Lecture Commune P’tit Biscuit et Interview de Cécile Hudrisier

Un lundi, le premier du mois de février.
Un lundi, avec une lecture commune comme tous les lundis.
Un lundi, avec un album à croquer.
Un lundi, avec Hérisson, Kik, Bouma et Carole.
Un lundi, pour bien commencer la semaine.
Un lundi, avec P’tit Biscuit de Cécile Hudrisier, édité par Didier Jeunesse en 2012.

Quel est votre premier souvenir d’une histoire mettant en scène un petit gâteau en forme de bonhomme qui est vivant ? Pour ma part, j’avoue que je pense directement au film Shreck, mais je me dis aussi que je connaissais avant ce personnage, que j’ai compris la référence lorsque j’ai vu apparaître le personnage dans le film, mais je ne me souviens de rien de précis avant ça…

Hérisson: Etrangement mon premier souvenir n’est pas un livre non plus, mais un gâteau… un bonhomme en pain d’épice, à l’école. Sans doute accompagné d’une histoire mais je serai bien incapable de me souvenir laquelle. Sinon celui qui m’a le plus marqué est moi aussi celui de Shrek !

Carole: Mon souvenir de ce petit bonhomme, c’est tout simplement le livre chez Père Castor dans la collection les classiques ! Et pour cause ! Il trône dans ma bibliothèque depuis toujours, possiblement depuis l’école maternelle ! Je l’ai toujours lu, et je l’ai souvent utilisé avec des maternelles justement ! Du coup, cette nouvelle version m’intéresse, histoire de faire une comparaison avec l’original.

Bouma: Mon premier souvenir d’un biscuit en forme de bonhomme est un souvenir gourmand. J’ai dû en faire pour Noël quand j’étais en maternelle. Je me rappelle surtout de la décoration en bonbon.

Quel a été votre premier sentiment en prenant ce livre pour commencer la lecture ? Qu’avez-vous penser en le feuilletant pour la première fois ? 

Bouma: Je suis allée acheter cet album chez mon libraire car je suis le blog de Cécile Hudrisier (http://leschosettes.canalblog.com/) et qu’il me faisait très envie. J’ai été séduite par l’objet en main, sa qualité d’impression, le feuilleter fut un vrai bonheur.

Carole: Cet album en tant que livre-objet est très beau ! Le format, la police du texte, le papier, les illustrations : tout, absolument tout est de grande qualité

Hérisson: Un très joli album ! Son format à l’italienne et son graphisme épuré sont séduisants, d’autant plus que c’est un album imprimé en France, avec une vraie démarche écologique claire et expliquée [http://www.didierjeunesse-durable.fr/]

Kik: Personnellement je suis tombée sous le charme de cet album à cause des arbres. Ils ont des couleurs un peu diluées (mais pas trop) qui rendent magnifiquement bien sur le blanc. Sans avoir ouvert le livre je l’aimais déjà.

Le sous-titre : L’histoire du bonhomme de pain d’épices qui ne voulut pas finir en miettes, indique que ce personnage à un certain tempérament. En effet dès la première pages, alors qu’il est à peine cuit, P’tit Biscuit s’enfuit de chez la Grand-mère qui vient de le cuisiner. 

Que pensiez-vous qu’il allait se passer à ce moment là ?

Hérisson: Dès le début en effet, il apparaît comme un personnage pensant à part entière, totalement craquant d’ailleurs. Je n’avais pas d’attente particulière cependant à ce moment là de l’histoire, j’attendais juste de voir ses aventures… et je n’ai pas été déçue!

Bouma: Tout comme Sophie, je n’avais pas spécialement d’attente particulière mais je ne m’attendais pas du tout à ça…

Carole: Comme je connaissais l’histoire originale, je me doutais que le petit bonhomme s’enfuirait à peine sorti du four….En revanche, je fus bien surprise de la suite… et de la chute évidemment !

À petits pas biscuités, le bonhomme de pain d’épices avance dans la forêt. Crisss… Crisss… Les feuilles craquent sous ses pieds.
« J’ai faim ! », dit une voix.
Et là, malgré le fait qu’il ne veut pas finir en miettes, P’tit Biscuit se retrouve boulotter progressivement par une souris, un serpent, un hibou et un loup. Il perd un bout de doigt, un bout de bras, un bout de pied, un bout de ventre. Les animaux sont de plus en plus gros, comme les morceaux engloutis.
Le loup est le plus vorace: 

« Croc! » fait le Loup, en emportant dans se gueule, un bout de chemise, un bout de ventre, un bout de nombril, et un bout de main… sans dire merci. »

Fatigué, P’tit Biscuit décide de rentrer chez celle qui l’a cuisiné.

Que pensez-vous autant dans la forme, que dans le fond, de cette partie centrale de l’album ?

