Billet d’été : Quand le Sport se décline au Féminin

L’été est déjà bien entamé et les billets sportifs se sont enchaînés autour de divers thématiques. Cette semaine, Linda vous propose de découvrir une sélection de livres consacrés aux sportives.

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Femmes déterminées, Sportives engagées

Pour commencer, voici quelques titres qui mettent en avant des questionnements sur la place de la femme dans le sport au travers de réflexions ou de portraits qui valorisent l’engagement et le combat de ces héroïnes du sport. Ils sont aussi l’occasion de (re)découvrir des femmes qui ont marqué leur époque et ont contribué à changer le monde du sport.

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Portraits de sportives, de femmes fortes, de battantes, essai féministe et engagée, Femmes & Sport nous rappelle le chemin parcouru entre 1930 et 2007 (informations remises à jour en 2023 pour la réédition) par et pour les femmes, les sportives et spectatrices qui ont toutes un rôle à jouer.
Constitué d’une cinquantaine de textes courts écrits par un collectif d’auteur.es qui, chacun dans son style, amènent une réflexion sur le rapport de la femme au sport, mais aussi et surtout, sur le rapport du sport aux femmes.

Femmes & Sport, Collectif, hélium, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Composé de huit nouvelles écrites par huit auteurices réuni.es par Carole Trébor, directrice d’ouvrage, Les Olympes s’inscrit dans une thématique féministe et engagée en proposant huit portraits de femmes qui ont contribué à changer l’image des sportives en montrant comment elles ont su s’imposer dans leur discipline, en transgressant les codes vestimentaires et/ou de genre et de couleurs, et en faisant preuve de force physique et mentale pour ouvrir la voie aux suivantes en se libérant du poids des stéréotypes.

Ces histoires reviennent sur les victoires de Gertrude Ederle, Rena Kanokogi, Kathrine Switer, Florence Artaud, Serena Williams, Kiran Gandhi, Megan Rapiroe et de l’équipe de beach handball norvégienne et nous rappelle que la lutte pour l’égalité existe depuis longtemps et n’est pas encore fini.

Les Olympes, Collectif, Albin Michel, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Il faisait parti de notre sélection documentaire lors du dernier Prix ALODGA, Surfeuses dresse le portrait de neuf femmes qui se sont battues pour avoir le droit de pratiquer cette activité sportive au même titre que les hommes. Pionnières, elles se sont imposées dans la pratique et ont contribué à faire évoluer les mentalités et le surf en la rendant accessible à toutes.

Surfeuses de Paola Hirou, Hélium, 2023.

L’avis complet d’Isabelle.

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Véritable catalogue, cet album propose de découvrir 65 sportives, dont 50 françaises, au travers d’une présentation de leur pratique sportive, leur palmarès et leur combat pour s’imposer dans leur discipline.
Chaque portrait se présente sur une double page. La page de gauche dresse une présentation sommaire mais pourtant complète, la page de droit est une illustration de la championne et propose un petit encadré récapitulatif du palmarès des médaillées.
Un album documentaire à découvrir en famille, dès 5/6 ans.

Les super-héroïnes du sport d’Andrès Ramos & Syanie Dalmat, Talent Sport, 2024.

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Portraits de Sportives

Voici ensuite une sélection de titres qui mettent en avant le parcourt de femmes qui ont marqué leur discipline par leur performance en s’imposant jusqu’à devenir des figures inspirantes pour leur génération et les petites et jeunes filles qui feront les sportives de demain.

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Première star internationale du tennis féminin, Suzanne Lenglen, surnommée la Divine, a révolutionné le monde du sport en s’imposant sur les courts. Mais au-delà de son palmarès impressionnant, c’est sa façon d’imposer un style encore jamais vu chez les femmes qui en font une figure marquante de son époque.
Elle brave les mœurs de la société en se libérant du carcan qui enferme les femmes dans un corset et joue en tenue décontractée tout en imposant un style de jeu alors réservé aux hommes. Au fil des années, elle défie la Fédération du Tennis en devenant professionnelle alors que seule les amateurs sont acceptés sur les tournois et ne perçoivent aucun salaire.

Suzanne de Tom Humberstone, Ankama, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Première médaillée olympique de l’histoire des jeux modernes, Betty Robinson est une athlète qui aura marqué son époque et les Etats-Unis pour son parcours aussi exceptionnel que fulgurant. Philippe Nessmann retrace son histoire et son parcours de ses débuts dans l’athlétisme à l’âge de 16 ans à sa dernière participation à une compétition officielle lors des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Entre exploit sportif et récit historique, Une fille en or est un roman à découvrir dès 9-10 ans !

Une fille en or de Philippe Nessmann, Flammarion jeunesse, 2021.

Son avis complet est ICI et celui d’Héloïse – Ileautrésor ICI.

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Six fois championnes du monde, Clarisse Agbégnénou affiche un palmarès impressionnant et s’impose comme une figure majeur du judo féminin français. Dans ce petit roman, elle raconte son combat dès sa naissance pour vivre – née prématurément sans grand espoir de survie. Elle raconte ensuite son enfance et sa difficulté à se poser jusqu’à sa rencontre avec le judo, ses premières compétitions et ses rêves de championne du monde.
Si le récit est assez simple, il est parfaitement adapté aux jeunes lecteurs qui en plus d’y découvrir une jeune fille incroyable, y trouveront des conseils pour s’accepter tels qu’ils sont, le droit à l’erreur, l’importance de se trouver une activité qui stimule et passionne dans la construction de l’estime et la confiance de soi.
Enfin, il est aussi appréciable d’y trouver des informations de bases sur le judo et son vocabulaire spécifique purement japonais.

Combattre pour être soir – Les conseils d’une championne de Clarisse Agbégnénou, Rageot, 2021.

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Corpsobjet

Il est difficile de parler du sport en féminin sans évoquer les abus sexuels. Mais sans avoir besoin de sombrer dans le voyeurisme, le sujet mérite d’être traité avec pudeur en insistant sur l’importance de parler.

Annelise Heurtier parvient parfaitement à nous introduire dans le gymnase auprès de ces adolescentes dont la vie s’articule autour de leur passion commune. Sa jeune héroïne, Tessa, nous y décrit les entrainements, le dépassement de soi, les relations entre les différentes sportives, les sélections, les compétitions…les relations particulières qui s’installent entre le sportif et son coach. Jusqu’au drame qui vient éclabousser le club et chambouler l’organisation bien huilée du groupe avant qu’elles osent briser le silence ensemble.

