Lecture commune : La pouilleuse

La lecture de La pouilleuse m’avait donnée envie d’en parler, plus que tout autre livre. D’ailleurs dès le lendemain de ma lecture j’avais envoyé une demande d’interview à son auteur, Clémentine Beauvais (Interview que vous pouvez lire ici). J’ai proposé à mes complices d’A l’ombre du grand arbre de le lire aussi et d’en débattre, voici le résultat de nos conversations… auxquelles s’est jointe Clémentine Beauvais… à l’ombre du grand arbre.

 

Gabriel (La mare aux mots) : Lorsque j’ai chroniqué ce livre je n’ai pas mis réellement de résumé, j’ai trouvé qu’il était agréable de se laisser porter par l’histoire sans savoir, à l’avance, de quoi allait parler le livre… d’être surpris par la tournure que prend l’histoire, qu’en pensez-vous ?
Drawoua (Maman Baobab) : Agréable n’est pas l’adjectif que j’emploierai pour parler du chemin dans lequel nous emmène l’histoire. Je n’ai pas non plus lu de résumé avant d’attaquer la lecture mais, je trouve que l’on ressent assez vite un malaise… Celui qui guide la lecture et nous pousse à tourner les pages. La tension prend vite le dessus dans le rythme et avec un mauvais jeu de mots je dirai que l’histoire est plausible, et qu’à un cheveu, on bascule de la fiction et là ce qui pourrait être une réalité chroniquée dans les faits divers de la presse quotidienne.
Sophie (La littérature de Judith et Sophie) : Je n’ai pas lu le résumé non plus, en revanche j’avais eu quelques échos donc je savais à quoi m’attendre. L’angoisse que j’ai ressentie à la lecture était plutôt sur l’issue de cette histoire.
Carole (3 étoiles) : Je n’ai pas lu de résumé et me suis efforcée à ne lire aucun commentaire ni chronique pour me laisser tomber dans ce livre au titre qui me faisait pressentir une lecture pour le moins perturbante. Et évidemment je n’ai pas été déçue !

Gabriel : Clémentine, ne pensez-vous pas que le roman est encore plus intéressant si on ne connait pas l’histoire ?
Clémentine Beauvais : Peut-être, oui. Je ne sais même pas si on peut raconter l’histoire sans rendre le résumé racoleur (‘des jeunes kidnappent et torturent psychologiquement une petite fille’) ou complètement absurde (‘des jeunes kidnappent une petite fille pour lui enlever ses poux’). L’histoire, l’intrigue si vous voulez, n’est pas véritablement l’intérêt du livre, c’est plutôt les questions qui entourent ce geste qui sont importantes. Donc peut-être qu’une lecture ignorante du résumé a de gros avantages.

Gabriel : Et comment êtes-vous ressorties du livre ? Quel était votre sentiment, votre état en le terminant ?
Carole : comment dire ? retournée, affectée, tremblante, au bord du mal de coeur, limite horrifiée. J’ai poussé des onomatopées durant toute la lecture, et dans l’incapacité émotionnelle de stopper ma lecture. Ce roman ne peut laisser indifférent. C’est une lecture engageante qui ne laisse pas indemne.
Sophie : Pendant la lecture, j’ai ressenti la même chose que Carole. Par contre à la fin, j’étais rassurée ! Franchement, je m’attendais à ce qu’il trouve un cadavre dans l’ascenseur ! Bien sûr, j’ai été rassurée pour la petite fille mais je reste choquée de voir qu’ils aient quand même été si loin. Même si d’une certaine façon, ce genre de dérapage de groupe ne me surprend pas tant que ça !
Drawoua : Personnellement j’ai terminé ma lecture dans le train, de bon matin en allant au travail. Je voulais connaître la fin du livre commencé la veille au soir. J’ai mis un sacré moment à m’en remettre et j’en ai même eu mal au ventre… J’étais vraiment pas très bien en commençant ma journée de travail. Pourquoi ? Il y a en premier lieu cette inquiétude liée directement à l’histoire : savoir si l’enfant sera retrouvée, et dans quel état ? On pense à tout moment que les choses peuvent encore plus dégénérer et que les ados peuvent aller jusqu’à la tuer. Il y a enfin et surtout, ou peut-être de manière indissociable le fait que cette histoire est si réaliste qu’elle pourrait arriver. Ce qui m’a donné mal au ventre, c’est le point de basculement si fragile entre la fiction et la réalité. Cette petite fille était noire et avait des poux. Ce matin je me suis réveillée avec la radio : une enfant de 12 ans s’est fait tabasser par un groupe d’adolescentes plus âgées. Elle était trop maigre…
Sophie : Je viens d’écrire ma chronique pour mon blog et c’est ce que je dis aussi. C’est le genre d’histoire qu’on entend en fait très souvent aux informations. Je me souviens il y a quelques mois (ou plus), un enfant qui en avait tabassé un autre pour un rien dont je ne me souviens même plus. Ce sont des dérapages qui partent vraiment de rien, c’est vraiment très effrayant ! D’autant plus que quand il n’y a pas de pourquoi (comme c’est dit par l’un d’un protagoniste de ce drame), on n’a pas de moyen de les éviter !
Gabriel : Personnellement, je l’ai commencé assez tard un soir et je n’ai pas pu me décoller du livre avant de l’avoir fini, malgré la fatigue. Le lendemain on devait regarder le film Polisse et je me suis dit que là je n’en étais pas capable ! La nuit qui a suivi ma lecture a été assez difficile d’ailleurs et je me suis réveillé avec un sentiment de malaise.

