Pour un Noël décalé

Cette année, nous vous proposons une sélection de Noël avec des titres, des personnages ou des points de vues inattendus. Parce que le Père Noël et les lutins, c’est sympa mais heureusement les auteurs de littérature jeunesse fourmillent d’idées qui sortent des chemins battus. Voici nos préférés !

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Nous en avons déjà fait une lecture commune l’année dernière, mais Jack et la grande aventure du cochon de Noël entre évidemment dans cette sélection. Car si Jack profite de la magie de la nuit de Noël pour s’introduire dans le pays des objets perdus, il n’est nullement question du Père Noël dans ce roman. Qui propose au passage une vraie réflexion sur la valeur que nous accordons aux objets.

Jack et la grande aventure du Cochon de Noël, J. K. Rowling, Gallimard Jeunesse, 2021.

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Michael Morpurgo aussi s’est prêté au jeu de réinventer un conte de Noël avec son Bonhomme de neige, inspiré par le classique de Raymond Briggs. Il est une nouvelle fois question de la magie de la nuit de Noël, mais c’est un bonhomme de neige qui prend vie pour entraîner James, petit garçon solitaire qui peine à s’exprimer, à la découverte de son univers. Un voyage qui changera sa vie.

Le bonhomme de neige, Michael Morpurgo, Gallimard Jeunesse, 2019.

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La petite souris s’interroge, que de changements dans la ville ce matin ! Des lumières, des odeurs, des objets sont sortis de nulle part et transforment totalement son environnement. Quel mystère se cache derrière tout cela ? Noël approche est un album qui enchante les petits car eux savent bien à quoi correspondent ces changements. Et quel plaisir de découvrir avec la petite souris toutes les merveilles qui permettent d’attendre Noël !

Noël approche, Andréa Leonelli, illustrations de Philippe Carme, Callicéphale, 2001.

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Ici le Père Noël s’est carapaté, envolé, piuffffffffffff (alerte FBI porté disparu)… et lorsque Noël approche c’est un peu la panique à bord. Heureusement que l’élégant Professeur Goupil n’a pas froid aux yeux et accepte de remplacer le gros bonhomme à la barbe blanche. Est-ce que nous sommes réellement certain(e)s que Mister Santa Claus a réellement rendu son tablier? Cet album est un formidable cherche-trouve et nous sommes heureuses-heureux de retrouver notre héros Professeur Goupil. Quel régal que de parcourir toutes ces immenses pages qui regorgent de mille détails et de clins d’œil destinés au plus grands (si si les parents soyez un peu attentifs s’il vous plaît). Bravo Anne Montel pour ce beau et long travail, car cet album nous réconcilie avec la magie de Noël et puis le puzzle doit être bien amusant à faire également !

A la recherche du Père Noël de Loïc Clément et Anne Montel – Little Urban, 2022

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Pour un Noël décalé, rien de mieux que les albums de Thierry Dedieu, un auteur que nous chérissons à l’ombre du grand arbre pour sa créativité et son engagement.

Dans la foisonnante collection d’immenses albums consacrés à cette période festive créés par l’auteur, il en est un où Noël est littéralement dé-ca-lé : en effet nos cinq comparses, la chouette, le rouge gorge, la souris, l’écureuil et le hérisson adorent « l’ambiance féérique, les promesses de cadeaux et les batailles de boules de neige… » mais voilà qu’à l’approche de Novembre, l’un des leurs doit partir hiberner. Après plusieurs tentatives pour célébrer Noël avec leur ami le hérisson coute que coute, la petite troupe doit se résoudre à l’évidence : l’hiver, leur ami hérisson n’est pas disponible.

Alors un matin enneigé, les amis ont une idée :

 » Et si on décidait de fêter Noël au printemps ? Nous serions tous enfin réunis ! « 

Et voilà comment Noël fut littéralement décalé !

