Le petit chaperon rouge

 Le Petit Chaperon rouge, comme tous les contes populaires, s’est raconté sous maintes versions, y compris les plus crues (avec dépeçage de la mère-grand par le loup qui la fait même manger au petit chaperon rouge à son insu, bref, un truc à faire frémir les maitres du cinéma d’horreur). Charles Perrault, qui a recueilli et mis les contes populaires par écrit pour la bonne société, en a gardé une version plus présentable, dans laquelle la fillette se fait dévorer à la fin mais échappe à l’épreuve de cannibalisme (ouf !)

Toujours est-il que ce classique n’a cessé d’inspirer les auteurs d’hier et d’aujourd’hui, et qu’il en existe parmi les publications jeunesse de multiples adaptations. En voici quelques unes, spécialement glanées pour vous un peu partout :

 

Dans le panier de Kik :

Un petit chaperon rouge
de Marjolaine Leray
Actes Sud Junior, 2009.http://4.bp.blogspot.com/-avHRlnZVKEI/UMErMZOLsGI/AAAAAAAACrU/Y-dBYqmG4E4/s320/f0eb888e30d411e2ad5812313804ecd1_7.jpg

Aux éditions Actes Sud Junior, on aime bien les petits chaperons rouges. Il y en a un que moi j’apprécie particulièrement, celui de Marjolaine Leray. Un petit album, avec plein de traits rouges, partout. Un loup qui fait vraiment peur, mais qui est drôle aussi.

le billet de Kik et celui de Bouma

 

Le petit chaperon rouge s’écoute aussi à la radio. On parle de lui partout. L’as tu lu mon p’tit loup ? Une émission pour les jeunes loups, pour apprendre à croquer les petites filles habillées de rouge ?

 

le billetde Kik

 

 

 

LE PETIT CHAPERON ROUGE
de Kveta Pacovska pour les illustrationshttp://4.bp.blogspot.com/-m-cwr5OPzFc/UMEq1Jl7gLI/AAAAAAAACq4/J4ho-6bDReM/s320/70f51c5c30d511e2b9ed22000a1f8cd8_7.jpg
Texte de Grimm
minedition, 2007.

Un univers particulier. Un loup et un chaperon rouge fait de collages, et de traits au feutre rouge. Une forêt étrange. Un album, qui parlera plus largement à ceux qui connaissent déjà l’histoire de ce Petit Chaperon Rouge.

le billet de Kik

 

Le Petit Chaperon Rougehttp://1.bp.blogspot.com/-rOWv9XHbhzY/UNJi5zEytNI/AAAAAAAADDQ/hVoOe3G6Ohw/s320/74baab84486a11e2b60722000a9f09f0_7.jpg
de Jean Claverie
Mijade, 2009.

Jean Claverie revisite et met au goût du jour le conte du Petit Chaperon Rouge. Et si le loup était un mécano, si la maman vendait des pizzas et si la forêt était la casse automobile ? Et si le Petit Chaperon Rouge vivait aujourd’hui ?

le billet de Kik

 

 

http://1.bp.blogspot.com/-oaun4y2DLi0/UNJTOzOGjII/AAAAAAAAC9M/rN3Jw_JrWsc/s320/couv_mon_ballon_m.jpgMon ballon
de Mario Ramos
Pastel, 2012.

Un chaperon rouge, qu’on ne verra pas, à part un ballon rouge qui se promène dans la forêt. On devine peu à peu, ce dont il est question. Mario Ramos un auteur incontournable.

 encore un billet de Kik !

 

 

Le Petit Chaperon Rouge http://2.bp.blogspot.com/-X0px_UiRE0U/UM9QW328iaI/AAAAAAAAC70/UF45-Ithgxw/s320/2df3cc44486a11e2abce22000a1f96d4_7.jpg
de Warja Lavater
Maeght éditeur, 1965.

Des petits points, un rouge, plein de verts, un noir. Un livre comme un accordéon, qui se déplie pour apprécier la mise en page particulière. Des points pour raconter une histoire.

le billet de Kik

 

Le Petit Chaperon Rouge
Perrault et Sarah Moon
Grasset, 1986.

Ce petit chaperon n’est pas rouge, il est en noir et blanc. Ce petit chaperon n’est pas dessiné mais photographié. La forêt serait-elle la ville moderne ? Le loup un homme au volant d’une grosse voiture ?

le billet de Kik

 

Dans le Tiroir  de Céline :

Et Pourquoi ?, de Michel Van Zeveren. loup pourquoi
L’école des loisirs

Ce petit chaperon rouge n’a qu’un mot à la bouche : « pourquoi ? »,  question lancinante, obsédante, énervante à la fin !

