Nos coups de cœur de septembre

Cette rubrique mensuelle nous rappelle à chaque fois combien le temps passe !

Nous avons lu en septembre, malgré nos obligations de la rentrée, le tri des photos des vacances d’été, la rentrée littéraire et mille autres occupations.

Et voici ce que nous avons aimé et que nous partageons avec vous !

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Difficile pour Méli-Mélo de livres de choisir : Pépita a tout aimé ! Alors tant pis, je mets tout… Pour lire les chroniques, c’est LA.

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Très difficile aussi ce mois-ci de désigner un seul coup de cœur sur l’île aux trésors ! Isabelle et ses garçons ont voyagé loin, très loin, grâce à la belle plume de Nathalie Bernard. Son dernier roman, Le dernier sur la plaine, paru fin août 2019 aux éditions Thierry Magnier, nous plonge au cœur de l’histoire des amérindiens des grandes plaines, avec pour fil rouge la vie incroyable du dernier chef Comanche. Magnifique. Son avis

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Sophie a vibré au côté de Abi en vivant avec elle ses épreuves. Après un accident de voiture, la jeune fille est amputée d’un bras. Elle doit réapprendre à vivre, à faire les gestes du quotidien et à redonner du sens à son existence pour se recréer un avenir.
Un si petit oiseau est un superbe roman de Marie Pavlenko qui nous fait passer par toutes les émotions !

Son avis

L’avis de Pépita

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Alice a été bouleversée par a rencontre avec Joseph, jeune ado, malmené, mal aimé.. et a vécu tant d’émotion à la lecture de son histoire !

Gary D . Schmidt, un auteur décidément incontournable….

L’avis de Pépita

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Adèle et Solectrice ont frémi de bonheur en suivant la cavale de Victor et Yazel, un cambrioleur qui veut échapper à l’emprise de son père et une adolescente sourde amatrice de haïkus. Deux êtres qui se côtoient avec douceur et nous invitent à observer ce qui nous entoure en coupant le son.

L’avis de Pépita. Le nôtre reste à venir.

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HashtagCéline a retrouvé avec une immense joie Séverine Vidal avec un nouveau roman d’une intensité extraordinaire pour une histoire de mères, de filles et de drames. Un beau moment de lecture et un coup de coeur énorme. Pour lire son avis c’est ICI.

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Bouma a craqué pour une jolie bande-dessinée : L’écorce des choses de Cécile Bidault chez Warum Éditions. Avec douceur et empathie, l’autrice nous invite dans le quotidien d’une jeune sourde à une époque où il lui était interdit de signer.

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Aurélie partage un coup de coeur adulte mais accessible aux ados. En effet, dans le cadre professionnel elle a eu le plaisir de rencontrer l’auteure Hélène Frédérick et son dernier roman « La nuit sauve » chez Verticales. L’écrivaine nous plonge dans son Québec natal en 1988. Une nuit où nous sommes plongés dans la tête de trois ados lors d’une fête : peur de grandir, mal-être,séduction tous les éléments sont là pour nous tenir en haleine. A cela, une quatrième voix qui nous devance (tel un choeur) qui nous laisse présager une catastrophe…

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Et maintenant, quelles pépites allons nous découvrir durant ce mois d’octobre…

Ils/Elles ont changé le monde

Ils sont nombreux ces hommes et ces femmes qui se sont engagés pour faire de notre monde, un monde meilleur.

Des destins extraordinaires, des parcours de vie qui ont forcé notre admiration, du courage, de la générosité, de l’engagement… la littérature jeunesse est remplie de références inspirantes pour toutes celles et ceux qui veulent s’engager à leur tour !

Nous vous proposons une sélection de portraits influents, connus ou moins, parfois romancés mais toujours documentés.

 

Rester debout de Fabrice Colin (Albin Michel, 2018)

Simone Veil, à la veille de sa mort, se remémore sa tendre et heureuse enfance mais aussi les années les plus terribles de sa vie. Cette biographie valorise une femme populaire d’exception qui a lutté toute sa vie pour la paix, le droit et la mémoire.

Retrouvez l’avis de Mélimélodelivres

 

 

Banksy et moi d’Elise Fontenaille (Rouergue, 2014)

Cet artiste envahit les rues et les murs de ses manifestes tout en restant un parfait inconnu.

