Carte postale éditée par Les fourmis rouges

logo-fourmisMa carte postale, format carrée, est blanche.
Avec juste un ENORME gros rond rouge en plein centre sur lequel on a, comme des petites empreintes de pas, écrit ce nom : Les fourmis rouges.
Depuis le mois d’avril, Valérie Cussaguet et Brune Bottero, un couple de petites fourmis bosseuses, ont agrandi la grande fourmilière du monde éditorial en créant leur propre maison d’édition.
Se frayant un bout de chemin au cœur des galeries souterraines, en très peu de temps elles fourmillent d’idées, et rien ne résiste à leur acharnement et à leur engagement. Mais attention, une fourmi rouge, parfois ça ironise, ça appelle à la réflexion et ça pique !
Ah, je vois que je titille votre curiosité, que vous avez des fourmis dans les jambes, alors, lisez leur carte postale estivale !
Valérie Cussaguet a bien voulu répondre à mes questions.
kjfhzugfyakzughlkgf
 
En ces temps qui courent, c’est courageux de se lancer dans l’aventure d’une nouvelle maison d’édition ?
Non ?
Pourquoi me demandez-vous ça…?  ( petit sourire en coin )
fdk
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Une passion pour le livre depuis mon premier contact avec La chèvre et les biquets (album du Père Castor), du droit à l’université de Nanterre, une formation en édition à l’université de Villetaneuse, chargée de promotion durant trois années chez Gallimard Jeunesse puis trois années chez Bayard Éditions, et éditrice des albums pendant treize ans aux éditions Thierry Magnier.
gfkjfg
D’où vient ce drôle de nom ?
Les fourmis parce que c’est un animal accessible qui passionne fourmisrouges
les enfants ET les adultes.
Parce qu’une fourmi seule n’est pas grand chose mais qu’à plusieurs elles soulèvent des montagnes et que cela correspond assez à ma vision d’une maison d’édition et de ce qu’on appelle la chaîne des métiers du livre. 
Et rouges parce que ça pique un peu…
qfzegf
Pourriez-vous me donner 4 mots qui traduiraient votre ligne éditoriale ?
Exigence, cohérence, éclectisme et liberté.
hgdjhg
Comment concevez-vous la création d’un album ?
Comme une mise en commun de compétences diverses au service d’un même objectif : réaliser l’album le plus beau et le plus intelligent qui soit, et réussir à le vendre au plus grand nombre.

qkjfdgkf

Pas toujours facile d’allier texte et illustration, cela demande-t-il le double de travail ?
Ce n’est pas le double de travail. C’est précisément LE travail de l’album : réfléchir au rapport texte/image. 
Sauf évidemment quand il n’y a pas de texte.
C’est là qu’on a alors le double de travail…
jhgfazj
D’ailleurs, Les fourmis rouges seront elles toujours spécialisées dans l’album ?
lkjerlezarjhg
Les fourmis publieront les livres qui leur plaisent, sans rien s’interdire, quand elles estimeront être en mesure de le faire parfaitement bien.   
hgfazg
Comment avez-vous fait le choix des 4 premiers titres parus dans votre catalogue ?
Une histoire de complicité intellectuelle et amicale entre les créateurs et l’éditrice. 
Et le choix de publier des livres qui racontent avec légèreté et humour certaines manières de voir le monde.
zhfgazg
Pour chacun d’entre eux, pouvez vous nous dire le premier mot qui vous vient à l’esprit :
        * La nuit dans mon lit de Julien Roux
 
Graphisme.
 
        * Ephémère de Frédéric Marais
 
Humour. 
 
        * Il était mille fois de Ludovic Flamant
 
Emotion. 
 
                  * La vie des gens de François Morel
 
Générosité. 
 
 
 
 
 
 
Après quelques mois d’existence pouvez-vous déjà nous dire quelques mots sur l’accueil de vos albums par le grand public ? par les professionnels ?
L’accueil des libraires a été très chaleureux. Ce qui est évidemment crucial pour nous et nous a portées. 
Et, même si j’ose espérer que la qualité des ouvrages n’y était pas pour rien, il nous a semblé que cet enthousiasme avait d’autres causes. Comme si l’idée de la création d’une maison d’édition en ces temps de morosité ambiante était une bouffée d’air frais pour tous…
Les auteurs et illustrateurs nous suivent joyeusement.  
Quant à l’accueil du grand public, c’est un peu tôt pour en parler, mais il semblerait qu’il soit plutôt positif.
j;hgfhf
Quelques mots sur les prochains titres qui seront publiés ?
Une collection de tout-carton très graphique pour les tout-petits (avec Chamo, Yassine, Vincent Mathy et Jochen Gerner),
– un album d’Élisa Géhin pour ranger le monde,
– un grand album de Delphine Perret pour mieux connaître les crocodiles,
– un tout petit album de Delphine Jacquot pour suivre le tour du monde déjanté d’une taupe et d’un héron,
– un livre souple de Lili Scratchy pour apprendre à vivre avec un Popdouwizz à la maison,
-un album de Frédéric Marais pour savoir pourquoi il y a un Inukshuk géant sur la lune…
fourmisrouges
 Merci à Valérie et à Brune,
et longue vie à leur colonie de fourmis.
lihgflz
gfz
 
Envie d’aller un peu plus loin ?
Rendez-vous sur leur site : http://editionslesfourmisrouges.com/
 
Mais aussi chez mes copines d’A l’ombre du grand arbre, au pied duquel se baladent quelques fourmis :
Il était Mille Fois est chroniqué chez Kik
Ephémère est chroniqué chez Carole
maofrgz
 
« Une armée de fourmis peut triompher d’un serpent venimeux. »
Proverbe Chinois
lkfgzl
 
 

L’orphelinat du bout du monde de Coralie Saudo et Emna

Ils sont carrés et colorés, les albums de la collection La tête sur l’oreiller chez Les P’tits Bérets. Mais quand j’ai vu la couverture de celui-ci, L’Orphelinat du bout du monde, je l’ai tout de suite distingué. Attirée par une illustration originale, aux teintes bleu rivière et rose nénuphar signées Emna, attirée également par un de mes thèmes de prédilection, la parentalité, signée par une auteure dont l’on connaît plutôt le coup de crayon, j’ai eu très envie de le découvrir, de vous le présenter sur mon blog, Maman Baobab, et d’inviter quelques unes de mes comparses d’A l’Ombre du Grand Arbre à s’y pencher et à partager la lecture avec vous. Ces lectures communes sont pour moi à la fois l’occasion d’échanger, de partager et de débattre, elles ont aussi pour but de mettre en lumière le travail de maisons d’édition discrètes mais de qualité, comme c’est le cas pour Les P’tits Bérets. Sophie LJ ( La littérature Jeunesse de Judith et Sophie ), Carole ( 3 étoiles ) et Alice ( A lire au pays des merveilles ) vous donnent leur avis sur cet album.

