Débat : Peut-on dire du mal des livres lorsqu’on est blogueur ? (troisième partie)

Y-a-t-il quelque chose qui vous retient de faire une mauvaise critique ? Quoi ?

Dorot’ (Les livres de Dorot’) : Comme je l’ai déjà dit, je m’abstiens de faire la mauvaise critique quand rien ne m’émeut dans l’album ou livre pour les tout petits. Les romans ados, il y en a tellement que forcement une partie n’est pas intéressante du tout .(la quantité contre la qualité!). Si un album me plait par son texte, j’essaie de ne rien dire sur les illustrations, et pareil pour les cas contraires…
En même temps, je ne reçois pas de services de presse pour les albums, donc je choisis les titres que j’ai envie de chroniquer.

Za (Le cabas de Za) : La peur du ridicule ? J’aimerais souvent avoir tout le « bagage » critique nécessaire pour pouvoir faire ce genre de billet, argumenté à mort, avec critique de l’image, références et tout et tout.
Le temps ? Je prends beaucoup de temps à peaufiner mes chroniques, j’en écris assez peu, autant que ce soit des chroniques positives, pour partager, pour donner envie.
Une mauvaise critique serait, de ma part, un mouvement d’humeur et je ne vois pas l’intérêt de faire partager mes mouvements d’humeurs à des gens qui ne m’ont rien fait…

Sophie (La littérature de Judith et Sophie) : Ça m’est arrivé une fois de ne pas vouloir critiquer un livre parce qu’il y avait une erreur éditoriale dans le texte (un livre pour tout petit avec très peu de texte). Je ne pouvais pas ne pas signaler l’erreur dans mon article et je ne voulais pas pénaliser totalement l’éditeur, que j’appréciais, pour une erreur. Je lui en ai parlé et j’ai décidé de ne rien publier.
Dans ce cas là, il s’agissait d’une erreur humaine, qui ne remettait pas vraiment en cause la qualité du livre, ça justifiait, selon moi que je ne chronique pas le livre.

Gabriel (La mare aux mots) : Tout simplement faire du mal ! J’essaye de tourner mes phrases, et de les retourner encore. C’est difficile car on ne peux quand même pas dire d’un livre qu’on le trouve bien alors que ce n’est pas le cas… Alors j’essaye de faire en sorte que les gens puissent lire entre les lignes sans dire vraiment les choses, parfois. Dans tous les cas j’essaye de ne jamais être blessant. Et dans les choses qui empêchent de dire ce qu’on pense il y a le copinage évidemment… J’ai en tête un livre écrit à plusieurs mains dont je connaissais plusieurs des auteurs et que j’ai trouvé assez mauvais, ça a été très très dur pour moi… Je l’ai critiqué tout en essayant de rester neutre au maximum… Parfois aussi je décide de ne pas faire de critique du tout si je connais l’auteur plutôt qu’en dire du mal.

Sandra (Maman Baobab) : Encore jeune blogueuse, j’ai des contacts directs avec peu d’auteurs. Cependant, j’admets préférer m’abstenir de faire une critique sur un ouvrage que je reçois plutôt que de le descendre. Il y a quelques livres que j’ai chroniqués et pour lesquels je n’ai pas été totalement séduite, mais, j’y ai trouvé un intérêt (au moins) et parfois il s’agit tout simplement du sujet traité. Sur certains sujets, il n’est pas si facile de trouver ce que l’on cherche : alors quand on souhaite par exemple utiliser un livre pour enfant comme support à la discussion (je pense à des sujets graves notamment : mort, maladie) qui doivent être en outre adaptés à l’âge de l’enfant, on est assez content de trouver un livre qui traite dudit sujet ! J’ai refusé de chroniquer certains ouvrages, pas forcément en littérature jeunesse d’ailleurs, parce que je ne m’y retrouvais pas, parce que je n’étais pas d’accord avec ce qu’ils véhiculaient… Je reçois aussi quelques ouvrages qui sont dans l’air de grosses promotions type blockbuster et qui sentent la promo à plein nez, sans avoir grand intérêt ni en terme de texte ni en terme d’illustration ou d’histoire… je ne peux pas les faire entrer dans mon univers… Particulièrement, certains livres tirés de films d’animation me posent problème (ce qui n’est pas vrai dans l’autre sens). J’ai du mal à leur trouver un intérêt. C’est sûr, je ne les achète pas, mais qu’en fais-je quand je les reçois dans ma boîte aux lettres ? Et ma question, Plaisent-ils, plairont-ils ou plairaient-ils au jeune lecteur ? Autant de questions qui viennent des échanges ici et qui me feront positionner peut-être plus clairement ma ligne éditoriale.