Push d’Annelise Heurtier, Casterman, 2021.

Son avis complet est ICI.

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Fiction

Pour finir, voici une petit série fictive fort sympathique qui, tout en abordant différents sujets, met en avant le parcours et le combat d’une jeune fille d’origines maliennes dans le monde de la danse. Il est reconnu que le parcours de danseuse étoile n’est pas des plus simples mais quand on a comme Eve la peau noire, il faut se battre encore plus pour s’imposer et faire sa place.

Son avis complet sur le tome 1 et le tome 2.

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Quelle figure du sport féminin vous inspire ? Quelles lectures recommanderiez-vous ?

Billet d’été : L’équitation pour rebondir et se reconstruire

Après le billet d’Hélolitlà sur la reconstruction par le sport la semaine dernière, Héloïse – Ileautresor se propose de poursuivre sur ce thème en insistant sur le lien à l’animal. Et pas n’importe lequel car il s’agit de chevaux. L’équitation est un sport qui permet de pratiquer un exercice physique mais aussi de suivre et de réguler le flot de ses émotions. Cela permet d’instaurer une complicité avec sa monture. Sinon, un cheval a tôt fait de s’emballer et d’emporter son cavalier.

Cependant, le sport équestre n’est pas sans risques… Mais il permet aussi de surmonter bien des difficultés justement grâce à ce lien avec le cheval : en équitation, entraînement et exercices moteurs sont profondémement liés à l’affection que le cavalier éprouve pour le cheval. Vous l’aurez compris, cette semaine, Héloïse – Ileautresor a décidé de mettre ce sport au cœur de son billet d’été. Car elle est persuadée que le sport équestre peut ainsi favoriser la reconstruction après un accident de la vie et permet de rebondir.

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Le mystère de Lucy Lost de Michaël Morpurgo est un roman qui lui a beaucoup plu. Un homme des îles Scilly (au Sud de l’Angleterre), évoque sa grand-mère, surgie de la mer comme une sirène…

Dans son récit, Jim, un pêcheur, part pêcher avec son fils Alfie . Il ramène à la maison une petite fille inconnue, silencieuse , qui ne parvient à dire qu’un mot : Lucy… Tout un mystère l’entoure. Cette fillette semble avoir été particulièrement éprouvée par un événement inconnu. Pourquoi était-elle seule, sur l’île St-Helen ?
Planter le décor dans les îles de Cornouailles convient parfaitement pour suggérer le mystère qui entoure Lucy, trouvée en mai 1915. Lucy peine à reprendre des forces. Qu’a-t-elle vécu ? Qui est-elle vraiment ? Le mystère perdure autour d’elle. 

Alfie prend soin de Lucy. Petit à petit il se crée des liens d’amitié solides entre Lucy et Alfie. Cependant, Lucy semble vraiment désorientée : elle était égarée sur une île, mais aussi touchée par un profond choc émotionnel qui l’a ébranlée intérieurement.
Toutefois, Lucy trouve une thérapie avec un cheval apparemment indomptable. Personne n’arrive à le monter… sauf elle. En chevauchant cette monture sauvage, elle réussit à traverser le passage rempli d’eau qui sépare l’île de l’école. 

Ce récit, rempli d’énigmes de bout en bout du récit, est l’un des romans de Michael Morpurgo qu’Héloïse préfère.

Le mystère de Lucy Lost, Michael Morpurgo, Folio junior, 2018.

Son avis complet ICI et celui d’Isabelle.

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Dans Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet raconte une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Le récit suit en particulier le flot des émotions et des rêves (en italiques dans le texte).

Valentin, un jeune garçon aime les chevaux depuis son enfance. Il assiste à la naissance d’une pouliche, Dona, en presence de sa mère.

Le lecteur retrouve Valentin plusieurs années après, et le sort s’est acharné sur l’adolescent. Suite à un accident, sa mère a disparu. Depuis, Valentin s’est progressivement éloigné de son père devenu distant.  L’adolescent se retrouve en apprentissage dans une filière avec des chevaux. Mais son entourage, dur et sévère, refuse toute émotion lorsqu’il n’ouvre pas la porte à la violence… Il n’est alors pas question de faire appel à des émotions positives. Or, face au refus de toute sensibilité, un nouvel accident survient. Comment s’en sortir ? Comment rebondir ? Quel chemin prendre après que le monde se soit écroulé ? 

Le roman est alors le récit d’une reconstruction de soi après des accidents de la vie. Il indique que suivre le fil de ses émotions et se faire confiance peut être une solution : en aiguillant sa vie comme on le souhaite profondément – avec une orientation que l’on a à cœur, et en donnant un sens à sa vie – en dépit des obstacles rencontrés précédemment.   

Héloïse a aimé le fait que le récit suive le flot des émotions et des rêves, que parfois les rêves du garçon et de la jument se rejoignent et se mêlent… L’une des originalités de ce livre tient à la multiplicité des points de vue qui ne font plus qu’un – comme pour devenir centaure – homme / cheval. Ce sentiment unique lorsqu’on est à cheval de faire « lien » avec son cheval dans la nature… que ce soit sur une plage de sable ou « dans le royaume des « steppes et [du] vent » » 

Un beau roman sur la résilience et le fait de reprendre confiance en soi. 

Le murmure des chevaux, Charlotte Bousquet, Scrineo, 2021.

Son avis complet ICI.

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Comme Le murmure des chevaux, Tempête au haras débute par la naissance de la pouliche Belle Intrigante. Mais ici, il est question d’une naissance simultanée entre la jument et un jeune garçon, Jean-Philippe. Celui-ci vit en effet dans un haras et depuis sa naissance, il a besoin d’être près de la pouliche.

Jean-Philippe assiste ainsi à la naissance d’autres poulains de la jument : comme celle de Tempête -justement nommé car il est né pendant un orage. 

Toute sa jeunesse, Jean-Philippe n’a qu’un rêve : devenir jockey. Alors que son père, éleveur de chevaux, souhaite surtout avoir un « crack » : un trotteur qui gagne à la course. 