Kik: Personnellement, j’aime l’effet de répétition. À chaque fois P’tit Biscuit repart dans la forêt « à petits pas biscuités ». Avec le loup je pensais qu’il y laisserait sa peau de biscuit. Ne me demandez pas pourquoi, mais j’adore la queue du loup, avec tous les traits entremêlés, surtout quand il repart sans dire merci.

Hérisson: Cette partie centrale fonctionne comme un conte en randonnée, structure narrative particulièrement intéressante et qui fonctionne toujours très bien avec les enfants, car ils peuvent participer à l’histoire. Cela rend l’histoire plus interactive avec le lecteur, ce que j’apprécie beaucoup.

Carole: La structure répétitive permet l’adhésion des plus jeunes. C’est déjà le cas dans l’histoire originale, tout comme dans Roule Galette, qui sont pour moi des classiques aujourd’hui. Elle permet la participation des enfants, un vrai dialogue entre eux et l’adulte qui leur lit, et permet de les questionner sur l’éventuel personnage /animal qui pourrait intervenir par la suite. Dans le texte original, le petit bonhomme croise un chat, puis une jument, un petit garçon et une petite fille et enfin une vache. C’est un renard qui aura le dernier mot ! Tous les personnages lui courent après les uns derrière les autres. Là, dans cette version, les personnages diffèrent : la souris, le serpent, le hibou et le loup ! ça change et tant mieux ! Sans compter le retour du petit bonhomme sur son lieu de naissance, ça c’est assez surprenant et inédit ! Donc oui la nouvelle version fonctionne à merveille par l’effet de surprise et le côté inédit ! j’adhère !

Bouma: J’ai acheté cet album sur le simple nom de Cécile Hudrisier car c’est une illustratrice que j’aime beaucoup. J’ai adoré la voir dans un autre style, moins de collages, plus d’aquarelle et de crayons. Cela donne une autre ambiance à son travail, plus intimiste et feutrée (selon moi). L’histoire s’y prête bien d’ailleurs. Ce petit biscuit est très généreux puisqu’il accepte d’aider les animaux qu’ils croisent en leur donnant un peu de son corps. Il n’y a pas que de l’humour, la tristesse, la compassion et le partage sont abordés avec simplicité. Pour le texte, j’ai beaucoup aimé sa rythmique qui le rapproche d’un conte. Un vrai régal pour la lecture à voix haute que je testerai d’ici peu c’est sûr !

Pour finir, et j’ai envie de dire pour le plus surprenant de cette album, que pensez- vous de la chute du livre ? 

Hérisson: Une fin surprenante en effet ! Notre P’tit Biscuit après s’être fait sévèrement croqué à plusieurs reprises retourne dans la maison de la femme qui l’a conçu. Alors qu’elle s’apprête à le dévorer, il se rebelle, mange cette femme en ouvrant une très graaaande bouche puis va se coucher. Rôde alors dans la chambre un petit oiseau qui mange les miettes laissées par terre…
Cette fin ouverte, qui change des versions précédentes du conte, m’a beaucoup plue car elle offre une belle vengeance au P’tit Biscuit, tout en laissant à l’enfant imaginer une autre fin s’il le souhaite, avec la présence de l’oiseau.

Bouma: La grand-mère prend finalement son goûter en mangeant son p’tit biscuit comme l’annonce le début de l’histoire. Mais elle n’est pas aimable pour un sou et je pense que la vengeance de sa création vient de là. A tous les animaux de la forêt qui avaient faim, il leur a donné un morceau de son corps. Mais cette mégère le prend pour son dû, et n’a finalement qu’un juste retour des choses en se faisant manger à son tour. J’ai franchement souri à cette fin à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Mais surtout je me suis demandée : qui va reconstruire P’tit Biscuit maintenant qu’il n’y a plus personne avec des bras pour faire de la pâtisserie ???

Carole: Concernant la chute, je le trouve inattendue par définition et surtout très drôle ! Un peu de cynisme dans ce monde de bisounours ! Non plus sérieusement, je suis certaine que ça fonctionne très bien sur les petits ! La cruauté est aussi présente dans la cour de récré, et dans la vie…Je suis pour qu’on puisse proposer aux enfants d’autres fins, surtout en littérature, qu’une fin douce et mielleuse. Les contes le font depuis toujours. Je n’avais pas remarqué le petit oiseau de la dernière page. Du coup, à chacun d’interpréter selon sa sensibilité ou son sens de l’observation !

Interview de l’auteure, Cécile Hudrisier par mail, par Kik

Tout d’abord, j’aimerai poser quelques questions sur la genèse de l’album, pour lequel vous signez le texte et les illustrations. Est-il une envie personnelle ou une commande de l’éditeur ? Si c’est une envie personnelle, pourquoi cette histoire de bonhomme en pain d’épices ? Si c’est une commande, pourquoi avoir dit d’accord ? Qu’est ce qui vous a tenté dans cette histoire ?