Bonne lecture de notre lecture ! * Drawoua

 

Pourquoi avoir rejoint cette lecture commune, qu’est ce qui vous a attiré dans cet album ? 

Sophie. J’aime beaucoup les illustrations de Coralie Saudo, c’était donc l’occasion de la découvrir différemment.

Alice. Moi, c’est plutôt, l’éditeur qui m’a motivée : une petite maison d’édition pas très loin de chez moi avec un catalogue de plus en plus qualitatif

Carole. Pour moi la curiosité de découvrir un nouvel éditeur sur lequel je louchais depuis quelques temps à force de lire vos chroniques… Puis une rencontre avec l’équipe sur le Salon du livre de Paris et le travail de Coralie Saudo, ainsi que le titre… et enfin le plaisir de la lecture commune avec vous bien sûr !

Pouvez-vous résumer l’histoire en quelques mots ?

Sophie. Cet album raconte l’histoire d’un couple atypique : une autruche et un crocodile. Ceux-ci ne peuvent pas avoir d’enfant ensemble alors quand ils trouvent un œuf abandonné, ils décident de l’adopter. Leur histoire se répand et bientôt, ils fondent un orphelinat pour tous les parents qui, comme eux, ne peuvent pas avoir de petits ou au contraire, ne peuvent les garder.

Alice. Trop différents, Monsieur Crocodile et Madame Autuche ont beau être amoureux, il n’est pas possible pour eux d’avoir des enfants. Mais la vie fait bien les choses, et un oeuf trouvé sur le chemin donnera naissance à un joli petit perroquet. A eux trois, ils forment une famille unie que tout le monde applaudit. Heureux de cette adoption réussie, ils décident de faire le bonheur de couples comme eux et se chargent de leur attribuer des œufs abandonnés. Tout le monde est ravi et la vie est belle ainsi !

Globalement comment qualifieriez -vous cet album, quels en sont pour vous les points forts ? 

Sophie. Tout d’abord, l’histoire fait référence à l’actualité avec cette question de l’adoption, de la différence et on l’aborde sous un angle intéressant qui peut permettre d’engager la conversation avec les enfants. Ensuite, j’adore les illustrations. Toutes ces formes, ces couleurs, ces motifs, ces collages, c’est magnifique et le petit côté girly me plait bien.

Carole. Cet album parle de stérilité, d’adoption et surtout d’Amour. Pas de discrimination ni préjugé, peu importe ce que renferme l’oeuf, chacun a le droit à une famille. C’est un album subtil, poétique, et dans l’air du temps. Grande ouverture d’esprit et tolérance aussi.

Alice. J’ai de suite été séduite par l’illustration, les couleurs et les imprimés choisis qui nous emmènent dans des pays lointains. Mais au risque d’animer le débat, je n’ai pas du tout accroché sur le texte. Sur le fond tout d’abord : j’ai trouvé cette histoire trop parfaite. Tout s’y déroule parfaitement bien, « tout le monde est beau, tout le monde est gentil« . La trouvaille de l’œuf est tellement rapide que je ne me suis pas posée de question sur la stérilité. L’adoption est réussie, la famille est unie, les amis sont présents, la création de l’orphelinat est un succès…. Tout coule trop bien et ne traduit pas du tout pour moi, la réalité des difficultés de l’adoption.
Sur la forme, j’ai souvent été gênée par l’emploi du passé simple, notamment dans toute la dernière partie. Cela donne un caractère un peu « pompeux » à l’histoire.
Un conte où tout est bien qui finit bien, sans qu’il y ait eu d’élément perturbateur.

Sophie. C’est vrai que c’est un peu trop « facile ». Finalement le seul souci c’est leur différence qui les empêche d’avoir un petit ensemble. À part ça, tout se passe au mieux. On peut voir ça comme un message d’espoir, une histoire qui réchauffe et qui fait du bien.

Et si l’histoire était juste une douce histoire d’amour, et si on n’était pas toujours obligé de semer d’embûches les narrations à destination des enfants ? Je me fais un peu l’avocat du diable mais de temps en temps, ce n’est pas désagréable, surtout dans ce contexte : adoption, différences, tolérance…Tout est presque bien et finit bien. Pourquoi pas ?

Alice. Je vois dans ce livre toute une succession d’évènements qui se suivent, qui passent, qui glissent mais je ne trouve personnellement pas d’accroche. Bien sûr que les embûches ne sont pas « obligatoires », mais les thèmes évoqués sont forts et j’attends qu’ils me »parlent ». Or ici, je lis bien l’amour, la différence, la tristesse, l’espoir, la joie… mais je ne ressens rien. J’attends d’un livre qu’il me touche, qu’il me fasse réfléchir, qu’il me surprenne.

Carole. C’est incroyable à quel point on peut entrer en lecture dans le même album mais de façon complètement différente ! En ce qui me concerne, avant de lire ta réflexion Alice, je ne m’en suis pas rendue compte, de ce manque d’embûches, d’obstacles pourtant bien réels et présents dans un vrai parcours d’adoption. J’ai plongé dans une jolie histoire qui se déroule bien avec une fin heureuse, comme Drawoua. Et comme ça fait du bien ! Peut-être que le climat social des derniers mois m’a donné envie de douceur, de rondeur, de jolies choses…qui sait ? Quoiqu’il en soit, cet album m’a émue.

Pouvez-vous parler des illustrations, du style de l’illustratrice, de ce que vous en avez pensé ?

Sophie. Ce sont des illustrations que j’ai trouvé un peu « japonisante » avec beaucoup de motifs à fleurs. Emna utilise une technique de découpage et de collage avec des papiers très colorés. J’ai trouvé ça un peu chargé par endroit mais joli dans l’ensemble.