D’ailleurs le loup va finir par craquer…

la chronique de Céline du tiroir

 

La petite fille en rouge, Aaron Frisch et Roberto Innocenti
Gallimard, 2013

C’est un conte moderne, la forêt est devenue une jungle urbaine, plus mal famée encore que le chemin le plus sombre de la forêt. Un album étonnant et foisonnant, plein de résonances, sous les pinceaux magiques de Roberto Innocenti.

 

Le chronique de Céline du Tiroir

 

Mademoiselle Sauve qui peut, Philippe Corentin
L’école des loisirs

Ce petit chaperon rouge est insupportable, et terrorise toute la forêt. Le pauvre loup recueilli par la mère-grand n’a qu’une peur : se faire repérer. C’est pour ça qu’il se planque dans le lit, en suant à grosses gouttes…

recommandé par Céline du Tiroir

 

 

Parmi les merveilles d’Alice :

Quel cafouillage ! Gianni Rodari.
Kaléidoscope, 2005

Surprise à toutes les pages pour cette reprise du petit Chaperon rouge par Gianni Rodari. Grand-père a complétement perdu la boule et se mélange les pinceaux, l’histoire en est toute chamboulée.

Qu’est ce qu’on rigole !!!

recommandé par Alice

 

Dans les livres de Sophie et Judith :

C’est pour mieux te manger !
Françoise Rogier
L’atelier du poisson soluble

Quand un loup poursuit un petit chaperon rouge, c’est forcément pour le manger, vous me direz ? Et bien peut-être pas dans cette histoire pleine d’humour et aux belles illustrations !

 

Le billet de Sophie LJ

 

 

Le petit chaperon de ta couleur de Vincent Malone
Seuil jeunesse
En l’absence du loup, c’est le cochon qui pourchassera le petit chaperon rouge ! Attention, fous rires garantis avec ce livre-CD complètement déjanté.

le billet de Sophie LJ

 

 

Dans le petit bout de bib de Bouma :

petit chaperon rouge roweLe Petit chaperon rouge : un livre pop-up
texte et illustrations de Louise Rowe
Mango jeunesse, 2009

Une version soignée du conte, toute en pop-up. Elle saura séduire petits et grands par son originalité et son classicisme naturel.

la chronique de Bouma

 

 

Chaperon rouge, d’Adolfo Serra
Actes Sud Junior, 2012

Un travail graphique époustouflant et remarquable dans sa conception autour du Petit Chaperon Rouge.
Attention il faut toutefois connaître le conte original et ses codes pour pouvoir comprendre tous les sens cachés dans cet album au format à l’italienne.
Dès 8 ans.

la chronique de Bouma

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Rendez-vous demain à l’ombre du grand arbre, où nous irons sur les pas d’une autre petite fille qui s’égare dans les bois… Ne vous perdez pas !

Lecture commune : « Lika aux cheveux longs »

Cet album écrit par Yûji Kanno et illustré par Matayoshi avait retenu l’attention de Za au printemps dernier. Publié chez Nobi Nobi !, cette histoire est proche du conte avec des airs de l’illustration japonaise. Za, Bouma et moi-même puis Alice qui nous a rejoint, nous avons eu grand plaisir à mettre en avant l’originalité de ce livre.

Bonne découverte à tous…

Za – Lika aux cheveux longs est un album remarquable au sens propre du terme : on ne peut que le remarquer ! Avant de l’ouvrir, parlez-moi de vos premières impressions devant l’objet-livre.

Sophie – C’est un très bel objet. La couverture est reliée avec un tissu qui donne une sensation granuleuse sous la main, le titre est écrit en lettres dorées, le trait fin qui fait cadre à la première de couverture ajoute à la beauté de celle-ci. Enfin, la petite fille sur l’illustration m’a tout de suite fait penser à l’univers du conte. On voit tout de suite que c’est un livre travaillé déjà sur la forme donc on suppose aussi sur le contenu, ça donne envie d’en savoir plus.

Bouma – L’objet est agréable en main avec cette texture particulière dont a parlé Sophie. La couleur dominante, le orange, marque par sa présence et donne un léger côté rétro je trouve (un peu comme les papiers peints des années 80). Enfin, j’ai surtout eu la sensation d’être à la rencontre de plusieurs univers : celui du manga (avec ce personnage très nippon dans le visage), celui de la fantasy (avec les oreilles pointues et les souliers de lutin) et celui du conte plus traditionnel (avec les liserés d’encadrement). En tout cas, j’avais hâte de découvrir son contenu.