Cécile Hudrisier :  Cela faisait un moment que j’avais envie d’un projet rien qu’à moi, texte et illustrations. Ce n’est pas une commande de mon éditeur, mais bien un projet personnel, mené en solo, sans savoir s’il trouverait preneur.
En fait, j’ai eu envie de parler d’un personnage a priori « fragile ». Je me suis dit qu’un personnage fait de biscuit évoquerait bien cette fragilité. (Est-on voué à se faire « manger » lorsqu’on a l’air aussi tendre et délicieux qu’un petit biscuit ?… c’était ma question de départ. Un sujet que j’avais envie de traiter.)

C’est pourquoi j’ai décidé de me réapproprier l’histoire du petit bonhomme de pain d’épices. En fait, c’étaient surtout les caractéristiques physiques du héros qui m’intéressaient. Aussi, le point de départ de l’histoire : je me suis toujours demandé pourquoi cette grand mère fabriquait un biscuit en forme de petit bonhomme, alors qu’elle aurait très bien pu se contenter de fabriquer un biscuit en forme de biscuit…?! J’ai lu plusieurs versions du conte traditionnel, et notamment dans une, il est dit que le vieux couple ne pouvant plus avoir d’enfant, la vieille dame avait eu l’idée de fabriquer un petit bonhomme avec du pain d’épices. J’avais trouvé ce postulat de départ, terriblement cruel… mais terriblement intéressant, aussi !

Les questions de création, d’engendrement…tout ça m’a vraiment inspirée.
Je n’ai pas du tout voulu faire une « réécriture d’un conte populaire », mais simplement m’approprier un personnage pour lui faire raconter une toute autre histoire, cruelle, mais drôle… Une histoire qui me ressemblerait, qui traiterait de sujets qui me touchent.

Pourquoi cette fin, avec le retour à la maison, et cette grand-mère énorme dans la double page qui boulotte pratiquement tout le bonhomme ? Puis ce revirement de situation ? Pourquoi avoir fait « gagner » le P’tit biscuit pour une fois ? 

Cécile Hudrisier : En fait, j’adore l’humour noir. J’adore être surprise, voire choquée. Je n’aime pas les trucs tièdes, ou bien pensants. (Oui, j’avoue que j’aime aussi être un peu « poil à gratter » !…) C’est pourquoi j’avais envie d’une fin qui décoiffe.
La grand-mère énorme qui dévore le ptit biscuit, oui, c’est un peu gore… mais il fallait bien ça pour la montée « dramatique » de l’histoire ! Et surtout, l’exploit du biscuit qui parvient à se rebiffer alors qu’il ne lui reste presque plus rien pour se rebiffer est d’autant plus valeureux, je trouve !
De plus, ça allait dans le sens que je voulais : mon ptit biscuit a beau être né de la dernière fournée, il a beau être gentil et poli, il n’est pas voué à se laisser dévorer,surtout pas par celle qui l’avait cuisiné pour de bien mauvaises raisons…

Question très pratique, juste pour mon esprit cartésien, comment il a fait P’tit Biscuit pour monter dans le lit sans jambes?!

Cécile Hudrisier : Ah ah !! j’adore ! Avec l’éditeur, on s’est un peu posé cette question, et en blaguant, je lui ai dit qu’il pouvait rouler jusqu’au lit… mais bon, en vrai, ça fait partie du mystèèèèèère.Tout comme : comment a-t-il pu ouvrir une bouche assez grande pour dévorer mémé ? comment l’a-t-il avalée vu qu’il n’a plus de ventre ? S’est-il servi de la pique à chignon de mamie pour s’en faire un cure-dent ?! A-t-il recraché son châle pour s’en faire une couverture ?
Et surtout,… comment va-t-il continuer à vivre maintenant qu’il n’est plus qu’une tête de galette ?! Au fond, est-il vraiment vainqueur dans cette histoire ?…
D’autant que si vous avez bien observé, le petit oiseau mangeur de miettes veille à son chevet…. hum hum…

Avez vous envie de faire d’autres adaptations d’histoires classiques de la littérature pour la jeunesse ?

Cécile Hudrisier : Pourquoi pas ! Pour l’instant je n’ai pas de projet en cours, mais j’ai lu des histoires anglo-saxones dont certains héros m’ont bien plu…affaire à suivre.

Quelle est la part de « papier » et de numérique dans la réalisation de vos illustrations ? 

Cécile Hudrisier : Dans cet ouvrage tout est fait main ! pas de numérique ou de retouches photoshop, que de l’aquarelle, de la mine graphite, un peu de crayons de couleurs et des papiers collés.
J’ai aussi oublié de parler de ma grande inspiration : « the melancoly death of oyster boy » et toutes les petites histoires terribles de Tim Burton. J’adore le mélange de poésie et d’humour noir.

Merci aux membres d’À l’ombre du grande arbre pour cette lecture commune.

Retrouvez les chroniques de Bouma et de Gabriel.

Bonne lecture à vous tous.

