Lecture commune : L’Apprenti conteur

L’Apprenti conteur de Gaël Aymon, l’école des loisirs, 2022.

Fin janvier, Gaël Aymon répondait à nos questions de curieuses arbronautes. Linda, Lucie et Liraloin se sont empressées de lire son roman l’Apprenti conteur paru dans la collection Neuf aux éditions de l’Ecole des Loisirs en avril 2022 et de partager leurs impressions.

******

Linda :  Avant de commencer, j’aurais aimé savoir ce qui vous a poussé à lire ce livre et à le proposer en lecture commune ?

Liraloin : C’est drôle que tu me poses cette question car c’est Colette qui a suggéré de faire une LC du dernier roman de Gaël Aymon, j’ai juste répondu que l’idée était bonne et j’ai lu le roman. C’est aussi simple que cela. Après, j’avais bien aimé son titre Et ta vie m’appartiendra donc c’était l’occasion de lire un autre roman de cet auteur. 

Lucie : C’est effectivement Colette qui a proposé cette lecture commune suite à l’interview de Gaël Aymon. J’avoue que j’aime assez qu’un entretien ne soit pas publié comme ça, mais accompagné soit d’une lecture commune comme nous l’avons fait avec Annie au milieu d’Émilie Chazerand ou un article sur les “classiques” comme pour François Place. Cela nous permet d’explorer l’œuvre de l’auteur de manière plus attentive et de profiter à fond de cette opportunité (que je trouve toujours merveilleuse !) de poser nos questions à un auteur.

Liraloin à Linda: J’ai vu que tu en avais fait une chronique pourquoi as-tu été attirée par ce roman ?

Linda : Je ne connaissais que Silent Boy de Gaël Aymon et suite à son interview, j’étais curieuse de le lire autrement. La couverture, particulièrement sombre m’a interrogée et en lisant le synopsis je pensais lire une réécriture de conte, un format que j’apprécie beaucoup. Je n’ai pas hésité un instant.
Connaissiez-vous déjà l’hypothèse qui veut que les contes de la Mère l’Oye aient été écrits par Pierre Darmancour, le fils de Charles Perrault ?

Lucie : Je ne connaissais pas du tout cette théorie, et je ne sais pas vraiment quoi en penser. Mais dramatiquement, dans le roman, je l’ai trouvée intéressante.

Liraloin : Mais pas du tout ! Ca été une surprise pour moi si bien que je suis allée chercher des informations car je pensais que c’était pure fiction et invention de l’auteur. J’avoue n’être pas très experte en histoire et origines des contes. Finalement j’en lis peu alors que j’adore les écouter ! Et toi, as-tu été surprise également ?

Linda : J’ai aussi fait une recherche sur ce sujet à la fin de ma lecture. Je pensais vraiment que l’auteur s’était amusé à inventer tout ça pour placer son récit dans un cadre mystérieux. Donc oui, une vraie surprise et une lecture qu’on repense autrement après coup. J’ai trouvé toute cette histoire assez fascinante au final, d’autant que le mystère autour de cette affaire ne semble pas complètement résolu.
Gaël Aymon a choisi le versant sombre des contes pour raconter son histoire, mêlant le récit au genre fantastique. Qu’avez-vous pensé de ce choix ? Et quelles émotions vous a procuré la lecture ?

Liraloin : Quelle belle idée ! A travers des chapitres courts et bien rythmés le lecteur se prend au jeu. A chaque instant et durant toute ma lecture je me suis demandée si Pierre ne rêvait pas inlassablement, me procurant un étrange sentiment. L’effet fantastique fonctionne très bien car Gaël Aymon prend le parti de dérouler son histoire dans une atmosphère glauque et toujours de nuit.
Là encore je retrouve les effets cinématographiques dont l’auteur nous parle dans son interview. Le moment le plus fort est celui où Pierre et Mariette entrent dans la forêt brumeuse, j’y ai vu des références à Tim Burton dans Sleepy Hollow. L’émotion y est forte !

Lucie : En effet, les choix de Gaël Aymon sont de l’ordre du fantastique, et parfois assez noirs. Je ne m’attendais pas à ça mais après tout les contes traditionnels sont tout de même très sombres entre abandons d’enfant et méchants qui veulent les dévorer (ogres, loups, sorcières…), il y a quand même beaucoup de noirceur !

Linda :  L’écriture est très visuelle dans ce récit et cela m’a vraiment permis de m’immerger dans l’histoire de Pierre. J’ai donc souvent été surprise, presque perdue quant aux perceptions de ce monde aux contours assez flous. On est en effet en perpétuel questionnement sur les limites du réel. Comme tu le dis, Liraloin, les événements ont toujours lieu la nuit, ce qui renforce l’incrédulité du moment. Pierre rêve-t-il ? mais dormait-il vraiment au début de la scène ? C’est assez déstabilisant, d’autant que lorsqu’il revient dans la réalité, il semble toujours sortir du sommeil mais en même temps son esprit et son corps semblent avoir vécus et ressentis les événements fantastiques… C’est une vraie réussite !

