Nos coups de cœur de l’été !

Ah l’été… les vacances et ces moments tant attendus, des montagnes de romans, d’albums, de BD accumulées. Précieuses lectures misent de côté en se disant que repos rime avec découvertes livresques ! Vos arbronautes sont toujours partantes pour vous partager leurs coups de cœur adorés !

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Pour Liraloin, fortement attirée par le travail de Claire Gaudriot, c’est un roman sur les liens intergénérationnels qui a retenu toute son attention de lectrice compulsive ! Il fallait compter sur Claire Gaudriot qui aime les « trucs de vieilles » pour nous livrer cette magnifique galerie de portraits de mamies, si belles ! Le texte de Leïla Brient nous fait voyager à travers le vécu de ces femmes ordinaires tant elles sont extraordinaires. Des vies à aimer, à s’indigner, à être heureuse tout simplement. 

Ma collec de mamies de Leïla Brient & Claire Gaudriot – Les Monédières, 2021 

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Du côté d’une autre collectionneuse, c’est le bel album Valise de Chris Naylor-Ballesteros choisi un peu par hasard par son Petit-Pilote-de-Trottinette sur les rayonnages de la jolie librairie Le Passeur, qui a remporté tous les suffrages. Un album qui se lit à plusieurs voix, à mi chemin entre la pièce de théâtre et la planche de BD, et qui raconte l’arrivée d’un « drôle d’animal » qui avait « l’air fatigué, triste et effrayé. » Derrière lui, il traîne une grosse valise. Les animaux qu’il croise sur son chemin, n’ont de cesse de l’interroger sur ce qu’il transporte dans sa valise. Le mystère augmente au fur et à mesure des réponses du drôle d’animal. Piqués au plus vif de leur curiosité, les animaux vont commettre l’irréparable et forcer la valise de cet inconnu mystérieux. Et ce qu’ils y découvrent va leur permettre de comprendre l’histoire de l’étrange animal et de tout faire pour se faire pardonner d’avoir forcé sa valise. Il y a beaucoup de silence, de simplicité et d’amitié dans cet album. Et je crois que c’est ce que j’ai préféré : cette incroyable simplicité pour dire l’exil et l’espoir tout à la fois.

La Valise, Chris Naylor-Ballesteros, L’école des loisirs, 2022.

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C’est aussi à son loulou que Lucie doit ses deux coups de cœur de l’été.
Tout d’abord Des bleus au cartable, qu’il avait lu dans l’année et chaudement recommandé.
L’histoire de Lana qui est harcelée lors de son année de 6ème. Avec le talent qu’on lui connaît, Muriel Zürcher brosse les portraits croisés de la harcelée, du harceleur et d’un témoin. Ces trois voix témoignent parfaitement de la complexité d’une telle situation et de la pression que se mettent nos jeunes collégiens pour être populaires. Un roman d’une grande force !

Des bleus au cartable, Muriel Zürcher, Didier Jeunesse, 2020.

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Et puis La fille aux mains magiques, qui aborde sa passion pour le dessin sous un angle inhabituel. Sous la forme d’un conte africain, Nnedi Okorafor parle de la création, du travail de perfectionnement qu’elle demande, et des effets qu’elle peut avoir sur soi et sur son entourage.
Childera est une petite fille issue d’une famille pauvre, que son père ignore car il espérait un garçon. Un jour qu’elle va chercher de l’eau elle découvre l’art Uli qui va bouleverser sa vie.
Les illustrations très contrastées de Zariel accompagnent magnifiquement cette histoire.

La fille aux mains magiques, Nnedi Okorafor, illustrations de Zariel, Editions Actusf, 2021.

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De son côté, Linda a fait de belles découvertes durant l’été. Des titres plus ou moins récents, mais quantité de coups de cœur. Après réflexion, deux titres se démarquent réellement. Le premier est un album poétique qui invite à suivre une fratrie dans son aventure sous la pluie, riche d’une imagination très fertile et sans limite. Le texte est poétique, les illustrations immersives utilisent le livre dans son ensemble sans se borner au sens ou limites imposées par le format. C’est un véritable chambardement dont on ressort ébouriffés !

Les ébouriffés d’Anne Cortey & Thomas Bass, Grasset jeunesse, 2023.