Za – Cette couverture est en effet exceptionnelle, la toile, les lettres en creux… J’aime aussi le contraste entre ce qui pourrait être une présentation de livre ancien et la modernité du dessin. Êtes-vous des lectrices de mangas ? Est-ce que cela a pu influencer votre approche de cet album ? Je vous pose cette question parce que, jusqu’à très récemment, cette esthétique si caractéristique me rebutait. (Mais j’ai découvert à quel point j’étais dans l’erreur et je me repens, évidemment.)

Sophie – J’ai beaucoup de mal avec les mangas. En fait c’est plus le noir et blanc que le style du dessin qui me dérange. Par contre, j’ai bien aimé le petit côté fantasy du personnage.

Bouma – Grande fan de la culture nippone je suis, et donc grande lectrice (consommatrice serait plus juste à mon niveau) de mangas. J’en chronique pas mal sur mon blog de tous les styles. Alors forcément l’esthétique de cet album m’a tout de suite parlé même si l’on est loin des traits d’un mangaka…

Sophie – Alice, tu nous rejoins dans notre lecture après le départ de Za (l’été et les remaniements de l’équipe sont passés par là). Quelle a été ta première impression ?

Alice – Ce livre attire l’œil c’est sûr. Mais il n’a pas attiré le mien de la même manière que vous.
Si je me souviens bien, ma première réflexion à voix haute s’approchait de : « C’est une réédition ce livre ? Un indispensable dont je serais passée à côté ? »
Oui, voilà l’effet que m’a fait cette couverture orange/marron, ce dessin pâle et les fioritures utilisées.
Comme un livre datant de mon enfance [à l’époque où la littérature jeunesse n’avait pas encore amorcée sa révolution] qui se serait fait oublié, que l’on aurait retrouvé et que l’on aurait brossé de la main pour le dépoussiérer.

Sophie – Sur la forme, on est donc assez proche du conte avec ce livre au style vieilli et cette jeune fille aux longs cheveux qui n’est pas sans rappeler des personnages célèbres. Mais sur le contenu, elle raconte quoi cette histoire ?

Bouma – Cette histoire est celle de Lika (on s’en serait douté) et de ses longs et merveilleux cheveux (annoncés aussi dans le titre). Plus sérieusement, Lika est une jeune fille qui vend des bouquets de senteurs aux passants de son village afin de survivre avec sa grand-mère. Le coiffeur du village lui offrirait bien plus d’argent que ses maigres ventes si elle consentait à les lui donner…

Alice – Régulièrement, Lika et sa grand-mère reçoivent un petit Dieu gourmand qui s’invite chez elles pour partager des biscuits. Mais bien plus que des gâteaux partagés, il possède un peigne… et pas n’importe quel peigne.

Sophie – Le texte commence par « Il était une fois », y a-t-il d’autres éléments qui comme la couverture vous ont rappelé les contes classiques ?

Alice – Oh bien sûr . On retrouve la situation initiale qui décrit les personnages et leur cadre de vie (le village pauvre seulement habité par des enfants et des personnes âgées et cette petite fille orpheline), l’élément merveilleux (quelle chevelure !), le «méchant» qui vient perturber la situation initiale, puis l’arrivée d’un nouveau personnage qui va aider à résoudre la situation et un final en « tout est bien qui finit bien ». Une véritable histoire qui s’inscrit dans la lignée des contes classiques.

Bouma – Un conte classique « moderne » et c’est pour moi ce qui est le plus intéressant dans ce titre (outre les illustrations). En reprenant tous les codes classiques dont parle Alice, l’auteur a apporté un brin de fantasy notamment avec le petit génie gourmand auquel on ne s’attend pas du tout. En fait je trouve qu’on peut lui retrouver plein de références à d’autres contes : Raiponce (pour les cheveux longs), Hansel et Gretel (pour le côté gourmandise), Cendrillon (pour la relation à la marraine/grand-mère)… Malgré tout ce conte est unique en son genre en s’appropriant tout cela et en les dépassant.

Alice – Alors que le livre trainait sur le canapé, ma fille l’a lu. La dernière page tournée, elle dit : « Mais en fait, elle a rêvé. Elle a jamais perdu ses cheveux et le petit bonhomme ne peut pas exister ! » Est ce quelque chose qui vous a effleuré l’esprit ?

