Lecture commune : L’Estrange Malaventure de Mirella

L’Estrange Malaventure de Mirella, paru à l’école des loisirs, est un roman qui ne peut pas laisser complètement indifférent. Flore Vesco y joue avec les mots et ses lecteurs, les entraînant dans le tourbillon d’une malaventure moyenâgeuse réjouissante.

Et forcément, nous avons eu envie d’en discuter.

HashtagCéline : Pour commencer, simple curiosité : je voudrais savoir ce qui vous a décidé à ouvrir ce roman… Sa couverture ? Son autrice ? Son sujet ? Personnellement, depuis son premier roman De cape et de mots, je suis de près Flore Vesco. Et vous, quel a été le déclic ?

Bouma : Flore Vesco, c’est pour moi un gage de qualité ET d’originalité. Je trouve qu’elle arrive toujours à trouver une idée qui sort de l’ordinaire. Et en plus j’adore quand les contes sont revisités (que ce soit sous forme d’album ou de roman). Je ne pouvais donc qu’avoir envie de découvrir ce nouveau texte.

Isabelle : Pour ma part, je connaissais Flore Vesco de nom, mais je ne l’avais jamais lue. Sans doute parce que mes garçons sont encore un peu jeunes pour ses livres. Je suis tombée sur la couverture que j’ai trouvée très intrigante, à la fois sombre et brillante, moyenâgeuse et moderne… Quand la quatrième m’a appris qu’il s’agissait de revisiter un célèbre conte allemand, en mettant en avant une jeune héroïne, j’ai su que nous le lirions dès sa sortie ! Et ça a été un vrai coup de cœur. Maintenant, il va falloir absolument découvrir les autres romans de Flore Vesco !

Pépita : Flore Vesco ! J’ai tout lu d’elle avec un plaisir toujours renouvelé. Je trouve qu’elle a réussi à se frayer un chemin original dans ses romans qu’on ne trouve nul part ailleurs. Surtout c’est une jongleuse de mots hors pair. Concernant ce roman en particulier, basé sur le conte revisité du joueur de flûte de Hamelin, j’avoue que comme ça, ça ne me disait pas plus que ça car ce conte était enfoui dans les limbes de ma mémoire. Mais en fait, il n’est qu’un prétexte pour faire passer d’autres messages. Et cette langue moyenâgeuse, quel régal ! On s’y fait très bien.

HashtagCéline : Parlons-en, du style de Flore Vesco… Si vous avez lu ses autres romans, vous savez qu’effectivement elle s’amuse (et nous avec) en jouant avec la langue française. Ici, dès les premières phrases, on se rend compte qu’un cap a été passé et que l’on s’apprête à lire quelque chose de complètement… quoi, d’ailleurs ? Quelle a été votre réaction ? Vous attendiez vous à ça ? Est-ce que cela vous a immédiatement séduit ou plutôt mises en difficulté ?

Bouma : J’ai été séduite dès les premiers mots par l’utilisation de cette langue pseudo-moyenâgeuse. Avec ce langage dont on n’a pas l’habitude, on est obligé de faire travailler notre esprit pour bien tout comprendre et j’adore ce type de stimulation. Mais surtout, cela permet une immersion immédiate et totale dans l’histoire !

Pépita : Je te rejoins Bouma ! Passée la première adaptation à cette langue, on s’habitue très vite et on rentre dans le jeu de ses sonorités et de plus, cela sied fort bien à l’histoire. Quelle cohérence ! Quelle gouaille ! Quel humour ! Et surtout quelle maîtrise : Trop forte Flore Vesco, parce que franchement essayez pour voir, ce n’est pas si facile (et j’ai adoré la perche tendue au lecteur à la fin mais je n’en dis pas plus !).

HashtagCéline : Le langage utilisé rend l’immersion totale, ça, personne ne peut le nier. Mais ce que j’ai trouvé plutôt fort aussi, c’est la façon dont Flore Vesco nous plonge au cœur du Moyen-Âge grâce à des descriptions très, très détaillées… Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Sa vision de l’époque vous semble-t-elle juste ?