Lucie (Un petit bout de Bib(bliothèque)) : En règle générale, je mets du temps à faire mes billets, mes réflexions ont besoin de murir… et je ne fais jamais de critique totalement négative, j’essaie de voir le positif (entre-apercevoir parfois…).
si je ne fais pas de mauvaise critique pour un livre que je n’ai pas aimé c’est que je l’ai oublié tout simplement. la faute à ma tête de passoire.

Pépita (Méli-Mélo de livres) : Ce qui me retient réellement, c’est de dire du mal (gratuitement en plus). Cela peut m’arriver de dire que j’ai moins apprécié un livre, tant dans son texte, son style, ses illustrations mais j’essaie de faire mûrir ma réflexion. Je contrebalance aussi en montrant le positif. Ou tout simplement, je ne chronique pas un livre que je n’ai pas du tout aimé car je n’ai tout simplement rien à en dire. Je ne suis pas critique littéraire. Je donne juste un avis de lecture sur des livres que je lis, qui de plus est, est le mien parmi tant d’autres. Je ressens juste beaucoup de plaisir en faisant un blog à dire avec mes propres mots pourquoi j’ai aimé ou pas, à prendre du recul par rapport à mes nombreuses lectures et aussi les partager et confronter des points de vue. C’est tout ce que je recherche et cela me convient. Après, on rentre dans une sorte de provocation.

Nathan (Le carnet de lecture de Nathan) : D’une part je n’écris que très très peu de mauvaises critiques. Mais si je ne me retiens pas j’allège le côté négatif de la critique car:
– je n’aime pas dire du mal des livres s’ils ont quand même réussi à me faire voyager
– si j’ai parlé avec l’auteur/éditeur je ne détruis pas trop (on en revient à la question précédente)
– j’essaye de présenter les points positifs et négatifs du livre, d’adopter un point de vue assez objectif !

Hérisson (Délivrer des livres) : Il y a des articles qui sont toujours dans mes brouillons… que je reprends de temps en temps, que je retourne, mais que je ne publie finalement pas… encore pas cette fois ! Ce n’est pas le fait de dire du mal d’un livre qui me bloque que justement de faire une « mauvaise critique » dans le deuxième sens que l’on peut prendre à cette expression. J’ai parfois l’impression de ne pas être objective, de ne pas avoir à donner mon avis sur un livre que je ne comprends pas… Ce qui me retient n’est cependant pas tant le regard de l’auteur ou de l’éditeur que mon propre regard sur mon article!

Dorot’ (Les livres de Dorot’) : Mon blog n’est pas très ancien, (bientôt un an). Les mauvaises critiques je n’en ai pas tant que ça. Mais…il suffit de se promener un peu sur les blogs et sur le Facebook pour voir les réactions de certains auteurs face à un avis même mitigé et argumenté. Ceci ne m’a pas empêché de dire que je n’aimais pas un livre, mais je réfléchis quand même un peu avant d’émettre un avis complètement mauvais. Et, il y a aussi les livres des auteurs qu’on connait personnellement ,(j’avoue que pour moi, je peux les compter sur les doigts d’une seule main…) . Soit on aime tout, et là il n’y a aucun problème, soit on aime le texte ou les illustrations. Là, je fais un peu l’autruche et j’expose plutôt ce que j’ai aimé, en faisant l’impasse sur la partie qui ne m’a pas fait vibrer…
On ne pense pas à toutes ces variables en créant un blog, et mine de rien, ça joue…

Sandra (Maman Baobab) : Il m’est arrivé, concernant un sujet particulier de faire une demande de service presse spécifique impliquant un premier contact avec une petite maison d’édition. Je pensais sans l’avoir lu que le livre ciblé était « bon » ou disons plutôt le « bon ». A la lecture, pas du tout ce que j’attendais. Rude d’avoir fait une demande argumentée autour de son blog, de recevoir, de lire, d’en être déçue, et de ne pas en parler… Comment écrire dessus sans blesser (auteur, illustrateur), sans briser la confiance qui s’établit entre vous et l’éditeur, et surtout sans tromper son lecteur ? La position de blogueur n’est pas si facile à appréhender, finalement. L’expérience forge la capacité du blogueur à le faire et en assoit sa légitimité, je pense, la ligne éditoriale du blog aussi…

