Sélection thématique : Le conformisme

Cette semaine, nous vous partageons une sélection thématique sur le fait d’être dans les clous … ou justement l’intérêt de ne pas l’être et de savoir imposer ses envies et sa différence.

  • L’épopée des pions d’Audren, éditions MeMo.

Un roman premières lecture de la collection polynie sur les aventures d’un pion de dames… pas comme les autres !

Les avis d’Aurélie, Isabelle ,Pépita

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  • Hamaika et le poisson, de Pierre Zapolarrua, éditions MeMo.

Également dans la collection Polynies, l’histoire de l’amitié improbable entre une poule et un poisson qui ne ressemblent pas aux leurs et persistent à tracer leur route hors des sentiers battus…

L’avis de Pepita, Hashtagcéline et Isabelle

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  • Princesse Kevin de Michael Escoffier, Glénat.

Un album où un petit garçon aime se déguiser en princesse.

L’avis d’Aurélie

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  • Marin Morhange et la robe mandarine.Editions Goater

Un album de l’éditeur breton où un petit garçon est rejeté dans la cour car il aime porter une robe.

L’avis d’Aurélie

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  • Comme tout le monde de Charlotte Erlih et Marjolaine Leray. Talents hauts

L’histoire d’une caravane qui souhaite s’installer dans un village. Hélas elle a du mal à se faire accepter.

L’avis d’Aurélie

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  • Le nouveau pull-over d’Oliver Jeffers. Ecole des loisirs

Ou l’histoire d’un pull-over pour se différencier des autres mais que se passe-t-il quand cet objet devient commun à tous ?

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  • Un jour mon prince viendra ou pas, de Sandra Nelson. Gautier-Langereau

Un anti conte de fées pour montrer qu’une princesse a toujours le choix.

L’avis de Sophie

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  • Le troisième fils de Monsieur John, de Nadine Brun-Cosme, Sarbacane.

À travers la métaphore des arbres plantés à la naissance de chaque enfant, dont le troisième pousse à sa façon, déployant ses branches dans tous les sens, cet album nous parle de parents confrontés à un enfant qui sort des sentiers battus… et peut réserver des surprises aussi belles qu’inattendues…

L’avis de Bouma et d’Isabelle

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  • Calpurnia, de Jacqueline Kelly, École des loisirs.

Calpurnia grandit dans le Texas de 1899. Son entourage la destine à l’apprentissage des bonnes manières et des tâches ménagères. Mais voilà : ce qui intéresse vraiment la jeune fille, c’est l’observation de la flore et du comportement des animaux…

L’avis d’Isabelle et de Pepita

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  • Le môme en conserve, de Christine Nöstlinger, Livre de Poche.

Un classique qui tourne en dérision le mythe de « l’enfant modèle » et qui propose une réflexion réjouissante sur une réflexion distanciée sur l’éducation et les qualités des « bons » parents…

L’avis d’Isabelle

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  • George, d’Alex Gino. L’école des loisirs

George se pose des questions en toute simplicité sur lui, sur sa vie et ses envies alors que dans ce corps de petit garçon, il sent bien que sommeille une petite fille..

L’avis d’Alice

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  • Je m’appelle Mina et j’adore la nuit de David Almond, Gallimard jeunesse

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Quand on n’entre pas dans les cases sociales, on se réfugie dans son imaginaire pour rester en équilibre. Un roman incroyable dans sa forme !

L’avis de Pépita

Et vous, connaissez-vous d’autres livres abordant cette thématique ?

On a lu la sélection du Prix Vendredi

Il y a UN prix national dédié à la littérature pour adolescents et c’est le Prix Vendredi décerné pour la troisième fois cette année. En attendant de découvrir le grand gagnant 2019 qui sera annoncé dans la journée, nous avons lu la sélection des dix romans en lice…

Premier arrêt avant l’avenir de Jo Witek – Actes Sud, 2019

Suivons Pierre, brillant élève accepté dans une prestigieuse prépa parisienne et sa rencontre dans le train avec Olympe, une jeune révoltée, impulsive et tumultueuse.

Sur un chemin qui semblait tout tracé, sonne alors l’heure des choix, des réflexions, des bouleversements… Un chaos sans précédent, intense et libérateur.

Rien ne sera plus comme avant….