Banksy est moi n’est pas une biographie mais un roman qui invite à vouloir fouiller un peu plus la vie de ce clandestin « art-terroriste ».

Retrouvez l’avis d’Alice

 

Marie Curie d’Isabel Thomas (Gallimard Jeunesse, collection Les grandes vies, 2018)

La vie de cette grande femme vue façon bullet journal : parties romancées, anecdotes en vrac, illustrations fluos et parties documentaires. Un rendu très frais qui rend Marie Curie très contemporaine.

 

Retrouvez l’avis d’Aurélie

 

 

Marie Curie : la scientifique aux deux prix Nobel de Céka et Yigaël (Editions Faton, 2017)

C’est sous forme de BD cette fois que vous pourrez découvrir la vie de Marie Curie, de son enfance à sa mort, en passant bien sûr par sa rencontre avec Pierre Curie et ses travaux sur la radioactivité.

Retrouvez l’avis de Sophie.

 

Chez MéliMélodelivres, une collection d’albums grand format intitulée « Qui êtes-vous ? » chez l’éditeur Bulles de savon qui rend hommage aux écrivains, aux peintres, et bien d’autres LA.

Une autre collection sur le sujet du même éditeur à découvrir LA.

Une autre collection « T’étais qui toi ? » chez Actes sud junior qui met en valeur des personnages réels d’une façon fort vivante.

Un titre chroniqué chez MéliMélodlivres mais vous pouvez retrouver la collection LA.

Une autre collection que Pépita affectionne beaucoup, celle « Des graines et des guides » chez l’éditeur A dos d’âne : riche déjà de 89 titres, cette collection en format poche va à l’essentiel en présentant des femmes et des hommes morts ou vivants qui ont marqué ou marquent l’histoire. Pour un lectorat à partir de 8 ans et bien plus !

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Dans la gueule du loup de Michael Morpurgo illustré par Barroux (Gallimard jeunesse, 2018) 

Chez Hashtagcéline, il est question des hommes et des femmes qui, pendant la seconde guerre mondiale, se sont battus dans l’ombre pour la liberté. Dans son roman Dans la gueule du loup, Michael Morpurgo nous parle de sa propre histoire familiale et nous dresse le portrait émouvant d’un de ces hommes qui par son engagement a fait notre monde d’aujourd’hui.

Retrouvez l’avis d’Hashtagcéline

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Frida de Benjamin Lacombe et Sébastien Perez (Albin Michel jeunesse, 2016)

Frida Kahlo est une artiste mexicaine qui a marqué son pays et pas seulement. À travers ses œuvres, elle représente les douleurs de son corps et de sa vie. Elle est une figure du féminisme du XXe siècle. Benjamin Lacombe lui rend un bel hommage dans cet album.

Retrouvez l’avis de Sophie

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Irena de David Morvan et Séverine Tréfouël (Glénat, 2017)

Voici une série de bande-dessinée qui fera découvrir aux jeunes et aux moins jeunes le destin d’Irena Sendlerowa.  Cette polonaise peu connue du grand public a sauvé des dizaines d’enfants juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale et mérite qu’on s’arrête sur son histoire.

Retrouvez l’avis de Bouma

sur le premier tome

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Nina d’Alice Brière-Haquet et Bruno Liance (Gallimard jeunesse, 2015)

Nina Simone est connue dans le monde entier pour sa voix magnifique et son influence sur le monde de la musique. Grâce à cet album sélectionné l’année dernière dans le Prix des Incorruptibles, les enfants peuvent également découvrir son combat pour l’égalité des droits des afro-américains.

Retrouvez l’avis de Bouma

 

D’un combat à l’autre, les filles de Pierre et Marie Curie, de Béatrice Nicodème, (Editions Nathan, 2014)

Un roman historique passionnant pour découvrir trois femmes extraordinaires : Marie Curie et ses filles Eve et Irène. Chacune, à sa façon, va s’engager dans la Grande Guerre. Que ce soit au nom de la science, de l’art ou simplement de l’humanité, elles vont changer le cours de l’Histoire.Retrouvez l’avis de la collectionneuse de papillons. 

