Nos classiques préféré.e.s : la générosité de Beatrice Alemagna !

Source : New York Times

Beatrice Alemagna débute sa carrière en gagnant le premier prix du concours d’illustration « Figures futures » du salon du livre de Montreuil à Paris en 1996. Très vite, elle publie son premier titre en tant qu’autrice illustratrice avec Une maman trop pressée. Très prolifique, Beatrice Alemagna nous enchante à chacune de ses publications. Nous partageons aujourd’hui avec vous nos coups de cœur parmi les titres de sa bibliographie.

Pour en savoir plus : son site : http://www.beatricealemagna.com/

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Pour Liraloin, il y a au moins 10 raisons d’aimer Les Cinq Malfoutus de Beatrice Alemagna, une équipe de bras cassés ? hummm… pas tant que ça !

Les Cinq Malfoutus, Beatrice Alemagna, Hélium, 2014
  1. Pour ce titre à la calligraphie amusante. Nul doute que dans cette histoire, il y aura une pointe d’humour.
  2. Pour cette présentation des cinq personnages mettant en avant des défauts assez communs : « le troisième était tout mou, toujours fatigué et endormi. »
  3. Pour… savoir qui est le plus « nul », c’est tout un casse-tête et chacun possède une bonne raison de l’être.
  4. Pour cette maison qui les accueille : aussi brinquebalante que ses locataires.
  5. Pour cette double page nous présentant un sixième personnage débarquant de nulle part : le Parfait, Monsieur sait poser devant l’objectif !
  6. Pour s’interroger et en conclure que l’intégration du Parfait va sans doute être un peu compliquée… nos cinq malfoutus sont unis comme les cinq doigts de la main !
  7. Pour cette phrase qui changera à jamais les cinq compagnons : « Vous ne servez donc à rien ! Vous êtes de vraies nullités ! … dit le Parfait d’un air dégouté. »
  8. Pour les illustrations de Béatrice Alemagna, un travail alternant collage et dessins aux crayons de couleurs.
  9. Pour que les défauts restent des défauts déguisés en qualités.
  10. Pour cette conclusion : et si nos défauts n’en étaient pas ?

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Pour Lucie, il faut absolument découvrir Les choses qui s’en vont.

Les Choses qui s’en vont, Beatrice Alemagna, Hélium, 2019

Un livre essentiel parce que :

  1. Cet album est une invitation à apprécier la beauté de l’éphémère…
  2. … par l’intermédiaire de calques délicats et ludiques.
  3. Et que les choses qui s’en vont sont parfois (souvent !) les plus importantes.
  4. Pour les illustrations, douces et colorées.
  5. Beatrice Alemagna rend tangible la temporalité des choses, si difficile à concevoir pour les enfants
  6. Si « tout, finalement, passe, s’éloigne ou change », l’auteure veille à alterner des préoccupations quotidiennes (blessure, poux, cheveux)…
  7. … et des éléments plus poétiques (musique, bulles de savon).
  8. Pour la délicate transition entre ce qui disparaît mais revient toujours…
  9. … et ce qui ne s’en ira jamais, que l’auteur laisse au lecteur le soin de nommer.
  10. C’est un album plein de douceur et de tendresse, tout simplement !

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Pour Colette, quel plaisir d’offrir Le Merveilleux Dodu-Velu-Petit à chaque anniversaire !

Le Merveilleux Dodu-Velu-Petit, Beatrice Alemagna, Albin Michel Jeunesse, 2014.
  1. De une, parce que le titre est vraiment savoureux, une véritable gourmandise à faire tourner en bouche.
  2. De deux, parce que tout commence avec cette question qui trouvera un écho en chacun de nous : « mais que vais-je lui offrir pour son anniversaire ? » Question existentielle, relationnelle, essentielle pour sceller ce qui nous lie, d’autant plus quand il s’agit d’un enfant et de sa mère.
  3. De trois, parce que le récit se déroule tel un conte en randonnée, de boutique en boutique, nous emportant dans un rythme trépidant celui de notre jeune héroïne, Edith, âgée de 5 ans et demi.
  4. De quatre, parce que la ville telle que l’imagine l’autrice est un espace sécurisant, élégant, qu’un enfant peut arpenter sereinement.
  5. De cinq, parce que cet album est une invitation à jouer avec la langue, à se laisser emporter par ses sonorités à la fois tendres et drôles : chacun y va de sa définition de ce qu’est un « dodu-velu » et nous nous laissons charmer par la créativité de notre héroïne haute comme trois pommes.
  6. De six, parce que c’est une ode à l’autonomie, à l’indépendance, à la quête, et à la capacité à garder les yeux bien ouverts pour nourrir notre besoin d’émerveillement.
  7. De sept, parce que finalement on n’en finit pas de se demander quel est cet étrange dodu-velu-petit ! Le suspense est intenable !
  8. De huit, parce que le style de l’artiste est toujours un vrai régal : les couleurs, le trait, les collages… toutes les techniques ingénieuses dont Beatrice Alemagna est l’experte sont un ravissement pour les yeux.
  9. De neuf, parce qu’Edith a réussi sa quête ! Quelle merveilleuse récompense !
  10. De dix, parce que c’est un excellent souvenir de lecture commune menée ici même il y a quelques années !