Mario Ramos

 » L’album pour enfants parle aussi aux adultes, d’où l’importance des différents                                                                          niveaux de lecture. De toute façon, un enfant comprend toujours beaucoup plus que ce qu’on croit.  »

Mario Ramos s’en est allé. Les loups sont orphelins. Nous aussi.

Les passionnés d’à l’ombre du grand arbre lui rendent hommage.

 

Céline-Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse :

maman !MAMAN !  texte et dessins de Mario Ramos
édition PASTEL l’école des loisirs, 1999

Maman !

Combien de fois n’ai-je entendu ce cri poussé par mes filles lorsqu’une petite bête qui ne mange pas les grosses avait l’audace de s’aventurer dans la même pièce qu’elles !
Il en est encore de même aujourd’hui ! Et là, comme hier, armée de mon balai, je pars à la chasse de l’indésirable…

Aussi, lorsque j’ai appris la triste disparition de l’auteur et dessinateur belge, Mario Ramos, j’ai directement repensé avec nostalgie à son titre « Maman ! », un vrai succès de famille que nous avons lu et relu…

Dans cet album, on suit de pièce en pièce un petit garçon qui crie désespérément après sa maman à travers toute la maison… Ces pièces sont habitées par un multitude d’animaux insolites auxquels il ne semble pas vraiment prêter attention : 2 lions, 3 girafes, etc.Ce n’est qu’à la fin qu’on découvre la raison de ses appels désespérés…

Sur son site, l’auteur confie :
« Je trouvais amusant de raconter l’histoire d’un enfant obsédé par un petit détail alors qu’autour de lui, tout délire. Un peu à l’image de notre société. »

Une manière agréable d’apprendre à compter jusque 10 et, du même coup, de parler avec son enfant de tout ce qui fait peur ! Cette histoire propose en outre une pièce par page, un décor où l’enfant peut compter les animaux bien sûr mais également observer une multitude de petits détails, comme les chiffres qui y sont dissimulés ( « le 4 se trouve sur le parfum Chanel 4, un parfum qui n’existe pas; c’est nettement moins cher que Chanel 5 mais ça sent mauvais, alors ils ne l’ont pas commercialisé » précise encore l’auteur ).

Pour en savoir plus et pour que l’auteur continue à vivre à travers ses oeuvres, n’hésitez pas à consulter son site http://www.marioramos.be/index.php?c=v&lg=f. Il y livre tous ses petits secrets de création et bien d’autres surprises…

Pépita – MéliMélo de livres :

LE MONDE A L’ENVERS, Le 1er album de Mario Ramos Pastel, 1995   monde

Dessiner l’aidait à vivre… En 1995, il publie son premier album « Le monde à l’envers », d’une étonnante modernité sur le thème de la différence : Rémi, le souriceau, ne voit pas le monde comme tout le monde. Il le voit à l’envers. Quand on prend la peine de retourner le livre, on voit le monde tel qu’il le voit lui. Et ça change tout. Un album qui rappelle combien tout est question de point de vue. Rémi va finalement prendre son envol, et tout se remettra à l’endroit.

En exergue : « La vie est une chose trop importante pour être prise au sérieux » (Chesterton). Comme un message positif en ce jour de la disparition de ce grand auteur de la littérature jeunesse. Le monde est pourtant un peu à l’envers aujourd’hui quand on part si jeune…

Nathan – Le cahier de lecture de Nathan :

NATHAN

Bon.
Ma première réaction a été : Qui c’est lui ? Il est décédé OK, moi je veux bien écrire rien que pour vous, à l’ombre du grand arbre, mais qui est-il ?!
Et puis oui. J’ai su et j’ai donc ressorti de ma bibliothèque d’enfant (et j’en suis resté un …) deux albums.
Je vais avoir un avis très personnel, très court et pas autant pro que mes amis plus habitués à parler d’albums. Moi ce qui me charme, particulièrement dans Maman! c’est l’émotion qui passe. Parce que j’ai des souvenirs qui remontent. Les dessins très agréables et colorées, s’amuser, même à 15 ans, à compter les animaux et chercher le chiffre caché dans l’illustration ou un tout autre détail qu’il ne faudrait pas manquer. Se dire que c’est absurde tous ces animaux et qu’il y a de quoi avoir peur. Mais le petit cherche sa maman. Et pourquoi ? Se douter à 15 ans d’une chute, mais être ému de relire cet album très rigolo, éducatif aussi, et très bien dessiné ! Nostalgie quoi !
Quant à C’est moi le plus fort , je ne sais que trop dire … les souvenirs remontent moins. Juste la couverture m’évoque beaucoup. Et l’histoire m’a bien amusé. Je me suis bien plus douté de la chute mais bon … vos petits marmots n’y verront que du feu ! Ah ce loup arrogant on lui taperait bien dessus non pour lui dire arrête de terroriser ces petites créatures innocentes ? Mais à la place l’enfant contemple, impuissant, l’égo de cet animal grandir et la représentation qui en est faite aussi… Mais bon Mario Ramos semble aimer les chutes et nous en offre une avec une gentille petite chose …
J’ai ressorti avec plaisir ces deux lectures d’enfance.
Et je sais qu’aujourd’hui, nous perdons un grand auteur pour la jeunesse.
Paix à son âme, et que rient encore bien des enfants devant cette ingéniosité qui m’a ravi autant que mon amusement et les dessins !