Sophie – Non pas vraiment même si c’est en effet très probable puisque tous font comme si rien ne s’était passé à la fin de l’histoire.

Bouma – L’idée de ta fille ne m’a absolument pas effleurer l’esprit. Il est intéressant de voir combien les enfants peuvent avoir une interprétation différente de la nôtre.

Pour compléter notre discussion, n’hésitez pas à lire nos articles : Za, Dorot’, Hérisson, Bouma, Sophie.

« Me voici » : un album qui pose question !

 Il y a parfois des livres bien difficiles à cerner. On les ouvre, on les lit, on est surpris, gêné parfois, on les relit pour tenter de comprendre, on s’interroge… C’est ce qui s’est passé à ma lecture de l’album Me voici de Friedrich Karl Waechter. Publié chez MeMo, une maison d’édition réputée pour la qualité de ses livres, je ne pouvais pas rester sur une impression négative. J’ai donc convié Pépita et Kik à ma réflexion sur ce livre.

Sophie : Cet album commence par la naissance de trois chatons. La famille étant déjà au complet, ils sont jetés à la mer. Qu’avez-vous pensé en lisant le début de cette histoire ?

Pépita : Je dirais… une entrée en matière abrupte, surtout quand on a l’album dans les mains : il est dit que après la naissance de quatre chatons quelques mois auparavant, « nous étions en trop ». Et l’impact des illustrations est très fort en plus. Le lecteur ressent un malaise grandissant.

Kik : Les premières pages, je les ai tournées, en me disant « Non, quand même pas… Arghhhhhh… Des chatons en trop… Ils vont être donnés au gentil petit voisin… Ah… non… « les pêcheurs nous ont fourrés dans un sac, ils sont partis au large ».

Sophie : Une fois les chatons à l’eau, un seul s’en sort. Avez-vous été rassurées par sa survie ou dérangées par la mort violente de ses frères ?

Kik : Il en fallait au moins un, sinon l’histoire aurait tourné court. Par contre j’ai été surprise de le voir seul. Comme si l’auteur choisissait le pire dans chaque situation.

Pépita : Rassurée, oui, on peut dire ça comme ça… Mais quel traumatisme et quelle survie ! Je n’ai pu m’empêcher de retourner en arrière plusieurs fois… espérant que l’histoire se serait transformée. J’ai trouvé certaines illustrations terrifiantes : la photo de famille au complet et l’autre avec les bras vides. J’ai cherché lequel est resté, ceux qui y sont restés et j’ai fixé les visages des chats adultes pour essayer d’y déceler quelque chose.

Kik : Pareil ! Lesquels sont condamnés ?

Sophie : Les deux chatons les plus faibles ne s’en sortent pas et la vie du dernier est en péril mais il survit. Je passe les différentes péripéties pour arriver directement à la fin de l’album. Comment avez-vous interprété la scène finale où l’on voit le chat à une porte d’entrée avec ce texte « Tu m’ouvres, quel bonheur, me voici. » comme seule indication ?

Pépita : C’est plutôt sur la phrase précédente que je réagis : « J’appuie sur le bon bouton ». Bouton d’ascenseur ? de sonnette ? ou celui de la vie ? Il s’est perdu ? Sinon, j’ai ressenti un soulagement certain en me disant que ça ne finissait pas mal, le sourire réapparait aussi mais je suis très perplexe sur cet album.

Kik : Pourquoi cette porte ? Effectivement. Quel Bouton ? Cette fin soulage. On comprend bien le titre. Mais toutes ces péripéties, elles contrastent énormément avec ce sourire, et cette image de petit chaton, tout gentillet, tout propre sur lui, bien habillé. Un peu de douceur dans un monde de brutes ?

Sophie : J’ai été plus « pessimiste » sur cette fin. J’y ai vu l’animal qui voue un amour sans faille à son maître, qui est prêt à tout pour le retrouver et qui revient chez celui qui a tenté de le tuer. Bref un pincement au cœur avec cette fin !

Pépita : On peut en effet interpréter cette fin de différentes façons : il y a presque dans l’attitude de ce chaton qui revient un message comme « Tu vois, la vie est plus forte, excuse, mais se débarrasser de moi, dans tes rêves ! »

Sophie : Je reviens sur une scène que je n’ai pas vue au premier coup d’œil et que je n’ai pas comprise. Durant son périple, le chat arrive sur une plage nudiste. L’illustration est assez peu détaillée pour qu’on ne s’en rende pas compte tout de suite mais malgré tout, quand on prend le temps de regarder, c’est assez visible. Vous avez pensé quoi de cette scène ?

