Ça a commencé comme ça:
-Dis moi mouflette, il y a un livre dont tu aimerais qu’on parle sur le blog?
-Le livre double !
-Le livre double ?
-Oui, tu sais, celui que tu lis, tu le retournes, tu as un autre livre mais il va avec mais c’est pas la même histoire mais un peu quand même.
-Ah, je vois, c’est « Chat par-ci, Chat par-là », de Stéphane Servant (Édité au Rouergue).
-Voilà.
-Ok, tu veux que je te pose des questions dessus comme la dernière fois?
-Non, cette fois, c’est moi qui t’en parle. Bon, si tu as des questions, t’as le droit aussi.
-Ok, on y va?
-Attends, je le relis d’abord !
Bon, on dirait que ma mouflette a décidé de mener la danse, je la suis bien volontiers, et le lendemain…
-C’est bon, t’as de quoi noter ?
Alors déjà, hier, quand j’ai relu le livre, j’ai relu aussi ensuite « Une histoire à 4 voix ».(Anthony Browne, école des loisirs), tu sais, que tu me lisais quand j’étais petite (oui, parce que maintenant, ma mouflette est grande, attention, elle a 9 ans et demi tout de même, faudrait voir à pas confondre) parce que je me suis dit que c’était un peu pareil. Mais en fait non. C’est pas pareil. Parce que là, c’est pas UNE histoire, mais bien deux histoires. On commence dans un sens, moi j’ai commencé par « chat par-ci », ensuite, on lit l’autre histoire, on se dit qu’à un moment, à la fin sans doute, les deux histoires vont se croiser et puis non, les histoires elles vont ensemble, elles se ressemblent, elles se passent au même endroit, les personnages sont les mêmes mais non, ce n’est pas la même histoire.
-Ah bon, mais dis-moi, tu peux m’en parler un peu de l’histoire justement ?
-DES histoireS !
-Oui, pardon, des histoires…
-Alors il y a d’abord une vieille dame, coincée chez elle parce qu’elle s’est cassé la jambe, et qui s’ennuie seule chez elle. Il y a un chat qui vient la voir, elle n’aime pas les chats mais celui là elle l’aime bien parce qu’il ronronne sur ses genoux. Un jour, elle trouve un petit mot dans son collier.
L’autre histoire, c’est celle d’un petit garçon, coincé chez lui parce qu’il s’est cassé la jambe en percutant une vieille dame en vélo. Il s’ennuie parce qu’il n’a pas de copain pour venir lui apporter les devoirs à la maison. Un chat vient le voir… Et là, tu penses que tu as compris, tu te dis, « le garçon, il met un mot sur le collier du chat pour la vieille dame qui s’ennuie autant que lui ». Sauf que non. Pas du tout. Le garçon, il pense à quelqu’un d’autre, une fille bien sûr ! (les garçons, dans la vie, ça pense surtout aux autres garçons, mais dans les livres, ça pense quand même souvent aux filles). Donc, il met un mot pour la voisine qui a son âge, et il a une réponse !
-De la vieille dame?
-Non mais ça, on peut pas le savoir encore, parce qu’on lit cette histoire sans avoir lu celle de la dame, donc quand il reçoit un mot, on est certain que c’est bien la petite fille qui lui a écrit, et on est drôlement content pour lui, du coup !
-Dis donc, ça à l’air drôlement compliqué cette histoire?
-C’est ça qui est bien, c’est que, quand on lit, c’est pas compliqué. On lit une histoire, et puis une autre, et c’est quand on a refermé le livre et qu’on essaye de relier les deux histoires entre elles qu’on trouve ça compliqué, alors on réfléchit et on relit, mais dans l’autre sens, pour bien comprendre. Et même, j’ai lu les deux histoires en même temps, en retournant le livre entre chaque jour (chaque histoire se déroule sur pendant la même semaine et chaque jour forme un chapitre) pour voir si ça marchait. Et ça marche!
-Alors c’est un livre à lire trois fois?
-Ben, les livres, c’est toujours comme ça, quand on les aime bien, on les relit plusieurs fois, mais là, oui, on a spécialement envie de le relire, et puis ce qu’il y a de bien c’est que, quand on le lit la première fois, on comprend tout, mais quand on le lit la troisième fois, on comprend encore plus de choses.
-Ah, dis donc, c’est chouette ça, on livre qui incite à la relecture. Et est-ce qu’il y a des choses qui t’ont particulièrement marquée, des mots, des passages qui te plaisent spécialement?
-J’ai bien aimé que le garçon soit plus fort en orthographe que la dame, et aussi qu’il connaisse des poèmes plus jolis. D’habitude c’est plutôt l’inverse.
-Oui, c’est un livre plein de surprises et qui sort des clichés, c’est aussi ce que j’ai aimé.
-Oui, parce qu’ils finissent par rencontrer chacun quelqu’un mais c’est pas celui qu’on croyait au départ. Je me demande ce qu’il se passe après ? Est-ce qu’ils finissent par se rencontrer tous les deux, quand le livre est fini ? Moi je me dis que oui, qu’ils vont faire un grand goûter tous les quatre, avec des gâteaux au chocolat et au gingembre, et qu’ils vont bien rigoler en repensant à toute l’histoire…
-Tu as quelque chose à ajouter sur ce livre?
-Non, et toi ?
-Juste que c’est un très joli livre que j’ai lu avec plaisir. Et qu’il m’a fait penser à une phrase à la fin d’une chanson d’amour qui dit « ce fut un beau malentendu » (Anne Sylvestre « Malentendu« )