Pépita : Oui, tu as raison de le souligner : on s’immerge totalement dans l’époque et sa vision me semble juste. Ce qui est fort, c’est qu’elle le met à la portée du lecteur tout en remettant au goût du jour le conte. On ne peut s’empêcher de penser sur certains points à un parallèle évident avec notre époque.

Bouma : J’ai beaucoup souri avec sa vision franchement très juste de l’hygiène et des mœurs du Moyen-Âge (ou tout du moins l’idée que je m’en fais). Il y a quelque chose d’assez dégoûtant pour nous, lecteurs du XXIème siècle, à lire ces descriptions ; on peut froncer le nez devant certains passages. Et je rejoins Pépita, l’autrice arrive malgré tout à insuffler une certaine intemporalité à l’histoire, par le biais des préoccupations de son héroïne notamment.

Isabelle : Je suis entièrement d’accord avec vous ! Ce Moyen-Âge prend vie grâce aux mots de Flore Vesco, dans ce qu’il a de plus sombre et rétrograde. L’autrice étoffe son décor avec beaucoup de pertinence (lorsqu’elle parle de l’hygiène, de la chasse aux sorcières ou de la structure de la société), mais aussi et surtout avec un humour décapant. Certaines scènes sont si repoussantes que quand j’ai lu le livre à mes enfants, nous en avons ri !
Je vous rejoins complètement aussi sur la modernité du roman : beaucoup de situations renvoient avec force à des problématiques actuelles, même si elles ne se posent pas exactement de la même manière de nos jours. Cela m’a particulièrement frappée concernant ce que subissent les jeunes femmes, mais aussi la recherche de boucs émissaires à qui attribuer la responsabilité des problèmes.

HashtagCéline : Et Mirella, l’héroïne de cette estrange malaventure, on en parle ? Pour ma part, je l’ai trouvée fascinante : très humaine, très étonnante, très courageuse mais d’un autre côté, un peu inquiétante. Et vous ?

Isabelle : Mirella est une belle héroïne, qui a appris “à la dure” à survivre et à mener sa barque dans le monde hostile qu’est le Moyen-Âge pour une jeune femme située tout en bas de l’échelle sociale. Elle est un vrai rayon de soleil flamboyant dans la noirceur de Hamelin, sa personnalité, sa liberté et sa générosité suscitent immédiatement la sympathie ! En même temps, comme tu le suggères Céline, elle est mystérieuse et déroutante : d’où tient-elle sa détermination féroce et sa capacité étonnante à s’affirmer ? Son courage ne serait-il pas de la témérité ? Et qui est-elle vraiment ? On en vient presque à se demander s’il faut croire les villageois qui la pensent un peu sorcière !

Pépita : Je l’ai effectivement trouvée fascinante ! Mais pas du tout déroutante. Elle est incroyable de détermination et d’altruisme aussi. Avec un destin hors norme. Une héroïne quoi !

Bouma : Mirella est une héroïne comme je les aime. Elle a de la gouaille, du tempérament et ne se laisse dicter sa conduite ni par les hommes ni par le destin. A côté de ça, elle est aussi très généreuse et ouverte aux autres (la preuve étant le nouveau porteur d’eau qu’elle a pris sous son aile et qu’elle a soigné, tout comme les lépreux qu’elle considère comme des hommes “normaux”). Le côté magique de son personnage apparaît au fil du temps et on se dit que finalement cela lui permet d’être celle qu’elle veut être dans ce monde où on veut lui imposer son image.

HashtagCéline : Nous l’avons déjà évoqué plus haut, L’Estrange Malaventure de Mirella est adapté d’un conte, Le joueur de flûte de Hamelin. Pour ma part, cette revisite est une réussite. Et pour vous?

