La Pyramide des besoins humains de Caroline Solé

Ce fut un de mes romans préférés cette année,
un de ces livres qui vous trotte dans la tête une fois refermé,
un de ceux qui posent des questions et vous laissent trouver les réponses,

alors, forcément, j’ai eu envie d’en parler à l’Ombre du Grand Arbre.

Sophie de la Littérature Jeunesse de Sophie et Judith,
Pépita de Mélimélo de livres,
Solectrice et ses lectures lutines
et Carole et ses 3 étoiles

se sont jointes à moi, Bouma et mon Petit Bout de Bib(liothèque) pour en parler.

Découvrez avec nous le roman de Caroline Solé publié à l’école des loisirs :

LA PYRAMIDE DES BESOINS HUMAINS

Bouma : Comment ce roman vous est-il tombé dans les mains ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de le lire ?

Pépita : J’ai vu passer la pyramide de Maslow et cela m’a donné envie de creuser. Et quand j’ai lu de quoi il s’agissait, je me suis dis : voilà un roman dans la veine que j’aime, du social, de la réflexion sur la société actuelle, un jeune paumé, …bref, du bien envoyé, alors j’ai foncé dans ce roman et je n’ai pas été déçue.

Carole : C’est le titre qui a attisé ma curiosité ! Je connaissais la pyramide de Maslow, étudiée à la fac. J’ai trouvé le sujet original et surprenant. Et puis un premier roman, c’est aussi l’occasion de découvrir une nouvelle plume. Bref j’étais doublement curieuse.

Solectrice : Moi aussi, c’est le titre qui m’a donné envie. Pourtant, je ne connaissais pas le concept. J’ai lu le résumé et j’ai eu envie d’entrer dans cet univers sur fond de société actuelle.

Sophie : Je l’ai vu passer sur des blogs avec l’image de la fameuse pyramide. Je ne connaissais pas ce concept et ça m’a fortement intriguée ! J’ai vu aussi l’aspect jeu télé, et je me suis dit que ça pouvait donner une réflexion intéressante.

Bouma : La Pyramide de Maslow organise les besoins humains en différente catégorie en partant des besoins physiologiques. Sa théorie affirme qu’il faut avoir rempli ces besoins de base pour passer aux suivants moins élémentaires, et ainsi de suite jusqu’aux besoins d’accomplissement de soi.

La campagne médiatique autour de ce livre mentionnait une émission de télé-réalité, des niveaux à passer, des concurrents. J’ai donc d’abord cru à une dystopie plus contemporaine et je me suis bien trompée. Que raconte donc ce roman pour vous ?

Sophie : Je pensais aussi a une dystopie plus au cœur du jeu. Finalement, cette histoire est celle d’un jeune garçon qui a fui de chez lui et se retrouve à vivre dans la rue. Un jour, il va commencer ce jeu télé qu’il peut faire caché derrière un ordinateur… mais jusqu’à quand ?

Pépita : la confrontation de deux mondes : le réel et le virtuel et au milieu un jeune garçon SDF qui en fait les frais ou au contraire en tire intelligemment les ficelles.

Carole : Je rejoins Pépita sur les limites entre réel et virtuel. C’est aussi un prétexte pour questionner la virtualité, les réseaux sociaux et plus précisément l’image de soi, celle qu’on a, celle qu’on donne à voir, celle que les autres perçoivent. A l’adolescence, cette question est cruciale il me semble, on se construit, on se cherche, on s’essaye.

Solectrice : Pour moi, ce roman raconte la fuite d’un adolescent fragile, qui se raccroche encore à une raison d’exister pour les autres en participant à ce jeu. Par défi, il participe pour montrer qu’on peut vivre autrement et donner l’illusion.

.

Bouma : Et justement que donne à voir ce jeune SDF ? Sa réalité vous a-t-elle paru crédible ? Ses intentions aussi ?

Pépita : je dirais qu’il s’empare du jeu plus par ennui que par défi au départ. Puis il est presque pris au piège de cette pyramide qui montre sous ses réponses les limites de la société et de l’image qu’elle renvoie de l’échelle sociale. Ces mécanismes du mirage aux alouettes sont très bien rendues : l’effet de la masse, du mouton de Panurge, de la manipulation sous-jacente. Oui sa réalité de SDF est plus que tangible, elle est même terrible dans le contraste des deux mondes. Ses intentions oui, elles me semblent bien réelles : il n’ a rien à perdre de toutes façons, il a tout à gagner. En tant que lecteur, on a vraiment envie qu’il aille au bout ! Comme une revanche sur la vie qu’il mérite amplement. Le plus dur, c’est qu’on perçoit d’emblée que ce jeu est factice et peut le perdre.

