Nos coups de cœur d’avril

Le mois de mai, son muguet, ses jours fériés, ses ponts pour les plus chanceux… et sous le Grand Arbre nous voilà fin prêtes pour le Prix ALODGA qui marque traditionnellement l’anniversaire du blog. Pour vous aider à patienter jusqu’à la semaine prochaine et la présentation des deux premières sélections (Belles branches et Grandes feuilles), nous vous proposons nos lectures « coup de cœur » du mois dernier.

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Cela a encore été un mois riche en belles découvertes pour Lucie. Pas facile de faire un choix ! Deux romans et deux albums sortent du lot, qu’elle va présenter en quelques mots pour laisser la place à ses camarades.

Côté roman, si la forme est différente ses deux favoris présentent des similitudes. Ils abordent des sujets graves, traités de manière accessible et invitent à la réflexion. D’une part, Aurélien Malte de Jean-François Chabas qui donne la parole à un prisonnier de longue peine, de l’autre Entre leurs mains d’Annelise Heurtier qui raconte l’effroyable expérience des blanchisseries de la Madeleine en Irlande. Deux romans puissants, révoltants, émouvants et essentiels écrits par des auteurs que nous avons eu la chance d’interviewer et qui ont fait l’objet d’un article sur nos essentiels.

L’avis complet de Lucie sur Aurélien Malte et ceux de Linda et Lucie sur Entre leurs mains.

Côté album, il a été tout aussi difficile de départager Quand je garde le silence et Cinq contes, qui n’ont absolument rien à voir ! Alors que l’album de la bulgare Zornitsa Hristova – dont c’est le premier livre traduit en français – brille par sa sobriété et l’émotion qu’il dégage, celui de Posy Simmonds témoigne de l’humour mordant de l’auteure de BD anglaise à la renommée internationale. Un point commun malgré tout : ces albums raviront autant les petits que les grands lecteurs !

Les avis de Lucie sur Quand je garde le silence et Cinq Contes.

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Nos incendies était le premier roman de cette autrice que Séverine lisait. Depuis, elle s’est bien rattrapée et a dévoré ses deux autres, qui ont confirmé cette évidence : Sandrine Caillis était faite pour elle. Elle a énormément vibré pour cette histoire de rencontres qui changent la donne… surtout celle avec soi-même… Non seulement elle a admiré chez cette autrice un grand respect pour la jeunesse qui s’engage et qui rage, celle qu’elle avait déjà croisée chez Marion Brunet ou Eric Pessan, sans toutefois occulter ses excès, mais elle a trouvé très pointu son regard sur les relations intrafamiliales, sur les fractures, sur l’engagement, les moyens de dire non, sur le cœur qui (s’)affirme. Mention spéciale pour les titres des chapitres qui, à eux seuls, mis bout à bout, pourraient former un superbe poème en prose. Certes, l’écriture de Sandrine Caillis est exigeante, il faut, pense Séverine, être un.e jeune lecteur.ice aguerri.e pour bien en distinguer toutes les nuances, mais elle est ciselée, intense comme l’adolescence, qu’elle magnifie. Elle sait entrer dans les pensées intimes de ses personnages, dans un mélange incandescent de sensibilité, de mouvement et de fureur contenue. La fin apaisée sublime ce récit initiatique à 2 voix, qui se démarque de ce que l’on lit trop souvent en littérature ado, entre ennui, romances niaises ou au contraire trop sombres, et sensiblerie. Chez Séverine, Nos incendies a allumé une flamme qui n’est pas prête de s’éteindre !

Nos incendies, de Sandrine Caillis, Editions Thierry Magnier, 2025

Son avis complet ICI.

Coup de cœur également pour un album illustré, dans un tout autre registre. Séverine aime l’univers tendre et sensible des albums de Maylis Daufrene, qui se saisissent avec délicatesse de thématiques qui la touchent à chaque fois. Il faut avouer qu’elle est toujours bien accompagnée pour la faire vibrer, yeux émerveillés. Ici, sublimé par les magnifiques illustrations de Fanny Ducassé, fourmillantes de détails plus mignonnissimes les uns que les autres, bucoliques à souhait, aux couleurs délicates propices à l’apaisement, son texte dit la rencontre de deux solitudes qui s’apprivoisent. Au cours d’une jolie déambulation nocturne où les étoiles brillent plus fort que la phobie du noir et la peur du silence des jours trop longs, il est question, sens aux aguets, la nature et la forêt comme alliées, de cœurs à ouvrir et de craintes à dépasser. Avec Rose et Célestine, le duo nous invite à semer les petits cailloux de l’amitié sur nos chemins trop « balisés ».

Son avis complet ICI

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Pour Liraloin, un des romans proposé dans la catégorie Belles Branches pour le Prix ALODGA emporte le coup de cœur. Il s’agit de Madou en 5 actes écrit par Guillaume Nail. Et oui : 5 actes pour sans doute devenir quelqu’un ou rester « personne ». 5 moments décisifs pour apprendre à se faire confiance, se trouver du haut de ses 18 ans. 5 chutes ou 5 succès pour apprendre à écrire, laisser aller ce trop plein et enfin éclore au grand jour…

Madou en 5 actes de Guillaume Nail – Milan, 2024

Retrouvez son avis complet ICI et ainsi que celui de Lucie, de Linda et de Séverine : .

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Helolitlà a retrouvé avec plaisir la plume de Nancy Guilbert dans Sweet home, un roman ado intense et prenant qui l’a énormément touchée. Au beau milieu de ces pages : la beauté sauvage de l’Irlande, des adolescents et des adultes blessés, qui souffrent et peinent parfois à communiquer. L’écriture, comme biais salvateur ; la rédemption, après le pire. Les secrets du passé, qui étouffent, cet horrible épisode des couvents de la Madeleine. Et puis l’espoir, la lumière, l’amitié et l’entraide qui transcendent tout. Une belle famille de cœur quand la vraie famille est défaillante. Des sujets forts, traités avec toute la justesse et la finesse dont l’autrice sait faire preuve. Une lecture dure mais non dénuée de poésie, percutante.

Sweet Home, de Nancy Guilbert. Didier jeunesse. Octobre 2024

L’avis complet de Liraloin

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C’est un autre roman qui a envoûtée Helolitla en avril. Une lecture-doudou qui fait du bien au cœur avec le troisième tome de Crookhaven : Le grand cambriolage de l’île. Un troisième tome qui a des accents de retour à la maison, dans un univers qu’elle apprécie et dont elle savoure tous les rebondissements. Gabriel et sa bande d’amis, qui effectuent leur troisième rentrée à l’école des voleurs, vont devoir à nouveau se surpasser pour déjouer les pièges qui les attendent. Entre secrets, complots et révélations, Héloïse a pris grand plaisir à les voir grandir, évoluer, tant dans leur caractère que dans leurs relations.

Crookhaven, tome 3 : Le grand cambriolage de l’île, de J.J. Arcanjo. Pocket jeunesse. Janvier 2025

L’avis complet de Lucie.