Les avis de : Pépita

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Ce que diraient nos pères de Pascal Ruter – Didier jeunesse, 2019

Résultat de recherche d'images pour "ce que diraient nos pères"Un roman lumineux, des personnages attachants, une écriture toute en subtilité, Pascal Ruter fait fort en offrant cette histoire de transmission, d’égarement, de révolte, d’entraide et de solidarité. Beaucoup de masculin, un peu de féminin mais le tout est si beau.

Les avis de Pépita et HashtagCéline.

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Surf de Frédéric Boudet – Mémo, 2019.

Un roman entre deux eaux où le héros navigue à l’aveugle entre son enfance perdue et son présent trouble. Un texte à l’écriture puissante qui nous met face à des adolescents en perte de repères et à la recherche d’un sens à la vie.

Les avis de Pépita, HashtagCéline, Aurélie et Isabelle.

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Un si petit oiseau de Marie Pavlenko – Flammarion, 2019

Un très joli texte qui parle de la difficulté de se reconstruire après un drame. Un sujet délicat traité de façon intime et touchante.

Les avis de Sophie, HashtagCéline et Pépita.

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L’Estrange Malaventure de Mirella de Flore Vesco – L’école des Loisirs, 2019

Une malaventure réjouissante où Flore Vesco revisite le conte du Joueur de flûte de Hamelin, le tout dans une langue moyenâgeuse qui amuse et qui fait tout son charme.

Les avis de Bouma, Isabelle, Pépita et HashtagCéline.

Découvrez aussi leur lecture commune ICI .

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La bonne aventure de Fabrice Colin – Talents hauts, 2019

Ombline Sauvage est une jeune bibliothécaire réservée, très, très sage et particulièrement mélancolique dont le cœur est rongé par les souvenirs de ses parents chéris. Après avoir rencontré une étrange diseuse de bonne aventure, sa vie, son être, ses pensées vont être bousculés, et l’irruption dans son quotidien, et dans la cage d’escalier, d’un voisin au charme nimbé de mystère va l’attirer aux frontières du réel… et au seuil de l’amour, l’intense, le trouble premier amour.  Dans ce roman, la lectrice-le lecteur vont sans cesse vaciller aux extrêmes limites du rêve, sur les pas de notre jeune héroïne qui « funambule sur les toits » avec son amoureux de la nuit.

Je me suis parfois perdue dans le labyrinthe tracé par Ombline entre les pages : entre les prédictions de Lucielle, la diseuse de bonne aventure et les avertissements de l’homme crocodile, moralisateur impitoyable, tiraillée par les souvenirs bénis de l’enfance et le refus de vivre le présent, ne sachant plus vraiment ce que notre héroïne cherchait.  Mais peut-être qu’au fond, se perdre a parfois plus de sens que de suivre un chemin…

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River de Claire Castillon – Gallimard, 2019


River est une héroïne assez étrange. Et ce n’est pas sa sœur qui nous dira le contraire, narratrice impitoyable des aventures de River. Mais comme c’est Claire Castillon qui orchestre cette étonnante histoire, vous allez voir que rien n’est aussi simple qu’il y paraît…

L’avis de HashtagCéline.

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Fraternidad de Thibault Vermot – Sarbacane, 2019

Ce roman ne ressemble à aucun autre. Fraternidad ouvre les portes d’un monde totalement étonnant : celui d’Ed qui, harcelé dans sa propre réalité, endosse, quand il le peut, un autre rôle : mousquetaire et vengeur masqué…  Grâce à cela, il s’est  virtuellement lié d’amitié avec Selene, une jeune fille mystérieuse qui semble rentrer dans son jeu… Ce texte est dense, riche et passionnant. Et il fait aussi plus de 600 pages. Alors s’il se lit avec une extrême facilité, HashtagCéline ne l’a pas encore terminé mais cela ne saurait tarder !

Bientôt, son avis ICI.