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Le second titre est un roman richement illustré, découvert dans un format proche de l’album, écrit par un conteur incroyable, Michael Morpurgo. S’il s’agit d’un hommage au créateur des éditions anglosaxonne Penguin, c’est aussi et surtout un magnifique hymne à la nature et à la mer. Le texte d’une beauté sensible transporte sur l’île aux Macareux dans les pas d’un jeune garçon qui, à la suite d’un naufrage, va se lier d’amitié avec son sauveur, un vieil homme solitaire et taciturne qui vit pour l’art et les oiseaux. A ses côtés, l’enfant devenu homme va construire celui qu’il veut être et devenir un artiste passionné par la mer.

Le Phare aux oiseaux de Michael Morpurgo & Benji Davies, Gallimard jeunesse, 2021.

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Isabelle et ses moussaillons ont mis l’été à profit pour découvrir ensemble de chouettes romans ! Parmi eux, Crookhaven a tiré son épingle du jeu. Un roman dans la plus pure tradition potterienne qui imagine une école où seraient enseignés escroquerie et cambriole. Avec le jeune Gabriel, on découvre une institution avec ses codes et ses institutions, ses cérémoniaux et ses matières singulières. Crookhaven se démarque pourtant par ses réflexions sur les tensions entre légalité et légitimité. Puisque le monde ne tourne pas rond et puisque les forces de l’ordre ne semblent pas à même de rétablir la justice, certaines actions illégales offrent la seule voie pour rééquilibrer un peu les choses. Ce premier tome trépidant nous laisse prendre nos marques dans cet univers et noue plusieurs fils d’intrigue autour des apprentissages, de la Coupe des Escrocs et des mystères qui entourent certains personnages – à commencer par Gabriel lui-même… On sent bien que certaines intrigues ne sont que des arcs secondaires et que le tableau d’ensemble ne fait que s’esquisser à ce stade. Une série qui s’annonce prometteuse et que tous les enfants de la famille ont dévorée !

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L’autre grand coup de cœur d’Isabelle est allé à Pallas, projet herculéen auquel s’est risquée Marine Carteron avec ce contre-récit de la mythologie grecque s’appuyant sur ses propres sources (dument listées en fin d’ouvrage) mais développant une perspective aussi nouvelle qu’éclairante, celle des femmes. Le fil d’Ariane de ce récit de blessure, de colère et de vengeance est Pallas, sœur de lait d’Athéna. Marine Carteron recoupe les textes, sélectionne certaines séquences et offre une nouvelle lecture des enchaînements qui ont mené à la guerre de Troie. Son texte est aussi envoutant que réjouissant, entre saga addictive et chant polyphonique concentrant tout ce qui a fait le succès de la mythologie grecque depuis des millénaires – la rencontre du trash, du suspense et de la poésie, le côté feuilleton avec ce qu’il faut de cliffhangers, de trahisons et de rebondissements, des dieux outranciers qui lorgnent d’un œil désintéressé sur les humains, des dialogues désopilants et un style plein de peps qui se lit merveilleusement à voix haute. Les incollables de la mythologie grecque prendront grand plaisir à décrypter les clins d’oeil et à découvrir des séquences moins célèbres ; les néophytes trouveront dans ces pages une introduction splendide qui leur donnera sans nul doute envie d’aller plus loin. On en reste médusé !

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Cet été Blandine a eu envie de découvrir et lire des mangas. Parmi ses trouvailles, l’une lui a particulièrement plu!

Chasse au cadavre – Tome 1. Hôsui Yamakazi. Casterman, 2023

Ce sont les vacances et un groupe de collégiens décide de découvrir ce qui est arrivé à l’une de leur camarade de classe, disparue deux ans plus tôt.  Chacun s’est préparé pour mener l’enquête, récoltant des indices, à repérer les lieux, à faire des suppositions, à émettre des hypothèses qui se confirment ou non en arrivant sur les lieux. Mais tout ne se passe pas comme prévu, entre nouvelles gens, réseaux sociaux et remises en perspective.

Ce premier tome, doté d’une couverture très réussie rappelant Les Goonies (film culte des années 80 – et pour lequel on trouve une référence dans les pages!!) nous présente les personnages et les faits. Le récit est haletant, les questions nombreuses pour se demander quel est l’intérêt de chacun et de tous tant dans la disparition que dans la résolution. Vivement la suite!

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Et vous, qu’avez-vous lu et aimé cet été ?

Billet d’été : Le voyage intérieur.

Après un beau périple en Amazonie par Lucie, voici une autre forme de voyage…

Pour Liraloin le voyage signifie aussi prendre le temps de faire une pause dans le quotidien et de s’installer un petit moment dans une bulle d’été, une introspection nécessaire et essentielle. Quoi de plus émouvant que d’entreprendre un voyage pour retrouver un souvenir, un apaisement solitaire ou un amour et de vivre l’instant présent.

