Lecture commune : Notre histoire, comment nous en sommes arrivés là et où nous pourrions aller

Oliver Jeffers revient régulièrement dans nos coups de cœurs. Nous sommes sensibles à sa vision de l’humanité et aux messages qu’il transmet avec beaucoup de délicatesse. Quelle joie pour Colette et Lucie de découvrir qu’elles avaient toutes les deux adoré le dernier album de cet auteur-illustrateur ! Il ne leur en fallait pas plus pour se lancer dans une discussion à bâtons rompus autour de cet album pas comme les autres.

Notre histoire – Comment nous en sommes arrivés là, et où nous pourrions aller, L’école des loisirs/Kaléidoscope, 2024.

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Colette.- Comment as-tu rencontré l’album Notre histoire, comment nous en sommes arrivés là, et où nous pourrions aller d’Oliver Jeffers ? 

Lucie.- Je suis très très fan du travail d’Oliver Jeffers que je croyais avoir découvert grâce à vous chères copinautes avec Toi et moi ce que nous construirons ensemble qui avait été proposé le premier prix ALODGA auquel j’ai participé. J’ai réalisé plus tard que j’avais déjà L’enfant des livres dans ma bibliothèque (offert par ma grand-mère libraire). Étonnamment, je n’avais pas fait le lien à l’époque. Peut-être parce que L’enfant des livres a un graphisme un peu différent du fait de la collaboration d’Oliver Jeffers avec Sam Winston.

Bref, je suis à l’affût de la sortie de ses titres parce que j’aime beaucoup son style et sa manière d’aborder des sujets sensibles avec tellement d’humanité. Et toi ?

Colette. – Et bien ce dernier album, je l’ai découvert complètement par hasard en me promenant à la librairie Mollat de Bordeaux lors d’une après-midi de liberté imprévue ! Et j’ai été complètement happée par la fin de l’album, par la note de l’auteur que j’ai pris le temps de lire sur place, et qui m’a sincèrement bouleversée. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler j’imagine car cette note est vraiment un élément essentiel du livre. Sinon, je connaissais l’auteur grâce au superbe album Rébellion chez les crayons que nous avons lu, relu et rerelu avec mes garçons ! 

Lucie.- Parlons un peu de la couverture : j’avoue avoir été un peu étonnée par l’illustration associée à « Notre histoire » et ne pas avoir bien su à quoi m’attendre en ouvrant ce livre. Et toi, quelles attentes a-t-elle créées chez toi ?

Colette.- Je m’attendais à un documentaire pour tout te dire, un peu dans le style de Nous, notre histoire d’Yvan Pommaux et Christophe Ylla Somers, un album qui reprendrait les étapes de l’histoire de l’humanité. La 4e de couverture m’a induite en erreur d’ailleurs car elle invite à lire “les grandes étapes de notre évolution”.

Mais au final ce n’est pas vraiment le sujet de cet album, non ? Quel est le véritable sujet de ce livre qui semble aux confins de l’histoire, de la philosophie, de la sociologie et de l’anthropologie (même si sans doute l’auteur ne se reconnaîtrait dans aucune de ces sciences humaines !) ? 

Lucie.- Tu as raison, ce livre est au croisement de plusieurs domaines, et c’est ce qui m’a intéressée. Il me semble que le sous-titre est plus explicite, cet album est vraiment en trois temps (quatre avec la longue note de fin dont nous reparlerons) : « comment nous en sommes arrivés là » donc le passé, une pause sur le temps présent et ce fameux « où nous pourrions aller » pour le futur. En tant que professeure de français, j’imagine que tu as été sensible à ce conditionnel ?

Colette.- Très intéressante cette analyse des 3 temps initiée par le titre de l’album ! En effet, il y a déjà la quintessence du projet de l’album contenu dans ce titre (même si au premier abord, je ne l’ai pas trouvé génial ce titre, sans doute un peu long pour moi !) et toute la beauté du projet réside d’après moi dans le conditionnel que tu soulignes ! Un conditionnel qui a plus parlé à la mère et à la citoyenne éco-anxieuse qu’à la professeure de Français ! Car dans ce conditionnel, il y a à la fois la lumière et l’abîme de l’espoir que constituent les chemins que nous choisirons de prendre en temps qu’humanité à l’avenir. Mais revenons à la question du sujet de l’album. Est-ce que tu saurais le présenter en quelques mots ? 

Lucie.- Pour moi, cet album est la réflexion d’un auteur – d’un père de famille, car ce rôle a son importance comme il l’explique dans sa note de fin – sur l’aventure humaine. L’humanité a mis des millénaires pour évoluer, arriver où elle en est. « Et maintenant ? » semble se demander l’auteur. Je l’ai vraiment abordé de cette manière, pour moi Oliver Jeffers nous place à un moment charnière où l’essentiel de l’évolution est accomplie et nous avons un choix à faire quant à notre avenir en tant qu’espèce. Est-ce que cette présentation te convient ou tu l’aurais formulé autrement ?

