Nos coups de cœur de l’été

Cet été, il a fait beau, il a fait chaud. Et forcément, pour les dévoreuses de livres que nous sommes, les lectures ont eu une place de choix.

Voici un petit florilège de nos lectures préférées !

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Pour Claudia, C’est un plongeon dans l’univers de la télé-réalité et ses dangers.
Un roman efficace et accessible à tous, particulièrement aux adolescents.
Un livre court et réussi qui en dit long sur le sujet ! 

Ma story de Julien Dufresne-Lamy
Editions Magnard Jeunesse

Son avis est ICI.

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Un autre coup de cœur pour Claudia et sa fille Louisa, 11 ans, avec ce roman d’aventures qui nous transporte dans un monde irréel et fabuleux ! Une histoire captivante, remplie de péripéties et de mystères, avec des rebondissements et de l’action en continu. Un régal !

Bienvenue à Oswald de Célia Garino
Editions Courtes et Longues

Son avis est ICI.

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Pour Lucie et son fils, Le Mystère des pingouins a été l’occasion de voyager au Japon cet été. Entre sa fantastique enquête sur l’apparition de pingouins et sa couverture hypnotique, le best seller de Tomihiko Morimi les a enchantés. Leur avis ICI.

Le Mystère des pingouins de Tomihiko Morimi, Ynnis Editions

Ce roman a été adapté en manga (3 tomes) et en film d’animation.

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Avec 11 romans lus sur trois semaines de congés, très difficile de choisir pour Pépita ! Son blog MéLI-MéLO de livres n’a jamais aussi bien porté son nom… Je ne vais pas mettre à nouveau en lumière des romans mis en coups de cœur par mes comparses sous cette rubrique, alors je choisis une nouveauté toute fraiche qui me donne envie de lire le roman pour adultes publié avant lui : Murène de Valentine Goby Chez Actes Sud.

L’anguille de la même autrice chez Thierry Magnier, nous parle de différence, de situation de handicap, mais aussi d’amitié, de joie, de résilience et de REGARD : car oui, tout est toujours question de regard sur soi et des autres. Un roman que j’ai lu d’une traite tant Camille et Halis vous emportent dans leur sillage. Je ne l’ai pas encore chroniqué sur mon blog mais allez-y les yeux ouverts !

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Pour Solectrice, c’est une BD pleine d’humanité, qui l’a emporté sur la demi-douzaine de romans, pourtant savoureux, dévorés cet été.

A la vie ! de l’Homme étoilé, chez Calmann Lévy, comme son titre l’indique, c’est une ode, une formule qui invite à profiter jusqu’au bout de tous les bons moments. Voici la devise de cet infirmier en soins palliatifs qui nous dévoile son quotidien enchanté, entre sourires et larmes. Si elles ne sont pas spécialement destinées à la jeunesse, ces planches émouvantes et drôles peuvent être partagées à tout âge sans modération.

Instants de vie croqués, à retrouver aussi sur Instagram.

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Pendant les vacances, l’île aux trésors a débordé de belles lectures… S’il ne fallait en retenir qu’une, ce serait L’incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace, de Thomas Gerbeaux, illustré par Pauline Kerleroux (La Joie de Lire, 2020). Ce petit livre se lit comme un roman d’aventure addictif, une perche tendue à nos consciences, un hymne à la liberté, à la joie de la rencontre et à la solidarité. La littérature jeunesse à son meilleur !

L’incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace, de Thomas Gerbeaux. La Joie de Lire

L’avis d’Isabelle ICI.

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Pour Linda, les coups de cœur ont été nombreux cet été. Faire un choix n’a pas été facile mais c’est probablement un été en liberté qui a été la lecture la plus touchante de ces vacances. Entre nostalgie et florilège émotionnel, l’histoire est douce comme un baiser, légère comme une caresse, on suit les premiers émois d’une adolescente qui rencontre son âme sœur.

un été en liberté, de Mélnaie Edwards. Bayard

Son avis est ICI.

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Pour Bouma, il n’a pas été difficile de choisir. Son cœur s’est arrêté le temps de la lecture de Heartstopper d’Alice Oseman. Il s’agit d’un comics touchant et délicat au trait vif. On y découvre les premiers émois amoureux d’un adolescent en quête de son identité sexuelle. Premier tome d’une série, il n’y a plus qu’à se plonger dans les tomes suivants.

Heartstopper T.1 d’Alice Oseman, Hachette, 2019

Son avis ICI

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Enfin, nous voulions partager un nouveau coup de cœur commun.
Cet été nous avons été nombreuses à craquer pour Alma : Le vent se lève de Timothée de Fombelle, magnifiquement illustré par François Place. Le premier tome de ce qui s’annonce comme une fresque sur l’esclavage entre trois continents nous a fait vibrer aux côtés de son héroïne au caractère bien trempé. Ce roman sera d’ailleurs très prochainement l’objet d’une lecture commune !