Voyager dans le souvenir : ici et demain

La perte d’un proche, le temps d’un voyage dans un appartement, retrouver la trace des moments passés avec cette personne et faire son deuil à travers les souvenirs.

Quand Hadda reviendra-t-elle ? de Anne Herbauts, Casterman – 2021

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Le temps se suspend quelques instants dans l’écriture de Thomas Vinau. On se prend à observer et revivre ces émotions vives et vécues lors d’une journée peu importe à quelle saison.

Pizza 4 saisons de Thomas Vinau, illustration de Anne Brouillard – Thierry Magnier, 2022

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Voyager en soi : Apprendre à se faire confiance, se connaître et s’accepter

Chaque personne vivant avec son mal-être en parle d’une même et seule voix troublée. Les illustrations accompagnent pour frapper encore plus fort. Elles dissèquent l’émotion compulsive, la peur, l’anxiété comme pour approfondir les dires.

Journaux troublés de Sébastien Perez, illustration de Marco Mazzoni – Soleil : Métamorphose, 2020

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Submergée dans les flots d’une langue qu’elle ne connaît pas, cette jeune femme s’interroge sur ses capacités à comprendre. L’espace d’un instant, il suffit d’observer son monde, se donner de la force et du courage pour s’améliorer.

Je connais peu de mots de Elisa Sartori – CotCotCot éditions, 2021

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Une délicatesse rare où se mêle l’apprentissage de la vie à travers l’amitié que l’on éprouve pour soi et pour les autres. Alors même si tout semble emmêlé comme les végétaux dans une chevelure, viendra le moment où l’envol se fera un jour ou l’autre.

Mon amie la chenille de Marion Janin – l’Atelier du Poisson Soluble, 2021

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Le voyage amoureux : partager un amour à travers le temps

Cet album est une ode à la découverte de la féminité et de l’amour. De manière subtile et poétique Davide Cali nous livre l’histoire d’une jeune femme découvrant son corps, le désir et le sens du mot Amour. Les illustrations de Monica Barengo sont d’une finesse d’où émane une douceur sensuelle et grave par moment. Un album délicat et pur.

Pollen une histoire d’amour de Davide Cali, illustration de Monica Barengo – Passepartout, 2013

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Gaya Wisniewski nous livre une histoire d’amour pur et sensible entre deux êtres que tout oppose et qui finalement ne font plus qu’un. Les illustrations toutes de nuances noires et grises sont habilement rehaussées d’un filet bleuté. Ce bleu qui évoque l’hiver et la présence éternelle de l’amour entre ces deux-là.

Mon bison de Gaya Wisniewski – Mémo, 2018

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Voyager et rêver : profiter du moment présent, s’émerveiller

Voyager dans les contes et rêver à des désirs secrets. Être en osmose avec la nature et profiter de l’instant présent. D’aventure en aventure ne pas avoir peur du voyage. Profitons de cette poésie voyageuse où il faut sans cesse se réinventer.

Je t’emmène en voyage de Carl Norac, illustré par 40 illustrateurs – A Pas de Loup, 2019

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Une vie de nostalgie où les retrouvailles dans cette maison de famille nous donne une respiration bien particulière. Le temps de s’arrêter, de s’émerveiller, d’apprendre à lacer ses chaussures, de trouver et perdre pour ensuite retrouver et reperdre sa casquette. Une plongée qui fait un bien fou loin de tout, de toute connexion.

Le plus bel été de Delphine Perret – Les Fourmis rouges, 2021

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« La route chante
Quand je m’en vais
Je fais trois pas
La route se tait
 » (extrait de La Marée Haute de Lhasa)

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Lundi prochain Linda sera votre commandante de bord pour une excursion en train. Soyez prêt(e)s pour un embarquement immédiat !

Lecture commune : Des zombies dans la prairie

Il y a quelques temps le blog a été sollicité par les éditions Casterman pour recevoir le dernier titre de Chrysostome Gourio Des zombies dans la prairie. Après une lecture enthousiaste et coups de cœur sur le blog, Linda et Liraloin ont décidé d’affronter les marmottes zombies en duo ! Soyez prêt(e)s pour une lecture commune mouvementée !