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Pour Colette, son coup de coeur d’avril c’est le dernier album de Gilles Bachelet, auteur dont les arbronautes sont tellement friandes (vous pouvez retrouver notre sélection dédiée à cet auteur prolifique ici et l’entretien qu’il a eu la gentillesse de nous accorder par ). Cette fois-ci, l’auteur nous invite à suivre Eliot, un jeune lapin en marinière, dans les allées d’un magasin très particulier à l’enseigne intrigante : l’Hypermarquête. Ici on trouve tout ce qu’il faut de montures incroyables, de potions aux pouvoirs étranges, de créatures amies ou ennemies afin de s’équiper pour partir vivre l’aventure de toute une vie.

L’Hypermarquête, Gilles Bachelet, Seuil jeunesse, octobre 2024.

Mais l’aventure la plus joyeuse de cet album est celle proposée aux lecteurs, aux lectrices qui vont pouvoir fouiner dans les images foisonnantes créées par l’artiste pour y retrouver de nombreux clins d’oeil aux épopées les plus célèbres, aux légendes médiévales de notre patrimoine littéraire et pour les plus fans aux autres albums de Gilles Bachelet. Car le plaisir de cet album c’est aussi celui de retrouver par ici une glimouille cultivée sur la planète de XoX et Oxo, une monture qui ressemble beaucoup au chat de l’auteur ou des créatures qui nous rappellent celles de la Résidence Beauséjour !

L’avis complet de Lucie.

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Dix petites souris s’en vont à Paris. Colin THIBERT et Haydé. La Joie de Lire, 2022

Blandine adore Paris, et sa nièce de 3 ans adore les souris! Il n’en fallait pas plus pour qu’elles craquent toutes les deux sur cet album cartonné au format à l’italienne. Mais nos dix petites souris, au prénom en -ine, vont-elles vraiment aller à Paris? C’est parti pour une cocasse aventure toute en rimes !

Confucius. Toute une vie. Chun-Liang Yeh et Clémence POLLET. HongFei, 2018

Qui était Confucius ? Et quel est son enseignement? Cet album, au dessin aussi sobre que coloré, et que Blandine aime énormément, nous apprend ceci et plus encore !

KroK. Hervé GIRAUD. Thierry Magnier, 2024

Ce roman nous emmène dans un cirque auprès d’Angelino et de « son » tigre, KroK. Depuis « toujours », le cirque se déplace et ainsi passent la vie, les générations, les manières d’être et de faire. Mais voilà que plusieurs évènements contraignent ces êtres nomades, et libres (?), de rester sur place plus longtemps que prévu !

Dans ce roman, la candeur rivalise avec la liberté, avec la condition animale et humaine, avec les lois de la Nature et de l’Humain. C’est drôle et très juste !

Ce roman avait aussi été un coup de cœur pour Séverine : son avis et ceux de Lucie et Helolitlà.

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Et vous, quelles lectures vous ont fait vibrer le mois dernier ? Avez-vous envie de découvrir ces titres ?

ALOGDA s’engage – aux côtés de l’UNICEF pour son prix de littérature jeunesse 2025

Le Prix UNICEF de littérature jeunesse est de retour pour une nouvelle édition sur le thème Grandir dans un monde durable, ça n’attend pas ! avec pour marraine l’écrivaine Mélissa Da Costa. Comme pour chaque édition depuis cinq ans, nous avons lu la sélection et sommes ravies de partager nos retours de lectures avec vous.

Catégorie 3-5 ans

Deux Ours

Deux Ours, une rencontre inattendue de Patricia Hegarty & Rotem Telplow, Kimane, 2020.

Deux ours vivent dans des environnements bien différents, mais sont tous deux menacés par le changement climatique. Chacun d’eux entreprend de trouver un nouveau foyer… leurs routes vont se croiser ! L’album de Patricia Hegarty et Rotem Teplow aborde en douceur le changement climatique et les migrations. Il sensibilise les plus jeunes à l’impact de l’homme sur son environnement, et nous plonge das une belle d’histoire d’amour et de tolérance.

Ils apprirent à se connaitre et découvrirent qu’ils avaient beaucoup en commun, bien que l’un soit blanc et l’autre brun.

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NATURA

NATURA de Yuval Zommer, Minedition, 2023.

Natura, esprit de la Terre et du Vivant, toutes les espèces, humaines, animales et végétales. Elle est vaste et généreuse. Mais l’homme ne cesse de l’exploiter. Jusqu’à quand tiendra-t-elle ? C’est un enfant qui va tirer la sonnette d’alarme… Voilà un album poétique qui permet de réfléchir une nouvelle fois autour de la thématique de l’environnement. Le texte simple et la richesse des illustrations ouvrent sur de nombreuses discussions possibles. Pour se rapprocher de la nature… et à la protéger.

Chez elle, chaque créature trouvait sa place…et elles étaient toutes les bienvenues. Natura était grande.

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Le Premier Rayon de soleil

Le Premier Rayon de soleil d’Alain Millet, l’étagère du bas, 2022.

Léo et ses parents doivent déménager : le temps est devenu trop sec pour continuer à travailler la terre. Ils arrivent dans la forêt des oiseaux. Ces derniers les accueillent à bras ouverts. Exil et migration climatique au programme de cet ouvrage coloré, qui met en exergue le partage, l’entraide et la générosité.

Ils sont partis pleins de courage et d’espoir, ils ont navigué sur une mer agitée, bravé des pluies, jusqu’à arriver dans un pays inconnu…

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Petite Taupe : Tombe la pluie

Petite Taupe – Tombe la pluie d’Orianne Lallemand & Claire Frossard, Auzou, 2021.

Tiens, il pleut aujourd’hui ! Plic ploc, plic ploc. Mais… Pourquoi la pluie ne s’arrête-t-elle pas ? Les animaux vont tous être inondés ! Une aventure de Petite Tape qui est confrontée avec ses amis à une inondation. Encore une fois, partage et l’entraide sont mis en valeur dans cet ouvrage tout mignon.

« J’aime la pluie qui tombe, j’aime la pluie qui mouille ! » chante Léo la grenouille.

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Catégorie 6-8 ans

S.O.S. Forêt en détresse

S.O.S. Forêt en détresse de Marie Colot & Annabelle Gormand, Kilowatt, 2021.

C’est à une enquête que convie Marie Colot avec ce titre. Les jeunes lecteurs sont invités à suivre Eva et Vadim qui arrivent chez leur grand-mère pour les vacances d’été et et découvrent la forêt qui entoure sa maison dévastée. Qui a bien pu couper tous ces arbres et pourquoi ? Aidés par le garde forestier, ils vont mener l’enquête et percer ce mystère. Si les adultes peuvent regretter le côté très manichéen de l’intrigue et les illustrations un peu « plates », les enfants sont emballés par l’intrigue et se prêtent au jeu .

L’avis complet de Lucie.

Ouverture des camions. Bang, un premier tronc est jeté dedans.

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La jeune institutrice et le grand serpent

La jeune institutrice et le grand serpent d’Irène Vesco & Juan Palomino, Obriart, 2022.

Lorsqu’elle reçoit sa mutation, la jeune institutrice découvre qu’elle va aller enseigner au fin fond de la forêt amazonienne. Qu’importe, elle est prête à tout pour apporter la connaissance à ses futurs élèves ! La communauté de Las Delicias a de quoi faire rêver, et elle va montrer à cette toute nouvelle enseignante que si les connaissances académiques sont importantes, les légendes et les traditions ont elles aussi leur raisons d’être transmises. Un très joli conte porté par des illustrations aux couleurs chatoyantes !

