Le Prix Vendredi 2024, c’est parti !

Comme c’est le cas depuis quelques années, nous avons lu les titres de la sélection du Prix Vendredi – 8ème édition. Le Lauréat sera annoncé mardi 5 novembre dans la journée, et pour patienter nous vous proposons de découvrir nos avis sur ces romans destinés aux adolescents.

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Avec Chabon bleu, Anne Loyer fait découvrir à ses lecteurs la vie des mineurs du Nord de la France au XIXème siècle. Ermine, son héroïne, à échappé à la mine et pu poursuivre ses études. Jusqu’à ce qu’un drame vienne bouleverser son quotidien. Anne Loyer, ancienne journaliste, brosse un contexte étouffant tant dans le village que la famille ou dans la mine. La figure d’Ermine, dont l’esprit et la curiosité ont interpellé son professeur, détonne et attire les jugements. Elle illumine aussi ce récit par son courage et son intelligence. Qui lui permettent de faire une magnifique rencontre.

Les gravures de Gérard Dubois illustrent à merveille ce récit tout en contrastes. Les contours sont rugueux, les aplats de noir prennent beaucoup de place, et pourtant le blanc – éclatant – attire l’œil. Ce choix est en parfaite adéquation avec le texte très poétique de l’auteure.

Charbon bleu d’Anne Loyer, illustré par Gérard Dubois, D’eux, 2023.

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Un court roman ado bouleversant, d’une tristesse infinie par son sujet, si lumineux pourtant. Gros coup de cœur pour Séverine. Des jours comme des nuits raconte, par sa voix, l’histoire de Manon. Elle est collégienne. Petit frère turbulent. Mère qui cuisine fréquemment des pâtes. Elle se souvient. Elle n’est pas d’accord. Elle rêve. Elle pleure. Elle écrit. Elle est triste, souvent, heureuse, parfois. Elle grandit sans père. Elle a trouvé son corps, pendu au poirier de son enfance, le jour où il s’est suicidé. Il y a ses jours qui sont comme des nuits et ses nuits qui seront douces à nouveau, un jour. Il y aura ce jour où la vie gagne à la fin. Pour écrire ce deuil impossible, le manque, l’absence, le vide et le trop-plein de douleur, la présence partout, l’oubli jamais, et le sentiment de ne pas avoir assez profité du bonheur, la reconstruction d’une famille après la pire des tempêtes, Sébastien Joanniez déploie toute sa sensibilité et son empathie, tout en nuances et en subtilité, à l’image de la superbe couverture signée Anne Brouillard. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ce roman, sous son apparente douceur, et ses murmures de désespoir, est un immense cri d’amour. Après sa récente Mention spéciale du jury pour On a supermarché sur la lune (sélection 2022), cette année pourrait bien être pour Sébastien Joanniez, l’année de la consécration. J’y crois.

Séverine

Des jours comme des nuits de Sébastien Joanniez, Rouergue, 2024

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Au fil d’une playlist de 51 titres, de Bowie à Gala, en passant par les Pink Floyd, Aurélien nous conte son histoire. L’histoire de ses deux mois chez Andréa. Andréa, c’est le frère de sa mère, de sa mère alcoolique qui dérive, dérive, loin de lui. Alors pendant qu’elle dérive, lui, Aurélien, s’amarre comme il peut. A son oncle, secret, silencieux et pourtant si attentif. A cette ville de bord de mer, Saint-Malo, où le parfum des embruns se mêle à celui des glaces sur la plage. A ses émotions qui l’habitent, le hantent, le bousculent. Et surtout à William. A sa présence. A ses silences. Nombreux. Précieux.

Je n’en dirai pas plus car le reste il faut aller le goûter entre les lignes de Julien Dufresne-Lamy. Dans son écriture, dans ses ritournelles, dans ce rythme si particulier qui nous plonge dans la tête d’un jeune adolescent des années 1990. Pas si différent des adolescents des années 2020 sans doute. Et j’aime à croire que si cette histoire d’amour et de filiation peut exister aujourd’hui et être porté par le prix Vendredi c’est que tout n’est pas aussi sombre qu’on veut parfois nous le faire croire. C’est que nos esprits se sont ouverts. Comme celui d’Andréa, un homme tellement loin des stéréotypes masculinistes qui peuvent parfois resurgir d’ici de là, qu’on en souhaite sur les chemins de tous nos jeunes qui vacillent. Pour s’amarrer puis reprendre le large quand le vent se lèvera.