Des zombies dans la prairie : la comédie qui vous fera voir les marmottes d’un autre oeil ! de Chrysostome Gourio, Casterman, 2023

Liraloin : D’abord, merci d’avoir répondu positivement sur ce partenariat. Qu’est-ce qui t’as attiré dans ce livre ?

Linda : Au moment où la proposition est arrivée nous avions assez peu d’informations sur le livre donc c’était surtout l’envie de découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Après quoi j’ai commencé à chercher des informations sur ce titre pour en trouver sur un site anglais (je ne me souviens plus le nom) qui en proposait un résumé et le classait en « comédie horrifique », c’est un genre que j’apprécie beaucoup au cinéma et dont je n’avais jamais entendu parler en format livre. Et toi ? Qu’est-ce qui t’a attirée ? 

Liraloin : Je suis les publications et l’actualité de cet auteur depuis un petit moment en voyant bien que ces romans sont basés sur l’humour et j’aime tellement cela en littérature jeunesse. En plus ton retour de lecture m’a donné envie de le lire !

Linda : C’est intéressant ce que tu dis car je trouve l’exercice d’humour assez délicat en littérature jeunesse. J’ai parfois l’impression que c’est forcé, voir redondant d’un livre sur l’autre. Et si cela convient parfaitement aux enfants, c’est plus difficile pour l’adulte d’y prendre plaisir.

Liraloin : Comment as-tu perçu le titre ? Des zombies dans la prairie : la comédie horrifique qui vous fera voir les marmottes d’un autre œil ! qu’est-ce qu’il t’évoque ?

Linda : Sans aimer l’horreur, j’aime assez les films de zombies à partir du moment où ils proposent un scénario cohérent qui a plus à offrir que des monstres dévoreurs de cervelles. La comédie horrifique a cela de particulier qu’elle tend à utiliser les ressorts de l’horreur ET de la comédie, allégeant le trait et amenant un côté amusant qui n’est pas pour me déplaire. A partir de là, j’entre sur un terrain qui me convient d’avantage car la mission première n’est plus de faire peur. Voilà ce que ce que le titre m’a inspiré. J’ai aussi pensé à différents films du genre comme Bienvenue et Retour à Zombieland, probablement les comédies zombie les plus connues. Il y a aussi Black Sheep dans le même genre et, même si je ne l’ai pas vu, je me souvenais de la bande annonce de ce film impliquant des moutons zombies. Tout ça pour dire que c’est un genre qui me convient bien, entre horreur et comédie.

Linda : Il me semble que tu as peur des zombies, je suis donc curieuse de savoir comment ce titre a pu te tenter. Comment as-tu abordé cette lecture ? 

Liraloin: Oui c’est tout à fait ce que tu dis mais j’aime quand une thématique apocalyptique est traitée de façon humoristique et avec une p’tite touche comédie british en plus ça me va tout à fait. Mon préféré dans le genre est Shaun of the dead ! Effectivement Bienvenue et Retour à Zombieland est très bien aussi.
C’est très particulier, en fait tout ce qui est lié à la fin du monde ou donne une vision apocalyptique comme dans les dystopies me fait flipper à mort car je sais que l’homme est tout à fait capable d’arriver à ces situations extrêmes. Et donc mon cerveau ne se repose pas, d’où le fait de lire ce genre de littérature dans la journée et non le soir, même chose quand il y a trop de violence dans une série ou autre. C’est comme ça que j’ai lu toute la série des comics Walking Dead mais je suis incapable de regarder la série.
Ce titre m’a tenté car lorsque tu as proposé sa lecture à la suite de la tienne tu as répondu à Blandine que c’était tout le contraire, ce livre s’inscrivait dans la comédie et puis j’adore les randonnées en montage et courir après les marmottes.

Shaun of the Dead, 2005. The Walking Dead, Robert Kirkman, Delcourt.

Liraloin : J’aimerais que l’on s’interroge sur la construction de ce roman. Il y a des éléments qui en font une introduction des plus intéressante comme l’incipit, le texte qui met en garde le lecteur et le listing des personnages. Qu’est-ce que tu en as pensé ?

Linda: C’est quelque chose que j’aime beaucoup trouver en début de récit, une sorte de message de l’auteur au lecteur qui annonce un peu ce que nous allons trouver dans son roman. Nous en parlions récemment dans nos échanges autour L’apprenti conteur de Gaël Aymon, cela peut être risqué mais c’est un parti pris intéressant. Par ailleurs, dans le cas précis Des zombies dans la prairie, cela appuie l’effet visuel que l’auteur donne à l’ensemble de son texte. Il l’introduit en nous annonçant ce qu’on va y trouver, nous présente ses personnages, un peu comme une bande-annonce le ferait pour un film, ou tout simplement comme cela se fait dans la publication de pièces de théâtre. Mais avec ses multiples références, sa narration explosive et son « générique de fin », je trouve que Chrysostome Gourio livre un récit très cinématographique !