Déterminée, elle bricola une petite étagère pour disposer ses livres, son trésor, la seule chose au monde qui lui donnait un sentiment de sécurité.

L’avis complet de Lucie.

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Débordés

DÉBORDÉS de Mariajo Ilustrajo, Glénat, 2023.

Des animaux sont tellement obnubilés par leur quotidien qu’ils ne se rendent pas compte que l’eau monte. Un peu d’eau, ce n’est pas grave, non? Des illustrations sublimes pour un conte qui pointe du doigt l’indifférence face aux catastrophes, mais met aussi en valeur l’entraide et la solidarité, seule solution pour survivre.

La ville se réveilla comme n’importe quel autre jour d’été. Mais quelque chose était différent. Ce n’était pas un problème. La ville était juste un peu… MOUILLÉE !

Les avis complets de Helolitla et Lucie.

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Le faiseur de nuages

Le faiseur de nuages de Damien Deville, Yacouba Sawadogo & Magali Attiogbé, Gründ Jeunesse, 2023.

Adapté d’une histoire vraie, Le faiseur de nuages raconte la réhabilitation d’un village. Alors qu’il avait été dévasté par les vents chauds du Sahara, un habitant tenace a trouvé les ressources et les astuces pour faire revenir douceur de vivre et habitants. Ode au partage d’expérience et à la transmission, cette histoire aux illustrations vives est source d’espoir face aux changements climatiques.

L’avis complet de Lucie.

Vous savez, les enfants, la rencontre est souvent ce qui permet de faire germer l’espoir !

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Catégorie 9-12 ans

Les aventures de moi-même – Journal de ma manif

Les aventures de moi-même – Journal de ma manif de Charly Delwart & Ronan Badel, Flammarion jeunesse, 2024.

Gaspard, dix ans, voit le terrain vague où il retrouve ses amis menacé par le projet de construction d’un supermarché. Les enfants vont organiser une manifestation pour sensibiliser la ville à cette situation. Ce titre a l’intérêt de montrer que des enfants peuvent eux aussi mettre en place des actions et surtout de détailler les étapes de la préparation d’une manifestation. Le tout avec les illustrations pleines de vie de Roman Badel.

Avec le terrain vague, on veut protéger la planète. Enfin un morceau de planète, même très petit mais quand même. Un morceau de nature dont tout le monde peut profiter. Ça c’est un projet commun.

L’avis complet de Lucie.

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PERMACITÉ !

PERMACITÉ ! d’Olivier Dain-Belmont & Fachri Maulana, Sarbacance, 2021.

Permacité ! est un album documentaire dans lequel Olivier Dain-Belmont rêve (comme l’indique le sous-titre) une ville inspirée de techniques et organisations qui existent déjà de manière morcelée à différents endroits du globe. Et cela fait envie ! En suivant Camille, nouvelle arrivée, à la recherche de son chat, le lecteur découvre toutes les techniques et les personnes qui participent à cette cité écologique idéale.

Les avis complets de Lucie et d‘Hélolitlà.

La Permacité est un rêve. Au vu de l’urgence écologique, c’est un rêve quil faudrait appliquer très bientôt ! Qu’attendons-nous ?

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Tout jaune

Tout jaune d’Hélène Canac, Jungle, 2023.

Victor et Léna vivent à la campagne chez leurs grands-parents où la pollution et le manque de soleil réduit considérablement les récoltes. Les deux enfants vont partir pour un voyage initiatique qui leur permettra de mieux comprendre l’histoire et les raisons de la disparition du soleil. Un album dont le sujet angoissant est contrebalancé par des illustrations assez douces.

– Tu te souviens du soleil, toi ?
– Non. . . il s’est couché quand je n’étais pas encore née. Et depuis, il ne s’est plus levé. Grand-mère dit qu’il déprime au pied de la montagne noire. . .
– Il ressemblait à quoi, tu sais ?
– À un rond tout jaune dans le ciel.

L’avis complet de Lucie, celui d’Helolitlà.

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CLIMAT

CLIMAT d’Eoin Colfer, Andrew Donkin & Giovanni Rigano, Robinson, 2023.

Sami vit dan le golfe du Bengale, Yuki en Nouvelle-Ecosse. Tous deux ne se connaissent pas, mais sont menacés par le changement climatique et ses conséquences : tempêtes, fonte des glaces et montée des eaux. Un livre qui alerte sur les conséquences du changement climatique auprès des populations.

Tout ce que je sais, c’est que, malgré l’immensité du monde, le nôtre rétrécit de jour en jour.

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Catégorie 13-15 ans

Le jour où j’ai voulu sauver la forêt

Le jour où j’ai voulu sauver la forêt de Nora Dåsnes, Casterman, 2023.

Bao est engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et représente les élèves de son collège lors des réunions d’administration. Mais loin d’être entendu, sa voix n’a guère plus de valeur que le rôle qui lui a été assigné. Alors que l’équipe administrative décide de détruire la forêt aux abords de l’établissement pour agrandir le parking, elle décide de revendiquer le droit à la préservation de la forêt en mettant en place des moyens concrets pour faire entendre la voix des adultes de demain.

C’est quand on est confronté à la fin de quelque chose qu’on prend conscience de ce qu’on a perdu.
Si tout le monde attend que quelqu’un d’autre agisse, rien ne se presse.
Quand on a 12ans,on pense qu’on peut changer le monde. Mais on oublie souvent qu’il faut commencer par changer soi même.

Nora Dåsnes dresse les différentes étapes du combat d’une jeune fille colérique qui souhaite faire comprendre que l’urgence climatique est l’affaire de tous. Les rapports sur le climat en vue des différentes réunions sont de belles réussites de vulgarisation, et l’opposition des points de vues autour de la question du parking est l’occasion de montrer que la parole des enfants, même élus, est rarement prise en compte. Une BD qui pousse à réfléchir et donne quelques clés en fin d’ouvrage pour s’engager.

L’avis complet de Lucie.

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Eddie et Noé – Tome 1

Eddie & Noé, Tome 1. Plus chauds que le climat ! de Max de Radiguès & Hugo Piette, Sarbacane, 2023.

Cette BD met en scène Eddie et Noé qui vont sécher les cours pour se rendre aux manifestations pour le climat. Et en profiter pour découvrir l’amour – tout en se sensibilisant au rascisme, à l’homosexualité, aux scarifications et aux difficultés d’un parent solo. L’ambition est belle et les illustrations pleines de vie, mais on peut regretter l’accumulation de thématiques qui noient un peu le lecteur.

Ouaip ! On lâchera rien…

…et on est plus chaud que le climat !

L’avis complet de Lucie, celui d’Hélolitlà.

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Le temps des ogres

Le temps des ogres de Michelle Montmoulineix, Hélium, 2023.

La sécheresse a modifié la surface de la Terre en un immense désert. Les quelques survivants ont perdu toute humanité, les adultes sont devenus des ogres qui dévorent les enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes. Dénués de langage et de pensée, ces derniers vivotent en attendant d’être « récoltés »… Lorsque Victoire se mêlent à un groupe de sauvageons, son empathie et sa capacité à instruire les autres enfants en font une menace pour les adultes mais un nouvel espoir pour l’humanité.
Un récit cruel mais porteur d’espoir, entre anticipation et conte, qui place l’éducation comme outil indispensable à la conquête de la liberté !