Isabelle : Je suis tout à fait d’accord, cette idée de revisiter ce conte célèbre des frères Grimm est géniale ! Le format du roman permet de donner de la chair à l’histoire et au décor, nous donnant ainsi un plaisir de lecture complètement différent. J’ai adoré le côté irrévérencieux. Flore Vesco prend des libertés avec le conte d’origine, en donnant le rôle principal à une jeune fille. Mais surtout, puisque les contes ont toujours une morale, il y en a bien une, mais concoctée à la sauce spéciale de l’autrice !

Bouma : Une réussite, bien évidemment ! Le conte n’est pas si connu en France par les ados (en tout cas de ceux que j’ai autour de moi). Peut-être est-ce l’occasion de leur faire découvrir, de titiller leur curiosité ? En tout cas, moi j’ai bien retrouvé les grandes lignes de l’histoire originale dont l’autrice s’empare pour mieux les détourner. Et c’est un vrai régal !

Pépita : Oui, une réussite ! Je ne peux m’empêcher de penser : mais comment Flore Vesco a-t-elle eu cette idée ?

HashtagCéline : En en discutant un peu autour de moi, j’ai eu des avis très enthousiastes. Cependant, certaines personnes ont émis une petite réserve sur la facilité à proposer ce roman à un lectorat adolescent. Qu’en pensez-vous ?

Bouma : Je pense que c’est le genre d’ouvrage qui mérite une véritable médiation car le sujet n’est pas forcément de ceux qui attirent l’attention des ados. Mais le bouche à oreille fonctionnant à merveille à cet âge, il devrait rapidement conquérir son public. Tout du moins je l’espère.

Isabelle : Pourquoi ces réserves ? Peut-être que le clin d’œil au conte pourrait donner à penser à certains ados que ce roman s’adresse à des lecteurs plus jeunes, mais je suis certaine que celles et ceux qui franchiront le pas seront emportés par le talent de conteuse et l’écriture réjouissante de Flore Vesco, mais aussi par le côté moderne dont nous avons déjà parlé. Il est finalement question de beaucoup de choses qui préoccupent encore les ados d’aujourd’hui, comme les transformations du corps à l’adolescence, l’obscurantisme, l’envie d’envoyer bouler le mythe du prince charmant et les formes de domination sociale et genrée. Je n’aurais donc aucune réserve à la recommander à un public adolescent, je l’ai même conseillé à plusieurs adultes !

Pépita : L’éternelle question ! Laissons donc les livres aller là où ils doivent aller… Ils trouvent leur public. Et pourquoi toujours se poser la question de l’adolescent ? Il est universel ce roman.

HashtagCéline : Quoi de mieux pour terminer cette lecture commune que laisser parler Flore Vesco ? Citez moi un passage qui vous a interpellées dans ce roman. Même si on est bien d’accord que ce n’est pas facile de choisir…

Isabelle : “Partout ailleurs dans le Saint Empire germanique, les incendies dévoraient des quartiers entiers une fois par mois, car les bâtisses en bois, entassées les unes contre les autres, s’enflammaient promptement.
Alors qu’à Hamelin, les incendies étaient tout aussi fréquents. Mais les habitants les éteignaient bien vitement, le bourgmestre ayant fait installer l’eau courant.
Cette eau courante était sans conteste l’invention dont le bourgmestre était le plus fier. Il avait eu l’idée voilà sept années. Pour cela, il avait nommé dix porteurs d’eau, choisis par les enfants trouvés d’Hamelin.”
mais aussi
” Et le prêtre de raconter les vies et les exploits de saint Hilarion et sainte Rictrude, qui fatiguaient leurs bourreaux, pouvant passer des heures à endurer les coups de pique en gardant le sourire, soupirant d’aise lorsqu’on les rôtissait sur le grill, changeant eux-mêmes de côté afin que leur chair soit partout dorée et craquante.”

Bouma : “Au Moyen Âge, la nudité était fort commune. On prenait son bain en compagnie, on se dévêtait en famille ou devant moult domestiques. Pourtant, en dépit de la cohérence historique, Mirella se sentit rougissante et gênée.
– Mirella ! gria Gastun avec un grand sourire. Comment vous en va ?
Le jeune homme était fort aise, et bien riant de l’embarras de la jouvencelle. Sans la moindre clémence, il poursuivit ses ablutions. Puis il se tourna vers elle, les poings sur les hanches, dos au soleil pour se bien sécher, et entreprit de faire causette.”