Gabriel : Pensez-vous que l’auteur va trop loin ? Qu’elle fait du « sensationnel » ?
Sophie : Trop loin non je ne pense pas. Elle ne fait que raconter ce qu’on entend aux infos mais de l’intérieur. Et elle le fait bien je trouve.
Drawoua : je ne pense pas non plus qu’elle aille trop loin. Elle aurait pu si le groupe était allé jusqu’au bout, mais ce n’est pas le cas. L’auteure fait monter la tension, le lecteur envisage le pire, tout se joue là. Et l’histoire reste plausible. Peut-être parles-tu par contre du dénouement et de la fin : quand la police les intercepte, les moments plutôt bien conçus quand ils se grattent la tête à sang… on peut y croire aussi.
Gabriel : Non mais en fait quand je parle de ce livre je vois souvent le visage des gens qui se disent que c’est un roman un peu… malsain… je ne sais pas comment expliquer, alors que pas du tout ! Il pourrait l’être mais Clémentine Beauvais a su faire en sorte que ça ne bascule jamais dans une sorte de voyeurisme ou de violence pour la violence.
Carole : L’auteure ne va pas trop loin pour moi. C’est l’humanité qui va trop loin. Elle ne fait que retranscrire une histoire sordide qui pourrait être réelle. Et elle le fait de manière subtile et intelligente, celle qui consiste à faire plonger le lecteur, à lui faire ressentir des émotions, sans violence gratuite, sans exagération. Et c’est pour cette raison que ça fonctionne justement. La littérature est là pour ça aussi.

Gabriel : Clémentine, avez-vous fait en sorte de ne pas aller « trop loin » ? Vous êtes-vous imposée des limites ?
Clémentine Beauvais
: Oui, évidemment, il était hors de question de sombrer dans la violence gratuite et le voyeurisme, qui sont des stratégies de mauvais goût, paresseuses et dangereuses. Il y a des livres jeunesse qui me hérissent: ce sont ceux qui banalisent le suicide en le rendant romantique, ou ceux qui banalisent la violence et la mort d’enfants et d’adolescents, en en faisant par exemple l’objet d’une émission de télé-réalité (suivez mon regard)… Ces livres-là pour moi sont un véritable problème. La pouilleuse, je l’espère, n’en fait pas partie. J’ai une éthique d’écriture qui est que lorsqu’on dénonce quelque chose, on ne le rend pas attirant en même temps – c’est hypocrite. On peut le rendre hypnotisant, scotchant, mais pas glamour: ça, c’est hors de question. J’ai essayé bien sûr de désorienter, de décontenancer le lecteur en le forçant à questionner son propre regard sur cette affaire, mais il fallait absolument que ça reste glauque et inconfortable. Du moins, c’était l’idée.

Gabriel : En lisant le livre, je me suis fait la réflexion que des jeunes du même genre que David, Elise, Anne-Laure, Florian et Gonzague pouvaient apprécier le livre. Je veux dire qu’ils peuvent se retrouver en eux et trouver génial qu’ils fassent ça… je ne sais pas si je suis clair ! Y avez-vous pensé aussi ?
Carole : Je ne pense pas que ce livre pourrait avoir une quelconque influence néfaste sur de jeunes lecteurs. Du moins je le souhaite ! Je pense que l’écrit a toujours une valeur symbolique, ici de prévention. Ce roman est quand même estampillé par Amnesty International. Après on n’est jamais à l’abri de rien. Et c’est là que les adultes doivent intervenir : parents, enseignants, éducateurs. De l’intérêt d’accompagner les plus jeunes.
Drawoua : ce n’est pas une question qui m’est venue à l’esprit quand je me suis posée celle de la réception du livre par des lecteurs ados. Le texte pose les choses de telle manière qu’il me paraîtrait surprenant que des ados s’identifient au groupe qui dérape trop vite, pour que de la sympathie puisse être mise en place dans la relation lecteur / personnages.
Sophie : Je ne pense pas non plus que des ados puissent s’identifier à ses personnages. De manière générale, je pense que l’écrit pose une distance suffisamment importante pour que cela ne se produise pas contrairement à des films.

Gabriel : Clémentine, avez-vous pensé à une éventuelle « récupération » ? Ou du moins qu’il puisse être perçu comme une «super histoire » par des jeunes du même genre que la bande ?
Clémentine Beauvais
: Je pense – j’espère – que le livre n’appelle pas à une identification du lecteur aux personnages principaux de l’histoire. Ils ne sont pas là pour devenir copains avec le lecteur. Evidemment, les jeunes lecteurs retrouveront des caractéristiques qui leur sont propres parce que les personnages sont après tout des ados ‘normaux’ au départ – mais c’est un double hideux qui leur est proposé plutôt qu’un reflet en miroir. Quant à la « récupération » d’un livre par tel ou tel groupuscule, elle est toujours imprévisible, rarement justifiée et jamais intelligente, donc si ça arrive, et je ne le souhaite pas, eh bien tant pis, ça me révolterait et je le combattrais mais je pense que ce serait une lecture complètement biaisée.

Gabriel : C’est un livre que vous conseilleriez à des jeunes, justement ? À partir de quel âge ?
Sophie : Sans hésiter oui. Les éditions Sarbacane le conseillent à partir de 14 ans, je dirais même 1 ou 2 ans avant avec un accompagnement. Pourquoi ? Et bien parce que ce type de dérives peut arriver tôt. On sait tous que les enfants au collège en particulier sont très durs entre eux, ce livre peut selon moi leur permettre de prendre conscience de certains comportements violents.