Les avis complets de Frede, Linda et Lucie.

La musique, composée par un génie d’un autre siècle, évoquait des saisons qu’elle n’avait jamais connues. Les instruments de l’orchestre emplissaient ses oreilles de chants d’oiseaux et de bourdonnements d’insectes disparus, évoquaient des printemps et des étés vert et bleu enluminés par le tracé argenté de rivières étincelantes. Ils faisaient palpiter ses narines du parfum sucré de haies fleuries. Puis les violons gémissaient et bramaient, et Victoire sonnait comme on frissonnait jadis par les soirées d’automne.

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La gardienne de la forêt

La gardienne de la forêt de Nathalie Bernard, Thierry Magnier, 2023.

En Amazonie, le frère de Diana vient d’être abattu par des bûcherons illégaux. La jeune fille décide de reprendre son rôle de « gardien de la forêt », pour tenter de sauver ces arbres qui font partie de son quotidien, mais sont aussi le « poumon de la planète ». Mais que peut-on faire à 13 ans face à ces pilleurs organisés ? Un ouvrage immersif, actuel et brûlant sur un sujet très actuel, autour de la question de la déforestation et de la destruction de la forêt amazonienne.

Elle avait adoré déchiffrer les lettres et lire les phrases jusqu’à ce qu’elles forment des images dans son esprit. Elle avait aimé découvrir des histoires passionnantes dans les livres et avait pris goût à l’écriture.

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Avez-vous lu certains de ces livres ? Avez-vous envie de les découvrir ? Nous vous invitons à guetter les lauréats de chaque catégorie sur le site my.unicef.fr qui seront annoncés le 5 juin prochain. Nous les partagerons sur notre page facebook.

Lecture commune : Le Clash

Une couverture a tout particulièrement attiré notre attention dans le catalogue des éditions Syros. En noir et blanc, avec ce titre rouge qui s’étale… nous avons été intriguées. Et comme souvent dans ces cas-là, nous nous sommes plongées dans sa lecture et nous avons eu envie d’en discuter. Et cette confidence d’un père à son fils prenant place dans l’Angleterre des années 1970 nous a tenues en haleine et rendues bavardes !

Le Clash, Benoît Séverac, éditions Syros, 2025.

Lucie : Une chose est sûre, cette couverture attire l’œil. Quelles attentes a-t-elle créées chez vous ?

Liraloin : Elle est très attirante. Syros a fait un sacré travail car elle est à la fois très graphique et classe. La typo du titre est belle et bien évidemment m’a tout de suite fait penser au groupe The Clash. Lorsque je reprenais ma lecture, je chantonnais souvent London Calling. De plus, il y a un léger relief sur cette couverture très appréciable, que j’ai tendance à ne plus connaître car tous les romans sont couverts dans la médiathèque où je travaille.

Héloïse : Elle met tout de suite dans l’ambiance punk / Angleterre avec ses briques derrière (d’ailleurs, je suis fan du relief !). Et tout comme toi, j’avais la chanson dans la tête !

Linda : Elle attire l’œil c’est certain avec son mur de briques (j’adore l’effet relief au touché), son tag punk et son titre rouge vif. Chapeau bas pour l’éditeur et cette présentation qui en jette !

Lucie : C’est une réussite car nos attentes et émotions se rejoignent (le relief et London Calling, c’est tout à fait ça !) et surtout elles correspondent bien à l’histoire. Je suis d’accord avec toi Héloïse, je m’attendais à un texte sombre, violent, rugueux, alors que le sujet l’est mais qu’il est traité plutôt sobrement. En tout cas, cette couverture a immédiatement attiré mon fils de 13 ans qui s’est emparé de ce roman et l’a terminé dans la journée !

Liraloin : Comme toi Lucie, avec cette couverture, je m’attendais à un texte plus sombre et bien plus violent même si bien évidemment la violence est au cœur de l’histoire.

Lucie : Justement, j’avoue que si les références musicales citées dans le roman me parlent, je n’avais aucune idée des tensions entre skins et punks, qui étaient même deux mouvements similaires pour moi (la honte !). Et vous, avez-vous appris des choses que vous ignoriez sur ces mouvements ?

Liraloin : J’avais déjà entendu cette histoire de différence car mon prof d’anglais à l’IUT était un ancien hooligan et nous a expliqué tout cela autour d’une bonne pinte.

Linda : Oui et non. J’y ai retrouvé ce que je suivais de loin avec mon regard d’enfant au niveau des tensions et de la violence. Mais j’étais restée sur le fait que les punks avaient peut-être plus une âme d’artiste qui s’exprimait surtout dans l’apparence, alors que les skinhead étaient plutôt des trouble-fêtes, fauteurs de troubles à la sortie des matchs de foot. Je ne me souvenais pas d’une violence entre eux mais plutôt de celle qu’ils exerçaient sur les forces de l’ordre.

Héloïse : Je savais qu’ils ne s’entendaient pas, oui. Mais c’est toujours intéressant de se « plonger » dans un contexte historique et de « vivre » les événements de l’intérieur je trouve.

Lucie : Précisément, en tant que lecteurs nous vivons les événements à la fois de l’intérieur et de l’extérieur avec le récit enchâssé. J’avoue m’être interrogée un moment sur l’utilité de ce procédé. Mais finalement, j’ai été convaincue. Qu’en avez-vous pensé de votre côté ?

Héloïse : Comme toi Lucie, au début j’étais sceptique. Et puis, cela permet de développer la complicité qui unit père et fils. Nicolas (le père), se livre à son fils, revient sur son passé, sur ses erreurs, montre ainsi qu’il n’est pas parfait.

Liraloin : Au départ, je suis restée un peu dubitative en me demandant si cet échange père-fils était bien utile mais au fur et à mesure de ma lecture, j’y ai vu une confidence inversée. C’est rare, enfin je crois, qu’un parent se confie sur un tel passif. Soit c’est pour le mettre en garde contre d’éventuelles « mauvaises fréquentations » et cela j’y crois moyen soit c’est pour échanger un peu intimement avant une longue séparation.

Linda : Sceptique est le mot. Mais cela fait vite sens finalement et j’ai même trouvé intéressants les échanges père-fils réguliers qui ramènent dans la réalité du moment et montrent combien la nouvelle génération peut-être critique sur la nôtre (comme chaque génération sur celle qui précède ou suit non ?). Aussi, cela révèle une grande confiance du père en son fils, oser lui raconter ces erreurs de jeunesse, sans filtre, lui révéler qu’il n’est pas parfait et qu’une erreur est vite arrivée…

Lucie : Comme vous j’ai aimé que le père se dévoile, qu’il se montre imparfait sans craindre le jugement de son fils mais en espérant que son expérience lui servira. Cela rejoint d’ailleurs ce que dit l’auteur dans le communiqué de presse : “Révéler ses erreurs passées à ses enfants, ses faiblesses leur apporte beaucoup plus de force qu’on ne croit, et de confiance en l’adulte.” Cette relation père-fils fait partie des vraies réussites de ce roman à mon sens. J’aime beaucoup les petites réflexions sur l’éducation glissées ça et là. Comme quand il écrit page 8 :

Il n’a aucun scrupule à se présenter dans un rôle aussi peu glorieux auprès de son fils. En matière d’éducation, il connaît la valeur de l’exemple, et il fait partie de ces papas qui estiment que faire part de ses faiblesses bénéficie à celui qui les exprime autant qu’à celui ou celle qui les entend.

