Nos coups de coeur de septembre !

Ah, septembre ! Sa frénésie post-vacances, sa soif de renouveau, ses belles journées d’été indien et sa rentrée littéraire ! Certain.e.s trouvent du mal à lire en ce mois où il faut retrouver un rythme, d’autres voient leur motivation décuplée ou trouvent dans la lecture une bulle où se ressourcer. C’est donc, plus que jamais, le moment de partager avec vous nos trouvailles mensuelles !

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Isabelle et ses moussaillons ont eu un coup de cœur pour nouvel album du duo Rascal-Louis Joos. Des pages qui nous entraînent aux États-Unis, en 1884. Les bisons sont en voie d’extinction. Un grand musée d’histoire naturelle dépêche un jeune taxidermiste pour ramener des cornes, des sabots et des peaux avant que l’espèce ne disparaisse. Ce dernier ne se doute pas qu’il va vivre un moment de grâce, l’une de ces expériences qui marquent à jamais et donnent un sens à notre existence… Le texte lyrique et les illustrations à l’encre et à l’aquarelle subliment la beauté des grandes plaines, du soleil couchant et de la nuit qui s’empare de la forêt, où les humains et leurs machines industrielles semblent des intrus. Et pourtant, on assiste dans cet album à une communion bouleversante entre l’homme et la nature. On retrouve les saveurs du voyage et de la liberté qui sublimaient déjà Le voyage d’Oregon. Un immense bol d’air, cet album !

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Et en roman, le coup de cœur de L’île aux trésors va au deuxième volet du diptyque Les Nuées, de Nathalie Bernard. On renoue ici avec tout ce qui nous avait déjà emportés dans le premier tome : une expérience de pensée stimulante (que se passerait-il si une catastrophe faisait voler en éclat nos repères spatiaux et temporels ?), des personnages inoubliables et un univers immersif. Néro est à la fois une suite, puisque l’on suit la protagoniste, Lisbeth, dans la suite de son périple, et un roman-miroir. Car nous allons également revivre le cataclysme du tome 1, d’une perspective différente. Nous avions vécu cette séquence du haut de la station spatiale internationale, nous sommes cette fois au fond des mers, à bord d’un sous-marin, et allons, de nouveau, au-devant d’épreuves inimaginables. Le passé continue de résonner de manière fascinante avec le présent, révélant les rouages de la naissance des mythes et de la construction des sociétés. Une série qui fait forte impression, entre récit post-apocalyptique haletant, épopée, réflexion philosophie et ode poétique à la beauté de notre monde.

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Pour Liraloin qui adore faire des trouvailles dans les albums destinés aux plus petits c’est un jeu de cache-cache qui a retenu toute son attention. Voici qu’un visage d’enfant apparaît à travers un buisson de paille haute, petite scène qui va être le témoin d’une succession d’animaux sauvages s’approchant parfois jusqu’à frôler la cachette. Le soleil laisse place à la lune ronde qui éclaire la savane et les animaux venus se repaître d’une douce tranquillité nocturne. Soudain un chien débarque et de son puissant flair semble avoir trouvé cette enfant si bien cachée. S’engage alors une course poursuite qui nous amènera jusqu’à la civilisation.

Cet album sans texte de Jean-Claude Alphen publié aux éditions D’Eux en 2022 fait preuve d’une belle inventivité et cultive le sens du détail. Les illustrations crayonnées émergeant des pages épurées de blanc ou de noir, selon le moment de la journée, sont magnifiques. Le jeu des lumières est complétement réussi. Le mouvement donné à la course-poursuite à travers les habitations est accentué par le geste de tourner les pages le plus vite possible. Mention spéciale pour le crocodile qui donne vraiment les chocottes !

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Pour Linda, il y a eu trop peu de lectures en septembre, mais un album se démarque par la beauté de ses textes et de ses illustrations : Définitivement – Tu peux déjà ; deux textes écrits par Grand Corps Malade pour célébrer la paternité, ou tout simplement la parentalité, sublimés par Thomas Baas, un illustrateur talentueux qui a su « photographier » autant de petits instants qui font la richesse du quotidien de parents et la beauté de ce lien si particulier qui les unit à leur(s) enfant(s).