Pépita : Pour répondre à ton interrogation sur la plage de nudistes, je ne vois pas trop en effet ce que cela vient faire là : j’ai même cherché le chat ! Ce n’est qu’une interprétation de ma part mais je me demande si l’auteur n’a pas voulu établir un contraste entre l’insouciance des couples sur la plage dans leur plus simple appareil avec l’horrible vécu de ce chaton, rescapé et qui arrive sur cette plage, cherchant son chemin, noyé dans cette masse humaine comme s’il n’était rien.

Kik : Cette scène, je lui aurai bien attribué l’abréviation WTF -What The Fuck !, comme un « Mais ça sort d’où ça ? ! – Je ne comprends pas ». Il n’y a pas d’interaction entre ces humains nus et le chat. On se demande ce qu’il fait là, ou ce qu’ils font là. Des humains dénudés, sans protection, comme le chat qui sort de l’eau ? Une marée de chaire humaine, un bain de foule, alors que le chat réchappe seul de la noyade ?
Juste avant il y a ce passage également, qui m’intrigue : lorsque le chat se fait attaquer par le requin, et qu’en faisant preuve de plus de malice il arrive à le coincer, et pour finir le chat mange le requin, tout cela se passant au fond de la mer.
C’est étrange, dans le sens qui sort de l’ordinaire, mais aussi dérangeant, déroutant.

Sophie : Dérangeant, déroutant, ce sont des mots que je retiens aussi pour cet album. En général, ce sont des qualificatifs que j’apprécie pour la littérature jeunesse, mais pour ce livre j’ai l’impression d’être passée à côté, de ne pas avoir compris ce que voulait montrer l’auteur. Malgré tout, j’ai voulu en parler avec vous pour réfléchir plus longuement sur cette histoire. J’en arrive donc à vous demander : si vous deviez défendre ce livre, quel aspect retiendriez-vous ?

Pépita : Ce que j’en défendrais ? Un aspect positif… le bonheur des retrouvailles mais j’aurais bien du mal à justifier du chemin pour en arriver là… parce que je ne comprends pas la justification elle-même de cet album, surtout venant de cette excellente maison d’édition qu’est MeMo. D’autant que la première et quatrième de couverture ne renseignent en rien du contenu… On peut saluer le beau travail de l’objet en tous cas : beau papier, agréable au toucher…

Kik : J’ai rerelu cet album, avec en tête la question, « Quels arguments utiliserais-tu pour conseiller ce livre ? ». Et puis je l’ai encore relu. Et je me suis demandé « Est-ce que je conseillerai ce livre? ». C’est étrange, je ne sais pas quoi répondre. Je l’ai prêté à une amie qui a une fille de 5 ans. Ça l’a perturbée. Il a été lu deux fois, et jamais plus réclamé, alors qu’elle est une lectrice compulsive. Je ne comprends toujours pas, pourquoi il arrive sur le « bon » bouton après avoir erré dans les rues. Je n’arrive pas à me faire à l’idée de ce chat qui mange entièrement un requin. Et cette plage rempli d’adultes nus… Où sont les enfants avec leurs seaux, leurs pelles, et leurs chapeaux pour les protéger du soleil ?

Sophie : Pour conclure, avez-vous un petit mot à dire sur les illustrations ?

Pépita : Contrairement à ce que l’histoire montre et enchaîne, j’ai plutôt apprécié les illustrations bien mises en valeur sur ce beau papier épais et crème avec ce style assez fondu. Les chats et chatons sont très bien représentés dans leurs attitudes, pourtant presque humaines. Les couleurs pastels donnent une certaine douceur… qui contraste avec la cruauté de l’histoire. Et c’est justement là le souci de mon point de vue : le fossé entre des illustrations agréables et cette histoire qui fait froid dans le dos. C’est très trompeur et cet album ne peut être mis entre toutes les mains. Ce n’est pas de la sensiblerie. Mais en tant qu’adulte en relation quotidienne avec de jeunes enfants, cet album me laisse très perplexe dans le ou (les) messages(s) qu’il délivre et à vrai dire, je n’ai pas trop compris le(s)quel(s)… Mais très contente d’avoir posé des choses ensemble grâce à cette lecture commune en tous cas.