Héloïse : Oui, j’ai beaucoup aimé cette phrase aussi. Tout comme les petites piques que lance Aurélien à son père sont amusantes, un bel exemple de tendresse. C’est un chouette duo, plein de bienveillance.

Liraloin : D’ailleurs c’est très significatif de notre époque. Nous échangeons beaucoup plus avec nos enfants que nos parents avec nous et bien avant encore.

Lucie : Et comme il raconte aussi ses relations avec son propre père, on mesure le chemin parcouru en une seule génération ! Il le juge d’ailleurs un peu durement, mais il ne se donne pas le beau rôle pour autant. Avez-vous envie de raconter l’élément déclencheur des problèmes survenus lors de ce séjour en Angleterre en 1978 ?

Liraloin : Ce passage est le point de basculement, une sorte de rite initiatique. L’innocence de Nicolas prend un sacré coup derrière la caboche. A partir de là, les choses sérieuses peuvent commencer.

Héloïse : Il y a plusieurs étapes pour moi… Le passage dans le centre commercial et l’affrontement entre punks et skinheads, la découverte de Tom, la première nuit à parler musique qui marque le début de la fascination (et le mot est faible) de Nicolas envers le jeune punk, et enfin l’épisode du racket…

Linda : Je rejoins Héloïse. La bascule se fait finalement par étapes, on voit venir les problèmes dès le moment où Nicolas entre dans la chambre de Tom et montre une fascination pour ce qu’il représente et la musique qu’il écoute.

Lucie : Vous avez raison, c’est vraiment progressif et en même temps il y a quelque chose d’inéluctable. La situation dérape doucement mais sûrement jusqu’à parvenir à un point de non retour avec une fugue épique !

Liraloin : Oui, c’est la dégringolade, l’escalade de la violence, la descente aux enfers en quelque sorte. J’ai d’ailleurs repéré le même schéma narratif dans Les Soeurs Lakotas du même auteur que j’ai lu il n’y a pas longtemps.

Les Soeurs Lakotas, Benoît Séverac, éditions Syros, 2023.

Lucie : On peut dire que le sentiment de révolte est très présent (plus que la violence finalement), qu’avez-vous pensé de la manière dont il est amené et traité ?

Liraloin : Sans trop en dire pour ne pas divulgâcher, je dirais que ce sont les parents de Tom qui ont perdu tout espoir concernant leur fils. Ils le laissent faire, comme si cette révolte était naturelle, passagère. D’ailleurs cela contribue à la fascination de Nicolas pour Tom. Le gars a le même âge que lui et il est libre !

Héloïse : J’ai été surprise par ce “laisser faire” des parents de Tom. Et par cette violence qui surgit d’un coup chez le jeune homme. Tom est cultivé, curieux, révolté contre l’injustice, fait de beaux discours qui fascinent Aurélien, et puis bam ! se montre d’une violence inouïe.

Linda : Mais en même temps n’est-ce pas le reflet de cette génération de parents prise entre les valeurs dans lesquelles ils ont été éduqués et celles de la jeunesse qui réclame plus de liberté, de justice et d’égalité ? Ça ne m’a pas choqué outre mesure, je crois avoir grandi dans un milieu assez proche de celui-ci, des parents laxistes sur bien des aspects, pas toujours conscient que leur permissivité est le coeur des problèmes à venir.

Lucie : Oui, c’est un peu étonnant. Pour lui aussi on a l’impression d’une certaine escalade. Comme si la rixe du supermarché (à laquelle il n’a pas assisté contrairement à son “correspondant”) et le raquet étaient des déclencheurs. J’ai eu l’impression que sa rébellion est essentiellement musicale et vestimentaire avant cela (ce qui expliquerait que ses parents laissent couler). Est-ce qu’il ne bascule pas lui aussi pour impressionner Nicolas ?

Liraloin : Tout à fait Lucie, je pense la même chose.Tom est en rébellion totale et quoi de mieux que d’adhérer au mouvement Punk qui était plus que présent en Angleterre à cette période. Le point de bascule c’est l’effet de groupe. Seul Tom n’est rien du tout, en groupe il peut exister.

Linda : Je ne suis pas tout à fait d’accord. J’y vois plutôt un lâché prise voulu pour, peut-être se faire un nom dans la communauté punk, mais aussi pour montrer la colère contenue contre la société, le système qu’il rejette, sa famille… Pour moi la violence est là, sous-jacente (le fait qu’il se perce les oreilles lui-même m’a d’ailleurs fait penser à de la scarification) et il ne manque qu’une étincelle pour allumer le feu qui brûle en lui. A ce stade, le moindre prétexte aurait été bon pour qu’il laisse exploser sa violence.

Héloïse : Il y a cette citation qui m’a marquée sur son intérêt pour le mouvement punk : “Nous, les jeunes d’aujourd’hui, on a besoin d’un truc à nous, de notre génération, une musique qui nous ressemble. C’est ça le punk, en fait : un style de musique et de vie que nous avons créé nous-même, et qu’on ne doit à personne.” Je trouve qu’elle montre bien que Tom est punk d’abord pour montrer sa rébellion et sa différence avec la génération de ses parents. Je suis d’accord avec toi sur l’effet de groupe ! C’est souvent ce qui fait passer des mots aux actes.

Lucie : Tom a clairement besoin d’un public. C’est d’ailleurs en partie ce qui ouvre les yeux à Nicolas : quand il se vante devant les squatteurs et qu’il se rend compte que c’est essentiellement du vent.

Linda : Oui du vent mais aussi un manque de lucidité sur les conséquences de ses actes. Ça l’amuse presque… Nicolas beaucoup moins, parce qu’il n’est pas chez lui déjà, mais aussi parce qu’il sait que chaque décision prise depuis le début du racket n’a été qu’une suite d’erreurs.

Héloïse : Oui, Nicolas met du temps avant d’ouvrir les yeux. Sans doute aussi à cause de sa culpabilité. Il oscille entre fascination, envie de transgression, et son éducation très stricte.

Liraloin : Personnellement, je me suis interrogé sur l’incipit “in memoriam George Solly” qui est donc le même nom que le père de Tom et je n’ai rien trouvé.

Lucie : C’est mon fils qui me l’a fait remarquer et ça rejoint ce que dit l’auteur dans le communiqué : ce roman est clairement inspiré de sa propre expérience, même si romancée. D’ailleurs il a été prof d’anglais comme Nicolas…

Héloïse : Je n’ai pas trouvé non plus…

Lucie : Nous sommes toutes les 4 mamans, or c’est le récit d’un père à son fils et il fait aussi pas mal référence à ses propres parents. De quelle génération vous êtes-vous sentie le plus proche ?

Linda : Celle de Nicolas dans sa relation à son fils.

Héloïse : Clairement pas des grands-parents !