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Un grand jour de rien occupe une place toute particulière dans la bibliothèque d’Isabelle. Pour dix raisons, au moins !

Un grand jour de rien, de Béatrice Alemagna, Albin Michel Jeunesse, 2016.
  1. Pour l’attrait de ces pages joliment détrempées de pluie et de souvenirs d’enfance.
  2. Pour la justesse des mots qui disent si bien le désarroi enfantin quant « tout l’ennui de l’univers s’est donné rendez-vous ».
  3. Parce que – ooops ! – la console (qui comme on le sait porte mal son nom) se retrouve au fond de la mare.
  4. Pour le monde exaltant qui se révèle alors dans le décor familier : de quoi donner envie d’empoigner de la terre humide à pleines mains, d’explorer les environs, à la recherche de petits trésors.
  5. Pour la folle intensité de ces expériences enfantines troublantes, fascinantes, éblouissantes.
  6. Pour la façon émouvante dont les sublimes illustrations (« les plus belles jamais vues », dixit l’un des moussaillons de L’île aux trésors) restituent cette intensité.
  7. Pour ce petit chaperon orange auquel on s’identifie instantanément, partageant son désarroi, puis le réconfort de parvenir à s’affirmer au contact de la nature.
  8. Parce quand on a vécu un tel « jour de rien », un moment de complicité autour d’une tasse fumante s’impose pour partager ça avec une personne aimée.
  9. Pour le souvenir, justement, d’avoir découvert cet album en famille, bercés par une averse automnale et enveloppés du parfum de chocolat chaud.
  10. Pour l’ode aux « jours de rien » qui sont peut-être ce qui nous reste de plus précieux ?

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Et vous ? Quel est le livre que vous auriez choisi pour parler de cette autrice ? Ou, si vous ne la connaissiez pas encore, lequel de ses titres auriez-vous envie de découvrir ?

Nos classiques préféré.e.s : au fil des vagabondages de François Place.

Depuis les années 1980, François Place nous entraîne dans ses incroyables voyages à l’aquarelle, aussi bien à travers les livres des autres qu’il illustre avec brio qu’à travers ses propres récits qui nous propulsent vers des ailleurs où la délicatesse se mêle à l’exotisme. Sélectionné cinq fois au prestigieux prix international suédois Astrid-Lindgren, il a conquis plusieurs générations de rêveuses et de rêveurs.

source : https://www.francois-place.fr/

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Pour Colette, aucun doute, Les Derniers géants occupent une place privilégiée dans son palmarès des œuvres de François Place.

Les Derniers géants, François Place, Casterman, 1992, réédité en 2008.

Voici pourquoi, en 10 raisons !

  1. Parce que le format à l’italienne de cet album est à lui seul une invitation au voyage.
  2. Parce qu’il y a quelque chose d’éminemment classique dans la manière dont ce récit de voyage est construit et que ce qui est classique renferme quelque chose d’universel qui me touche toujours en plein cœur.
  3. Parce qu’au fil des illustrations, nous traversons d’incroyables paysages, du Londres parfaitement domestiqué aux cascades impétueuses des jungles asiatiques, aucun paysage ne résiste au pinceau de l’artiste.
  4. Parce que ce n’est pas qu’un récit de voyage, mais bien un récit d’apprentissage, celui de Léopold confronté à lui-même et à la cruauté des hommes quand il s’agit de se mesurer à l’autre, cet « étrange étranger ».
  5. Parce que ce n’est pas qu’un récit d’apprentissage, mais aussi un texte profondément philosophique qui nous interroge sur ce qui fait notre humanité, comme a pu le faire, en son temps, la Controverse de Valladolid, une question qui demeure d’actualité malgré le temps qui passe.
  6. Parce que cet album est une ode à l’art du tatouage ! Quand les peaux s’écrivent, que c’est poétique !
  7. Parce que ce que c’est aussi une histoire d’amitié sensible et terrible.
  8. Parce que la bibliothèque de Léopold est incroyable, particulièrement appétissante.
  9. Parce que la fin est formidable et ouvre à tous les possibles (je verrai bien Leopold se réincarner dans la peau de L’homme à l’oreille coupée de Jean-Claude Mourlevat !)
  10. Parce que c’est un savant mélange des genres, entre récit de voyage, conte philosophique et revue scientifique, à la frontière entre le réel et le merveilleux. Une oeuvre complète, à la fois familière et originale !

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Pour Lucie, parce qu’il faut bien en choisir un, ce sera le dernier : Rois et reines de Babel, qui a fait l’objet d’une lecture commune avec Colette.

Rois et reines de Babel, François Place, Gallimard Jeunesse, 2021.

Voici pourquoi en 10 raisons !

  1. Parce que le grand format laisse tout l’espace à François Place de revisiter le mythe de Babel…
  2. … Et de glisser une multitude de détails dans les illustrations !
  3. Pour la succession de rois dont la personnalité influe sur la vie du peuple,
  4. Et l’arrivée des reines qui élargissent l’horizon de leur cité.
  5. Pour le rôle essentiel donné à l’éducation et à la culture.
  6. Parce que c’est une fable sur le pouvoir et la vision des dirigeants.
  7. Pour l’intrigante figure du cerf blanc, que l’on s’amuse à chercher dans les premières pages, qui disparaît et surgit de nouveau alors qu’on ne l’attendait plus.
  8. Pour la découverte de ce peuple aux chevelures-grappins, exemple parfait du goût de l’auteur-illustrateur pour les civilisations imaginaires.
  9. Parce que la fin, imprégnée de mysticisme, laisse au lecteur la liberté de l’interprétation.
  10. Et surtout, parce qu’on retrouve dans Rois et reines de Babel  tout ce qu’on aime dans l’œuvre de François Place : un voyage merveilleux aux confins de l’imagination, illustré de manière grandiose !