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Inspiré d’un conte de Noël de Tove Jansson, Noël dans la vallée des Moomins est parfaitement décalé puisqu’on y suit une famille qui ignore tout de ce jour et de cette fête de Noël. Espèce hibernant, le Moomin n’a pas l’habitude de sortir de son lit à cette époque de l’année mais, fait exceptionnel, cette année un de leur voisin a décidé qu’il serait trop triste qu’ils passent à côté de ce grand jour. Mais alors que chacun se prépare activement, les Moomins décident de suivre le mouvement comme s’ils s’apprêtaient à affronter quelque créature terrifiante. Quiproquos et situations insolites font de cet album un récit drôle et amusant qui interroge sur le sens de Noël.

Noël dans la Vallée des Moomins de Cecilia Davidsson & Alex Haridi, illustré par Filippa Widlund, Cambourakis, 2018.

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Lorsque Tolkien s’empare de Noël, ce n’est pas pour nous raconter une histoire ordinaire et classique du vieux bonhomme rouge. Ecrite sur une vingtaines d’années au travers d’une correspondance mise en place pour ses enfants, il se met dans la peau du Père Noël pour raconter ses aventures empruntes de magie et du fantastique si cher à l’auteur. Tradition familiale, histoire originale richement illustrée, Les lettres du Père Noël nous entraîne au Pole Nord où vit le vieil homme et son ami Ours Polaire. D’une année sur l’autre l’histoire évolue et prend différentes formes, il n’est parfois question que de la préparation des cadeaux mais certaines années seront marqués par l’effondrement d’un toit et un déménagement précité ou encore d’une guerre avec les gobelins des cavernes. Chaque Noël dans la famille Tolkien est une fête et un événement unique.

Les lettres du Père Noël de JRR Tolkien, Christian Bourgois éditions, 2022.

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Une ville enneigée, un Monsieur en costume qui avance tant bien que mal, et des exclamations deci-delà. « Il est arrivé », « Il est arrivé »… D’accord, mais qui donc est arrivé? Un album tout en hauteur et perspectives pour le découvrir ! C’est astucieux, foisonnant, et très cocasse !

Il est arrivé! Christophe PERNAUDET et Sébastien CHEBRET. La Joie de Lire, 2019

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Et si l’on regardait un peu du côté de l’Italie? Là-bas, Noël se fête au passage de la Befana. Une sorcière qui vient, dans la nuit du 5 au 6 janvier, apporter des présents ou du charbon noir. En France, on trouve peu d’albums sur Elle, en voici deux qui se complètent parfaitement, entre vision traditionnelle et vision plus contemporaine. De quoi donner envie de prolonger les Fêtes jusqu’à cette date!

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On connaît Olivier Tallec pour son trait inimitable et son humour noir. Il va de soi que son album de Noël est résolument décalé ! Décalé car l’histoire de Sapi, le sapin qui rêvait de devenir un arbre de Noël révèle les facettes sombres de cette fête. On aime y voir un tourbillon de flocons, de lumière et d’amour, la destinée de Sapi pointe les travers consuméristes de cette fête. L’adorable Sapi, qui a extrait ses racines du sol pour échapper à la perspective de fournir le bois des meubles IKEA ou de cercueils, est pris de court par la brièveté et l’hystérie du moment. Rapidement délaissé une fois le fameux déballage des cadeaux passé, l’arbre se retrouve planté dans la cour où il attend le retour de la saison des guirlandes. Il ne verra que l’arrivée d’un nouveau sapin, planté à ses côtés. Un album qui a sa place dans les lectures de Noël pour décaler un peu notre regard et réfléchir à ce que nous souhaitons faire de cette fête. Nous vous souhaitons de chaleureux moments de partage avec vos proches !

Sapin le sapin, d’Olivier Tallec. L’école des loisirs, 2023.

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Et vous, quelles histoires de Noël décalé préférez-vous ?