Gabriel : et à qui ? Dans quelle occasion ? (enfants proches ? pour un anniversaire d’un camarade des enfants ? ou dans un cadre précis ?)
Sophie : Plutôt dans un cadre précis. Pour une lecture avec un enseignant, pourquoi pas en éducation civique pour faire le lien avec des faits d’actualité. En tant que bibliothécaire, ça pourrait faire aussi l’objet d’une présentation dans un club de lecture avec des ados pour que ceux qui le souhaitent puisse le lire.
Carole : Comme Sophie, je dirai à partir de 12 ou 13 ans, au collège, et pourquoi pas en faire un point de départ d’une discussion en classe . Avec l’adulte, les jeunes pourraient tenter de comprendre comment et pourquoi ce genre de fait peut se produire, en quoi c’est mal et amorcer un début de réponse sur comment ne pas céder à cette violence qu’on ne contrôle pas toujours. L’école a aussi pour mission de préparer les jeunes citoyens, ce livre me semble un très bon support pour expliquer en quoi chaque acte a des conséquences.
Drawoua : Je le conseillerai à des documentalistes et à des enseignants de collège, éventuellement de seconde, qui peuvent, je pense travailler avec et autour de ce livre
Gabriel : Donc toutes vous ne l’offririez pas à votre nièce de 15 ans pour Noël, par exemple ?
Drawoua : Non pas du tout ! Ce livre m’a rendue très mal à l’aise, et je ne l’offrirai pas à Noël, ni à la légère. Il n’est pas un cadeau que l’on reçoit, il est un ouvrage sur lequel et avec lequel on discute. Par contre on aborde des thèmes forts de la société : l’adolescence bien sûr mais aussi les classes sociales, le racisme, la morale, la vie. De mon point de vue, il ne peut être reçu avec la légèreté de 30 centimètres de bolduc.
Sophie : Si elle me le met sur sa liste du Père Noël, si. Mais en surprise, c’est un drôle de cadeau, non ? En revanche, je pourrais le lui conseiller au cours d’une discussion et du coup, éventuellement lui offrir par la suite si ça l’intéresse. C’est un livre dont il faut parler avant et après la lecture et même pendant !
Carole : Alors ma filleule a 15 ans et autant je lui ai offert Candy d’Anne Loyer les yeux fermés et en prenant mon rôle de marraine à coeur, autant celui-là non ! Je suis d’accord avec Sophie que la lecture de ce roman se prépare en amont ! En revanche, je pourrai si l’occasion se présentait en discuter avec mes élèves de lycée

Clémentine Beauvais : Pour moi c’est un livre pour adolescents et adultes. Je n’aime pas beaucoup parler de tranches d’âge, mais personnellement je n’aurais pas aimé lire un livre comme celui-là avant 13-14 ans

Gabriel : Il y a des choses qui vous ont déplu dans le livre ?
Carole : il n’y a rien qui m’ait déplu perso… même si le malaise qu’on ressent qqles heures encore après la lecture n’est pas agréable, il a le mérite d’exister et c’est là l’intelligence et l’efficacité de ce texte !
Sophie : Comme Carole, je n’ai rien à y redire. Pour moi, un bon livre donne des émotions, quelles soient bonnes ou mauvaises, peu importe. Pour ce livre, c’est réussi !
Gabriel : Et qu’est ce qui vous a le plus plu ?
Carole : la fluidité et la cohérence du texte, et la subtilité du  » glissement  »
Sophie : Les émotions. Comme je l’ai dit, j’aime qu’un livre me donne des sensations, ici il m’a bouleversée et tordu l’estomac pendant quelques temps !
Drawoua :  » L’auteure parvient avec finesse à créer une tension qui provoque un vrai malaise pour le lecteur. La narration est efficace et bien ficelée. Bravo. ».
Gabriel : Moi j’avoue que j’ai découvert une vraie plume avec ce livre, je l’ai vraiment beaucoup aimé. En le finissant j’avais envie d’interviewer l’auteur (ce que j’ai fait).

Gabriel : Un mot de conclusion ?
Carole : je dirais volontiers que c’est une histoire qui gratte où ça fait mal et c’est bien ça qui est fort
Drawoua : je dirai qu’elle scalpe, cette histoire, plus qu’elle ne gratte. Parce que vraiment elle fait mal, au-delà du cuir chevelu…

La pouilleuse est sorti chez Sarbacane

Vous pouvez retrouver nos chroniques sur ce roman :

Merci infiniment à Clémentine Beauvais de s’être prêtée au jeu, vous pouvez la retrouver sur son blog : http://www.clementinebeauvais.com

Et le gagnant est…

L’équipe d’A l’ombre du grand arbre s’est réunie pour débattre… quels sont nos ouvrages préférés de cette année ? Ça n’a pas été simple, nous avons des goûts très différents mais il a fallu se décider… on a voté et voici les résultats !