Colette.- Cette présentation correspond tout à fait à ce que j’ai lu dans ce livre. Et je dirai que la forme du dialogue choisi par l’auteur pour rythmer sa narration va dans le sens de ton analyse. L’échange peut être lu comme celui d’un père avec son enfant. Il est aussi l’échange que l’auteur mène avec nous, lectrice, lecteur. J’ai trouvé que le choix du dialogue était très judicieux et nous engageait vraiment dans la réflexion initiée par l’artiste. Est-ce que tu as été sensible à cette forme ? 

Lucie.- Oui bien sûr. Cela m’a donné l’impression qu’Oliver Jeffers invitait son lecteur à réfléchir avec lui. Même pour des éléments communément « acquis » comme lorsqu’il se penche sur l’histoire de l’évolution, il s’interroge sur ce qui a marqué le début de l’humanité et propose plusieurs pistes successivement. On le sent en chemin, et ça m’a beaucoup plu d’être associée à ce processus en tant que lectrice.

Colette.- D’ailleurs dans ce cheminement, l’auteur interroge la créativité qui semble nous distinguer des animaux non-humains, et bizarrement cette créativité apparaît dans toute son ambiguïté. Je ne m’attendais pas à ça de la part d’un artiste. Comment le comprends-tu ? 

Transférer notre énergie de l’estomac… au cerveau, pour nous permettre de créer des MOTS de percevoir des schémas, de raconter des histoires, d’inventer l’avenir.

Lucie.- Je ne suis pas sûre que ce soit ambigu en soi (je ne l’ai pas pris comme ça en tout cas). Pour moi cela n’a rien de négatif à ce moment-là et ça a contribué à l’évolution. Mais quand on réalise plus tard dans l’album que ce sont aussi ces éléments (les mots, les schémas et surtout les histoires) ont permis de nous séparer, oui cela prend une tournure plus négative. Car si les mots peuvent rassembler, ils peuvent aussi exclure.

Colette.- Tu as raison de le souligner, il n’y a rien de négatif ou de positif au moment où la créativité apparaît et permet d’inventer, raconter, créer. C’est d’ailleurs un aspect de l’album que j’ai beaucoup apprécié : ni jugement, ni dénonciation, ni critique. Contrairement à d’autres livres – jeunesse ou non – sur le sujet, cet album adopte vraiment et sincèrement la posture du doute philosophique. 

Lucie.- Tout en nuances, comme toujours avec cet auteur. J’adore ! Mais on sent quand même qu’il identifie un moment où cela a commencé à déraper : celui où « tout s’est accéléré.”

Colette.- Oui, tout à fait, ce moment où “l’avenir s’est réduit aux limites de notre propre vie”, j’imagine qu’il parle de l’avènement de l’individualisme fortement lié au système capitaliste. Car malgré une belle neutralité de ton, sans dogmatisme, c’est un album pour moi éminemment politique, un album engagé qui au lieu de dénoncer propose de s’interroger ensemble et de raconter ensemble une autre histoire de l’avenir. 

Lucie.- Tu as raison ! Et c’est précisément à ce moment-là qu’il s’interroge avec le lecteur : “Où cela nous mène-t-il ? Où allons-nous ?” Ces questions sont très engageantes avec ce “nous” qui nous met tous dans le même bateau. Est-ce que ses propositions de réponses t’ont convaincue ?

Colette.- L’avenir sera solidaire – ou ne sera pas ! Je suis complètement convaincue que “la recherche de sens et d’amour” est l’unique solution pour ne pas foncer yeux bandés dans l’abîme comme les personnages de l’album à un moment donné ! Ce sont des questions que je me pose tout le temps en fait !!! Sans doute parce que je travaille tous les jours avec des enfants et des adolescent.e.s et que l’avenir est là chaque jour devant moi. J’imagine que tu ressens aussi cette urgence du sens et de l’amour dans ta classe ? 

Lucie.- Ce passage est très fort, il nous met en face de nos responsabilités, des conséquences de nos choix quotidiens. “Ces mêmes mains capables de construire des fusées, nous les utilisons pour tirer les autres en arrière… convaincus, encore et toujours, qu’il est plus important d’avoir raison que de s’améliorer, que le bien est l’ennemi du mieux.” C’est effectivement très politique ! Mes élèves sont plus petits que les tiens, je ressens moins l’urgence du sens que celui du plaisir d’être ensemble et de coopérer qui a besoin d’être construit à cet âge là. J’ai tendance à penser que si on arrive à s’entendre et à se respecter dans une classe malgré nos différences c’est déjà un grand pas accompli. Mais je suis peut-être (sûrement !) optimiste…

Colette.- En tout cas, l’album nous invite à inventer ENSEMBLE une suite à notre histoire, et c’est aussi de ça dont nos élèves – petit.e.s ou grand.e.s – ont besoin pour se projeter. Avant de parler de l’esthétique de l’album, peut-être pouvons-nous évoquer la note de l’auteur, une longue note pour un album jeunesse. Qu’en as-tu retenu ? 

Lucie.- Elle m’a beaucoup intéressée parce qu’il partage son expérience, ses doutes et ses réflexions. On le sent investi, ancré dans la société. Bien loin de certains artistes hors-sol. Le fait qu’il soit irlandais joue, comme il l’explique, dans sa compréhension du monde. Je suis admirative de ces gens qui ont vécu la violence au quotidien et qui trouvent la force de sortir de la revanche, cela donne beaucoup d’espoir !