Gabriel (La mare aux mots) : Ah oui ça c’est souvent un cas de conscience… Un éditeur nous envoie pour la première fois un service de presse et on se retrouve avec quelque chose qu’on déteste ! C’est assez difficile dans ce cas car on se dit que si on en dit du mal l’éditeur ne nous enverra plus rien… Et si on en parle pas ça aura le même effet… Dans ce cas on marche sur des œufs… Cela dit généralement on ne reçoit pas un seul livre mais plusieurs et dans le tas si y’en a aucun de bons c’est mauvais signe… ça m’est arrivé et je me suis dit que ce n’était pas grave de ne plus rien recevoir de cet éditeur là !

Sandra (Maman Baobab) : Effectivement, dans le lot, il y en avait deux. Un très bon et un bof bof. Je n’ai pas eu l’occasion d’un 3e… dois-je tenter la surprise pour me faire une meilleure idée de l’éditeur ? Je le ferai sûrement à l’occasion !

à suivre…

Débat : Peut-on dire du mal des livres lorsqu’on est blogueur ? (deuxième partie)

Avec nos blogs on est amenés à discuter par mail, parfois a rencontrer voire à se lier d’amitié avec des auteurs, des illustrateurs ou des éditeurs. Est-ce que dans ces cas là vous restez objectifs face aux livres de ceux-ci ? Est-ce que vous osez critiquer ? Est-ce que vous vous sentez obligé de parler de tous leurs livres ?

Pépita (Méli-Mélo de livres)  : Mon blog est jeune,je n’ai pas trop été confrontée à cela. De les avoir rencontré par le blog oui, pour certains, mais ils font tous (en tout cas bcp !) de la veille les auteurs maintenant sur ce qu’on dit de leurs livres sur la toile…J’avoue que ça peut aider pour organiser des rencontres (en médiathèque dans mon cas). Les critiquer ? et pourquoi pas si c’est constructif ? On a parfaitement le droit de ne pas avoir aimé un livre et le dire, même si l’auteur nous a envoyé un gentil commentaire sur un gentil billet ?^^mais se sentir obligé de parler de tous leurs livres, non.

Nathan (Le carnet de lecture de Nathan) : Me sentir obligé de parler de leurs livres … je ne sais pas trop de toutes façons je me sens obligé de parler de tous les livres que je lis !
Quant à la première question il est vrai que je suis très influençable. Quand je parle avec un auteur, je ne peux m’empêcher d’atténuer les points négatifs et d’amplifier les positifs. Un auteur avec qui je discute avec plaisir me donne envie de parler de son livre et de faire envie à mes lecteurs de l’acheter. En même temps il ne m’est jamais arrivé de ne pas aimer un livre écrit par un auteur avec qui j’avais déjà eu une conversation …

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Jusqu’à présent, les auteurs qui m’ont contactée après avoir lu mes critiques ont été eux aussi très constructifs, que mon avis soit positif ou négatif! Ces échanges, aussi cordiaux soient-ils, ne conditionnent cependant ni mes choix de lectures ni mes critiques ultérieures. On peut adorer un titre et détester tout autant le suivant! Par contre, je pense que je zapperais purement et simplement un auteur agressif!

Lucie (Un petit bout de Bib(bliothèque)) : Je crois que lorsqu’on est en contact direct avec un éditeur, un auteur ou un illustrateur, il y a le côté humain qui entre en compte. Et pour le coup, j’ai du mal à dire « publiquement » (car visible par tous) des choses négatives… Je m’auto-censure parfois de peur de blesser la personne.
Par contre, je prends moins de gants pour les gros éditeurs. Je lis leurs livres, les services de presse qu’ils m’envoient mais ne me privent pas de dire ce qui ne me plait pas.