Deux mois chez Andréa de Julien Dufresne-Lamy, Nathan, 2024

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« Infiltré » raconte, dans une langue drue, efficace, sous tension, le passage à l’Ouest, puis l’émigration aux Etats-Unis, du jeune Dietrich, étudiant brillant formé à la Caserne des Mathématiques et des Sciences de Berlin-Est, qui vise officiellement à former les ingénieurs de la RDA naissante. A moins que… Nous sommes dans les années 60, en pleine Guerre Froide. Dietrich intègre la prestigieuse université de Stanford, il y découvre la douceur de l’American way of life, il se lie d’amitié, tombe amoureux et en oublierait presque sa mission d’infiltration. Les retrouvailles avec sa mère, qui avait elle aussi fui le régime autoritaire est-allemand, marquent le début du déchirement et des choix à opérer. Une chose est sûre : la trahison sera forcément de la partie. L’amour maternel, l’amour tout court, ne le sauveront pas de son destin. Le roman oscille entre roman d’espionnage et roman d’apprentissage, le suspense et l’émotion sont, alternativement au rendez-vous.

Si, sortir de sa zone de confort, découvrir des univers inconnus, plonger au cœur d’histoires décalées, c’est ce qu’autorise la littérature, ce premier roman pour adolescents de Laurent Petitmangin, auteur multiprimé de littérature générale, a bien rempli sa mission. Pour ce qui me concerne. En revanche, je ne suis pas persuadée que ce roman ait bien sa place en jeunesse. Son héros manque, me semble-t-il, de proximité avec les émotions des ados d’aujourd’hui. A contrario, l’intrigue, le contexte géopolitique ne ne me paraissent pas assez développés pour un lectorat plus âgé, intéressé par l’Histoire du vingtième siècle. Peut mieux faire.

Infiltré de Laurent Petitmangin, Actes Sud Jeunesse, 2024.

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Au moment où Ludovic Lecomte invite le lecteur dans sa tête, voilà six mois que le narrateur de La cabane n’est pas sorti de chez lui. Pourquoi ? Quelles conséquences sur sa vie et son entourage ? Va-t-il parvenir à sortir ? Dans le décompte parfaitement maîtrisé des deux heures qui le séparent de son rendez-vous avec l’extérieur, l’auteur propose à son lecteur de tenter de comprendre ce que traversent les personnes touchées par le « syndrome de la cabane », ou hikikomori pour les japonais.

Une centaine de pages et 17 chapitres à rebours mêlent habilement émotions, flash-backs et stratégies pour reprendre le contrôle. Sans chercher à tout expliquer, Ludovic Lecomte parvient à ce que l’on soit en complète empathie, tant avec son personnage qu’avec son entourage. Ce qui est un exploit en soi ! Un roman poignant, malheureusement d’une grande actualité.

La cabane de Ludovic Lecomte, l’école des loisirs, 2024.

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La Chasse propose un postulat intéressant : Maureen Desmailles annonce dès le début que le genre du narrateur ne sera pas dévoilé et pousse ses lecteurs à s’interroger sur les stéréotypes. Et en effet, le narrateur ou la narratrice chasse, drague, pleure, couche, etc. sans jamais dévoiler si c’est une fille ou un garçon. J’ai trouvé ce parti pris assez stimulant d’autant que, collection L’Ardeur « oblige », l’ado va découvrir sa sexualité. Et force est de reconnaître que l’auteure tient son pari jusqu’au bout et se montre aussi créative dans les ébats de ses personnages que dans les actes et le vocabulaire employé. Cependant, si le sexe du personnage principal n’est jamais un motif pour s’y attacher, il faut reconnaître que ne pas savoir est intriguant au début, mais que cela peut – étrangement – freiner l’identification. D’autant que certaines des motivations des personnages sont difficiles à saisir. Un roman très pensé qui questionne, mais dont la réussite n’est pas aussi éclatante qu’on aurait pu l’espérer.

La chasse de Maureen Desmailles, Thierry Magnier, 2023.

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L’histoire prend place dans les Cévennes au dix-septième siècle et adopte le point de vue de ceux qui ne comptaient pas et n’étaient guère plus considérés que comme des vagabonds et des inutiles. En s’appuyant sur des documents historiques (notes d’un médecin, lettres et correspondances, ordonnances de Louis XIV…) cités à chaque début de chapitre, l’auteur nous renseigne sur cette époque à laquelle les gouvernants « établissent des codes forestiers pour chasser ceux qui s’y sont réfugiés et y trouvent de quoi survivre, accaparent les biens communs et affermissent leur contrôle sur ces territoires qui leur échappent.« 

Le récit est emprunt d’un message écologique qui résonne étrangement avec notre époque, tout en portant un regard féministe non moins actuel, au travers de cette jeune héroïne qui se bat pour préserver la forêt sauvage. L’écriture, entrainante, oscille entre la narration à la troisième personne et le vers libre, expression des pensées de La Louve ayant renoncé à la parole, des pensées bien plus expressives que les longs discours. L’ensemble forme un hymne puissant à la nature et à la liberté !

La louve d’Antonin Sabot, Talents Hauts, 2024.