Sophie : Je rejoins Pépita, notamment sur l’idée de limite. En grimpant les échelons de la pyramide alors qu’il vit dans la rue, il montre la limite de ce système et il envoie dans les yeux des spectateurs ce qu’ils préfèrent ne pas voir. Il ne cherche pas à choquer, il montre juste sa réalité avec beaucoup de justesse.

Carole : Son triste quotidien est rendu avec justesse en effet. Il est d’emblée atypique, dénote, il est à part, inconnu pour la majorité, et c’est précisément ça qui va le rendre visible.

Solectrice : Les révélations de son univers sont progressives et calculées : le jeune homme ne veut pas susciter la pitié. Son quotidien dans la rue est peu décrit. J’avais du mal à imaginer que, dans cette situation, un adolescent s’opposant à cette société n’abandonne pas plus vite le jeu, cet univers virtuel où il ne cherche pas de reconnaissance particulière. J’étais étonnée aussi de la tournure que prenait l’histoire : on ne comprend pas tellement ce qu’il veut démontrer car l’adolescent ne se voit pas comme un représentant de la cause des SDF.

Bouma : Moi, j’ai beaucoup aimé l’humanité qui se dégageait de ce jeune homme. La vie ne l’a pas épargné. Il est à la fois résigné sur la société mais plein d’espoir dans ce que l’être humain peut apporter, peut surpasser.

.

Caroline Solé signe avec ce titre son premier roman. Quels caractéristiques donneriez-vous à sa plume ?

Carole : une plume plutôt efficace, simple, sans détour et sans superflu puisqu’en quelques pages le lecteur a assisté à l’ascension virtuelle d’un ado en marge de la société, le tout construit de façon claire en distillant des critiques ici et là. C’est un premier roman réussi à mon sens.

Solectrice : La narration m’a semblé très construite. Le parti est pris de donner le résultat dès le départ, avec cette ambiguïté sur les craintes et les attentes du jeune homme. On découvre ensuite ses motivations et son histoire difficile. J’ai aimé l’habileté avec laquelle l’auteur donne à voir les coulisses du jeu face à la naïveté du candidat. C’est donc une plume sans apitoiements et suffisamment acerbe sur le le monde virtuel et réel.

.

Bouma : Et que pensez-vous de la fin du roman (sans la dévoiler si possible) ? Je vous pose la question car c’est la seule partie de ce roman qui ne m’a pas semblé crédible.

Sophie : Effectivement, ça part dans quelque chose d’un peu (beaucoup) surréaliste et ça dénote pas mal avec le reste du roman. Pour autant, à la lecture, ça ne m’a pas choquée plus que ça. Par contre, j’aurais aimé que ce soit un peu plus approfondi.

Pépita : Oui la fin n’est pas vraiment une fin en fait : je pense que l’auteure a vraiment voulu s’attacher à démontrer sa thèse. En cela je la trouve vraiment intéressante à proposer à des adolescents cette lecture.

Carole : D’accord avec vous sur la fin pour le moins surprenante et un peu expéditive. Mon namoureux l’a même qualifiée de « fin genre super-héros » quand il a fini le livre.

Solectrice : Cette chute ne m’a pas tellement marquée non plus. Décrochée du reste de l’histoire, cette fin semble prolonger la fuite… vers l’imaginaire.

.

Bouma : Dernière question façon portrait chinois, si vous deviez définir ce roman en un mot, quel serait-il et pourquoi ?

Pépita : Je dirais ACCOMPLISSEMENT DE SOI car ce roman c’est ça aussi : la recherche de l’épanouissement personnel à tout prix même si on doit se brûler les ailes.

Carole : je choisirai le mot IMAGE pour toute sa complexité et ses symboles

Sophie : Je dirais SOCIÉTÉ parce que je trouve que ça en montre pas mal d’aspect : la vie dans la rue, le pouvoir de la télé, les réseaux sociaux…

Solectrice : Moi, je retiendrais CARTON pour le double-sens de la vie du personnage : son refuge comme SDF et l’envie d’atteindre une cible.

.