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La mémoire des couleurs de Stéphane Michaka – Pocket Jeunesse, 2018

Dès les premières pages, un mystère épais s’installe : lorsqu’il reprend connaissance dans une brocante parisienne, Mauve semble avoir perdu tous ses souvenirs. Déboussolé, il s’efforce de déchiffrer ce monde au fil des expériences, des rencontres et des souvenirs de sa vie d’avant qui lui reviennent par lambeaux. Et ravivent la mémoire d’un monde rationalisé, sécurisé, aseptisé, lissé de toute aspérité et de toute contingence. Où les individualités sont contrôlées de près, réduites à d’insignifiantes nuances de couleur. Un monde duquel notre Terre et notre espèce humaine, avec toutes leurs imperfections et leurs contradictions, paraissent étranges et repoussantes. Fascinantes aussi… Mais les deux mondes seraient-ils moins éloignés l’un de l’autre qu’à première vue ? Et quel rôle Mauve joue-t-il dans tout cela ? Une lecture en demi-teinte pour Isabelle qui a néanmoins apprécié la richesse de l’univers imaginé par Stéphane Michaka et une réflexion stimulante sur la fuite en avant de la modernité et sur toutes ces petites choses fragiles qui continuent de faire la beauté de notre monde.

Retrouvez l’avis d’Isabelle.

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Dans la maison de Philip Le Roy – Rageot, 2019

Philip Le Roy - Dans la maison.

Une maison isolée dans les bois, huit amis et une soirée à thème : se faire peur ! Chacun fera preuve d’inventivité pour effrayer les autres mais il se pourrait bien que l’ambiance tendue, le passé du lieu et de mystérieux évènements prennent le dessus sur l’amusement !

Alors, envie d’un moment de lecture effrayante ? Ce livre devrait remplir cette mission comme il se doit !

Bientôt, l’avis de Sophie ICI.

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Voilà notre tour d’horizon de la sélection du Prix Vendredi 2019. Et vous, en avez-vous lu ? Lesquels vous font envie ? Lequel est votre favori ? Dites-nous tout ça en commentaires…

Lecture d’enfant #27 Esther et Mandragore, Une sorcière et son chat

esther_mandragore_1C’était dimanche matin. L’heure où j’écoute la radio d’une oreille, en mangeant une tartine d’une main, et où, éventuellement, je regarde facebook d’un œil. L’heure où je ne suis ni réveillée ni disponible en somme. Ma mouflette (dix ans), elle était en pleine forme. Réveillée depuis une bonne heure, elle avait déjà fini une tour de kaplas avec sa frangine, pris son p’tit dej et elle finissait tranquillement son nouveau roman. Autant dire que, contrairement au mien, son cerveau était déjà en marche. Elle a donc du répéter sa question plusieurs fois avant que ça n’atteigne les limbes de ma conscience. Moi, j’ai entendu ça:

– Mamaaaan, pourquoi tout radis roman en été féministe? Jkomprendpas.

-Hein?!?

-Maman! Pourquoi tu m’as dit que ce roman il était féministe? Je ne comprends pas?

Elle vient de tourner la dernière page d’Esther et Mandragore (Sophie Dieuaide, Marie-Pierre Oddoux, Talents hauts), que j’ai lu moi même quelques jours auparavant.

-Il me semble que je t’aie dit que c’était une maison d’édition féministe, plutôt, non?

Je sais pas, mais n’empêche, je ne comprends pas, c’est quoi une maison d’édition féministe? C’est quoi un livre féministe? Enfin, je veux dire, quand tu me montres des trucs féministes, comme par exemple un dessin qui dit que les filles sont pas des bon-point1poupées (bon point anti-sexistes des éditions « La ville brûle » pour ceux qui se demandaient) je reconnais, ça montre que c’est féministe, mais là, c’est une juste une histoire.

Juste une histoire? Ça ne t’as pas plût?

-Mais si, n’importe quoi, pourquoi ça ne me plairait pas, enfin, tu sais bien que j’aime les histoires! (c’est à peu près à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait que je ferme la tablette et que je lâche facebook, la conversation demandant de plus en plus d’attention). Non, ce que je veux comprendre c’est comment une histoire peut être féministe. Une histoire normale, une histoire dans laquelle y’a pas de question d’égalité entre les filles et les garçons, déjà y’a quasiment pas de garçon dans ce livre d’ailleurs.

-C’est-peut être ça justement? Montrer qu’une histoire peut se dérouler sans qu’il y ait UN héros…

-Ah? Bof, on le savait déjà, non?

-Je ne sais pas, toi qui lit énormément, tu en as lu beaucoup de livres où il n’y a pas un héros masculin?

-Hé bien, il y a Fifi brin d’acier, et puis Milie Plume… Gurty, mais bon, c’est pas pareil, c’est une chienne… Là j’ai pas d’autre idées.

-Tu as une idée du nombre de romans que tu as lu, dans ta vie?