Alice. Gros coup de cœur pour les illustrations ! J’adore le choix du découpage/collage, j’adore les imprimés, j’adore les coloris.. Rien qu’en feuilletant l’album, je me sens complètement dépaysée, dans un pays imaginaire, à l’autre bout du monde..

Carole. Gros coup de cœur pour moi aussi pour le collage des imprimés fleuris ! ça m’embarque au bout du monde, dans des contrées lointaines et inconnues ! voyage réussi du début à la fin ! bravo

Un dernier mot pour conclure ?

Carole. Je découvre la plume de Coralie Saudo, je connaissais ses illustrations, et je trouve son écriture sensible et rythmée. Quant à Emna, c’est aussi une découverte, je vais la suivre de près… Bref, deux jolies découvertes en un album très réussi !

Quelques pas de plus en découvrant les billets de chacune :

Celui de Sophie ici 

Celui de Carole   

Celui de Drawoua Ici

Lecture Commune : Ma maison…

 J’aime le travail d’Eric Battut.
Sa palette tendre et ses paysages époustouflants me touchent.

J’aime beaucoup les publications des éditions L’Elan Vert, qui pour moi sont gages de qualité.

L’équation était donc parfaite pour partager un moment de lecture et de complicité autour de son dernier album Ma maison… édité en 2012 chez L’Elan Vert.

 Je remercie Pépita de Méli-Mélo de livres, Za du Cabas de Za et Sophie de La Littérature jeunesse de Judith et Sophie d’avoir répondu à mon appel.

 

Bouma : La couverture de cet album est divisée en trois : au centre le titre et l’auteur, en haut une maison à flan de colline, en bas un tipi…
A quoi vous attendiez-vous dans ce livre ?

Za : On pouvait imaginer une histoire de voyage, un dépaysement. J’aime le contraste des couleurs dès la couverture. Et l’équilibre entre les deux images dont l’une regarde à gauche et l’autre regarde à droite. C’est d’emblée assez beau.

Pépita : Tout à fait ! Une belle invitation au voyage, très colorée comme toujours chez Eric Battut. Un peu à la façon d’un méli-mélo, où on inter-change les languettes… et où on est dans la découverte en permanence du coup.

Sophie : Je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais le voyage semblait être une évidence. J’ai aussi aimé les couleurs, le froid en haut, le chaud en bas.

Bouma : En ce qui me concerne ce n’est pas le premier album d’Eric Battut que j’ouvre puisque j’en suis une grande admiratrice. J’ai beaucoup aimé sa collaboration précédente avec les éditions L’Elan Vert : Bleu Océan. On peut donc dire que j’y suis allée les yeux fermés et que la couverture avait peu d’importance pour moi (outre le nom de l’auteur).

.

Maintenant que vous avez ouvert cet album et que vous l’avez lu. Comment le définiriez-vous ? Son histoire, votre ressenti, vos cheminements…

Sophie : C’est un voyage à travers le monde. On a l’impression de vivre une petite partie du quotidien de toutes ces familles que l’on croise.

Za : Chaque double page contraste fortement avec la précédente. Les ambiances, les paysages jouent avec des couleurs très tranchées, très fortes. Les bleus, rouges, noirs du ciel, l’énergie du coup de pinceau… Chaque tableau est une découverte.
Et puis on suit très vite les points communs à toutes les images : outre le soleil, chaque fois différent, ce sont ces familles qui disent au revoir à un des leurs. Le père qui s’en va. Où va-t-il ? Pourquoi part-il ? Reviendra-t-il ? Et c’est chaque fois la même chose – jusqu’aux deux derniers dessins…

Pépita : Une invitation à découvrir l’habitat de différentes parties du monde par la voix d’un enfant qui décrit simplement son lieu de vie. L’accent est mis dans le texte sur les sentiments et les émotions que chaque endroit procure. Pas de suite logique entre les différents pays, on passe d’un continent à un autre à chaque double page. J’ai plutôt vu le « départ » de chaque personnage comme une invitation à le suivre sur la page suivante ou précédente, comme un va-et-vient entre ces différents lieux et un lien entre ces peuples. Les couleurs choisies traduisent bien aussi l’atmosphère de chaque lieu. C’est superbe !

Bouma : Mon fils a très vite remarqué que la famille possédait toujours un chien, chose dont je ne m’étais pas aperçue. Je trouve aussi que cet album à un aspect très documentaire, permettant aux enfants de comprendre que sur la Terre chacun a une façon de vivre très différente : yourte, tipi, immeuble, maison de terre… Tous différents mais tous pareils avec cette symbolique de la famille comprenant toujours un papa, une maman, un enfant et un chien.

Za : C’est ce qui, pour moi serait une des faiblesses du livre, ce côté permanent de la famille qui, s’il est universel, n’en est pas moins stéréotypé. Je sais que mon argument peut être retourné : cette famille est peut-être stéréotypée mais elle n’en est pas moins universelle. Au choix… Mais si, en plus, vous lui ajoutez un chien, j’adopte immédiatement la première hypothèse !

Bouma : Je trouve ta remarque très intéressante, surtout avec l’actualité brûlante autour de la notion de « famille » en France. Eric Battut nous montre ici les codes de la norme, mais rappelons que le sujet principal de l’album est dans son titre : Ma maison, peut-être a-t-il choisi une symbolique plus qu’un stéréotype…

ma maison fidji

© L’Elan vert, 2012

 

J’en profite donc pour vous poser la question suivante. Dans ce livre, le lecteur découvre des maisons bien différentes. Pour chacune, la mention du pays accompagne une petite description de l’enfant qui y habite et de son quotidien. Laquelle ou lesquelles ont eu votre préférence ?

Sophie : J’ai hésité mais je vais dire que ma préférée est la page sur le Groenland. J’ai aimé cette immensité bleue où la mer et le ciel se confondent et se reflètent. Et puis si il y a bien un endroit où on ne s’imagine pas vivre, où on n’a l’impression qu’il n’y a rien, c’est bien là. C’est un mode de vie qui m’intrigue.