Louis Armstrong, de Pierre Ducrozet, Zaü et Jacques Bonnaffé (Éditions des Bulles de savon, 2012)

Et pour finir, voici un album consacré à un autre jazz-man à la destinée extraordinaire : Louis Armstrong. Le récit de Pierre Ducrozet, les illustrations de Zaü et la voix de Jacques Bonnaffé nous transportent de la Nouvelle-Orléans aux rives du Mississippi puis au cœur des grandes villes américaines et mondiales, pour une épopée qui n’est pas que celle d’un homme, mais aussi celle du jazz et des États-Unis…

Retrouvez l’avis d’Isabelle sur L’île aux trésors

 

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Des portraits, des hommages, des livres à mettre entre les mains des jeunes et des moins jeunes, … pour comprendre une société, l’Histoire et parfois sa propre histoire.

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Lectures d’enfants #19

Ça a commencé comme ça:

-Dis moi mouflette, il y a un livre dont tu aimerais qu’on parle sur le blog?

-Le livre double !

-Le livre double ?

-Oui, tu sais, celui que tu lis, tu le retournes, tu as un autre livre mais il va avec mais c’est pas la même histoire mais un peu quand même.

-Ah, je vois, c’est « Chat par-ci, Chat par-là », de Stéphane Servant (Édité au Rouergue).

-Voilà.

 

-Ok, tu veux que je te pose des questions dessus comme la dernière fois?

-Non, cette fois, c’est moi qui t’en parle. Bon, si tu as des questions, t’as le droit aussi.

-Ok, on y va?

-Attends, je le relis d’abord !

Bon, on dirait que ma mouflette a décidé de mener la danse, je la suis bien volontiers, et le lendemain…

-C’est bon, t’as de quoi noter ?
Alors déjà, hier, quand j’ai relu le livre, j’ai relu aussi ensuite « Une histoire à 4 voix ».(Anthony Browne, école des loisirs), tu sais, que tu me lisais quand j’étais petite (oui, parce que maintenant, ma mouflette est grande, attention, elle a 9 ans et demi tout de même, faudrait voir à pas confondre) parce que je me suis dit que c’était un peu pareil. Mais en fait non. C’est pas pareil. Parce que là, c’est pas UNE histoire, mais bien deux histoires. On commence dans un sens, moi j’ai commencé par « chat par-ci », ensuite, on lit l’autre histoire, on se dit qu’à un moment, à la fin sans doute, les deux histoires vont se croiser et puis non, les histoires elles vont ensemble, elles se ressemblent, elles se passent au même endroit, les personnages sont les mêmes mais non, ce n’est pas la même histoire.

-Ah bon, mais dis-moi, tu peux m’en parler un peu de l’histoire justement ?

-DES histoireS !

-Oui, pardon, des histoires…

-Alors il y a d’abord une vieille dame, coincée chez elle parce qu’elle s’est cassé la jambe, et qui s’ennuie seule chez elle. Il y a un chat qui vient la voir, elle n’aime pas les chats mais celui là elle l’aime bien parce qu’il ronronne sur ses genoux. Un jour, elle trouve un petit mot dans son collier.

L’autre histoire, c’est celle d’un petit garçon, coincé chez lui parce qu’il s’est cassé la jambe en percutant une vieille dame en vélo. Il s’ennuie parce qu’il n’a pas de copain pour venir lui apporter les devoirs à la maison. Un chat vient le voir… Et là, tu penses que tu as compris, tu te dis, « le garçon, il met un mot sur le collier du chat pour la vieille dame qui s’ennuie autant que lui ». Sauf que non. Pas du tout. Le garçon, il pense à quelqu’un d’autre, une fille bien sûr ! (les garçons, dans la vie, ça pense surtout aux autres garçons, mais dans les livres, ça pense quand même souvent aux filles). Donc, il met un mot pour la voisine qui a son âge, et il a une réponse !

-De la vieille dame?

-Non mais ça, on peut pas le savoir encore, parce qu’on lit cette histoire sans avoir lu celle de la dame, donc quand il reçoit un mot, on est certain que c’est bien la petite fille qui lui a écrit, et on est drôlement content pour lui, du coup !

-Dis donc, ça à l’air drôlement compliqué cette histoire?