Les albums

Albums 2012En premier, ex-aequo : Ma jungle d’Antoine Guilloppé aux éditions Gautier-Languereau et La maison en petits cubes de Kenya Hirata et Kunio Katô aux éditions Nobi Nobi !
En troisième position Charles prisonnier du cyclope d’Alex Cousseau et Philippe-Henri Turin sorti au Seuil Jeunesse

Nos chroniques :
Ma jungle par…
La littérature jeunesse de Judith et Sophie : http://litterature-jeunesse.over-blog.fr/article-ma-jungle-112406937.html

La maison en petits cubes par…
Un Petit Bout de Bib : http://boumabib.fr/2012/10/24/la-maison-en-petits-cubes-de-k-hirata-et-k-kato/
Melimelodelivres : http://melimelodelivres.blogspot.fr/2012/04/la-maison-en-petits-cubes.html
Les Lectures de Kik : http://leslecturesdekik.blogspot.fr/2012/08/la-maison-en-petits-cubes-kunio-kato-et.html

Charles prisonnier du cyclope par…
le cabas de Za : http://le-cabas-de-za.over-blog.com/article-charles-prisonnier-du-cyclope-111028480.html

Les romans

Romans 2012Le roman qui a eu le plus de voix est Victoria rêve de Timothée de Fombelle sorti chez Gallimard

En deuxième position c’est Candy d’Anne Loyer sorti chez Des ronds dans l’O

En troisième position, La balade de Pell Ridley de Meg Rosoff sorti chez Albin Michel Jeunesse

Nos chroniques :
Victoria rêve par…
Maman Baobab : http://maman-baobab.blogspot.fr/2012_11_01_archive.html
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse : http://lacoupeetleslevres.blogspot.be/2012/12/victorie-reve-version-papier.html et http://lacoupeetleslevres.blogspot.be/2012/11/victoria-reve.html
Melimelodelivres : http://melimelodelivres.blogspot.fr/2012/11/victoria-reve.html
La mare aux mots, conseils culturels pour parents et éternels enfants. http://lamareauxmots.com/blog/jeunes-filles-daujourdhui

Candy par…
La littérature jeunesse de Judith et Sophie : http://litterature-jeunesse.over-blog.fr/article-candy-109946419.html
3 étoiles : http://blog.3-etoiles.fr/2012/10/le-choix-de-candy
La mare aux mots : http://lamareauxmots.com/blog/candy
Les livres-de-Dorot : http://www.livres-de-dorot.fr/candy-anne-loyer-a52836761

La balade de Pell Ridley par…
Les livres de Dorot : http://www.livres-de-dorot.fr/la-balade-de-pell-ridley-a46371602
Un Petit Bout de Bib : http://boumabib.fr/2012/06/03/la-balade-de-pelle-ridley-de-meg-rosoff/
Délivrer des Livres – Le blog – : http://delivrer-des-livres.fr/la-ballade-de-pell-ridley-de-meg-rosoff/

Nous vous invitons à découvrir ces ouvrages si vous ne les connaissez pas !

Lecture commune : Le grand lapin blanc

Une fois n’est pas coutume, voici une lecture commune autour d’un album proposée par Pépita et l’exercice s’est avéré plus difficile qu’il n’y parait (que sur un roman par exemple).
L’album en question s’intitule « Le grand lapin blanc » de Michaël Escoffier, illustré par Eléonore Thuillier publié en 2010 aux éditions Kaléidoscope. Pour ne pas trop dévoiler le contenu, disons qu’il aborde une thématique d’actualité, celle des couleurs.
Bouma (Un petit bout de Bib), Sophie (La littérature de Judith et Sophie) et Gabriel (La mare aux mots) ont donné leur point de vue sur cet album. Michaël Escoffier a très gentiment accepté de répondre à nos questions en fin de débat.

Pépita : Pouvez-vous chacun dire en quelques mots de quoi parle cet album ? un rapide « résumé » de chacun ?

Sophie : Chez les lapins, c’est l’inquiétude, depuis plusieurs jours, on ne trouve plus ni carottes, ni navets. Un grand lapin blanc annonce que c’est la faute des lapins noirs, il faut les exclure mais cela ne résout rien. Un petit lapin tente alors de trouver l’explication de la pénurie de nourriture. Et si celle-ci était toute proche…

Bouma : Un gentil p’tit lapin est obligé de se nourrir de caillou. Pourquoi ? Mais parce qu’il n’y a plus une seule carotte, plus un seul navet. La faute aux lapins noirs expose le Grand lapin blanc (celui du titre), il faut donc les mettre dehors. Et puis il ne faut pas oublier les lapins gris qui sur-peuplent le pays. Le gentil p’tit lapin (qui est gris) décide donc de mener une enquête. Car il est persuadé que les lapins de couleurs n’y sont pour rien.
Pour moi, cet album essaie d’aborder les notions de différence et de racisme.

Pépita :A première vue, la couverture du livre vous a-t-elle renseigné sur son contenu ? Et la quatrième de couverture ? Quelles premières impressions avez-vous eu ?

Bouma : Le titre choisi pour cet album ne laisse en aucun cas présager de l’histoire. La couverture donne quelques indices mais c’est vraiment la quatrième de couverture qui permet de se faire une idée sur l’intrigue. D’ailleurs, je ne l’avais pas lu au départ et j’ai donc été très surprise à la fin de ma première lecture. Je suis ressortie de là avec beaucoup de questions : quelles sont les intentions de l’auteur ? un livre sur le racisme ? une mini-enquête ? et puis cette fin ? pourquoi ?

Gabriel : En fait je ne lis jamais les quatrièmes de couverture (c’est vrai aussi pour les romans ou les jaquettes de films), j’aime découvrir les histoires au fur et à mesure de ma lecture. J’ai donc été surpris mais comme toujours en fait.

Sophie : La couverture comme la quatrième de couverture ne correspondent pas vraiment à l’histoire selon moi. Sur la couverture, on a l’impression que les lapins gris et blanc communiquent sauf que dans l’histoire ce n’est pas le cas. Pour le résumé de la quatrième de couverture, c’est un peu plus proche de la réalité sauf qu’on a l’impression que le lapin gris est un héros qui vient sauver tout le monde. Certes il a un rôle important mais plus discret que celui de héros.

Pépita : Que vous inspire cette histoire ? Les intentions de l’auteur notamment ?