Gabriel (La mare aux mots) : Je suis un peu comme toi Lucie, je m’autocensure aussi.
C’est une question qui compte beaucoup pour moi que cette question de rester objectif après avoir sympathisé avec les auteurs… Plusieurs fois j’ai eu le cas, des auteurs soit avec qui j’avais eu des conversations cordiales soit carrément qui étaient devenus des amis qui sortaient des livres que je n’aimais pas. Je suis toujours très mal avec ça et je me dis à chaque fois qu’on ne devrait pas sympathiser avec les gens qu’on critique (et je tente de plus en plus de ne pas le faire). Je pense que ça nous influence forcément. Il m’arrive de prendre des chemins détournés quand je parle du livre (ne pas dire que c’est bien mais ne pas dire que c’est nul non plus, rester neutre), il m’arrive aussi d’atténuer mon propos (dire que le livre n’est pas mon préféré de l’auteur ou dire que j’ai trouvé ça maladroit ou trop léger pour ne pas dire que j’ai trouvé ça mauvais). Il m’arrive aussi de décider de ne pas en parler et c’est parfois difficile quand on a reçu l’album par l’auteur lui même et souvent dédicacé…

Za (Le cabas de Za) : Ah ! La question du copinage…
Non, je ne chronique pas tous les livres des gens que je connais (je n’en connais pas des wagons non plus). Si je n’aime pas, je m’abstiens, et on en cause en privé. Par contre lorsque j’aime beaucoup le livre de quelqu’un que j’aime beaucoup, j’y vais franchement parce que, du coup, j’aime le livre doublement. Tout le monde suit ? Je peux même me fendre de teasers éhontés, parce que je crois en un album précis. Mais je ne fais pas mystère de mes amitiés, il suffit de jeter un œil aux commentaires. Il n’y a pas d’hypocrisie.

Hérisson (Délivrer des livres)  : C’est toujours difficile quand le côté affectif entre en ligne de compte, j’ai l’avantage d’habiter un coin perdu à la campagne, loin de Paris, ce qui me prive de beaucoup de rencontre ! Sans rire j’essaye de reste objective, mais c’est toujours plus dur… dans ce cas là je n’hésite pas à ne pas parler du livre et à m’expliquer avec l’auteur en essayant de ne pas le froisser…

A suivre…

Débat : Peut-on dire du mal des livres lorsqu’on est blogueur ? (première partie)

Est-ce vous vous autorisez à dire du mal d’un livre ?

Lucie (Un petit bout de Bib(bliothèque)) : Mon blog reflète (presque) l’intégralité de mes lectures. Je parle donc de ceux que je n’ai pas aimés aussi. Il est rare cependant de tout détester dans un ouvrage, j’essaie donc de tirer le plus positif (pour montrer que le monde est gris pas noir et blanc). Et puis j’aime le dire dans le but d’échanger avec d’autres lecteurs, de comprendre pourquoi certains aspects ne m’ont pas plu.

Hérisson (Délivrer des livres) : Je parle aussi de livres que je n’ai pas aimé, mais quand il y a sujet à discussion, quand je pense que d’autres pourraient aimer… Et j’ai régulièrement des débats sympathiques avec des auteurs suite à ces chroniques négatives, alors que c’est bien rare avec les chroniques positives!

Gabriel (La mare aux mots) : Ce n’est pas toujours évident en fait… Si je trouve que tout est mauvais dans le livre je n’en parle tout simplement pas. Par contre si je trouve le texte très bon et que les illustrations sont mauvaises je ne parle pas des illustrations (parfois je dis que je ne les aime pas mais généralement je fais l’impasse). Il m’est arrivé de dire du mal d’un livre et ça m’a valu plus de commentaires que quand j’en dis du bien. Le tout est de modéré son propos, de tenter de ne pas faire de mal aux auteurs.

Sophie (La littérature de Judith et Sophie) : Comme Bouma, mon blog reflète quasiment toutes mes lectures (jeunesse en tout cas). Du coup quand un livre me déplait je le dis. Évidemment, je cherche toujours à justifier mon avis et souvent je trouve des petits points positifs pour nuancer. En tout cas, je ne démolis jamais un livre, après tout l’auteur à quand même fourni du travail et on ne peut pas plaire à tout le monde !

