Lecture commune : La Perle

Au seuil de l’automne qui s’annonce, on vous invite à partir en quête d’un trésor : un trésor dont seule la nature a le secret, un trésor à partager ! Laissez-vous embarquer à bord de l’album intitulée La Perle d’Anne-Margot Ramstein et Matthias Aregui, un duo toujours surprenant !

La Perle, Anne-Margot Ramstein, Matthias Arégui, La Partie, 2021.

Lucie. – Colette, souhaite-tu ouvrir cette lecture commune en dévoilant les raisons qui t’ont poussée à proposer cet album ? Je serai curieuse de les découvrir !

Colette. – Nous avons découvert cet album par le plus beau des hasards à l’occasion de L’Escale du livre, festival littéraire bordelais. J’avais inscrit mon plus jeune fils à un atelier avec l’autrice, Anne-Margot Ramstein, parce que c’était un des rares accessibles aux enfants de son âge sur le dimanche après-midi. Avant l’atelier, l’autrice était en séance de dédicace. Nous n’avions pas de livres de cette artiste dont nous connaissions les livres grâce à nos médiathèques. J’ai proposé à mon fils d’en choisir un qu’il pourrait se faire dédicacer : il a choisi La Perle. Quel bonheur ! C’est bien évidemment la couverture de ce livre à la douce reliure grisée qui l’a attiré : cette couverture c’est une invitation au voyage digne de Baudelaire. Peau bronzée, doigts effilés, paysage insulaire, entre végétation verdoyante et ciel d’une lumière aveuglante, tout y est. Et puis ce geste, si élégant, qui nous invite à devenir le corps auquel est rattaché cette main tendue, ce geste là m’a appelée ! Cette étrange couverture a-t-elle eu le même effet sur vous ?

Lucie. – C’est vrai que cette couverture attire l’œil ! Entre les couleurs vives, très tranchées et cette illustration en vue subjective est étonnante, intrigante !

Blandine. – Il y a beaucoup de douceur et de délicatesse dans cette couverture. J’en suis émue. Comme si je recevais moi-même cette bague.
On ressent aussi toute la beauté et le soin apporté à l’objet-livre. Et j’aime beaucoup ces couleurs franches.

Frédérique. – J’ai découvert le travail de ce duo avec l’imagier Avant-Après. En me rendant au SLPJ93, je suis tombée sur les éditions de la PARTIE. Un duo d’éditrices, aguerries, qui ont exercés chez d’autres éditeurs…. Bref, cette couverture m’a bien attiré et je l’ai mis tout de suite en commande. Je te rejoins Colette, sur le fait que cette couverture sort “du lot”, cette reliure grisée me rappelle les vieux carnets de voyage. Une vie va se passer à en juger cette lumière de la 1ère de couverture et la nuit tombée de la 4ème de couverture.

Colette. – Et quel a été votre horizon d’attente à l’ombre de cette jolie couverture ? Qu’est-ce que vous vous êtes imaginé ? Qu’avez-vous pensé découvrir de l’autre coté de cette longue main brune ?

Lucie. – Je m’attendais à de l’exotisme, avec cette peau halée et ces couleurs chatoyantes ; à voyager, mais pas de cette manière ! J’ai aimé cette bague à la fois précieuse et enfantine. Cette couverture annonçait un album inhabituel, j’étais pressée de le découvrir.

Blandine. – Je savais uniquement que cet album était sans texte. Et rien que pour ça, j’étais attirée, quasi conquise. Je n’ai eu aucune attente avant “lecture”, je n’ai pas cherché à imaginer l’histoire que ses pages pouvaient raconter. Je me suis totalement laissée porter. Et j’en ai été soufflée.

Frédérique. – Je me suis dit que si c’était comme Avant-Après, il allait y avoir beaucoup beaucoup de détails dans cette histoire…

Colette. – Et alors qu’avez-vous découvert entre l’aube et l’aurore de cet album hors du commun ?

Blandine. – Je n’avais pas du tout imaginé ce contenu, cette fin, j’ai été soufflée par chaque double page et détail, par le double effet visuel entre la page de gauche qui se centre sur la perle et ce qui lui arrive ; et la page de droite qui la remet dans un contexte qui la dépasse, la sublime, l’utilise aussi. Pourtant, j’y ai trouvé de la beauté, de l’apaisement, un sentiment de “tout arrive à point à qui sait attendre” alors même que, au moment de ma première lecture, j’ai eu le sentiment que tout passait vite, pas du tout sur des décennies et en même temps, cela est si logique. Il y a comme une double temporalité. J’ai été émerveillée par ce voyage “d’une vie”, à la fois de la perle en elle-même, ses “rencontres” fabuleuses, des plus beaux endroits aux plus populaires, ordinaires, et ce retour aux sources. Et de l’autre, ces deux vies humaines qui n’ont pas cessé de s’aimer, qui nous sont proches sans que nous les connaissions, puisque c’est la perle et non eux que nous avons suivie. Une vie que l’on devine simple et non conditionnée à des “apparats”, alors même que la perle en est “victime”. J’aime cette ouverture d’interprétation que nous offre cet album sans texte.
Et que dire des couleurs ?! Splendides, immergeantes. Elles apportent à l’album un fort côté artistique, à la façon pop art.

Lucie. – J’ai découvert un voyage auquel je ne m’attendais pas. Pourtant le titre est parfaitement choisi : “La perle”, et on suit effectivement le voyage, l’histoire, d’une perle. C’est fou comme on est formatés en tant que lecteurs. Pour moi, il était évident que la main de la couverture appartiendrait au personnage principal, la perle ayant un rôle essentiel mais pas central !
Ici l’objet est le personnage principal, d’où l’absence de texte. La conséquence : la temporalité est très différente de celle d’un humain, d’où la surprise finale. J’ai adoré cette boucle d’ailleurs, très poétique, romantique… Un peu de douceur dans ce monde de brutes ! Cela amène aussi de l’émotion, car l’identification ne fonctionne pas forcément avec une perle !
Elle passe aussi par la beauté des paysages, des illustrations, des couleurs, mais d’une manière très différente que dans une histoire traditionnelle.

Frédérique. – J’y ai découvert une formidable histoire de vie. A travers cette perle pêchée dans l’océan et ses péripéties, la route sera lente et longue et puis cette question qui reste en suspens : reviendra-t-elle à son propriétaire originel ou va-t-elle connaître encore d’autres aventures ?
Car il est vraiment question d’aventures et on se demande quand est-ce que cette perle va arrêter de s’échapper continuellement. Vous avez raison, mesdames, son destin n’est pas d’appartenir à une couronne ni de finir dans l’estomac d’un saumon ! Parlons un peu des enchainements, une spécialité de ce duo, avez-vous repéré les objets ou les personnages qui invitent à mener cette perle à sa destination finale?

Lucie. – Là encore, le rôle des humains est présent mais le hasard et les animaux jouent un rôle aussi important que les hommes dans ces enchaînements. Cela nous invite à réaliser que, bien que nous ayons un sentiment de contrôle des événements la plupart du temps, nous ne maîtrisons pas tout, et encore moins sur le long terme !
J’ai trouvé cet aspect vraiment intéressant.