Drawoua – Maman Baobab :

travailAprès le travail,  Mario Ramos, Editions Pastel, 2009

Ce qu’il se passe pendant le travail, ça on ne le sait pas. Mais on imagine ce qu’il en est pour une hôtesse de l’air, un archéologue, un marchand de glaces, un instituteur, un vétérinaire, un informaticien, j’en passe et des meilleurs. Ce qui se passe après le travail, pour les mêmes, et pour les autres, qu’ils soient, pompier, livreur de pizza ou même journaliste au magazine Coincoin comme Arnaud le taureau, ça on le sait moins. Arnaud le taureau justement, parlons-en. Que fait-il après le travail ?
« Il se fait beau : il a rendez-vous avec Pistache ».

Et Pistache quelques pages plus loin ?
« Pistache , la vache, se fait belle : elle a rendez-vous avec Arnaud.
Pistache est conductrice de train ».
A chaque page un animal illustré, à chaque animal une activité (ou pas), et un métier. Ou pas :
« Après le travail, Sacha, le chat, partage son repas avec les petits oiseaux.
Sacha est demandeur d’emploi, depuis que son patron s’est débarrassé de lui pour raison économique ».
Ramos c’est aussi un regard sur la société, sur les hommes à travers les portraits d’animaux qu’il brosse pas toujours dans le sens du poil dans le dessin, et qui transparaît plus ou moins dans ses textes.
« Pascal, le cheval, travaille plus, pour gagner plus ».
Ramos, c’est un regard poétique et une technique d’illustration bien à lui.
Ramos c’est ça aussi. L’envie de parler de lui toujours au présent, car grâce à ses livres, pas seulement celui-ci, Ramos, ce n’est pas tout à fait fini.

Lucie Bouma – Un petit bout de Bib :

Quand je pense à Mario Ramos, la première chose qui me vient à l’esprit c’est un LOUP. Parce que tous mes albums préférés signés de sa main parlent de cet animal. Que ce soit C’est moi le plus fort ou Mon Oeil, le loup nous entraîne dans ses jeux (de mots ou d’action). Mario Ramos, c’est aussi de l’humour, de la dérision, un trait reconnaissable entre mille. Ce sont des contes détournés, où tous les personnages les plus connus font leur apparition (Le Code de la route). Ce sont de belles lectures à voix haute, des sourires et des rires pour encore longtemps car ses livres incontournables feront désormais partie des classiques de la littérature jeunesse.

Un petit croquis signé de ma main pour rendre hommage au monsieur.

mario ramos - boumabib

Hérisson – Délivrer des livres :

Mario Ramos m’évoque instantanément comme à Bouma un loup. Et puis plus encore il m’évoque un homme disponible au Salon du Livre de Montreuil, qui fait des dessins avec une rapidité stupéfiante en dédicace et qui émerveille les petits. Il m’évoque beaucoup de lecture, à ma soeur puis à d’autres enfants. Un homme, un loup, des livres. Un regret de le voir partir si tôt.

Et un lien vers Mon ballon, un article écrire par Pierre D. que j’avais beaucoup aimé : http://sansconnivence.blogspot.fr/2012/ … ramos.html

Ainsi qu’un article de George dont les petits aiment beaucoup C’est moi le plus fort : http://leslivresdegeorgesandetmoi.wordp … rio-ramos/

Dorota – les Livres de Dorot :

J’aime énormément les albums de Mario Ramos. Le loup, omniprésent et drôle s’invite tout de suite dans mon esprit quand je pense à cet auteur (en même temps c’est le cas de tout le monde…)
Je me suis beaucoup amusée avec Le code de la route  en cherchant les détails dans les pages et en regardant les têtes « revisitées » de tous ces petits personnages bien connus de tous.

Au lit petit monstre  m’a fait sourire en repensant à mes petits monstres à moi, il y a quelques années.
Et enfin Le plus malin  !!! Je ris encore en me souvenant de la tête du loup !
Un grand auteur s’en est allé, ses albums vivront longtemps encore, dans les yeux émerveillés des enfants et dans le sourire amusé de leurs parents.
Le loup de Mario Ramos disait qu’il était le plus fort. Son auteur l’était aussi…

Carole – 3 étoiles :

loulou

LOUP, LOUP Y ES-TU ? Mario Ramos, Editions Pastel, 2006

Mario Ramos nous propose une aventure avec un loup et les petits cochons qui rivalisent de plus belle. Ici l’illustrateur est parti de la célèbre comptine qui commence par « Promenons-nous dans les bois », chantée par deux cochons bien joyeux. Ces derniers convoquent le loup et entament un dialogue afin de savoir ce qu’il fait ! Evidemment, avant de sortir du bois, il lui faut se lever, se doucher, s’habiller, se brosser les dents avant de pouvoir s’élancer sur ces deux victimes et… découvrir qu’ici encore les trois petits cochons s’amusent à se faire peur avec leur ennemi de toujours !