Za (Le cabas de Za) : A partir du moment où on décide de publier un texte, des dessins, de les porter sur la place publique, on les expose à la critique. Je me suis souvent posé la question de ma propre légitimité à parler des livres. Qui suis-je pour cela ? Dans la vie, je suis une passeuse de livres. Et je ne partage bien que ce que j’aime. Mon blog s’inscrit dans cet esprit-là. En revanche, je suis tout à fait pour que les blogueurs donnent leur avis, fût-il négatif. Négatif mais argumenté. Négatif mais bien écrit. Critiquer un texte dans un style poussif est à mon avis pire que tout.
Pour revenir sur la question de la légitimité, un blogueur est avant tout un lecteur, donc légitime à parler de ses lectures, à les partager. Il n’est pas un critique professionnel, un journaliste. Mais en matière de littérature jeunesse, il faut dire que la presse n’est pas trop envahissante… C’est pourquoi, je pense, les blogueurs ont leur place à prendre.

Pépita (Méli-Mélo de livres) : Je suis tout à fait d’accord avec plein d’éléments des réponses précédentes ! facile, me direz-vous ?
Il n’y a rien de plus subjectif que la lecture…on aime ou on n’aime pas et tout dépend de l’état d’esprit dans lequel on est quand on lit un livre…La lecture est déjà un acte tellement complexe !
quand j’ai commencé mon blog récemment (il est tout jeune), je ne m’étais pas vraiment posée cette question : dans mon boulot, c’est déjà assez difficile de faire lire des enfants (pas en petite enfance, ça va là) mais c’est surtout vrai pour les 8-12 ans. Alors, on leur montre le côté positif !
Mon blog reflète presque toutes mes lectures (souvent par manque de temps, je ne peux pas publier plus…) : il m’arrive bien sûr de dire si je n’ai pas aimé dans mon blog mais je nuance toujours mes propos, le travail d’écriture mérite respect de mon point de vue…mais comme je lis ce que j’ai envie de lire, en général j’aime !!!! c’est aussi simple que cela !
J’estime aussi qu’on a le droit de dire ce qu’on pense dans un blog qui reflète une personnalité de lecteur.
Ceci dit, il m’est arrivé de me retenir de publier des articles sur des lectures bof bof, tout simplement parce que je ne voyais pas quoi en dire…
comme quoi, la question mérite d’être posée !

Dorot’ (Les livres de Dorot’) : Comment dire…Sur mon blog j’essaye de présenter quasiment tout ce que je lis. Des fois, je ne fais pas de chronique, mais ceci arrive uniquement quand un livre ne m’inspire rien. Ni bien, ni mauvais, dans ce cas là je préféré de ne pas le chroniquer. Si je présente un album, un livre pour les tout petits, c’est parce qu’il m’a ému, parce que je l’ai remarqué dans mes arrivages en librairie…
Les romans, c’est un peu différent, je lis beaucoup et je donne mon avis, même s’il n’est pas positif. Il y a un offre énorme et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Je le dis autant que libraire, mais aussi autant que lectrice accro aux romans pour la jeunesse, même si je ne suis pas une « critique littéraire spécialisée dans la littérature jeunesse ».
Je lis, si j’aime, je le dis, si je n’aime pas, je le dis également. Pour l’instant c’est aussi simple que ça.

Céline (Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVRESse) : Pour moi, c’est pareil! J’ai créé le blog en janvier dernier pour arrêter de noyer ma page facebook perso d’avis de lectures qui n’intéressaient pas grand monde… Il m’a semblé plus motivant de pouvoir partager ma passion avec des personnes plus réceptives. Celles-ci viennent donc me lire en connaissance de cause (elles savent que je suis un p’tite prof amoureuse de la littérature jeunesse et non une critique littéraire) et ne s’offusquent pas, du moins jusqu’à présent, de lire des avis tantôt dithyrambiques, tantôt bien plus mitigés. Dans tous les cas, j’essaie d’être constructive et d’argumenter au mieux mon point de vue…

Za (Le cabas de Za) : Ah, mais je suis pour la dithyrambe ! Et même, si j’osais, pour la mauvaise foi. Je ne suis pas non plus contre une dose de copinage éhonté. Je ne chronique pas tout ce que je lis, loin de là. Quand je bidouille un billet, c’est que j’ai envie de donner envie de lire, c’est que je crois dans un texte, dans un livre, dans le talent d’un-e illustrateur-trice.
J’ai dû, une fois, émettre des réserves sur le texte d’un album, enfin plutôt sur son adaptation/traduction. C’était « Frida et Diego » de Fabian Negrin, mais les illustrations étaient magistrales et le texte jurait un peu avec l’ensemble.
Après, sans pour autant dire du mal, il peut y avoir aussi une lecture « en creux » d’un blog. Quelqu’un qui me lit régulièrement peut savoir à la fin le genre d’album que je n’aime pas. Mais c’est me faire beaucoup d’honneur que de penser qu’on me lise aussi attentivement…