Colette. – Très bien dit Lucie. Je rajouterai que j’ai été particulièrement séduite par le jeu des cadrages qui est une des spécialités de notre duo d’artistes, avec cette alternance macro/micro, panoramique / gros plan à chaque double page, bouleversant nos habitudes de lectrices à la fois dans notre manière de regarder mais aussi de raconter. Ce qui compte finalement ce n’est pas tant le récit que la poésie qui se dégage de ces paysages ou de ces détails vers lesquels les artistes guident notre regard.

Blandine. – Tout au long de ma “lecture”, je me suis demandée comment l’album pouvait finir et la perle, terminer sa course. Je n’avais pas du tout imaginé ce voyage d’une vie et aux vies multiples entre ordinaire, simplicité, préciosité (sentimentale, pécuniaire, d’apparat).
Les enchainements des auteur.e.s sont brillants, entre le micro et le macro, il y a aussi une sorte de jeu. Je me suis mise à rechercher les éléments communs au fil des pages et à imaginer la suite de ce “voyage”. Le nid de la pie et la couronne de la Reine sont des trouvailles fabuleuses!

Colette. – Et dans ces enchaînements parfois improbables entre des environnements souvent très opposés avez-vous lu un message, une réflexion ? Si oui laquelle ?

Frédérique. – Ce qui m’a interpellée c’est ce sentiment de destruction tout de même. Elle commence doucement, une perle arrachée à son milieu naturel. Tout cet enchaînement se fait soit par un animal voleur ou destructeur comme vous l’avez dit précédemment, soit par la main de l’homme (vol, vente de la perle…). Dans cet album il y a tout de même quatre pages sur la fuite de la perle dans un environnement pollué et détruit par des machines. On y voit aussi la consommation … Finalement j’ai plutôt vu la chute comme un apaisement. Cette perle offert par amour revient à l’amoureux.

Blandine. – Mon sentiment premier à la fin de ma lecture a été que toute chose se trouve là où elle doit être. Qu’il n’y a pas de hasard. Et pourtant, que de concours de circonstances, de coïncidences dans cet album qui permettent à la Perle d’effectuer ce voyage.
J’ai aimé ce retour aux sources, ce lien évident que nous avons avec la Nature, et que nous malmenons pourtant pour vivre, améliorer nos quotidiens, pour l’apparat aussi.
Cet album universel peut parler à tous. Car il est sans texte, mais aussi parce que les frontières y sont abolies. Et c’est à double tranchant. Le beau s’exporte, s’expose, se transmet, s’apprend, se vend, se vole, et il y a aussi ce pointage subtil de la mondialisation, et à laquelle nous participons tous, qui que nous soyons, où que nous soyons. Car c’est bien grâce à elle que le jeune garçon des Îles devenu vieux retrouve la perle dans une bouteille de sirop d’érable.
Nous sommes tous liés.

Lucie. – Tout à fait d’accord avec Frédérique. Autant quelques passages sont assez “doux” (l’océan du début, la rivière au Canada) mais les auteurs mettent délibérément en images l’empreinte dévastatrice de l’homme sur la nature. Sans être lourd, le message saute aux yeux.

Colette. – En effet, il y a comme un arrière-plan politique à cette odyssée. Non seulement sur la question écologique mais aussi économique avec la scène de l’usine du sirop d’érable, produit qui fait le tour du monde par avion pour se retrouver dans la cuisine de tout un chacun. Vos remarques posent donc la question du lectorat de cet album : l’avez-vous partagé avec un jeune public ? Avez-vous recueilli leurs réactions ?

Lucie. – Je ne l’ai pas partagé avec un jeune public, mais je serai effectivement curieuse de savoir ce que des enfants en comprendraient.

Blandine. – Selon son âge, l’enfant verra plus ou moins de choses qu’il pourra verbaliser ou pas encore. Ce peut être des impressions avant d’être des réflexions.
Mon fils de 10 ans l’a lu. Il aime les albums sans texte et est très sensible, mais ne partage pas beaucoup. Il a aimé le style graphique, les couleurs, l’absence de mots, le voyage de cette perle mais nous n’avons pas approfondi. Parce que le moment ne s’y prêtait pas, aussi parce que c’est beau aussi, parfois, de prendre les choses comme elles viennent sans vouloir raisonner, commenter derrière. Juste apprécier la beauté sans analyser.

Colette.Pour terminer cette LC – sauf si vous avez d’autres questions- pourriez-vous nous dire quelle est votre (double) page préférée et pourquoi ?

Frédérique. – Ma double page préférée est celle du nid et du bateau. L’aventure y est totale : le bateau toutes voiles hissées donne l’impression d’un bateau de pirate. Le contenu du nid de pie laisse entrevoir ce qui va se dérouler ensuite. En effet, il y a une pièce de monnaie anglaise (on y voit le profil d’Elisabeth II) et sur la page suivante, la perle finira sur la couronne de cette même reine.

Lucie. – C’est drôle, j’aurais choisi la même pour des raisons similaires. Autant dans la vie le côté “tout est écrit et pensé” ne me plaît pas du tout, autant j’aime bien ces clins d’œil que les auteurs font au lecteur attentif.

Blandine. – J’ai particulièrement aimé la double page où la perle se trouve fichée dans la couronne de la Reine que porte maladroitement son fils aîné. (ce qui pose question de la valeur des objets selon le rang social comme de leur symbolique). C’est avec cette double-page que j’ai saisi le passage du temps de l’album, car on voit sur la page de droite trois portraits de la Reine avec sa couronne. Elle est d’abord seule, puis avec un bébé, puis avec un enfant sur le côté du fauteuil où elle se trouve et un autre bébé dans les bras. La couleur de ses cheveux diffère aussi, allant en s’éclaircissant. Et enfin, la scène générale avec les deux enfants ayant grandi et elle ayant les cheveux couleur argent.
J’aime cette vision subtile du temps qui passe, et les questions que soulèvent les détails.

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Et si vous aussi, vous aimez les albums sans texte, nous vous en avions proposé une sélection par ici suite à un débat que nous avions mené par .

Prix A l’ombre du grand arbre 2022 – Brindilles

Comme annoncé lors de l’anniversaire de notre grand arbre, nous vous proposerons au fil de l’été notre sélection pour le prix A l’ombre du grand arbre 2022. Ainsi vous pourrez, au fil de vos lectures estivales, égrainer les petites perles de la littérature jeunesse que nous avons sélectionnées pour vous, les savourer, les humer, les caresser puis venir voter ici pour vos titres préférés ! Les votes sont ouverts à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 20 août. Les gagnants seront annoncés dans la foulée, lundi 22 août.

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Nous commençons cette semaine avec la catégorie “Brindilles” dédiée à la petite enfance avec trois albums pour se mettre en mouvement !

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Pipiou, quel appétit !

Pipiou est un petit poussin gourmand parti en quête d’un met savoureux. Mais ce n’est pas si facile de trouver quelque chose de comestible à hauteur d’oisillon. Pour atteindre ses objectifs, il faut savoir faire preuve d’ingéniosité. Nous vous laissons découvrir comment notre petit personnage parviendra à ses fins !

Pipiou, quel appétit ! Richard Marnier, Aude Maurel, éditions Frimousse, 2021.

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Touche à tout !