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L’année dernière, Isabelle et ses moussaillons n’ont fait qu’une bouchée à voix haute d’Olympe de Roquedor, brillant récit d’aventure que François Place a co-signé Jean-Philippe Arrou-Vignod. Pour au moins dix raisons :

Olympe de Roquedor, Jean-Philippe Arrou-Vignod et François Place. Gallimard Jeunesse, 2021.
  1. Pour le décor merveilleusement décrit qui évoque notre Sud-Ouest natal avec ses châteaux et ses paysages escarpés.
  2. Pour l’hommage aux feuilletons populaires et aux romans de cape et d’épée du 19ème siècle. Mais aussi pour la façon dont ce roman bouscule leurs codes en donnant le premier rôle à une jeune fille qui porte le prénom de l’une des premières féministes, Olympe !
  3. Pour la flamboyance d’Olympe, prête à tout pour conserver la maîtrise de ses choix face à ceux qui voudraient la jeter au couvent ou la marier.
  4. Pour les alliés improbables et pleins de mystère que la jeune fille a le don de rencontrer.
  5. Parce qu’il est question d’un trésor…
  6. Parce qu’il s’agit d’une collaboration entre deux de nos auteurs préférés qui ont si bien su accorder leurs splendides plumes qu’il est impossible de savoir qui a écrit quoi.
  7. Pour les dialogues sont plus vrais que nature, dignes d’Alexandre Dumas ou même de Molière.
  8. Pour les illustrations pleines de vie qui finissent de nous transporter complètement.
  9. Pour la façon dont ce roman mêle souffle et mystère, péripéties et subversion.
  10. Pour le final, juste parfait !

L’avis complet d’Isabelle ICI.

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Pour Linda, ce sera Le Marquis de la Baleine, une pièce lue à voix haute en famille qui nous a tous fait bien rire.

Le Marquis de la Baleine – Comédie tragique en six actes pour trois personnages et une baleine, de François Place, Gallimard, 2018.
  1. Pour le grand format qui permet à l’illustrateur de pleinement exprimer son talent,
  2. Pour la beauté des illustrations minutieuses et poétiques qu’on prend plaisir à observer,
  3. Pour la langue insolente et l’humour absurde,
  4. Pour la vanité et la bêtise des personnages dont les dialogues sont délicieusement drôles,
  5. Pour le plaisir de déclamer le texte à voix haute seul ou en famille,
  6. Parce que le théâtre se vit et se partage,
  7. Parce que c’est un format qui dynamise le récit et la lecture,
  8. Pour le message satyrique qui dénonce le pouvoir et la folie des grandeurs,
  9. Parce qu’on ne rit jamais assez,
  10. Et parce que François Place, tout simplement.

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C’est en visitant le Musée de l’illustration jeunesse basé à Moulins que Liraloin est tombée en admiration devant les immenses fresques de Le Roi des Trois Orients. Voici les dix raisons d’apprécier la longue et haletante aventure d’une caravane tout à fait spéciale.

Le Roi des Trois Orients de François Place, Rue du monde, 2006
  1. Pour cette caravane, la Grande Ambassade, qui n’a qu’un seul but : rendre hommage au Grand Roi, le Roi des Trois Orients « qui règne tout là-bas, à l’autre bout du monde. »
  2. Pour ce village nomade que forme la Grande Ambassade, des vies étroitement liées les unes aux autres.
  3. Pour cette solidarité entre les hommes et les animaux, fabuleux guides lorsque le temps est peu clément ou le chemin difficile : « On a confié les enfants parce qu’ils savent mettre leur pas dans les traces de ceux qui les ont précédés. »
  4. Pour les doutes et les pertes que peuvent subir cette étrange caravane. Va-t-elle s’en sortir à chaque difficulté ?
  5. Pour l’émerveillement et l’imagination ! Que contiennent véritablement ces coffres jalousement gardés et tous destinés au Roi ?
  6. Pour ces rencontres et l’admiration que suscite la Grande Ambassade, elle semble intouchable pour le commun des mortels.
  7. Pour cette histoire d’amour naissante entre un musicien et une belle cavalière.
  8. Pour cette fresque qui se déroule, spectacle happant aux milles et un détails, à la manière des premiers livres chinois (rouleaux).
  9. Pour les paysages véritables fils conducteurs d’un voyage à travers le désert, les montagnes ou encore les plaines.
  10. Pour le Roi que tous les membres de la Grande Ambassade rêvent de rencontrer. Se montrera-t-il à la hauteur de leur espérance?

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A vous de choisir votre aventure ! Quelle sera-t-elle? Faites nous part de votre livre préféré et n’hésitez pas à visiter le beau site de François Place.

Nos classiques préféré.e.s : suivre le trait de Kitty Crowther.