Lecture commune : Jack et la grande aventure du Cochon de Noël

Cette année, pour Noël, nous avons eu envie de nous retrouver pour discuter de Jack et la grande aventure du Cochon de Noël de la grande J. K. Rowling. Un conte qui, par ses thématiques, rejoint notre envie d’un Noël généreux présenté lors de la sélection de la semaine dernière !

Jack et la grande aventure du Cochon de Noël, J. K. Rowling, Gallimard Jeunesse, 2021.

Blandine : L’an passé, quelle a été votre réaction première à l’annonce du nouveau roman à paraître de J. K. Rowling ?

Lucie : Youpi ! Bien sûr, pour commencer. Nous sortions juste de l’Ikabog que nous avions adoré et j’avais hâte de me laisser entraîner dans un nouvel univers par cette auteure fabuleuse.

Isabelle : Tout comme Lucie ! Nous n’allions pas manquer ça, je n’ai même pas regardé le résumé avant de l’acheter.

Linda : A ce moment-là je crois que je pensais surtout qu’il plairait à mes filles, mais je ne me souviens plus vraiment ce que j’ai pu ressentir à l’annonce. J’ai sans doute dû me dire : « Tiens, un nouveau J. K. Rowling »… Pour cette auteure, je ne me pose pas trop de question. Je me souviens juste que je ne me suis pas précipitée, j’ai attendu le moment propice pour me le procurer et l’Avent s’est révélé être ce moment-là !

Blandine : Que pensez-vous du titre et de la couverture ? Quelles sont les idées, thématiques qui vous sont venues à leur découverte ?

Isabelle : C’est une couverture qui joue sur le kitsch de Noël, avec ses branches de sapin et ses couleurs rouges et dorées. Je pense que je n’aurai pas été la seule à penser spontanément au film Toy Story en la découvrant ! Je ne suis pas forcément hyper fan de ce type de graphisme digital dans les livres mais qu’importe : mes moussaillons et moi avons aimé que le titre promette de l’aventure et depuis Harry Potter, nous lisons tout ce que publie J. K. Rowling.

Linda : La couverture et son titre sont pleins de promesses d’une aventure merveilleuse au cœur de la magie de Noël. Bien sûr, comme Isabelle, j’ai aussi pensé à Toy Story avec ce jouet qui s’anime. Je suis très fan de ce cochon qui semble entrainer Jack sous le sapin. Regardez son regard pétillant, son bras tendu vers ce qui semble être quelque chose d’extraordinaire. Il nous invite nous aussi à venir découvrir ce qui se cache sous ce sapin en tournant la couverture.

Lucie : Le titre m’a étonnée. Je ne voyais pas bien le lien entre un cochon et Noël. Du coup, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Et c’est aussi bien ! Comme Isabelle je ne suis pas hyper fan de la couverture. Cela fait très film d’animation, et pas le genre que j’aime.
Et toi Blandine, te souviens-tu de tes premières impressions ?

Blandine : Un nouveau J. K. Rowling = je le veux. Elle fait partie de ces auteurs pour lesquels je ne me pose même pas la question du sujet. Et puis, il y avait « Noël » dans le titre. Cela ne pouvait être que merveilleux ! !
Comme Linda, je me suis questionnée sur ce cochon tout rose « de Noël » qui est écrit bien en gros sur la couverture et qui figure au premier plan, bien devant Jack. On devine de suite que c’est lui le véritable héros de cette aventure. Au-delà, il me semble que c’est un joli pied-de-nez à certaines traditions alimentaires de Noël qui servent encore du porc rôti lors de ce repas festif. Ici, le cochon est bien vivant et actif ! La couverture m’a immédiatement attirée avec ses couleurs et ce cochon qui nous tend la patte, comme pour nous rejoindre, ou nous appeler à l’aide. Côté graphisme, j’aime beaucoup ! Et bien sûr, le parallèle avec Toy Story (que j’aime beaucoup aussi) a été instantané.