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Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été aborde des thématiques fortes. Maladie mentale (dépression) et quête d’identité sexuelle… Il fallait que Clara Héraut maîtrise suffisamment son récit pour éviter les écueils, béants, de tels sujets. Et c’est fort heureusement le cas ! En donnant la parole à deux sœurs successivement, elle parvient à alterner les points de vue d’une manière très maline. Chacune est enfermée dans ses problèmes, incapable de voir ceux de sa sœur ou même de communiquer avec elle, et très remontée qu’on ne lui accorde pas plus d’attention. Les tensions sont très bien amenées et sonnent parfaitement juste. L’auteure accorde une place à chacun de ses personnages, même les secondaires. Les émotions sont fortes, les sujets traités avec nuance. Et pour ne rien gacher l’atmosphère du pays Basque est charmante.

Les coquillages ne s’ouvrent qu’en été de Clara Héraut, Hachette, 2024.

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Reine de l’Ouest est un titre sur lequel nos avis sont partagés. Nous vous proposons donc les deux versants, et vous invitons à vous faire votre propre opinion si le cœur vous en dit !

Un avis peu enthousiaste : Avec sa Reine de l’Ouest, H. Lenoir propose de renouer avec le roman dont vous êtes le héros d’une manière modernisée. Modernisée de par le caractère de son héroïne aventurière, les personnages aux origines et aux orientations sexuelles variées, mais aussi en raison de la forte tendance de Miss Jones à coucher avec la plupart les personnages qu’elle rencontre. Autant être prévenu, cette lecture est réservée à un public très averti.

Si le concept est – par essence – ludique, on peut regretter qu’il ait empêché l’auteure de proposer des personnages à la psychologie plus fouillée. De même, la multitude de rapports sexuels peine à se renouveler et ce qui est amusant au début peut devenir un peu systématique, voire gênant. Le tout en utilisant des clichés éculés. On a connu l’auteure de Félicratie plus inspirée et on espère qu’elle retrouver sa verve et son humour très bientôt !

Un avis plus enjoué : « faites vos jeux… rien de va plus… » Entre une arrivée à Cottonwood ou Silver Falls, il va falloir faire un choix et de cette décision découlera votre aventure. La lectrice joueuse va incarner Miss Jones, jeune femme au caractère bien trempé et il en faut pour déjouer les pièges dans une vie de femme en 1892. Selon son envie et les possibilités laissées par l’autrice, l’aventure peut prendre une teinte rocambolesque saupoudrée d’érotisme ou bien de sagesse…

Ce roman peut étonner mais chacune peut y trouver son compte. Les deux aventures qui se sont offertes m’ont permis d’incarner Miss Jones très différemment et cela m’a amusé car le personnage est intelligent, piquant et surtout rien ne l’arrête. J’avais hâte de lire ce qui m’attendrais au prochain chapitre. Les scènes explicites ne sont pas choquantes et comme le dit Sonia Petit sur la 4ème de couverture : « Drôle, original et juste ce qu’il faut de « spicy » !

Reine de l’Ouest d’Hélène Lenoir, Sarbacane, 2024.

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Gildas Guyot parvient à insuffler de la nuance dans le récit historique communément admis, et c’est d’autant plus appréciable qu’elle s’attelle à l’épisode de la Libération. Oui, les occupants allemands ont fui, oui les alliés et les résistants ont pris le contrôle. Mais qu’en est-il du reste de la population, qui avait fait son possible pour traverser les années de collaboration ? L’auteure prend ici pour narratrice une femme tombée amoureuse d’un allemand. On sait quel sort a été réservé aux « poules à boches », mais à quoi ont-elles pu penser durant cette humiliation publique ? Autant de réponses à cette question que de femmes, de situations, de sentiments. Certaines ont fait ce qu’elles ont pensé judicieux pour survivre, d’autres ont simplement aimé. Toutes ont été « jugées » de la même manière, catalyseur de la compromission d’une grande majorité de la population.

Cette injustice est portée par la parole intérieure d’Arsinoé Ouvrard, qui malgré l’affront qu’elle subit en public reste une femme fière, amoureuse et endeuillée. En un mot, touchante. Cette « Vindicte » rappelle que la foule s’excite vite et fort, que ses dérives sont fréquentes. Trop de rancœurs à exprimer.

La France est libérée, mais la paix n’est pas pour tout le monde.

Vindicte de Gildas Guyot, Faction, 2024.

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Avez-vous lu certains de ces titres ? Lequel a votre préférence ? En attendant l’annonce du lauréat le 5 novembre, à vos pronostics !

Entretien avec Cécile Alix

Après avoir partagé une lecture commune de A(ni)mal et avoir été bouleversées par Guerrière (lauréat de la sélection Belles branches du prix ALODGA 2024), nous avons eu envie de demander à Cécile Alix comment elle se saisissait de sujets aussi intenses. Et c’est avec beaucoup de gentillesse qu’elle a accepté de répondre à nos questions.

Nous vous proposons donc de découvrir le résultat de cet échange et de vous laisser porter par l’enthousiasme de cette auteure aux mille projets !

Pensez-vous qu’il y a des impératifs particuliers ou des écueils à éviter lorsque l’on écrit pour la jeunesse ?