Za : C’est vrai que toutes ces maisons sont très différentes, mais à bien y regarder, elles se ressemblent beaucoup. Ce sont des habitations modestes, tentes, huttes, maisons en bois, roulottes. La plus sophistiquée est la maison japonaise mais elle n’est pas très grande. Je laisse de côté, pour l’instant, les deux dernières images.
J’aime en général le côté abstrait des paysages, en particulier le tableau des îles Fidji où le ciel et la mer ne sont pas distincts. L’homme en pirogue pourrait aussi bien s’envoler avec son bateau, tout est possible ! On retrouve cette idée au Maroc où le soleil et la lune semblent posés sur la sable.

Pépita : Difficile à dire ! Chacune a sa personnalité et son univers. Mais comme j’ai un faible pour le bleu, je serai plutôt attirée par la Suisse, les Iles Fidji, la Grèce, la Mongolie et le Groëndland. A chaque fois, cette couleur est mise en valeur différemment, n’a pas la même profondeur ni la même place. Tantôt très froide, tantôt plus chaude. On y plonge littéralement.

Bouma : Mes tendances nippones me poursuivent jusque dans cette lecture, puisque j’ai une large préférence pour la maison traditionnelle japonaise, au sommet de la montagne, avec ce soleil rouge qui se couche entre les deux versants.
Je crois qu’il y a suffisamment d’atmosphères, de couleurs et de maisons différentes pour plaire à chaque lecteur selon sa sensibilité.

ma maison japon

© L’Elan vert, 2012

D’ailleurs en évoquant cette qualité, qu’avez-vous compris de la conclusion de cet album ? Comment la décririez-vous ?

Sophie : Ce que j’ai vu dans la fin de cette histoire, ce sont des jeux d’enfants. Pour moi, toutes les maisons que l’on a vu, ce sont les enfants qui les imaginaient dans leur cabane. Ce qui pourrait expliquer la présence du même chien sur chaque image (celui également présent avec les enfants). Et puis comme chacun est d’origine différent, on peut supposer qu’il apporte une petite part de leur culture dans leurs jeux.

Pépita : Je l’ai vue comme une invitation universelle au jeu. Partout, quelque soit son habitat, les enfants jouent avec rien et tout à la fois. C’est le dénominateur commun à tous les pays du monde.

Za : Les deux dernières doubles pages sont à part. Le petit new-yorkais, au sommet de sa tour est coupé de la nature mais pas de l’imaginaire, symbolisé par son avion de papier. Son apparente solitude est ouverte sur le ciel, sur le monde.
La conclusion de l’album est optimiste, vraiment joyeuse. Les enfants rassemblés à l’ombre d’un grand arbre – eux aussi ! – ont construit une cabane qui contient toutes les autres. C’est de l’universel à hauteur d’enfant.

Bouma : Que vos réponses sont belles et poétiques, ET éclairantes. Je n’y avais pas vu tout ceci et cela. Pour moi, il s’agissait d’une page unificatrice avec tous les enfants présentés sur les pages précédentes, prêts à construire le monde et leur avenir. J’y ai retrouvé une espèce d’hymne à la tolérance : tous pareils, tous égaux, quelque soit sa vie.

 © L'Elan vert, 2012

© L’Elan vert, 2012

Maintenant, j’aimerai aborder l’auteur de cet album, Eric Battut, puisque c’est son nom qui m’a donné envie de découvrir ce livre. Connaissiez-vous déjà certains de ses titres ? Êtes-vous sensibles, comme moi, à son travail ? D’ailleurs, quels sont ses caractéristiques selon vous ? Qu’est-ce qui le rend reconnaissable ?

Sophie : J’avoue que je suis partagée sur le travail d’Éric Battut. Certains livres m’accrochent tout de suite, pour d’autre je suis plus en retrait. Je ne l’explique pas vraiment, c’est variable. Cela ne m’empêche pas de reconnaître son talent en particulier pour les illustrations. J’associe son travail à des peintures de paysages avec des petits personnages au milieu, et toujours des petits clins d’œil comme ici avec le chien que l’on retrouve à chaque page.

Pépita : J’apprécie vraiment son travail même s’il est vrai que certains de ses albums sont plus énigmatiques que d’autres. Ses illustrations sont reconnaissables : on se dit, tiens, c’est du Battut ! C’est un illustrateur un peu à part, très discret mais constant. J’aime son univers particulier fait d’un mélange de grands espaces et de petits personnages, comme s’il insistait sur notre petitesse dans l’univers. Pour avoir raconté certains de ses albums en accueils de classe ou en heure du conte, on peut dire que les enfants sont très sensibles à ces grandes images colorées qui suscitent toujours le silence et une certaine forme de respect.

Bouma : En tout cas, ce qui me plait aussi dans le travail d’Eric Battut tient du fait que l’on voit les traces de ses coups de pinceaux sur ces aplats et ses personnages. Je trouve ça magique de voir le travail de création…

.

Dernière question maintenant. Quel sentiment ressort de votre lecture ?

Za : Au risque de faire un contresens, mais tant pis, ce que je retire de cette lecture, c’est ce départ du père vers on ne sait où. Ce faisant, j’évacue le dernier dessin, celui que j’aime le moins et je laisse ces histoires en suspens. Que va-t-il chercher ? Il part travailler, il part en voyage ? Et pourquoi l’enfant new-yorkais est-il seul, ou apparemment seul ? C’est ainsi que je lis ce livre. En oubliant volontairement les textes qui sont, à mon sens, le point faible de cet album. Mais je trouve le livre assez ouvert pour se prêter à d’autres interprétations et c’est ce qui le rend passionnant. Passionnant et émouvant.

Pépita : Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est l’esprit de liberté que l’on retire de ces pages colorées. Une belle évasion et un hommage à la beauté du monde. Mis à part le texte, où je rejoins Za, qui n’apporte pas énormément à l’ensemble, si ce n’est chaque enfant de chaque pays qui présente sa maison. Ce que je retiens aussi, et je me répète, c’est l’universalité de chaque lieu : la maison est emblématique du besoin humain de s’ancrer quelque part, même s’il faut parfois en partir ou même si on éprouve le besoin de s’en évader, comme cet enfant new-yorkais, seul en haut de son immeuble, dans l’immensité de la ville. Il n’envoie pas des bouteilles à la mer mais des avions en papier… Quant à la dernière page, qui m’a surprise à la première lecture, je la trouve finalement assez poétique : un arbre-cabane comme le début de tout, et ces enfants jouant autour et invitant le petit lecteur à les rejoindre, comme un éternel recommencement. Mais ce n’est que ma libre interprétation.