Liraloin : Qu’est-ce qui vous a attiré dans la couverture ? Que pensez-vous des dessins de Siegfried de Turckheim ? Connaissiez-vous cet illustrateur ?

Lucie :  Je ne connaissais pas le travail de Siegfried de Turckheim mais il m’a beaucoup plu et je suis allée chercher ce qu’il avait fait d’autre. Je trouve que son trait correspond parfaitement à l’univers créé par Gaël Aymon, qui a effectivement quelque chose de Tim Burton, en tout cas dans ce roman.

Linda : Je ne connaissais pas non plus Siegfried de Turckheim et, comme Lucie, je suis allée chercher ce qu’il a fait d’autres. Je suis assez curieuse d’écouter sa musique d’ailleurs. Mais pour rester sur le dessin, j’aime beaucoup son style et le choix de se limiter au noir et blanc, ce qui appuie la noirceur du récit et vient aussi renforcer l’effet mystérieux des lieux et personnages dont il ne dévoile à chaque fois que quelques traits. Cela vient, au même titre que le texte, titiller la curiosité et encourager à poursuivre la lecture. J’aime beaucoup l’association de son univers à celui de Gaël Aymon, il y a une forme de cohérence entre les deux qui crée une vraie unité.

Liraloin : Qu’avez-vous pensé du Prologue?

Linda :  J’ai adoré le ton accrocheur de l’auteur qui s’adresse à son lecteur “Toi ! Oui, toi qui viens d’ouvrir ce livre !” avant de nous expliquer où il nous entraîne et comment il compte bien nous perdre entre réalités et mensonges. Ça donne clairement envie de découvrir ce qu’il va nous raconter et si tous ces mystères vont réellement nous faire tourner la tête.

Lucie : Comme Linda, j’ai bien aimé que l’auteur annonce jouer avec la vérité et assume de manipuler son lecteur.
Ces façons d’interpeller le lecteur qui cassent d’une certaine manière le quatrième mur sont risquées, il arrive qu’elles me fassent sortir du roman. Mais quand c’est bien fait, cela peut être un ressort narratif très intéressant.

Liraloin : J’ai trouvé ce prologue intéressant car il plonge le lecteur dans l’histoire, c’est une introduction qui appartient à l’oralité, le conteur prévient le spectateur et l’interpelle sur la dangerosité de l’histoire qui s’ouvre devant lui mais je suis d’accord avec Lucie, il faut savoir le mesurer pour ne pas “gêner” le lecteur.
Revenons sur le caractère fantastique du roman et sur l’enchaînement des évènements :
Je te cite Linda : « L’Apprenti conteur va bien au-delà du conte de fées et flirte avec le fantastique en plongeant son personnage principal dans un monde chimérique qui le fait douter des limites de son imagination, poussant également le lecteur à s’interroger sur la frontière entre le réel et l’imaginaire, et sur l’existence d’une vie après la mort. » Est-ce que vous avez éprouvé ce même sentiment ? Ce sentiment d’osciller entre le rêve et la réalité ? Et où se trouve la réalité justement ?

Linda : Complètement oui. A la lecture j’ai ressenti beaucoup de choses (plus ou moins agréables), mais j’ai vraiment été déstabilisée par cette impression floue qui ne permet jamais de savoir si Pierre est éveillé ou s’il rêve. C’est quelque chose que l’auteur maîtrise parfaitement, nous étions prévenus et il a parfaitement réussi à flouter les limites réalité/rêve. La réalité n’est pas vraiment déterminée, ce qui est certain est que lorsque Pierre est dans la maison de son oncle, lorsqu’il écrit, il est dans la réalité. Pour ce qui est du reste…

Lucie : Heureusement, cela finit par être éclairci au cours du roman. J’avoue qu’au début Gaël Aymon ayant beaucoup situé les passages fantastiques la nuit, j’avais un peu peur que cela tourne au “tout ceci n’était qu’un rêve” qui m’aurait vraiment déçue. Car, comme le dit Linda, les seuls éléments clairement situés dans la réalité sont les interactions de Pierre avec son oncle.
Je vous rejoins sur la frontière floue entre réel et fantastique qui s’avère finalement très maîtrisée !

Liraloin : Gaël Aymon reprend des éléments que l’on retrouve dans les contes de ma Mère l’Oye, d’après-vous, comment font-ils avancer l’histoire ?

Lucie : Chaque conte correspond à une péripétie. Cela m’a d’ailleurs paru un peu systématique à un moment donné. C’est aussi ludique, comme un jeu de piste dans les contes populaires. J’étais chaque fois curieuse de découvrir auquel Gaël Aymon allait-il faire référence.
Mais heureusement, l’intrigue ne se limite pas à cela et prend ensuite de l’ampleur en se concentre plus sur l’histoire personnelle de Pierre et son rapport à Mariette.

Linda : Il me semble que ces objets, à l’inverse de Mariette, viennent appuyer le basculement dans l’irréalité du moment. Ils jouent d’une certaine façon le rôle de “porte”, permettant de basculer d’un monde à l’autre. Un rôle que je questionne d’ailleurs beaucoup car, j’ai souvent eu l’impression que la maison servait également de passage. 