L’univers de Kitty Crowther est d’une poésie incroyable. L’artiste belge, née en 1970 d’une mère suédoise et d’un père anglais, nous questionne sans cesse dans ses albums où la nature toute entière semble animée. Son œuvre originale a d’ailleurs été récompensé en 2010 par le prestigieux prix Astrid Lindgren. Nous partageons aujourd’hui avec vous nos coups de coeur parmi les titres de sa bibliographie.

Source : L’école des loisirs.

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La visite de la Petite Mort a été le premier album de Kitty Crowther lu par Blandine. Il a été une évidence et une rencontre. Découvrez pourquoi en dix points.

La visite de la Petite Mort. Ecole des Loisirs, Pastel, 2004
  1. Pour son sujet, peu traité au moment de sa parution.
  2. Pour la douceur qui émane de son titre et de sa couverture.
  3. Pour ce sujet difficile abordé avec pudeur.
  4. Car la Mort fait peur et est tristesse, mais peut aussi être espoir et délivrance.
  5. Pour son trait délicat et le jeu discret de couleurs.
  6. Pour le détail et les références de ses illustrations.
  7. Pour les autres thèmes évoqués : solitude, maladie, amitié.
  8. Pour les émotions transmises.
  9. Pour les discussions que cet album permet.
  10. Pour ses mots qui rendent la Mort à la Vie.

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La Collectionneuse de papillons a choisi de vous présenter les dix endroits qui la lient à Mère méduse.

Mère méduse, Kitty Crowther, Pastel, 2014.
  1. Quel titre incroyable ! Avec sa musicalité particulière, il nous guide déjà vers l’ambivalence assumée du personnage principal.
  2. Un album tout entier dédié à la maternité, une maternité qui n’est pas idéalisée, une maternité enveloppante, sécurisante, exigeante. Peut-être un peu trop envahissante…
  3. La magnifique et généreuse chevelure de Mère Méduse est une terrible et formidable métaphore de tout ce qui se trame dans la relation mère-enfant. Quel génie d’avoir su, par ce détail hautement poétique qui a été un topos littéraire de la littérature médiévale au surréalisme, rendre visible les liens qui se nouent, se serrent et se desserrent, étouffent et élèvent. Sans avoir besoin de le dire, de l’écrire. L’image se suffit à elle-même.
  4. Parce que c’est un album qui parle aussi bien aux enfants qu’aux mères.
  5. Pour la beauté du prénom de l’enfant : « Irisée ».
  6. Parce que cet album dit aussi le cycle de la vie familiale : la naissance, les premiers pas, l’apprentissage, le besoin d’autonomie, et tout ce qui peut changer quand on est attentif à l’autre.
  7. Parce que le style de l’artiste est vraiment singulier et unique, son trait est comme animé, le mouvement envahit la page, que ce soit à travers les minéraux, les végétaux, les visages. Tout tremble !
  8. Parce que cette histoire se passe au bord de l’eau, élément de rêverie qui entoure la méduse d’une aura lumineuse.
  9. Pour la très belle citation en exergue de l’album, hommage à une autre grande autrice de littérature jeunesse, Tove Jansson : « Une méduse, c’est un corps transparent avec un coeur de fleur. »
  10. Parce que c’est un album que l’on peut lire et relire sans jamais en épuiser le sens. Gage même d’un grand classique !

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Lucie a découvert Kitty Crowther en préparant ce article. Et le premier album a été le bon : elle a été conquise par Le petit homme et Dieu, voici pourquoi.

Le petit homme et Dieu, Kitty Crowther, Pastel, 2010.
  1. Pour ce Dieu, tout en rondeurs,
  2. Et le décor de forêt fourmillant de détails en arrière-plan.
  3. Pour cette rencontre hors-norme et pourtant évidente.
  4. Car l’auteure joue avec humour avec la figure divine,
  5. Par exemple lors de la réaction de Dieu à la description du petit homme qui s’attendait à un personnage « grand, vieux, avec une longue barbe blanche, un air sévère et une tunique bleu ciel ».
  6. Pour cet orange fluo qui infuse discrètement les illustrations au fur et à mesure de l’histoire.
  7. Pour les moments de partage entre les deux personnages, tout en simplicité.
  8. Pour la chute étonnante, amusante, intrigante.
  9. Parce qu’« il y a des jours comme ça qui vous changent pour l’éternité »,
  10. Et que c’est aussi le cas de certaines lectures !

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Pour Linda, la découverte de Kitty Crowther s’est faite durant les jeunes années de ses petites demoiselles par la lecture de Poka & Mine. Pour préparer cet article, c’est le thème de la culture qui est venu lui rafraîchir la mémoire avec une visite Au musée et Au cinéma.

  1. Pour la diversité et l’université des thèmes choisis. Des thèmes qui en font une série traditionnelle dans laquelle les héros vivent des aventures proches du quotidien des enfants.
  2. Mais ici l’originalité des personnages va à contre-courant. Alors que les auteurs utilisent souvent des mammifères assez proches des enfants (ours ou lapin en peluche par exemple), dans Poka & Mine, il n’y a que des insectes.
  3. Pour la tendresse et la bienveillance qui unissent les deux personnages.
  4. Pour la poésie et la magie des illustrations qui fleurtent agréablement avec l’imaginaire et l’enfance.
  5. Pour les palettes de couleurs, toujours différentes d’un album à l’autre mais toujours en adéquation avec le thème et les émotions.
  6. Pour la beauté de la relation entre Poka et Mine, un adulte et un enfant, placés sur un pied d’égalité.
  7. Parce que l’histoire ne va pas toujours dans la direction qu’on attendait (par exemple dans « Au cinéma », Mine ne verra pas le film mais passera un super moment quand même).