Sophie : Ce que j’ai retenu, ce sont ces magnifiques paysages. C’est une invitation au voyage. Pour revenir sur l’enfant New-Yorkais, il joue seul mais ses parents ne sont pas loin. En tout cas, j’ai vu son père et sa mère derrière lui dans l’appartement. Par contre, je me suis demandée pourquoi là, le père ne partait pas comme à chaque fois. Pourquoi dans cette ville, la situation est-elle différente ? Je n’ai pas de réponse.

Pépita : Ce n’est qu’une interprétation de ma part : peut-être que dans les autres pages, le père part en ville justement, trouver un monde meilleur ???… et que sur New-York, le père est parti et la mère et l’enfant l’ont rejoint… et la dernière page nous dirait que le monde nous appartient, a fortiori à la nouvelle génération ! mais bon, c’est ma vision. On serait peut-être surprises de connaître les intentions de l’auteur, ou peut-être qu’il n’en a même pas !

Bouma : Ce que je retiendrais moi, c’est le visage de mon fils (presque 5 ans) devant tous ces enfants, me demandant où ils habitaient, pourquoi pas dans un immeuble comme nous. C’est aussi un auteur et une maison d’édition que j’apprécie de plus en plus à chaque découverte.

C’est aussi et surtout ce moment de partage avec vous, qui m’a permis de redécouvrir ma lecture, de l’approfondir, de lui donne un autre sens.

.
Merci à vous toutes.

.

Découvrez les articles détaillés sur cet album de Pépita, Sophie et moi, Bouma.

Et pour aller un peu plus loin, découvrez d’autres titres d’Eric Battut chroniqués par les membres d’A l’Ombre du Grand Arbre :

Le Roi qui demandait la lune chez 3 étoiles

Deux, Mot à mot et Au fil des mois chez La Littérature de jeunesse de Judith et Sophie

Chouette !, Bleu océan, Le Petit chaperon rouge, Pêcheur de couleurs et Un Pont chez Un Petit Bout de Bib

Swap en tête-à-tête

Si vous suivez assidûment ce blog (et on l’espère !), vous avez assisté au premier Swap organisé sous notre bel arbre. Swappés, swappeurs, parfois rejoints par d’autres membres du blog, discutent maintenant à bâtons rompus de titres qu’ils n’auraient peut-être jamais lus, thématique de ce swap…

Céline – Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse a reçu de la part de Pépita – Méli-Mélo de livres… un album : Tête-à-tête : 15 petites histoires pas comme les autres de Geert de Kockere et Klaas Verplancke, édité par Milan jeunesse.

Leurs échanges autour de ce livre ont donné à leur tour ce petit tête-à-tête …

Suivez bien ! Il y en aura d’autres…

 

Pépita : Quelle a été ta première réaction quand tu as découvert ce titre ?

Céline : Je me suis d’abord dit : « Tiens ! Un album jeunesse ! Pas vraiment mon créneau… » mais ai très vite changé d’avis dès le premier « tête-à-tête » lu…

Pépita : Ces petits contes philosophiques t’ont-ils convaincue ou non ? Et pourquoi ?

Céline : Tout à fait ! Je les ai trouvés originaux et modernes (ça nous change des Fables de La Fontaine), humoristiques et emplis de sagesse ! Chacun aborde une question existentielle : l’amour, l’amitié, la beauté, la mort, l’intelligence, le savoir, la différence… Petits et grands peuvent y trouver leur compte et déguster avec bonheur ces dialogues de bêtes, loin de l’être ! D’ailleurs, je l’ai déjà conseillé à plusieurs de mes collègues…
Et toi, Pépita ?

Pépita : Trop bien que tu l’aies conseillé à plusieurs de tes collègues ! Pour ma part, c’est un livre que je conseille souvent, que personne ne connait et je trouve comme toi qu’il en vaut vraiment la peine et qu’il s’adresse aux petits comme aux grands…  J’ai eu l’occasion de le tester avec des adultes en hôpital psychiatrique en atelier à voix haute et ça marche ! De même comme conteuse avec des enfants, et ça marche ! Chacun peut y prendre ce dont il a besoin, y trouver quelques réponses à des expériences de sa vie, à ce moment T. Ce sont des contes très modernes et universels, dans lesquels chacun d’entre nous peut se reconnaître.

Lesquels sont tes préférés ? Et peux-tu dire pourquoi ils t’ont touchée ?

Céline : Cela ne m’étonne pas que ces histoires pas comme les autres trouvent écho auprès de tout un chacun. Comme tu le fais remarquer, chacun peut y trouver des réponses aux questions qu’il se pose.
Aussi, mes trois préférées du moment (peut-être que quand je les relirai, ce sera d’autres…) font référence à mes préoccupations d’aujourd’hui ou à mes thèmes de prédilection…
– La première intitulée Le papillon et le rhinocéros renvoie directement à la question : pourquoi suis-je blogueuse ? Dans cette histoire, le papillon trouve son poème beau mais il le serait davantage si le rhinocéros le trouvait beau lui aussi ! Et, finalement, pour être honnête, je ne suis guère différente de ce petit papillon car quoi de plus agréable qu’un billet qui plait ! Bien sûr, on ne tombe pas toujours sur un rhinocéros aussi bienveillant !
– La seconde, Le hérisson et l’écureuil, traite de l’amitié. Sa morale est très proche de la leçon donnée par le Petit Prince et le renard de Saint-Exupéry. Comment savoir si on est vraiment amis ? La réponse est simple et évidente : quand l’endroit où l’on est ensemble est le plus bel endroit de la terre !
– La leçon de la troisième, Le moustique et l’araignée, vaut également son pesant d’or et renvoie d’une part à la devise de mon plat pays : « L’union fait la force » et, d’autre part, à la morale de La fourmilière de Jenny Valentine, un titre qui nous a énormément plu à toi comme à moi : « Ensemble, on peut soulever des montagnes ! ». Ici, le moustique et l’araignée, après avoir dressé la liste de leurs différences, se rendent compte, qu’ensemble (encore ce mot clé), ils sont les plus forts du monde !

Et toi, Pépita , je crois savoir que tu en as pointé d’autres ?!