Pour les 3-10 ans, j’évite d’utiliser un langage et des tournures trop sophistiquées, ainsi que des termes grossiers. Ce qui ne signifie pas que je simplifie au maximum, sans aucun « gros mot ». Je m’adapte à leur niveau de lecture, en glissant, de ci, de là, un mot qu’ils ne connaîtront peut-être pas, une formule un peu plus « alambiquée ». J’essaie de ne pas les ennuyer, plutôt de les amuser, de les faire rêver, de les embarquer. Quant aux jurons, je les tente drôles et imagés !

Pour les pré-ados, ados et jeunes adultes, je m’autorise davantage de liberté. Mais je suis attentive, avec l’aide de mes éditrices, à prendre soin de mes lecteurs et lectrices, à respecter leurs fragilités, leur émotivité, même si mes sujets sont parfois difficiles. Un écueil important aussi, c’est de « s’écouter écrire » et donc de lasser mes lecteurs et lectrices de tous âges : je « nettoie » beaucoup mes textes !

Y-a-t-il des auteurs qui vous inspirent ou dont vous appréciez particulièrement le travail ?

Il faudrait des kilomètres de papier pour en dresser la liste… Je lis, en ce moment, l’œuvre complète de Sorj Chalandon qui n’est pas un écrivain dit « de jeunesse », mais dont je conseille le dernier roman L’Enragé à tous les ados que je rencontre. J’aime son écriture « sans gras », tellement puissante et intense. Il est perméable au monde, il écrit vrai.

L’enragé, Sorj Chalandon, Grasset, 2023.

Dans ma bibliothèque de littérature jeunesse, il y a, entre des centaines d’autres, les albums de Rémi Courgeon, François Place, Claude Ponti, Muriel Bloch, Frédéric Clément ; les romans de Roald Dahl, Marie-Aude Murail, Jean-François Chabas, Jean-Claude Mourlevat, Timothée de Fombelle, Taï-Marc Le Thanh, Vincent Villeminot… tous et toutes sont fascinants et inspirants.

Vous écrivez aussi bien pour les jeunes enfants que pour les ados et même des scénarios de bandes dessinées. À quel moment définissez-vous l’âge auquel s’adresse votre histoire ? Des contraintes s’imposent-elles selon le type de lecteur visé ?

Avant d’écrire un texte, quel qu’il soit, je le tourne en tête et devine instinctivement à quels lecteurs je vais le destiner. À mon sens, quasiment tous les sujets peuvent être abordés en littérature jeunesse, que l’on s’adresse aux très jeunes lecteurs comme aux plus âgés. Ensuite, bien sûr, je tente « d’écrire vrai » en adaptant mon langage, la longueur du texte, pour respecter le mieux possible les enfants auxquels je m’adresse.

Parlons un peu de vos romans ados et jeunes adultes, qui nous ont tout particulièrement touchées. Un certain nombre de vos personnages principaux traversent des expériences dramatiques (migrant, enfant-soldat, harcèlement, deuil…) parfois inspirés de faits réels. De quelle manière vous choisissiez vos sujets ?

Ils viennent à moi, me happent. Lorsque je suis touchée par des sujets tels que ceux que vous évoquez, ils m’imprègnent puissamment, je me plonge en eux, et un jour, ils deviennent texte.

Nous avons d’ailleurs été impressionnées par la manière dont vous immergez vos lecteurs dans ces situations, comment vous documentez-vous ?

Je m’enrichis d’événements vécus personnellement, de rencontres importantes, de longs échanges, d’une chaîne humaine qui m’offre sa réalité que je transforme en fiction. Je me documente beaucoup aussi avant d’écrire. Je lis énormément, consulte des archives, regarde une importante filmographie, parfois des années durant. Je m’efforce d’être digne de mon sujet.

Dans Guerrière, par exemple, la force de restitution de vos mots nous a glacées. Le mélange de tons entre des mots directs, presque crus, sans confusion possible ; des descriptions poétiques (de la nature notamment) et d’une certaine candeur car la narratrice n’est encore qu’une jeune ado est impressionnante. Ces sujets délicats vous obligent-ils à faire des choix stylistiques ?

Chacun de mes romans possède son langage. Car chaque personnage vit une situation singulière. J’ai beaucoup réfléchi à la langue en écrivant Guerrière. Comment s’exprime-t-on lorsque l’on est confronté à la guerre, au danger, à la terreur, à la mort ? Que deviennent alors la parole, le souffle, la pensée ? Quel est le langage d’un enfant face à de telles atrocités ? La langue de ma narratrice, qui est enfant-soldat, ne pouvait être trop « littéraire », il fallait créer des rythmes syncopés, briser la phrase, la déstructurer, traduire le chaos, asphyxier le vocabulaire, puis peu à peu lui rendre ses mots-rivières, lui permettre la douceur, la respiration, l’harmonie.

Guerrière, Cécile Alix, Slalom, 2023.