HashtagCéline : “Pan venait d’entrer chez le chirurgien-barbier-arracheur de dents. Au Moyen-Age, n’importe quel quidam doté d’une solide membrature et de quelques notions d’anatomie pouvait se faire chirurgien. Le chirurgien d’Hamelin était fort réputé : il arrachait d’un coup les dents pourrissantes, savait extirper le poulain des entrailles d’une jument qui peinait à mettre bas et avait même, en une occasion, effectué une trépanation, creusant le crâne d’une femme folle à l’aide d’un énorme tourne-bouchon de son invention. Parfois, il rasait les hommes et leur coupait les cheveux.”

Pépita : “Mirella ferma les yeux et s’emplit les oreilles. Elle se sentit emportée par la musique, laquelle l’emmenait loin du bourg, de ses rues bruyantes et encombrées, de ses habitants hargneux, de la poigne de Guerric, des menaces de Lottchen. A l’abri des regards, elle se reprit à tournoyer, toute joyante de se laisser enfin aller, volant presque, tant ses pieds étaient légers. Son talon tambourinait sur le pavé, la vibration saisissait ses cuisses, entraînait ses hanches, faisait s’élever ses bras. Elle voltigeait au-dessus de Hamelin.”

 

Pour conclure, nous ne pouvons que vous recommander d’aller lire ce formidable roman de Flore Vesco dont nous n’avons pas fini d’entendre parler.

L’Estrange Malaventure de Mirella est d’ailleurs sélectionné pour le Prix Vendredi 2019 qui sera décerné le 14 octobre prochain.

Et pour finir de vous en convaincre, vous pouvez lire nos chroniques par ici :  Pépita, Bouma, Isabelle et HashtagCéline.

Des arbres et des livres

A l’ombre du grand arbre, on aime se poser, se promener, discuter, échanger …

A l’ombre du grand arbre, on aime se retrouver, se rassurer, s’épauler …

A l’ombre du grand arbre on aime bien sûr lire et bouquiner ….

Hommage à cette force de la nature, à ces racines bien ancrées et à ces rencontres étoilées : un peu d’arbres dans la littérature jeunesse…

 

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Pour Alice, l’arbre est synonyme de cachette et d’évasion avec :

Du haut de mon cerisier de Paola Peretti, Gallimard, 2019

Ou l’histoire de la courageuse Mafalda, pleine de joie, de chagrin, de colère qui avec son imagination nous apprend à voir le monde autrement alors que la maladie est en train de lui ôter la vue.

Ma fugue dans les arbres d’Alexandre Chardin, Magnard, 2019

Après, une nouvelle colère de son père, Tine décide de fuguer dans les arbres. les aventures ne font alors que commencer pour cette enfant sauvage que rien n’arrête !

Un roman plein d’humour et de délicatesse aussi !

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Pour Pépita et son Méli-Mélo de livres, l’arbre est synonyme de connivences et de racines avec :

L’arbragan de Jacques Goldstyn, La Pastèque, 2015.

Une merveille de sensibilité et de poésie entre ce jeune garçon et son chêne, dans lequel il trouve refuge, en toutes saisons. Son avis.