Linda : Je n’avais pas du tout pensé au côté « alimentaire » du cochon, peut-être parce que je ne mange pas de viande et que je ne perçois plus les animaux comme tels depuis longtemps. Mais c’est peut-être tout simplement parce que je suis restée dans le côté fantastique avec le jouet qui prend vie. C’est cependant une réflexion intéressante et j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent Isabelle et Lucie ?

Lucie : Je n’y ai pas pensé non plus. Pour moi il a tout de suite été évident que ce cochon était un jouet, alors je ne me suis pas posé la question. Mais c’est une remarque pertinente, et vu l’expérience de J. K. Rowling je pense que le choix de cet animal n’est pas anodin.

Isabelle : Moi non plus, ça ne pas traversé l’esprit d’imaginer que ce cochon aurait pu être sur la table !

Blandine : Je trouve intéressant, intriguant, que ce soit le cochon qui soit mis en avant, avant l’humain (même s’il est vrai qu’on va beaucoup suivre Jack).

Lucie : Avant d’être plongés dans le merveilleux avec le Pays des choses perdues, nous rencontrons Jack et sa famille. Il me semble que c’est la première fois que J. K. Rowling décrit une famille si « normale » et contemporaine, telle que nous en connaissons tous. 
Qu’avez-vous pensé d’eux et de leurs relations ?

Linda : Normale et contemporaine dans le sens « famille recomposée » ? Elle est en effet à l’image des familles d’aujourd’hui, une famille à l’image de celle de J. K. Rowling elle-même d’ailleurs. Je pense que c’est avant tout une famille qui cherche son équilibre et que cela passe par celui des enfants. Holly étant à cet âge où le besoin de s’affirmer se développe, elle devient l’élément perturbateur, l’épine dans le pied de cette famille. De plus, elle ne vit avec eux qu’un week-end sur deux ce qui fait qu’elle a, je suppose, besoin de plus de temps pour s’adapter à cette nouvelle vie. Sa relation à Jack est clairement dictée par la jalousie de partager un père qu’elle aimerait voir plus souvent. Tout cela me semble plutôt crédible… Maintenant, je perçois la famille de Jack comme une façon d’asseoir l’histoire et son contexte, pas comme élément essentielle à l’histoire donc je ne me suis pas trop attardée sur ce point du livre. J’avoue par-ailleurs que, grande romantique et mère de famille nombreuse, je me sens plus proche, dans l’univers de cette auteure, de la famille Weasley…

Isabelle : D’accord avec toi, Linda. C’est une famille comme il y en a tant, ni parfaite, ni horrible comme celle de Harry Potter. Elle illustre à quel point, même quand on a des parents aimants qui font de leur mieux, la vie et l’enfance peuvent présenter des passages difficiles, liés dans l’histoire au divorce des parents suivis d’un déménagement et d’une cohabitation compliquée avec la famille du nouveau conjoint de la mère. Du point de vue narratif, cela permet d’introduire le cochon de Jack, qu’il aime tant même s’il est délavé et rapiécé. Cela parlera à tous ceux qui, comme mon moussaillon cadet, sont irrémédiablement attachés à un animal en peluche élimé ou à certaines reliques de tranches de vie dont il est hors de question de se séparer. Cet attachement est d’autant plus fort chez Jack qu’il a l’impression que son existence tombe en lambeaux. Il est évident que lorsque le cochon disparaît, Jack est prêt à aller jusqu’au pays des Choses perdues pour le retrouver.

Blandine : Dans cette grande aventure promise par le titre, nos héros passent par différents mondes, tour à tour merveilleux et terrifiants. Comment avez-vous trouvé leurs enchaînements et descriptions ?