Vos romans sur les migrants ou les enfants soldats adoptent la perspective de minorités auxquelles vous n’appartenez pas, ce qui ne vous empêche pas de traduire extrêmement bien leurs émotions. Que pensez-vous des débats autour de l’idée d’appropriation culturelle ?

Pour répondre brièvement à l’introduction de votre question : le destin d’enfants migrants puis celui d’anciens enfants-soldats ont croisé le mien. Depuis nous cheminons ensemble. Je pense qu’il est essentiel, nécessaire, de regarder en face, sans la minimiser, la réalité de ceux qui font partie de minorités dans nos sociétés « occidentales ». Ils ont la sensation désespérée de ne jamais être entendus lorsqu’ils parlent de leur propre histoire. Le discours qui les concerne est majoritairement véhiculé par d’autres, et ils se sentent eux-mêmes censurés. Mais faut-il pour autant interdire aux écrivains de se saisir de personnages qui appartiennent à une autre catégorie sociale ou culturelle que la leur ? Les empêcher de s’emparer de pans de l’histoire qui, déconnectés de leurs propres racines, semblent devoir « appartenir » à d’autres ? Je n’ai pas de « bonnes réponses »… Il me semble que les écrivains, quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, peuvent être des atouts précieux dans la lutte contre les préjugés et les discriminations. Je ne peux pas mieux dire que l’auteur franco-ivoirien Armand Gauz : « Mon rôle d’écrivain c’est de fabriquer l’abîme intellectuel dans lequel les gens vont se sentir à l’aise et penser le monde de l’autre. »

Vous savez aussi vous glisser avec talent dans la tête d’une adolescente. Comment avez-vous trouvé le ton juste pour vos biographies d’artistes Vus par une ado ?

Lorsque nous avons commencé la collection 100% Bio avec l’éditrice, Manon Sautreau, elle m’a demandé de penser une série de biographies « vivantes, accessibles aux ados, et pas barbantes », de faire « drôle » ! J’ai cherché, cherché, produits sept essais : ce n’était jamais assez marrant au goût de Manon. Je me suis alors mise devant un miroir et me suis raillée moi-même : « ma pauvre Cécile, tu es trop naze, même sur YouTube, on ne voudrait pas de toi plus de trente secondes. » L’idée était née : le narrateur est l’ado, raconte la bio d’un personnage célèbre à la 1ère personne (comme s’il tournait dans une vidéo YouTube), donne son avis, répond aux questions que pose le lecteur au moyen de bulles, nous confie des détails de sa propre existence…

Et justement, sur quels critères choisissez-vous les figures auxquelles vous consacrez ces documentaires ?

Le premier personnage, Léonard de Vinci, je l’ai choisi parce qu’il est le plus universel de tous et que je l’admire. Molière, parce que je l’adore (et l’admire également). Cléopâtre pour raconter la réalité d’une femme dont le pouvoir politique et l’intelligence ont souvent été dénigrés, méprisés… Picasso, l’éditrice me l’a « commandé »… Mais c’est moi qui ai proposé le sujet de mon prochain 100% Bio ! Il traitera d’une multitude de personnages qui ont donné leur voix à un formidable mouvement culturel et musical : le rap !

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Mille mercis à Cécile pour sa gentillesse et ses sourires ! Vous pouvez retrouver son actualité sur son blog.

Nous espérons vous avoir donné envie de découvrir de nouveaux titres de Cécile Alix, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. D’ailleurs, quel titre de cette auteure préférez-vous ?

Nos Coups de Cœur d’Octobre

Octobre annonce l’automne et la saison des tisanes au coin du feu accompagnées de douceurs en tout genre. L’éveil des sens est au cœur de cette saison pas comme les autres qui nous rappelle le temps qui passe et nous apporte le réconfort dans le partage. Parce que la lecture illumine le quotidien en nous stimulant, nous vous proposons de découvrir nos derniers coups de cœur !

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Les Flamboyants – Nous, on a tué personne ! d’Hubert Ben Kemoun, Sarbacane, 2022.

Linda a découvert la plume d’Hubert Ben Kemoun, un auteur incroyable qui est parvenu à la faire rire dans un récit qui aborde la maltraitance infantile. Les Flamboyants est l’histoire de cinq jeunes garçons « attardés » que la vie n’a pas épargnéS. Interrogés par le Capitaine Delaunay, ils doivent raconter leur soirée qui déterminera les circonstances de la mort de leur éducateur. Une enquête policière dont on comprend rapidement qu’elle n’est, pour l’auteur, qu’un prétexte pour faire parler les garçons et lever le voile sur des secrets bien gardés au fond d’eux. Epoustouflant !

Son avis complet est ICI.