Sophie : Pour moi, on aborde les thèmes du racisme et du mensonge. En fait, j’ai eu l’impression qu’on parlait un peu de dictature : un personnage charismatique impose sa pensée et il est suivi sans qu’on se pose de questions !

Bouma : Je pense que Michael Escoffier (auteur que j’adore) a voulu au moins parler du racisme, voire comme le dit Sophie de dictature. Tout les éléments sont là : la prise de pouvoir, l’exclusion de la population dans les décisions, la personnalité charismatique du leader, la rébellion… le tout condensé dans les 26 pages que compte l’album. Ça fait beaucoup même un peu trop selon moi.

Gabriel : Oui je suis d’accord avec ce qui a été dit et je ne vois pas grand chose à ajouter.

Pépita : Racisme, mensonge, charisme, dictature semblent en effet constituer les thèmes de cet album. Bouma nous dit avoir été gênée par la juxtaposition de ces sujets en si peu de pages. Pour ma part, je le pense aussi.
Qu’avez-vous pensé de la façon qu’a l’auteur d’amener ces sujets, et en particulier celui du racisme, dans un livre pour enfants (tranche d’âge visée : 3-5 ans) ?

Gabriel : Je suis assez partagé… Je pense que les enfants ne comprennent pas complètement de quoi ça parle mais en même temps c’est intéressant… cela dit est-ce vraiment un livre sur le racisme…

Pépita : Pourrais-tu développer ton point de vue, Gabriel ?

Gabriel : Disons que comme les lapins blancs sont en minorité, j’ai plus pensé à une forme de colonialisme. J’aurai pensé au racisme si j’avais vu quelques lapins de couleur parmi beaucoup de lapins blancs, ici c’est l’inverse. De plus, si on pense que le livre parle du racisme, j’ai envie de dire qu’il est surtout raciste anti-blanc du coup ! Les blancs sont forcément esclavagistes, profiteurs, menteurs et accusent les autres, et les « de couleur » sont forcément de pauvres victimes. D’ailleurs on dit que le lapin blanc est « trop blanc » et il est peint à la fin. Disons que si ça se veut être un livre anti racisme, c’est tout le contraire, d’après moi. C’est là qu’on voit aussi la limite d’analyser un « propos » d’un livre jeunesse, on le voit avec des yeux d’adultes alors qu’il est fait pour être vu avec des yeux d’enfants.

Bouma : Je me suis aussi fait la réflexion « blanc » contre « noir » ? Tant qu’à parler de racisme j’aurais préféré « rose » et « vert », histoire de ne pas extrapoler le propos de l’auteur comme on le fait ici en décortiquant son texte.

Pépita : Si j’ai proposé cet album pour une lecture commune, c’est que j’avais besoin d’avoir d’autres points de vue sur cet album. Il me met mal à l’aise : quand on oppose blanc contre gris contre noir. Quand on parle d’expulsion (terme difficile pour la tranche d’âge visée !, soit 3-5 ans). Quand on monte les uns contre les autres. J’aurai effectivement préféré, pour rester dans ce qui est développé ensuite (les lapins vont peindre le lapin blanc de toutes les couleurs) qu’on oppose, comme le suggère très bien Bouma, « rose » contre « vert ». C’est plus positif. Moins radical. Ce sont d’abord des adultes qui vont lire cet album sur ce sujet délicat du racisme. Quels filtres vont-ils mettre ? (surtout dans le discours ambiant…). La littérature jeunesse s’empare de nombreux sujets difficiles et elle le fait d’ailleurs souvent très bien. Mais tout dépend de la façon dont on en parle. Je n’ai absolument rien contre l’auteur, bien au contraire, mais je trouve que dans cet album, sa démarche est maladroite et va à l’encontre de ce qu’il voulait lui-même dénoncer.

Pépita : Il me reste deux questions pour terminer :
-qu’avez-vous pensé de la fin ?
-Et les illustrations d’Eléonore Thuillier ?

Gabriel : Pas grand chose à dire sur la fin, par contre j’adore les illustrations d’Eleonore Thuillier. C’est une illustratrice que j’ai découvert il y a peu et j’aime son univers. Je trouve qu’elle arrive à faire des illustrations « passe partout » tout en étant belles et originales. Je pense qu’elle va vraiment faire partie des illustratrices les plus demandées d’ici quelques années.

Sophie : Les illustrations, j’ai beaucoup aimé. Je les trouve assez fines et avec de belles couleurs. En plus, j’ai apprécié qu’elle fasse des lapins tous différents avec le caractère qui ressort un peu.

Bouma : J’ai moi aussi beaucoup aimé les illustrations. Outre la qualité du graphisme, c’est surtout la répartition spatiale, les points de vue utilisés dans les images que j’ai trouvé originale.
Quand à la fin… le sauveur qui devient Président, c’est finalement très… réaliste si l’on regarde l’Histoire mondiale.