Mais l’accident survient : Jean-Philippe ne peut plus tenir sur ses jambes. Pour l’adolescent, comment réaliser son rêve ? Mais il n’est pas dénué d’ingéniosité et a plus d’un tour dans son sac… 

En dépit de l’accident, ce roman rempli d’humour montre qu’il ne faut pas renoncer à réaliser ses rêves, même les plus fous… Avec de la détermination, l’équitation peut permettre de continuer à vivre et aussi de se dépasser.

Tempête au haras, Chris Donner, L’école des loisirs, 2012.

Son avis complet ICI.

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Certain(e)s rêvent d’équitation mais ne peuvent en faire : question de condition sociale ou d’époque – comme dans Un cheval de rêve d’Evelyne Brisou-Pellen.

Marie se rend à l’école en sabots. Top, Top ! Elle aime entendre le bruit des sabots qui claquent sur le chemin.
Fille de paysans bretons, à neuf ans, elle part tôt le matin pour franchir les cinq kilomètres qui la séparent de l’école… Il fait froid. Elle passe par de petits chemins, par la lande, souvent dans la nuit et le froid l’hiver ; mais elle ne se plaint pas : elle mesure sa chance d’aller étudier… Elle sait bien pourquoi elle va à l’école : elle aime apprendre, lire, écrire, compter.
Elle redoute cependant les mauvaises rencontres : surtout celle d’Amboise qui la rudoie pour s’amuser ; il la malmène souvent quand il la voit.
Aussi rêve-t-elle d’enfourcher un cheval pour aller à l’école… Marie n’aurait alors plus de souci. Elle chevaucherait alors par monts et par vaux … en toute liberté ! Il n’y aurait plus alors à redouter de croiser Amboise.
Mais ce n’est pas n’importe quel cheval vers lequel vont les pensées de Marie : celui qu’elle préfère, c’est un beau cheval noir qu’elle voit dans le pré du château. En secret, elle l’appelle Dragon noir. Un jour Marie n’y tient plus : elle enfourche le cheval noir et c’est l’accident ! Que lui arrivera-t-il encore ?

Héloïse a bien aimé l’histoire de cette jeune bretonne qui se rend à l’école en sabots – comme sa mère autrefois. Elle va par les chemins de terre, elle a son jardin secret même si cela lui semble un projet irréel loin de ce qui est possible à une fille de fermier.
Une belle histoire pour celles et ceux qui aiment le cheval et la Bretagne, lu d’une traite lors de congés dans cette belle région.

Dans ce dernier roman, le cheval apparaît comme un rêve mais aussi comme au solution face au harcèlement de Marie par un des autres enfants de l’école. 

Un cheval de rêve, Evelyne Brisou-Pellen, Nathan, 2022.

Son avis complet ICI.

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Ainsi, au-delà d’un simple sport, l’équitation est une école de maîtrise de soi. L’équitation place l’accent sur le lien entre le cavalier et sa monture. Le cavalier emprunte ainsi un chemin qui permet de se reconstruire, de franchir obstacle après l’obstacle, et de mieux rebondir…

Cette activité peut donc aider à surmonter les complications de la vie… et devient thérapie. Elle permet la reconstruction et peut permettre d’accéder à la résilience… Et vous, quels sont vous livres préférés sur le rétablissement par l’équitation ?

Billet d’été : Sport et Résilience

Après Lucie, Liraloin et Séverine, il est temps pour Héloïse – Helolitla de relever le défi de ces billets d’été sur le sport !

Le sport, un moyen de résister à l’oppression, un moyen de s’évader, à la montagne ou ailleurs… et aussi, parfois, un moyen de surmonter un traumatisme, de dépasser un drame. Le sport, un moyen de rebondir, de se reconstruire.

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C’est le cas par exemple de Glenn, qui a perdu son père, décédé dans un accident d’avion. Finies les courses à pied le long de la plage de Sydney, moments de partage et de communion avec son père et la nature, puisque Glenn doit aller vivre chez ses grands-parents, en France. Finies ? Non, Glenn ressent au fond de de lui ce besoin irrépressible de courir. Et pourrait bien trouver un allié pour reprendre ce sport…

« Plus je courais, plus je sentais la vie monter en moi.« 

Un court roman intense qui célèbre l’endurance et le running.

Courir avec des ailes de géant, Hélène Montardre, Rageot, 2017.

Sa chronique ICI.

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Jade, elle, a subi une agression sexiste et raciste : elle a été passée à tabac par des inconnus, en sortant de la piscine. Une agression violente dont elle peine à se remettre, jusqu’au jour où elle découvre le free fight. C’est ce sport qui va lui permettre de retrouver confiance en elle, de faire la paix avec son corps, de transcender cette colère qui l’anime en quelque chose de beau. Grâce au free fight, Jade trouve sa place. C’est comme une évidence pour elle.

« Quand je suis sur le tapis, j’ai l’impression d’être moi. Je suis bien dans mon corps, dans ma tête. Le reste du temps, mon cœur bat au ralenti. »

Enfin, le free fight est pour Jade un moyen de lutter contre les stéréotypes en montrant à tous que, oui, une fille peut se battre, et être douée.

Un roman coup de poing.

Frapper comme une fille, Yves-Marie Clément, Auzou, 2024.

Sa chronique complète ICI.

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Les difficultés, Astrid, Hakima et Mireille connaissent aussi. Toutes trois subissent régulièrement des moqueries sur leur physique, et cette année, elles ont été élues « Boudins » du collège. C’en est trop pour elles, elles décident de ne pas se laisser faire. Elles se lancent donc un défi : rejoindre Paris, en partant de Bourg-en-Bresse, à vélo, en vendant des boudins.

Les petites reines vont transcender ce harcèlement avec le vélo, et indirectement, alerter la population sur les dangers du harcèlement. Entre humour et émotions, un road-trip cycliste qui ne les laissera pas indemnes, et va leur permettre de se trouver elles-mêmes.

Les petites reines, Clémentine Beauvais, Sarbacane, 2015.

La chronique d’Isabelle, celle de Blandine, celle d’Héloïse (Ileautrésor), et celle d’Hélolitlà.

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Kasienka, 12 ans, émigre avec sa mère en Angleterre. Nouveau pays, nouvelle langue, et difficile acclimatation pour la jeune fille. Son seul refuge : la piscine, et la natation. Kasienka est une très bonne nageuse, et ce sport lui permet de mettre de côté son quotidien difficile. C’est une jeune fille touchante, en pleins émois adolescents. Une jeune fille en décalage avec les autres, moquée, harcelée, qui peine à se faire une place, hors de l’eau.