Pépita : Comme toi, je pense que ces histoires trouvent écho à différents moments. Ce que j’aime aussi, c’est le contraste entre chaque animal choisi pour faire la paire. Ils n’ont rien en commun et pourtant…
Pour l’avoir maintes et maintes fois lu, et je l’emporterai sur une île déserte ce livre sans hésiter !, j’aime particulièrement trois de ces têtes-à-têtes :
– la première entre l’escargot et l’éléphant : l’éléphant vient annoncer à l’escargot qu’il va mourir…  et l’escargot l’écoute…  compatit…  Il avait pourtant quelque chose d’important à dire à l’éléphant mais non, il sent que son ami a besoin de lui comme ça, à ce moment-là. Et la chute, je la trouve géniale ! Il y a une telle candeur, une telle spontanéité ! Je ne m’en lasse pas.
– la seconde, c’est le dialogue entre le criquet et la coccinelle sur le sentiment amoureux. Le criquet ne tient plus en place : il est a-mou-reux ! Mais la coccinelle, avec son bon sens, va lui casser un peu son bel élan. Comment sait-on qu’on aime quelqu’un ? La réciproque est-elle toujours de mise ? Ils sont irrésistibles ces deux-là.
– La troisième entre l’ours polaire et le pingouin : un dialogue haut en couleurs (c’est le cas de le dire) qui vire à la chamaillerie mais un phoque au soi-disant goût douteux va les réconcilier sans le savoir. Une belle leçon de tolérance ! Ne jugeons pas sur les apparences…
Des petites histoires vraiment pleines de saveur, modernes et subtiles.

Poursuivons notre petit tête-à-tête Céline…
Qu’as-tu pensé de l’aspect extérieur de ce livre : la présentation, la mise en page, les illustrations,…  as-tu été séduite ou as-tu des remarques ?

Céline : Finalement, j’aime énormément ces trois-là aussi !!!! Bref, ces tête-à-tête sont tous à croquer !
Pour la mise en page, là, je ne suis pas une pro. Pour moi, elle est très soignée et les illustrations sont particulièrement réussies. Comme je le notais dans mon billet, les animaux représentés sont presque humains dans leurs regards et dans leurs gestes. La poule bernée par le ver de terre parait bien écervelée ; le pingouin et l’ours polaire, bien complices malgré leurs goûts différents ; le rhinocéros d’une gentillesse à faire fondre le petit papillon poète, etc… L’image colle donc parfaitement au texte et aide à faire passer la morale de l’histoire.
Mais, tu es bien plus habituée aux albums que moi…  Qu’en as-tu pensé toi ?

Pépita : Très belle analyse ! La mise en page est très belle : du beau papier glacé, une page pour annoncer le titre de la nouvelle paire d’animaux, une histoire ramassée en deux pages, ce qui donne un bon rythme et des illustrations d’animaux presque humains en effet, avec leurs traits de caractère bien en adéquation avec leur rôle. Un très bel ensemble.

Cet album correspondait à la thématique du swap « Sans moi, tu ne l’aurais pas lu ! » mais c’était aussi pour moi un clin d’œil à ta belgitude comme tu dis, car l’auteur et l’illustrateur sont belges.
Les connaissais-tu et as-tu eu envie de faire des recherches sur eux ? Et si c’est le cas, qu’as-tu appris ?

Céline : Non, je ne les connaissais pas. Je ne me suis plus guère intéressée aux albums depuis que les filles ont grandi ! Mais grâce aux membres d’A l’ombre du grand arbre, je m’y remets !!!  Effectivement, j’ai fait quelques recherches. Il s’agit en fait d’un auteur et d’un illustrateur néerlandophones (une de nos trois communautés en Belgique). Tête-à-tête est donc d’abord sorti en néerlandais sous le titre « Allemaal praatjes ! » en 1999 puis a été repris en français par les éditions Milan en 2003. Il semblerait que la traduction soit restée la plus fidèle possible. Seule la couverture a été changée. L’auteur, Geert De Kockere, a écrit de nombreux poèmes pour enfants. Il est également rédacteur en chef d’un magazine destiné aux 11-14 ans. Quant à l’illustrateur, Klaas Verplancke, il a été nominé quatre fois pour le prix Astrid Lindgren, le Nobel de la littérature de jeunesse, et lauréat du Grand Prix de Bologne en 2001. Il a publié près de 150 albums en Belgique, dont certains traduits en France, comme Le géant et le vent, chez Milan et Les Nouveaux Dinosaures aux éditions Sarbacane. Connais-tu ces titres ?

Pépita : Tes recherches sont très précises ! Le premier album, non, je ne le connais pas mais le second, oui, je l’ai même chroniqué, un album très drôle. Toi qui est enseignante, il y a l’inspectosaure …
Il y a aussi une suite à ce Tête-à-Tête qui s’appelle : Jamais content : 15 nouvelles histoires pas comme les autres, du même auteur mais avec un autre illustrateur. Pour ma part, je l’ai trouvé moins réussi. La magie du premier n’a pas opéré.

 

Pour l’avoir expérimenté, lire ces histoires à voix haute, en duo, est un vrai régal. As-tu eu envie de les lire comme tel ? Ou le proposeras-tu à tes élèves par exemple ?

Céline : L’inspectosaure ! Héhé ! ça m’intéresse ça…
Pour la lecture, je pense effectivement en proposer quelques-uns à mes élèves. Après Pâques, je prévois une séquence de cours « Ecrire un sketch et l’interpréter ». Ces tête-à-tête seront une bonne entrée en matière pour découvrir la construction d’un dialogue, la création d’une voix humoristique, la gestuelle, la gestion des silences, etc. Mes élèves ont 13 ans mais ces textes sont assez rigolos et porteurs d’un message, ils peuvent tout à fait leur convenir. Maintenant, je ne vais pas non plus leur demander de se déguiser en éléphant ou en escargot ! Ils ne le verraient pas d’un bon œil je pense ! Mais, avec des plus petits, pourquoi pas…
Et toi, je suppose que tu l’as maintes fois conté… Quelles étaient les réactions des plus jeunes comme des plus vieux ?

Pépita : Intéressant ! Tu me feras part de leurs réactions ? Pour répondre à ta question, ces petites histoires interpellent toujours, enfants comme adultes. Elles surprennent, font rire, font réfléchir et en général, une ne suffit pas ! Et le livre est toujours emprunté par la suite, ce qui est un signe infaillible.

Ton mot de la fin pour ce tête-à-tête ?