Kik : Ce livre je le conseillerai peut être aux amateurs d’art. Car j’aime beaucoup le style des illustrations, même si le requin me fait peur. Les pages sont épaisses, le papier agréable au toucher, la qualité des impressions remarquable.
Après tout ce qui a été dit. Même en ayant laissé du temps à la réflexion, même en le relisant après l’effet de surprise de la première lecture, je n’arrive toujours pas apprécié ce livre. Je vois du courage, je vois de l’espoir, mais ces deux sensations sont noyées dans un brouhaha d’autres impressions.
Comme Pépita, j’ai aimé m’attarder sur ce livre, et pas simplement dire « Je n’ai pas aimé. NEXT ! » Il a été intéressant de partager nos points de vue.

Je vous propose de retrouver nos avis : Sophie, Pépita, Kik.

Voilà une lecture commune qui nous a laissée perplexes. On ressort avec le sentiment de ne pas avoir tout compris, d’être passées à côté d’un détail, d’une explication.
Et vous, vous en avez pensé quoi de cet album ?

Des parents, des enfants, une rencontre

S’inventer des parents, lorsque l’on n’en a pas.
Se créer un papa et une maman, qui aiment, rassurent.
Il y a un peu de ça dans ce petit roman.

L’invention des parents
d’Agnès de Lestrade
Illustrations de Lucie Albon
Editions du Rouergue, 2012, collection Zig Zag.
Chez Kik

 

 

Pour avoir des parents, on peut les inventer, mais on peut en trouver aussi ….
Il y a de la joie dans cette sélection, beaucoup d’amour aussi, de jolies rencontres,
Il y a de la tristesse aussi, de l’attente, de l’appréhension.
Lors d’une adoption, il est nécessaire de s’apprivoiser les uns les autres,
Lors d’une adoption, il y a toujours beaucoup d’émotions, pour les parents, comme pour les enfants.

Pour évoquer ce thème, il y a des albums …

Fanfan

de Marie Sellier, illustré par Iris Fossier
Les Editions Courtes et Longues, 2012.

Fanfan est une autruche, malgré sa trompe, son corps énorme et sa couleur grise. Fanfan est une autruche comme le reste de sa famille et malgré ce que lui raconte les autres animaux.Un album de grande qualité au format original qui soulèvent de nombreuses questions sur l’inné et l’acquis. Est-ce ce que lui a donné la naissance ou ce que lui a appris sa famille d’adoption qui le définit ? Le bleu profond et le majestueux doré des illustrations finiront de vous convaincre qu’il vous faut absolument le lire.
L’avis de Bouma

Un jour, mes parents viendront
d’Ingrid Chabbert, et de Stéphanie Augusseau, ALICE Jeunesse, 2013.

Il y a des oranges chauds et des bleus foncés, remplis d’obscurité. Il y a des doubles-pages pleines de vie, mais le plus souvent elles sont remplies de l’attente de cette petite fille à la robe rouge. On sent les moments d’attente pesants, mais aussi ceux pendant lesquels elle vit avec les autres enfants, dans l’orphelinat. Il y a la vraie vie, celle pendant laquelle elle attend, et ses rêves, dans lesquels elle imagine des parents, rien que pour elle.
Les avis de 3 étoilesKik

 

L’orphelinat du bout du monde 
de Coralie Saudo et d’Emna, Les P’tits Bérets, 2012.

Pépine et Pato s’aiment mais ne peuvent pas avoir de petits ensemble. Et pour cause, Pépine est une autruche et Pato, un crocodile. Un jour, il découvre un œuf abandonné et décide de l’adopter. Ils sont enfin une famille.
Les avis de Maman Baobab3 étoilesSophie
La Lecture Commune qui a eu lieu sous le Grand Arbre

Pour compléter cette sélection, Alice a choisi deux albums ….

En attendant Timoun
de Geneviève Casterman, l’École des Loisirs, 1999.

Attendre. C’est ce à quoi se résigne maman crocodile depuis le « oui’ définitif annoncant l’arrivée d’un petit Timoun. Mais que c’est long, l’attente ! Timoun est déjà tellement présent qu’il est dificille de prendre son mal en patience.La joie laisse place à la solitude, au découragement, au doute. Puis vient le grand jour et alors tout s’efface !
Servi par de belles illustrations en aquarelles, cet album est d’une douceur touchante.

Miguel, c’est moi : la petite voix venue de loin
de Laurence Afano, ALICE Jeunesse, 2003.
Une nuit d’insomnie papa et maman, qui ne peuvent pas avoir d’enfants, entendent une petite voix.C’est celle de Miguel qui, à l’autre bout du monde, les appelle. Joli et rare pari que de renverser le point de vue et de parler de l’adoption au travers des yeux de l’enfant attendu !