Liraloin : C’est complétement ça, l’entrée en scène est particulièrement bien soignée et cela jusqu’à la fin comme tu l’évoques précisément. D’ailleurs on peut dire que le récit en lui-même est sur la même veine. On n’en perd pas une miette ! Il est rare de trouver dans un roman un générique en guise de remerciement, cette idée est géniale. Il y a aussi des crédits musicaux avec des noms de groupes et les chansons principalement du métal et des crédits cinématographiques dont l’auteur s’est plus ou moins inspirés. Pour terminer, hop, un dernier paragraphe s’ouvre comme si on préparait le lecteur spectateur à une éventuelle suite…

Linda :  Oui tout à fait ! C’est aussi ça qui fait la richesse de ce récit car finalement, les références sont nombreuses et pour sûr on passe à côté de certaines. Les crédits viennent donc étoffer un peu plus notre curiosité et peuvent aider à mettre des titres oubliés. Par ailleurs, comme je le disais plus haut, ce générique de fin insiste un peu plus sur la forme cinématographique du récit et c’est quelque chose que j’aime beaucoup. La narration est très visuelle et se prête complètement au format cinéma, cette construction ne donne qu’un peu plus d’épaisseur à l’idée… De fait, le dernier paragraphe fait scène post-générique, comme dans les films Marvel, et laisse la porte ouverte à une potentielle suite qui, je l’avoue, me plairait beaucoup ! Mais il permet aussi de rencontrer le grand méchant du roman et la discussion qu’il a avec un autre antagoniste potentiel est juste hallucinante !

Liraloin : Qu’as-tu pensé de cette autre construction entre dialogue et narration ?

Linda : C’est toujours intéressant d’alterner la forme du récit. Déjà car cela permet de changer de point de vue. Ici le narrateur est essentiellement Maximus et les dialogues permettent de laisser la place aux autres personnages de s’exprimer également. Ensuite, cela rend aussi le récit plus vivant et permet une immersion plus importante.

Liraloin : Ce qui m’a beaucoup plu c’est la construction du roman. Outre l’incipit et le prologue cités plus haut, les titres donnés aux chapitres sont très évocateurs de la comédie horrifique et il y a des clins d’œil à des titres de chansons ou de films : « un matin sans fin » « Debout les campeurs !» tiré du formidable film Un jour sans fin ou justement l’héroïne est une marmotte !
Justement parlons des personnages maintenant que le « décors » est planté. Quel est celui que tu as préféré et pourquoi ?

Bill Murray dans Un jour sans fin… lui aussi aime les marmottes !

Linda : Je pense que l’on ne peut que s’attacher au héros, Maximus, puisqu’il est au cœur de récit et que c’est lui qui le fait vivre. Mais il faut bien avouer que ses jumeaux de frères sont assez terribles ! Pour vivre moi-même avec des jumelles, j’y ai retrouvé la connivence et la force de ce lien qui les unis de façon si unique et particulière, ce fonctionnement naturel en binôme, complètement incompréhensible pour nous, singleton. Les deux frangins ont cette facilité à entrer dans la bêtise et à en faire quelque chose d’assez exceptionnel, complètement tiré par les cheveux et tellement énorme, disproportionné que ça en devient encore plus hallucinant !

Liraloin : Comme toi, j’ai beaucoup aimé le personnage de Maximus et cette facilité à donner des surnoms aux membres de sa propre famille ! J’adore sa façon de s’exprimer lorsqu’il s’adresse à son oncle. Il y a toujours un décalage assez marqué dans ce roman ! Je comprends tout à fait ton attachement aux terribles jumeaux !
Quel passage as-tu préféré et pourquoi ?

Linda : Difficile d’en parler s’en dévoiler le livre. Mais globalement ça se situe à la fin du roman, la bataille finale contre les marmottes entre concert punk et chaos horrifique : l’attaque des marmottes, les cris de la foule qui tente de s’enfuir, la petite équipé qui trouve un pouvoir dans une source complètement improbable, le tout en musique puisque le concert ne s’arrête pas pour autant… Ca donne une scène complètement folle et déjantée qui m’a vraiment fait rire. Si l’émotion était différente, j’ai pourtant eu l’impression d’être dans cette scène chaotique de la quatrième saison de Strangers Things durant laquelle Eddie attire l’attention de l’ennemi en jouant « Master of Puppets » de Metallica. Puissant !
Je te retourne la question ?