-C’est ça qui est bien, c’est que, quand on lit, c’est pas compliqué. On lit une histoire, et puis une autre, et c’est quand on a refermé le livre et qu’on essaye de relier les deux histoires entre elles qu’on trouve ça compliqué, alors on réfléchit et on relit, mais dans l’autre sens, pour bien comprendre. Et même, j’ai lu les deux histoires en même temps, en retournant le livre entre chaque jour (chaque histoire se déroule sur pendant la même semaine et chaque jour forme un chapitre) pour voir si ça marchait. Et ça marche!

-Alors c’est un livre à lire trois fois?

-Ben, les livres, c’est toujours comme ça, quand on les aime bien, on les relit plusieurs fois, mais là, oui, on a spécialement envie de le relire, et puis ce qu’il y a de bien c’est que, quand on le lit la première fois, on comprend tout, mais quand on le lit la troisième fois, on comprend encore plus de choses.

-Ah, dis donc, c’est chouette ça, on livre qui incite à la relecture. Et est-ce qu’il y a des choses qui t’ont particulièrement marquée, des mots, des passages qui te plaisent spécialement?

-J’ai bien aimé que le garçon soit plus fort en orthographe que la dame, et aussi qu’il connaisse des poèmes plus jolis. D’habitude c’est plutôt l’inverse.

-Oui, c’est un livre plein de surprises et qui sort des clichés, c’est aussi ce que j’ai aimé.

-Oui, parce qu’ils finissent par rencontrer chacun quelqu’un mais c’est pas celui qu’on croyait au départ. Je me demande ce qu’il se passe après ? Est-ce qu’ils finissent par se rencontrer tous les deux, quand le livre est fini ? Moi je me dis que oui, qu’ils vont faire un grand goûter tous les quatre, avec des gâteaux au chocolat et au gingembre, et qu’ils vont bien rigoler en repensant à toute l’histoire…

-Tu as quelque chose à ajouter sur ce livre?

-Non, et toi ?

-Juste que c’est un très joli livre que j’ai lu avec plaisir. Et qu’il m’a fait penser à une phrase à la fin d’une chanson d’amour qui dit « ce fut un beau malentendu » (Anne Sylvestre « Malentendu« )

 

 

Loup un jour… – Une lecture commune au poil !

 Attention, le loup rode…
Il n’est jamais bien loin, c’est bien connu.
En tout cas, il est un sujet récurent de la littérature de jeunesse.

Alors, quand ce superbe album m’est tombé entre les mains, j’ai eu très envie d’en parler, d’en discuter, pour voir si mes copinautes avaient ressenti les mêmes sensations que moi.

Cet album, c’est Loup un jour
de Céline Claire, illustré par Clémence Pollet
et paru cette année au Rouergue.

 Un album qui a donné matière à discussion comme vous pourrez le lire ci-dessous.

 

Bouma : La couverture a forcément son importance dans le choix d’une lecture. Qu’avez-vous pensé, ressenti, à la vue de celle-ci ?

Kik : Je n’avais rien lu sur ce livre, avant de commencer ma lecture, alors la couverture m’a intrigué grandement. Plusieurs arbres en noir avec des personnages qui se cachent derrière ? Un chaperon rouge ? Un cochon ?
Je fus intriguée.

Céline du tiroir : Oui, intriguée aussi, assez séduite par ce joli contraste entre le noir et les couleurs lumineuses, mais surtout attirée comme d’habitude par ce loup -cet animal me fascine- et je le trouve très album-génique !

Pépita : Un loup-forêt, me suis-je dit, et des personnages de contes entre les pattes-troncs… Tout ça induit par un titre assez énigmatique et des couleurs froides et chaudes… On se demande bien ce qu’il peut y avoir à l’intérieur et ça aiguise l’appétit de lire !

Bouma : En ce qui me concerne, le contraste entre les couleurs et la masse, énorme, noire, effrayante, m’a donné très envie de découvrir le reste de l’histoire.
Mais quelle histoire au fait ?

Pépita : Une double page par personnage et chacun pense que le loup va le croquer… Mais, non, il emprunte juste quelque chose. Faut dire que la masse noire est assez terrifiante ! La curiosité aidant, les personnages empruntés aux contes se retrouvent chez le loup… pour partager un dessert… mais pas que…

Kik : Les personnages incontournables des contes ou histoires qui côtoient le loup se retrouvent ici : les trois petits cochons, le chaperon rouge, ou encore Pierre… Chacun se méfie, et pour cause il a déjà eu affaire à lui.