Colette.- Et son discours sur l’art dans sa note est vraiment très inspirant, je trouve, à une époque où la culture n’est plus trop à l’honneur (je pense que je suis influencée par le gel du pass culture – je ne m’en suis toujours pas remise !). J’adore sa phrase :

L’art, ce n’est pas la cerise sur le gâteau. Ce n’est même pas le gâteau. C’est la table sur laquelle repose le gâteau.

Lucie.- Tellement d’accord avec toi ! Cette phrase est géniale. Effectivement, la place de l’art est centrale, nous en sommes toutes les deux convaincues mais il y a encore du pain sur la planche (le gel du pass culture, je te rejoins, c’est très significatif…) J’aime qu’il étende son propos à l’art en général, mais même dans l’album, j’ai aussi été très sensible à la place centrale qu’Oliver Jeffers donne au récit dans la construction de l’identité personnelle, familiale, nationale et mondiale.

Colette.- Le récit, c’est notre humanité, notre identité. 

Lucie.- Pour le meilleur comme pour le pire, comme il le montre. C’est aussi ce qui nous dresse les uns contre les autres.

Colette.- Mais il faut en effet que ces récits nous unissent, nous rappellent ce qui nous lie. D’ailleurs, l’album fait aussi la part belle au lien, à la recherche de celui-ci. 

Lucie.- Oui, et la note d’espoir à la fin de l’album est hyper importante et bien amenée. Parce qu’après tout cela on aurait été en droit d’être un peu déprimés. Mais non, on peut ralentir, créer de meilleurs récits où chacun a sa place pour garder une place pour l’espoir. Mot de la fin on ne peut plus signifiant !

Colette.- Ah ! L’espoir ! En effet, c’est un joli mot de fin ! 

Lucie.- Fin qui n’en est pas une car il y a des bonus : un poème et cette fameuse note. As-tu envie de parler du poème ?

Colette.- Il est si simple et si juste, ce petit texte poétique. Il rappelle les besoins essentiels de chaque humaine, chaque humain. En quelques mots. Un petit texte puis un long texte, comme si l’artiste avait voulu explorer toutes les manières de dire ce qu’il avait à dire : l’album, la poésie et le texte d’idées. Pour poursuivre notre lecture commune, est-ce que tu aurais envie de parler des illustrations, du choix des couleurs, de l’importance des blancs… ? 

Lucie.- Les illustrations sont très “Jeffers”, il a un style identifiable au premier coup d’oeil ! Mais les couleurs sont différentes cette fois-ci, tu as raison de le souligner. Essentiellement du bleu et du rose, parfois très tranchés, parfois mélangés dans un violet… Je n’ai pas trop réfléchi au sens de tout cela, j’ai choisi de me laisser porter. Tu as une interprétation à proposer ?

Colette.- Non, pas d’interprétation. J’ai été surprise par le choix des couleurs, je ne me souviens pas avoir lu d’autres albums de lui avec si peu de teintes. J’ai surtout été sensible au rythme des pages illustrées et des pages colorées sans illustrations. Je trouve que la composition choisie met en valeur le texte, l’engagement de la réflexion à laquelle l’artiste nous invite. C’est un magnifique objet, ce livre ! Aussi bien pour le fond que pour la forme !

Lucie.- Tout à fait d’accord, tu t’en doutes ! Avant de passer à notre traditionnelle question de fin, je me faisais la réflexion que j’avais lu deux autres albums (qui sont d’ailleurs des documentaires) pour le prix ALODGA m’avaient fait penser à celui-ci bien que très différents : Qu’est-ce qu’une frontière ? et Je suis un citoyen américain. Est-ce que tu crois qu’on assiste à une mouvance de fond en littérature jeunesse, un mouvement qui invite à prendre du recul et à considérer l’espèce humaine dans son ensemble ? Il serait temps !

Colette.- Je constate en tout cas dans les propos d’artistes ou de journalistes dont je suis régulièrement le travail que la question des récits à inventer, collectivement, pour échapper à la catastrophe climatique et politique en vue, est une question très actuelle. Je pense au travail de Cyril Dion notamment dans son livre Petit manuel de résistance contemporaine ou encore au propos de Salomé Saqué dont j’admire l’investissement et dont j’ai offert le livre Résister à mon fils aîné, justement parce qu’elle invite à mettre de la joie dans la résistance politique. 

Lucie.- J’espère que ces graines vont pousser et que nous allons enfin transformer l’espoir qui nous anime en quelque chose de concret ! Et donc, pour finir : A qui conseillerais-tu cet album ?

Colette.- Je pense que je le conseillerai à des familles qui ont plaisir à discuter ensemble politique, philosophie. Je l’ai lu en lecture enregistrée pour une amie très chère et ses deux filles âgées de 15 ans ont adoré l’album. Tu me connais, je ne mets pas de limite d’âge à un excellent livre, je pense qu’on peut l’apprécier à tout âge mais qu’il suscitera débats et réflexions chez les plus grands. Et toi ? 