J’espère que cette discussion vous aura donné envie de découvrir ce roman et de vous faire votre propre avis dessus.

En attendant vous pouvez lire les avis plus détaillés de Carole, Sophie, Bouma et Pépita sur leur blog respectif.

Déjà Noël sous le Grand Arbre

Le Grand Arbre sous lequel nous aimons discuter a, une fois de plus, pris des airs de fête !

Il ressemble désormais à un sapin de Noël voyageur qui, de place en place, délivre cadeaux merveilleux, émotions sincères et livres en nombre !

Petit tour d’horizons de hôtes bloguesques !

gratuit-calendrier-de-l-avent-petit-train-de-noel-bArrêt n° 1 : Plein d’étoiles chez Carole !

Des étoiles dans tous les sens, des flocons de neige, des sucreries et du thé, des marque-pages dont un en plastique fou avec 3 étoiles, une jolie carte et bien sûr des livres. De quoi lire et s’évader au coin du feu ! Un grand merci Sophie !

carole 1

Arrêt n° 2 : En terre belge chez Céline du Flacon !

Un avant et un après d’un condensé de générosité qui sent bon la lavande, le caramel au beurre salé et la promesse de bons moments de lecture…  et de cuisine. Merci Kik.

celine du flacon 1

Arrêt n° 3 : Famille impatiente chez Sophie

Un colis sur une table, des petites mains impatientes, il a fallu s’armer de patience pour découvrir enfin le contenu de ce beau paquet prometteur ! Mais que de belles surprises nous y attendaient : une belle carte, des livres à découvrir, un super jeu de bisous (déjà testé et adopté !), du produit à bulles (pour buller pendant les vacances), une boîte festive (langue de belle-mère particulièrement appréciée par Morgan !) et des chocolats (engloutis avec plaisir par les gourmands que nous sommes !). Merci Colette !!!

sophie 1

Arrêt n°4 : Méli-mélo de livres chez Pépita

Un colis arrivé de Belgique avec des merveilles tout de rouge vêtues ….
Mille attentions aussi généreuses les unes que les autres : des belles lectures, des objets à foison, un bel esprit de Générosité et de Noël !
Mille mercis Céline du flacon pour ce colis qui redonne son esprit d’enfance !

IMG_0881

Arrêt n°5 :  Un oiseau est tombé chez Céline du Tiroir

C’est Alice qui nous a gâtées, en remplissant notre tiroir d’un swap-trésor tout de blanc, de doré et de plumes, renfermant des livres aux parfums de grands espaces américains et de liberté… Les papooses se sont particulièrement régalées lors du déballage des beaux papier dorés, et la lecture a commencé de suite !

celine du tiroir

Arrêt n°6 : Un sac de lutins au pied de la cheminée chez Solectrice

Un colis plein de cœur, au sens propre et au figuré.
Plein de bonté, à accrocher, à savourer et à s’approprier.
Un grand MERCI, Chlopitille, pour cette besace généreusement emplie.

solectrice

Arrêt n°7 : Du blanc partout chez Alice

Voyage, imaginaire, photos, lumière et gourmandises … Un swap attentionné pour de beaux voyages à venir et à partager.

alice

Arrêt n°8 : Rouge symbole de Noël chez Bouma

Plein de merveilleuses découvertes à faire grâce à ce swap concocté par Céline et ses papooses. Il a fallu se battre avec les petites mains pour avoir au moins un paquet à déballer. L’esprit de Noël est déjà là 😉

bouma 1 (3)Arrêt n° 9: un colis à dévorer chez Chlop

Les mouflettes ont d’abord dévoré les friandises, moi je me suis précipité sur les livres. Après qu’elles ont avalé les oursons en chocolat, elles ont finalement remarqué les albums et se sont blotties contre moi pour que je leur raconte. Un vrai moment de magie de Noël, Bouma a su choisir des livres que je ne connaissais pas encore et tous m’ont plu.

IMG_20151214_181814

 Arrêt n° 10 : un colis étoilé chez La collectionneuse de papillons 

Nous avons découvert hier la surprise préparée par Solectrice et ses lutines : que de belles attentions à partager avec mes garçons. Ils se sont d’ailleurs jetés goulûment sur les sucettes en chocolat à peine les petits paquets déballés. Quant à moi c’est avec un plaisir que je n’avais pas éprouvé depuis longtemps, happée par le quotidien, que je me suis plongée dans le roman de Séverine Vidal sur lequel je lorgnais depuis un moment. Un grand merci Solectrice de prolonger ainsi l’enchantement de Noël, tu es, comme tous les copinautes d’A l’ombre du grand arbre, « quelqu’un qu’on aime »…

swap solectrice 2015

Un pavé pour Noël ?