Un arbre une histoire de Cécile Benoist et Charlotte Gastaut Actes sud junior, 2018
http://www.actes-sud-junior.fr/files_asj/couvs/500/9782330111458.jpgUn magnifique album entre conte et documentaire qui associe une histoire à chaque arbre présenté : l’effet montre combien les arbres sont liés à l’humanité. Un bijou ! Son avis.
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 Pour Ada, la collectionneuse de papillons, l’arbre est devenu un compagnon, un être vivant dont la générosité sans faille est à protéger absolument. C’est cet amour que suggérait Shel Silverstein dans son album devenu un classique de la littérature jeunesse intitulé L’arbre généreux publié par L’école des Loisirs pour la première fois en 1982.
L’avis d’Ada par là.
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Pour Aurélie, ce fut aussi le prétexte d’une belle rencontre d’auteure lors d’un salon autour du livre “Le dernier arbre” d’Ingrid Chabbert chez Frimousse.
 Deux jeunes garçons découvrent le dernier arbre de leur ville, qui risque d’être détruit. Ils prennent alors à coeur  la mission de lui trouver un nouveau refuge. C’est album émouvant est illustré par Guridi.
Son avis et celui de Pépita.
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 Pour Bouma, l’arbre est un symbole de sagesse. Ancestral, patient, les générations filent devant lui.
Il était un arbre d’Emilie VastMeMo, 2012
Comme l’arbre de cette histoire qui voit passer les saisons, il faut prendre le temps de lire avec les yeux cet album aux multiples détails… Son avis complet.
Le jour où le grand chêne est tombé de David et Caudry. Thierry Magnier, 2017
 
Une histoire presque mythologique aux préoccupations écologiques qui résonnent comme un cri d’alarme. Son avis ici.
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Yoko Lulu et Solectrice aiment les arbres dans leur jardin. C’est pour cela qu’elles ont aimé cet album qu’elles vous invite à découvrir ici.
Le Jardin voyageur de Peter Brown. Nord Sud, 2010
 
On vous recommande aussi ce roman, qui se passe dans la forêt japonaise de l’île d’Hokkaido. C’est un coup de cœur pour Yoko Lulu, elle a adoré ce récit d’un garçon perdu dans une forêt !
Dans la forêt de Hokkaido d’Eric Pessan, Ecole des Loisirs, 2017
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L’arbre qui pousse peut aussi être une jolie métaphore… Isabelle a énormément aimé celle que proposent Nadine Brun-Cosme et Christine Davenir dans Le troisième fils de Monsieur John (Sarbacane, 2018).
 À la naissance de chacun de ses trois fils, Monsieur John plante une graine et un arbre grandit. Tous admirent le bel arbre qui pousse bien droit, emplissant de fierté le papa jardinier. Mais le troisième arbre est à l’image du dernier-né : il pousse à sa façon, déployant ses branches tordues dans tous les sens et suscitant la perplexité des voisins… Son avis et celui de Bouma.
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L’arbre offre aussi évidemment un terrain de jeux que les uns trouveront merveilleux, les autres… vertigineux ! Pombo Courage, d’Émile Cucherousset (Éditions MeMo, collection Petite Polynie, 2019), c’est une couverture ravissante, une histoire en forme de conte, un roman dans lequel on entre avec le sentiment réjouissant de renouer intensément avec l’enfance. Les avis d’Isabelle, d’Aurélie, d’#Céline et de Pépita.
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Au pied de notre arbre, nous vous souhaitons avec cette sélection, un beau voyage livresque ….

Billet d’été : Dans le petit sac de livres d’Ernestine

Quand arrive le moment de faire les valises pour partir en vacances, chacun prépare SON sac avec SES livres.

Comme tous les membres de la famille, ma fille Ernestine, 2 ans 1/2, prend cette tâche très au sérieux. Elle choisit avec spontanéité mais malgré tout un certain soin les livres qu’elle lira (et relira, relira encore) pendant ce moment de l’année, loin de la bibliothèque de la maison… Cela donne une sélection plutôt étonnante et variée !

Regardez donc…

Lionel et le perroquet d’Eric Veillé chez Actes Sud Junior

La collection des Lionel est aujourd’hui devenue incontournable à la maison alors pas question de s’en passer, même pour quelques jours de vacances. On les lit en boucle, sans se lasser. Et le petit format cartonné est pratique à emporter ! Le choix d’Ernestine s’est arrêté sur Lionel et le perroquet. Et moi j’ai rajouté Lionel fait caca pour sa thématique bien adaptée (et traitée de façon tout à fait décalée) : la propreté.

Mon avis ICI.

