Le Top 5 de littérature enfantine

5? Seulement 5? Vraiment? Quelle drôle d’idée nous avons eu là, je me demande quand même si c’est bien raisonnable! Mais nous aimons les défis alors c’est parti pour seulement 5 albums qui, à mes yeux, sortent du lot.

1

Le premier s’est imposé, je l’adore parce qu’il permet une multiplicité des interprétations et qu’on peut le relire à de multiples reprises sans s’en lasser. On peut y voir une histoire sur l’amitié, l’amour, l’absence, la capacité à ouvrir son cœur à l’inconnu. Ou tout autre chose encore.

John Brown, Rose et le chat de minuit Jenny Wagner, Ron Brooks, âne bâté

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Après ce formidable album, il faut être à la hauteur! Le suivant est également très symbolique, on peut aussi y retrouver une allégorie des relations entre un parent et son enfant. Au fil des ans, c’est devenu un classique et je le relis toujours avec la même émotion.

L’arbre généreux Shel Silverstein L’école des loisirs

3

Restons dans les relations familiales, avec à présent un album qui aborde l’épineuse question de la naissance d’un cadet. Ici la sensibilité et l’humour se côtoient avec beaucoup de justesse.

Lettres à mon cher petit frère qui n’est pas encore né Frédéric Kessler, Alain Pilon, Grasset jeunesse

4

Il faut bien sûr un récit initiatique, pour compléter cette liste. Celui là est un régal que je ne me lasse pas d’offrir, il fait vraiment partie à mes yeux des livres qui aident les enfants à grandir. Quelle joie de voir la petite Nao s’exclamer « Je peux faire du camping comme une grande! »

Le premier camping de Nao Akiko Hayashi école des loisirs

5

Et enfin, il fallait que je mette un livre qui joue à faire peur aux enfants, tant ils aiment cela. Trembler de frayeur tout en ressentant la sécurité offerte par le livre est une expérience que les enfants recherchent avec avidité. Cet album nous plonge en peu de mots dans l’univers du petit chaperon rouge, et se termine par une improbable histoire d’amour.

Et la galette dans tout ça? Jean-Philipe Lemancel Christophe Alline Didier jeunesse

Le Top 5 d’Alice

Quand il a fallu faire le choix de 5 livres à mettre sur le podium de la littérature jeunesse, certains titres se sont imposés… et puis après il a fallu se creuser la tête et sélectionner devant le trop large éventail qui était à mes pieds.

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1.

Sans nul doute, celui qui obtient la palme la plus dorée, celui que j’ai plaisir à offrir, celui que je garde précieusement dans son écrin, celui qui me grossit le cœur, celui qui raconte délicatement l’histoire de la vie, celui que je trouve d’une absolue raffinité et d’une foudroyante intensité, celui dont je ne me séparerai jamais ….

Mon tout petit d’Albertine et Germano Zullo

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2.

Et puis il y a ce livre confidence. Ce cri d’amour qui m’a touché, que j’ai trouvé d’une évidence justesse et d’une extrême sensibilité. Ce monologue déterminé, d’une beauté à la fois sincère et naïve qui s’impose comme une nécessité.

Ma tempête de neige de Thomas Scotto

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3.

Je n’aurais pas oublié de mettre un roman de Pascale Maret. Cette amoureuse de la danse qui sait écrire autour de tous les secrets, ceux qui marquent l’enfance et les origines, ceux qui traversent les années, ceux qui martèlent les cœurs et les  corps, ceux qui parfois se confondent entre illusions et réalité.

Les ailes de la Sylphide de Pascale Maret

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4 .

Bien sûr, il y a aussi le chouchou maintes et maintes fois à mes enfants raconté. La voix du loup, celle de la petit grand-mère, les répétitions, les onomatopées rythmées, la ruse, le loup affamé une fois de plus dupé … comme un texte qui donne envie d’être chanté.

Roulé le loup de Praline Gay-Para et Hélène Micou

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5-

Et je n’aurais oublié, les valeurs essentielles de ses vies cabossées :  la fraternité, la sagesse, la sensibilité, la bienveillance, l’humanité… tout ce qui ne peut que faire du bien à la quête d’identité de deux gamins fragilisés.

Les belles vies de Benoit Minville.

 

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Laissez-vous inspirer …..