Un roman en vers libres, rythmé, puissant, sur les difficultés liées à l’intégration.

« Quand je suis dans l’eau
Mon corps tangue comme une vague :
Violent, un peu.
Beau, surtout.

Poitrine dressée,
Bras étendus,
Jambes en arrière,
Je m’apprête à frapper l’eau.

Et je tire,
Je pousse,
Je glisse.
Ainsi avance le Papillon. »

Swimming pool, Sarah Crossan, Rageot, 2018.

La chronique de Linda, celle d‘Hélolitlà.

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C’est la peur qui pousse Tony et Antoine un matin à s’enfuir. Les deux amis ne se concertent pas, ils se regardent, et partent en courant… Ils ne vont pas au collège.

Ce qui commence comme un jeu continue en course effrénée. Ils fuient tous deux quelque chose : l’un un père violent, l’autre le risque d’être expulsé de France. Une course pendant plusieurs jours, au-delà des limites, pour fuir, et dépasser ces traumatismes. Une course pleine d’espoir, au goût de liberté.

« On est invincibles, on file et nos pieds claquent de joie sur le bitume. On court comme on éclate de rire, comme on envoie balader une mauvaise pensée, comme on s’approche du bord de la piscine l’été pour se jeter en avant les bras grands ouverts vers la fraîcheur. On court dans le bonheur de l’instant. »

Aussi loin que possible, Eric Pessan, L’école des Loisirs. 2019.

Sa chronique complète à retrouver ICI.

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Et puisque qu’Héloïse trouve que le basket se prête bien à cette idée de rebondir après un drame, et que c’est le sport « familial », voici quelque titres qui l’ont marquée !

Après Frères, Kwame Alexander a imaginé l’adolescence de Charlie « Chuck » Bell, le père de Joshua et Jordan, dans un autre roman en vers libres. Nous sommes en 1988, c’est l’été, le premier été pour Charlie depuis que son père est mort. L’été où le basket, et un séjour chez ses grands-parents, lui ont redonné le goût de vivre. Durant cet été de grands changements, Chuck, aidé par sa cousine Roxie, découvre une passion qui ne le quittera plus.

« C’était l’été 1988,
l’été où le basket m’a donné des ailes,

où j’ai dû apprendre à
rebondir

sur le terrain
et dans la vie. »

Les vrais champions dansent dans le blizzard est un roman qui file à merveille la métaphore du basket pour rebondir après un drame. Un texte en vers libres poétique et résilient, qu’Héloïse ne se lasse pas de relire !

Les vrais champions dansent dans le blizzard, Kwame Alexander, Albin Michel Jeunesse, 2019.

Sa chronique complète ICI.

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Marie Vareille s’est attachée au sujet aussi, avec Le syndrome du spaghetti. Léa, basketteuse de haut niveau, qui vise une place en WNBA, voit sa vie s’écrouler du jour au lendemain. Mais il y a Anthony, rencontré par hasard. Anthony dont le basket est le seul échappatoire. À deux, ils vont tenter de surmonter les épreuves de la vie…

Deuil. Maladie. Le sport, une passion pour se reconstruire. Entraide. Amour. Marie Vareille découpe son roman avec les cinq étapes du deuil, nous montre avec justesse les émotions qui emportent Léa. C’est émouvant, vibrant, poignant.

Une ode à la vie, au sport, à l’amour.

Le syndrome du spaghetti, Marie Vareille, Pocket Jeunesse, 2020.

La chronique de Lucie, celle d’Hélolitlà.

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Pour conclure ce billet, Hélolitlà s’éloigne un peu du sujet, mais elle souhaitait vous parler de ce roman qui l’a beaucoup touchée : ABC…, d’Antonio Da Silva.

Jomo grandit au Mali mais est repéré par un chasseur de têtes. Envoyé en France, dans un centre d’entraînement créé par Tony Parker, il se perfectionne en basket... et se heurte aux pattes de mouche, partout. Car Jomo ne sait pas lire… Il suit donc des cours du soir, en plus de ses entraînements.

Entre récit initiatique, poésie, sport, histoire d’amour tragique, l’auteur a su toucher Héloïse. Nous découvrons des personnages cosmopolites, profondément humains. Entraide et solidarité sont les maîtres-mots de cet ouvrage d’une grande délicatesse, qui met la vie au centre.

ABC…, Antonio Da Silva, Rouergue jeunesse, 2020.

Sa chronique ICI et celle d‘Isabelle.

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Et vous, quels sont les romans sur la résilience par le sport qui vous ont fait vibrer ?

Billet d’été : Courir pour résister

Pour accompagner les Jeux Olympiques puis Paralympiques, nos billets d’été seront consacrés au sport ! Les listes de livres mettant en scène des sportifs étant nombreuses, nous avons choisi de présenter les nôtres sous un angle un peu différent.

Cette semaine, pour donner le coup d’envoi de cette thématique, Lucie vous propose de découvrir une sélection de romans consacrés à des coureurs ayant utilisé leur sport pour résister.

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Biographies romancées

Jessie Owens est une figure mythique des J.O. et de la course. Athlète à la peau noire dans un pays qui pratique encore la ségrégation, il traverse l’atlantique pour aller s’imposer dans un stade allemand sous les yeux d’Adolf Hitler. Son histoire est une ode à l’abnégation et à l’humanité puisqu’il profitera de son séjour pour sympathiser avec Luz Long, coureur allemand farouchement opposé aux idées nazis. De retour aux USA auréolé de ses quatre médailles d’or, il devra emprunter l’entrée de service pour rejoindre la soirée organisée en l’honneur des athlètes américains, et le président Franklin D. Roosevelt (alors en pleine campagne électorale) refusera de le féliciter de vive voix.

Jesse Owens Le coureur qui défia les nazis, Élise Fontenaille, Rouergue, 2020.

Son avis avis complet.

Il court ! Jesse Owens, un dieu du stade chez les nazis, Cécile Alix, Élan Vert, 2022.

Son avis complet.