Alma : Le vent se lève de Timothée de Fombelle, Gallimard Jeunesse

Les avis d’Isabelle et de Lucie.

Billet d’été : éveiller ses sens …

Ce n’est vraiment pas facile de passer la dernière pour ces billets d’été 2020 tous aussi passionnants les uns que les autres !

Vous avez dû remarquer que deux fils ont été déroulés : focus sur des livres reçus lors de notre Green swap d’été et le monde d’après (confinement oblige !). Au choix pour nous toutes.

J’ai donc décidé, étant la dernière, de relier les deux, comme une façon de fermer cette période ou au contraire de l’ouvrir vers d’autres perspectives.

Tout est donc venu du superbe swap que j’ai reçu de la part de Frédérique du blog Liraloin avec un livre comme une bombe : Le goût du baiser de Camille Emmanuelle Editions Thierry Magnier, collection L’Ardeur.

« Regarder la vie en face, toujours la vie et la reconnaître pour ce qu’elle est.
Enfin, l’aimer pour ce qu’elle est et la mettre derrière soi. »
Virginia WOOLF
Editions Thierry Magnier

Je ne vais pas ici ré-écrire une chronique (elle est déjà sur mon blog LA) ni m’improviser Maïa Mazaurette ! (Voir ses superbes chroniques dans le journal Le Monde) mais tenter de prendre de la hauteur : car des baisers, on en a manqué. Collectivement je veux dire. Du tactile, de la douceur, de la barbe qui pique, de la peau qui colle, de la bave de tout-petit, de rides comme des parchemins, …de l’humain quoi ! Car oui, ce que nous a enseigné cette période, c’est cela : ce besoin viscéral de se toucher, de se sourire, de s’écouter (en dehors des écrans), de se rencontrer sans arrière-plan de scenarii catastrophes,..alors que le machin nous en empêche.

Nous étions amputés et le sommes toujours. Sens dessus dessous. Comme Aurore dans le roman, qui n’a plus ni goût ni odorat.

En même temps, c’est une période qui nous a mené à pas mal d’introspection : à savourer le rythme de la nature, à écouter le silence (sans avions ni voitures), à observer la renaissance du printemps, à réfléchir à son mode de vie, à se prendre la tête entre quatre murs (quand on n’a pas la chance d’avoir un jardin mais c’est aussi contraignant un jardin, bref, je m’égare), à jongler entre enfants et boulot, à avoir envie de jeter les écrans trop chronophages et qui « remplaçaient » tout ça, (vraiment ?)…

A redéfinir ses priorités en fait. Comme Aurore dans le roman, qui décide de prendre sa vie en main, de sortir de sa coquille, d’aller vers l’inconnu et de re-naître.

Et de s’apercevoir qu’avec une certaine forme de liberté retrouvée, le naturel risque de revenir au galop : j’essaie de me souvenir de cette période qui a certes été violente, longue et incertaine, mais qui avait aussi un autre GOÛT.

Celui d’un espoir. Comme Aurore, qui en rencontrant d’autres personnes -et un en particulier-s’autorise enfin une autre forme de plaisir, bien au-delà de son propre espoir.

Pour le monde d’aujourd’hui, éveillons donc nos sens au sens large, même s’ils sont anesthésiés par les gestes barrières (elle est pas top cette expression hein ? Et si on disait plutôt gestes protecteurs ?), même s’ils constituent le seul rempart connu et qu’il est donc nécessaire de les appliquer.

N’ajoutons pas d’autres barrières mais au contraire transformons-les en du positif ! Ce n’est rien d’autre que le message de ce magnifique roman à travers le parcours de son héroïne. Alors à défaut de s’embrasser, EmbraSons-nous !

Il me reste à vous souhaiter une belle rentrée ! Pleine de nouveautés, de retrouvailles, d’envies, de sourires avec les yeux, de bonjours avec les mains (LSF), de baisers comme des papillons, et de patience… vers des jours meilleurs que nous devons espérer et surtout construire par nos comportements plus responsables envers la nature et les autres.

Et ça, c’était le but de notre Green Swap ! La boucle est bouclée ? … Non, elle chemine !

Billet d’été : Sous la mer…

La fin de l’été approche. L’envie de retrouver la mer se fait à nouveau ressentir… La grande bleue vous manque ?! Venez alors vous plonger dans ces deux superbes ouvrages !

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Le monde marin comme vous ne l’avez jamais vu ! 

Un magnifique voyage dans les mers et océans du globe pour s’émerveiller des beautés et des richesses de la nature et sensibiliser en douceur les enfants aux enjeux écologiques.
Chaque double page magistralement illustrée présente un milieu marin avec son écosystème fourmillant de vie. L’enfant observe, découvre, s’émerveille et débusque tous les animaux camouflés dans l’image.
Avec 4 pages pour en savoir plus sur l’incroyable faune et flore des mers du monde, des mammifères géants aux plus minuscules mollusques.