Pépita : J’aime aussi ces petits lapins avec leurs rondeurs, leur air coquin. Les couleurs utilisées sont bien agréables aussi ainsi que la profondeur des plans. Quant à la fin ? Juste retour des choses ou abus de pouvoir ? Je suis perplexe…**

Cet album a donné diverses interprétations et a soulevé un certain nombre de questions. Michaël Escoffier, que nous avons décidé de contacter, a accepté très gentiment de nous donner la vision de son travail d’auteur. La voici :

« Pour ce qui est du fond de l’histoire, les remarques de vos commentateurs sont très intéressantes. On voit que chacun donne une interprétation en fonction de sa propre sensibilité, et des références qu’il a cru reconnaître dans l’album. Je ne suis pas forcément d’accord avec toutes les thèses avancées, mais mon avis personnel présente peu d’intérêt. Je n’ai d’ailleurs la plupart du temps pas d’idée très précise de l’histoire que j’ai envie de raconter ou de la « morale » qui pourrait s’en dégager. Quand j’écris, je me laisse guider par les mots, les sonorités, le rythme des phrases. J’aime laisser la porte ouverte au lecteur, parce que je trouve les questions plus intéressantes que les réponses. J’envisage les albums jeunesse comme des points de départ, des supports à un échange adulte-enfant. L’enfant qui va découvrir seul une histoire n’a pas les mêmes lunettes que le lecteur adulte, pas la même grille de lecture. Il l’appréhende du haut de ses 5 ou 6 ans d’expérience, en prenant comme référence un univers d’enfant, c’est à dire un espace de quelques mètres carrés. L’adulte va pouvoir lui apporter une nouvelle vision de l’histoire, à travers sa propre expérience, il va l’aider à pousser les murs. Je dirais donc que toutes les remarques formulées par vos commentateurs sont acceptables, dans la mesure où elles parlent plus du lecteur lui même, de son histoire personnelle, que des intentions de l’auteur. »

Pour aller plus loin dans cette lecture :
L’avis de Bouma http://boumabib.fr/2012/11/09/le-grand-lapin-blanc-de-michael-escoffier/
L’avis de Sophie http://litterature-jeunesse.over-blog.fr/article-le-grand-lapin-blanc-111920909.html
L’avis de Pépita http://melimelodelivres.blogspot.fr/2012/11/le-grand-lapin-blanc.html

Le blog de l’auteur http://michaelescoffier.canalblog.com/

Un grand merci aux participants de cette lecture commune et nos remerciements à tous à Michaël Escoffier de nous avoir consacré du temps pour nous répondre.

Nos listes de Noël : La littérature de Judith et Sophie et Le cabas de Za

Voici que se terminent nos listes de Noël avec La littérature de Judith et Sophie et Le cabas de Za. Nous espérons que les 10 listes que nous vous avons proposé vont seront utiles !


La littérature de Judith et Sophie (http://litterature-jeunesse.over-blog.fr) :

Albums

Coffret Tête de lard, collectif chez Thierry Magnier

Ma jungle, Antoine Guilloppé chez Gautier Languereau (

Le petit théâtre de Rébecca, Rébecca Dautremer chez Gautier Languereau

Big bang pop, Philippe Ug chez Les grandes personnes

Swinging Christmas, Benjamin Lacombe et Olivia Ruiz chez Albin Michel jeunesse

Au même instant sur Terre, Clotilde Perrin chez Rue du monde

Fanfan, Marie Sellier chez Éditions courtes et longues

La fabrique à histoires, Bernard Friot et Violaine Leroy chez Milan jeunesse (

Il était une fois…, Benjamin Lacombe au Seuil

La première bibliothèque de bébé, Madeleine Deny et Marianne Dubuc chez Tourbillon

 

Romans

Le chant du troll, Pierre Bottero chez Rageot

Matilda, Roald Dahl chez Gallimard jeunesse
… un titre parmi d’autres pour cette magnifique collection spéciale 40 ans de Gallimard jeunesse

Le loup sous le lit, Stéphane Servant et Benoît Morel chez Oskar

Hunger Games : la trilogie, Suzanne Collins chez Pocket jeunesse

Harry Potter – coffret collector 7 volumes, J. K. Rowling chez Gallimard jeunesse

Oksa Pollock – coffret 3 volumes, Cendrine Wolf et Anne Plichota chez XO

Les haut conteurs – la saga, Patrick McSpare et oliver Péru chez Scrinéo jeunesse

Apocalypsis – la saga, Eli Esseriam chez Nouvel Angle

A comme association – la saga, Pierre Bottero et Erik L’Homme chez Gallimard jeunesse et Rageot

Fedeylins – la saga, Nadia Coste chez Gründ


Le cabas de Za (http://le-cabas-de-za.over-blog.com) :

Cher Père Noël,

Cette année, je t’invite à un Étrange réveillon, dans Un bois. Il y aura Miss Peregrine et les enfants particuliers, le Gruffalo… Malheureusement, Charles, prisonnier du cyclope, ne pourra pas se joindre à nous. On chantera quelques belles berceuses jazz, enfin tu vois un peu le Tableau !
Je t’embrasse,
ta vieille Za


Et les références des livres/dvd :
* L’étrange réveillon / Bertrand Santini & Lionel Richerand/ Grasset Jeunesse
* Un bois / Gwendal Le Bec /Albin Michel
* Miss Peregrine et les enfants particuliers / Ransom Riggs / Bayard Jeunesse
* Le Gruffalo / film d’animation de Max Lang & Jakob Schuh / e-one
* Charles prisonnier du cyclope / Alex Cousseau & Philippe-Henri Turin / Seuil Jeunesse
* Les plus belles berceuses jazz / illustré par Ilya Green / Didier Jeunesse
* Le tableau / film d’animation de Jean-François Laguionie / France Télévision Distribution

Nos listes de Noël : Les livres de Dorot’ et Maman Baobab

Encore envie de listes de Noël ? Voici celles de Les livres de Dorot’ et de Maman Baobab


Les livres de Dorot'(http://www.livres-de-dorot.fr/) :

Noël approche, voici quelques idées cadeaux à mettre sous le
sapin. Les albums et les romans qui m’ont marqués cette année !