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Mais Linda a aussi été très touchée par la poésie et la sensibilité de l’histoire de Yeowoo, une petite renarde rejetée par ses parents au moment de leur divorce, et déracinée quand son père l’abandonne à la campagne chez son grand-père et sa tante. D’abord pleine de colère, elle va peu à peu apaiser sa douleur grâce à Paulette, une poule elle aussi rejetée des siens. La solitude et le besoin d’amour sont au cœur de cette bande dessinée au graphisme délicat et soigné. L’amitié entre Yeowoo et Paulette montre aussi que l’amour voit au-delà des différences.

Seizième printemps de Yunbo, Delcourt, 2022.

Son avis complet est ICI.

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De Cape et de Mots, de Flore Vesco et Kerascoët, Dargaud, 2022.

Quand un roman culte est adapté en BD, on a forcément peur d’être déçu.e… Et bien pas du tout, chaque millimètre carré de De Cape et de Mots a emporté l’enthousiasme d’Isabelle et de ses moussaillons ! Quel bonheur de suivre les débuts à la cour royale de Sérine qui arrive sans relations ni parures, mais avec une répartie inouïe, doublée d’un sens solide de la justice sociale. Notre héroïne navigue entre coups-bas et complots, semant la zizanie dans les rouages bien huilés de cette cour digne de Versailles ! Les aquarelles du duo Kerascoët donnent merveilleusement forme et couleurs à ce décor absolutiste. Tours et marbreries, baldaquins et salle de bal, coiffures alambiquées et conseil des ministres : chaque détail respire l’humour irrésistible et le grain de folie de l’autrice (que l’on retrouve aussi, évidemment, dans les dialogues). Le scénario rend en tout point justice aux péripéties et rebondissement de l’intrigue originale. À ne manquer sous aucun prétexte !

Son avis complet ICI.

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L’autre coup de coeur de l’équipage de L’île aux trésors est balèze mais très classe avec son ruban marque-page et ses couleurs chatoyantes, orné de dorures, de sympathiques bestioles et… de crânes. Et riche de révélations avec ça ! Il s’agit, évidemment, du dernier tome de la collection Le Monde Extraordinaire chez Little Urban, consacré au plus fascinant des scientifiques : Charles Darwin. On apprend (presque) tout : la jeunesse du naturaliste, les doctrines qui avaient cours à l’époque, l’expédition du Beagle, les thèses évolutionnistes, leur réception par ses contemporains et leurs prolongements plus récents. Les contenus sont d’une précision réjouissante. Ils expliquent notamment avec une grande clarté les principaux fondements de la théorie de l’évolution. La mise en page est attrayante, les illustrations splendides et le propos s’appuie sur des exemples très parlants. Une mine d’information spectaculaire, pour les curieux déjà grands et sans limite d’âge !

Le Monde Extraordinaire de Charles Darwin, d’Anna Brett & Nick Hayes, Little Urban, 2022.

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, un conte sublimé par de majestueuses illustrations a retenu toute son attention.

Maroussia vit avec sa grand-mère dans une forêt où les divinités se mêlent aux légendes. Les esprits de la forêt veillent sur elles et Maroussia est fascinée par l’un d’entre eux : le gardien nommé Lièchi. Parfois, certaines nuits, Bouka peut réveiller la jeune fille mais rassurée par sa grand-mère elle se défend : « Prends garde, disait-elle. Je connais bien le dieu de la Forêt. » Et le monstre ne bronchait pas ». Alors lorsque cette vie paisible et respectueuse vis-à-vis de la nature et de ses esprits est mise à mal, Maroussia demande l’aide du dieu de la Forêt : « Oh Iarilo, dieu de la Forêt, aide-nous, la situation est grave. Notre village est menacé, les arbres et les animaux de la forêt le sont aussi. Ils vont tout raser, arracher nos buissons, abattre nos arbres. »Finira-t-elle par être entendue ? Parviendra-t-elle à empêcher la destruction de la forêt ?

Ce conte nous transporte dans ces légendes anciennes où la femme communique avec la nature : relation privilégiée. L’humain reçoit ce que la forêt lui donne avec générosité. La force qui émane de Maroussia vient de ce respect juste et sincère. Les illustrations de Daniel Egnéus nous transportent loin dans ce folklore mis en texte par l’écriture soutenue et poétique de Carole Trébor.

Maroussia celle qui sauve la forêt de Carole Trébor & Daniel Egnéus, Little Urban, 2021

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Pour Colette, c’est le très bel album Tancho de Luciano Lozano qui a rallumé l’étincelle dans son coeur d’éco-anxieuse 🙂 L’auteur y raconte l’histoire vraie de Yoshitaka Ito, un habitant de l’île d’Hokkaïdo, qui a empêché l’extinction des grues à couronne rouge au Japon en nourrissant ces oiseaux majestueux au moment où ceux-ci commençaient à déserter. Grâce à lui, un Centre de conservation des grues a vu le jour sur l’île japonaise. Cette histoire particulièrement inspirante nous rappelle combien le soin que nous accordons aux autres est au cœur de ce qui fait le vivant.

Tancho, Luciano Lozano, Les éditions des éléphants, 2022.