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Le Top 5 des Lutines

Quand on a dû élire 5 livres de la bibliothèque des Lutines comme dignes de traverser le temps, indispensables que l’on emporterait sur une île déserte, 5 livres que l’on sauverait d’une catastrophe naturelle… cela n’a pas été facile. On a réuni le conseil familial et on a proposé une première réponse, qui nous semblait évidente à toutes les 3 et même à tous les 4. Pour la suite, on a dressé une liste… qui dépassait largement les doigts des mains et des pieds ! Or il a fallu choisir.

1

Il semblait logique de placer ce livre tout en haut de l’impitoyable liste.

C’est un album lu 1000 fois, que l’on prend encore plaisir à lire, à relire, à compter, à observer pour ses illustrations atypiques, son refrain entêtant : « S’il te plaît donne-moi du pain, parce que j’ai faim ! ». Offert par ma tante bibliothécaire, ce beau livre a certainement nourri la gourmandise des Lutines pour la littérature.

La Grosse Faim de P’tit Bonhomme de Pierre Delye et Cécile Hudrisier.

 

2

Pour le deuxième livre, on a puisé dans ceux que l’on ouvrait pour la lecture du soir, ce moment magique si longtemps savouré, un recueil (bon d’accord, c’est un peu triché) : Les Petites Histoires du Père Castor.

Ces albums nous ont aussi donné l’occasion de découvrir de nombreux auteurs et illustrateurs de littérature jeunesse. Mais voilà, il faut encore choisir en parcourant le sommaire des Petites Histoires pour devenir plus grand ou pour faire rêver les petits. Parmi tous ces contes ou récits du quotidien, histoires de bobos, de doudous,… du rire aux larmes, on retiendrait Un ami pour Antoine de Koshka, illustré par Claire Delvaux. Une histoire touchante de tolérance, d’amitié et de partage.

 

3

Pour le troisième, le débat devient plus serré, je voudrais rendre hommage à Rebecca Dautremer (talentueuse illustratrice que la Collectionneuse de Papillons a déjà mise à l’honneur) ou à Roald Dahl (mais il faut choisir un titre, ça se complique, et j’ai déjà raconté l’an passé dans un article de Pépita ce qui me lie à cet auteur). Alors, je choisis :

Le Magasin zinzin de Frédéric Clément pour la poésie de ce petit musée merveilleux qui donne bien plus à lire qu’un simple album.

 

4

Aïe ! Plus que deux places sur le podium. Comment départager tous ces coups de cœur, tous ces livres qu’on aime à offrir, à échanger, à feuilleter ?

Alors je laisse la parole à mes filles. Ne voulant pas oublier un genre qui lui tient à cœur, Adèle se décide pour une série de bandes dessinées :

Boule à zéro de Ernst et Zidrou. Il faut dire que cette BD manie humour et émotion avec intelligence et que toute la famille suit volontiers les aventures de la petite Zita.

 

5

Et Lucie jette également son dévolu sur une série, mais romanesque. La valeur n’attend pas le nombre des années : « Pourquoi faudrait-il choisir un livre qu’on a lu il y a longtemps ? » argue-t-elle. « Dans un bon livre, on prend plaisir à retrouver les personnages. On s’y sent bien. Et ce serait dommage de ne pas mettre de romans dans cette sélection de littérature jeunesse. »

Sauveur et fils de Marie-Aude Murail.

Et ce choix tombe bien car je ne voulais pas oublier Marie-Aude Murail, une de mes premières rencontres en littérature jeunesse. Lors de mon premier poste en collège, quand j’avais demandé à la documentaliste ce qu’elle me conseillait pour commencer, elle m’avait confié Oh, boy ! pour mon plus grand plaisir.

 

A relire le premier top 5 de l’été et le choix hétéroclite de nos titres, je me dis que le plus important, ce n’est pas de déterminer nos livres préférés mais tout ce que ces livres racontent sur leurs lecteurs et qu’ils nous permettent d’échanger.

Comme il me tarde de lire les prochaines sélections !

Le top 5 de la collectionneuse de papillons

A l’heure de faire un peu de ménage dans ma collection de papillons, vint une question lancinante : quels seraient donc les 5 livres de littérature jeunesse que je mettrais absolument, amoureusement  dans ma valise d’entomologiste ?

1

Et bien sans aucun doute, j’emporterai tout d’abord La Rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat.