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Après l’immense succès de Wonder, Lucie était curieuse de lire ce que R. J. Palacio pouvait proposer dans un univers différent. 
Avec ce nouveau roman, l’auteure s’essaie à un nouveau genre : le western. Et c’est une vraie réussite ! L’ambiance, sauvage et inquiétante, mais surtout les personnages, très incarnés. Le jeune Silas entraîne le lecteur à la recherche de son père, enlevé sous ses yeux par des bandits aux raisons troubles. Aventure, rencontres et émotion parsèmeront un périple, duquel il sortira forcément grandi.
Il est aussi question de photographie, thème qui illustre finement la difficulté de connaître toutes les facettes des personnes qui nous entourent. Assurément un coup de cœur !

Pony, R. J. Palacio, Gallimard Jeunesse, 2023.

Son avis complet ICI.

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Parce que ces deux romans sont tellement différents qu’il était impossible de choisir, et qu’un nouveau livre d’Annelise Heurtier est forcément un évènement chez Lucie, #Toutlemondedestestelouise doit figurer dans cet article.
L’auteure y aborde le thème du cyberharcèlement au collège, qui nous intéresse particulièrement, et fait le choix de nous immerger totalement aux côtés de Louise, seule narratrice de ce roman.
Avec elle, on assiste à l’incompréhensible déferlement de ragots et de violence suite à une scène mal interprétée. Louise a beau être équilibrée et entourée, les étapes et les conséquences s’enchaînent avec une précision chirurgicale. Ce roman se lit d’une traite, et laisse le lecteur bouleversé. Essentiel pour comprendre et combattre le mécanisme du harcèlement. 

#ToutlemondedestesteLouise, Annelise Heurtier, Casterman, 2023.

Son avis complet ICI.

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Pour Colette, retour devant le tableau blanc avec des textes pour bousculer ses élèves autour du thème toujours sensible de notre relation aux écrans. Et pour cela, elle a choisi un texte court d’Alain Damasio au rythme haletant, trépidant et particulièrement stressant dont les personnages principaux sont un sportif en mal d’affection et une IA à la voix sirupeuse. Bienvenue dans le monde de presque-demain de Scarlett et Novak ! En quelques pages, l’auteur nous dresse le portrait d’un homme dont le quotidien est entièrement rythmé par son brightphone, présence familière, docile et d’une fidélité à toute épreuve jusqu’au jour où… d’elle le voilà déconnecté.

Scarlett et Novak, Alain Damasio, Rageot, 2021

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Et pour poursuivre la réflexion, rien de mieux que les jolis textes emprunts de poésie de Thomas Scotto et Madeleine Pereira recueillis Dans un brouillard de poche. A travers une vingtaine de « portraits au filtre des écrans » c’est toute l’histoire de notre société contemporaine qu’on se prend en pleine figure, avec délicatesse et force à la fois. Peuple de têtes penchées, d’épaules rentrées, de pouces qui pianotent, de regards perdus. « Nous qui sommes déjà de l’autre côté du miroir… »

Dans un brouillard de poche, portraits au filtre des écrans, Thomas Scotto, Madelaine Pereira, éditions du POurquoi pas ? 2020

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Pour Blandine, deux coups de cœur très différents, qui font la part belle aux mots et aux livres.

Le samedi au paradis. Angela BURKE KUNKEL et Paola ESCOBAR. Kimane Editions, 2021

La couverture de cet album né d’une histoire vraie, est vraiment très réussie. Son sous-titre dit beaucoup de son contenu, mais sans le lire, nous savons déjà que son récit va nous emporter auprès des livres et des mots, qui font rêver et qui nous relient.
Cet album nous permet de rencontrer deux José, l’un est un enfant, l’autre est adulte. Ils se connaissent grâce à une bibliothèque, née par hasard et entretenue par un rêve un peu « fou » dans ce quartier défavorisé de Bogota en Colombie. C’est l’histoire de José Alberto Gutierrez, éboueur, qui nous est racontée. Et avec ses garçons, Blandine aime découvrir des parcours de vie. Cet album ne pouvait que leur plaire!