Lucie.- Tout à fait d’accord avec toi. Je trouverais dommage que des lecteurs réservent cet album aux plus petits en se basant sur son graphisme simple (et non simpliste). Alors que très clairement il invite à la discussion, au débat, à la mise en projet pourquoi pas. Je le recommanderais donc à des familles entières, et notamment à tous ceux qui ne se satisfont pas du récit actuel qui divise plutôt que de rassembler !

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Nous espérons vous avoir donné envie de découvrir ce magnifique album d’Olivier Jeffers, et pourquoi pas les autres titres auxquels il nous a fait penser !

Notre auteure essentielle : Flore Vesco

Vous le savez, cela fait longtemps que nous sommes conquises par la plume de Flore Vesco. Et pour compléter l’interview qu’elle nous a accordée en mai 2021, nous avions très envie de consacrer un billet à son œuvre. Car oui, Flore Vesco est l’une de nos auteures essentielles. La preuve : nous avons lu la totalité de ses romans !

Voici donc les œuvres que nous avons aimées, présentées selon le goût de chacune : sous la forme de lettres, d’une liste de dix raisons, d’un ordre de mission ou d’un journal intime.

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Le choix d’Isabelle

De Cape et de Mots, Flore Vesco, Didier Jeunesse, 2015.

Chère Séraphine Marie-Geneviève Alexandrina de Notre-Dame Chancies du Jousselinier Senestre les Castiche de l’Auberivière sié l’Ostel de la Colline,

Vous m’avez accordé, chère Comtesse, la grâce de demander des nouvelles de notre province pourtant distante de plus de trois siècles. Nul doute que beaucoup des mœurs d’aujourd’hui vous siéraient : les dames portent à leur fantaisie leurs cheveux courts ou des pantalons (égayés ou non de printintailles), les filles rêvent volontiers d’étudier les matières scientifiques ou d’écrire des romans – les bibliothèques débordent d’ailleurs de titres mirifiques qui vous remuent délicieusement les méninges.

Il faut que je vous annonce que le roi est mort, nous nous en sommes débarrassés il y a quelques temps déjà. Cela dit, vous ne seriez pas dépaysée de découvrir que notre souverain habite toujours un palais coquet comme une esperlune. Les cérémonies, la distribution de bons-mots et de blâmes, la présidence des conseils des ministres et la promulgation des décisions à coups de 49.3 l’embesognent considérablement, et puis il y a les rues à traverser pour trouver un emploi aux incapables, le « pognon de dingue » les espèces sonnantes et trébuchantes à trouver pour financer la subsistance des autres… Heureusement, il ne laisse pas de s’entourer de toute une cour dont chacun des membres pourraient rivaliser de talent avec la grande demoiselle. Notre ministre de l’intérieur, par exemple, n’est pas un attrape-bernet et n’hésite pas à se retrousser les manches lorsqu’il s’agit de veiller à ce que nos jeunes lecteurs ne lisent pas de pages trop affriolantes !

N’allez tout de même pas imaginer que tout est brillant comme une lifrejole. Sans relations, parures ni maîtrise des codes des courtisans, aujourd’hui comme hier, vous avez toutes les chances de rester une personne de bas aloi. Votre parcours n’en est que plus réjouissant et invite à cultiver dès le plus jeune âge son sens de la répartie et de la justice sociale. N’auriez-vous pas de fortune envie de venir visiter le palais de l’Elysée ? Je ne doute point que vous y déchagrineriez l’ambiance.

Vous agréez que je fasse mes très humbles baisemains à Messire Léon, aux robustes lavandières ainsi qu’à tous les cubistétères de la cour.

Votre très humble et dévouée lectrice,

Isabelle

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Le choix de Colette

Louis Pasteur contre les Loups-Garous, Flore Vesco, Didier Jeunesse, 2016.

Chère Constance,

Je vous écris depuis l’an 2023 soit près de 181 ans après votre première rencontre avec Louis. Rappelez-vous c’était une nuit de septembre, vous veniez de faire votre rentrée comme préfète à l’Institution Royale Saint-Louis. Côté filles bien entendu. Une belle responsabilité qui convenait parfaitement à votre esprit solidaire et déterminé. Vous avez tout de suite apprécié, j’en suis certaine, ce jeune homme aux épaules charpentées et au regard franc dont l’entrée brutale dans votre vie fut aussitôt auréolée de mystère. Je tenais à vous écrire pour vous témoigner toute mon admiration car le mystère, vous n’avez pas eu peur de l’affronter, de le provoquer, pour mieux le déchiffrer. Et vous l’avez fait en dépassant les préjugés et les codes établis et en restant intègre à vous-même quelque que soient les obstacles qui se sont dressés devant vous.
Chère Constance, j’aimerais savoir ce que vous êtes devenue : avez-vous couru les concours d’escrime ? Obtenu un doctorat en cryptozoologie ? Découvert d’improbables vaccins dont personne n’a soupçonné l’existence puisque destinés à d’étranges créatures velues ? Et surtout, surtout, ma chère Constance, qu’en est-il la de la Société Super Secrète des Savants et Sciences Surnaturelles ? Nous sommes tellement à vouloir en savoir plus sur les aventures que vous avez pu vivre avec Louis et sans doute de nombreux autres compagnons et nombreuses autres compagnes. Pensez-vous que de là où vous êtes – Enfers, Tartare ou Paradis – vous pourriez nous conter l’histoire de votre vie ? Si vous ne vous sentez pas l’âme d’une écrivaine – oui, oui, on dit écrivaine aujourd’hui ! – n’hésitez pas à contacter Flore Vesco, c’est une autrice contemporaine à l’incroyable talent dont la plume sera sans aucun doute à la hauteur de votre intrépidité.