Céline : Je l’emprunte au rhinocéros. Ce Tête-à-tête ?
– Eh bien… Franchement, je l’ai trouvé très beau.

Pépita : Pour moi, très beau aussi ! Très heureuse d’échanger sur ce livre particulier avec toi en particulier…  Merci !

Céline : Encore merci pour cette belle découverte Pépita. C’était un excellent choix, tant sur le plan personnel (moment de lecture très agréable) que professionnel (pourrai l’utiliser en classe). Il a d’ailleurs trouvé une place de choix dans ma bib, à portée de main car, comme toi, je pense souvent y revenir !
Quand tu veux pour un nouveau tête-à-tête !

Pour en savoir plus, voici nos chroniques respectives :

Céline-Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVREsse

Pépita-Méli-Mélo de livres

Et n’oubliez pas…

D’autres tête-à-tête vont suivre…  sur d’autres livres échangés !
N’hésitez pas non plus à échanger avec nous sur ces titres…  Plus on est de fous, plus on lit !

Les chats – Le meilleur de nos lectures

Un bon livre, un gros fauteuil confortable, une cheminée avec un feu qui crépite et un chat qui ronronne sur son cousin, juste à côté de moi. Une situation qui me conviendrait bien là, tout de suite.

Mais À l’ombre du grand arbre, il y a aussi les allergiques et ceux qui préfèrent lire leur livre tranquillement sans qu’une boule de poils leur tourne autour. On a discuté de chats, et de livres.
On s’est rendu compte qu’il y avait une multitude de livres avec, comme personnage principal, un chat.
On s’est aussi rendu compte, que nos préférences différaient.
Alors voici les chats de nos bibliothèques, ceux qui ne perdent pas leurs poils, ce qui ne miaulent pas sans cesse. À l’ombre du grand arbre, les chats sont acceptés, s’ils sont imprimés sur les pages d’un bon livre !

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Pépita du blog Méli-mélo de livres

Un roman : 
Parole de chat par Hanna Johansen chez Belin, 2010
Isabeau est une chatte bien espiègle qui porte un regard presque humain sur ses congénères à quatre pattes et sur l’espèce humaine. Une lecture impertinente qui pousse à ne plus voir ces boules de poils de la même façon. Il ne leur manque que la parole en effet ! A partir de 9 ans.

Un album :

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? par Kimura Yûichi chez Picquier jeunesse, 2010
Un album poilant à souhait où le lecteur assiste à une course poursuite entre deux rats des champs et deux chats affamés. Ils vont se retrouver bien malgré eux dans une mauvaise posture. S’engagent alors entre eux des dialogues haut en couleur et à n’en plus finir…On ferait n’importe quoi pour ne pas être croqué !

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Sophie du blog La Littérature de Sophie et Judith :

Un album :

Le chat de Mathilde de Emily Gravett chez Kaléidoscope, 2012

Le chat de Mathilde aime les pelotes de laine, prendre le thé, dessiner… Enfin c’est ce que croit Mathilde. Parce qu’en fait son chat, ce qu’il aime par dessus tout, c’est Mathilde…
Un album plein d’humour où on découvre un chat dépité devant tant d’activités qui ne l’intéresse pas mais qui reste quand même… pour Mathilde.
Un album pour les enfants à partir de 3 ans

Bouma parle aussi de ce livre par-là.

Un roman :

La série du chat assassin par Anne Fine chez l’École des loisirs, collection Mouche
tome 123 et 4

Tuffy est un chat et il a bien l’intention de le rester. Pas question d’aller contre son instinct de félin ! Cela va lui entraîner quelques ennuis pour le plus grand désespoir de ses maîtres mais le plus grand amusement des jeunes lecteurs.
Une première lecture pour les enfants partir de 7 ans

Un manga :

La série Chi, une vie de chat de Konami Kanata chez Glénat, collection Glénat kids

Chi est un chaton, vraiment trop craquant, perdu dans la ville. Il trouve refuge chez un couple avec un petit garçon qui vont l’adopter malgré l’interdiction du propriétaire. Chi devient rapidement un membre de la famille et c’est avec un grand plaisir que l’on suit ses découvertes quotidiennes.
Un manga en couleurs pour les enfants à partir de 8 ans.

Pépita parle aussi de Chi : Ici

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de  Dorot’ du blog Les livres de Dorot’

Un album:

Simon’s cat  de Simon Tofield a trouvé la place chez nous tout naturellement…avec trois chats à la maison on a quelques points de comparaison… Des éclats de rire garantis!!!

Un autre album:

Je suis le chat de Jackie Morris, un bel album tout en simplicité, peu de texte et des aquarelles magnifiques, un beau livre-cadeau !
Avec une double page à la fin qui donne les informations de base sur les différentes variétés de félins sauvages.

Un vrai chat au milieu des livres de Dorot’….
408262_4879039506919_178796371_n

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Céline du blog Qu’importe le flacon pourvu qu’on est livresse

Des romans :


Les chats de Marie-Hélène Delval chez Bayard

Uun récit fantastique haletant à l’incipit accrocheur : « Je n’oublierai jamais ce matin-là, le matin où est apparu le premier chat…. Comment aurais-je pu imaginer l’horreur qui se préparait ? »

Dans Case départ, une des dix nouvelles de Silhouette de Jean-Claude Mourlevat, un ado, à qui ses parents ont confié la fermeture de la maison avant les vacances, se rend compte dans le car qui l’emmène en colo qu’il a enfermé son chat. Un récit à la chute… fatale qui m’a tiré un cri d’horreur !


Dans Un chat dans l’oeil de Silvana Gandolfi (Neuf de l’école des loisirs), un jeune garçon se met à tout voir par le regard de son chat, y compris ce qu’il ne devrait pas !

Encore une nouvelle avec Rue du cimetière extraite de Minuit, heure de l’horreur de J.B. Stamper. L’héroïne est mise au défi de s’emparer de nuit du collier du chat noir qui trône sur une tombe. Histoire à ne lire que le jour !

.- – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Bouma du blog Un Petit Bout de Bib :

Une bd :

Hugo et Cagoule de Loïc Dauvilliers et Marc Lizano chez Les Editions de la Gouttière, 2012
Un moment de jeu, de complicité et de tendresse entre un chat et son maître. Le tout sans texte, renforçant ainsi le talent de ce duo d’auteurs.