Céline du tiroir : C’est presque construit comme un plaidoyer pour la défense du loup, qu’on aurait trop souvent accusé à tort de vouloir dévorer bien des petits héros de contes. Alors que c’est une suite de malentendus, car le loup avait simplement besoin d’œufs, d’un petit pot de beurre, etc, pour confectionner un gros gâteau à partager…

Bouma : Vos résumés se complètent à merveille et donne bien la trame générale de l’album.

Cette histoire tourne donc autour des contes classiques et de la figure terrifiante du loup. Partant de ce postulat, vous semble-t-il essentiel de les connaître avant la lecture de ce titre ou peut-elle fonctionner sans ? Et d’ailleurs quel serait pour vous, le lecteur idéal pour cet album ?

Pépita : Difficile de répondre à cette question. Si on a la clé de lecture de connaissance des contes, ou au moins le savoir de quoi et de qui ils parlent, bien sûr, je pense que c’est mieux. L’album se révèle alors dans toute sa dimension. Mais si on pense ça, on exclut les autres… Cet album peut alors être une formidable porte d’entrée pour aborder ces contes par la suite, si le petit lecteur en a l’envie ou si l’adulte a suffisamment de tact pour l’y amener en douceur. Parce que les contes, ça peut faire peur à certains enfants ! Cet album aussi d’ailleurs : la masse noire du loup est très évocatrice ainsi que la terreur qui se lit dans les expressions des personnages. Quant à l’âge, je dirais pas avant 5-6 ans, mais là aussi, c’est subjectif. Tout dépend des enfants… La fin n’est pas si facile à comprendre je trouve. Nous, on projette notre regard d’adulte et en plus de professionnel du livre, ce qui, il ne faut pas avoir peur de l’admettre, fausse le regard. Ce qui est intéressant, c’est de saisir le regard neuf, sans filtres… Or, un enfant de 5-6 ans aujourd’hui en a déjà beaucoup.

Céline du tiroir : En fait, le meilleur âge, c’est l’âge auquel les enfants sont réceptifs aux contes, et à la peur. Et effectivement, même s’il n’est nul besoin d’avoir lu ceux auxquels Loup un jour fait référence pour le comprendre, il y a quand même la question de la maturité littéraire, qui sera propre à chaque enfant. Et si les personnages de contes sont facilement identifiés par les enfants très jeunes, aujourd’hui ils rentrent dans l’univers des contes souvent par des contes détournés où le loup est gentil, ou stupide et/ou inoffensif avant de découvrir les contes originaux, plus sombres.

Kik : Il y a beaucoup de suggestion dans cet album. Il y a des ombres, cette masse noire de la forêt, le loup qui rode (enfin on pense, on devine …). Je ne sais pas trop, quel serait le niveau d’appréciation de ce livre, sans connaître l’histoire du chaperon rouge, ou celle des trois petits cochons. D’ailleurs je me fais le réflexion que je ne connais pas d’histoire précise, ou très connue avec un loup et des poules. D’habitude le prédateur est un renard. Peut être que pour ces personnages, j’ai loupé une allusion à un conte célèbre, mais que je ne connais pas.
Pourtant cela ne m’a pas gêné. Le loup est un « méchant » universel. Il semble se racheter en épargnant tout le monde.
Mais loup un jour …

Illustration signée Clémence Pollet extraite de LOUP UN JOUR
© Rouergue jeunesse, 2014

 

BoumaEt maintenant, qu’avez-vous ressenti face au parti pris de Clémence Pollet dans les illustrations ?

Kik : Mon attirance a été plutôt sur l’utilisation de papiers découpés. J’aime les couleurs franches, au milieu de tout le noir imposant du loup. C’est ce point que je retiens principalement, le noir, omniprésent du loup.

Céline du tiroir : Très beau contraste des couleurs, des clairs et des obscurs, et ce loup dont on ne voit que la sombre fourrure, c’est très réussi d’un point de vue graphique !