A la science et à vous,

Colette.

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Le choix de Blandine

Gustave Eiffel et les âmes de fer, Flore Vesco, Didier Jeunesse, 2018.

S.S.S.S.S.S – Ordre de Mission
Gustave Eiffel

• But : Localisation du phénix
• Où : Manufacture de métallurgie Aldinni & Cie à Levallois-Perret
• Couverture : Contre-maître
• Comment : Amélioration des conditions de travail des manœuvres et augmentation de la productivité grâce aux récents progrès industriels
• Alliés : Alfred Nobel et Constance
• Contact : L’Ordinal
• Danger : le feu
• Moyens : Humour technique, aventure métallique et atmosphère steampunk
• Supérieur : Louis Pasteur

Rédigé et accepté à Paris en 1855

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Le Choix de Liraloin

226 Bébés, Flore Vesco, Didier Jeunesse, 2019.

Pour Liraloin il y a pas mal de raison d’aimer ce roman, dix points pour vous donner envie de lire ce titre c’est déjà pas mal !

  1. Pour les 126 mots différents qui désignent les bébés. Au lecteur de reconnaître les inventions et ceux qui existent parmi les petitout, angelot, minouchet, poulbot, mouflet, touchatous, katpatts, couroucouches, miochons…moultes petits sobriquets pour nommer les bébés les plus adorables de la terre.
  2. Pour ces titres de chapitres aux jeux de mots autour du bébé (embêbété, rebébelle, bébérézina, béberceuse…), simplement et tellement gouteux !
  3. Pour Bert, notre jeune homme de 76 ans qui arrive à discerner les 226 bébés et ainsi reconnaître leur petit caractère : je vous présente Claude1, Claude2, Claude3….Claude226 !
  4. Pour ce long et grand voyage que Bert va entreprendre aux pays des contes (et ainsi au passage, tenter de refiler ces 226 adorables bébés).
  5. Pour les qualités de la superbe « machine-bébé » et toutes les adorables attentions que ces derniers peuvent mettre en branle pour surprendre un éventuel ennemi. Il paraît que pour le bébé « les études montrent qu’avec ses poings, un nouveau-né exerce une force cinétique d’au moins 400 atmosphères, soit une pression supérieure à celle qu’exerce la mâchoire d’un crocodile quand elle se referme sur sa proie ».
  6. Pour la lutte entre ceux qui se font la guerre « pour ou contre les raisins secs dans le taboulé », oui il y a de quoi s’énerver ! et pour le petit clin d’œil en fin d’ouvrage sur les « guerres imbébéciles »
  7. Pour les remerciements de l’autrice en direction de son jeune lectorat. Des classes qui ont participé à la folle aventure du Feuilleton des Incorruptibles.
  8. Pour les illustrations de Stéphane Nicolet. Vraiment chapeau car mettre en image autant de bébés relève de l’exploit !
  9. Pour l’humour tant aimé de Flore Vesco !
  10. Car lire des titres de cette autrice est une entrée en littérature de jeunesse des plus appréciable.

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Le choix de Lucie

D’Or et d’Oreillers, Flore Vesco, L’école des Loisirs, 2021.

Extrait du journal intime de Mrs Watkins

Quel remue-ménage a suivi la visite de Mrs Barrett ce matin ! Bien sûr, elle a fait quantité de chichis avant de nous annoncer la nouvelle qu’elle était venue porter, mais quelle nouvelle ! Le jeune Lord Handerson est de retour dans la région, il cherche une épouse et dispose d’une rente de plus de 80 000 livres sterling. Quelle aubaine pour Margaret, Maria et May ! Quand je pense que nous nous serions contentés d’un mariage avec un homme à 20 000 livres… Heureusement que l’occasion ne s’est pas présentée !
Mrs Barrett qui soit dit en passant avait envoyé sa fille au château, seule et sous la pluie. Je me suis bien sûr empressée de la raccompagner chez elle pour laisser la place qui leur revient à mes filles. Cela m’a obligée à les laisser sans chaperon chez Lord Handerson. Mais avec 80 000 livres en jeu, certains principes méritent d’être oubliés. Quand j’y pense… La région ne parlera que de ce mariage pendant des années !
Heureusement que j’avais pris soin d’emmener Sadima pour les aider à se présenter sous leurs meilleurs atours. Jolie, cette Sadima. Un peu trop. Et un fort caractère. J’aurais peut-être dû conseiller aux filles de la confiner dans une chambre…

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Et vous, quel roman de Flore Vesco préférez-vous ?
Que pensez-vous de cette nouvelle rubrique ?

Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2022 : Belles Branches

Comme annoncé lors de l’anniversaire de notre grand arbre, nous vous proposerons au fil de l’été notre sélection pour le prix A l’ombre du grand arbre 2022. Ainsi vous pourrez, au fil de vos lectures estivales, égrainer les petites perles de la littérature jeunesse que nous avons sélectionnées pour vous, les savourer, les humer, les caresser puis venir voter ici pour vos titres préférés ! Les votes sont ouverts à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 20 août. Les gagnants seront annoncés dans la foulée, lundi 22 août.

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Après les sélections BrindillesPetites Feuilles et Grandes Feuilles présentées les semaines dernières, voici le trio de tête pour la catégorie Belles Branches qui célèbre nos romans ado préférés !

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Quelques secondes encore, de Thomas Scotto

Suite à un dramatique accident de parkour, cette activité sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains, Alban est en état de mort cérébrale. Les médecins pressent la famille à prendre une décision concernant un don d’organes. Anouk, seize ans, veille son frère. Anouk veille aussi sur sa mère et tente de la convaincre qu’Alban aurait souhait ce don, sauver des vies lorsque la sienne ne peut plus l’être. Comme toujours, Thomas Scotto va droit au but, pesant chaque mot pour mieux nous bouleverser. Des secondes qui relient, des secondes pour affronter l’inaffrontable noir de la perte. Une nouvelle puissante qui aborde un sujet délicat avec pudeur et sensibilité.

Quelques secondes encore, Thomas Scotto, Nathan, 2021.

Les avis de Linda et de Liraloin.

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D’or et d’oreillers, de Flore Vesco

Avec tout le talent qu’on lui connaît, Flore Vesco signe une réécriture réjouissante et subversive du conte de La princesse au petit pois ! À la lecture des aventures des prétendantes du richissime lord Henderson conviées à passer une épreuve des moins conventionnelles, on ne sait plus si on frissonne de plaisir ou d’épouvante. Blenkinsop Castle a quelque chose du manoir de Dracula, avec ses couloirs lugubres et ses mystères qui nous donneraient envie de tourner les pages plus vite. Mais pas trop vite, mais pas tout de suite : on prend le temps de profiter de tout. Délicieux dialogues sur le mariage et l’amour. Merveilleux personnage féminin qui fait voler en éclats tous les stéréotypes de genre. L’ironie qui vient décaper les contes, révélant leur saugrenuité et leur hypocrisie (les règles de bienséance passent vite à l’arrière-plan lorsqu’une fortune est en jeu). Et surtout, l’ode rare et savoureuse à la sensualité.

D’Or et d’Oreillers, de Flore Vesco, L’école des loisirs, 2021.

Les avis d’Isabelle, de Lucie, de Linda et de LiraLoin.

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L’enfant Pan, d’Arnaud Druelle

Bien sûr, vous connaissez le Pays Imaginaire, cette contrée accessible seulement par les airs, en allant vers « la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin ». Ce lieu hors du temps où l’on joue à longueur de journée, avec quelques frayeurs délicieuses. Bien sûr, vous avez déjà croisé la boudeuse Fée Clochette, les joyeux Garçons Perdus, le cruel Capitaine Crochet et sa horde de pirates, les enchanteresses sirènes, les Indiens Peaux-Rouges… Et, évidemment, celui sans lequel rien ne serait : Peter Pan.
Mais savez-vous quand, comment et pourquoi ce garçon versatile est arrivé au Pays Imaginaire ? L’enfant Pan nous propose une origine possible qui mêle le Mythe et l’Histoire. L’auteur s’approprie les codes du roman de Barry pour les réinventer dans un récit fantastique qui joue sur le temps. Il signe un roman cohérent, aussi sensible qu’intense, puissamment sensoriel, porté par une plume délicate et immersive.

L’enfant Pan, d’Arnaud Druelle, Gulf Stream, 2021.

Les avis de Blandine, Linda et Lucie.

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Une sélection qui nous transporte vers des lieux réels et imaginaires passionnants et qui n’hésite pas à parler franchement des grandes questions !

Alors, alors !

Quel est votre titre préféré dans la sélection "Belles Branches" ?

  • L'enfant Pan, d'Arnaud Druelle, Gulf Stream, 2021. (56%, 76 Votes)
  • Quelques secondes encore, Thomas Scotto, Nathan, 2021. (32%, 43 Votes)
  • D'Or et d'Oreillers, de Flore Vesco, L'école des loisirs, 2021. (12%, 16 Votes)

Total Voters: 135

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Billet d’été : des classiques illustrés

L’été, la détente, le farniente et… les listes de livres !

Que l’on ait noté les ouvrages qui nous faisaient envie tout au long de l’année ou que les titres soient suggérés par les enseignants, l’été nous permet d’accorder du temps à des lectures plus exigeantes que le reste de l’année. C’est donc le moment idéal pour (re)découvrir un classique.

Ces textes sont des valeurs sûres et ont l’avantage d’être souvent tombés dans le domaine public. Ce n’est donc pas un hasard si l’on voit paraître de plus en plus de « classiques illustrés ».