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Pour Liraloin l’univers de Kitty Crowther est une plongée dans un univers coloré-crayonné aux petits détails uniques. Petites histoires de nuits sont de jolies fables sur le sommeil et le bienfait de la lecture avant d’aller faire un gros dodo.

Petites histoires de nuits, L’école des loisirs, Pastel, 2017
  1. Pour ce joli album à la maquette soignée qui attire l’œil du lecteur et pour cet incipit : « Pour Sara Donati, qui dormi chez moi une nuit et a rêvé que je faisais un livre rose, dont le titre « Petites histoires de nuit », était écrit à la main. »
  2. Pour ce petit ourson qui ne réclame pas une ni deux mais bien trois histoires : « S’il te plaît, s’il te plaît et s’il te plaît. J’ai dit s’il te plaît trois fois ! »  
  3. Pour qui ne pourrait pas entendre le doux son du gong de la gardienne de nuit, un instrument appelant le sommeil.
  4. Pour être à la place de Zhora et son épée, rencontrer Jacko Mollo la chauve-souris, monsieur de la nuit.
  5. Pour l’amitié entre Bo et Otto, bien attentif aux soucis de son ami. Bo finira-t-il par retrouver le sommeil grâce aux bienfaits des pierres-mots ? A vous de le découvrir.
  6. Pour que le sommeil envahisse enfin ce petit ourson ainsi que la gardienne de nuit, Zhora et Bo confortablement installés dans leurs lits douillets.
  7. Pour avoir le temps de choisir son étoile avant se d’endormir, sourire aux lèvres.
  8. Pour l’univers rosé-coloré de cette autrice. Des couleurs qui dynamisent ces trois histoires tout en gardant cette quiétude propice au calme et à l’endormissement.
  9. Pour cette bienveillance présente chez la gardienne de nuit dont émane une douceur amicale envers les animaux de la forêt. Cette même douceur que l’on retrouve entre Zohra et Jacko Mollo. Enfin Bo, très chanceux d’avoir un ami à l’écoute comme Otto.
  10. Pour que ces petites histoires de nuit accompagnent longtemps notre petit ourson et nos enfants.

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Isabelle n’a étrangement découvert Kitty Crowther que très récemment, avec son dernier album paru l’année dernière. L’histoire de Millie qui aime, adore les chiens. Le jour où sa mère la surprend en disant « oui », la voici au refuge. Elle ne soupçonne pas ce qui l’attend avec le cabot qu’elle décide d’adopter… Une lecture épatante, pour dix raisons, au moins !

Je veux un chien et peu importe lequel, L’École des Loisirs, 2021.
  1. Parce que faute de céder aux pressions des enfants pour prendre un animal domestique, on peut de bonne grâce leur lire des histoires de bestioles…
  2. … surtout lorsqu’elles sont aussi adorables que les cabots de tous poils de cet album : barbus, chevelus ou tout nus, en forme de grosse peluche, de saucisse ou de pudding (enfin c’est notre interprétation).
  3. Pour l’émotion et ce regard triste des toutous qui vous serrent le coeur et lancent une perche à votre conscience.
  4. Pour l’étrangeté des illustrations. Elles ont la vivacité et la virulence des dessins enfantins.
  5. Pour le jeu sur les couleurs et cet orange fluo inattendu qui fait irruption sur certaines pages.
  6. Parce que l’esprit de l’enfance en maître sur cet album.
  7. Pour l’intensité avec laquelle Millie vit les choses : son envie de s’intégrer dans le groupe à l’école – quitte à devoir accepter des normes idiotes pour cela…
  8. …mais aussi et surtout sa façon de laisser libre cours à son imagination et à son amour pour une petite boule de poil.
  9. Pour croire, le temps d’un livre, avoir l’âge de Millie, rêvant avec elle d’un ami canin unique qui allume une étincelle de magie dans notre vie. Et d’un monde où personne ne songerait à abandonner son animal.
  10. Parce que cet album a DU CHIEN !

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Et vous ? Avez-vous lu Kitty Crowther ? Lequel de ses albums auriez-vous mis en avant ou auriez-vous envie de découvrir ?

Nos classiques préféré.e.s : s’émerveiller avec Jean-Claude Mourlevat !

Jean-Claude Mourlevat est un auteur prolifique qui se renouvelle de façon étonnante : ses écrits revisitent les genres du conte, de la fable, du polar et de la dystopie. Il ravit ses lecteur.ice.s dans tous les registres grâce à sa plume vive, son art de conteur et son talent pour nous interroger sur les sujets les plus percutants. À tel point qu’il a reçu récemment le prix Astrid Lindgren, considéré comme le Prix Nobel de littérature jeunesse (nommé d’après une autrice dont nous avons d’ailleurs eu l’occasion de parler par ici). Un prix qui contribue à rendre visible à l’international la richesse inouïe de la littérature jeunesse francophone, mais qui nous invite surtout à (re-)découvrir les livres de cet auteur. Un billet s’imposait dans notre série sur les « classiques » de la littérature jeunesse !