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Paillette et Lilicorne A la plage de Capucine Lewalle et Bérengère Delaporte chez Casterman

J’avoue que je ne suis pas forcément très portée “paillettes” et “licorne” mais je dois bien avouer que cette série fonctionne très bien auprès de ma fille alors même que  c’est peut-être encore un peu long pour son âge… Elle ne cesse de les regarder et se raconte les histoires à voix haute (de manière un peu abrégée certes mais quand même). La collection se décline sur plusieurs thèmes mais avec Ernestine, on a opté pour l’histoire qui se déroule sur la plage. A la maison, on lit aussi L’anniversaire, La drôle de maladie ou encore le petit dernier L’invasion des poux…

Une série simple et amusante qui oppose deux petits personnages très attachants, le tout porté par des illustrations très colorées et vivantes !

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Va chercher ! de Michaël Escoffier et Matthieu Maudet à l’école des loisirs

Toujours efficace et divertissant : un bon album du duo Mikaël Escoffier/Matthieu Maudet. Cette histoire de chien qui disparaît continue, après de nombreuses lectures, à faire son petit effet.

Mon avis ICI ainsi que celui de Sophie par ICI.

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Au lit les chats de Barbara Castro Urio aux éditions Saltimbanques

Ce livre a connu chez nous un grand succès et n’a pas véritablement pris place dans la bibliothèque. En effet, il fait partie de ces albums qu’on ne range jamais puisqu’il faut les lire très très régulièrement. Alors, hop ! dans le sac !

Mon avis ICI et l’avis de Chlop par ICI.

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Cinq dans le lit de Marie-France Painset illustré par Atelier Saje chez Didier Jeunesse

 

Un album qu’Ernestine adore parce qu’on peut à la fois le chanter et l’animer. Alors même si à force de manipulations répétées, les lapins ont les oreilles un peu cornées, pour rien au monde ma fille ne voudrait s’en séparer.

Mon avis ICI.

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Maman Quichon se fâche d’Anaïs Vaugelade à l’école des loisirs

Voici un titre que j’aime énormément mais vers lequel je ne m’étais pas spontanément dirigée pour Ernestine. A tort car elle l’adore ! Un petit album tellement amusant qui ne prend pas de place mais qui offre des moments de lecture sans fin ( notamment quand on commence à lire les prénoms des soixante-treize enfants Quichon…)

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Même si nous sommes toujours très chargés pour partir en vacances, je n’hésite jamais à rajouter quelques livres pour les enfants entre deux valises.

C’est important qu’ils puissent lire partout, tout le temps et quoi qu’il arrive !

 

Harcelés, harceleurs…

L’école est un lieu d’apprentissage et de sociabilisation. Mais pour certains, l’école est aussi un lieu de souffrance. Le constat est terrible mais le harcèlement scolaire peut  aujourd’hui toucher chaque élève, surtout dans notre société actuelle où l’apparence prime sur le reste et où les réseaux sociaux sont omniprésents…

Alors, pour combattre ce phénomène, il faut en parler, toujours et encore. Et en littérature jeunesse, de nombreux textes abordent ce sujet pour que les harceleurs comprennent la bêtise de leur comportement et que surtout, les victimes puissent trouver le courage de parler…

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Dans Rattrapage paru chez Actes Sud dans la collection d’Une seule voix, Vincent Mondiot nous parle du harcèlement, à sa façon : sans filtre. C’est très juste, assez glaçant mais très parlant.

L’avis de HashtagCéline et de Pépita.

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Dis non, Ninon ! de Lisa Chopale paru chez Gulf Stream parle de ce sujet… avec humour. Ce qui est, je l’avoue pour le moins original. Au final, l’autrice délivre un message plutôt positif grâce à l’intervention d’un double du personnage principal tout à fait farfelu. A découvrir !

L’avis de HashtagCéline.

 

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Paru dans la collection Presto chez Magnard, Six contre un de Cécile Alix s’adresse à un lectorat un peu plus jeune ( à partir de 11 ans). Ici, on suit le harcèlement de l’intérieur avec un texte à la première personne qui nous plonge au coeur de la détresse du jeune héros. Très touchant.