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Les larmes de l’assassin. Anne-Laure BONDOUX. Bayard Jeunesse, 2003

C’est pour accompagner son fils dans sa lecture que Blandine a (enfin) lu ce roman qui nous emmène au Chili, dans un bout de terre aride auprès de l’enfant Paolo, d’Angel qui a tué ses parents (et d’autres avant eux) et qui sont bientôt rejoints par Luis, aventurier raté. Au contact les uns des autres, chacun s’ouvre, développe des nuances d’humanité, Angel en particulier.
L’histoire est belle, rude, triste. Au-delà de la violence qu’induit le mot « assassin » du titre, elle nous engage à voir l’humanité de cet et de ces hommes, la manière dont elle s’est révélée et dont elle se manifeste. Ce roman c’est un plaidoyer pour la rédemption, pour découvrir toutes les facettes de l’Homme qui peut se monter tour à tour généreux, horrible, violent, amoureux, paternel, terrifiant, lâche, responsable, et jusqu’où il peut aller. Et en réponse, ce que la société pense de Lui, accepte ou non, et Lui renvoie. L’écriture d’Anne-Laure Bondoux est faite de métaphores, de douceur, et d’empathie, et instille une belle réflexion.

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Et vous, quelle a été votre lecture préférée de septembre ?

Des couleurs plein les yeux !

Quoi de mieux dans la grisaille de l’hiver que de se mettre des couleurs plein la vue !

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La littérature de jeunesse regorge de titres sur cette thématique et il a fallu choisir parmi nos références préférées.

Voici donc plein de couleurs en ce lundi, en espérant que cela vous donne la pêche pour longtemps.

J’avais un pot de jaune,
J’avais un pot de bleu, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Et ça fait du vert,
C’est extraordinaire !

J’avais un pot de jaune,
J’avais un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Et ça fait du orange,
Comme c’est étrange !

J’avais un pot de bleu,
J’avais un pot de rouge, (bis)
Je les ai mélangés dans un grand saladier,
Et ça fait du violet,
Et cela me plaît !

 

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Yakatougris a une botte secrète : dans ce monde tout gris, il décide de sortir sa palette et d’aller colorer ce monde si triste. Un album réjouissant sur l’optimisme !

Le monde de Yakatougris, Sandra Piquée et Laurent Simon, NordSud

L’avis de Pépita

Les couleurs ne sont pas toujours synonymes de gaieté. Voici un thriller dans lequel elles sont utilisées au profit d’un projet scientifique machiavélique. Doublé à une enquête journalistique à la chute surprenante, ce roman ne vous laissera plus voir les couleurs de la même façon.

La noirceur des couleursMartin Blasco, Ecole des loisirs, Médium+
L’avis de Pépita et Sophie
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C’est un incontournable, un de ces classiques qui ne vieillissent pas, et qui font encore le bonheur des enfants, des décennies après leur sortie.
Il y est question d’amitié, de se (re)connaitre, de grandir aussi un peu. Et de couleurs !
Petit bleu et petit jaune, Leo Lionni, l’école des loisirs
L’avis de Chloé et Sophie
 
Un album minimaliste, qui déroule l’histoire d’une promenade, une histoire qui tient en une seule phrase mais beaucoup d’images.
Petit escargot rouge, Rascal, pastel
Les  avis de Chloé et de Bouma
********Une palette de bleus enchanteurs nous envahit littéralement à la lecture de cet album délicat qui nous plonge avec douceur dans cet instant éphémère ou le jour cède la place à la nuit.
L’heure bleue, Isabelle Simler, Éditions courtes et longues
Les avis d’Alice, de Bouma, de Pépita, de Sophie et de Chloé.
Un livre à l’esthétisme minimaliste, qui invite les tout-petits à observer les nuances d’une forme et d’une couleur et à s’enrichir des différences.
Rond rouge, Claire Garralon, Actes Sud
L’avis d’Alice
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 Un album splendide et hilarant qui donne envie d’attraper pinceaux et couleurs et d’en mettre partout : car folie, maladresse et imagination débridée peuvent parfois nourrir les créations les plus inattendues !
Max et son art, David Wiesner, Circonflexe, 2011.
 Et voici une bande-dessinée qui évoque un autre destin d’artiste, celui de Zara. Si ses parents, poussés à bout, croient pouvoir brider le souffle artistique de leur fille, ils se trompent ! Elle attend patiemment de grandir suffisamment pour pouvoir atteindre sur les étagères les peintures, couleur après couleur…
Le secret de Zara, Fred Bernard et Benjamin Flao, Delcourt, 2018.
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Voici deux albums avec des jeux de calques pour apprendre les couleurs.
Le premier met en scène des éléphants et se termine en mémory tandis que le deuxième permet de voir le mélange des couleurs en faisant aller le calque de gauche à droite.Un recette simple mais efficace pour faire apprendre les couleurs de manière ludique.
 Couleurs de Pittau et Gervais, Albin Michel, 2014
L’avis d’Aurélie
 