Voici un imagier qui met la photo à l’honneur ! Ici Anne Letuffe fait dialoguer le dessin et la photo par d’habiles jeux de découpe. Le tout-petit y est invité avec subtilité à faire des liens entre ses jeux et le monde si riche qui l’entoure.

Touche à tout, Anne Letuffe, Atelier du poisson soluble, 2021.

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Une histoire bien secouée

Une histoire bien secouée, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier, 2021.

Une histoire bien secouée qui secouera de rires tous les membres de la famille ! Une bande de fourmis s’est invitée dans le livre et tout est chamboulé sur leur passage ! Les lettres partent dans tous les sens, la narration se disloque, et le lecteur peut enfin tester sa toute puissance sur ce monde de mots qui pourrait au premier abord semblé bien abstrait !

Une sélection pour oser, rire et jouer et revenir !

A consommer sans modération !

Alors, alors !

Quel est votre titre préféré dans la sélection “Brindilles” ?

  • Une histoire bien secouée, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier, 2021. (39%, 11 Votes)
  • Touche à tout, Anne Letuffe, Atelier du poisson soluble, 2021. (36%, 10 Votes)
  • Pipiou, quel appétit ! Richard Marnier, Aude Maurel, éditions Frimousse, 2021. (25%, 7 Votes)

Total Voters: 28

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Histoires de dédicaces.

A l’ombre du grand arbre, on lit beaucoup d’histoires mais on s’en raconte aussi une multitude. L’histoire de nos vies, l’histoire de nos fulgurances et de nos ténèbres, l’histoire de nos enfants, l’histoire de nos familles. Et on se raconte aussi l’histoire de nos rencontres. Et c’est de nos rencontres littéraires qu’on voulait vous parler aujourd’hui à travers l’histoire de nos dédicaces. Tout est parti d’une discussion que nous avions eue sur un livre de Chabas que Colette avait glissé dans un swap pour Frédérique et qu’elle avait acheté sur un site de livres d’occasion. Quand elle l’avait reçu, incroyable surprise : il était dédicacé !!! Colette s’était étonnée que l’on puisse se séparer d’un livre dédicacé par un tel artiste et chacune a alors livré quelques anecdotes surprenantes !

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Du côté de chez Colette…

Je n’ai jamais été fan de dédicaces en fait avant de devenir maman. Avec mon mari, quand on a pensé la chambre de notre fils aîné, avant qu’il naisse, on a voulu lui créer un “mur des artistes” pour qu’il soit entouré de beauté partout où son regard neuf se poserait. Ma sœur, qui dessine beaucoup, m’avait offert une petite aquarelle me représentant enceinte avec elle à mes côtés et un doudou Totoro qu’elle avait cousu pour mon Théodore (c’était ses débuts en couture, il y a déjà 13 ans). Nous avions accroché son dessin dans la chambre de Théodore et puis on a eu l’idée d’accompagner ce dessin de croquis d’autres artistes.

Et à chaque rencontre, en librairie ou en salons du livre, nous demandions aux illustrateurs et illustratrices rencontré.e.s de faire un dessin pour “le mur des artistes” de notre fils. C’est ainsi que sur son mur, il y a désormais des dessins dédicacés de Claude Ponti (le premier !), Rebecca Dautremer, Geoffroy de Pennart, Hervé Tullet, Horne, Delphine Garcia, Marie Wabbes… Mais aussi d’une amie chère à mon cœur (des portraits de femmes inspirantes) et des aquarelles de ma sœur.

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Du côté de chez Frédérique…

Quelques rencontres avec Timothée de Fombelle … et François Place. En février 2019, j’apprends par hasard que Timothée de Fombelle est invité dans une grande librairie de Toulon. Il est présent pour nous parler de son dernier livre qui sera un triptyque : Alma.

En attendant ce moment c’est avec beaucoup d’émotion que je l’écoute parler du travail et des recherches menés pour l’écriture de son roman. Des recherches qui l’on amené souvent à faire venir des documents de différents pays notamment des Etats-Unis. Fin de la rencontre qui aura duré une petite heure. Pas de foule immense à affronter, juste ma grande timidité.

D’ailleurs quel bonheur de le retrouver deux ans plus tard au Salon du Livre et de la Presse jeunesse de Montreuil durant une lecture dessinée avec François Place. Une lecture ponctuée d’une histoire qui a inspiré les personnages d’Alma et de son frère. Comment, Timothée de Fombelle a suivi la trace de deux enfants esclaves et retrouvé un des aïeux. Malgré l’agitation dû aux nombreuses manifestations du salon, l’assemblée était suspendue aux dessins de François Place. Voir les personnages prendre vie simplement, des gens d’une autre époque…

Et quel ne fût pas notre trouble lorsqu’une chanteuse apparaîtra pour déclamer des chants issus de cette période d’esclavage aux Etats-Unis. Des chansons pour tenir et vivre dans ces immenses champs de coton.

Du côté de chez Blandine

Ce que j’aime, ce sont les rencontres, ce petit moment suspendu partagé, que va prolonger la dédicace. Pourtant, je suis d’un naturel réservé, alors il me faut puiser un peu/beaucoup en moi pour “oser” me présenter. Passé le moment “rouge tomate”, on se confie, on s’ouvre un peu / beaucoup, et on partage autour du livre lu / en cours de lecture / ou à lire, et selon, cela peut influer sur la discussion puis sur la dédicace. Pour se transformer en beau souvenir!

Dédicaces au Festival du Livre Paris 2022

Un des plus forts souvenirs qui me restent est survenu en décembre 2012 lorsque j’ai appris le décès de Mario Ramos que j’avais eu la chance de rencontrer au Salon du Livre de Paris en mars de la même année (à la Porte de Versailles à l’époque). L’une de mes premières. Cela avait été bref (il y avait du monde) mais il prenait le temps d’échanger quelques mots avec chacun. Cette annonce m’a beaucoup touchée et peinée, et rendu ce moment encore plus précieux.

Dédicaces au Festival du Livre Paris 2022

Au Festival du Livre de Paris cette année, ce sont les potentielles dédicaces qui m’ont portée. J’y suis allée sans idée de quels auteurs y seraient et je me suis dirigée vers eux sans attente aucune, attirée par leur seule présence, un nom ou un titre reconnu, une couverture. Et cela m’a permis de découvrir des livres vers lesquels je ne serais pas allée sans, de faire de très belles rencontres et discussions avec des auteurs connus (François Roca) ou pas du tout (Astrid-Aimé), de partager des points communs ou des recommandations livresques, de connaître des histoires et de genèses de livres incroyables (tel le roman graphique “Des vivants : le réseau du musée de l’homme, 1940-42“).