Les albums :                         

« Arrête de lire ! »

Claire Gratias et Sylvie Serprix, éditions Belin.

Un album qui ravira tous les amateurs de la lecture. L’histoire d’un petit rat, Horatio, qui fera tout pour vivre sa passion pleinement !

(http://www.livres-de-dorot.fr/arrete-de-lire-a44768811)

 

« La tisseuse de nuages », Ingrid Chabbert (texte) et Virginie Rapiat (illustrations), éditions Des ronds dans l’O

Un beau conte sur le thème de l’écologie, du manque d’eau, mais aussi sur l’amour filial, l’honneur de la famille, les traditions. Une vraie réussite et un bel album à offrir ou à s’offrir.

(http://www.livres-de-dorot.fr/la-tisseuse-de-nuages-a58784511)

« Yôsei », dans les secrets des fées ; éditions Nobi Nobi, illustrations : Shitake, texte : Alice Brière-Haquet                                             

Une promenade magique et ensorcelante dans le pays des fées. Une belle balade avec les fées, les nymphes, les dryades, et autres lutines ! Magie et détente sont au rendez-vous. Pour les petits et les grands qui ont gardé leur âme d’enfant.

(http://www.livres-de-dorot.fr/yosei-dans-le-secret-des-fees-a47178629)

« Je suis le chat », Jackie Morris, éditions  Gautier Languereau

Notre chat câlin qu’on voit dormir avec tendresse dans son panier, nous raconte ses rêves. Les rêves d’un félin indomptable sauvage et fier, avant de se réveiller pour réclamer une petite caresse et disparaitre dans la nuit…Avec une double page à la fin qui donne les
informations de base sur les différentes variétés de félins sauvages.

(http://www.livres-de-dorot.fr/je-suis-le-chat-jackie-morris-a49514592)

« Moi, Thérèse Miaou », Gérard Moncomble et Frédéric Pillot, éditions Hatier                                                                

Cette année, Thérèse a décidé de sortir le grand jeu et nous offrir un album ! Et quel album ! Une couverture toute douce, avec un beau portrait de Thérèse, en grand plan (on ne fait pas des choses  à moitié quand même !) Thérèse nous raconte sa vie sur toute une année. Un album de famille rigolo et tendre à la fois, des photos et des anecdotes.

(http://www.livres-de-dorot.fr/moi-therese-miaou-a57581607)

Les romans

« Insaisissable », vol.1 Ne me touche pas, Tahereh Mafi, Michel Lafon

Un livre d’une écriture remarquable, ou les sentiments prennent le dessus pour nous entrainer dans un monde ou réel n’existe plus…on tremble, on frissonne, on a peur, on espère une vie meilleure… Une dystopie qui passe au second plan, un roman d’amour exceptionnel, un coup de cœur immense.

(http://www.livres-de-dorot.fr/romans-ados-et-jeunes-adultes-c13425042/3)

« L’épreuve », tome1- Le Labyrinthe, James Dashner, Pocket jeunesse

Thomas atterrit dans une communauté bizarre sans savoir le but de son « séjour » et sans aucun souvenir de sa vie passée. Voici bientôt deux ans que les adolescents enfermés dedans essayent de survivre et surtout de sortir de ce labyrinthe qui change de configuration chaque nuit. Après l’arrivée de Thomas, des événements inattendus se succèdent et Thomas lui-même a un sentiment de déjà-vu…

(http://www.livres-de-dorot.fr/l-epreuve-tome1-le-labyrinthe-a54228663)

« Holden, mon frère », Fanny Chiarello, éditions L’école des loisirs, collection Medium

« (…) ces mots que j’ai pris goût à enfiler me donnent un réel pouvoir, ils trouvent un écho dans le monde qui m’entoure. (…) Quant à moi, je peux être qui je choisis d’être. » Un vrai hymne à la lecture !!! Je ne peux que dire bravo et merci pour ce roman !

(http://www.livres-de-dorot.fr/holden-mon-frere-a58211305)

« Nuit tatouée »,  Charlotte Bousquet, éditions Galapagos 
(premier tome de la saga « La peau des rêves »)

« Dans les ruines de la Sagrada Familia, Najma, une gitane aux pouvoirs mystérieux, est prisonnière du clan d’Itzan. Pour gagner du temps et retarder son exécution, elle utilise la magie de ses tatouages et raconte des histoires qui prennent vie. »

Une saga extraordinaire de Charlotte Bousquet compte trois tomes aujourd’hui. En effet « Nuit tatoué » est suivi par « Nuit brulée » et « Les chimères de l’aube » et ce n’est pas fini. Un roman que j’ai failli délaisser au début et dont je n’ai  pu me séparer ensuite. Un enchantement !  

(http://www.livres-de-dorot.fr/nuit-tatouee-et-nuit-brulee-a42209340)

« La Balade de Pell Ridley » Meg Rosoff, Albin Michel « Wiz »

Pell ne veut pas se marier. Elle aime la liberté et surtout les chevaux, qu’elle connait mieux que quiconque. Elle s’enfuit donc le matin même du mariage sur son cheval, accompagnée au dernier moment par son petit frère muet et chétif, Bean. Ainsi commence la balade de Pell, une chevauchée à travers l’Angleterre du XIX siècle, ou une jeune fille seule sur la route risque de s’attirer des sérieux ennuis.Un hymne à la vie et à la liberté. Un pur bonheur à chaque page.