 

Notre sélection se poursuit avec des romans, pour les lecteurs débutants, puis pour les plus grands …

 

Camille est adoptée
de Véronique Delamarre Bellégo, illustrations de Julie Faulque, Oskar Editions, 2013.

Charlotte a 7 ans et vit avec sa famille à Singapour. Ses parents, son grand frère et sa petite soeur. Cette année, il y a 5 nouveaux dans sa classe, en CE1 A, au lycée français, dont une petite fille française d’origine chinoise, Camille. Avec des mots simples, un langage naturel, ce petit roman explique les origines, les liens qui se tissent entre les parents et les enfants, des liens qui sont tellement forts et exprimés que Charlotte qui vit avec ses parents biologiques en serait presque jalouse.
L’avis de Maman Baobab

Ma mère est un gorille (et alors?) 
de Frida Nilsson chez Bayard, 2011.
Se faire adopter par une gorille, y a mieux dans la vie non ? Détrompez-vous ! Un roman bourré de tolérance et qui tord le cou à une tonne d’idées reçues, y compris pour la principale intéressée.
L’avis de Pépita

*

*

Noir grand
de Sébastien Joanniez
Éditions du Rouergue – DaOdac, 2012

Quand on a été adopté, même si on est aimé, choyé, dans un formidable foyer, il est parfois difficile de s’intégrer. Car en dehors de la maison, le monde est souvent plus cruel, surtout chez les enfants, surtout quand on n’a pas la même couleur de peau.
Un récit sensible raconté à la première personne pour comprendre les joies et les tourments d’un enfant qui affronte le regard des autres.
Dès 8 ans.
Les avis de Bouma, Pépita

*

La double vie de Cassiel Roadnight
de Jenny Valentine, Ecole des loisirs, 2013.

Avec ce titre, il faut mettre orphelin et adoption entre guillemets car les apparences sont trompeuses et, comme à son habitude, Jenny Valentine brouille à merveille les pistes. Chap a découvert qu’il n’était pas celui qu’il croyait être. Aussi, lorsqu’on lui demande quel est son nom dans le foyer où il atterrit, il répond : « Je ne suis personne »… Jusqu’au moment où on lui présente un avis de recherche avec la photo d’un ado qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau : Cassiel Roadnight. Après un moment d’hésitation, il se dit que, finalement, il pourrait être cet ado s’il le voulait et, enfin, trouver un foyer où se sentir en sécurité… Qu’a-t-il à perdre ? Sauf que la supercherie tourne très vite au vinaigre et que le récit se transforme en thriller haletant ! Au bout du compte, finira-t-il par découvrir qui il est ?
L’avis de Céline

 

Les ailes de la Sylphide
de Pascale Maret, couverture illustrée par Atsuko Ishii, éditions Thierry Magnier, septembre 2013.
Lucie, trouvée au pied d’un arbre, ne pense qu’à la danse. Choisie pour interpréter la Sylphide dans le ballet éponyme, elle va assister à sa propre métamorphose.
Ses pas vont la guider dans la forêt de son enfance, où le danger est prêt à tout pour lui couper les ailes…
Un roman saisissant où le fait d’être adoptée par des parents aimants ne protège malheureusement pas de tout…
L’avis de 3 étoiles

L’été où je suis né
de Florence Hinckel, Gallimard jeunesse, 2013, coll. Scripto.

Encore une fois j’ai l’envie de vous parler de ce court roman qui m’a profondément marqué… L’été où je suis né est une parenthèse dans vos lectures, une parenthèse dans la vie de Léo. Ce personnage qui va découvrir? alors que ses parents adoptifs sont partis en vacances? qu’il a besoin de savoir. Comment grandir et se trouver alors qu’il ne sait même pas qui il est ? La douceur des mots de Florence Hinckel met du baume au coeur, des larmes dans les yeux et les pensées en vrac.
L’avis de Nathan

N’hésitez pas à ajouter les titres de vos propres lectures sur le sujet, à partager vos découvertes littéraires, sur ces titres ou sur d’autres. Bonne lecture !

Des Pépites d’Albums, plus ou moins étranges.

Après avoir lu des Romans, pré-sélectionnés pour les Pépites 2013, on s’intéresse aux Albums et aux livres OVNI. Certains se sont attardés au pied du grand arbre. La sélection est large, certains sont lus mais pas chroniqués sur nos blogs. Personnellement ils me donnent tous envie, alors je les feuilletterai ici et là, dès je me mettrai la main dessus !