-T’es folle, j’en lis parfois un par jour, depuis mes 7 ans, donc, ça fait 3 ans, je vais pas m’amuser à les compter. Disons, à vue de nez, que j’en ai lu beaucoup.

-Et sur tous ces livres là il n’y en a que 3 qui te viennent à l’idée où il n’y a pas de personnage principal masculin? Cherche bien.

-Verte! Et aussi la suite, Pomme!

-Ah, tiens, encore une histoire de sorcière…

-Oui, bon, et alors? C’est tous des romans féministes, ceux là? C’est ça, dès qu’il n’y a pas de mec, c’est féministe?

-Hé dis donc, surveille ton langage, tu n’est pas dans la cour de récré ici ma chérie. Et non, ce ne sont pas tous des romans féministes… Quoi que… Peut être qu’ils le sont en réalité… Ce n’est pas facile de définir un roman comme féministe, tu as raison…Milie plume, il me semble qu’il est quand même plus ou moins clairement destiné aux filles. Je pense qu’un roman qui a pour personnage principal une fille et qui sort dans une collection qui n’est pas marquée « fille », à une portée féministe… (au moment même où je prononce ces mots, je suis sidérée de les penser. Aurions nous régressé à ce point?)

-Tu rigole?

-…

-Tu veux que c’est pas juste normal qu’il y ait des romans avec des garçons et d’autres esther-mandragore-1-insideavec des filles comme héros?

-Disons que, statistiquement, il y a beaucoup plus de garçons, alors cet éditeur a voulu inverser un peu la tendance, il faut dire qu’il y a une idée reçue selon laquelle les petites filles peuvent s’identifier à un héros mais pas les petits garçons à une héroïne.

-T’es sérieuse, là? Si le livre est chouette, ils s’en fichent les garçons que ça soit une héroïne, non? Il faut juste leur proposer de le lire, et puis c’est tout.

Bonne idée ma chérie, alors, si on en parlait sur internet de ce livre, ça donnerait peut être envie à des garçons de le lire?

-Et à des filles aussi.

-Et à des filles aussi!

-Alors allons y, moi je te dis ce qui donne envie à des enfants (comme moi, garçons ou filles, tu vois ce que je veux dire) et toi tu le mets sur internet. Tu vas leur dire que c’est l’histoire d’une petite sorcière, une débutante de première année, qui est très curieuse. Tellement curieuse qu’elle a gagné un prix de curiosité  et que, grâce à lui, elle obtient le droit d’aller dans le monde des humains quand elle veut, avec son chat, Mandragore. Lui, il a un sale caractère mais on l’aime bien quand même. Après pour donner envie, il faut pas trop raconter, mais il faut dire que, même si elle est en première année elle semble très douée pour les potions parce qu’elle en réussit des très difficiles. Qu’elle a pas le droit de faire de la magie chez les humais mais qu’elle le fait quand même (et elle ne se fait pas prendre). Qu’elle peut faire apparaître des billets de banque dans sa poche (mais qu’elle n’en abuse pas). Et qu’elle est un peu… Fripouille? Pas très sage quoi… Impertinente, c’est ça, je la trouve impertinente, et ça, c’est chouette, parce que nous, les enfants, on a tous envie d’être un peu impertinents. Mais sans se faire gronder (elle se fait pas gronder, d’ailleurs, les adultes la laissent faire sa vie tranquille, c’est bien aussi ça)

-Ok, autre chose?

-Non, c’est tout, avec ça les gens, ils doivent pouvoir donner envie à leurs enfants esther-et-mandragore-d-amour-et-de-magie(garçons ou filles au cas où t’aurais pas compris) de le lire.

-Ok, j’ajoute juste que c’est un roman illustré, que c’est un style d’écriture fluide et accessible, que c’est préconisé pour les 8/12 ans mais qu’à mon avis, en lecture à voix haute on peut le proposer à des enfants plus jeunes.

-Moui, si tu veux. Ah, et dis qu’il y a des chats aussi, plein de chats, qui volent sans le vouloir et que c’est marrant à imaginer.

Donc voilà, si vous cherchez un livre à offrir à vos fils/filles/cousins/amis/voisins, du CP au CM2, n’hésitez pas, Esther et Mandragore vous tend les bras. D’ailleurs, le tome deux, Esther et Mandragore, d’amour et de magie, est sorti la semaine dernière, vous pouvez donc le trouver dans votre librairie préférée.