C’est avec ce petit roman que je suis entrée en littérature jeunesse sur les conseils de ma tutrice de stage en collège quand j’ai débuté en tant qu’enseignante (une prof de lettres incroyable qui a marqué à jamais ma manière d’enseigner !) Et c’est avec ce petit roman que j’aime commencer l’année avec mes apprentis collégiens. Parce que dans ces quelques pages, on trouvera la quintessence de ce qui fait l’aventure littéraire, une quête initiatique à la découverte de soi, de l’autre et du monde particulièrement poétique. Un jeune orphelin, Tomek, va se lancer dans un voyage improbable à la recherche d’une jeune fille, Hannah, qui lui a demandé en entrant dans sa petite épicerie de l’eau de la rivière Qjar, une rivière qui coule à l’envers… Il y a de quoi être intrigué ! Et quand l’amour semble naître en même temps que le mystère, alors il ne reste plus qu’une réponse possible : partir !

J’avais d’ailleurs partagé à l’ombre du grand arbre mon coup de cœur pour ce livre avec mon fils aîné et nous en avions fait ensemble une lecture commune : c’est par là !

« Ainsi vous avez tout dans votre magasin ? demanda la jeune fille. Vraiment tout ? » Tomek se trouva un peu embarrassé : « Oui… enfin tout le nécessaire… » « Alors, dit la petite voix fragile, alors vous aurez peut-être… de l’eau de la rivière Qjar ? » Tomek ignorait ce qu’était cette eau, et la jeune fille le vit bien : « C’est l’eau qui empêche de mourir, vous ne le saviez pas ? »

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Dans ma valise, il y aurait aussi une petite pièce de théâtre publiée aux éditions théâtrales jeunesse : L’Ogrelet de Suzanne Lebeau.

Nous voilà plongés dans un huis clos intense entre Simon, l’ogrelet, et sa mère. L’un, à la veille de faire sa première rentrée, se questionne sur qui il est vraiment, l’autre lui refuse toute vérité. Pour le protéger sans doute, mais de quoi ? C’est ce que l’on découvre au fur et à mesure que les scènes s’enchaînent, à travers une écriture surprenante, empreinte d’une poésie… sanglante et mystérieuse !

« Mon petit Ogrelet,
Je l’ai nourri de lait
Gavé de carottes et de navets
De bleuets sauvages
De gelée de roses.
Jamais il n’a senti l’odeur du sang frais.
Jamais il n’a tenu un os dans ses mains
Pas même les petits os de poulet.
Jamais il n’a goûté à de la viande crue.
Il est prêt pour l’école
Et son envie de lire est si grande. « 

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Dans ma valise, il y aurait aussi ce livre fabuleux que je me suis offert avec mon premier salaire : Princesses oubliées et inconnues de Philippe Lechermeeir et Rebecca Dautremer publié chez Gautier-Languereau.

Que j’ai aimé passionnément cette galerie de portraits de femmes toutes si particulières, si singulières ! Que j’ai aimé cette somme de personnalités improbables, toutes plus originales les unes que les autres. Un album qui m’a fait découvrir une illustratrice dont j’ai collectionné depuis tous les livres-papillons mais aussi un auteur d’une infinie poésie (vous l’aurez compris c’est le maître-mot de mes coups de cœur !)

Princesse d’Esperluette
« Dès qu’un repas ou un bal se termine, la princesse Louisette d’Esperluette prend la poudre d’escampette et monte les mille marches qui mènent à sa bibliothèque. Elle lit tout ce qu’elle trouve, des récits, de la poésie, de la philosophie, et des romans pleins de sornettes. Elle écrit aussi l’histoire de sa vie, sa biographie (pour l’instant, trois volumes de cinq cent quarante-sept pages). À la recherche d’une paire de lunette avec laquelle jamais ses yeux ne se fatigueraient. Rêve de journées découpées en chapitres auxquelles elle pourrait à chaque fois donner un titre. S’exprime en rimes, ne parle qu’en vers, connaît le dictionnaire par cœur. »

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Dans ma valise, il y aurait aussi un documentaire, le portrait d’une « princesse » elle aussi si particulière, si singulière… Dans ma valise, il y aurait Malala, pour le droit des filles à l’éducation publié aux fabuleuses éditions Rue du monde.

Voilà un album qui nous raconte l’incroyable destinée de Malala Yousafzai, cette jeune fille pakistaine qui fêtera ses 19 ans dans 2 jours, le 12 Juillet, et qui lutte depuis son plus jeune âge pour le droit des filles à l’éducation partout dans le monde.