Les couleurs de Patrick Georges chez Bayard Jeunesse, 2012
 L’avis d’Aurélie
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Parmi toutes les couleurs, s’en cache une qui bien souvent est associée à la peur. Apprenons à mieux la connaître dans Le noir de Lemony Snicket et Jon Klassen chez Milan, 2015.
L’avis de HashtagCéline et de Pépita
 Une maison amusante où des chats colorés vont un à un se coucher…C’est à découvrir dans cet album ludique au style épuré.
Au lit les chats de Barbara Urio Castro chez Saltimbanque, 2018.
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Entre l’album et le roman, Marie Sellier invite à une réflexion autour de l’art et de l’existence des couleurs. A quoi servent-elles ? Pourquoi le bleu est-il azur ? Presque philosophique, ce livre est une invitation à la création picturale.
Brume et les Toucouleurs, Marie Sellier et Lima, Éditions Courtes et Longues
L’avis de Bouma
Un album pour les petits qui abordent les couleurs avec des objets de leur quotidien tout en posant la question fatidique : de quelle couleur sont les bisous ? Réponse en lisant ce livre rigolo et plein de peps.
De quelle couleur sont les bisous, Rocio Bonilla, Ed. Père Fouettard
L’avis de Bouma et Sophie
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Et pour finir notre exploration de cette thématique, nous vous conseillons très fortement la lecture de Colorama de Crushiform chez les éditions Gallimard. Il en existe également un jeu de société.
L’avis de Pépita

Mario Ramos

 » L’album pour enfants parle aussi aux adultes, d’où l’importance des différents                                                                          niveaux de lecture. De toute façon, un enfant comprend toujours beaucoup plus que ce qu’on croit.  »

Mario Ramos s’en est allé. Les loups sont orphelins. Nous aussi.

Les passionnés d’à l’ombre du grand arbre lui rendent hommage.

 

Céline-Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse :

maman !MAMAN !  texte et dessins de Mario Ramos
édition PASTEL l’école des loisirs, 1999

Maman !

Combien de fois n’ai-je entendu ce cri poussé par mes filles lorsqu’une petite bête qui ne mange pas les grosses avait l’audace de s’aventurer dans la même pièce qu’elles !
Il en est encore de même aujourd’hui ! Et là, comme hier, armée de mon balai, je pars à la chasse de l’indésirable…

Aussi, lorsque j’ai appris la triste disparition de l’auteur et dessinateur belge, Mario Ramos, j’ai directement repensé avec nostalgie à son titre « Maman ! », un vrai succès de famille que nous avons lu et relu…

Dans cet album, on suit de pièce en pièce un petit garçon qui crie désespérément après sa maman à travers toute la maison… Ces pièces sont habitées par un multitude d’animaux insolites auxquels il ne semble pas vraiment prêter attention : 2 lions, 3 girafes, etc.Ce n’est qu’à la fin qu’on découvre la raison de ses appels désespérés…

Sur son site, l’auteur confie :
« Je trouvais amusant de raconter l’histoire d’un enfant obsédé par un petit détail alors qu’autour de lui, tout délire. Un peu à l’image de notre société. »

Une manière agréable d’apprendre à compter jusque 10 et, du même coup, de parler avec son enfant de tout ce qui fait peur ! Cette histoire propose en outre une pièce par page, un décor où l’enfant peut compter les animaux bien sûr mais également observer une multitude de petits détails, comme les chiffres qui y sont dissimulés ( « le 4 se trouve sur le parfum Chanel 4, un parfum qui n’existe pas; c’est nettement moins cher que Chanel 5 mais ça sent mauvais, alors ils ne l’ont pas commercialisé » précise encore l’auteur ).