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Sohn Kee-chung a remporté la médaille d’or du marathon aux J.O. de 1936. Ceux-là même où Jesse Owens a brillé. Et leur parcours a une autre similitude : si la médaille du marathonien figure au palmarès du Japon, il est en réalité coréen. Mais voilà, à l’époque son pays est envahi par les japonais et n’a plus d’existence légale. Courir alors que l’on est considéré comme un sous-homme par certains de ses compatriotes, voilà une idée qui doit être familière à l’athlète américain. Jusqu’à sa mort Sohn Kee-chung se battra pour que sa médaille soit attribuée à la Corée, sous son vrai nom (les japonais l’avaient renommé Son Kitei). Ce sera chose faite en 2011, 9 ans après son décès.

Le garçon qui courait, François Guillaume Lorrain, Sarbacane, 2017.

Son avis complet.

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Les athlètes qui ne gagnent pas méritent tout autant que l’on raconte leur histoire. L’important c’est de participer, et en l’occurrence, de résister. Saamiya Yusuf Omar en est un exemple frappant. Spécialiste du sprint, la coureuse d’origine somalienne avait foulé le stade Olympique de Pékin en 2008. Elle était arrivée dernière du 200 m, mais son exploit était ailleurs : être l’une des deux seuls représentants son pays lors de cette manifestation, alors qu’il était dominé par les fondamentalistes islamistes. Elle est décédée en 2012 en tentant de traverser la Méditerranée pour trouver un entraîneur en vue des Jeux Olympiques de Londres, victime parmi tant d’autres des « charrettes de la mer ».

Je m’étais énormément entraînée et je voulais à tout prix gagner.

Gagner pour moi, gagner pour montrer à tout le monde que la guerre ne pouvait pas tout arrêter, gagner pour faire plaisir à aabe et à hooyo.

p.55
Ne me dis pas que tu as peur, Giuseppe Catozzella, Seuil, 2014.

Son avis complet.

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Fiction

Dans La fille d’avril, Annelise Heurtier donne la parole à Catherine qui raconte à sa petite fille son quotidien dans les années 1960. À l’époque, les filles ne font pas de sport et il est admis que courir fait pousser les poils partout (y compris sur le visage) et rend stérile. Mais voilà, Catherine a pris goût à la course et refuse de se soumettre aux préjugés de son temps. Une détermination qui va la pousser à remettre en cause la place de la femme dans la société.

La fille d’avril, Annelise Heurtier, Casterman, 2018.

Son avis complet.

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Une histoire de transmission entre grand-parent et petit-enfant tend aussi l’intrigue du Garçon qui courait plus vite que ses rêves. La vie de Solomon prend une direction tout à fait inattendue le jour où son grand-père décide de partir avec lui pour Addis-Abeba. Cela représente tout de même une marche de plus de 30 km, mais il est ravi de l’opportunité car ce séjour correspond au retour des athlètes éthiopiens médaillés aux Jeux Olympiques. Or, Solomon adore courir, et il va avoir l’occasion de montrer ses capacités tout en découvrant un pan de son histoire familiale. Elizabeth Laird montre avec ce roman que, loin d’être seulement une fuite en avant, la course peut permettre de montrer son courage et de réaliser son destin.

Ce jour-là, j’appris la plus importante de toutes : courir ne dépend pas que de vos jambes et de vos bras. Certes, ce sont eux qui font le travail (vos jambes surtout), mais ce qui compte réellement, c’est ce qui se passe dans votre tête.

p.115
Le garçon qui courait plus vite que ses rêves, Elizabeth Laird, Flammarion, 2016.

Son avis complet.

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Dans Une fille de…, Jo Witek nous présente Hanna qui court pour fuir les commentaires injurieux sur sa mère, mais surtout pour se forger un corps fort. Un corps qui lui obéit parfaitement et dont personne ne pourra abuser contre son gré. La ténacité de cette jeune fille vient de l’histoire de sa mère qui a subit mensonges, violences et abus de toutes sortes de la part d’hommes malintentionnés. Elle court aussi vers un avenir qu’elle se trace elle-même par son travail et sa résistance.

Une fille de…, Jo Witek, Actes Sud, 2017.

Son avis complet.

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C’est aussi la fuite de son passé qui pousse Castle (alias Ghost) à courir dans Go ! Ghost de Jason Reynolds. Son père, alcoolique et violent, est en prison. Sa mère peine à joindre les deux bout avec son emploi de cantinière. Et Ghost a cette colère en lui qu’il ne parvient pas à contrôler et qui le pousse à multiplier les « incidents » au collège. Jusqu’à ce qu’il pose le pied sur une piste d’athlétisme. L’entrainement va lui permettre de reprendre confiance en lui et de trouver des personnes sur lesquelles il peut compter. Mais cela suffira-t-il à l’empêcher de replonger ?

Go ! Ghost, Jason Reynolds, Milan, 2019.

Son avis complet et celui d’Isabelle.

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Le héros de Cours ! de Davide Cali est confronté à une situation similaire. En colère contre son père parce qu’il a quitté sa famille, contre sa mère et ses frères, frustré par sa pauvreté et la racisme qu’il subit dans son « école des Blancs », Ray passe son temps à se battre. Mais voilà qu’après avoir été confronté à des adultes le punissant sans chercher à comprendre il rencontre un proviseur qui va lui proposer de courir pour apprendre à canaliser son énergie. Éloge du sport comme pédagogie : il permet non seulement d’évacuer la colère mais aussi d’apprendre le goût de l’effort et de reprendre confiance en soi. Et Ray d’échapper à un destin tout tracé pour devenir un champion. Les magnifiques illustrations de Maurizio A.C. Quarello portent un récit plein d’espoir.

Cours !, Davide Cali, illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Sarbacane, 2016.

Son avis complet et celui de Linda.

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Et vous, quels sportifs résistants forcent votre admiration ?

La philo ? Un jeu d’enfant !

Les enfants adorent interroger le monde, les parents qui sont passés par la phase des « pourquoi » le savent ! Mais il est intéressant de soutenir cette habitude et de favoriser les discussions en famille. Les éditeurs ne s’y sont pas trompés et de plus en plus de livres à destination des petits et de leurs aînés les invitent à réfléchir. Il n’est d’ailleurs pas toujours aisé de s’y retrouver. Voici donc nos préférés !