Les nouvelles éditions illustrées présentent deux avantages. Tout d’abord, elles désacralisent et dédramatisent le rapport au texte classique, le rendant plus accessible aux jeunes lecteurs. Car il semble plus abordable accompagné d’illustrations. Mais les versions illustrées proposent surtout l’appropriation d’une œuvre par un artiste, qui souvent l’enrichi de précieux détails visuels. Un texte puissant impose à l’illustrateur de se montrer à la hauteur !

Voici une petite sélection. Attention, ces éditions ne comportent pas toujours le texte intégral.

  • Des bandes dessinées
Le premier homme, Albert Camus, illustrations de Jacques Ferrandez, Gallimard Jeunesse, 2017.

Parallèlement à la jeunesse d’Albert Camus, Le premier homme évoque les différentes étapes de la colonisation de l’Algérie, de manière à la fois factuelle et nuancée. Les thèmes sont forts : recherche des origines, amour filial, poids de la pauvreté, éducation, et cette Algérie si chère à Camus.
Les dessins sont efficaces, les couleurs remarquables et les astuces mises en place quand les souvenirs assaillent le narrateur, bien vues.

L’avis de Lucie.

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Harper Lee, illustrations de Fred Fordham, Grasset, 2018.

Grand classique de la littérature américaine, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur raconte le procès d’un homme Noir accusé d’avoir violé une Blanche. Dans l’Alabama des années 1930, la petite communauté de Maycomb est violemment divisée. Le dessin de Fred Fordham est parfaitement adapté à Scout, la jeune narratrice : il est à la fois vif et doux. Certaines planches (la mare, l’incendie…) sont tout simplement somptueuses.

L’avis de Lucie.

Le baron perché, Italo Calvino, illustrations de Claire Martin, Jungle !, 2020.

Cette adaptation du conte philosophique d’Italo Calvino est une réflexion sur la propriété, la nature, l’amour et les conséquences de ses choix, avec une mise en images et en couleurs signée Claire Martin. La taille de l’album, la fraîcheur des illustrations et les couleurs, nous emportent d’arbre en arbre aux côtés de Côme. 

L’avis de Lucie.

  • Des romans graphiques
L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Robert Louis Stevenson (texte intégral), illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane, 2018.

Les thèmes de L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde infusent longtemps après avoir tourné la dernière page. La double personnalité, l’acceptation de soi, le rapport aux autres, l’amitié, les pulsions, la perte de contrôle… Et cela tombe bien car les illustrations de Maurizio A.C. Quarello invitent à prendre notre temps pour les contempler : chacune semble être un tableau !

Les avis d’Isabelle et de Linda.

Et parfois ils reviennent… : Histoires de fantômes, Guy de Maupassant, Sheridan Le Fanu, Jerome K. Jerome, Gustavo Adolfo Bécquer, Robert E. Howard, Oscar Wilde, Tcheng Ki-Tong, Edgar Allan Poe (textes intégraux), illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane, 2020.

Les huit nouvelles choisies sont des classiques, efficaces, à la fois effrayantes et pleines d’humour noir. Chacune d’elle est magnifiée par les illustrations de Maurizio A.C. Quarello, merveille de finesse et vraie valeur ajoutée.

Les avis de Linda et de Lucie.

Dracula, Bram Stoker, illustrations de François Roca, L’école des loisirs, 2020.

Cette adaptation du roman de Bram Stoker conserve la forme originale de l’oeuvre : fragments de journaux intimes, de courriers, de télégrammes et de coupures de presse. François Roca joue sur le classicisme du personnage immortel et multiplie les clairs-obscurs pour accentuer le questionnement sur les limites entre la bête et l’homme, la vie et mort ou le Bien et le Mal.

L’avis d’Isabelle.

Des souris et des hommes, John Steinbeck (texte intégral), illustrations de Rebecca Dautremer, Tishina, 2020.

Dans cet autre incontournable de la littérateur américaine, John Steinbeck broie le rêve américain en même temps que ses personnages sous le poids du déterminisme. Incroyable travail de Rebecca Dautremer qui fait de chaque page de cet imposant ouvrage une oeuvre d’art. Elle varie les styles et les points de vue, les couleurs et les échelles de plan. Mieux encore, elle joue avec l’imagerie des années 1930 pour dénoncer la face obscure de la société de consommation. Incontournable.

L’avis d’Isabelle.

Pour découvrir d’autres titres en attendant le billet du 23 août consacré aux romans de Jane Austen illustrés par Margaux Motin, explorez les Grands classiques illustrés chez Sarbacane, les Illustres classiques de L’école des loisirs (versions abrégées), les Romans illustrés par Quentin Gréban chez Mijade ou encore les magnifiques Classiques illustrés par MinaLima chez Flammarion.

Bel été illustré !

Billet d’été : Au fil de l’eau…

L’été est enfin arrivé avec l’espérance de détente et de plaisirs propres aux vacances. L’eau, élément essentiel à la vie, est souvent source de plaisir et d’aventures aussi ai-je fait le choix de proposer une petite liste de livres autour des rivières, fleuves, mers et océans.