Les moments forts, c’est aussi lorsque je reçois un mot d’un auteur ou d’une maison d’éditions, via les réseaux sociaux ou dans ma boîte aux lettres. Tous ces moments, vrais et virtuels, me restent au cœur et je leur suis infiniment reconnaissante <3

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Du côté de chez Isabelle

Les dédicaces découlent de rencontres avec des auteur.ice.s. Comme je n’habite pas en France, je n’en ai pas souvent l’occasion et je trouve d’ailleurs cela un peu intimidant. Etrange aussi : on ne se connaît pas personnellement, mais écrire et lire est quelque chose d’assez intime et si on a déjà lu plusieurs livres de l’écrivain.e, on peut avoir l’impression d’avoir partagé quelque chose d’assez personnel. Mais avoir un blog donne parfois la chance de pouvoir dialoguer avec des auteur.ice.s. Beaucoup lisent les billets publiés autour de leurs titres et certain.e.s prennent le temps de réagir. Cela fait toujours immensément plaisir et donne l’impression d’être prise au sérieux par celles et ceux qui nous offrent les textes que nous aimons lire. Ils sont souvent curieux de sonder notre lecture personnelle, notre ressenti subjectif. Quelle surprise et quel bonheur quand, parfois, arrive un livre ou un dessin dédicacé par la poste !

Mon souvenir le plus sympathique, en la matière, concerne un jeune auteur-illustrateur pour lequel ma tribu avait eu un vrai coup de cœur, Cédric Philippe. Nous l’avions découvert en tant qu’illustrateur d’un roman génial d’Audren, La petite épopée des pions, qui mettait en scène des pions d’échec, le jeu préféré de mes moussaillons. Quelques mois plus tard, nous avons eu envie de lire Les fleurs sucrées des trèfles, roman publié cette fois en tant qu’illustrateur ET auteur. Le sujet de l’histoire était passionnant : la chance ! Ce roman fut l’un des plus étranges et des plus intéressants que nous avons lus : « Peut-être quelque chose à la frontière entre un conte, Alice au pays des Merveilles et un film de David Lynch ? », écrivais-je sur mon blog.

Quelques jours plus tard, Cédric Philippe m’écrivit non seulement pour me remercier pour ma chronique, mais pour demander si nous serions partants pour échanger un peu par mail sur nos impressions. Il s’intéressait particulièrement au ressenti de mes moussaillons et le cadet, qui avait particulièrement aimé le roman, accepta volontiers de répondre à quelques questions. L’échange fut fort sympathique et fut l’occasion, puisque nous aimions visiblement fréquenter les mêmes mondes littéraires, de partager des idées de lectures. Ce qui nous valut de nouveaux coups de cœur pour plusieurs romans animaliers, notamment Watership Down (un autre souvenir éblouissant) et Le vent dans les saules. Et la dédicace dans tout ça, me direz-vous ?

Et bien, figurez-vous que quelques temps plus tard, j’ai eu la surprise de recevoir par la poste ce dessin désopilant, représentant les bestioles que nous avions adorées dans Les fleurs sucrées des trèfles. Nous l’avons gardé précieusement. Je n’en reviens toujours pas de tant de gentillesse et de générosité !

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Du côté de chez Linda…

Je n’en demande jamais, trop timide. Mais j’accompagne mes filles dans cette démarche. Leur première dédicace était de Mymi Doinet. Gabrielle y était allée avec un tome de la série “les animaux de Lou” et Juliette avec “La Tour Eiffel a des ailes”, elles étaient toutes petites encore et avaient adoré cette rencontre. Mymi avait collé des gommettes pailletées pour illustrer ses dédicaces et déjà Juliette hurlait que “c’est un truc de filles” ! Ensuite il y a eu Bertrand Santini et pour le coup nous avions eu un bel échange. Dernièrement Gabrielle a fait dédicacé Les Vigilantes par Fabien Clavel et elle espère avoir bientôt une dédicace de Valentine Goby.

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Du coté de chez Lucie…

Plus que la dédicace, c’est la rencontre qui m’intéresse. Je vois plus la dédicace comme un petit souvenir de l’échange que comme un but en tant que tel.
Notre première dédicace, c’est Jean Claverie qui nous a prédit à mon amoureux et moi un bel avenir dans L’art des bises il y a près de 20 ans. Un joli souhait qui nous accompagne encore aujourd’hui !

Les deux dernières rencontres marquantes ont été Timothée de Fombelle, dont toute la famille est fan, et Clarisse Lochmann.
Pour le premier, mon fils avait préparé une petite boite d’éléments naturels auxquels il avait imaginé la fonction pour Tobie Lolness. Puis il lui a demandé de dédicacer son exemplaire déjà très usé par les relectures.

J’ai découvert la seconde grâce à Colette, et ça a été une évidence de lui faire dédicacer sa Passoire adorée… Ce qui l’a amenée à m’envoyer un exemplaire de Barbe Bleue dédicacé par François Roca !

Bien que n’ayant pas rencontré l’illustrateur, j’ai aimé cet échange passionné autour de la littérature jeunesse, si représentatif des attentions que nous avons les unes pour les autres sous ce bel arbre.

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Du côté des anciennes…

Avant de partir, Pépita nous avait confié sa pratique des dédicaces :

“Ici je fais dédicacer pour mes… futurs petits-enfants ! ça plait beaucoup aux auteurs illustrateurs de voir que leurs livres iront dans les mains de futurs lecteurs ! Et moi ça me permet de me projeter dans du prochain bonheur de partages. Et ces dédicaces sont très touchantes ! Mais Covid est passé par là… et nos enfants ne se projettent plus comme parents. Mais ça peut changer ! On verra bien !”

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Nous avons aussi eu la belle surprise de recevoir chacune de François Place une magnifique estampe de Olympe de Roquedor suite aux articles que nous lui avions consacrés (nos classiques préférés et un entretien).
Nous ne sommes toujours pas revenues de ce cadeau !

Et vous, avez-vous des histoires de dédicaces à partager ?

ALOGDA s’engage – aux côtés de l’UNICEF.

Voilà deux ans que nous nous engageons aux côtés de l’UNICEF pour promouvoir le prix de littérature jeunesse que l’organisme propose depuis 2016. Cette année, l’UNICEF n’a pas proposé de sélection pour tenir compte des remarques formulées par les acteurs éducatifs qui déploraient que le rythme du prix ne soit pas celui d’une année scolaire. En effet, souvent accompagné.e.s par leurs enseignant.e.s, les élèves lisaient les livres de la sélection sur l’année scolaire mais ne savaient pas quelles œuvres avaient recueilli le plus de suffrages car les résultats étaient proclamés en novembre de l’année suivante alors qu’elles et ils avaient changé de classe. Donc cette année, on a eu le choix de se plonger dans une des sélections des années précédentes. Après concertation démocratique au pied de l’arbre, nous avons choisi un sujet qui nous enthousiasme, à une époque qui demande d’être repensée : le sujet de la sélection 2019, année des 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, “Héros et héroïnes du quotidien, petits et grands combats de société” .

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Dans la sélection des 3-5 ans

Ce que j’aime vraiment d’Astrid Desbordes et Pauline Martin, Albin Michel jeunesse, 2017.

Archibald n’arrive pas à jouer au tennis. Il rate dès qu’il essaie. Aussitôt, il généralise cet échec, momentané et ciblé, à tout ce qu’il entreprend ou voudrait faire. Pour toute réponse, sa maman l’emmène en balade. En observant la nature et les animaux, la maman pose des questions à son fils, d’une manière très innocente, et apparemment sans rapport… Vraiment?

Cet album illustre parfaitement une certaine phrase qu’aurait prononcé Einstein sur la capacité de chacun pour nous démontrer que nous réussissions tous en quelque chose, parce que nous l’aimons, parce que nous y croyons. Un album au graphisme minimaliste et détaillé, empli de bienveillance pour instiller confiance en soi!