« On a grand tort de peindre la philosophie inaccessible aux enfants, et d’un visage renfrogné, sourcilleux et terrible. Qui me l’a masqué de ce faux visage, pâle et hideux ? Il n’est rien de plus gai, de plus gaillard, de plus enjoué, pour un peu je dirais de plus folâtre. Elle ne prêche que fête et bon temps. »

Montaigne, Les Essais, ch. 26, « De l’Institution des enfants »

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La philo avec les tous petits, c’est accessible ! Grâce à la créativité des auteurs et autrices d’albums qui parviennent à provoquer de véritables réflexions philosophiques. Par exemple, Alfredo Soderguit nous interroge sur ce qui distingue (ou pas) l’humain de l’animal, à partir d’une affirmation troublante : « Je suis un animal ». Qui parle ? Le principe est simplissime – de grandes doubles pages colorées avec, à gauche, des états parmi les plus familiers (« quand j’observe », « quand j’écoute », « quand je mange », « quand je dors »…) et à droite, une illustration représentant un animal. Mots et images s’entrechoquent, nous interrogeant sur notre animalité. Les plus jeunes liront cet album comme un imagier, les un peu plus grands se laisseront aller à réfléchir à la question passionnante de la démarcation pas si évidente entre humains et animaux. L’occasion de prendre conscience de notre part d’animalité… mais aussi de réaliser que les animaux, comme nous, dansent, rient, jouent et rêvent.

Je suis un animal, d’Alfredo Soderguit. Didier Jeunesse, 2018.

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Une autre question fascinante pour les tous petits est celle du temps : difficile d’en prendre la mesure, de saisir pourquoi certaines minutes semblent interminables alors que de belles journées passent en un clin d’oeil ! Pour nos têtes blondes, chaque saison représente une éternité et un an dure un siècle et pourtant, la perspective très lointaine de parvenir au bout de la vie les inquiète. Impossible de réaliser le temps de la vie de leurs parents et de leurs grands-parents ; mais les enfants ne s’en passionnent pas moins pour les dinosaures et les autres acteurs d’un passé antédiluvien. Mais le temps structure la journée, l’année et la vie. Il s’agit donc là d’un enjeu incontournable qui peut être abordé sur la base d’un merveilleux album de Henri Meunier et Aurore Petit. Nous observons un enfant qui lance un caillou dans l’étang. Au fil des pages, des heures, des saisons, des années, le décor se transforme, nous invitant à scruter les marques du temps écoulé : transformations du paysage, cheminement des randonneurs, trajectoire de l’avion et de l’escargot, chenille qui se transforme… Le texte nous interpelle : qui du caillou, de l’enfant ou de l’étang était là le premier ? Combien de temps le caillou met-il à tomber ? S’agit-il vraiment du même enfant ? Le temps a-t-il un début et une fin ? On se laisse volontiers entraîner dans cette amusante méditation qui nous ferait presque oublier le temps qui ne cesse de s’écouler… Jusqu’à ce que, plouf, le livre touche à sa fin et nous ramène aux préoccupations du présent.

1 temps, de Henri Meunier et Aurore Petit. Éd. du Rouergue, 2018.

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Plusieurs albums, l’air de rien, l’air de raconter une histoire, qui souvent se passe ailleurs et dans des temps non définis, posent, présentent, répondent à des questionnements d’ordre philosophiques.

Les trois questions. D’après Léon Tolstoï. Jon J. MUTH. Circonflexe, 2003

Près d’une plage, jouant au cerf-volant, Nikolai se pose trois questions.
Quel est le meilleur moment pour agir ?
Quelle est la personne la plus importante ?
Quelle est la meilleure chose à faire ?

Jon J. Muth s’est librement approprié un conte de Léon Tolstoï, pareillement intitulé et publié en 1903, pour aborder le sens de la vie, notre rapport au monde et à l’autre. Des questionnements aussi universels qu’intemporels. Il y répond par l’histoire, par les personnages qu’il met en scène, jusqu’à leurs prénoms et symboliques, et même les couleurs. C’est très doux, avec plusieurs niveaux de lecture et de sublimes illustrations aquarellées.

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Petits Contes Zen

Collection Petits contes zen – Antoine GUILLOPPE. Piquier Jeunesse

Antoine Guilloppé a écrit plusieurs albums pour cette collection « Petit conte zen » chez Picquier Jeunesse. Chacun développe une aptitude, un trait de caractère d’un des héros, et notamment de la jeune Akiko, puisque cinq albums lui sont consacrés, mais il y a aussi Takiji, qui découvre la notion de vivre-ensemble.

Une belle collection au graphisme épuré.

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Les Petits Philosophes

Quelle belle découverte que les ateliers de philosophie en maternelle avec le superbe film documentaire de Pierre Barougier et Jean-Pierre Pozzi joliment intitulé Ce n’est qu’un début. On y suit une enseignante de maternelle,Pascaline Dogliani, à la Mée-sur-Seine dans une ZEP de Seine-et-Marne qui met en place des ateliers philosophiques avec ses élèves. Et c’est vraiment une expérience étonnante, vivifiante et motivante que de voir ces tout petits aborder des questions existentielles avec la naïveté, le sérieux et la curiosité caractéristiques de la petite enfance.

Ce n’est qu’un début, Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier, Ciel de Paris production, 2010.

L’enseignante travaille notamment à partir de livres et surtout à partir de la rubrique de Pomme d’api intitulée « Les p’tits philosophes » dont les aventures ont été regroupées dans plusieurs albums qui portent le même nom. On suit à travers différents scénarii un groupe de 4 amis-animaux : Chonchon, Mina, Plume et Raoul, qui se posent les grandes questions universelles au hasard de leur vie quotidienne. Noël est l’occasion de se demander « qu’est-ce qu’un cadeau ? », une promenade à la montagne invite à se demander « pourquoi faut-il faire des efforts ? », faire du vélo sans roulettes est l’occasion de se demander « qu’est-ce que grandir ? »…

        En écoutant les dialogues naïfs de nos 4 petits amis-animaux,  ce livre nous invite à avoir une véritable démarche de questionnement qui permet d’aborder avec son enfant une certaine forme de spiritualité qu’on réserve encore trop d’habitude aux « grands ». La formation de l’esprit critique, l’apprentissage du débat, de l’écoute de l’autre commence dès que l’enfant entre dans le langage et qu’il peut mettre des mots sur ce qu’il voit, ce qu’il ressent, ce qu’il pense. En s’interrogeant avec Chonchon, Plume, Mina et Raoul, c’est une aventure passionnante engageant toute la famille qui commence : l’enfant est accompagné dans ses questions par ses parents et les parents se fabriquent un nouveau regard sur le monde face à des questions qu’ils n’osaient parfois plus se poser.