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Pour commencer notre voyage au bord de l’eau, des livres informatifs et documentaires permettront de découvrir les mystères de l’eau.

Les mystères de l’eau de Blaise Hofmann, la Joie de lire, 2019.

Ce récit de vulgarisation scientifique est idéal pour les petits curieux qui aimeraient tout savoir sur l’eau. Blaise Hofmann utilise la forme du récit pour apporter des informations multiples tout en proposant une promenade au bord de la rivière. De la science à la géographie en passant par la théologie ou la philosophie, l’eau n’aura plus aucun secret.

Mon avis complet.

Histoires de Fleuves de Timothy Knapman, Sarbacane, 2019.

De tout temps, l’homme a cherché à s’installer près des cours d’eau. Timothy Knapman propose une découverte du passage des hommes sur les rives de cinq des plus grands fleuves du monde. De la source à l’embouchure, ils livrent leur histoire, de la culture des peuples qui y vivent aux histoires issus du folklore local en passant par des anecdotes divers. Un magnifique album qui se déplient littéralement sous nos yeux pour révéler les fleuves et leurs mystères.

Mon avis complet et celui d’Isabelle.

Océans… et comment les sauver d’Amandine Thomas, Sarbacane, 2019.

Et parce que les océans méritent d’être préserver, je vous propose de découvrir ce très bel album qui s’ouvre sur dix écosystèmes marins différents, fragilisés par l’activité humaine. Amandine Thomas présente la vie aquatique et les causes qui le fragilisent en apportant un regard optimiste en proposant des solutions applicables par tous depuis chez soi.

Mon avis complet.

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Quoi de plus appréciable par une belle journée d’été qu’une baignade dans la rivière. Les invitations à jouer sont nombreuses, les rencontres arrivent souvent de façon inattendue.

Vite, à la rivière! de Yuichi Kasano, Nobi!Nobi!, 2017.

Pour Hiro, les tentations ont beau être nombreuses, cet été-là il n’a qu’un objectif, glisser le grand toboggan sur la cascade. Un très bel album qui parle de dépassement de soi et de courage en proposant une découverte des activités familiales que l’on peut mener les pieds dans l’eau.

Mon avis complet.

La reine des truites de Sandrine Bonini et Alice Bohl, Grasset jeunesse, 2016.

Pour Suzie et Ismaël, l’été est l’occasion de découvrir la nature luxuriante et de vivre de grandes aventures. Mais c’est à la rivière qu’ils aiment aller se rafraîchir, quand la reine des truites ne protège pas son territoire. Une histoire pleine de fraîcheur qui met l’amitié et les jeux de l’enfance au cœur de l’été.

Un été en liberté de Mélanie Edwards, Bayard, 2020.

Les rencontres apportent parfois plus que de l’amitié. Pour Violette, les premiers émois amoureux se feront autour de nombreuses baignades dans la rivière et de lectures à l’ombre d’une grand arbre. Le texte est doux et touchant comme un premier baiser.

Mon avis complet.

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Les vacances sont aussi l’occasion de vivre de grandes aventures. Quoi de mieux qu’un bon livre d’aventures au bord de l’eau ou sur l’eau pour passer un bon moment?

Le chant de la Grande Rivière de Tom Moorhouse, hélium, 2013.

L’aventure à hauteur de campagnols avec ce roman à mi-chemin entre le documentaire animalier et le récit initiatique. L’auteur y dépeint la vie de tout un écosystème au travers de nombreuses thématiques: le deuil, le dépassement de soi, la différence, la tolérance…

Mon avis complet.

La grande rivière d’Anne Rossi, Magnard jeunesse, 2015.

Un récit initiatique pour les jeunes lecteurs qui parle de dépassement de soi, d’amitié au travers d’une aventure palpitante qui montre que la différence n’est pas un frein pour réussir de grandes choses. Les thématiques sont nombreuses (handicap, rejet, acceptation de soi…) pour ce récit d’aventures palpitant sur la grande rivière.

Mon avis complet.

La rivière à l’envers de Maxe L’Hermenier d’après le roman de Jean-Claude Mourlevat, Jungle Pépites, 2020.

Adaptation du roman de Mourlevat, cette bande dessinée est une bonne manière d’entrer dans l’univers de Tomek et Hannah dans leur quête de la mystérieuse rivière à l’envers.

Mon avis complet, celui de Blandine pour le tome 1 et le tome 2.

La série des trois « romans-fleuve » de Davide Morosinotto vous entrainera à l’aventure sur les bord du Mississippi, de le Neva et de l’Amazone. Trois récits palpitants qui s’inscrivent dans l’Histoire.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à (re)lire notre lecture commune autour des ces trois grands romans ICI.

Edison – La fascinante plongée d’une souris au fond de l’océan de Torben Khulman, 2018.

Pour finir, voici un album de vulgarisation scientifique qui nous entraîne au fin de l’océan Atlantique dans une chasse au trésor à hauteur de souris.

Mon avis complet et celui d’Isabelle.

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Il ne me reste plus qu’à vos souhaitez de belles lectures et un bel été au bord de l’eau.