Liraloin : Vos réponses sont intéressantes et d’ailleurs, j’ai eu les mêmes impressions que vous et j’ai trouvé cet exercice (éléments tirés des contes) bien fait car comme tu le dis Lucie, cela ne dénature pas le récit. N’oublions pas la relation très particulière entre Mariette et Pierre mais nous y reviendrons (sans divulgâcher bien évidemment).

L’Apprenti conteur de Gaël Aymon, l’école des loisirs, 2022.

LiraLoin : Que pensez-vous de la rencontre entre Pierre et Mariette ? Comment leur relation fait évoluer l’histoire ?

Lucie : Pour moi, Mariette est le lien entre la réalité et le monde magique. C’est aussi elle qui fait le lien entre Pierre et les histoires orales. C’est donc un personnage à la fois essentiel et très énigmatique. Si j’ai rapidement compris sa différence, la révélation sur son identité a été une surprise !
J’ai beaucoup aimé qu’ils cherchent à se protéger l’un l’autre et la dynamique de leur relation.

Linda : Mariette se présente à Pierre au cœur de la nuit et dans l’intimité de sa chambre. Ce n’est pas anodin et permet de comprendre qu’elle est “différente”, comme si elle n’était visible que de Pierre. Comme Lucie, j’ai été surprise par la révélation de son identité même si je commençais à penser, dans un petit coin de ma tête, que son attachement à Pierre et sa façon de le protéger la faisait ressembler à ce qu’elle est.
Pensez-vous que la maison fait le lien entre les deux mondes, ainsi qu’entre les deux enfants ? Ou est-ce cet attachement entre Pierre et Mariette, qui donne ce pouvoir à la maison ? 

Lucie : Je n’en ai aucune idée ! Et j’avoue ne pas avoir cherché à comprendre plus que ça. Si l’auteur parvient à m’entraîner dans l’univers qu’il a conçu, j’accepte le fantastique sans me poser de question. Mais comme tu poses la question, j’imagine que la maison a forcément un rôle, sinon Mariette aurait pu rendre visite à Pierre alors qu’il habitait à Paris. Mais Mariette a un rôle central de guide, de passeur malgré tout essentiel. Les deux sont liés, on s’en rend compte rapidement même si on ne sait pas vraiment de quelle manière !

Liraloin : Exactement, les deux mondes sont visibles seulement dans cette maison, vous avez raison. Le lien entre Mariette et Pierre est à la fois amical, amoureux et fraternel. On sent, dès le début, que Mariette est meneuse comme pour faire sortir Pierre de son « exercice d’écriture de poésie ». Je l’ai vu plutôt comme ça pour ma part, elle va le repousser dans ses retranchements et lui apprendre qu’un autre « monde » existe finalement.

Perlin, l’enfant qui faisait tomber la pluie de Siegfried de Turckheim, Seuil jeunesse, 2022.

Linda : Par ailleurs, lorsque l’on comprend qui est Mariette et d’où elle vient, sa présence fait-elle sens ? N’avez-vous pas vu une mise en danger du garçon ? Peut-on dire que la venue de Mariette ne soit motivée que par son désir de rencontrer Pierre ? 

Lucie : C’est une bonne question : Y-a-t-il réellement mise en danger ? Il me semble que c’est explicité à un moment dans l’histoire mais je ne me souviens plus de ce qui est dit. S’il arrive quelque chose à Pierre dans le monde fantastique, y aura-t-il des conséquences dans la réalité ? Mariette joue alors un rôle de passeur mais aussi de protecteur. Elle explique les règles qui régissent ce monde, qui sont étrangères à Pierre et le conseille dans certaines situations.
La présence de Mariette s’explique quand on comprend qui elle est, mais le lien avec le monde fantastique ne m’a pas forcément semblé plus clair. Et ce n’est pas grave, je n’ai pas besoin que l’on m’explique tout pour être emportée !

Liraloin : Je pense aussi que Mariette emporte Pierre là où il ne serait jamais allé tout seul. Elle est à la fois aventurière et un guide rassurant.

Lucie : C’est finalement en découvrant le lieu où sa mère a grandi qu’e Pierre va en apprendre un peu plus sur elle. Qu’avez-vous pensé de cette idée ?

Linda : Il paraît logique que revenir sur les lieux qui ont vu grandir sa mère permette à Pierre d’en apprendre plus sur elle. Mais c’est la façon dont cela se fait qui est original puisqu’à aucun moment il ne va entrer en contact direct avec le souvenir de ce qu’elle fut lorsqu’elle vivait là. Il ne découvre pas qui elle était au travers de sa famille mais par le biais du fantastique.

Liraloin : Je dirais que la boucle est bouclée et que finalement Gaël Aymon sait entretenir le suspense jusqu’au bout de son histoire en ne perdant jamais l’essence même du fantastique.

*

Les avis de LiraLoin, Isabelle, Linda et Lucie.

*****

Nous espérons que cette lecture commune vous aura donné envie de vous procurer ce titre. Si vous appréciez le fantastique et les contes il vous plaira certainement. N’oubliez pas de nous dire en commentaire si vous l’avez aimé !