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Lucie a été bluffée par la qualité du petit documentaire Pourquoi la laïcité ?
Ce concept essentiel, méconnu et parfois même décrié, est parfaitement expliqué par Ingrid Seithumer. Elle en retrace l’histoire, présente les grands penseurs, explique les idées reçues et sa mise en place dans différents pays.
120 pages de faits, rien que de faits !
POCQQ, une collection d’une grande qualité, à découvrir sans tarder.

Pourquoi la laïcité ? d’Ingrid Seithumer et Elodie Perrotin, Editions du Ricochet, 2022.

Son avis complet ICI.

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Avec Je ne dirai pas le mot, Madeleine Assas nous entraine dans les affres du premier amour. Au retour des vacances d’été, une jeune fille retrouve son voisin, son ami d’enfance, mais ne le voit plus avec les même yeux. Que faire ? Lui dire ou non ? Prendre le risque d’être rejetée ? Comment cacher ses émotions à ses amis, à sa famille ?

Un texte court au ton incroyablement juste, qui a permis un instant à Lucie de retrouver des sensations d’adolescente.

Je ne dirai pas le mot, Madeleine Assas, Actes Sud Junior, 2022.

Son avis complet ICI.

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Secrets de sorcières. Julie LEGERE, Elsa WHYTE et Laura PEREZ. La Martinière Jeunesse, 2019

Blandine a été subjuguée par ce livre à la croisée des genres qui nous emmène à travers le temps et les continents pour nous présenter la figure, à la fois stable et mouvante de la Sorcière, ce qu’elle représente et induit. Et c’est aussi passionnant qu’édifiant !

Chapitré chronologiquement de l’Antiquité à nos jours, il s’agrémente de portraits de femmes ayant existé et marqué leur temps, comme de focus sur les accessoires, pratiques et liens avec la Nature. Les dessins qui les accompagnent sont splendides!

Son avis complet ICI!

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Et vous, quel a été votre coup de cœur d’octobre ?

Histoires de migrants

Les migrants, un sujet dont s’est largement emparé la littérature jeunesse depuis quelques années. Aborder cette question par différents biais, selon différents points de vue… voilà sûrement un bon moyen pour répondre aux questions des jeunes lecteurs, citoyens d’un bel avenir pour mieux « vivre ensemble ».

Retrouvez quelques-uns de nos titres éclairés, dans la sélection ci-dessous.

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>Alice vous propose de suivre le parcours d’Alassane de la Côte d’Ivoire jusqu’à Lorient.

Il croit aux droits de l’homme, il a de l’espoir en cette terre d’accueil et, malgré les embûches, jamais il n’abandonnera.

Un roman inspiré à Sophie Adriansen par plusieurs rencontres et témoignages et offert par #céline à l’occasion d’un swap !

*Ailleurs meilleur de Sophie Adriansen aux éditions Nathan*

>D’un autre point de vue, on peut suivre l’engagement de Dinah, qui ne supporte pas le sort des migrants, notamment quand des policiers entrent dans des classes pour les renvoyer chez eux. Elle décide alors d’enlever Mihran et espère pouvoir l’accueillir chez elle… mais tout cela n’est pas si simple et cache un autre malaise.

*Sans un mot de Romuald Giolivo aux éditions Ecole des loisirs***************

>Yoko Lulu a choisi de vous parler d’une BD au titre clair : Migrant.

Eoin Colfer et Andrew Donkin y racontent avec sensibilité le périple d’Ebo, un jeune Nigérian qui quitte son pays natal pour rejoindre l’Europe.

Je vous le recommande fortement !

     *Migrant de Eoin Colfer et Andrew Donkin, illustré par Giovanni Rigano

aux éditions Hachette*

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>Solectrice vous propose, quant à elle, de découvrir un petit roman où une belle rencontre entraîne une jeune fille belge à la recherche d’un jeune Afghan, jusqu’aux plages du Pas-de-Calais. Fil tendu vers Alice, qui lui avait offert ce road trip à l’occasion d’un swap de Noël.

*La théorie de l’élastique d’Anne-Françoise De Bruyne. Editions le Muscadier.*

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>Sans trop en dévoiler, Pépita propose de suivre une hirondelle et le destin de deux autres personnages dans ce conte contemporain magnifiquement écrit et illustré.

*Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle et Thomas Campi, Gallimard Jeunesse*

Mon avis et celui d’Isabelle

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>On peut aussi se questionner en lisant Une caravane en hiver de Benoït Séverac, aux éditions Syros. Ce roman relate l’engagement d’un jeune homme de 16 ans auprès d’une femme syrienne et de son fils, réfugiés dans une caravane sur un terrain vague. Un roman qui nous met face à nos responsabilités.

Mon avis

Un roman écrit à 4 mains :  Les étrangers d’Eric Pessan et Olivier de Solminihac, Ecole des loisirs. Quand la vie de Basile bascule une nuit avec la rencontre d’un autre monde.