        Prendre le temps ENSEMBLE de s’interroger sur la vie, l’humain, le monde est une aventure de tous les instants que ce petit livre nous invite à partager. Alors tout devient prétexte à philosopher ! 

Les Petits Philosophes, Sophie Furlaud (parfois avec Jean Charles Pettier), illustrations de Dorothée de Monfreid (parfois avec Soledad Bravi), Bayard éditions.

Titres disponibles, dès 4 ans : Les Petits Philosophes tome 1 : Mystère et boule de gomme, Les Petits Philosophes tome 2 : Chut… on pense, Les Petits Philosophes tome 3 : Comme des poissons dans l’eau, Les Petits Philosophes tome 4 : Hauts comme trois pommes, Les Petits Philosophes tome 5 : Bataille de questions, Les Petits Philosophes : 24 grandes questions pour bien grandir.

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« Un et multiple », « Fini et infini », « être et apparence », « Liberté et nécessité », « Moi et autrui », « Corps et esprit »… autant de concepts philosophiques qu’Oscar Brenifer explore dans Le livre des contraires philosophiques. Ici on aborde la pensée par le jeu d’une question – « Le temps peut-il durer une éternité? », « La liberté peut-elle exister sans prendre en compte la nécessité ? » – question à laquelle les images symboliques et étrangement réalistes de Jacques Desprès vont ouvrir des réponses. Le docteur en philosophie Oscar Brenifer va quant à lui y ajouter les bases d’un raisonnement conceptuel à travers des textes courts, écrits au présent de vérité générale, histoire de lancer la jeune lectrice, le jeune lecteur dans une démarche de recherche de vérité et d’universalité.

Le Livre des grands contraires philosophiques, Oscar Brenifier, Jacques Desprès, Nathan, 2009.

Dans la même collection, on retrouvera d’autres titres comme L’amour et l’amitié, Le sens de la vie ou encore La question de Dieu.

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Piccolophilo

Présentation de l’éditeur : Piccolophilo est une collection d’albums, au dessin vif et enjoué, qui racontent, sous forme d’histoires les questions et raisonnements quotidiens d’un enfant de 5 ans. En fin d’ouvrage, « l’atelier philo de Piccolo » (avec un petit grain de sel philo et des jeux) aborde différemment des interrogations soulevées par l’histoire et permet des échanges en famille.

Petites et grandes questions philo de Piccolo, Michel Piquemal, illustrations de Thomas Baas, Albin Michel Jeunesse, 2014.

Titres disponibles : C’est à moi !, Aïe ! j’ai mal !, Non, c’est pas moi !, Parle-moi, petit chat !, Achète-moi la moto rouge !, Mais je suis déjà Grand !, C’est pour de vrai ou pour de faux ?, C’est pas juste !, C’est quoi la mort ? et un recueil : Petites et grandes questions philo de Piccolo.

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Les Goûters Philo

Présentation de l’éditeur : « Les Goûters philo », la collection qui donne faim d’idées ! Pas de « prêt-à-penser » dans ces ouvrages, qui n’ont d’autre but que de faire goûter aux lecteurs dès 8 ans le plaisir de manier les idées et de progresser dans la pensée en rendant la philosophie accessible. Des exemples simples et concrets, des textes courts et faciles à lire, pour amorcer le débat et réfléchir avec les enfants aux questions qu’ils se posent. La collection indispensable pour muscler l’esprit critique !

Les Goûters Philo, Brigitte Labbé avec Michel Puech ou Pierre-François Dupont-Beurier, illustrations de Jacques Azam, éditions Milan.

Plus de quarante titres disponibles dès 6/7 ans, dont : Les garçons et les filles, La tolérance et l’intolérance, Le succès et l’échec, Obéir et désobéir, La dictature et la démocratie, Libre et pas libre, Croire et savoir, Prendre son temps et perdre son temps, La guerre et la paix, L’homme et l’animal, Moi et les autres…

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Les Philo-fables de Michel Piquemal

Présentation de l’éditeur : Faire de la philo avec les 8/9 ans par le biais de courtes histoires, fables, paraboles ou contes. Les enfants ont soif de questionner en grand, de « philosopher » et de réagir à des thèmes essentiels.
Nous avons délaissé la philosophie classique européenne qui ne raconte pratiquement pas d’histoires (elle préfère définir des concepts, des notions) et nous sommes allés puiser dans les traditions du monde entier ; nous y avons trouvé des histoires qui amusent, étonnent et donnent à réfléchir sur l’amitié, le bonheur, la justice, le droit, le destin, la mort, la vérité, le détachement, la pauvreté…

Chaque histoire est :
– introduite par deux ou trois mots-clés ;
– resituée dans son origine ;
– suivie d’un court questionnement qui apostrophe le lecteur : « Dans l’atelier du philosophe ».

Les philo-fables, Michel Piquemal, illustrations de Philippe Lagautrière, Albin Michel, 2008.

Titres disponibles : Les philo-fables, Les philo-fables pourvivre ensemble, Les philo-fables pour la Terre, Le conteur philosophe (chaque tome est composé d’un sommaire des titres et d’un index des mots-clés).

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Les petits Platons

Présentation de l’éditeur : Avec Les petits Platons, les enfants tombent amoureux de la philosophie !

Socrate, Descartes, Leibniz, Lao-Tseu, saint Augustin, Ricoeur, Diogène, Einstein, Pascal, Heidegger, Rousseau, Denys l’Aréopagite, Épicure, Érasme, Bachelard… racontés à partir des histoires qui traversent leurs oeuvres, dans des albums illustrés drôles, intelligents et graphiques ! La collection a été testée auprès d’enfants et d’adolescents de 9 à 14 ans. Les plus jeunes adorent l’histoire et les illustrations, les plus mûrs rentrent pleinement dans la dimension philosophique. Petit secret : les adultes aussi sont enthousiastes !

Coffret jaune : Le petit théâtre de Hannah Arendt raconté par Marion Muller-Colard & illustré par Clémence Pollet – Les petits Platons, 2015.

Parler philosophie avec les enfants qu’ils soient petits ou grands est parfois franchement pas facile. Ce que j’aime dans les ouvrages pour la jeunesse c’est que même en étant « adulte », tout devient plus clair. N’étant pas une spécialiste ni une passionnée de philo cette série de petits livres m’a tout de suite séduite.