NOËL dans le Grand Arbre

Pour varier des sélections et divers conseils de livres sur Noël, on a eu envie ici d’écrire collectivement un CONTE DE NOËL, illustré par nos artistes en herbe, à savoir nos propres enfants, d’âges différents. Le voici !

******

“Mais ça existe un coiffeur pour arbre?”

“Il était une fois un grand arbre, qui durant l’année écoulée, avait essuyé une terrible tempête. Il était tout ébouriffé, beaucoup de ses épines étaient tombées sous le souffle du vent, celles qui restaient étaient tordues. “Il faudrait que je trouve un coiffeur ! se disait-il. Mais ça existe ça, un coiffeur pour arbre ? De plus, son tronc était penché, il avait peur de s’écrouler. Les oiseaux ne venaient presque plus se poser dans ses branches. Il était triste et seul. En plus, ce qui l’angoissait, c’est que Noël approchait ! Et pour lui, Noël, c’était Noël !

Au loin, durant la journée il pouvait entendre les bruits de la ville. La nuit c’était pire que tout, les lumières dressées ici et là éveillaient la quiétude du soir. Leur brillance l’émerveillait car lui aussi souhaitait se parer de milles couleurs. Le grand arbre se souvint du temps où ses branches auraient pu porter ses lumières fièrement. Maintenant, elles ne ressemblaient à rien. Il avait bien entendu parler d’un coiffeur pour arbre mais n’était pas très sûr de savoir comment s’y prendre pour le trouver ? Alors il interrogea les oiseaux nichés sur ses branches. Eux qui survolaient les villes et les villages de long en large avaient peut-être entendu parler d’un coiffeur de brindilles, d’un expert des ramures, d’un enchanteur de folioles ? L’arbre interrogea pies bavardes, merles, merlettes et rouges-gorges.

Chaque jour de cet automne si particulier, d’étranges bruissement de feuilles et de pépiements pouvaient s’entendre à qui prêtait l’oreille…Cela faisait un tel raffut que des enfants, qui jouaient non loin de là, s’approchèrent et se mirent à écouter les oiseaux tintinnabuler. Parmi eux, une jeune fille. Elle se nommait Samaa. Elle était intriguée. Ce n’était pas normal tous ces oiseaux dans un seul arbre ! Cela cachait quelque chose ! Était-ce dû au réchauffement climatique ? Son père lui en parlait souvent. Elle décida de lui en toucher un mot le soir en rentrant. Car il était jardinier et peut-être saurait-il trouver une explication à ce phénomène. En attendant, elle s’émerveillait de ce spectacle. C’était si féérique ! Ce n’était plus un arbre mais un arbre-oiseau ! Comme si chacune de ses branches n’existait plus ! Pour un peu il aurait pu s’envoler ! On ne remarquait même pas son tronc un peu penché. Le soir même, elle en parla à son père qui était intrigué et lui promit d’aller voir le lendemain. Il tint sa promesse. Au petit matin, devant cet arbre décharné, il comprit. Il comprit que les oiseaux l’embellissaient en attendant qu’il soit soigné. Alors, il s’attela à le remettre en état. Samaa, quand elle l’apprit, voulut l’aider et elle mobilisa ses amis et des gens du quartier. C’était beau à voir toutes ces personnes taillant, ramassant, redressant cet arbre affaibli. Ils lui demandèrent l’autorisation de brûler ses anciens atours mais Samaa eut une meilleure idée : et si on se retrouvait sous cet arbre tous ensemble pour la nuit de Noël ? On pourrait faire un feu de joie, lire des histoires, partager nos spécialités culinaires ? Et c’est ce qu’ils firent. Jamais on n’avait vu arbre plus heureux que de se se sentir si bien entouré… Il existait bel et bien un coiffeur pour arbres !”.

Un arbre-oiseau !

Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année !

Lecture Commune : Rouge de Mathieu Pierloot

La collection Petite Poche chez Thierry Magnier regorge de titres de qualité, qui, en quelques pages, nous transportent dans des univers bien dessinés.

Rouge de Mathieu Pierloot m’a fait forte impression par la qualité de son écriture et l’ambiance qui s’en détachait. J’ai donc forcément eu envie d’en discuter avec les membres du Grand Arbre.

Retour sur notre échange :

.

Bouma : Rouge. Un titre énigmatique pour une courte lecture. A quoi vous attendiez vous ?

Colette : Le titre évoque pour moi beaucoup de choses, j’adore le rouge : le rouge aux joues, le rouge à lèvres des baisers les plus fous, le rouge du soleil qui se couche sur la mer. Et puis le rouge c’est surtout l’amour.
Le mot “rouge” est extrêmement riche de connotations poétiques et vivantes. J’aime ce mot. Il me réchauffe. Je n’ai pas tout de suite pensé au petit chaperon rouge car je ne m’attendais pas du tout à une réécriture d’un conte dans la désormais chérie collection “petite poche”. Et puis les premières pages ne nous laissent pas tout de suite comprendre que l’on va rentrer dans un jeu de références intertextuelles… Comme toujours dans cette collection la subtilité prime…

Sophie : Rouge, pour moi, faisait référence à la colère. Je ne sais pas pourquoi mais c’était à une histoire sur ce sujet à laquelle je m’attendais.