Pépita : Très franchement, j’aime beaucoup le loup suggéré. ça change ! Et puis, toutes ces équivoques induites du coup. La terreur sur les visages, puis l’apaisement, une couleur par personnage, des couleurs très contrastées aussi, presque de synthèse. Cette page où il y a l’association du visage du personnage et l’ingrédient que le loup lui a volatilisé, je la trouve remarquablement bien réalisée. Un album de haute qualité même si, et je me répète, la chute n’est pas si facile à comprendre. D’ailleurs, il semblerait que nous y voyons toutes une fin différente, non ?

Bouma : Comme le soulève Pépita, la fin peut être sujette à plusieurs interprétations. Voulez-vous en dire un mot ?

Kik : Encore une fois tout est suggéré. On suppose. On pense deviner. Moi je pense qu’il les mange tous, mais comment en être sûr ? Et pourquoi le loup serait-il toujours le méchant ? La fin est très perturbante, à cause de toutes les possibilités qu’elle offre.

 Céline du tiroir : Tout à fait d’accord avec Kik, c’est cette incertitude finale qui est insoutenable !!! Je l’ai aussi interprété comme elle, mais c’est vrai qu’on pourrait le voir différemment… d’où un échange intéressant avec l’enfant à qui on le lit !

Pépita : Pour moi aussi, le loup semble les croquer tous à la fin… C’est la dernière phrase du livre qui m’a enlevé tout espoir d’une autre fin ! « Loup un jour, Loup toujours naturellement ». Comme quoi, ce pauvre loup reste toujours enfermé dans ce schéma. Alors que la dernière double page laisse à penser que non, ils vont tous se partager ce merveilleux gâteau et faire la fête. Effectivement, plusieurs interprétations possibles, plusieurs lectures possibles.

Bouma : Avec les deux derniers petits mots « loup toujours » sur la toute dernière page, l’auteure change complètement le sens de sa fin en jouant sur la cruauté abordée dans les contes.
On pourrait aussi soulever le diction supposé « Loup un jour… loup toujours » comme sujet à réflexion. Ne peut-on pas changer ? Doit-on toujours correspondre à l’image que l’on projette ? Ce sont des questions importantes dans la construction de soi.
Mais dans le cas de cet album en particulier, j’ai aimé cette fin. Cette chute, superbe, et pas si évidente car il faut savoir la trouver, la voir. Au final ce sera à chaque lecteur de prendre sa propre décision face à cette conclusion originale .

Et pour cette lecture commune, votre petit mot de conclusion ?

Céline du tiroir : J’ai aimé moi aussi cette fin habile et un peu abrupte, assez politiquement incorrecte finalement, parce qu’il semble que plus aucun auteur n’ose faire de loup vraiment méchant (ou alors pour le tourner en ridicule). En revanche, si ce « loup toujours » est très bien trouvé ici, il ne faut pas en faire un précepte évidemment !!

Kik : J’aime bien parler des albums ! – Et ce livre il me fait flipper quand même, mais tout en finesse.

Pépita : Oui, moi aussi, il m’a fait flipper cet album… Il y a une tension latente dans ces pages.

Bouma : Merci à toutes pour votre participation et pour ce bel échange.

J’espère que cette lecture commune vous aura donné envie de découvrir ce magnifique album et de vous faire votre propre avis à son sujet.

Si jamais vous vouliez en savoir encore un peu plus avant de vous décidez vous pouvez retrouver nos avis personnels ici :

– celui de Kik

– celui de Céline

– celui de Pépita

– et le mien (Bouma)

A propos de Noël… pour les (très) grands

Dernière petite sélection non-exhaustive et tout-à-fait subjective de livres sur Noël…

Pour les adolescents qui n’ont plus l’âge de croire au Père Noël, pour ceux qui en aiment toujours la magie et pour ceux qui ne veulent plus la voir…

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img330L’étrange Noël de Monsieur Jack présenté par Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est livresse
de Jun Asuka, Pika édition, 2012

Qui ne connait pas ce célèbre dessin animé de Tim Burton, L’étrange Noël de Monsieur Jack ? Quelques jours avant Halloween, Pika éditions a sorti une version manga ! La mangaka Jun Asuka reste fidèle à l’œuvre d’origine, tant pour le texte que pour les représentations graphiques des personnages. Le dessin tout en finesse et le découpage soigné rendent hommage au génie de Burton. Il n’y manque que la bande son.
A découvrir si vous êtes fan de mangas et de l’univers sombre et poétique de ce grand maitre du fantastique.