 Un album géant qui vous fait voyager ! Partez à la découverte d’un monde insoupçonnable avec ses fonds marins d’une beauté incroyable !

Océans

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Employée dans un parc océanographique, Elfie, 18 ans, devient rapidement dresseuse d’orques. Mais alors qu’elle nous raconte sa relation privilégiée avec l’une d’entre elles, Titan Noir, une autre voix dresse un panorama terrifiant de ces parcs… et nous dévoile l’identité réelle de cette orque. Inspiré de l’histoire d’un vrai cétacé, le roman de Florence Aubry s’inscrit dans les campagnes actuelles appelant à la fermeture des parcs aquatiques, où le spectacle de divertissement repose sur la captivité et la souffrance des animaux. Un roman bouleversant sur la condition animale.

Un livre « intelligent » qui permet de comprendre, de s’interroger, de se documenter sur la maltraitance animale et sur l’envers du décor de certains parcs animaliers.

Titan noir

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Bonne lecture à tous…

Billet d’été : regarder germer les graines

Après avoir avec bonheur voyagé, réfléchi et rêvé dans les précédents billets d’été, je vous invite à mon tour, à découvrir des lectures tournées vers la nature, allongé.e.s dans l’herbe.

Pendant ces semaines confinées, on a pensé à notre santé, on s’est rappelé que nous n’étions qu’une espèce d’êtres vivants menacés parmi d’autres et qu’on devrait prendre soin de cette planète partagée. On a cherché ce qu’on pourrait changer pour faire un monde meilleur et on a vu la pollution diminuer, la nature respirer.

Parmi les livres en attente, j’ai alors retrouvé dans mon bureau des sachets de graines que j’ai semées, par curiosité. Et pour distraire mes journées très occupées, petites pauses dans le rythme effréné du télétravail, je les ai arrosées.

On a lu ce qui nous promettait des jours meilleurs. On a espéré.

Et quelques graines (un coquelicot et des alysses corbeilles d’argent) ont germé.

On a écouté les battements du cœur de la nature, jusqu’à ce que la fourmilière humaine se remette en marche et couvre cette mélodie.

Dès le début de l’été, alors que notre boîte aux lettres était encore un peu endormie, on a été enchantées d’y trouvé des colis. Oh, le swap d’été !

Un album en particulier nous a rappelé qu’il est précieux de conserver (sans plastique) les bonheurs de chaque jour…

Outre les chatoyants dessins de ce grand format et son arbre accueillant, l’histoire de ce marchand ambulant a aussi résonné en moi, comme un clin d’œil à la collection de bocaux que je garde pour le vrac, les confitures ou toute autre occasion…

On a aussi repris sans attendre le chemin des librairies. Bien sûr, on avait déjà entendu son titre murmuré, à l’ombre (du forum) du grand arbre, mais on a aussitôt remarqué sur l’étagère les petites feuilles vertes qui se détachaient de la couverture sable.

Comme un écho à nos peurs, ce roman imagine un peuple qui aurait oublié son passé et pillerait toujours plus loin les arbres nécessaires à sa survie, élargissant chaque jour le désert qui l’entoure. Heureusement, Samaa, une jeune fille téméraire, prête à bousculer les traditions, va découvrir, malgré elle, une alternative à cette vie destructrice.

J’ai lu avec ravissement cette fable, peuplée d’étranges créatures, et comme une graine, j’espère qu’elle germera dans les mains ou les oreilles des jeunes où je la déposerai.

Je me suis également réjouie que l’autrice (ou la maison d’édition) ait eu une pensée pour la nature jusque dans la fabrication du livre, avec une impression écologique et un marque-page à planter (!).

Je vous souhaite de passer une belle fin d’été et de voir germer vos plus belles idées dans les livres ou dans la vie !

Billet d’été : rappeler les enfants !

Pour nos billets d’été, avec les copinautes on a échangé autour de plusieurs formules : faire découvrir le contenu de notre écolo-swap comme l’ont déjà proposé Bouma, Liraloin ou les Merveillesdalice, évoquer des lectures qui nous font voyager comme l’a fait Isabelle de l’île aux trésors ou pourquoi pas partager autour de lectures qui nous aident à penser / panser « le monde d’après » comme les médias se sont empressés de le qualifier – avec tout ce qu’il peut y avoir de caricatural dans une telle étiquette.