“Tu ne peux pas tout réussir, mais si tu trouves ce que tu aimes vraiment, ce qui est important pour toi, tu le réussiras.”

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Pour quelques gouttes d’eau d’Anne Jonas, Marie Desbons, Le buveur d’encre, 2017

Zahina vit dans un pays où l’eau est précieuse. Chaque jour elle accompagne sa famille au puits. Mais chaque jour elle en renverse un peu, happée par ses rêveries. Consciente de la valeur de l’eau, ce gâchis la rend triste et la fait culpabiliser. Mais elle a beau prendre des résolutions, rien n’y fait : son esprit divague le long du chemin. Jusqu’au jour où elle casse une jarre et ne peut cacher cette maladresse à son père.

Cet album d’Anne Jonas invite les jeunes lecteurs à réfléchir au prix de l’eau. S’il leur suffit d’ouvrir un robinet, ce n’est pas le cas de tous les enfants, loin s’en faut ! Mais il fait aussi la part belle à la rêverie et aux conséquences parfois merveilleuses de nos supposées maladresses. Les illustrations foisonnantes colorées de Maries Desbons nous invitent au voyage.

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Gros ours ? de Lisa Blumen, Kilowatt, 2017.

Gros Ours est un peu triste ce matin. La petite fille veut comprendre pourquoi et l’aider à aller mieux. Elle émet toutes sortes d’hypothèses et n’épargne pas sa peine pour prendre soin de son ami.

Cet album a remporté le prix UNICEF, et l’on comprend aisément pourquoi. En effet, quel enfant ne s’est pas retrouvé face à un ami ou un proche triste ? Quel enfant n’a pas essayé de comprendre et de le faire sourire ?
Car se préoccuper de son prochain est à la portée de tous, dès le plus jeune âge, et les enfants le savent bien !

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Palmir de Gilles Baum et Amandine Piu, Amaterra, 2018.

Palmir est de ces albums qui nécessitent un accompagnement. Car si les enfants peuvent n’y voir qu’un dragon se rendant à l’école, les adultes comprennent immédiatement que ce dragon fuit son pays en guerre. N’emportant qu’une petite valise, il traverse les épreuves avec courage. Sera-t-il bien accueilli une fois arrivé à destination ?

Un album qui raisonne fortement avec l’actualité et qui invite les enfants à accueillir l’Autre avec ses différences et son histoire.

*

Un si petit cœur de Michel Gay, L’école des loisirs, 2018.

Sur le chemin de l’école, Nour recueille un oiseau blessé. Elle le protège, le nourri et en prend soin, jusqu’à ce qu’il puisse s’envoler.

Si l’histoire est extrêmement simple, son contexte interpelle les jeunes lecteurs. Pourquoi la petite fille porte-t-elle un foulard ? Que font ces gros camions ? Où sont les habitations ? Et les enfants de se rendre compte qu’ils réagissent de la même manière face à un être vivant fragile, quelque soit leur origine, leur sexe ou leur religion.

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Dans la sélection des 6-8 ans

Rosie Pink, le paradis des mauvaise herbes de Didier Levy et Lisa Zordan, Sarbacane, 2018.

Dans cet album, il est question de cultiver son jardin. Deux visions s’affrontent : celle de Rosie et celle d’Horace. Celle d’une enfant et celle d’un adulte. Celle de la nature sauvage et celle de la nature domestiquée. Et surtout dans cet album, il est question d’équilibre. Un équilibre offert par la nature elle-même à qui sait l’observer.

“Et soudain un matin, la lumière revient.

C’est le printemps !

La neige s’évapore et la roseraie réapparait.

Mais ce n’est plus tout à fait la même.”

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Chère toi que je ne connais pas d’Isabel Pin, Hélium, 2018.

Un album délicat où une petite fille écrit à une étrangère nouvellement arrivée dans sa classe pour l’inviter à venir prendre le goûter chez elle. Par petites touches, au travers de cette accueil bienveillant, c’est la vie de cette réfugiée avant la guerre qui est évoquée : celle d’une petite fille pas si différente de celle qui l’accueille aujourd’hui.

Chère toi,
Je t’invite samedi après-midi
à quatre heures,
pour un goûter chez moi.
On ne se connaît pas,
mais la maîtresse dit
que tu viens d’un autre pays…

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Fuis, tigre de Gauthier David et Gaëtan Dorémus, Seuil jeunesse, 2018.

Un tigre fuit, rampe, bondit pour échapper aux flammes. Il va devoir quitter sa terre natale et aller vers les terres étrangères, découvrir le monde domestique. Le tigre va trouver refuge dans une maison, dans la chambre d’un petit garçon. Un album qui, tout comme Palmir, aborde le sujet au combien d’actualité de l’exil forcé.

Fuis Tigre.
Tu es plus rapide que le feu.
Vif, déployé, tu le distances.
Fuis Tigre.
Enjambe. Rampe. Bondis.
Échappe aux flammes qui s’étirent pour te prendre.
Aux arbres qui tombent.
Au souffle terrifiant de l’incendie.
A la fumée suffocante, pluie de braises.
Fuis Tigre.
Ta terre natale disparaît derrière toi.
Il restera ton histoire.

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Les papillons de Risha d’Amarnath Hosany et Minji Lee-Diebold, Hongfei, 2018.

Dans un monde bruyant et indifférent, Risha, enfant muette, réunit sa famille pour un moment de partage véritable. Autour de Risha, petite fille d’aujourd’hui, le monde est bruyant mais on n’y communique bien peu. Même dans sa famille où maman, papa et frérot sont absorbés par leurs écrans. Alors Risha, petite fille muette, se réfugie dans un monde imaginaire où ses doigts légers dialoguent avec les nuages. Un soir, une panne d’électricité plonge le quartier dans l’obscurité. Tout le monde est désemparé. Sauf Risha !

Ça surfe, ça chat, ça zappe… en silence.
Les regards se croisent mais ne se rencontrent pas.
À la maison, c’est un film muet qui se joue quotidiennement.

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Le crayon magique de Malala de Malala Yousafzai et Kerascoët, Gautier-Langereau, 2018.

Dans cet album, Malala se remémore son enfance, lorsqu’elle rêvait, grâce à un crayon magique, de pouvoir transformer et améliorer par petites touches son quotidien et celui de sa famille.

Un crayon magique comme un moyen d’échapper à la réalité de son pays, le Pakistan. Un pays dans lequel la guerre, la pauvreté, la faim règnent. Un pays dans lequel les libertés, et notamment celles des filles, se trouvent réduites, pour aller à l’école, puis jusque dans leurs rêves.

Le crayon magique de Malala est devenu réalité. Entre ses mains, il a commencé à écrire sa vie, sa peur et celle de ses amies, son amour de l’école et du savoir. Pour que le monde sache. Avec courage, volonté et même obstination. Bienveillance, paix et amour.

“J’espère que mon histoire vous permettra de découvrir la magie dans votre vie quotidienne et d’oser dire ce en quoi vous croyez.”

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Dans la sélection des 9-12 ans

Vives et vaillantes de Praline Gay-Para, Didier jeunesse, 2018.