Pour en savoir plus et pour que l’auteur continue à vivre à travers ses oeuvres, n’hésitez pas à consulter son site http://www.marioramos.be/index.php?c=v&lg=f. Il y livre tous ses petits secrets de création et bien d’autres surprises…

Pépita – MéliMélo de livres :

LE MONDE A L’ENVERS, Le 1er album de Mario Ramos Pastel, 1995   monde

Dessiner l’aidait à vivre… En 1995, il publie son premier album « Le monde à l’envers », d’une étonnante modernité sur le thème de la différence : Rémi, le souriceau, ne voit pas le monde comme tout le monde. Il le voit à l’envers. Quand on prend la peine de retourner le livre, on voit le monde tel qu’il le voit lui. Et ça change tout. Un album qui rappelle combien tout est question de point de vue. Rémi va finalement prendre son envol, et tout se remettra à l’endroit.

En exergue : « La vie est une chose trop importante pour être prise au sérieux » (Chesterton). Comme un message positif en ce jour de la disparition de ce grand auteur de la littérature jeunesse. Le monde est pourtant un peu à l’envers aujourd’hui quand on part si jeune…

Nathan – Le cahier de lecture de Nathan :

NATHAN

Bon.
Ma première réaction a été : Qui c’est lui ? Il est décédé OK, moi je veux bien écrire rien que pour vous, à l’ombre du grand arbre, mais qui est-il ?!
Et puis oui. J’ai su et j’ai donc ressorti de ma bibliothèque d’enfant (et j’en suis resté un …) deux albums.
Je vais avoir un avis très personnel, très court et pas autant pro que mes amis plus habitués à parler d’albums. Moi ce qui me charme, particulièrement dans Maman! c’est l’émotion qui passe. Parce que j’ai des souvenirs qui remontent. Les dessins très agréables et colorées, s’amuser, même à 15 ans, à compter les animaux et chercher le chiffre caché dans l’illustration ou un tout autre détail qu’il ne faudrait pas manquer. Se dire que c’est absurde tous ces animaux et qu’il y a de quoi avoir peur. Mais le petit cherche sa maman. Et pourquoi ? Se douter à 15 ans d’une chute, mais être ému de relire cet album très rigolo, éducatif aussi, et très bien dessiné ! Nostalgie quoi !
Quant à C’est moi le plus fort , je ne sais que trop dire … les souvenirs remontent moins. Juste la couverture m’évoque beaucoup. Et l’histoire m’a bien amusé. Je me suis bien plus douté de la chute mais bon … vos petits marmots n’y verront que du feu ! Ah ce loup arrogant on lui taperait bien dessus non pour lui dire arrête de terroriser ces petites créatures innocentes ? Mais à la place l’enfant contemple, impuissant, l’égo de cet animal grandir et la représentation qui en est faite aussi… Mais bon Mario Ramos semble aimer les chutes et nous en offre une avec une gentille petite chose …
J’ai ressorti avec plaisir ces deux lectures d’enfance.
Et je sais qu’aujourd’hui, nous perdons un grand auteur pour la jeunesse.
Paix à son âme, et que rient encore bien des enfants devant cette ingéniosité qui m’a ravi autant que mon amusement et les dessins !

Drawoua – Maman Baobab :

travailAprès le travail,  Mario Ramos, Editions Pastel, 2009

Ce qu’il se passe pendant le travail, ça on ne le sait pas. Mais on imagine ce qu’il en est pour une hôtesse de l’air, un archéologue, un marchand de glaces, un instituteur, un vétérinaire, un informaticien, j’en passe et des meilleurs. Ce qui se passe après le travail, pour les mêmes, et pour les autres, qu’ils soient, pompier, livreur de pizza ou même journaliste au magazine Coincoin comme Arnaud le taureau, ça on le sait moins. Arnaud le taureau justement, parlons-en. Que fait-il après le travail ?
« Il se fait beau : il a rendez-vous avec Pistache ».

Et Pistache quelques pages plus loin ?
« Pistache , la vache, se fait belle : elle a rendez-vous avec Arnaud.
Pistache est conductrice de train ».
A chaque page un animal illustré, à chaque animal une activité (ou pas), et un métier. Ou pas :
« Après le travail, Sacha, le chat, partage son repas avec les petits oiseaux.
Sacha est demandeur d’emploi, depuis que son patron s’est débarrassé de lui pour raison économique ».
Ramos c’est aussi un regard sur la société, sur les hommes à travers les portraits d’animaux qu’il brosse pas toujours dans le sens du poil dans le dessin, et qui transparaît plus ou moins dans ses textes.
« Pascal, le cheval, travaille plus, pour gagner plus ».
Ramos, c’est un regard poétique et une technique d’illustration bien à lui.
Ramos c’est ça aussi. L’envie de parler de lui toujours au présent, car grâce à ses livres, pas seulement celui-ci, Ramos, ce n’est pas tout à fait fini.