Liraloin: C’est assez compliqué de faire un choix. Tout comme toi, j’aime cette espèce de cacophonie ambiante dans le passage que tu cites. Malgré tout, j’ai beaucoup aimé le chapitre avec la rencontre Maximus, Julie et la grand-mère de cette dernière. C’est complétement cliché mais dans le bon sens. Tout y est : la vieille chaumière, les ingrédients bizarroïdes dans les bocaux, le nez crochus… puis la voilà qui leur propose une tarte aux myrtilles comme une grand-mère « ordinaire » le ferait. Je me suis bien marrée et puis tout à coup, les propos deviennent sérieux car il ne faut pas oublier que nos héros luttent contre le Mal !

Strangers Things, Saison 4, 2022.

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Vous l’aurez compris, cette aventure nous a énormément plu alors si vous partez en montagne à la rencontre de ces jolis animaux, n’oubliez pas votre pelle et ce roman…

Nos coups de cœur de juin !

Avant de parcourir le monde et de vous inviter au voyage cet été, voici quelques idées de lectures et pas des moindres ! Place aux coups de cœur de vos dévouées arbronautes !

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La poésie s’est invitée au chevet de Liraloin pour profiter d’un long moment de quiétude. Poésie de saison, des saisons. Le temps se suspend quelques instants dans l’écriture de Thomas Vinau. On se prend à observer et revivre ces émotions vives et vécues lors d’une journée peu importe à quelle saison. Cette maison et sa forêt, principales témoins des animaux et des personnes qui verront le temps d’installer et s’en aller. Les illustrations d’Anne Brouillard sont consignées comme on dessinerait dans un carnet, celui emporté lors d’interminables promenades à travers la forêt de ces paysages du Nord.

Pizza 4 saisons de Thomas Vinau, illustré par Anne Brouillard – Thierry Magnier, 2022

Retrouvez son avis complet ici

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Pour Linda la poésie s’est aussi invitée, au cours du blanc chemin des merveilles en compagnie d’une Anne Shirley devenue jeune femme. Dans Anne de Windy Willows, elle est directrice à l’école de Summerside, une bourgade de l’Île-du-Prince-Edouard, et parvient à faire sa place grâce à sa persévérance et sa bonté d’âme qui la pousse à toujours voir le meilleur en chacun. Après lui avoir mené la vie dure, le clan Pringle tout entier tombera sous son charme. Le récit est ponctué d’une correspondance riche d’Anne à Gilbert. Dans le cinquième tome, Anne et sa maison de rêve, la vie a pris un tournant pour le jeune couple qui vient de se marier et est parti s’installer à une centaine de kilomètres des Pignons Verts. Anne est désormais plus sage et plus mature, mais son regard sur le monde reste profondément le même. Elle aborde sa nouvelle vie et les nouvelles rencontres avec la même passion que lorsqu’elle était enfant.

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Lucie a été séduite par le premier livre jeunesse de l’artiste JR. Véritable hommage au temps qui imprime sa marque sur les visages, Les Rides met aussi en valeur ces anonymes qui sont la mémoire des villes dans lesquelles ils ont passé toute leur vie. Les photos sont magnifiques et le court texte qui les accompagne ne manque pas non plus de poésie.

Les Rides, JR, Phaidon Jeunesse, 2019.

Son avis ICI.

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L’équipage de L’île aux trésors a adoré les aventures d’Elisabeth, mouflette en quête de ses parents dans le Paris des années 1920. Quelle énergie, quel tempérament et quel flair dans une si petite fille ! On aime la voir se débrouiller et suivre la piste de ses parents. Son enquête la conduit des Beaux-Quartiers à la prison de la Santé en passant par les Halles et le bal de la Bastille. En toile de fond s’esquisse une époque où les bonnes résidaient sous les toits, les jeunes dansaient la java au son de l’orchestre ou du grammophone, les voitures démarraient à la manivelle et… le papier toilette n’existait pas. Ce roman mêle enquête, aventure et poésie, c’est aussi joli que palpitant !

Elisabeth sous les toits, de Vincent Cuvellier, Little Urban, 2023.