L’avis de HashtagCéline et de Sophie.

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Un court roman très positif qui, en plus d’aborder le sujet du harcèlement, offre de nombreuses pistes de réflexion. Le courage d’être soi de Marianne Rubinstein paru chez Nathan est un texte à découvrir !

L’avis de HashtagCéline.

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Rackette-moi si tu peux de Sophie Adriansen illustrée par Clerpée paru dans la collection Les Graphiques chez Gulf Stream vise ici les élèves de primaire. Sous forme de BD, on découvre l’histoire d’Enzo, victime de racket. Une histoire à hauteur d’enfants qui met bien en évidence que le harcèlement peut prendre bien des formes, quel que soit l’âge…

L’avis de HashtagCéline.

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Un chouette roman illustré qui aborde la thématique de cette sélection avec plus de profondeur qu’il y paraît au premier coup d’oeil. Les Z’héros de cette histoire sont bien décidés à ne pas rester sous le préau de la honte ! Le Préau des Z’héros d’Estelle Billon-Spagnol est paru aux éditions Alice Jeunesse dans la collection Primo.

L’avis de HashtagCéline, de Pépita et d’Alice.

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Attention ! Si ce texte aborde le harcèlement, il l’aborde d’une façon plutôt sombre. Guenon de Pierre Brossaud paru au Rouergue Jeunesse sonne juste mais offre un dénouement complètement… vous verrez. Un coup de coeur !

L’avis de HashtagCéline.

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Une lecture marquante que ce roman La file seule dans le vestiaire des garçons de Hubert Ben Kemoun chez Flammarion, dans lequel la tension monte sur fond de harcèlement et de surenchère. Quand rien ne semble pouvoir arrêter cette escalade. Terrifiant et poignant.

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L’avis de Pépita et de Alice.

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Ce roman Les regards des autres d’Ahmed Kalouaz au Rouergue se place du côté des conséquences du harcèlement sur la victime mais il aborde aussi une question cruciale : celui d’oser se confier à des adultes pour dénoncer et se reconstruire. Se dire que c’est possible, cette confiance-là.

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L’avis de Pépita

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Ils sont rares les albums qui abordent ce sujet : Rouge de Jan de Kinder chez Didier jeunesse pose le vrai problème du harcèlement : la solitude face à la force du groupe et aussi le rôle important de l’adulte. Un album fort sur une situation vue à hauteur d’enfant, sur la solidarité et le courage de dire non.

L’avis de Pépita

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Dans ce roman, La plus grande peur de ma vie (Ecole des Loisirs), Eric Pessan a su aborder ce sujet d’une manière subtile car lui aussi détruit et tue à petits feux. Les camarades de Norbert vont prendre conscience de sa souffrance et de leur lâcheté à son égard. C’est un roman sur la responsabilité de chacun face aux autres.

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L’avis de Pépita

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L’album “ça suffit !” de Barroux et Claude Stanké chez 400 coups aborde le quotidien d’un louveteau harcelé à l’école. Il ne suffirait qu’à prononcer deux mots mais ils sont si durs à prononcer…

L’avis d’Aurélie

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L’album de Grosse baleine de Davide Cali chez Sarbacane montre la résilience d’une jeune fille traitée de baleine.

L’avis d’Alice.

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Edgar en marre de se faire enquiquiner à l’école, pour se protéger rien de mieux que d’adopter un lion. Un album pour évoquer le harcèlement aux plus petits.  Edgar et son lion chez les éditions les minots  de Céline Person  illustrée par Cécile Vangout.

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P’tit nez de cochon raconte les moqueries sur le physique. Mais certains savent voir au travers, l’union fait la force. P’tit nez de cochon de Pog  et Annette Boisnard chez Les braques.

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Un album plus édité mais qui traitait du harcèlement : ça chauffe à la récré de la série Marco et Zélie de Arnaud Alméras et Robin chez Amaterra.