Nathan (Le carnet de lecture de Nathan) : Personnellement je suis entièrement d’accord pour dire que nous pouvons dire du mal des livres !
Un blog sert à partager son avis, à conseiller les lecteurs sur les livres à dévorer ou à éviter mais je trouve cependant que tout ceci n’est que SUBJECTIF ! Un blog est un espace personnel et nous donnons notre propre avis. Après le lecteur peut s’il le veut se forger sa propre opinion et ne pas être d’accord sur ce que nous disons.
Nous avons la liberté d’expression, d’opinion alors pourquoi s’en passer ? Après dire du mal d’un livre ne veut pas dire détruire librement un livre. J’ai lu récemment un article qui dénigrait totalement un ouvrage et son auteur. Pour moi dire du mal d’un livre veut dire donner un avis CONSTRUCTIF ! Argumenter, développer, peser le pour et le contre.
Il est vrai que sur mon blog peu de critiques sont négatives ! D’une part il y a peu de livres qui me déçoivent, d’une autre part j’ai tendance, parfois involontairement, à mettre l’accent sur le positif, à dire « Certes je n’ai pas aimé mais ce point là n’est pas tant important le reste est délicieux ! ».
Pour conclure je n’ai qu’une chose à dire: Nous sommes libres, mais argumentons.

Sandra (Maman Baobab) : Par manque de temps, pour me laisser ma liberté de lectrice, pour fermer un livre définitivement sans être allé à la dernière page, pour lire 4-5 livres en même temps – celui dans le lit, celui là dans le train, celui sur ce sujet, celui-ci pour le blog, tiens je prends celui-ci encore pour le travail – je ne chronique pas tout ce que je lis. Par principe, en ce qui concernen la littérature jeunesse, je lis tout ce que je reçois. Par envie, par choix, par goût, parce que je n’ai pas le temps, parce que ça n’entre pas dans ma cible, je ne chronique pas tout ce que je reçois. Parfois aussi, c’est parce j’aime pas. Enfin parce que je n’aime vraiment pas. Est-ce à dire que c’est parce que je n’aime pas que je ne chronique pas ? Oui, souvent, mais pas complètement. La première raison c’est parce qu’en tant que blogueuse et étant mon seule capitaine de navire, je suis la seule à choisir ce que j’écris sur mon blog, ce que je montre, ce que j’expose, ce que quoi j’écris. Quand j’étais journaliste, j’ai eu à travailler sur des sujets imposés, plus d’une fois, sur des angles imposés aussi. J’aime écrire. J’aime une façon d’écrire, celle qui est dans l’émotion. Si j’écris sur un livre, c’est parce qu’il ma touchée ou parce qu’il a suscité un intérêt quelconque, parce qu’il est utile. J’aime bien cette notion d’utilité (ce n’est pas la seul) dans ces supports. Je reste une jeune blogueuse cependant, je trace ma ligne éditoriale encore en ce moment, mais je sais qu’elle se dessine selon le chemin que je parcours, donc relativement à moi et à mon expérience (de vie et de lecture) : c’est subjectif. Je pense qu’on ne peut pas parler de chroniques s’il n’y a pas une part de subjectivité, celle-ci commence par le choix des livres dont on parle. Ensuite, en fonction de la manière dont j’ai perçue le livre, je m’emballe plus ou moins dans mon texte, de la briéveté à la dithyrambe ! (à ce point ? Heu, oui presque !).

Za (Le cabas de Za) : Les enfants, je nous trouve un peu trop parfaits, très politiquement corrects…
Y a personne pour être vilain, ici ? Gabriel ? Moi la première, je n’ose pas. Mon modèle absolu est et demeurera Le cimetière des lénifiants de l’excellent Yann Fastier (http://lenifiants.blogspot.fr/), fermé depuis peu, une météorite jubilatoire dans une blogosphère une peu compassée, avouons-le.

A suivre…