L’avis complet d’Isabelle

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Et en BD, Isabelle et ses moussaillons ont craqué pour l’adaptation très réussie du classique Les Hauts de Hurlevent, par Pierre Alary ! Les éditions Rue de Sèvres ont mis les petits plats dans les grands : format somptueux, dos toilé, beau papier brillant, couleurs chaudes. On retrouve la fresque d’une société corsetée et consanguine, celle de l’État de Georgie des années 1960, et la description des ressorts (assez universels) d’une guerre dont le sens se dérobe. Le format du roman graphique vient augmenter ce récit magnifiquement raconté de décors de plantations, de grandes maisons bourgeoises et de rues. L’obstination un peu immorale de Scarlett O’Hara à vouloir aimer Ashley, promis à une autre, est si outrancière qu’elle en devient presque drôle, voire touchante. La guerre de Sécession se profile, mais la jeune femme n’a ni ferveur patriotique, ni fibre maternelle, ni souci du qu’en-dira-t-on : elle sait ce qu’elle veut. Mais c’est peut-être précisément ce tempérament qui se révélera précieux alors que le monde s’écroule et que les repères moraux et privilèges volent en éclats. Quel souffle : autant en emportent les pages !

Gone with the wind, de Pierre Alary (d’après le roman de Margaret Mitchell), Rue de Sèvres, 2023.

L’avis complet d’Isabelle

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Une énigme dans ma tirelire. Delphine PESSIN. Thierry Magnier, 2020

Blandine adore la collection « Petite Poche » des éditions Thierry Magnier. Des romans trè courts et percutants avec des thématiques très diverses mais toujours actuelles, pour émouvoir, interpeller, faire réfléchir. Dans ce titre-ci, notre jeune narrateur va enfin pouvoir s’offrir LE jeu vidéo tant attendu et en profiter tout le week-end. Mais quand il ouvre sa tirelier, à la place de son argent, un simple papier plié… et une énigme… qu’il décide de résoudre.

Suspense, humour, références et chute géniale font ce récit qui célèbre les moments qui comptent tout en rappelant combien la présence de ceux qui nous sont chers (famille, amis) n’est pas à « prendre pour argent comptant ».

Sa chronique complète ICI.

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1492, Christophe Colomb, Vers les Indes par l’ouest… On s’imagine très bien l’aventure à venir! Et bien en fait, pas du tout! Car les auteurs, avec beaucoup d’humour, de réparties bien senties, et de références géniales, nous emmènent dans l’Entremonde avec Ana, la jeune fille de la couverture. L’Entremonde? Oui ce monde qui se trouve après les Grandes Chutes tout au bord de la Terre, car oui, elle est plate! Et là, le scénario prend une autre dimension! Un monde différent et des préoccupations sociales et politiques pourtant pas si éloignées ! Blandine a adoré ce premier tome et attend avec impatience le deuxième à paraître en septembre!

Son avis complet LA!

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Et vous, quels ont été vos coups de cœur de ce mois de juin ?

Le prix ALODGA – Catégories Racines et Branches dessinées.

Après les catégories Grandes feuilles et Belles branches c’est au tour des sélections Racines (documentaires) et Branches dessinées (bandes-dessinées) de se dévoiler ! Des titres comme toujours triés sur le volet parmi nos coups de cœur des parutions 2022. Le principe est toujours le même : les votes sont ouverts à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 9 juin. Les gagnants seront annoncés dans la foulée, lundi 12 juin. À vos lectures, à vos votes !

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Catégorie Racines

Voici un trio de tête qui ne manque pas d’originalité. Entre voyage, curiosité littéraire et exploration du monde solaire, il y en a pour toutes et tous !

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C’est une belle promenade culinaire et olfactive que nous propose ce documentaire. Bienvenue au pays des saveurs et si vous passez dans un des pays proposés, nul doute que vous allez vous régaler. Quel bel album mêlant documentaire, livre de recettes et livre-jeu !

Le tour du monde en 24 marchés de Maria Bakhareva & Anna Desniskaya, La Partie, 2022.

Retrouvez les avis d’Isabelle, Lucie et Liraloin

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LA superstar de la littérature anglaise méritait un documentaire à la hauteur de sa renommée et c’est chose faite. Connait-on réellement cet artiste ? Un large éventail de détails vous permettra de vous immerger complétement dans, non seulement la vie du théâtre anglais, mais aussi dans toutes les pièces écrites par ce géant !