 

 

Coups de cœur de mai

À chaque fois que cette rubrique du 1er lundi de chaque mois arrive, on se dit déjà ?!

Eh oui, le joli mois de mai est terminé mais il a été riche de lectures par ici : l’occasion de sortir de ses murs, de lire dehors, de sortir chaises longues et tables de jardin, pour savourer le plaisir de dénicher des pépites aussi en extérieur.

Alors, les voici ces merveilles du mois de mai !

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Chez Pépita dans son Méli-Mélo de livres, ce n’est pas un mais deux coups de cœur et impossible de se résigner à n’en mettre qu’un !

Les Emerveillements de Sandrine Kao chez Grasset jeunesse continuent à m’habiter et me nourrir de leur ineffable beauté. Mon avis ici.

Et puis il y a eu aussi la rencontre avec Victor et Yazel dans Nos mains en l’air de Coline Pierré au Rouergue et ces deux-là sont devenus mes amis. Mon avis ici.

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Chez Alice, la tendresse et l’humour de Marie Pavlenko résonnent encore après la lecture d’Un si petit oiseau : touchée en plein cœur par 400 pages d’émotion pure. L’avis de Pépita ici et celui de HashtagCéline ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Chez Sophie de La littérature jeunesse de Judith et Sophie, c’est le roman de Agnès Laroche La vie dure trois minutes qui a livré son lot d’émotions le temps d’un tango et bien plus ! Son avis ici et chez Aurélie ici.

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Chez Solectrice, c’est la tendresse du jeune Ari pour son ami Dante et toutes ces questions que l’on se pose, quand on découvre ceux qui nous entourent, qui ont charmé ce mois de mai avec Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers de Benjamin Alire Saenz. Chez Pépita ici.

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Chez HashtagCéline, c’est le nouveau livre de Flore Vesco qui a “enluminé” son mois de mai. Ecrit à la manière “du temps jadis”, L’Estrange Malaventure de Mirella (Ecole des Loisirs) nous ramène quelques siècles en arrière, à l’époque médiévale. Ce roman est une réussite sur le fond et la forme. Son avis ici ainsi que ceux de Pépita et d’Isabelle ici et .

 

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur leur île, Isabelle et ses chasseurs de trésors ont pris beaucoup de plaisir à relire un roman culte de la grande Astrid Lindgren: Karlsson sur le toit (Livre de Poche). Délicieusement subversif et d’une saveur intemporelle ! Un must-read en Europe du Nord qui gagnerait à être plus connu en France… Son avis ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur les étagères du Petit Bout de Bib(liothèque) de Bouma, c’est une aventure hors du commun dans le Marseille des années 60 qui a retenu toutes les attentions. Dépaysement garanti avec Charlie Fisher et le gang des Whiz. Son avis ici.

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Chez Aurélie, ce fut un coup de cœur pour un éditeur : les éditions format.

Des albums philosophiques et un documentaire, venus tout droit de Pologne. Découvrez son article ici

 

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Pour Yokolulu, le livre qui l’a charmée ce mois-ci est un roman graphique racontant l’exil d’un jeune Nigérien vers l’Europe. On y trouve un beau graphisme et un héros attachant, plein de belles qualités. A découvrir : Migrant de Eoin Colfer, Andrew Donkin et Giovanni Rigano aux éditions Hachette. L’avis de Yokolulu ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur la Pile de Livres à Chroniquer de la collectionneuse de papillons, gros coup de coeur pour un livre prêté par Pépita : Autour de Jupiter de Gary D. Schmidt publié par Bayard Jeunesse.

Un roman d’une extrême sensibilité qui nous fait entendre la voix de Jack, jeune adolescent dont la famille va accueillir le temps d’une année scolaire un jeune homme rejeté de tous, Josef, dont l’histoire, que nous découvrons au fil des pages, est absolument bouleversante.

Pour en savoir plus l’avis de Pépita par là.

En espérant que ces coups de coeur vous auront donné des idées..