Liraloin : Complètement d’accord avec toi Héloïse. En 1978 on ne faisait pas dans la dentelle et il fallait marcher droit ! Comme quoi nous instaurons plus de dialogues avec nos enfants même si personnellement je viens d’une famille où on ne se confie pas beaucoup. Je ne veux pas instaurer cela avec mes fils donc on se parle ! et maintenant qu’ils sont jeunes adultes il y a une autre relation qui s’instaure avec une confiance mutuelle. Un peu comme Aurélien et Nicolas finalement.

Héloïse : Oui, c’est ce que tu disais tout à l’heure, se parler est devenu important ! Comme toi, j’ai reçu une éducation plus stricte, mais j’essaie d’instaurer le dialogue avec mes enfants. Et toi Lucie ?

Lucie : Honnêtement j’ai navigué plusieurs fois. Bien sûr que l’éducation très stricte que reçoit Nicolas n’est pas celle que je donne à mon fils. Mais l’inquiétude des parents qui envoient leur fils à l’étranger, qui n’ont plus de nouvelles de lui plusieurs jours… J’avoue, ils m’ont tout de même touchée ! Surtout la maman. En lisant les péripéties de Nicolas, je me suis souvent mise à la place du parent (en tout cas de son responsable imaginaire) en me demandant comment j’aurais réagi à sa place. C’était le sens de ma question : en lisant, vous étiez dans les baskets de Nicolas en tant qu’ado ou il vous est arrivé d’être décentrées, à vous demander “comment je réagirais si c’était mon fils qui vivait ça… !” ? En revanche, je me suis bien reconnue dans la volonté de dialogue de Nicolas, et cette relation père-fils est ce qui m’a le plus plu dans ce roman.

Héloïse : C’est vrai qu’elle est belle.

Liraloin : Je comprends ta réflexion Lucie, et moi j’ai fait ma vieille je me suis dit “il faut bien que jeunesse se passe” lorsque Nicolas allait toujours plus loin. L’éducation qu’il a reçu vit en lui et je n’ai pas cru une seconde qu’il allait complètement basculer vers le “côté obscur de la force”.

Héloïse : Le “côté obscur de la force”, j’adore ! Comme il y avait deux niveaux de narration, je ne suis pas rentrée dans les baskets de Nicolas. J’étais plutôt extérieure, me demandant jusqu’où tout cela allait mener !

Linda : Décentrée vis à vis de l’adolescent qu’il a été mais pas de l’adulte qu’il est devenu en ce qui me concerne.

Lucie : Pour conclure cette lecture commune, à qui conseilleriez-vous ce roman ?

Liraloin : A partir de 14 ans sans doute et aux nostalgiques des années punk !

Héloïse : Oui, cela me paraît pas mal, j’aurais dit fin de collège –, et plus si affinités !

Linda : Oui pareil ! Même si je crois que bien des adultes devraient apprécier la nostalgie amenée par le mouvement punk et son époque bouillonnante.

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Nous espérons vous avoir donné envie de découvrir ce roman et que vous prendrez autant de plaisir que nous à découvrir cette histoire. Merci aux éditions Syros de nous avoir envoyé ce titre !

La cuisine qui nous anime !

Pour être tout à fait honnête, ici écrivent neufs blogueuses gourmandes de mets sucrés et salés ! Dans nos gigantesques bibliothèques certains titres nous apportent réconfort mais pas autant qu’un gâteau à la crème ou une bonne crêpe bretonne ! Voici quelques titres qui vous donneront sûrement envie de vous ruer dans vos cuisines et de satisfaire votre palais exigeant…

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Il suffit d’une nuit un peu agitée pour se retrouver bien malgré soi dans le pétrin d’une cuisine tenue par trois compères bien en chair. Ce grand classique de la littérature de jeunesse, réédité moultes fois, nous plonge au milieu de tours new-yorkaise aux publicités vantant des ingrédients de tout genre. Et pour sortir de ce pétrin, Mickey n’a pas d’autre choix que de sculpter un engin volant à la pâte briochée. Quelle aventure n’est-ce pas ? Et gare à la chute… elle est croustillante !

Cuisine de nuit de Maurice Sendak, Ecole des loisirs, 1972

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A partir d’un an, 10 chansons au répertoire original ou traditionnel vont se succéder pour une durée d’environ 14 minutes. A la fois rythmée et bien orchestrée, chaque comptine donne envie de battre le fouet énergiquement dans une bonne confection de pâte à gâteau. Les petites oreilles vont adorer !

Comptines pour petits marmitons, illustré par Cécile Hudrisier, Didier jeunesse, collection : éveil musical, 2017

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Dans cette famille, tout le monde aime cuisiner ou contribuer à la confection de délicieuses recettes. Lorsque la nostalgie envahit Loïc Clément et Anne Montel, c’est pour mieux nous partager leurs souvenirs de gourmandises. Ah nostalgie quand tu nous tiens, merci de ne plus nous lâcher. Comme il serait plaisant de déguster tous ces jolis plats dans ces restaurants imaginaires au moins une toute petite fois…

Les restaurants imaginaires, 25 recettes à réaliser en famille de Loïc Clément et Anne Montel, illustrations – Little Urban, 2022

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Candy adore sa grand-mère, et les pâtisseries que celle-ci lui concocte. Miam ! Mais sa grand-mère n’est pas une cuisinière ordinaire… Un jour, celle-ci lui dévoile son secret : ses gâteaux possèdent des propriétés magiques ! Et si Candy avait hérité de se dons de pâtissienne ?

Gourmandise et gags à gogo pour cette série de courts romans jeunesse qui met en scène une grand-mère un peu magicienne et sa petite-fille. Une histoire dynamique, de illustrations colorées et gourmandes, une belle complicité grand-mère/petite-fille, on en redemande !

Aux douceurs enchantées, tome 1 : Les sablés de métamorphose, d’Aurélie Gerlach, illustré par Maud Begon. Gallimard Jeunesse. Septembre 2022

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Quel ingrédient magique et secret rend si merveilleuse la soupe de Monsieur Lepron ? Le monde entier en raffole ! Bientôt, grisé par le succès, le cuisinier amateur ouvre une gigantesque usine, d’où il contrôle et dirige la production destinée à être exportée aux 4 coins du globe. Mais l’angoisse et les cauchemars sont récurrents ! Alors un jour, il rend son tablier, ferme l’usine et retrouve sa vie paisible. La langue est drôle et poétique. Clins d’œil et apartés ajoutent une touche complice au récit, pour notre plus grand plaisir. L’histoire vient nous rappeler en douceur ce qui compte vraiment : adieu gloire, richesse… pression ! Vive les bonheurs en famille, la douceur de vivre, la simplicité, le partage ! Les illustrations toute douces, un peu vintage, chaleureuses et tendres, accompagnent magnifiquement le propos, impossible de résister à La soupe Lepron !

La soupe Lepron, de Giovanna Zoboli, illustré par Mariachiara DiGiorgio, Les fourmis rouges, 2022

L’avis de Séverine ICI.