Pourquoi ? Attirée par la couverture, la mise en page, le soin donné à rendre ce documentaire attractif.

Le contenu ? Facile et intelligent, le texte est une aventure dans les idées d’Hannah Arendt. Imaginez un jeu de questions-réponses avec votre double de 10 ans : « – Tu n’es pas seulement venue au monde pour la vie de ton corps. Tu es venue aussi… :

  • Pour la vie de l’esprit ! complète la fillette qui se souvient du livre que la grande Hannah est en train d’écrire.
  • Pour penser, vouloir, juger…et entrer sur scène ! »

D’autres coffrets existent également : le vert qui rassemble certains titres de grands philosophes comme Heiddeger, Blaise Pascal… le orange qui, lui, nous livre des textes de Socrate, Kant…

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POCQQ des Éditions du Ricochet

Parce que la réflexion a parfois besoin de s’appuyer sur du concret, et que l’actualité et la société sont source de questions des jeunes.

Présentation de l’éditeur : Pourquoi ? Où ? Comment ? Qui ? Quand ? Face aux enjeux profonds de notre société, s’interroger, débattre… c’est essentiel ! Pour les ados, de grands sujets d’actualité sont ici traités avec la distance qui permet à chacun de se faire son opinion.

Pourquoi la laïcité ?, Ingrid Seithumer, illustrations d’Elodie Perrotin, Editions du Ricochet, 2022.

Titres disponibles, dès 13 ans : Qui sont les LGBT+ ?, Comment s’informer ?, Pourquoi la laïcité ?, Où va le climat ?, Pourquoi les vegans ?, Pourquoi les pandémies ?, Pourquoi la conquête spatiale ?, Qui sont les hackers ?, Où va l’économie ?, Qui sont les féministes ?, Que dit la mode ?, Qui sont les transhumanistes ?

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Philoado des Éditions Rue de l’Échiquier

Présentation de l’éditeur : Une collection de livres à destination des adolescents, offrant un éclairage philosophique sur des événements auxquels ils se trouvent confrontés dans la vie de tous les jours et des sujets qui les concernent directement : l’amour, la liberté, le bonheur, le mensonge, la responsabilité.
Pour donner aux adolescents le goût de la philosophie, leur apprendre à réfléchir et à penser par eux-mêmes, les aider à grandir et à devenir des adultes autonomes.

Perdre son temps, Malcolm Hammer, Rue de l’Échiquier, 2010.

Titres disponibles, dès 15 ans : Mourir, Désobéir, Voler, Avoir peur, Être jaloux, Rêver, Se venger, Tomber amoureux, Mentir, Perdre son temps.

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Quels sont vos éditeurs et collections préférés ? Avez-vous l’occasion de parler philo avec des enfants ? C’est avec plaisir que nous attendons vos retours !

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Philonimo de chez 3oeil

La collection incontournable pour philosopher avec les plus jeunes, c’est PHILONIMO, des éditions 3oeil. Dix petits livres, beaux tant sur la forme que sur le fond, avec des textes épurés et des illustrations poétiques, pour inviter les petit.es à réfléchir sur le monde qui les entoure, à s’ouvrir à l’altérité et à penser par eux/elles-mêmes. Un beau programme.

Présentation de l’éditeur : La collection Philonimo est une série d’albums jeunesse créée à l’initiative de l’autrice Alice Brière-Haquet pour faire découvrir des concepts philosophiques aux enfants à travers les métaphores animalières des grands philosophes.[…] Un voyage vers de nouveaux univers graphiques, sans frontière d’âge …et à plus de 3 cette fois : 10 livres, 10 philosophes, 10 illustrateurs. 

Liste des titres disponibles :

L’abeille de Saint-Simon d’Alice Brière-Haquet et Mai-Li Bernard

Le loup de Hobbes d’Alice Brière-Haquet et Herbéra

La colombe de Kant d’Alice Brière-Haquet et Emilie Vast

Le cygne de Popper d’Alice Brière-Haquet et Janik Coat

Le canard de Wittgenstein d’Alice Brière-Haquet et Loïc Gaume

Le chien de Diogène d’Alice Brière-Haquet et Kazuko Matt

Le lézard de Heidegger d’Alice Brière-Haquet et Sophie Wissière

Le papillon de Tchouang-Tseu d’Alice Brière-Haquet et Raphaële Enjary

Le corbeau d’Epictète d’Alice Brière-Haquet et Csil

Le porc-épic de Schopenhauer d’Alice Brière-Haquet et Olivier Philipponeau

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Ni oui ni non de Tomi Ungerer chez Ecole des loisirs

Ni oui ni non, Tomi Ungerer- Ecole des loisirs, 2018

En matière de philo à hauteur d’enfants, il serait dommage de passer à côté de ce livre, issu d’une collaboration entre le grand Tomi Ungerer et Philosophie Magazine, qui regroupe 100 questions posées par des enfants et les réponses apportées, en mots et en images, par cet auteur essentiel en littérature jeunesse, avec cette idée directrice :

« Moi, je prends la liberté de penser par moi-même et j’aime plonger dans les profondeurs, la mienne et celle des autres, tout en cherchant des solutions aussi simples que pratiques. Ma cervelle a les deux pieds sur terre- et prend parfois ses jambes à son cou. »

Présentation de l’éditeur : Comment dire à quelqu’un qu’on l’aime ? Et se faire des amis quand on est timide ? Pourquoi on a des couleurs préférées ? Pourquoi y a-t-il de l’argent ? Dans cette compilation des chroniques parues dans Philosophie Magazine, Tomi Ungerer commente et illustre ses réponses à cent grandes questions d’enfant, entre philosophie et poésie : « Répondre aux enfants, c’est se mettre à leur place. Expliquer en utilisant un vocabulaire adulte compréhensible. Illustrés par des exemples tirés de la réalité, ou soutirés de l’imagination. Démontrer que tout se surmonte avec le sourire et le respect. Et que grâce à l’absurde, nous sommes tous des apprentis sorciers.»

Thématiques : Amitié, amour, animaux, argent, cosmos et univers, enfants et adultes, famille, humain et nature humaine, morale et société, mort, nature et science, pensée et savoir, peur, préjugés, religion.

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Nous attendons vos retours sur les titres que vous aimez ? Est-ce que la philo vous intéresse?