Vous connaissez le principe : chacune de nous choisit un titre qu’elle a particulièrement aimé et vous dit pourquoi.

Jean-Claude Mourlevat, source : son site Internet

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Lucie a envie de mettre en avant La Troisième Vengeance de Robert Poutifard. Voilà pourquoi !

La Troisième Vengeance de Robert Poutifard de Jean-Claude Mourlevat, Gallimard Jeunesse, 2004.

– Parce que c’est le roman de Jean-Claude Mourlevat préféré par son fils (pour le moment !)
– Que l’on soit élève ou enseignant, ce roman est un délicieux jeu de massacre.
– Parce que Robert Poutifard ne déteste pas seulement ses élèves mais aussi ses collègues, et que ses commentaires in petto sont hilarants.
– Parce que les enfants peuvent se montrer particulièrement cruels et que les effets de la méchanceté ne sont pas anodins.
– Pour les trois machinations mises en place, qui sont tout simplement diaboliques.
– Pour Bourru, le chien du cousin garagiste de Robert, à pleurer de rire.
– Parce que Poutifard a beau être animé par la vengeance, il est humain et particulièrement attachant.
– Parce que la vengeance qui compte réellement, comme le titre l’indique, c’est la troisième qui apporte compréhension et pardon.

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Comment ne pas braquer tous les projecteurs sur Cornebique et entonner en cœur sa ballade ? Pour Isabelle, les arguments sont multiples et convergents !

La ballade de Cornebique, Jean-Claude Mourlevat, Gallimard, 2003.

– Pour l’irrésistible bouc Cornebique, gaillard tout en jambes, doté d’un solide appétit, d’une bonne dose d’auto-ironie et d’un cœur tendre à souhait.
– Par ce que Jean-Claude Mourlevat est un conteur hors-pair qui place ce récit sous haute tension.
– Pour les émotions fortes qui nous font passer du rire aux larmes…
– … et pour le son entraînant et émouvant du banjo qui fait écho à nos états d’âme et nous donne envie de danser.
– Pour les frasques de Cornebique dont l’esprit de compétition, la fantaisie et la liberté vont droit au cœur des enfants (même ceux qui sont adultes).
– Pour les dialogues, trésors d’humour et de répartie.
– Évidemment, pour le savoureux concours d’insultes.
– Et pour la convivialité de ce roman où tout s’arrange toujours autour d’un repas chaud.

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Pour Linda, la fable animalière Jefferson est une invitation à voyager, à rêver, à penser mais aussi à rire. Voilà quelques raisons de le mettre en avant.

Jefferson de Jean-Claude Mourlevat, Gallimard jeunesse, 2018.

– Parce que c’est le roman préféré de ma fille, celui qu’elle relit régulièrement, qu’elle chérit comme un doudou,
– Pour cette couverture toute simple qui nous présente Jefferson, et son résumé qui dévoile juste ce qu’il faut de l’intrigue (avec humour) pour donner envie d’en savoir plus,
– Pour son intrigue policière qui prend la forme d’un voyage parfois terrifiant,
– Pour les valeurs d’amitié et de joie de vivre qui dominent,
– Pour ses personnages animaliers qui, caricaturant les humains, dressent des portraits touchants et drôles,
– Pour le questionnement sur notre rapport aux animaux et sur leurs droits,
– Parce que derrière ce questionnement humaniste et écologique, l’histoire n’en reste pas moins bourrée d’humour,
– Parce qu’un bon polar c’est aussi une enquête qui nous entraîne à l’aventure en laissant de la place au suspens,
– Enfin, parce que Jean-Claude Mourlevat, tout simplement.

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Pour Liraloin, l’épopée contée du roman Le Chagrin du Roi Mort emporte très loin l’imagination du lecteur aventurier !

Le Chagrin du Roi Mort de Jean-Claude Mourlevat, Gallimard jeunesse, 2009

– Pour cet incipit : « Je dédie ce roman, une fois n’est pas coutume, à mes camarades de littérature, celle qu’on dit «de jeunesse ». »
– Pour ce titre, genèse de ce conte qui va se dérouler sous vos yeux.
– Pour l’amour, ce sentiment humain dont l’essence enveloppe nos héros.
– Pour la sorcellerie, ligne directrice parfaitement orchestrée.
– Pour les deux parties de l’histoire : l’enfance si douce et mystérieuse / la guerre : combats fraternels et l’amour possible ou impossible ?
– Pour le sort tragique d’une mère légitime ou non.
– Pour le combat d’un père qu’il soit légitime ou non.
– Pour le souffle court d’Aleks lorsqu’il évoque Lia (une série de chapitres dont les voix résonnent très longtemps)
– Pour les quelques pages impossibles à terminer par peur de la chute, d’un réveil trop brutal.
– Pour cette histoire qui restera longtemps à vibrer.

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Pour Colette, Mourlevat c’est la magie de La Rivière à l’envers avant tout !