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Dannbi est coréenne et elle vit en France avec sa famille. Elle adore l’école, mais depuis que Lucas, un de ses camarades de classe s’est moqué d’elle et de ses traditions culinaires, elle est triste. Sa maman a alors une idée qui pourrait tout arranger. Et si la cuisine devenait l’instrument de la réconciliation ? Avec Dannbi- La recette magique- the Magic recipe, Yeong-hee Lim, Claudine Morel et les Éditions Bluedot proposent une recette trois étoiles pour un album jeunesse : un beau message de tolérance et d’ouverture aux différentes cultures, des illustrations malicieuses et expressives, des émotions d’enfant, à hauteur d’enfant. Le caractère bilingue et la version audio de l’album, disponible sur le site internet de l’éditeur, ajoutent la touche finale à ce cocktail pimenté savoureux.

Dannbi La recette magique-the Magic recipe, de Yeong-hee Lim, illustré par Claudine Morel, Éditions Bluedot, 2021

L’avis de Séverine LA.

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Dans Le tour du monde en 24 marchés, Maria Bakhareva vous propose de découvrir deux marchés par pays, tous très différents. C’est l’occasion de découvrir les aliments les plus courants, mais aussi un petit lexique, une recette typique et d’avoir une idée du niveau de vie dans le pays grâce à l’encadré qui explique ce que l’on peut acheter avec le plus petit billet. Les dabo kolos éthiopiens, les pâtisseries du marché Levinsky de Tel Aviv, les variétés de cookies du marché d’Oxford, les crêpes de riz farcies à la noix de coco qui se dégustent au marché flottant d’Amphawa en Thaïlande ou les poissons fumés d’Astrkhan, en Russie donnent l’eau à la bouche. De quoi provoquer l’envie de bourlinguer, de cuisiner et surtout d’aller au marché !

Récompensé par Prix Sorcières Non-fiction en 2023, cet album russe mêle mivre de recettes, guide de voyage, documentaire et cherche-et trouve.

Le tour du monde en 24 marchés, Maria Bakhareva, illustrations Anna Desnitskaya, traduction Margaux Rochefort, La Partie, 2022

L’avis de Lucie ICI et celui d’Isabelle LA.

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Un an à Fleurville, voilà un drôle d’album, mêlant brèves de quartier, recettes et astuces de jardinage, le tout rehaussé d’illustration colorées. Chaque page est consacrée à un mois de l’année (en commençant par avril, premier mois complet du printemps) et à un légume phare de la saison. Asperge, petit pois, poivron, betterave, haricot… Chacun a droit à sa recette, et toutes donnent envie de se mettre aux fourneaux. Les plantations sont aussi l’occasion d’échanges et de partage en famille ou entre voisins. Et l’album se termine sur des conseils et trois imagiers : les semences, les outils et les fruits et légumes au fil des saisons. Un shoot de nature qui fera rêver les citadins en mal de jardin, et leur donnera envie de se lancer ?

Un an à Fleurville, recettes de nos balcons, toits et jardins, Felicita Sala, traduction de Géraldine Chognard, Cambourakis, 2021.

L’avis de Lucie ICI.

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Si les titres précédents donnaient envie de tester quelques recettes, nous déconseillons de tenter celle du gâteau de Monsieur Anatole. Il est plein de bonne volonté, prêt à tout pour éblouir Mademoiselle Blanche. Mais ses commis ont des goûts… spéciaux. L’humour et la créativité de Christian Voltz tourne à plein et les petits lecteurs en redemandent. Parce que même quand le résultat est raté, l’essentiel est d’avoir essayé et passé un bon moment en cuisine !

Un gâteau au goûter, Christian Voltz, L’école des loisirs, 2019.

L’avis de Lucie ICI.

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Un petit album délicieux pour apprendre à faire des gyôza en compagnie d’un petit garçon malicieux et de sa grande soeur : les voilà dans la cuisine, armé.e.s de leur tablier à carreaux bleus pour pétrir, malaxer, modeler la pâte à raviolis du mercredi midi ! A la fin de l’album, on retrouve la recette précise des gyôzas qu’on ne manquera pas d’essayer pour offrir à toute la famille un repas japonais.

Mercredi, c’est raviolis ! Setsuko Hasegawa, Makito Tachibana, Ecole des loisirs, 2008.

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Récit d’apprentissage dans lequel Ulysse, dix-sept ans, cherche à tracer son propre chemin malgré la pression paternelle pour reprendre l’entreprise familiale. Alors qu’il découvre la cuisine et le monde des concours, sa famille affronte la justice pour suspicion de collaboration avec les allemands.
De magnifiques illustrations qui mettent en valeur la Bourgogne et sa cuisine de terroir dont les amateurs prendront plaisir à trouver quelques idées recettes en fin d’ouvrage !

Avertissements aux végétariens, végans et autres amoureux des animaux vivants : ici on chasse, on prépare la viande qui est servie à toutes les sauces…

Ulysse & Cyrano de Stéphane Servain, Antoine Cristau & Xavier Dorison, Casterman, 2024.

L’avis de Linda est ICI.

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Avec Jean, petit marmiton, c’est tout une chouette série de courts romans qui cultive notre gourmandise ! Chaque tome nous présente une aventure du quotidien d’un jeune marmiton, au dix-septième siècle. Facile à lire, cette nous plonge dans l’ambiance de l’époque, avec toute la passion que Jean ressent pour la préparation des repas. Les illustrations rondes et colorées d’Ariane Delrieu en font une lecture gourmande, et la recette présente en fin d’ouvrage est à la fois simple et délicieuse. Miam !

Jean, petit marmiton : le concours de la reine, d’Annie Jay, illustré par Ariane Delrieu. Albin Michel jeunesse. 2017.

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Un album gourmand et kawaii qui vous plonge dans un univers chinois craquant, cela vous tente ? Lisez Petit Bonheur, cet album ravissant de Yue Zhang, qui nous narre les aventures d’un petit bonheur bien triste : il a manqué la fée de la Lune… Mais les effluves d’un bon restaurant et la rencontre avec un adorable petit renard vont tout changer !

Petit Bonheur, de Yue Zhang, l’école des loisirs, Janvier 2024.

L’avis d’Helolitla ICI et celui de Lucie .

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Un bon chocolat chaud, rien de tel pour se réconforter, non ? C’est en tout cas l’addiction d’un ours très gourmand, qui ne peut s’en passer. Que faire quand la boute de chocolat est vide ?

Tendresse et partage autour d’une bonne boisson chaude, qui fait du bien au moral et réchauffe les cœurs. Voilà le programme de ce superbe album qui magnifie l’amitié et le plaisir d’être ensemble.

L’ours très très câlin, de Jee-Hyon Park, L’élan vert. Janvier 2020

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Si le cœur vous en dit, une sélection thématique autour de soupes hautes en couleur vous attend dans les anciens articles du blog ! C’est par !

Et vous, quelles lectures vous donnent envie de vous mettre aux fourneaux en famille ?!

Nos coups de cœur de mars

Le mois d’avril est là. Les bourgeons grossissent, le soleil brille (on l’espère !) et la nature se réveille. Sous le Grand Arbre, c’est le moment de mettre la dernière touche à la sélection en vue du prix ALODGA, que nous avons hâte de vous proposer le mois prochain. Preuve s’il en est : certains coups de cœur viennent directement des titres proposées par les arbronautes ! Voici donc nos titres favoris du mois dernier.