Bouma : Avez-vous tout de suite pensé au célèbre Petit Chaperon Rouge ?

Sophie : Pas du tout. C’est d’ailleurs plutôt la Belle et la Bête qui m’est venu en premier à cause des objets qui parlent.

Colette : Même après relecture je ne trouve pas la référence au petit chaperon rouge si évidente… elle y est en filigrane c’est sûr mais Rouge n’est pas cette petite fille choyée par sa mère et sa grand mère qui lui cousent des habits uniques et lui préparent des pâtisseries maison. Loin de là. Rouge est une orpheline, une rescapée, un fantôme.

Bouma : D’accord avec toi Colette, la filiation avec le conte de Perrault n’est pas si évidente mais la relation entre le rouge et le loup est intrinsèquement lié à ce classique pour moi. Mais au fait, quel est votre personnage préféré ?

Sophie : Le loup, enfin on ne le présente jamais clairement comme ça, mais c’est lui que j’ai trouvé le plus intéressant

Colette : Mon personnage préféré c’est Seymour sans aucun doute. Parce qu’il aime la poésie. Et qu’il panse les blessures avec.

Bouma : Vous avez retenu le même personnage mais pas de la même manière à ce que je vois. L’une y a surtout vu l’animal quand l’autre y a vu la personne. Moi c’est finalement la petite fille qui m’a le plus intriguée, le plus questionnée même si on ne sait finalement pas grand chose d’elle. En tout cas, il y a une réelle richesse dans la narration et la profondeur des caractères.

Aviez-vous déjà lu cet auteur ? Que retenez-vous de son écriture ?

Sophie : Non je ne l’avais jamais lu. Ce que je garde en tête de son écriture, c’est surtout une ambiance. Quelque chose d’un peu énigmatique, mystérieux, poétique aussi.

Colette : Jamais lu non plus et j’ai vraiment aimé ce récit étrange, à la lisière du conte philosophique, de la poésie, du rêve…

Bouma : Au final, vous parlez beaucoup de poésie dans vos réponses. Comment la décririez-vous, si c’est possible ? D’où vient-elle selon vous ?

Colette : La poésie de ce texte pour moi est intiment liée au personnage de Seymour, à sa délicatesse, à sa particularité, à l’infinie douceur avec laquelle il prend soin de Rouge…

Sophie : Avec un peu de recul, sans rouvrir le livre, je dirais que ce qu’il me reste de poétique, c’est l’ambiance : quelque chose de mystérieux, d’étonnant et de beau en même temps.

Bouma : Dernière question : Recommanderiez-vous ce texte ? Et à qui ?

Colette : Au plus grand nombre et à mes élèves surtout ! Mes 6e adorent cette collection. Et la 4e de couverture de celui ci les a beaucoup intrigués.

Sophie : Oui je le conseillerais sans doute à des enfants à partir de 9-10 ans. Je me vois bien le lire en accueil de classe avec des CM pour écouter tout ce qu’ils pourraient capter de ce texte.

Bouma : D’accord avec vous, un texte pour les plus grands car il y a un paratexte plus complexe que dans d’autres titres de la collection.

_ _ _ _ _ _

Nous espérons que cette lecture commune vous aura donné l’envie de découvrir ce court roman, fort et mystérieux, dans lequel chacun peut faire une lecture différente.

Loup un jour… – Une lecture commune au poil !

 Attention, le loup rode…
Il n’est jamais bien loin, c’est bien connu.
En tout cas, il est un sujet récurent de la littérature de jeunesse.

Alors, quand ce superbe album m’est tombé entre les mains, j’ai eu très envie d’en parler, d’en discuter, pour voir si mes copinautes avaient ressenti les mêmes sensations que moi.

Cet album, c’est Loup un jour
de Céline Claire, illustré par Clémence Pollet
et paru cette année au Rouergue.

 Un album qui a donné matière à discussion comme vous pourrez le lire ci-dessous.

 

Bouma : La couverture a forcément son importance dans le choix d’une lecture. Qu’avez-vous pensé, ressenti, à la vue de celle-ci ?

Kik : Je n’avais rien lu sur ce livre, avant de commencer ma lecture, alors la couverture m’a intrigué grandement. Plusieurs arbres en noir avec des personnages qui se cachent derrière ? Un chaperon rouge ? Un cochon ?
Je fus intriguée.

Céline du tiroir : Oui, intriguée aussi, assez séduite par ce joli contraste entre le noir et les couleurs lumineuses, mais surtout attirée comme d’habitude par ce loup -cet animal me fascine- et je le trouve très album-génique !

Pépita : Un loup-forêt, me suis-je dit, et des personnages de contes entre les pattes-troncs… Tout ça induit par un titre assez énigmatique et des couleurs froides et chaudes… On se demande bien ce qu’il peut y avoir à l’intérieur et ça aiguise l’appétit de lire !

Bouma : En ce qui me concerne, le contraste entre les couleurs et la masse, énorme, noire, effrayante, m’a donné très envie de découvrir le reste de l’histoire.
Mais quelle histoire au fait ?