Qu’est-ce que c’est que ce titre bizarre ? Un pavé ? Pour Noël ?

Oui, vous ne vous êtes pas trompé d’adresse.
Vous êtes bien sur un site consacré à la littérature de jeunesse.

Ce que nous vous proposons aujourd’hui, c’est une petite sélection de séries romanesques (ou de cycles si vous préférez) déjà terminées.

A mettre dans une chaussette en cadeau de Noël ou à vous faire offrir bien entendu !

gratuit-calendrier-de-l-avent-petit-train-de-noel-bLes Autodafeurs (3 tomes) de Marine Carteron

Voici une série plus qu’addictive sur la famille Mars qui depuis des générations se bat contre les autodafeurs, malveillants d’un autre âge, qui veulent s’emparer du savoir via les livres. 3 tomes qui vous mènent dans une aventure avec Auguste et Césarine dans une lutte faite de rebondissements sans fin, d’une bonne dose d’humour aussi. Bref, c’est génial !

Et s’il fallait vous en convaincre un peu plus, retrouvez les avis de Pépita, Carole et Bouma et sachez qu’il fait partie de la sélection du Prix des Incorruptibles 2015/2016 catégorie 5ème/4ème

 

Le Cœur en braille (3 tomes) de Pascal Rutter

Victor et son père, Mari-José la rousse joueuse de violoncelle… et plein d’autres personnages qui gravitent autour, on ne les oublie pas, on est triste de les quitter mais on est content à la fin du chemin parcouru. On sait qu’ils vont bien ! Une série humaniste au grand cœur !

Là encore une série qui fait l’unanimité sous le Grand Arbre avec les avis de Pépita, de Sophie, Carole et Kik

 

Les Haut conteurs (5 tomes) d’Oliver Peru et Patrick McSpare

Une plongée au cœur d’un Moyen Âge fantastique où on suit un jeune garçon qui va devenir Haut Conteur. Il intègre ainsi un groupe d’aventuriers qui racontent leurs aventures face à des loups-garous, vampires, sorciers… de village en village.

L’avis de Sophie

.

.

Les Filouttinen (3 tomes) de Siri Kolu

Trois tomes sortis pour l’instant, peut-être un quatrième ? On se pose la question. En tous cas, si vous n’avez pas encore succombé au charme de ces brigands d’un genre nouveau et au grand cœur, n’hésitez pas, vous serez dépaysés !

L’avis de Pépita

 

Le Chaos en marche (3 tomes) de Patrick Ness

Sur un monde inconnu, suivez Todd à la recherche d’un moyen de survie, ouvrez votre esprit à la voix du couteau et partez pour une expérience innovante.
Une série désarçonnante aux premiers abords mais qui vous promet de longues heures de plaisir et la découverte d’un brillant auteur contemporain !

L’avis de Bouma

 

 

Madame pamplemousse (3 tomes) de Rupert Kingfisher et Sue Hellard

La jeune Madeleine est obligée de travailler pour un restaurant et se retrouve malgré elle embarquée dans des aventures culinaires incroyables.
Des tomes délicieux avec un soupçon de magie et du grand cœur pour déjouer les maléfices à coup de recettes. Un régal de lecture !

Les avis de Bouma et Pépita

 

Fedeylins (4 tomes) de Nadia Coste

Dans un monde peuplé de petites créatures ailées qui vivent autour d’une mare, Cahyl le héros de cette histoire va grandir dans le mensonge.
Un série de fantasy que j’avais beaucoup aimé à sa sortie (nous dit Sophie).

Retrouvez donc son avis

.

.

Azilis (3 tomes) de Valérie Guinot

Durant l’Antiquité, les femmes doivent tenir leur rôle d’épouse et de maîtresse de maison. Azilis, benjamine et seule femme de sa famille, refuse cette destiné et décide de prendre sa vie en main.

Une série historique qui se tient de bout en bout et qui réserve son lot de rebondissements.

L’avis de Bouma

.