Lucie Bouma – Un petit bout de Bib :

Quand je pense à Mario Ramos, la première chose qui me vient à l’esprit c’est un LOUP. Parce que tous mes albums préférés signés de sa main parlent de cet animal. Que ce soit C’est moi le plus fort ou Mon Oeil, le loup nous entraîne dans ses jeux (de mots ou d’action). Mario Ramos, c’est aussi de l’humour, de la dérision, un trait reconnaissable entre mille. Ce sont des contes détournés, où tous les personnages les plus connus font leur apparition (Le Code de la route). Ce sont de belles lectures à voix haute, des sourires et des rires pour encore longtemps car ses livres incontournables feront désormais partie des classiques de la littérature jeunesse.

Un petit croquis signé de ma main pour rendre hommage au monsieur.

mario ramos - boumabib

Hérisson – Délivrer des livres :

Mario Ramos m’évoque instantanément comme à Bouma un loup. Et puis plus encore il m’évoque un homme disponible au Salon du Livre de Montreuil, qui fait des dessins avec une rapidité stupéfiante en dédicace et qui émerveille les petits. Il m’évoque beaucoup de lecture, à ma soeur puis à d’autres enfants. Un homme, un loup, des livres. Un regret de le voir partir si tôt.

Et un lien vers Mon ballon, un article écrire par Pierre D. que j’avais beaucoup aimé : http://sansconnivence.blogspot.fr/2012/ … ramos.html

Ainsi qu’un article de George dont les petits aiment beaucoup C’est moi le plus fort : http://leslivresdegeorgesandetmoi.wordp … rio-ramos/

Dorota – les Livres de Dorot :

J’aime énormément les albums de Mario Ramos. Le loup, omniprésent et drôle s’invite tout de suite dans mon esprit quand je pense à cet auteur (en même temps c’est le cas de tout le monde…)
Je me suis beaucoup amusée avec Le code de la route  en cherchant les détails dans les pages et en regardant les têtes « revisitées » de tous ces petits personnages bien connus de tous.

Au lit petit monstre  m’a fait sourire en repensant à mes petits monstres à moi, il y a quelques années.
Et enfin Le plus malin  !!! Je ris encore en me souvenant de la tête du loup !
Un grand auteur s’en est allé, ses albums vivront longtemps encore, dans les yeux émerveillés des enfants et dans le sourire amusé de leurs parents.
Le loup de Mario Ramos disait qu’il était le plus fort. Son auteur l’était aussi…

Carole – 3 étoiles :

loulou

LOUP, LOUP Y ES-TU ? Mario Ramos, Editions Pastel, 2006

Mario Ramos nous propose une aventure avec un loup et les petits cochons qui rivalisent de plus belle. Ici l’illustrateur est parti de la célèbre comptine qui commence par « Promenons-nous dans les bois », chantée par deux cochons bien joyeux. Ces derniers convoquent le loup et entament un dialogue afin de savoir ce qu’il fait ! Evidemment, avant de sortir du bois, il lui faut se lever, se doucher, s’habiller, se brosser les dents avant de pouvoir s’élancer sur ces deux victimes et… découvrir qu’ici encore les trois petits cochons s’amusent à se faire peur avec leur ennemi de toujours !

Mario Ramos aimait détourner les personnages de contes et s’amuser avec le loup et les cochons qui, selon les albums, ont des postures et rôles diverses. Je me souviens d’avoir utilisé cet album comme point de départ d’une thématique sur le loup avec des moyennes sections de maternelle, et d’une mise en réseau avec les autres albums de Ramos ayant comme personnage principal un loup.

Ce loup qui attire autant qu’il fait peur ! Ces albums adorés des petits et des grands trôneront toujours dans ma bibliothèque…

Mario Ramos disait à propos de son métier d’auteur-illustrateur jeunesse :   » Il faut être très humble par rapport à la création. On attrape des idées qui sont là, autour de nous. Elles ne font que nous traverser pour atterrir sur la feuille blanche.
Notre travail, c’est de rendre cela visible. C’est une façon de communiquer.
Avec un crayon et du papier, tout est possible. C’est magique ! »

Merci Monsieur pour votre magie ! Au revoir l’Artiste !