Pépita : Une double page par personnage et chacun pense que le loup va le croquer… Mais, non, il emprunte juste quelque chose. Faut dire que la masse noire est assez terrifiante ! La curiosité aidant, les personnages empruntés aux contes se retrouvent chez le loup… pour partager un dessert… mais pas que…

Kik : Les personnages incontournables des contes ou histoires qui côtoient le loup se retrouvent ici : les trois petits cochons, le chaperon rouge, ou encore Pierre… Chacun se méfie, et pour cause il a déjà eu affaire à lui.

Céline du tiroir : C’est presque construit comme un plaidoyer pour la défense du loup, qu’on aurait trop souvent accusé à tort de vouloir dévorer bien des petits héros de contes. Alors que c’est une suite de malentendus, car le loup avait simplement besoin d’œufs, d’un petit pot de beurre, etc, pour confectionner un gros gâteau à partager…

Bouma : Vos résumés se complètent à merveille et donne bien la trame générale de l’album.

Cette histoire tourne donc autour des contes classiques et de la figure terrifiante du loup. Partant de ce postulat, vous semble-t-il essentiel de les connaître avant la lecture de ce titre ou peut-elle fonctionner sans ? Et d’ailleurs quel serait pour vous, le lecteur idéal pour cet album ?

Pépita : Difficile de répondre à cette question. Si on a la clé de lecture de connaissance des contes, ou au moins le savoir de quoi et de qui ils parlent, bien sûr, je pense que c’est mieux. L’album se révèle alors dans toute sa dimension. Mais si on pense ça, on exclut les autres… Cet album peut alors être une formidable porte d’entrée pour aborder ces contes par la suite, si le petit lecteur en a l’envie ou si l’adulte a suffisamment de tact pour l’y amener en douceur. Parce que les contes, ça peut faire peur à certains enfants ! Cet album aussi d’ailleurs : la masse noire du loup est très évocatrice ainsi que la terreur qui se lit dans les expressions des personnages. Quant à l’âge, je dirais pas avant 5-6 ans, mais là aussi, c’est subjectif. Tout dépend des enfants… La fin n’est pas si facile à comprendre je trouve. Nous, on projette notre regard d’adulte et en plus de professionnel du livre, ce qui, il ne faut pas avoir peur de l’admettre, fausse le regard. Ce qui est intéressant, c’est de saisir le regard neuf, sans filtres… Or, un enfant de 5-6 ans aujourd’hui en a déjà beaucoup.

Céline du tiroir : En fait, le meilleur âge, c’est l’âge auquel les enfants sont réceptifs aux contes, et à la peur. Et effectivement, même s’il n’est nul besoin d’avoir lu ceux auxquels Loup un jour fait référence pour le comprendre, il y a quand même la question de la maturité littéraire, qui sera propre à chaque enfant. Et si les personnages de contes sont facilement identifiés par les enfants très jeunes, aujourd’hui ils rentrent dans l’univers des contes souvent par des contes détournés où le loup est gentil, ou stupide et/ou inoffensif avant de découvrir les contes originaux, plus sombres.

Kik : Il y a beaucoup de suggestion dans cet album. Il y a des ombres, cette masse noire de la forêt, le loup qui rode (enfin on pense, on devine …). Je ne sais pas trop, quel serait le niveau d’appréciation de ce livre, sans connaître l’histoire du chaperon rouge, ou celle des trois petits cochons. D’ailleurs je me fais le réflexion que je ne connais pas d’histoire précise, ou très connue avec un loup et des poules. D’habitude le prédateur est un renard. Peut être que pour ces personnages, j’ai loupé une allusion à un conte célèbre, mais que je ne connais pas.
Pourtant cela ne m’a pas gêné. Le loup est un “méchant” universel. Il semble se racheter en épargnant tout le monde.
Mais loup un jour …

Illustration signée Clémence Pollet extraite de LOUP UN JOUR
© Rouergue jeunesse, 2014

 

BoumaEt maintenant, qu’avez-vous ressenti face au parti pris de Clémence Pollet dans les illustrations ?

Kik : Mon attirance a été plutôt sur l’utilisation de papiers découpés. J’aime les couleurs franches, au milieu de tout le noir imposant du loup. C’est ce point que je retiens principalement, le noir, omniprésent du loup.

Céline du tiroir : Très beau contraste des couleurs, des clairs et des obscurs, et ce loup dont on ne voit que la sombre fourrure, c’est très réussi d’un point de vue graphique !

Pépita : Très franchement, j’aime beaucoup le loup suggéré. ça change ! Et puis, toutes ces équivoques induites du coup. La terreur sur les visages, puis l’apaisement, une couleur par personnage, des couleurs très contrastées aussi, presque de synthèse. Cette page où il y a l’association du visage du personnage et l’ingrédient que le loup lui a volatilisé, je la trouve remarquablement bien réalisée. Un album de haute qualité même si, et je me répète, la chute n’est pas si facile à comprendre. D’ailleurs, il semblerait que nous y voyons toutes une fin différente, non ?

Bouma : Comme le soulève Pépita, la fin peut être sujette à plusieurs interprétations. Voulez-vous en dire un mot ?