Mon avis

>Enfin, une autre lecture marquante : Ce que diraient nos pères de Pascal Ruter, Didier jeunesse. Un roman bouleversant sur le choix d’un jeune homme confronté à des situations trop grandes pour lui mais qui le font prendre en main sa vie.

Mon avis

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>Pour HashtagCéline, c’est au travers de deux textes plus énigmatiques qu’elle a eu l’occasion de se questionner sur le sujet.

On m’appelle Enfant i de Steve Tasane (Gallimard Jeunesse, 2019) décrit la vie d’un groupe d’enfants dans un camp de réfugiés. Dans ce récit, rien n’est vraiment précisé (ni le lieu, ni le moment, ni qui sont toutes ces personnes du camp). On découvre les conditions de vie difficile de ces mineurs qui ont tout perdu. Un texte à la narration déstabilisante mais originale.

Mon avis

>De l’autre, c’est encore un roman d’Eric Pessan, dont il a déjà été question plus haut, qui aborde ici de façon plus trouble, moins directe, la question des migrants. Dans L’homme qui voulait rentrer chez lui (Ecole des loisirs, 2019), le fantastique s’invite dans l’intrigue et nous pousse, lecteurs, à nous interroger plus largement sur la notion d’altérité.

Mon avis et celui de Pépita

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Aurélie a découvert ce premier album sur le blog de Pépita :

Partir au delà des frontières de Francesca Sanna  chez Gallimard, qui raconte la rencontre de l’illustratrice avec des populations fuyant leur pays.

Les avis d’Aurélie et Pépita

Aurélie a aussi découvert un carnet de route d’un sans-papier paru chez l’Atelier du poisson soluble, Demain je reviendrai de Karine Epenoy  avec le Réseau Education Sans Frontières.

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Isabelle a beaucoup aimé Et la lune, là-haut, de Muriel Zürcher (Thierry Magnier, 2019), qui évoque très bien la mort, la vie et les différences de tous ordres, notamment avec le beau personnage de Yaro, un sans-papiers dont on découvre petit à petit l’histoire et la personnalité. Un roman qui porte haut, jusque là-haut, de belles valeurs humanistes.

Son avis

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Sophie a aimé cette histoire d’amitié entre Jeannette et Iliana qui ont comme passion commune le ciel et les étoiles. Iliana va raconter son voyage, ce long et difficile voyage qui l’a amené jusqu’ici avec ses parents. Refuge est un bel album de Sandra Le Guen et Stéphane Nicolet aux éditions Les p’tits bêrets.

Son avis

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Et vous ? Quels livres auriez-vous envie de découvrir sur le sujet ? Avez-vous des références à partager pour enrichir encore cette sélection ?

Coups de coeur de novembre

Je ne sais pas si c’est l’effet « Noël et fin d’année » mais le temps passe vite, presque en accéléré… Tout le monde est bien occupé par ici mais la lecture, elle, reste un moyen de s’évader ! Il y a encore eu de beaux coups de cœur durant cet avant-dernier mois de 2019. Avec décembre qui arrive, la sélection qui suit pourra peut-être vous donner des idées?

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Pour HahstagCéline, malgré le froid, la neige et la peur, elle a passé un très bon moment avec le nouveau texte de Thibault Vermot. Paru chez Sarbacane, La route froide, illustré avec talent par Alex W.Inker, nous entraîne au coeur d’une promenade qui vire au cauchemar… Glaçant dans tous les sens du terme.

L’avis de HashtagCéline

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Isabelle a été époustouflée par les illustrations de Torben Kuhlmann qui vient de publier aux éditions Nord Sud la traduction française de son album Édison : la fascinante plongée d’une souris au fond de l’océan. Une histoire de souris à la fois complètement fantaisiste et très sérieuse, dont on achève la lecture avec l’envie de céder à sa curiosité et de voyager aux confins des territoires explorés…

L’avis d’Isabelle

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Alice a aimé se laisser surprendre par Ce qui coule dans nos veines. Un roman qui parle d’amour, de maladie, de secte, de convictions, du consentement, de libre arbitre… etc.

Inspirée d’un fait divers Sophie Adriansen signe un roman fort et poignant pour parler d’un sujet peu traité en littérature ado mais pourtant si souvent à la une de l’actualité.

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Pépita a découvert avec délice les sophro-comptines, dans Hop Hop Hop je grandis, édition Dunod : une approche bienveillante pour soi-même et les autres et dont le tour de force réside dans sa pertinence, sa clarté et un accès facile pour enfants et adultes !

L’avis de Pépita

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Pour Sophie, le coup de cœur sonne assez triste (mais c’est sans compter la pointe d’humour finale). L’album Cigale de Shaun Tan, publié chez Gallimard jeunesse, raconte la fin de carrière de cet employé, assidu toute sa vie mais qui ne sera jamais vu à sa juste valeur par son employeur. Une plongée dans le monde parfois cruel des entreprises où certains peuvent se retrouver totalement isoler et déconsidérer.

L’avis de Sophie

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