Un roman :

Les Enquêtes de Scarlett et Watson de Jean-Michel Payet et Mélanie Allag chez Milan Jeunesse, 2012/2013
T.1, Le trésor de Monsieur Ziane
T.2, Le Chat égyptien
Quand Scarlett, enquêtrice en herbe, est dans une impasse elle demande de l’aide à son fidèle félin Watson. Il faut dire que le chat parle et sait se servir de ce don.
De jolies premières lectures pleine d’humour et de suspens, avec des indices disséminés dans les illustrations pour le plus grand plaisir des jeunes lecteurs.

Un album :

Le Chat qui avait peur des ombres de Rozenn Illiano et Xavier Colette chez Mic_Mac, 2010.
Par une froide journée hivernale, Lilith petit chat à la belle fourrure blanche se perd loin de chez elle. Quand la nuit vient, les ombres s’allongent jusqu’à l’angoisse.
Les magnifiques illustrations et la poésie des textes rendent cet album incontournable quand on parle de chat.
Cet album est conseillé également par Dorot’, son avis à lire: ICI.

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Kik, du blog Les Lectures de Kik

Un album:
Splat est amoureux
de Rob Scotton, chez Nathan.
Splat est un chat, avec des poils que l’on a tout de suite envie de caresser. Le dessin de Rob Scotton, m’a conquise dès la première histoire de Splat lue. Les grands albums, sont mieux que les petits. Mais malgré ça Splat est un de mes chats préférés. D’autres Splat(s)

Bouma, elle aussi a lu Splat, c’est ICI. Et puis l’avis de Sophie, que j’ai failli oublier: .

Un autre album… Je n’ai pas pu résister… Quand on parle de chats en littérature pour la jeunesse, je pense à cet album, dans lequel il n’y a pas de chat…

27869bMon chat le plus bête du monde, de Gilles Bachelet, chez Seuil.
Tout le texte parle d’un chat, toutes les images montrent un éléphant. Une opposition qui fait beaucoup rire.

Sophie a lu Des nouvelles de mon chat, qui reprend dans un deuxième album ce même chat-éléphant. Tout aussi drôle.

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Les chats de Drawoua du blog Maman baobab

Un album:

C’est un secret ! de John Burningham, Editions Kaléïdoscope, diffusion L’Ecole des Loisirs, 2010 – 15 € – à partir de 4 ans.
Pour savoir ce que font les chats la nuit, il faudra suivre Marie-Hélène et son chat, Malcom, en pleine nuit, un été. Enfin, habillez vous bien. Non pas qu’il fasse froid, mais il faudra se faire beau pour être de la fête et voir la reine, peut-être. Un très bel album aux splendides illustrations de chat, mais pas seulement !

Une BD:

Cath et son Chat sont de retour ! C’est toujours signé Azenove & Richez et illustré par Ramon aux éditions Bamboo – janvier 2013 – T2 – 10,60 €
Cath, c’est une jeune fille un peu espiègle qui vit avec son père célibataire. Ni tête à tête ni seul à seul parce que Cath a un chat. Pour le meilleur et même pour le pire… Le chat c’est Sushi et il n’est pas tendance super sage. Un brin profiteur, un brin pas très fin, un peu snob, un peu à côté de la plaque parfois mais quand même vraiment gentil. Dans le fond. Alors de scènes en scènes, de strips en strips, on apprécie, on sourit. On sourit avec un T. Pas avec un S car le chasseur sachant chasser (le nain de jardin tout au moins) pourrait nous sauter dessus ce qui ne serait pas la meilleure idée. Une citation ? « Et si on adoptait un chat normal, plutôt ? »

Pour en savoir plus sur le premier opus, c’est .

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Pour cette sélection, on a invité d’autres blogueurs, les chats ça rapproche,
Il y a tout d’abord la très bonne sélection de livres avec beaucoup, beaucoup de chats du blog Edwyn, Faiel & CieAu milieu de leurs récits de construction d’habitation, les blogueurs-chats présentent des albums, avec des chats partout, c’est dans la catégorie Histoires de chats.

Ensuite il y a la blogueuse-bibliothécaire des Tribulations littéraires qui présente
41-Zj9mqrUL._SL500_AA300_

Toi, mon chat de Kwon Yoonjoo chez Zulma, paru en 2006.

Pour la dernière invitation, voici plusieurs pistes de lectures jeunesse (mais pas que!) autour des chats, proposées par La Culture se partage. C’est par .

– – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Et enfin, en BONUS, un peu dans le style Numéros complémentaires du Loto…

Bonus de Pépita:
Mon chat personnel et privé spécialement réservé à mon usage particulier de Rémy Charlip et Françoise Morvan chez Memo,
Le chat et l’oiseau de Géraldine Elschner et Peggy Nille chez l’Elan vert,
Chat fait quoi ? de Charlotte Gastaut et Rosie Morse chez Hélium,
Le chat du boulanger de Posy Simmonds chez Casterman,
Il n’y a pas de chats dans ce livre de Viviane Schwarz chez Ecole des Loisirs,
Il faut sauver le petit chat de Chihiro Nakagawa et de Junji Koyose chez Rue du monde.

Les Bonus de Sophie:
– Coucou les chats, de Viviane Schwars chez Tourbillon
Chahut chez Chacha, de Dorothée de Monfreid chez l’école des loisirs

Les Bonus de Dorot’
Mon chat à moi, BD, éditions Delcourt, 2008.
Mis Annie, BD, éditions Dupuis, 2010.
La guerre des clans, roman, Pocket jeunesse. Une saga qui est à sa troisième saison (6 volumes par saison…). Quatre clans des chats sauvages, quatre territoires, aventure, des bagarres, des sentiments, des croyances, de l’émotion… Une grande réussite.

Les Bonus de Maman Baobab:
– Le Chien, le Chat et la Souris
  de Bardur Oskarsson, éditions Circonflexe
– Un petit bol de lait dans le ciel de Kevin Henkes, éditions Kaléïdoscope
– Le rendez-vous de la petite souris de Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon, éditions Kaléïdoscope

Et puis comme vous savez que les chats ne font pas des chiens, quand Maman Baobab en parle c’est parfois un peu comme ÇA.

Maman Baobab aura le mot de la fin pour cette sélection pleines de chats, en espérant que tous ces livres vous feront ronronner de plaisir.