Le monde extraordinaire de William Shakespeare, de Emma Roberts, Little Urban, 2022

Retrouvez les avis d’Isabelle et Lucie

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Si vous aimez le charme du rétro dans l’illustration et les sujets scientifiques ce documentaire aura de quoi vous ravir. Les détails et le vocabulaire complètement abordables pour les plus jeunes lectrices et lecteurs en fait un album intéressant, ludique, original et DE TOUTE BEAUTÉ !

Fabuleux paysages du système solaire d’Aina Bestard, Saltimbanque, 2022

Retrouvez les avis de Linda et de Lucie.

À vous de jouer pour départager ces titres !

Quel est votre titre préféré dans la sélection "Racines" ?

  • Le tour du monde en 24 marchés de Maria Bakhareva & Anna Desniskaya, La Partie (64%, 18 Votes)
  • Fabuleux paysages du système solaire d'Aina Bestard, Saltimbanque (21%, 6 Votes)
  • Le monde extraordinaire de William Shakespeare, de Emma Roberts, Little Urban (14%, 4 Votes)

Total Voters: 28

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Catégorie Branches dessinées

La sélection était très riche et variée ce qui a donné, à nos arbronautes, du fil à retordre pour choisir le trio marquant et gagnant !

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Le premier titre sélectionné ouvre une nouvelle série développée à partir d’une hypothèse délirante : que serait-il advenu de l’expédition de Christophe Colomb si, comme beaucoup le pensaient alors, la terre avait été plate ? Restés dans les cales par inadvertance, Ana et Domingo sont du voyage, pour le meilleur… et pour le reste. Entre corvées et farces, intrigues d’équipage et dingueries du Señor Colomb, on ne s’ennuie pas une seconde. Lorsque l’une des cascades les plus spectaculaires de l’histoire de la BD fait chavirer le récit, ce qui s’annonçait comme un réjouissant récit d’aventure bascule dans une fantaisie colorée, surréaliste et TRÈS intrigante. Une BD portée un trait nerveux et des bleus à tomber, à lire pour les bonnes ondes féministes, les personnages hauts en couleurs, les punchlines et l’intrigue au long cours qui commence à se dessiner.

Ana et l'Entremonde - Tome 01 | Éditions Glénat
Ana et l’Entremonde, de Marc Dubuisson et Cy, Glénat, 2022.

Retrouvez l’avis d’Isabelle

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En adaptant le roman éponyme de Kathleen Karr, Léonie Bischoff propose de (re)découvrir les aventures de Simon, un adolescent considéré comme l’idiot du village, dans le convoyage à pieds d’un millier de dindes entre l’Etat de Missouri et la ville de Denver dans le Colorado. Formidable aventure dans une Amérique peuplée de chercheurs d’or et d’Indiens, de brigands et d’exploiteurs d’esclaves, de fermiers affamés et de chasseurs de bisons, cette BD dresse aussi le portrait social et sociétal d’une époque : conditions du transport de bétail, esclavage, tout en instillant quelques réflexions actuelles : racisme, condition féminine, éducation, bien-être animal, estime de soi, la place de chacun dans la société…

La longue marche des dindes de Léonie Bischoff, Rue de Sèvres, 2022

Retrouvez les avis d’Isabelle, Lucie, Linda et Blandine

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Dans le Poids des Héros David Sala explore son enfance mais à l’aune de ce que ses grands-pères, héros de guerre et de résistance, ont laissé comme empreintes indélébiles dans les récits qui se transmettent de générations en générations. Et c’est non seulement à un voyage à travers l’histoire d’une famille que l’auteur nous invite mais aussi à un fabuleux voyage à travers la couleur et l’imaginaire. Les images de Sala sont lumineuses même quand elles abordent cette histoire parfois méconnue de ce côté des Pyrénées, celle de la dictature de Franco, de l’exil des Républicains espagnols en France, du camp de concentration d’Argelès-sur-Mer…

Le poids des héros de David Sala, Casterman, 2022

Retrouvez les avis de Blandine, Lucie, Liraloin et Isabelle.

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À vous de jouer pour départager ces trois titres !

Quel est votre titre préféré dans la sélection "Branches dessinées" ?

  • La longue marche des dindes de Léonie Bischoff, Rue de Sèvres (46%, 16 Votes)
  • Le poids des héros de David Sala, Casterman (34%, 12 Votes)
  • Ana et l’Entremonde, tome 1, de Marc Dubuisson et Cy, Glénat (20%, 7 Votes)

Total Voters: 35

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Et n’oubliez pas de voter pour vos romans préférés… et de revenir par ici la semaine prochaine pour découvrir les albums sélectionnés pour le prix !