Mario Ramos aimait détourner les personnages de contes et s’amuser avec le loup et les cochons qui, selon les albums, ont des postures et rôles diverses. Je me souviens d’avoir utilisé cet album comme point de départ d’une thématique sur le loup avec des moyennes sections de maternelle, et d’une mise en réseau avec les autres albums de Ramos ayant comme personnage principal un loup.

Ce loup qui attire autant qu’il fait peur ! Ces albums adorés des petits et des grands trôneront toujours dans ma bibliothèque…

Mario Ramos disait à propos de son métier d’auteur-illustrateur jeunesse :   » Il faut être très humble par rapport à la création. On attrape des idées qui sont là, autour de nous. Elles ne font que nous traverser pour atterrir sur la feuille blanche.
Notre travail, c’est de rendre cela visible. C’est une façon de communiquer.
Avec un crayon et du papier, tout est possible. C’est magique ! »

Merci Monsieur pour votre magie ! Au revoir l’Artiste !

 

Christophe Nicolas nous parle de Tétine Man

Pour moi, Tétine Man est un héros. Il surpasse tous les hommes ultra-musclés, porteurs de capes et de collants moulants,sensés sauver la planète. C’est pourquoi, j’ai proposé de lire ses aventures à l’ombre du grand arbre. En plus des avis de trois lectrices (Pépita du blog Méli-mélo de livres, et Dorot’ du blog Les livres de Dorot’, et moi-même, Kik du blog Les Lectures de Kik), nous avons eu la chance de pouvoir interviewer l’auteur Christophe Nicolas.

J’estime l’âge de Tétine Man entre 3 et 4 ans. Ce petit garçon, qui est capable de tout faire avec sa tétine, est mis en scène dans trois bandes-dessinées, de trois histoires chacune, dans lesquelles Tétine Man réussit à se sortir de toutes les situations, même les plus épineuses.

Voici les informations pratiques et après on discute:

Tétine Man, Didier Jeunesse, 2010.

Tétine Man est le plus fort, Didier Jeunesse, 2011.

Tétine Man n’a peur de rien, Didier Jeunesse, 2012.

Pour le texte: Christophe Nicolas, pour les images: Guillaume Long

Pépita:

Cette bande dessinée autour de la tétine prend en effet le contrepied des messages culpabilisants autour de cet objet…et prouve combien en la matière, c’est l’enfant qui décide ! et combien les messages des adultes peuvent souvent être totalement incohérents ! et là tout y passe : le parent laxiste, le parent capitulateur, l’adulte très sévère et calculateur, l’adulte tolérant, voire permissif,….l’adulte indifférent,… Pour ma part, j’ai beaucoup ri à la lecture de certains passages, mais par contre, je m’interroge sur la tranche d’âge visée car il y a pas mal de second degré…et à 3 ans… En cela, Tetine man est une BD qui se moque bien plus des adultes que de l’enfant montré du doigt avec sa tétine. Cette BD retrace bien aussi les tranches de vie des petits, c’est du vécu ! et un petit qui veut garder sa tétine, il la gardera, foi de tétine man !

Kik:

De mon côté, j’aime aussi la contradiction avec la pensée commune, avec tous les livres de psycho qui culpabilise, ou flatte l’enfant pour qu’il décide d’arrêter d’utiliser la tétine. Là, on dit haut et fort, vas-y !

Dorot’:

Moi et le « Tétine man », c’est une histoire d’amour du premier regard! Quand j’ai vu la couverture du premier tome, je riais toute seule dans mon rayon jeunesse, je riais toujours, quand j’ai vu la tête de la mamie décoiffé par le mistral et encore plus quand j’ai réalisé combien notre lutte contre la tétine est voué à l’échec face aux petits obstinés.Et puis ce n’est pas à la maternelle que la lutte commence… Ceux qui ont laissé faire les bambins, n’ont plus qu’à assumer après.

Pépita:

Par contre, j’accroche beaucoup moins aux illustrations car je ne les trouve pas particulièrement esthétiques : personnages assez caricaturaux, couleurs trop criardes,…par contre, la séquence des vignettes est bien faite et ne gêne pas la lecture. N’oublions pas que c’est une BD pour petits enfants ! Des dessins presque trop enfantins par rapport au texte d’ailleurs : ça me gêne un peu dans la démarche. On attire un public pour ces dessins qui lui sont destinés mais en fait le texte, sous son apparente facilité, ne l’est pas tant que ça, beaucoup de second degré et d’humour, pas forcément compréhensible pour la tranche d’âge visée (3-6 ans).