Non, les filles et les femmes des contes ne sont pas des “nunuches” soumises et passives qui attendent sans rien faire que le Prince Charmant viennent les délivrer et les épouser. Pour nous démontrer qu’elles sont volontaires, actives et actrices de leur destin, Praline Gay-Para, nous raconte sept contes méconnus issus de la Méditerranée, qu’elle a parfois mixé ou réactualisé pour coller à l’esprit d’aujourd’hui.

Ces contes en rappellent d’autres, et démontrent que la forme n’est pas fixe, qu’elle évolue, s’adapte en fonction des époques et des lieux mais sans pour autant perdre de sa facétie ou de son message.

“S’il existe des récits entiers ou des motifs du répertoire traditionnel sexistes, c’est à nous qui les transmettons aujourd’hui de faire le tri dans ce que nous racontons et de penser nos histoires ici et maintenant.”

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L’histoire du mouton qui sauva une école de Thomas Gerbeaux et Pauline Kerleroux, La joie de lire, 2018.

Drame sur l’île aux moutons : le ministre de l’éducation nationale a décidé de fermer l’unique classe car elle compte moins de 30 élèves et il faut, comme toujours, faire des économies (pourquoi ? ça on ne sait pas !) Mais c’est sans compter sur l’inventivité des habitant.e.s de l’île et notamment du “vétérimaire” et de sa fille Jeanne qui vont solutionner cet épineux problème avec humour.

Le jour où le ministre décida qu’il y avait trop de classes.

Le puissant ministre de l’éducation nationale ne trouvait jamais de position confortable. Il n’était pas grand, pourtant il se cognait tout le temps. Il n’était pas maigre, pourtant il avait toujours froid. C’était comme ça. Eté comme hiver, le ministre avait froid.”

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Des fleurs sur les murs de Cécile Roumiguière, Nathan, 2018.

Des fleurs sur les murs, c’est l’histoire d’une enfant qui comprend que le monde est injuste. Et qu’elle a le pouvoir de dénoncer les injustices par l’engagement militant. C’est l’histoire de Léna, 9 ans en 1968, qui s’oppose à la fermeture de l’usine de son village.

“Ce soir, avant d’éteindre ma lampe de chevet, je regarde le nuage noir, celui que j’ai dessiné dans mon cahier. Je me dis qu’il faudrait balayer le ciel, c’est trop triste ! Je dois trouver un moyen pour que tout reste ouvert, l’usine, l’épicerie et le cœur des gens du village ! “

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Six contre un de Cécile Alix, Magnard jeunesse, 2018.

Six contre un est le récit à la première personne de Ludo. Harcelé au collège à cause de son poids, son quotidien est un enfer. A tel point qu’il envisage de commettre l’irréparable.

Cécile Alix choisi la fiction pour montrer la douleur, la résignation et la peur qui habitent une victime de harcèlement. Ce roman a remporté le prix UNICEF, ce qui montre que le sujet touche particulièrement les lecteurs de cette tranche d’âge. Car, on le sait, il n’est pas facile d’en parler et de se faire aider dans une telle situation. Ludo est très attachant, et on ne peut qu’espérer que ce roman aidera les victimes et les témoins à réagir.

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La révolte ou la paix de Malorie Blackman, Rageot, 2018.

Ce court roman est situé dans un vaisseau spatial. Pour maintenir la paix, les habitants ont été équipés d’un Pacifieur qui inhibe leurs émotions. Plus de colère, de peur, de tristesse… Mais plus de joie non plus. Lorsque des extra-terrestres menacent de détruire la totalité du vaisseau et de ses habitants, Mikela réagit.

Ce roman, pensé pour les lecteurs “fragiles” (petits lecteurs ou dys) invite à exprimer et célébrer les émotions qui nous rendent humains.

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Dans la sélection des 13-15 ans

Le petit prince de Harlem de Mikaël Thévenot, Didier jeunesse, 2018.

En 2018, à la Nouvelle-Orléans, un musicien des rues écrit sur son carnet une histoire qui nous est racontée en parallèle, remontant le temps jusqu’en 1927. Découpé en trois parties comme autant de vues possibles du quartier d’Harlem (vue du ciel / vue d’en bas / vue de l’intérieur) , de ses habitants et de la façon d’y être et d’y vivre, de ses joies et dangers, le roman nous fait rencontrer Sonny, jeune ado qui se cherche.

On découvre la précarité, la frontière invisible mais réelle avec les Blancs, le bolito, la mafia et la prohibition. On y croise des personnes ou des noms ayant réellement existé (Duke Ellington, John Coltrane, Queenie, etc.). C’est passionnant ! Et, surtout, la musique, le saxophone, et la liberté qu’il procure.

Un roman à la fois doux, douloureux et généreux.

“Des silhouettes avec une tache claire au niveau du visage. Je me rappelle avoir fait une pause. Je ne savais pas où je mettais les pieds et je n’étais pas très rassuré. Je n’avais toujours été, en quatorze ans, qu’un Noir parmi d’autres Noirs.”

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Barricades de Charlotte Bousquet et Jaypee, Gulf Stream, 2018.

Sam vient d’arriver dans un nouveau lycée et, bien que souhaitant s’intégrer, elle reste sur la défensive. On sent ses parents inquiets car désireux du bien-être de leur fille. Car avant d’être Samantha, Sam était Samuel.
La haine, le rejet, le harcèlement, les ont forcé à fuir.
Grâce à la musique et au groupe de Nolan et Clovis que Sam intègre, la parole, les explications, l’écoute, l’amitié et l’entraide surviennent. Elle est acceptée pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle aime. Au-delà du genre, qui finalement importe (si) peu

L’excellente collection Les Graphiques de Gulf Stream Editeur traite des questions essentielles et actuelles de l’adolescence de façon aussi délicate que directe, et aborde ici le sujet difficile du transgenre et de la transidentité, avec pudeur et brio.

…Je m’ancre en moi je deviens qui je suis…..

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Les étrangers de Pessan et Solminihac, L’école des loisirs, 2018.

Basile, en classe de 3e, voit passer sa vie puisqu’il ne la vit. Ecartelé entre son père qui a des absences, sa mère pétrie de tristesse qui endure en silence. Il observe Lou dans sa classe ou sur les réseaux sans oser l’aborder ou lui écrire, il rentre avec Simon sans parler. Jusqu’au jour, où sans savoir pourquoi, Basile ne tourne pas à l’endroit habituel pour continuer tout droit et se rendre à la gare désaffectée. Une rencontre va le faire basculer et lui ouvrir les yeux, le cœur, et le courage pour se sentir concerné par ce qui se passe “chez lui”: les Migrants qui vont, viennent, essaient de passer en Angleterre, disparaissent. Une soirée et une nuit qui vont l’ouvrir aux autres et à lui-même.

Un roman aussi difficile que subtil pour sensibiliser aux sorts des Migrants, au sort des enfants qui sont contraints de quitter leur pays, leur foyer, à cause de la guerre, à cause de maltraitance, et qui grandissent trop vite, contraints et forcés, qui s’endurcissent tout en restant si vulnérables.

J’ai l’impression que l’on vit tous dans des mondes parallèles.
On croit que les autres partagent notre réalité
alors qu’ils sont à des années-lumière de nous.
Des adolescents de mon âge traversent un quart de la planète pour échapper à la guerre,
d’autres sont contraints d’être les pères de leurs pères.

