse (helolitlà), Avril a été l’occasion d’une belle rencontre printanière, celle d’Auguste, le renard qui n’aime pas les surprises. Or, son amie Suzy, l’intrépide écureuille, lui en a promis une. Le voilà qui stresse, prévoyant le pire…

La grande angoissée qu’est Héloïse a énormément aimé cet album adorable, qui lui a beaucoup parlé. Elle a craqué devant ses couleurs vibrantes, ses illustrations printanières qui rendent hommage à la nature dans toute sa splendeur. C’est pour elle un ouvrage idéal pour dédramatiser ces peurs incontrôlées, pour apprendre à lâcher prise.

Et puis, une surprise… peut aussi se révéler être un joyeux moment de partage !

Je n’aime pas les surprises, Myriam Bos, Bayard Jeunesse. Mars 2024

Son avis complet ICI.

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Côté romans, Héloïse a fait de beaucoup de très belles lectures, dont l’envoûtant De délicieux enfants, de Flore Vesco. Et la lecture-doudou, le roman qui revisite habilement la mythique école de sorciers version pickpocket, ce fut le premier tome de Crookhaven.

Gabriel est un voleur hors-pair. Orphelin, il grandit dans la pauvreté avec sa grand-mère. Repéré pour ses talents hors norme, il est invité à Crookhaven, une mystérieuse école…

Héloïse est retombée en enfance le temps de cette lecture passionnante. Dans cette école de voleurs au grand cœur, elle a retrouvé avec joie tous les ingrédients du genre : cours originaux, amis hauts en couleurs, bibliothèque, épreuves qui sortent de l’ordinaire, grands méchants… et surtout, elle a découvert un texte addicitif qui pose de belles interrogations sur la justice et la répartition des richesses.

Crookhaven, tome 1 : L’école des voleurs, de J.J. Arcanjo, Pocket Jeunesse. Mai 2023

Son avis complet ICI, celui d’Isabelle, de Linda et de Lucie.

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Pour Blandine, ses coups de cœur sont autant affaires de visuels, de visions que d’originalités narratives.

Cet album carré au touché velouté nous permet de connaître les différents noms que l’on attribue aux groupes d’animaux. Entre sobriété et originalité, la découverte est de mise! Et le parti-pris illustratif est génial: Les animaux sont représentés minimalistes, en perles à repasser.

Un troupeau de moutons. Jean DA ROS. La Partie, mars 2024

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Cet album nous permet de voir passer une vie

À travers les barreaux d’un lit, d’une fenêtre
À travers le prisme d’une loupe, d’un télescope
À travers l’écran d’une télévision, d’un ordinateur
À travers le verre d’une serre, de jumelles

À travers le temps qui passe et ses changements
Subtils, délicats, évidents, difficiles, lumineux
À travers les décisions prises, choisies, subies, révélées
À travers l’âge qui change les données
À travers la vie qui se poursuit sous ses différentes formes

La couverture toute en sobriété donne le ton grâce à sa découpe
Entre ses pages, nul autre texte qu’une date qui égrène les années une à une, et un lieu
Chaque double page nous offre deux visions: le personnage principal avec ce qui l’entoure, et ce que lui voit
Une palette de couleurs restreinte, et pourtant très évocatrice, qui permet de fines et ingénieuses mises en perspective, des détails en apparence anodins, une ombre qui veille, d’autres vies qui bruissent
De l’infiniment petit à l’infiniment grand

Un album d’une grande maîtrise, silencieux et pourtant puissamment évocateur.

A travers. Tom HAUGOMAT. Thierry Magnier, septembre 2018

L’avis complet de Blandine ICI

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Ce mois-ci, Isabelle (ileauxtresors) s’est laissé désarmer par un splendide roman graphique venu du Québec. Le pèlerinage d’une jeune femme dans sa maison d’enfance ravive les souvenirs, ceux d’une vie de famille comptant un enfant différent. Son petit frère, surnommé Major Tom – le petit astronaute, c’est lui. Outre le poids du handicap qui entrave la communication et la mobilité du garçon, la société ne facilite pas les choses pour les enfants comme Tom. Ces pages évoquent un sujet douloureux avec beaucoup de poésie (en cela il rappelle le roman S’adapter, de Clara Dupont-Monod, paru la même année). Elles ouvrent notre horizon, serrent le cœur tout en sachant nous réconforter par la tendresse qui les imbibe. Jean-Paul Eid compose notamment un splendide personnage de grande sœur, solaire, dans sa vie de petite fille qui grandit, mais attentive et aimante. Impossible de ne pas être bouleversé en comprenant, au détour de la dernière page, que cette BD lui a été inspirée par sa propre expérience familiale.

Le petit astronaute, de Jean-Paul Eid, La Pastèque, 2021.

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Et vous, qu’avez-vous lu en avril ? Quels ont été vos coups de cœur ?