43, rue du vieux cimetière (7 tomes) de Kate & M. Sarah Klise

Une série où l’on se sent bien et où l’on a plaisir à retrouver au fil des tomes cette famille pas comme les autres dans son manoir hanté. La particularité de cette série : elle est basée sur des échanges épistolaires entre les personnages, ce qui fait tout son charme !

Les avis de Pépita et des Lutines

 

Le Worlshaker et Le Libérator de Richard Harland

Deux tomes pour cette série du genre steampunk avec une réflexion sur le totalitarisme. On se laisse embarquer !

Les avis de Pépita et Bouma

.

.

Apocalypsis (5 tomes) d’Eli Esseriam

5 tomes, un pour chaque cavalier de l’apocalypse et un qui les réunit. Une bonne série apocalyptique dans un monde contemporain.

L’avis de Sophie

.

.

Roulette russe (3 tomes)
de Séverine Vidal, Sandrine Beau et Anne-Gaëlle Balpe

Attention trilogie à hauts risques de dépendance, de rires, de suspens ! Ici se tissent les liens, se créent des souvenirs, se résolvent des énigmes. C’est bien de cela dont il s’agit : du lien, envers et contre tout. Au-delà du suspens, des aventures, des expériences, le fil conducteur de ces romans c’est le lien. Immuable.

Les avis de Carole et de Pépita

gratuit-calendrier-de-l-avent-petit-train-de-noel-b

Il y a bien sûr bien d’autres séries à mettre au pied du sapin.
Citons entre autres : Tobie Lolness et Vango de Timothée de Fombelle
les très populaires dystopies : Hunger Games, Divergente ou Never Sky
ou les séries girly Simone Elkeles et Melissa De la Cruz

et vous, laquelle nous conseilleriez-vous ?

 

 

Une vie d’ours… à déchiffrer

Une vie d’ours (Christophe Fourvel et Janik Coat au Baron Perché) est un album que j’avais repéré il y a quelques temps déjà sur le blog de littérature jeunesse La Mare aux mots. Je viens d’en faire la lecture et elle a soulevé tant de questions que j’ai eu envie de demander à mes copinautes leur avis dessus.

Je remercie donc Colette (La collectionneuse de Papillons), Sophie (La littérature jeunesse de Judith et Sophie), Alice (A lire au pays des merveilles), Pépita (Méli-mélo de livres) et Kik (Les Lectures de Kik) d’avoir bien voulu donner de leur temps pour partager leurs avis avec moi.

§§§

Bouma : Votre première impression face au titre et à la couverture de cet album ? Selon vous, quelle(s) thématique(s) vont y être abordée(s) ?

Colette : Quand j’ai découvert le joli portrait de famille de la couverture d’Une vie d’ours, je me suis dit que cet album là allait parler des relations parents-enfants, du quotidien d’une famille d’animaux aux grand yeux étonnés qui dévoraient surement la vie à pleine dents. Mais j’avoue que le petit autocollant prévu par les bibliothécaires de la médiathèque où je l’ai emprunté qui annonce « A lire avec un adulte » m’a mis la puce à l’oreille, cela annonçait que la lecture ne serait peut-être pas si évidente…

Pépita : J’ai tout de suite pensé à une histoire parodie du conte Boucle d’or et les trois ours et en effet, il y a un peu de ça dans cet album mais pas que… Je te rejoins aussi Colette dans ton impression : un album sur la vie de la famille ours. Il y a de ça aussi mais pas que…
Cependant, ce titre… Les deux termes principaux pour moi : « une » et « vie ». Une pour dire qu’elle est parmi tant d’autres et vie implique un début et une fin. Et effectivement, il s’agit d’un album beaucoup plus lourd de sens qu’il n’y parait à première vue. Au final, le titre s’éclaire après la lecture et il est tout à fait bien trouvé.

Alice : Vous ne trouvez pas qu’ils sont sans expression ces ours, en fait ? Seule la main levée de l’aîné nous invite à rentrer dans le livre. Si on la cache, on a une photo de famille, presque un peu triste.
Quant au titre Une vie d’ours, il m’a évoqué l’expression « Une vie de chien », … pas terrible, hein ?
Du coup, je me retrouve avec entre les mains un album qui me donne une première impression pas très optimiste.
Heureusement, le soleil brille dans le fond de l’illustration et cette famille a l’air unie.

 

Bouma : Et maintenant que vous l’avez lu. Que raconte-t-il réellement ?