La Rivière à l’envers, Jean-Claude Mourlevat,PKJ, 2009

– Parce que les quelques mots du prologue sont juste… parfaits ! « L’histoire que voici se passe en un temps où l’on n’avait pas encore inventé le confort moderne. Les jeux télévisés n’existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. Or ne connaissait même pas les téléphones portables ! Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d’abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu’on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d’amour et le rhume des foins, contre lesquels on n’a toujours rien trouvé de vraiment efficace. Bref, c’était… autrefois.
– Parce que tout commence dans une épicerie, une épicerie qui est un véritable petit royaume de poésie.
– Pour l’incroyable foisonnement du merveilleux qui se niche entre ces pages : de la Forêt de l’oubli à la prairie des Parfumeurs, ce récit explore le moindre recoin du pays des merveilles !
– Parce qu’il y est question d’amour, d’amour naissant, un amour qui ne se dit jamais explicitement, mais un amour qui engage et qui emmène.
– Parce que Tomek est le héros par définition : courageux, vaillant, droit, sincère.
– Parce que son pendant féminin, Hannah, est l’héroïne par définition : courageuse, vaillante, droite, sincère.
– Parce que le style de Mourlevat y est précis, limpide, d’une clareté aussi lumineuse que celle de l’eau de la rivière Qjar.
– Parce que la chapitration du roman a permis à nombreux de mes élèves, même petits lecteurs, de se lancer dans une lecture longue, un défi qui n’est pas mince à relever !
– Pour ce processus ingénieux de la double narration, celle de Tomek, dans un livre, celle d’Hannah dans l’autre, un processus qui nous invite à changer de point de vue, à relire sans cesse, à ne jamais être trop sûr de soi. Une belle leçon d’humilité en somme. De poésie aussi.
– Pour les moments précieux que sa lecture à voix haute m’a permis de vivre au côté de mon fils aîné qui en avait livré, jadis, ici même, sa lecture d’enfant.

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Et vous, avez-vous lu Jean-Claude Mourlevat et lequel de ses romans auriez-vous choisi de mettre en avant ?

Nos classiques préféré.e.s : Anthony Browne.

Anthony Browne est un auteur-illustrateur d’origine anglaise particulièrement déroutant. Ses albums sont peuplés de chimpanzés et de gorilles aux regards troublants, si expressifs que c’est tout un imaginaire, qui à travers eux, est à portée de main. Le zoomorphisme y est une porte d’entrée, mais pas que. Des portes d’entrée dans l’univers de cet auteur prolifique, il y en a beaucoup. L’art y tient une place primordiale. Et pour un collectif qui ne cesse de plaider en faveur de la culture, faire découvrir Anthony Browne est une manière de la soutenir encore et encore ! Alors promenons-nous dans les albums du lauréat 2000 du Hans Christian Andersen Award !

Déclinaison du jeu des formes, Anthony Browne, avec Joe Browne © éditions Kaléidoscope, 2011.

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C’est grâce à Colette que Lucie a découvert l’univers d’Anthony Browne. Voici les raisons qui l’ont convaincue de présenter Les histoires de Marcel !

Les histoires de Marcel d’Anthony Browne, éditions Kaléidoscope, 2014.

1- Parce que cet album est une ode à la lecture et à l’imagination,
2- Qu’il multiplie les références et donne envie de (re)découvrir ses classiques.
3- Pour le jeu sur les capitales d’imprimerie qui marque l’ampleur des émotions.
4- Parce que chaque aventure reste en suspens, interpelle le lecteur et l’incite à être acteur, à chercher, à être curieux.
5- Pour les indices cachés dans les illustrations qui les transforment en véritable jeu de piste.
6- Parce qu’Anthony Browne a la gentillesse de nous souffler les réponses à la fin de l’album.
7- Et qu’il n’est jamais superflu de rappeler les trésors que recèlent les bibliothèques !

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C’est grâce à une lecture commune avec Lucie que vous découvrirez bientôt, que Colette s’est replongée dans Les Tableaux de Marcel. Voici les dix raisons qui expliquent pourquoi.

Les Tableaux de Marcel , Titre de l’oeuvre originale : Willy’s Pictures,
Kaléidoscope, 2015.

1.Parce que mon fils cadet a redécouvert le personnage de Marcel dans la bibliothèque de sa classe et que nous venons de passer plusieurs semaines en compagnie de ce petit chimpanzé qui le fascine.

2. Parce que la couverture de cet album est une formidable mise en abîme : c’est le personnage fétiche d’Anthony Browne qui est représenté en artiste ; et que peint-il ? Le portrait de son auteur vêtu de son incontournable chandail. J’y vois un clin d’œil au Triple autoportrait de Norman Rockwell qui interroge le lien entre le vrai et le faux dans toute œuvre d’art, notamment autobiographique.

Triple autoportrait, Norman Rockwell, 1962.

3. Parce qu’Anthony Browne y interroge l’art de la seule manière qui le rende vraiment accessible : « Marcel aime peindre et regarder les tableaux. Il sait que chaque image raconte une histoire. »

4. Parce qu’au fil des pages, l’artiste revisite des tableaux incontournables de l’Histoire de l’art mondiale, de Léonard de Vinci à Frida Kahlo en passant par Ingres ou Vermeer.

5. Et non seulement, il les revisite mais en plus il le fait avec humour en y intégrant les personnages de ses albums dans des situations saugrenues.

6. Et non seulement, il le fait sur un registre léger, mais en plus dans chaque tableau, il interroge le processus artistique en y intégrant des références à l’acte de peindre.

7. Les titres eux-mêmes sont modifiés, de manière à créer un lien entre ces œuvres universelles et l’intériorité du personnage principal, Marcel.