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La fillette au drapeau blanc de Saya Miyauchi, Akata, 2017.

La fillette au Drapeau Blanc s’appelle Tomiko Higa. Elle a 6 ans et habite sur l’île d’Okinawa. La photo a été prise en juin 1945 par le photoreporter John Hendrickson et dévoilée en 1977. Dix ans plus tard, Tomiko Higa sort de son anonymat, rencontre celui qui l’a immortalisée en 1988, et publie son roman autobiographique l’année suivante. En 2005, Saya Miyauchi adapte son histoire en manga. Mais il faudra attendre 2017 pour sa sortie française. Alors que le manuscrit « dormait » dans les cartons de la maison d’éditions Akata depuis des années, la vue du petit corps d’Aylan (2015) a décidé son éditeur à la publication, persuadé que les images heurtent et sensibilisent davantage que les mots.

Mai 1945, les Américains bombardent Okinawa et progressent très rapidement sur ses terres, précédés par l’horrible portrait et réputation propagés par les soldats et civils japonais. Avec ses frères et ses sœurs, Tomiko quitte la maison pour tenter de gagner le sud, mais est très vite esseulée, assistant à des horreurs encore plus inhumaines que la guerre. Elle trouve refuge dans une galerie souterraine, auprès d’un vieux couple qui prend soin d’elle et lui permet de survivre.

Ce manga est un récit de survie, dur, à la limite du soutenable, mais dont on retient surtout l’innocence, la pureté face à l’horreur et l’espoir constant de Tumiko.

“Le plus important, c’est la vie.”

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Des cailloux à ma fenêtre de Jessie Magana, Talents Hauts, 2016.

18 juin 1940, le Général de Gaulle lance son Appel depuis Londres. Sur l’Île de Sein, 128 hommes décident de le rejoindre alors que les femmes doivent subir leur absence et incertitudes comme endurer l’Occupation des Allemands. Parmi elles, Yvette et Marie, deux jeunes adolescentes, refusent de se résigner et d’attendre. Elles aussi veulent aider et parviennent à rejoindre la Résistance qui les base à Nantes. En parallèle, nous suivons Jean, jeune homme sénan qui s’est rendu en Angleterre, et qui, après l’attente des premiers mois, combat enfin sur mer avec son ami Pierre.

Récit fictionnel, ce roman se base tout de même sur un fait avéré: le large engagement des Sénans en faveur de la Résistance. La plume sensible de Jessie Magana nous permet de découvrir deux nuances de ce même acte héroïque avec le journal intime de Jean et l’arrivée massive et néanmoins inattendue et impréparée des Français en Angleterre, et le point de vue de Marie, frustrée de ne “servir à rien”.

Je repense à cette décision de partir, si rapide et pourtant si évidente. Échapper à la terre, prendre la mer, moi que rien ne destine à quitter cette île. pourquoi moi? Cette envie de fuir le chemin tout tracé, qui grandit en moi. Fille de marin, femme de. Une échappée, mais pas que. Agir, ne plus être spectatrice qui se contente de collecter les évènements, de les voir à distance. Prendre ma part. J’ai été choisie au hasard, mais je jouerai mon rôle.

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Avez-vous lu certains de ces livres? Avez-vous envie de les découvrir? Dîtes-nous!

Et rendez-vous sur le site de l’UNICEF pour découvrir la sélection 2023 sur la thématique “Un air de famille” !

ALOGDA s’engage – sensibiliser aux LGBTphobies.

Demain, nous célébrerons la journée mondiale contre les LGBTphobies. La date du 17 mai a été choisie pour commémorer la décision de l’OMS le 17 mai 1990 de ne plus considérer l’homosexualité comme une maladie mentale. Il faudra cependant attendre le 17 mai 2005 pour que la première journée ait lieu. Depuis 2005 la journée IDAHO (international day against homophobia and transphobia) mobilise l’opinion publique sur les problèmes liés aux LGBTphobies par le biais de colloques, de manifestations de rues ou d’évènements artistiques. Notre sélection du jour, à sa modeste mesure, est une manière pour nous de nous engager aux côtés des associations qui sensibilisent enfants, adolescents et adultes à ces questions.

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Des albums

Dans Julian est une sirène, Jessica Love met en scène un petit garçon fasciné par les “sirènes”. Et honnêtement on ne peut que le comprendre tant les illustrations sont fabuleuses ! Mais quelle sera la réaction de sa Mamita ? Un album dans lequel l’amour et la tolérance font loi.

Julian est une sirène, Jessica Love, ¨Pastel, 2020.

Les avis de Linda et d’Isabelle et Liraloin

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Derrière un titre intriguant, cet album cache une vérité universelle : les émotions animent notre corps, font du bruit, nous remuent. Qui que l’on soit, quelque soit la personne à laquelle on pense, le sentiment amoureux a les mêmes effets physiques et sonores. De quoi relativiser nos différences pour nous concentrer sur ce qui nous rassemble !

BOUM BOUM et autres petits et grands bruits de la vie, Catherine Latteux, illustrations de Mamz’elle Roüge, Editions Pourpenser, 2018.

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L’Histoire de Julie a été publié pour la première fois en 1976, une époque moins tolérante qu’elle ne l’est aujourd’hui. Julie est une enfant pleine de vie qui aime courir, grimper aux arbres… Elle est ce que l’on appelait “un garçon manqué”. Ses parents aimeraient qu’elle soit plus calme, plus polie, plus obéissante. Julie ne peut s’empêcher de se demander si, puisqu’elle est un garçon manqué, elle n’est pas une fille réussie. Mais est-ce vraiment important ? La petite fille en pleine quête d’identité rappelle qu’elle se construit dans l’amour et sous le regard bienveillant des parents.

Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon, Christian Bruel, Thierry Magnier, 2014.

L’avis de Linda.

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Voilà un album qui a longtemps était un livre de chevet chez Linda, à une époque où la question du genre était peu abordé en littérature jeunesse. Dans cette histoire, une enfant cherche sa place dans une société où les normes enferment les individus dans des cases selon leur sexe. Pas facile de s’identifier aux autres quand nos préférences diffèrent.

Marre du rose, Nathalie Hense, Albin Michel jeunesse, 2009.

L’avis de Linda.

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Dans la même lignée que Marre du rose, La dictature des petites couettes aborde la question du genre et de l’égalité des sexes. L’histoire joue sur les clichés et les stéréotypes pour aborder la question de l’égalité. Un très bel album qui appel à l’éveil les consciences et à l’éducation non genrée pour plus de tolérance.

La dictature des petites couettes, Ilya Green, Didier jeunesse, 2014.

L’avis de Linda.

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Pourquoi les contes ne pourraient-ils pas s’affranchir des schémas traditionnels ? Pimprenelle est une princesse, mais s’accommode bien mal du mode de vie que cela implique. Au moment où commence cette histoire défile une flopée de princes prêts à l’épouser, mais tous plus ennuyeux les uns que les autres. Jusqu’au jour où arrive, sur son cheval, Aliénor. Un album joyeusement subversif, porté par de chouettes illustrations.

Princesse Pimprenelle se marie, de Brigitte Minne et Trui Chielens, CotCotCot Éditions, 2020.