Kik : Encore une fois tout est suggéré. On suppose. On pense deviner. Moi je pense qu’il les mange tous, mais comment en être sûr ? Et pourquoi le loup serait-il toujours le méchant ? La fin est très perturbante, à cause de toutes les possibilités qu’elle offre.

 Céline du tiroir : Tout à fait d’accord avec Kik, c’est cette incertitude finale qui est insoutenable !!! Je l’ai aussi interprété comme elle, mais c’est vrai qu’on pourrait le voir différemment… d’où un échange intéressant avec l’enfant à qui on le lit !

Pépita : Pour moi aussi, le loup semble les croquer tous à la fin… C’est la dernière phrase du livre qui m’a enlevé tout espoir d’une autre fin ! “Loup un jour, Loup toujours naturellement”. Comme quoi, ce pauvre loup reste toujours enfermé dans ce schéma. Alors que la dernière double page laisse à penser que non, ils vont tous se partager ce merveilleux gâteau et faire la fête. Effectivement, plusieurs interprétations possibles, plusieurs lectures possibles.

Bouma : Avec les deux derniers petits mots “loup toujours” sur la toute dernière page, l’auteure change complètement le sens de sa fin en jouant sur la cruauté abordée dans les contes.
On pourrait aussi soulever le diction supposé “Loup un jour… loup toujours” comme sujet à réflexion. Ne peut-on pas changer ? Doit-on toujours correspondre à l’image que l’on projette ? Ce sont des questions importantes dans la construction de soi.
Mais dans le cas de cet album en particulier, j’ai aimé cette fin. Cette chute, superbe, et pas si évidente car il faut savoir la trouver, la voir. Au final ce sera à chaque lecteur de prendre sa propre décision face à cette conclusion originale .

Et pour cette lecture commune, votre petit mot de conclusion ?

Céline du tiroir : J’ai aimé moi aussi cette fin habile et un peu abrupte, assez politiquement incorrecte finalement, parce qu’il semble que plus aucun auteur n’ose faire de loup vraiment méchant (ou alors pour le tourner en ridicule). En revanche, si ce “loup toujours” est très bien trouvé ici, il ne faut pas en faire un précepte évidemment !!

Kik : J’aime bien parler des albums ! – Et ce livre il me fait flipper quand même, mais tout en finesse.

Pépita : Oui, moi aussi, il m’a fait flipper cet album… Il y a une tension latente dans ces pages.

Bouma : Merci à toutes pour votre participation et pour ce bel échange.

J’espère que cette lecture commune vous aura donné envie de découvrir ce magnifique album et de vous faire votre propre avis à son sujet.

Si jamais vous vouliez en savoir encore un peu plus avant de vous décidez vous pouvez retrouver nos avis personnels ici :

– celui de Kik

– celui de Céline

– celui de Pépita

– et le mien (Bouma)

Le petit chaperon rouge

 Le Petit Chaperon rouge, comme tous les contes populaires, s’est raconté sous maintes versions, y compris les plus crues (avec dépeçage de la mère-grand par le loup qui la fait même manger au petit chaperon rouge à son insu, bref, un truc à faire frémir les maitres du cinéma d’horreur). Charles Perrault, qui a recueilli et mis les contes populaires par écrit pour la bonne société, en a gardé une version plus présentable, dans laquelle la fillette se fait dévorer à la fin mais échappe à l’épreuve de cannibalisme (ouf !)

Toujours est-il que ce classique n’a cessé d’inspirer les auteurs d’hier et d’aujourd’hui, et qu’il en existe parmi les publications jeunesse de multiples adaptations. En voici quelques unes, spécialement glanées pour vous un peu partout :

 

Dans le panier de Kik :

Un petit chaperon rouge
de Marjolaine Leray
Actes Sud Junior, 2009.http://4.bp.blogspot.com/-avHRlnZVKEI/UMErMZOLsGI/AAAAAAAACrU/Y-dBYqmG4E4/s320/f0eb888e30d411e2ad5812313804ecd1_7.jpg

Aux éditions Actes Sud Junior, on aime bien les petits chaperons rouges. Il y en a un que moi j’apprécie particulièrement, celui de Marjolaine Leray. Un petit album, avec plein de traits rouges, partout. Un loup qui fait vraiment peur, mais qui est drôle aussi.

le billet de Kik et celui de Bouma

 

Le petit chaperon rouge s’écoute aussi à la radio. On parle de lui partout. L’as tu lu mon p’tit loup ? Une émission pour les jeunes loups, pour apprendre à croquer les petites filles habillées de rouge ?

 

le billetde Kik

 

 

 

LE PETIT CHAPERON ROUGE
de Kveta Pacovska pour les illustrationshttp://4.bp.blogspot.com/-m-cwr5OPzFc/UMEq1Jl7gLI/AAAAAAAACq4/J4ho-6bDReM/s320/70f51c5c30d511e2b9ed22000a1f8cd8_7.jpg
Texte de Grimm
minedition, 2007.