C’est cette dernière proposition que je voudrais saisir aujourd’hui. Après trois mois d’anesthésie totale de mon désir de lire, je me suis réconciliée avec la lecture avec un roman de littérature générale. Rappeler les enfants d’Alexis Potschke. Si je me permets de l’évoquer sur notre blog collectif dédié à la littérature jeunesse, c’est que ce roman est une incursion dans le monde des collégiens et que la myriade de portraits d’adolescents qui y est évoquée est un joli miroir tendu à la jeunesse que l’on côtoie de près dans la littérature jeune public. Et puis quelle est la véritable limite entre littérature « adulte » et littérature « jeunesse » ? Vaste débat que nous menons justement en ce moment dans les coulisses du blog 😉

Il était donc un roman qui racontait les premières années d’un jeune professeur de lettres exerçant en région parisienne. Et ce jeune professeur est tout particulièrement sensible à la beauté des moments partagés avec ses élèves. De chaque petite scène racontée dans ce roman qui se construit au fil des trimestres, émerge des portraits d’une grande douceur, d’une incroyable tendresse, d’une infinie poésie. Et d’une humanité sincère. D’une humanité qui cette année, pendant trois mois, m’a terriblement manqué : l’humanité de la salle de classe.

Si ce livre m’a permis de penser/panser mon « monde d’après », c’est qu’il m’a permis l’espace de quelques pages de renouer avec ce qui fait l’essence même de mon métier et dont cette année j’ai du me passer tout un trimestre sans l’avoir choisi. Si ce livre m’a permis de penser/panser mon « monde d’après » c’est qu’il m’a rappelé combien j’aimais moi aussi capter l’infinie poésie des regards d’adolescents, la lumière de leur visage entre deux âges, leur parole vive et belle comme un ruisseau, le flot d’émotions dont leurs journées semblent tissées. Il m’a rappelé combien il était primordial d’être présent.e.s les un.es pour les autres. En vrai, en chair et en os. Sans écran entre nous…

A quelques pages de la fin, il y a ce discours improvisé par le narrateur un jour que ses élèves du club théâtre lui ont souhaité son anniversaire.

« Vous savez, j’ai eu plusieurs vies avant d’être professeur […] Je ne fêtais plus mon anniversaire parce que je m’étais rendu compte que j’avais arrêté de grandir. C’était autre chose.

Vieillir, a dit Elsa.

Oui, Elsa, vieillir. Vieillir. Je ne grandissais plus, je vieillissais. Les anniversaires ont commencé à me faire un peu peur, je voyais le compteur tourner ; je n’étais pas très vieux pourtant, mais je n’aimais plus ça. Je voyais le temps qui passait, qui passait. Et puis, finalement, je suis devenu professeur.

-Heureusement, a flatté Céleste.

-Oui, heureusement. Parce que, vous savez, j’aime mon métier. Oui, vous devez le savoir. J’aime vraiment mon métier.

Bien sûr, au club théâtre, c’est facile d’aimer son métier. Mais même quand mes élèves sont pénibles, même quand ils me fâchent, je suis toujours content de les retrouver. Ce qu’il y a de bien avec mon métier -, c’est qu’il change tous les jours. Je n’ai pas la routine des champs, des bureaux, de l’usine. C’est vrai que c’est un peu fatigant, parfois, mais j’aime ça, ne jamais savoir comment va être ma journée.

Quand je suis avec vous, que l’on discute, que l’on répète, et que j’essaie de vous apprendre des choses, que j’ai le bonheur de vous voir les apprendre, que je vous vois grandir aussi, j’ai l’impression, moi d’apprendre aussi, d’apprendre de vous. Vous, vous qui êtes là et qui m’écoutez, vous êtes mon antidote au temps qui passe, parce que le temps a du sens, maintenant, et je crois que c’est ce qu’il lui manquait. C’est pour ça qu’il me faisait peur.

Alors je n’attends plus les cadeaux, et ça ne reviendra pas, je n’attends plus rien, mais je n’en ai plus peur, de mon anniversaire, parce que je n’ai plus peur de vieillir.

Vous savez, depuis que je suis professeur, depuis que je côtoie mes élèves – et mes élèves, ce ne sont pas que mes cent vingt élèves, ce n’est pas que ceux que j’ai ou que j’ai eus, ce sont tous les élèves de ce collège-, depuis que je côtoie mes élèves, que je vous côtoie, vous, eh bien, voilà : j’ai arrêté de vieillir. Je ne vieillis plus, et c’est grâce à vous.

Et vous savez quoi ? Il faut que je vous le dise… depuis que je vous connais, vous, mes élèves, je crois même… je crois même que j’ai recommencé à grandir.

-Monsieur, a dit Charlotte, monsieur, je crois qu’Elsa pleure. »

Voilà.

J’ai hâte.

J’ai hâte de retrouver mes élèves.

Pour continuer à grandir.

Et entendre quel « monde d’après » ils désirent ardemment.

Et m’y atteler, de toutes mes forces, à ma petite mesure.