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Dans la sélection du prix littéraire de l’UNICEF, l’année dernière, les jeunes lecteurs de 9-11 ans ont pu découvrir l’album Je suis Camille de Jean-Loup Felicioli. On y suit la jeune Camille dans son nouveau collège, on y découvre comment elle se lie à Zoé et comment la question de sa transidentité vont compliquer sa vie quotidienne sans pour autant l’empêcher de vivre pleinement les émotions propres à l’adolescence.

Je suis Camille, Jean Loup Felicioli, Syros, 2019.

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Une BD

Quand Colette conseille des lectures à ses adolescent.e.s sur le sujet, elle leur parle de la BD Le Prince et la couturière. Dans cette BD tous les codes sont bouleversés : le prince est une princesse, la couture devient une source inépuisable de travestissement devient le moyen non pas de se cacher mais de se révéler. Et les liens qui se tissent entre le prince Sébastien et Francès, jeune couturière pleine de talent, ne sont pas les liens caricaturaux des contes de fée mais bien des liens complexes et puissants comme ceux que nous créons parfois et qui nous bousculent parce qu’on ne sait pas toujours très bien de quoi ils sont tissés. Une petite merveille graphique et narrative !

Le Prince et la couturière, Jen Wang, éditions Akileos, 2018.

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Des romans

S’il y a un roman que Colette aime un peu, beaucoup, passionnément pour parler d’amour avec les grands ados qu’elle a la chance de côtoyer, c’est Le Faire ou mourir de Claire-Lise Marguier. On y suit les premiers pas au lycée de Damien, jeune homme qui se cherche, et qui se trouve en Samy. C’est une histoire d’amour qui la bouleverse à chaque lecture. On y retrouve tous les ingrédients de l’amour tragique : les familles qui s’opposent, la figure paternelle autoritaire qui s’immisce dans les choix amoureux de son enfant, un amour que le héros n’assume d’abord pas, un amour qui le change et le fait devenir autre. Intense !

Le faire ou mourir, Claire-Lise Marguier, Rouergue, 2011.

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Si Le voyage de nos vies propose des personnages un peu (trop ?) chargés en drames familiaux ou personnels, il a le mérite de proposer un groupe d’ados avec des profils variés. Impossible d’en dire plus sous peine de dévoiler des ressorts essentiels à l’intrigue, mais ce road trip à travers les Etats Unis en compagnie d’un star internationale est une ode à la différence et à la tolérance.

Le voyage de nos vies, Chris Colfer, Michel Lafon, 2019.

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Si Météore ne fait guère plus de 80 pages, il n’en reste pas moins un récit bouleversant, véritable plaidoyer pour la tolérance. Le texte est en fait le monologue de Sara, née dans un corps de garçon, qui débute sa transition. Ce jour-là, elle décide de porter une robe pour aller faire des courses. Rapidement elle se confronte aux regards tantôt haineux, tantôt plein de pitié de ceux qui devinent, qui comprennent, ceux qui ne voient pas au-delà des apparences. De quoi gâcher une belle journée ensoleillée. L’écriture brutale, presque crue, dit toute la violence qu’un simple regard peut porter. Les émotions sont justes et appellent à plus d’humanité. C’est puissant !

Météore, Antoine Dole, Actes Sud Junior, 2020.

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Il n’y a parfois qu’un pas entre l’amitié et l’amour et c’est ce que les deux Will Grayson vont découvrir. Deux auteurs unis dans l’écriture pour donner vie à deux personnages qui ont bien plus en commun que leur patronyme. Leurs sentiments et leurs histoires s’entrecroisent autour de Tiny Cooper, un individu massif, ouvertement gay et dont la vie sentimentale est un véritable feuilleton. Un roman qui ne cherche pas à prendre position, des personnages attachants, des adolescents qui tombent amoureux réunis par quatre mains qui ne cherchent qu’à écrire une belle histoire d’amour.

Will & Will, John Green et David Levithan, Gallimard Scripto, 2014.

L’avis complet de Linda.

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Aristote et Dante sont deux jeunes qui ne trouvent pas vraiment leur place parmi leurs camarades. Différents, ils se sentent à part de cette société adolescente à laquelle ils n’ont pas l’impression d’appartenir. Différents l’un de l’autre, on se demande comment leur amitié peut être aussi forte… jusqu’à ce qu’on comprenne que c’est l’amour, le grand, le vrai, celui qui pousse à se dépasser, celui qui fait grandir, qui les unit ! Une très belle histoire d’amour portée par deux personnages touchants.

Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers, Benjamin Alire Saenz, PKJ, 2015.

L’avis complet de Linda et celui d’Isabelle.

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Le Renard et la Couronne est un roman flamboyant retraçant un destin hors du commun, une trajectoire incroyable et épique, à la charnière entre le 19ème et du 20ème siècle. On voyage à travers toute l’Europe, que l’on y rencontre toutes sortes de personnages fabuleusement romanesques. En arrière-plan de l’intrigue se dessine une fresque de l’Europe à la veille de la Première guerre mondiale – ses révolutions scientifiques, technologiques et artistiques, ses grands clivages politiques, ses débats de valeurs, ses balbutiements démocratiques, ses journalistes, ses brigands et ses tourments diplomatiques… Quel rapport avec cette sélection, nous direz-vous ? Et bien, cette histoire est aussi un joli parcours initiatique, celui d’Ana qui grandit, apprend à porter haut ses belles valeurs de solidarité, de respect, de pacifisme et d’émancipation. Nous n’en dévoilerons pas plus, mais ce roman trouve parfaitement sa place aux éditions Talents hauts, dont la sensibilité aux formes de discrimination, en particulier sexistes, est si bienvenue.

Le Renard et la Couronne, de Yann Fastier, Talents Hauts, 2018.

L’avis d’Isabelle

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Des documentaires

Un petit documentaire passe aussi de main en main en salle A09 où Colette accueille ses élèves, c’est le livre Je suis qui ? Je suis quoi ? publié par Casterman. Premier documentaire sur l’identité sexuelle destiné explicitement à des adolescent.e.s, ce livre rassemble des témoignages d’anonymes, des définitions claires et précises ainsi que des portraits de personnages célèbres, de Léonard de Vinci à Amélie Mauresmo.


Je suis qui ? Je suis quoi ? Sophie Nanteuil, Jean-Michel Billioud, Zelda Zonk et Terkel Risbjerg, Casterman, 2019.

L’avis d’Isabelle

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Tout nu ! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité répond à toutes les questions qu’un ado peu se poser. S’il n’est pas consacré à l’identité sexuelle, Myriam Daguzan Bernier a veillé à ce que figurent des entrées telles que Agenre, Diversité, Genre, LGBTQ+, Mégenrer, Neutre, Non binaire, Orientation sexuelle, Pansexualité, Queer, Trans (personne) pour n’en citer que quelques unes. Elle apporte des informations claires, avec bienveillance et humour. Indispensable.

Tout nu ! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité, Myriam Daguzan Brenier, illustrations de Cécile Gariépy, Editions du Ricochet, 2020.

Les avis d’Isabelle et de Lucie.

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Et vous, quels livres nous conseillerez-vous pour mettre de l’amour de toutes les couleurs dans nos vies ?