L’avis complet de Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est livresse

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flocons d'amourFlocons d’amour présenté par Le Cahier de lecture de Nathan
de Maureen Johnson, John Green et Lauren Myrecle, Hachette jeunesse, 2010

Voilà un roman parfait à lire au coin du feu, dans un grand fauteuil moelleux, avec un chocolat chaud, l’odeur des épines du sapin de Noël et un chant de Noël en fond sonore … tout ce qu’il faut pour se reposer, profiter et se détendre. Pas de prise de tête entre ces pages ! Des bons trucs comme des moins bons mais dans l’ensemble une véritable sucrerie !
Le roman est en fait un recueil de 3 grandes nouvelles. Mais pas 3 nouvelles déliées les unes des autres loin de là ! Car si cela doit faire presque 2 ans que j’ai lu ce bouquin, je me rappelle bien -surtout en relisant ma chronique- que ces 3 nouvelles se lient, se mêlent se rencontrent et c’est ça qui en fait le gros point fort !
Si on est plongé en plein dans une ambiance de Noël pleine de punch et d’énergie, c’est aussi un livre empli d’émotion. De l’amitié bien entendu, encore faut-il en rester digne, de l’amour pour faire palpiter le coeur et ce patchwork de sentiments comme le bonheur et le bien-être, la tristesse et la nostalgie, les blessures et les rayonnements du coeur qui nous forgent en tant que humain.
Un beau livre, frais et tendre sur la vie, sur la magie de Noël.

L’avis complet du Cahier de lecture de Nathan

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NvellescontComptes de Noël de Delphine de Vigan présenté par Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est livresse
in Nouvelles contemporaines Regards sur le monde, Le livre de Poche Jeunesse, 2012

Dans Nouvelles contemporaines Regards sur le monde, un recueil de dix nouvelles de Delphine de Vigan, Timothée de Fombelle et Caroline Vermalle, vous trouverez d’entrée de jeu une nouvelle de circonstance. Il s’agit de Comptes de Noël, le seul et unique texte proposé par Delphine de Vigan. Comptes de Noël est l’histoire pleine d’optimisme d’une enfant différente, surdouée qui pense ne plus avoir assez de place pour son cœur avec tous ces chiffres qui occupent le terrain. Sa petite Elsa vous fera fondre de tendresse…
Un recueil et trois auteurs contemporains à découvrir, « trois regards réalistes et humanistes sur le monde d’aujourd’hui » comme l’indique l’éditeur sur la 4e de couverture.

L’avis complet de Qu’importe le flacon, pourvu qu’on est livresse

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douce-nuitDouce nuit, Minus !  présenté par Maman Baobab
de Sylvie Deshors, Le Rouergue (DoAdo noir), 2012

24 décembre. La mère de notre héros se fait pincer au supermarché, tentant de voler un jeu vidéo pour le lui offrir. L’offrir à son fils, de 13 ans. Il s’enfuit du supermarché, la laissant en plant. C’est le début d’une drôle d’aventure. A moins qu’elle ne soit sordide, plutôt.
Je, c’est Minus. En fugue. Minus, un sobriquet dont le baptise Nasta, drôle de ninja dont on ne sait s’il vit dans la réalité ou s’il est tout droit sorti d’un jeu vidéo. Inquiétant personnage que suit Minus pourtant, dans ses frasques, dans son jeu, dans son aventure, dans sa révolte contre Noël. Un duo en mob, contre les décos, les étoiles, la nuit qui brille, contre la société qui les exclut. Jusqu’au hic. Jusqu’au Père Noël, en vrai. Un marginal plus qu’inquiétant, effrayant même. Kidnapping. Minus se sortira -t-il du piège ? Ce réveillon pourrait bien se terminer en drame. Il avait de toute façon si mal commencé que ce ne serait pas surprenant.

Un roman bien ficelé où il faut avoir le cœur bien accroché, tant il palpitera à la lecture de ce roman noir avec lequel jamais plus jamais, le lecteur ne verra la nuit de Noël comme avant. Bravo à Sylvie Deshors qui nous immerge dans un univers tout de glauque au format Père Noël.

L’avis complet de Maman Baobab

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Bonnes Fêtes à tous