Kik:

En ce qui concerne les illustrations, après un temps d’adaptation j’ai été conquise par Guillaume Long. J’aime les aplats de couleurs franches, ainsi que la mise en page dynamique. On suit les aventures de Tétine Man avec envie, et on a hâte de savoir comment il arrivera à se sortir de la situation problématique sans lâcher sa tétine.

Dorot’:

Les dessins vont avec le texte, explicites et avec un message clair, destiné aux parents: Vous avez laissé faire avant, subissez maintenant, dans la joie et la bonne humeur! En plus j’aime beaucoup le fait, que les mots un peu difficiles sont expliqués plus bas. Ceci peu aider les parents dans la lecture avec les bambins.

Pépita:

Ça, le message est clair pour les adultes : assumez ce que vous mettez dans la bouche de vos petits ! après, ce sont eux qui décident ! Tétine man, c’est le pouvoir absolu sur l’adulte. Il l’a bien compris le petit et malgré le fait que sa super-tétine l’empêche de parler, il se fait très bien comprendre, comme quoi !. Mais bon, les petits ont un don pour ça…tétine ou pas.

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Pour répondre à nos questions, nous sommes allés frapper à la porte (qui ressemble fort à une boîte mail) de l’auteur Christophe Nicolas. Voilà ce qu’il nous a répondu:

1/ On s’interroge tout d’abord sur la genèse du livre, on aimerait savoir le pourquoi du comment ! Comment Guillaume Long et vous êtes entrés en contact pour le projet Tétine Man ? L’idée de Tétine Man vient-elle d’un personnage réel de votre entourage ou de celui de Guillaume Long ?

L’origine, ce sont mes trois fistons, tous trois grands tétouilleurs tardifs. Le 3e a battu tous les records d’obstination. C’est lui qui a hérité du surnom, Tétine Man, et du surnom est venue une idée de livre. Au départ je voulais faire une sorte de manga… Et en même temps, je voulais aussi que ce soit un album à raconter. D’où le surplomb de la narration qui demande au raconteur de théâtraliser.

Pour ce projet j’ai tout de suite pensé à Guillaume, avec qui je travaille parfois dans le cadre de mon métier de rédacteur chez Bayard Presse. J’ai adoré ses BD jeunesse publiées à La joie de lire. J’ai proposé le nom de Guillaume à Didier Jeunesse, qui s’est assez vite intéressé au projet. Guillaume a fait des essais (voir visuel joint, accompagné du mot « Serait-ce Tétine Man ? »), et nous avons tous été convaincus, voire conquis.

2) Et les personnages ? On se demande si votre mamie est comme celle de Tétine Man… La mamie de Tétine man, c’est notre coup de coeur. Je suppose qu’elle existe quelque part dans votre famille ou dans celle de Guillaume Long… Est-elle aussi charismatique dans la vraie vie que dans le livre? (je n’ose pas demander si elle s’habille en rose pour aller faire la luge)

Les personnages sont entièrement fictifs. Mais on reprend parfois les prénoms de notre entourage : Mélanie la maîtresse est une copine de Guillaume, Tonton Gilles et Tata Magali, c’est mon frère et ma belle-sœur… Mamie est la plus fictive. Quant à son look, il faudrait demander à Guillaume. La mamie de mes enfants est, au contraire de la mamie de Tétine Man, du genre très relax et peu interventionniste. Et elle s’habille assez normalement comme les gens de son âge essentiellement en marron. Pas de survêtement rose , non. Je me demande si ce n’est pas mieux comme ça. Je me vois mal faire des courses avec une dame en survêtement rose au Centre Leclerc de Saint-Pol de Léon. Et avec cette coiffure, mon Dieu !

3) Parmi les situations « critiques », dans la vie de ce petit chenapan, il y en a des vraies? Celles qu’on se raconte en famille et dont on rit encore et encore?

Nous avions dans notre vie réelle de parents de téteurs fous quelques réflexions sur le port de la tétine à 3 ans et plus. Nous avons dû parfois écumer les pharmacies pour trouver la bonne marque (une marque anglaise, si mes souvenirs sont bons), demander une « dérogation » pour l’école (« oui, mais alors juste pendant la sieste »), bricoler un assemblage doudou-tétine… Je me souviens aussi des «hon-hon» de mes enfants en guise de réponse à nos questions. Ou de leurs questions qui disaient juste « « hon-hon-hon, hon-hon ? ». Un peu agaçant, quand même, parfois… La tétine est un piège mortel.

4/« Tétine Man », c’est pour qui ? Avez-vous inventé ce super-héros de la tétine pour les adultes ou pour les enfants ?

Avant tout pour faire un duo de lecteurs, un grand-un petit, pour rigoler à deux. Toutefois, les plus âgés des petits lecteurs lisent tout seuls ; « La Revue des livres pour enfants » conseille la série en première lecture.