(http://www.livres-de-dorot.fr/la-balade-de-pell-ridley-a46371602)


Maman Baobab (http://maman-baobab.blogspot.fr) :

Sélectionner 10  albums et 10 romans jeunesse pour concocter ma liste de Noël pour A l’Ombre du Grand Arbre. Dur dur ! Sélectionner ces 20 ouvrages pour vous donner quelques idées de livres à mettre sous votre sapin, wouw, re-rude. Rude parce que la barre est haute si je me dis que vous me ferez peut-être confiance, rude encore car qu’il faudra mettre de côté un certain nombre d’albums de grande qualité. Ceux-là, s’ils ne sont pas dans mes deux Top 10, vous les retrouverez sur mon blog dans la rubrique « Coup de cœur ».

Top 10 – Album

S’il y avait un classement, il tiendrait plutôt à la tranche d’âge (à destination des plus petits en premier). Pour les petits donc, un livre-CD, Mikado tombe à l’eau, une histoire et une chanson de Yann Walcker, illustrées par Anouk Ricard, interprétées par Camélia Jordana, un petit livre cartonné à lire et à écouter dans lequel un petit chat de gouttière va rencontrer une grand-mère chez Gallimard Jeunesse. Dans la même Maison d’édition, Lola de Spider, l’histoire d’une guenon qui traverse ciel et terre en avion pour semer là le vent, ici la pluie, mais toujours avec de bonne intentions. Un livre bijou aux illustrations et à la mise en page d’excellente qualité.  Toujours du côté de ces beaux albums dont les auteurs investissent et réinventent l’espace, il y a Le Mille-Pattes de Jean Gourounas aux Editions du Rouergue. Articulé autour d’un dessin de mille-pattes, mais pas seulement ! Des idées, des envies de se mettre au dessin de mille-pattes et surtout beaucoup d’humour. Humour toujours, un brin coloré, un brin sadique peut-être ? C’est l’histoire que nous livrent Céline Lavignette-Ammoun et Estelle Billon-Spagnol dans Le Jardin du secret aux éditions Philomèle, une petite merveille de férocité en mode pastel.  Féroce, féroce, le loup de C’est pour mieux te Manger de Françoise Rogier l’est aussi ! A moins que ce ne soit le chaperon rouge (revisité) qui joue à le penser ? A découvrir d’urgence chez L’atelier du Poisson Soluble. Les retournements de situation, c’est aussi un peu comme ça que l’histoire d’Un, deux, trois Sorcières de Magdalena et Gwen Keraval va se terminer. Une histoire pour apprendre à compter aux éditions du Père Castor, Flammarion, dans laquelle une sorcière pas top model va se retrouver les quatre fers en l’air par la force des choses mais surtout du vent. Le vent, c’est avec lui que commence l’histoire de ce baobab qui pousse au milieu de nulle part dans Les Baobabs Amoureux de Maïwenn Vuittenez chez Océan Jeunesse, un album d’une grande douceur, d’une grande poésie.  Et puis il y a trois titres hors compétition, de ceux qui sont faits presque exprès pour offrir lors de grandes occasions. Des éditions spéciales qui rassemblent  des incontournables comme Zigomar de Philippe Corentin, la célèbre souris héroïne de cinq titres rassemblés dans le très bel album Zigomar et Zigotos chez L’Ecole des Loisirs. Zazie, pour les enfants un poil plus âgés (jeunes lecteurs) est une héroïne facétieuse et très attachante créée et croquée par Thierry Lenain et Delphine Durand. 5 titres dont un inédit sont rassemblés dans un livre girly, Mademoiselle Zazie en Folie ! chez Nathan.  Pas de Noël sans dico ou sans imagier et c’est vers L’encyclopédie Larousse des petits que je vous oriente sans hésiter : sous une couverture très originale, foisonne une mine d’informations illustrées et classées par thèmes, il est excellemment bien conçu .  Un livre à offrir dès quatre ans et qui durera des années durant.

Top 10 – Romans

Plus bref mais non pas moins incontournables, j’écris sur ma liste et vous recommande chaudement :

Princesse pas douée de Christian Oster et Le grand livre de Grignotin et Mentalo de Delphine Bournay, tous les deux édités par L’Ecole des loisirs, tendres, doux et drôles pour jeunes lecteurs. Pour des lecteurs un peu plus âgés (à partir de 9 ans) : La petite marchande de Rêves de Maxence Fermine chez Michel Lafond et encore Céleste et la Banque des rêves de Carolyn Coman et Rob Shepperson édité par Bayard Jeunesse : deux voyages autour des rêves très différents. Voyage toujours, merveilleux tout autant, avec Noë Nectar et son voyage étrange de John Boyne chez Gallimard Jeunesse qui entre dans un autre monde.  Un autre monde c’est ce que découvrent Nathan et Keren dans Sublutetia d’Eric Senabre, sous leurs pieds parisiens, un monde parallèle dans lequel ils se retrouvent par hasard, tome 1 d’une série aventure servie par Didier Jeunesse (à partir de 11 ans). Pour les plus grands, pré-ados et ados, laissez-vous embarquer par Déclaration d’anniversaire d’Eleonore Cannone, roman fondé sur un thème de société, qui narre chez Océan Jeunesse, l’anniversaire d’Aurélien 17 ans, vu par le prisme de six personnages différents.  Plus légers, plus passionnés, deux romans incontournables qui séduiront les jeunes filles en fleur (mais pas seulement) Ecoute battre mon cœur de Nathalie Le Gendre chez Flammarion et Inventaire après rupture de Daniel Handler chez Nathan. Enfin, le must de mes dernières lectures : L’intégrale Méto d’Yves Grevet aux éditions Syros, un pavé, mais quel pavé, il dépasse largement les frontières de la case ado : offrez-le aussi à des vieux, quoi !