Pépita : On entre effectivement dans le quotidien d’une famille ours et le temps qui passe fait son œuvre.

Sophie : Une vie tout simplement avec les jeunes qui vieillissent, les anciens qui partent et les plus petits qui arrivent…

Colette : Une vie d’ours ne raconte rien de moins que ce que son titre laissait présager. A part qu’en fait il ne s’agit pas vraiment d’ours ici mais bien d’êtres humains. Le zoomorphisme n’est là semble-t-il que pour sublimer la finitude de toute existence humaine. Parce que c’est cela le sujet de cet album : l’humaine mortalité. Mais là où les illustrations nous permettent d’entrer émerveillés dans l’histoire, le texte lui est direct comme un le coup de poing du même nom !

Bouma : Moi j’ai été surprise par ce zoomorphisme car je m’attendais à un livre sur le rythme de la vie de l’ours avec ses périodes d’hivernation par exemple. Quelque chose de plus joyeux et plus enfantin. Je pense que cette attente m’a été induite par les illustrations de Janik Coat.

le baron perché

Que pensez-vous de ces illustrations d’ailleurs ? N’y-a-t-il pas un décalage avec le sujet de l’album ?

Pépita : Oui, complètement ! Par ces illustrations, on entre dans l’univers enfantin et on s’attend effectivement à une histoire sur les ours mais le texte est en partie en contradiction : trop explicite, trop pour « grand » et parfois très dérangeant en ce qu’il ne laisse pas libre cours à sa propre interprétation, à ce qui est dit là sur la mort, le deuil et la vie qui passe.

Sophie : C’est vrai que ces illustrations font tout de suite penser à l’univers des petits et à une histoire simple de leur quotidien. Malgré tout, plus je regarde ce livre, plus le regard des personnages laissent une sensation inquiétante, peut-être là pour avertir sur le contenu de l’histoire !

Alice : Si je re-feuillette le livre en ne tenant compte que des illustrations, je les trouvent sans âme, manquant d’expressivité.
Clairement représentatives de la technique utilisée par Janik Coat (utilisation de logiciel).
Elles ne me dérangent pas… mais n’apportent pas grand chose au texte non plus.

Colette : Comme Alice, je trouve les illustrations très représentatives du style de Janik Coat. Je ne les dirais pas sans âme mais en effet notre famille d’ours est comme figée. L’âme est ailleurs pour moi, dans la couleur, dans les formes, dans ce graphisme épuré et délicat de l’artiste. Mais comme Pépita le souligne il y a un vrai décalage entre ces illustrations et le texte si cru, si dur, presque… inapproprié !

Kik : Je suis une grande fan de Janik Coat et ces ours ne m’ont pas dérangés. Je n’ai pas senti ce décalage. Certes il existe une certaine neutralité. Côme. Quelque chose de figé mais je l’ai plutôt perçu comme des photos de famille. Vous savez comme ces portraits de famille faits chez le photographe il y a quelques décennies. Pour moi, ce livre est comme un album de famille.

Pépita : Tout comme Kik, l’univers de Janik Coat, j’entre bien dedans, le côté figé ne me dérange pas puisqu’il est effectivement renforcé par les couleurs et leurs forts contrastes. Et que de beaux albums elle a dessiné !

Bouma : Nous ne sommes donc pas toutes d’accord sur ce décalage et tant mieux puisque ma question suivante tourne autour de votre ressenti face à cette lecture.

Comment avez-vous vécu cette histoire ? Quels sentiments avez-vous ressenti une fois celle-ci terminée ?

Colette : En ce qui me concerne, le texte m’a vraiment dérangée et c’est un album que je n’ai pas eu envie de lire à mes enfants, alors que je suis vraiment absolument fan de Janik Coat comme Kik. Je trouve la thématique de la vieillesse et du cycle de la vie très importante à aborder dès le plus jeune âge mais pourquoi cette manière de numéroter les enfants de la famille au lieu de les nommer et surtout pourquoi ces intrusions de ce langage dit « des adultes » ou « des journalistes » dans un album jeunesse qui se présente comme un conte ? Ces intrusions – il me semble que le texte n’en avait pas besoin pour être clair – gâchent un peu la saveur de l’implicite propre à la lecture fictionnelle.