Au risque de sa vie.

Une femme qui inspire, qui interroge, qui bouscule. Qui nous invite tous à réfléchir à notre rôle de citoyen du monde.

« un enfant, un professeur, un livre, un crayon

peuvent changer le monde. »

5

Dans ma valise, enfin, il y aurait un recueil de poésie. Et oui c’était inévitable. Et ce serait Mon cœur a des dents de Bernard Friot.

Parce que voilà des textes qui crient, qui hurlent le quotidien adolescent, sauvagement, sur un rythme saccadé, sans fioritures.

« Mon cœur a des dents, des dents
il mord qui approche dévore ceux qui m’aiment
j’entends les os craquer les hurlements glacés des assassinés
c’est pas
appétissant
sage mon cœur sage
es-tu rassasié maintenant
cesse s’il te plaît de grincer
des dents
j’habite un ogre en mon sein
moi qui suis végétarien
c’est un peu
embarrassant
je vais l’entourer de fil barbelé planter une pancarte
attention danger
au moins vous serez prévenu
mon cœur minotaure en son labyrinthe
vous attend
à pleines dents »

 

Carte postale basque

Mes très chers copinautes,

Je vous écris de la côte Basque, tantôt côté espagnol tantôt côté français, où nous passons des vacances en famille dans les petits campings du coin.

On se balade pas mal, au gré de la météo surtout, le camping sous la pluie n’étant pas notre tasse de thé.

la vague

La vague, Suzy Lee, Kaléidoscope

Ma mouflette s’éclate dans l’eau, on la croirait tout droit sortie d’un album de Suzy Lee, face à la mer, elle rugit, saute, se cache et recommence. Ici les vagues sont énormes, d’ailleurs l’une d’entre elle m’a surprise et l’eau est rentrée dans mes chaussures. Ce qui a bien fait rire toute ma famille.

Ma cadette, elle, est plus prudente, elle a compris que la mer ne se laissait pas dompter comme ça. Elle s’agrippe à nos bras dans l’eau ou préfère rester à fabriquer des châteaux de sable, bien vite rejointe par sa sœur d’ailleurs, il n’y a pas d’âge pour patouiller dans le sable humide.

Elles fredonnent des chansons de Bulle et Bob à la plage en faisant leur ouvrage.

Bulle et Bob à la plage, Nathalie Tual, Gilles Belouin, Ilya Green, Didier jeunesse

Le soir, on se régale de fruits de mer (enfin, surtout moi, les autres membres de la famille sont plus attirés par la charcuterie ou le fromage du coin, fort bons il faut l’avouer) avant de rentrer sous la tente. Ma cadette n’est pas peu fière de pouvoir affirmer, comme Nao « Je peux faire du camping comme une grande! » en se tenant bien droite, face à nous pour bien montrer toute sa force. Et effectivement, elle peut même aller faire pipi toute seule, la nuit, dans le noir.

Nous n’avons pas tiré de feu d’artifice mais nous avons fait griller des chamallows, ce qui est presque aussi bien parait- il (critère moufletesque).

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Le premier camping de Nao, Akiko Hayashi, école des loisirs

Vous me connaissez depuis un peu plus d’un an maintenant donc vous n’ignorez plus ma tendance à faire les choses au-dernier-moment-limite-trop-tard, donc vous ne serez pas surpris d’apprendre que ma carte postale arrivera après mon retour en France.

Pour prolonger le plaisir du voyage, nous avons écouté sur la route du retour les comptines basques, du très bel album CD « Lo Hadi », les images de Lucille Placin nous ramenant un peu sur le chemin des vacances.

Lo hadi, Comptines et berceuses basques

Lo Hadi, comptines et berceuses basques Chantal Grosléziat, Jean-Christophe Hoarau, Lucile Placin, Didier jeunesse

Et c’est presque a regret que nous sommes rentrés à Paris. Mais la très jolie carte postale reçue de Nathan m’a rappelé à quel point j’aime ma ville et c’est finalement le cœur léger que nous sommes rentrés (mais la jambe lourde, avec une attelle au pied gauche, une vilaine entorse étant venu assombrir un peu la fin de mes vacances).

Je vous souhaite à toutes et au seul des vacances aussi agréables que les miennes et un retour au travail dans la douceur.

Bises à vous.

Chlop