Un univers particulier. Un loup et un chaperon rouge fait de collages, et de traits au feutre rouge. Une forêt étrange. Un album, qui parlera plus largement à ceux qui connaissent déjà l’histoire de ce Petit Chaperon Rouge.

le billet de Kik

 

Le Petit Chaperon Rougehttp://1.bp.blogspot.com/-rOWv9XHbhzY/UNJi5zEytNI/AAAAAAAADDQ/hVoOe3G6Ohw/s320/74baab84486a11e2b60722000a9f09f0_7.jpg
de Jean Claverie
Mijade, 2009.

Jean Claverie revisite et met au goût du jour le conte du Petit Chaperon Rouge. Et si le loup était un mécano, si la maman vendait des pizzas et si la forêt était la casse automobile ? Et si le Petit Chaperon Rouge vivait aujourd’hui ?

le billet de Kik

 

 

http://1.bp.blogspot.com/-oaun4y2DLi0/UNJTOzOGjII/AAAAAAAAC9M/rN3Jw_JrWsc/s320/couv_mon_ballon_m.jpgMon ballon
de Mario Ramos
Pastel, 2012.

Un chaperon rouge, qu’on ne verra pas, à part un ballon rouge qui se promène dans la forêt. On devine peu à peu, ce dont il est question. Mario Ramos un auteur incontournable.

 encore un billet de Kik !

 

 

Le Petit Chaperon Rouge http://2.bp.blogspot.com/-X0px_UiRE0U/UM9QW328iaI/AAAAAAAAC70/UF45-Ithgxw/s320/2df3cc44486a11e2abce22000a1f96d4_7.jpg
de Warja Lavater
Maeght éditeur, 1965.

Des petits points, un rouge, plein de verts, un noir. Un livre comme un accordéon, qui se déplie pour apprécier la mise en page particulière. Des points pour raconter une histoire.

le billet de Kik

 

Le Petit Chaperon Rouge
Perrault et Sarah Moon
Grasset, 1986.

Ce petit chaperon n’est pas rouge, il est en noir et blanc. Ce petit chaperon n’est pas dessiné mais photographié. La forêt serait-elle la ville moderne ? Le loup un homme au volant d’une grosse voiture ?

le billet de Kik

 

Dans le Tiroir  de Céline :

Et Pourquoi ?, de Michel Van Zeveren. loup pourquoi
L’école des loisirs

Ce petit chaperon rouge n’a qu’un mot à la bouche : “pourquoi ?”,  question lancinante, obsédante, énervante à la fin !

D’ailleurs le loup va finir par craquer…

la chronique de Céline du tiroir

 

La petite fille en rouge, Aaron Frisch et Roberto Innocenti
Gallimard, 2013

C’est un conte moderne, la forêt est devenue une jungle urbaine, plus mal famée encore que le chemin le plus sombre de la forêt. Un album étonnant et foisonnant, plein de résonances, sous les pinceaux magiques de Roberto Innocenti.

 

Le chronique de Céline du Tiroir

 

Mademoiselle Sauve qui peut, Philippe Corentin
L’école des loisirs

Ce petit chaperon rouge est insupportable, et terrorise toute la forêt. Le pauvre loup recueilli par la mère-grand n’a qu’une peur : se faire repérer. C’est pour ça qu’il se planque dans le lit, en suant à grosses gouttes…

recommandé par Céline du Tiroir

 

 

Parmi les merveilles d’Alice :

Quel cafouillage ! Gianni Rodari.
Kaléidoscope, 2005

Surprise à toutes les pages pour cette reprise du petit Chaperon rouge par Gianni Rodari. Grand-père a complétement perdu la boule et se mélange les pinceaux, l’histoire en est toute chamboulée.

Qu’est ce qu’on rigole !!!

recommandé par Alice

 

Dans les livres de Sophie et Judith :

C’est pour mieux te manger !
Françoise Rogier
L’atelier du poisson soluble

Quand un loup poursuit un petit chaperon rouge, c’est forcément pour le manger, vous me direz ? Et bien peut-être pas dans cette histoire pleine d’humour et aux belles illustrations !

 

Le billet de Sophie LJ

 

 

Le petit chaperon de ta couleur de Vincent Malone
Seuil jeunesse
En l’absence du loup, c’est le cochon qui pourchassera le petit chaperon rouge ! Attention, fous rires garantis avec ce livre-CD complètement déjanté.

le billet de Sophie LJ

 

 

Dans le petit bout de bib de Bouma :

petit chaperon rouge roweLe Petit chaperon rouge : un livre pop-up
texte et illustrations de Louise Rowe
Mango jeunesse, 2009

Une version soignée du conte, toute en pop-up. Elle saura séduire petits et grands par son originalité et son classicisme naturel.

la chronique de Bouma

 

 

Chaperon rouge, d’Adolfo Serra
Actes Sud Junior, 2012

Un travail graphique époustouflant et remarquable dans sa conception autour du Petit Chaperon Rouge.
Attention il faut toutefois connaître le conte original et ses codes pour pouvoir comprendre tous les sens cachés dans cet album au format à l’italienne.
Dès 8 ans.

la chronique de Bouma

.

Rendez-vous demain à l’ombre du grand arbre, où nous irons sur les pas d’une autre petite fille qui s’égare dans les bois… Ne vous perdez pas !