8. Parce qu’à la fin de l’ouvrage, on trouve un dépliant qui aurait pu être très didactique où le lecteur et la lectrice retrouvent les œuvres « citées » dans l’album mais en fait Anthony Browne y livre ses émotions personnelles face aux tableaux choisis. Passer par les émotions étant, selon moi, le seul moyen d’entrer de plein pied dans le monde de l’art.

9. Parce que l’avant dernière page de l’album confirme la mise en abîme de la couverture par un habile jeux de références : Anthony Browne joue sans cesse avec nos capacités d’analyse et, j’avoue, j’ai un faible pour ces artistes qui osent sans cesse mettre au défi leur lectorat, dès le plus jeune âge !

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A chaque (re)lecture, Blandine (re)découvre Une histoire à quatre voix. Voici pourquoi en dix raisons:

Une histoire à quatre voix. Titre original: Voices in the park. Kaléidoscope, 1998
  1. Pour son titre qui attire et interroge
  2. Parce que d’un évènement banal, Anthony Browne en a fait un exercice de style
  3. Pour les différentes graphies utilisées, une pour chaque voix
  4. Pour le dessin au trait vintage et les gorilles emblématiques d’Anthony Browne
  5. Pour les ambiances chromatiques propres à chaque personnage
  6. Pour les références, clins d’œil et illusions d’optique qui parsèment chaque illustration
  7. Parce que ces détails racontent l’histoire, les peurs et espoirs de chacun
  8. Pour ses différents niveaux de lectures
  9. Parce que ça résonne en nous et nous questionne, nous invite à réfléchir à nos propres façons de voir
  10. Parce que tout est affaire de perspectives

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Pour Liraloin c’est les détails des illustrations qui retiennent son souffle ! Et du détail il y en a énormément dans cet album !

Hansel et Gretel de Jakob et Wihem Grimm, illustré par Anthony Browne, Kaleidoscope, 1981
  1. Car c’est une adaptation du célébrissime conte des frères Grimm complètement modernisé dans un monde ouvrier.
  2. Car Anthony Browne invite le lecteur dans son univers aux illustrations marquantes et aux détails qui n’échappent pas à l’œil du jeune lecteur ou de la jeune lectrice.
  3. Justement ces détails dès l’entrée de l’histoire : le rose, les bijoux, la belle lingerie, le maquillage de la méchante belle-mère contrastant avec la pauvreté de famille et de la maison.
  4. Pour ce chapeau de forme conique projeté sur l’ombre de la belle-mère…. Et son visage si similaire à celui de la méchante sorcière ….hahaha … le suspens monte d’un cran !
  5. Pour cette maison en biscuit pas très appétissante (contrairement à d’autres versions) mais assez pour attirer et apaiser la gourmandise retenue d’Hansel et Gretel.
  6. Pour cette forêt lugubre aux arbres fantomatiques et parfois droits comme des barreaux d’une prison. Ces visages sur les troncs me donnent la pétoche …
  7. Pour ce faisceau de lumière qui jaillit d’entre les arbres laissant présager, sans doute, un espoir de s’échapper.
  8. Pour cette petite pousse de bonheur dans son pot qui grandira en se reflétant dans la porte vitrée bleutée de la maison
  9. Car nous avons suivi ces deux enfants voulant à tout prix revenir chez eux. Hansel et Gretel, deux enfants libres et à la fois prisonniers, je vous laisse le découvrir tranquillement…
  10. Car il faut continuer à lire et présenter les albums d’Anthony Browne, lui seul adapte et voit le quotidien comme personne d’autre.

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Et pour boucler la boucle, jetons notre dévolu avec Isabelle sur une nouvelle histoire de singe signée Anthony Browne : Petite Beauté, qui célèbre la rencontre entre un gorille esseulé et un malicieux chaton. Quel plaisir de se regarder dans les yeux, de partager chaque moment, d’être ensemble ! Mais les humains seront-ils capables d’y croire et de laisser les deux compères ensemble ? Cet album est depuis de nombreuses années l’un des livres fétiches des moussaillons de L’île aux trésors. Voici pourquoi !

Petite Beauté, de Anthony Browne, L’école des loisirs, 2008.
  1. Pour l’univers toujours délicieusement vintage d’Anthony Browne qui fait se retrouver plusieurs générations !
  2. Pour l’art de dessiner les singes d’un trait méticuleux et délicat, représentant chaque poil de la fourrure du gorille…
  3. … et surtout ce regard tellement expressif et bouleversant.
  4. Pour le décor qui, à l’image du protagoniste, se situe à mi-chemin entre mondes humains et sauvages, avec ce salon aux motifs luxuriants.
  5. Et pour les petites surprises glissées ici et là, que l’on découvre au fil des relectures.
  6. Pour le petit clin d’œil à King Kong.
  7. Pour découvrir la magie de l’expression par la langue des signes.
  8. Parce que cet album évoque à hauteur d’enfant des sentiments qui parleront à chacun.e : la solitude, la tendresse, le bonheur, la colère et la peur.
  9. Parce qu’il montre si joliment les charmes de l’amitié et des moments partagés…
  10. … et à quel point les plus grands peuvent avoir besoin des petits.

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Et vous ? Avez-vous lu et aimé Anthony Browne ? Lesquels de ses livres aimeriez-vous partager ?