Pour découvrir la pré-sélection complète pour ces Pépites 2013, allez donc faire un tour sur le site du Salon du livre et de la presse Jeunesse, vous trouverez l’ensemble des 70 titres, avec la BD/Manga, les Documentaires et les livres d’Art. C’est ICI.

On commence avec les albums … Attention les yeux ! Avalanche de coups de coeur !

Be bop !,
de Laëtitia Devernay, Joie de lire, novembre 2012
Elle en parle: Kik

Il était mille fois,
de Ludovic Flamant, Ill. Delphine Perret, Editions les Fourmis rouges, avril 2013
Ils en parlent: Kik, ainsi que dans la carte postale consacrée à la maison d’édition Les Fourmis Rouges.

Kiki fait caca,
de Vincent Malone, Ill. Jean-Louis Cornalba, Seuil jeunesse, avril 2013
Elle en parle: Kik

Quelque chose de grand,
de Sylvie Neeman, Ill. Ingrid Godon, La Joie de lire, novembre 2012
Elle en parle: Pépita

Petit à petit, Emilie Vast, MeMo, avril 2013
Elle en parle:  Kik

Safari dans le lavabo,
de Guillaume Guéraud, Ill. Hélène Georges, Le Rouergue, février 2013
Elles en parlent: Kik, Pépita

La Toile,
d’Isabelle Simler, Courtes et longues, février 2013
Elle en parle: Sophie, Maman baobab 

Le Vilo de Torticolo,
de Michel Galvin, Le Rouergue, avril 2013
Elle en parle: Kik 

Dans la sélection qui donnera la Pépite de l’Album, il y a également les albums suivants …

Western, Gaëtan Dorémus, Autrement, avril 2013
Le Tigre blanc, Annabelle Buxton, Magnani, novembre 2012
La Petite Fille qui voulait voir des éléphants, Sylvain Victor, l’Atelier du poisson soluble, mars 2013
Petit fiston, Elzbieta, Le Rouergue, mars 2013
Monsieur Horizontal et madame Verticale, Noémie Révah, Ill. Olimpia Zagnoli, Michel Lagarde, mai 2013
Une nuit où je me sentais seule, Xavier Armange, MeMo, janvier 2013
L’Oiseau à deux becs, Sylvain Alzial, Ill. Olivier Philiponneau, MeMo, avril 2013
Boucle d’or et les deux ours, Zidrou, Ill. Monika Hanulak, Le Rouergue, novembre 2012
Ici, c’est chez nous, Stéphane Servant, Ill. Carole Chaix, Rue du Monde, mai 2013
Je t’aime tellement que j’ai les chaussures qui vont toutes seules, Anne Herbauts, Casterman, janvier 2013
Le Bandit au colt d’or, Simon Roussin, Magnani, mars 2013

Puis il y a les OVNIS, des albums étranges, qui sortent de l’ordinaire…

Océano, Anouck Boisrobert, Louis Rigaud, Hélium, avril 2013
Elles en parlent: KikSophie

Forêt-Wood, Olivier Douzou, José Parrondo, Le Rouergue, mars 2013
Ils en parlent: Pépita3 étoilesMaman BaobabKik 

Lumières : l’Encyclopédie revisitée, Franck Prévot, collectif d’illustrateurs, l’Edune, avril 2013
Elle en parle: Pépita

Et les OVNIs dont nous n’avons pas parlé sur nos blogs, mais ce n’est pas du tout une raison valable pour ne pas aller les découvrir !

Après, Laurent Moreau, Hélium, avril 2013
A toute vitesse !, Cruschiform, Gallimard Jeunesse Giboulées, mars 2013
C’est qui le petit ?, Corinne Dreyfuss, Ill. Virginie Vallier, Thierry Magnier, mars 2013
Devinez quoi ! : quatre objets du Musée des Confluences, Betty Bone, édition Musée des confluences, mars 2013
Fusée, Edouard Manceau, Seuil Jeunesse, mai 2013
La Ménagerie d’Agathe, Eric Chevillard, Ill. Frédéric Rébéna, Hélium, mai 2013
On y va !, Les Chats pelés, éditions des Grandes Personnes, novembre 2012
Où sont passées les filles ?, Gabriele Sparwasser, Thierry Magnier, avril 2013
Un papillon sur un chapeau, Bruno Gibert, Autrement, mars 2013
Sans titre, Hervé Tullet, Bayard Jeunesse, février 2013