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Lucie a pratiquement terminé de lire les titres de la pré-sélection du prix et a passé le mois de mars en compagnie de très beaux albums ainsi que quelques magnifiques bandes dessinées. Et comme en plus on lui a offert le (très bon) nouvel Hunger Games… Il a été difficile de faire un choix. Cependant, la douceur du trait et du propos de Petit Bonheur a fait la différence. Très joli album s’inscrivant dans la tradition chinoise du Nouvel An, cette histoire montre un petit bonheur n’ayant pas reçu de magie qui va tout de même porter chance à une famille renard. Yue Zang a pensé le moindre détail dans cette ode au travail et à la bonne volonté. Un bol de fraîcheur !

Petit bonheur, Yue Zang, L’école des loisirs, 2024.

Son avis complet ICI ainsi que celui d’Helolitla.

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Deuxième coup de coeur, deuxième album, très différent : Et à la fin de Jean-Baptiste Drouot. L’auteur-illustrateur se met en scène en pleine recherche de la fin de son conte. Que faire ? « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », n’est-ce pas un peu cliché ? Alors que le lecteur ne saura jamais quelle est l’histoire qui les précède, les fins alternatives s’enchaînent dans un tourbillon de plus en plus loufoque. C’est drôle et cela a le mérite d’interroger sur l’imagination et les traditions.

Et à la fin, Jean-Baptiste Drouot, éditions Hélium, 2025.

Son avis complet ICI.

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En mars, mois de lectures abondantes, notamment en « adultes », plusieurs coups de cœur jeunesse pour Séverine, en particulier pour 5 des derniers romans de la collection Petite Poche de chez Thierry Magnier, à destination des lecteur.ice.s de 7 à 77 ans.

  • Ils arrivent, d’Eric Pessan : ou quand l’enfant est plus grand que le rejet de l’étranger véhiculé par les adultes et que la générosité l’emporte sur la peur.
  • La lettre de Sasha, de Nathalie Bernard : la tendresse d’une « mot-gicienne » pour dire l’exil d’un enfant ukrainien, qui lui a raconté son histoire lors d’ateliers scolaires.
  • Les grandes marées, de Marie Boulier : un tsunami d’émotions, sur la complicité et l’amour inconditionnel entre un père et sa petite fille, malgré la maladie mentale de ce dernier.
  • Papi Jack et le nouveau monde, de Kochka : interroge le lien intergénérationnel, la fin de vie et ce qui demeure quand l’oubli s’invite à la table familiale.
  • Le yaourt au ketchup, de Gaëlle Mazars : un rapprochement improbable permet de dépasser les préjugés et de s’affirmer. L’amitié naît parfois où on ne l’attendait pas.

Format court, couvertures aux couleurs punchy, cette collection incontournable est fidèle à sa ligne directrice : proposer aux jeunes lecteur.ice.s des sujets de société, portés par des plumes de grand talent. En fonction des romans et des sujets, subtilité, douceur, poésie, humour, sont au rendez-vous, pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Sans toutefois faire l’économie de la vérité. C’est peut-être un poil trop optimiste, mais Séverine est de celles qui pensent que connaître le monde, même dans ce qu’il peut afficher de plus laid, de plus triste, de plus angoissant, est une force pour l’affronter, y trouver sa place, ancrer des valeurs, des envies, des rêves au fond de soi, et… tenter de faire mieux ? L’idée d’entrer en littérature par la Petite Poche, est une grande idée, fournir le plus tôt possible à la jeunesse des codes, des ressources, de l’engrais intellectuel pour bien grandir, une noble cause. Elle adhère. Le livre jeunesse, « arme d’éclosion massive » ? (Elle ressort cette punchline de son cru en toute occasion 😁 !) Avec les Petite Poche, chez Thierry Magnier, « on ouvre des horizons ».

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, les lectures sont riches des titres en lice pour le Prix ALODGA 2025 et donc forcement il y a eu plusieurs coups de coeur… en voici un. Il s’agit de l’adaptation en bande dessinée du roman de Flore Vesco D’Or et d’oreillers.

Sadima est une jeune femme qui sait écouter, certes les rumeurs d’une vie bien banale, mais ses sens sont toujours en alerte lorsque d’étranges phénomènes s’immiscent dans ses nuits. Bien vite le fantastique franchi les portes de ce château qui semble porter une lugubre couronne. Se donnant du courage à travers ses chansonnettes qui lui servent de mantra, Sadima est décidée à percer l’emprise dont Lord Handerson est prisonnier. Ici l’adaptation est un sans-faute ! Quelle justesse dans le scénario aux moultes rebondissements. La mise en page nous livre des illustrations pleine page nous donnant l’impression d’être hypnotisée par les découvertes de Sadima.

D’Or et d’Oreillers de Mayalen Goust, d’après le roman de Flore Vesco – Rue de Sèvres, 2024

Son complet ICI, celui de Linda est LA et celui de Lucie .

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Helolitla a craqué pour le nouvel album de Nancy Guilbert, dont elle adore la plume : La petite Conteuse.

Un album qui met en scene une petite fille, Sya, qui grandit dans le désert et adore les livres. Une petite fille qui attend avec impatience le passage de son amie Lama, la libraire du désert. Mais celle-ci tarde à venir…

Héloïse a adore cette superbe histoire de transmission. Superbe, tant au niveau du texte, que des illustrations chatoyantes d’Anna Griot. Une aventure poétique, féerique, aux limites du rêve, qui rappelle les pouvoirs de la lecture, cette capacité qu’ont les livres d’apporter le réconfort quand tout va mal, d’emporter les lecteurs ailleurs, de les pousser à découvrir d’autres univers. Une ode aux livres et au partage !

La petite conteuse, de Nancy Guilbert, illustré par Anna Griot. Gautier-Languereau. Janvier 2025

Sa chronique complète ICI.

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Héloïse – ileautresor a eu un coup de coeur pour ce beau documentaire qui permet de rencontrer 6 adolescents engagés : les Gardiens de la terre, de l’eau et de la forêt..

Pour Autumn Peltier, une canadienne Anishinaabe, l’eau est sacrée. Elle se bat pour protéger l’eau potable, rare et précieuse. Elle demande la réparation des stations d’épuration des réserves, car les oléoducs empoisonnent les nappes phréatiques de pétrole (fissures).

Bitaté Juma, un influenceur brésilien, lutte pour protéger la forêt amazonienne, menacée par la déforestation /et la pollution/. Leader de sa communauté (les Uru-Eu-Wau-Wau), il détecte les intrus et les endroits déboisés grâce à des drones. Avec son smartphone, il vit en lien avec son temps, connecté au monde entier.

En Asie, Shivu Ja souhaite que son peuple du sud de l’Inde (les Jenu Karaba) puisse vivre en paix. Que sont devenus les peuples qui protégeaient le tigre lors de la création d’une réserve naturelle ? Ils ont été expulsés pour s’approprier leurs terres et attirer les touristes. – Grâce à la loi, il soutient ceux qui retournent vivre dans la forêt.

Ces jeunes cherchent à faire entendre la voix des peuples autochtones. Ils luttent pour leur survie, dans le respect de leur culture (amérindienne, aborigène, sami, touareg) et de toutes leurs différences.

La Terre notre combat, Louise Pluyaud, illustrations d’Élodie Flavenot, Sarbacane, 2024.

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Et vous, qu’avez-vous lu en mars ? Avez-vous des coups de cœur à nous partager ?