Kik : J’ai été surprise plutôt que gênée pour ma part. Je n’ai pas tout de suite compris où l’auteur nous emmenait. Dès la fin de la première lecture, j’ai relu l’album pour percevoir les nuances et les détails dans les illustrations.
Peu d’albums évoquent le temps qui passe de cette manière, il faut être prêt après sa lecture à un enfant à répondre à d’éventuelles questions. Pour moi, il est bon de se questionner sur la vie et la succession irrémédiable des générations.

Sophie :Comme Kik, j’ai plutôt été surprise pour finalement remarquer que je ne me retrouvais pas dans cette histoire. Il y a une structure familiale très classique mais cette succession comme si les générations ne faisait que se répéter ne me convient pas vraiment. Certes le sujet est important mais il y a une ambiance angoissante qui m’a été désagréable à la première comme aux lectures qui ont suivies.

Pépita : Je vous rejoins totalement : trop d’explications dans ce texte qui ne laissent pas la part au cheminement intérieur de chacun. J’ai été mal à l’aise à la première lecture. Je l’ai donc laissé reposer et relu. Et là, un peu d’agacement en fait. On peut parler de la mort et du deuil et du temps qui passe à travers les générations aux enfants, et je pense même qu’on peut tout aborder avec les enfants, mais pas de cette façon-là. C’est trop appuyé, trop explicatif, comme si le lecteur n’était pas capable de comprendre presque ! Et du coup, je pense que les questions de l’enfant ne peuvent plus émerger, il n’y a plus l’espace pour. Je ne l’aurais pas lu à mes enfants petits ou alors, je n’aurais pas tout lu, ce qui demande de la part de l’adulte une pré-lecture tout de même et c’est dommage.

Alice : Une lecture très distanciée pour ma part. Et je rejoins Pépita, trop de textes explicatifs et une linéarité sans surprise : ainsi va la vie …

Bouma : Moi c’est aussi cette linéarité qui m’a dérangé. Ajoutez à ça, ce non esprit de famille permanent : chacun pour sa pomme et toujours le plus fort qui se sert en premier, les enfants n’ayant que les restes… Je sais en tant qu’adulte que l’histoire est une métaphore de la vie mais je ne l’ai pas trouvée pertinente.

Au final, le recommanderiez-vous ? Pourquoi ?

Pépita : Le recommander. Je ne sais pas en fait. Ou alors avec un accompagnement, voire une mise en garde.

Sophie : J’aurais du mal à le recommander comme je n’ai pas trop accroché. Et puis même si le thème colle avec une demande, l’âge est difficile à déterminer. Les illustrations irait bien à des maternelles mais le texte est long et le contenu pas évident.

Alice : Pas tellement convaincue, j’aurais du mal à le proposer.

Colette : Au final je n’ai pas lu à mes garçons, ce qui prouve bien qu’inconsciemment je n’y ai pas trouvé de quoi nourrir leur curiosité… Dommage, j’aime tellement les dessins de Janik Coat !

Kik : Moi je le recommanderai. Un certain point de vue, à compléter avec d’autres. Il apporte quelque chose de différent.

§§§

Et bien voilà, il ne vous reste plus qu’à trouver cet album et à vous faire votre propre avis dessus.

 

 

Carte postale normande

Très chers copinautes,

Je ne suis malheureusement pas encore en vacances quand je vous écris ces quelques mots. La Normandie est bercée par une douce vague de chaleur et c’est donc à la fraîcheur du crépuscule que je pianote le clavier de mon ordinateur.

J’ai décidé cette année de mettre les séries à l’honneur le temps de mes vacances. Vous connaissez ma faiblesse pour les tomaisons et j’ai tant de suite à lire…

Je commencerais donc avec Souvenirs perdus de Samantha Bailly dont le tome 1 m’avait fait dire :

« L’univers créé par Samantha Bailly est vraiment très original et ne ressemble en rien à ce que j’ai pu lire jusque là »

et puis bien sûr, je continuerais avec Les Autodafeurs de Marine Carteron.

« De l’action, de l’humour et du mystère. Quoi demander de plus à part la suite ? »

Pour le reste de mes vacances, j’hésite un peu alors n’hésitez pas à me donner votre avis. Il me reste le dernier tome de chacune de ces séries à lire et je ne sais vraiment pas où donner de la tête.

Comme vous le voyez j’ai de quoi occuper mes futures vacances !

En tout cas, je suis ravie d’avoir pu lire vos cartes postales et attends avec impatience les suivantes.

Bonnes vacances à tous 🙂