5/ Qui sont les plus grands fans de Tétine Man ? De la part de qui avez-vous eu le plus de retours après la sortie de trois tomes ? Les enfants, les bibliothécaires, les libraires, les parents, les dentistes , les psychologues… ?

Indubitablement les parents à qui la situation « parle ». Les enfants, j’espère ! La promo de Didier jeunesse m’envoie régulièrement les petits mots qui sont joints au demandes de poster (car oui, on peut demander son poster), c’est bien réjouissant. (Note de Kik: Poster à demander à promo@editions-didier.fr)

6/Et la suite ? Un quatrième tome est-il en préparation ? Y apercevra-t-on la bouche de tétine man ?

J’ai rencontré des enfants récemment à Namur en Belgique. Et je leur ai confié être en panne d’inspiration. Ils m’ont donné plein d’idées d’ « opposants » et de situations. Il est question de grand cousin moqueur (qui pourrait ressembler au Jean-Kévin du blog « A boire et à manger » de Guillaume), de singe piqueur de tétine (d’éléphant, même), de policier et de… dentiste. Nous avons eu aussi des demandes de Tétine Girl… Bon il y a de quoi faire… A suivre !

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Pour finir une ultime question aux lecteurs d’À l’ombre du grand arbre:

S’il y a un quatrième tome de Tétine Man vous ferez en sorte de le lire ?  Et quel est pour chacune votre épisode préferé sur l’ensemble des trois tomes ?

Pépita :

Oui, le quatrième tome, je le lirai. Mon préféré, c’est le deuxième même si j’ai beaucoup aimé l’épisode de la piscine dans le troisième.

Dorot’ :

Mon préféré c’est le troisième avec la mamie, Jean Pierre, et la luge!!! Yeah!!! Et s’il y en a d’autres tomes????? Je les suivrai,sure et certaine!!!

Pour faire durer le plaisir, un petit podcast de France Culture qui pose des questions à Christophe Nicolas: ICI

 

Maurice Sendak

Les contes disent sur la vie des choses que les enfants savent par instinct…

                                                            Maurice Sendak à Jonathan Cott (magazine  Rolling Stones, 1976)
 
Maurice Sendak s’en est allé.
Son oeuvre a ouvert la littérature jeunesse à la modernité. Sa vision, ses coups de crayons, ses mots, et ses coups de gueule vont nous manquer.
Max est orphelin. Nous aussi.
 
Pour replonger dans l’univers de Maurice Sendak, découvrez le numéro spécial de l’École des lettres sur Maurice Sendak et ses Maximonstres (ce numéro est téléchargeable et consultable par ici) et laissez-vous happer par Terrible Yellow Eyes, un site internet qui présente une collection de travaux inspirés de Max et les Maximonstres. Magnifique, inspirant et bouleversant. 
 
Max et les Maximonstres, selon deux bloggeuses de A l’ombre du grand arbre…
Max et les Maximonstres est l’album le plus connu de Maurice Sendak, sa dimension est quasi-mythique et il a été adapté au cinéma par Spike Jonze.
Pour partir à la découverte – ou redécouverte- de cet album mythique, voici les commentaires de deux bloggeuses d’ A L’ombre du grand arbre: Sophie, du blogue La littérature jeunesse de Judith et Sophie, et Marie H., de Lecture jeunesse 83. Sophie s’est intéressée à l’album et Marie parle de l’ adaptation cinématographique.
Sophie a surtout relevé son impact visuel, «L’aventure de Max se balance entre le monde du rêve et la vraie vie qui reste présente dans son monde imaginaire.
Cet album offre une place majoritaire aux illustrations. Elles racontent leur propre histoire et donne bien plus de détails que les quelques lignes écrites. Certaines scènes ne sont d’ailleurs racontées qu’en images.» L’image dans Max et les maximonstres est importante et a participé à la portée mythique de l’album. Son adaptation cinématographique a en sûrement fait frémir plus d’un, et d’aucun se demandait si l’esprit « Sendak » serait respecté… Maurice Sendak s’est révélé satisfait du travail de Spike Jonze. Pour Marie, «l’appropriation de Spike Jonze est (…) courageuse et intègre. Le territoire de l’enfance est triste et aride comme le désert que traverse Max, l’innocence est massacrée comme la forêt dans laquelle vivent les monstres, le soleil ne réchauffe rien de la solitude, les sentiments sont condamnés par le temps qui passe et le foyer familial, refuge ultime, est menacé par les intrus. Grandir est difficile et douloureux, pour avoir voulu le dire sans complaisance, ce film n’est pas séduisant. Mais il peut être intéressant d’en discuter avec ses enfants.»
Max et les Maximonstres ne laisse pas indifférent, qu’il s’agisse de l’album ou du film.Tous deux disent les peurs, les angoisses et les rages de l’enfance. Ils les disent tout en faisant rêver. Max et les Maximonstres, mélange de vérité et de rêve…
Sendak a raison, les contes disent sur la vie des choses que les enfants savent par instinct…