Linda : J’ai aimé la façon de pénétrer chaque nouveau monde par des « portes » différentes qui confrontent les héros à différentes difficultés. J.K. Rowling est assez méticuleuse dans son travail de création et ça se ressent vraiment à la lecture. Rien n’est jamais laissé au hasard, elle donne un maximum d’informations pour qu’à la lecture on puisse visualiser l’univers qu’elle a créé. Son écriture est très visuelle et immersive. De même, la succession de ces mondes semble rythmer vers la fin de vie d’un produit : de la perte à la destruction en passant par les différentes étapes de l’oubli. J’ai trouvé cela très intéressant car cela questionne réellement notre rapport aux objets et met en relief les effets de l’obsolescence programmé d’un point de vue économique et écologique.

Lucie : Je te rejoins Linda, ces différents « mondes » m’ont surtout intéressée pour ce qu’ils disent de notre rapport aux objets. La salle des Egarés dans laquelle les objets attendent dans l’espoir d’être retrouvés, puis ce tri entre les différents objets selon leur valeur pécuniaire mais aussi affective.
J’ai beaucoup aimé cette nuance qui montre bien qu’un objet peut avoir une valeur affective énorme en dépit de son faible coût. Le fait que les objets chers comme les bijoux se croient supérieurs aux autres aussi… Tout cet aspect est vraiment traité de manière très fine.

Isabelle : Effectivement, ce pays des Choses Perdues, c’est une idée géniale pour nous donner à réfléchir à tout ce qui peut se perdre ! Des objets utiles ou superflus, ceux qui ont une valeur surtout sentimentale comme tu le dis Lucie ou absolument vitale. En imaginant un univers où toutes ces choses prendraient vie, J. K. Rowling nous interroge sur le consumérisme ambiant. Les différents mondes dont tu parles, Blandine, soulignent l’ampleur de ce qu’on peut perdre (et remplacer en un clin d’oeil) au quotidien, les Objets Sans Valeur, les affaires égarées de Zutcéouça, les Regrettés… Alors, le procédé peut avoir quelque chose de répétitif, on passe d’un monde à l’autre, il y a chaque fois de belles rencontres, des dangers et des péripéties jusqu’au passage vers la contrée suivante et on se doute bien qu’elles seront toutes explorées. Mais l’autrice réalise la prouesse de susciter l’attachement vers des objets, mon moussaillon s’est passionné pour le destin d’un ange fabriqué en papier toilette. On voit, au passage, que les Objets « gentils » sont ceux qui ont été perdus par inadvertance et regrettés (Ange brisé, Boussole, Poésie ou Lapin bleu), alors que les « méchants » comme par exemple Râpe-Fromage ont été abandonnés à dessein. Après, l’autrice s’amuse en réfléchissant à la perte de choses plus abstraites, comme les principes, les ambitions ou l’inspiration. C’est hyper malin et amusant.

Blandine : J’ai moi aussi beaucoup aimé ces portes qui permettent de passer d’un monde à l’autre, comme des sas de décompression, pour avancer dans notre réflexion quant aux objets, leur utilité, leur valeur émotionnelle et pécuniaire.
J. K. Rowling use de beaucoup de jeux de mots dans ses romans, cela semble enfantin, presque trop facile. Et pourtant cela a un impact à la fois amusant et percutant. 
Aimez-vous ce genre d’écriture ? Pensez-vous que cela soit percutant ou au contraire préjudiciable ?

Lucie : J’adore les inventions de J. K. Rowling. Son travail sur le vocabulaire est génial. En revanche, je pense toujours au traducteur avec compassion !
Quand c’est bien fait (ce qui est toujours le cas chez cette auteure) ces trouvailles sont très ludiques. J’aime bien chercher ce qui a servi à composer le mot, le sens qu’elle a voulu y mettre en plus des mots originaux. Comme les univers qu’elle crée sont très créatifs, pour moi la forme rejoint « simplement » le fond.

Linda : Je suis d’accord avec Lucie. Ces jeux de mots sont un peu la marque de fabrique de J. K. Rowling et je trouve que cela apporte une certaine richesse à ses textes ainsi qu’à ses univers. Cela donne aussi du sens à ses créations et permet parfois un double niveau de lecture qui permet de toucher un public plus large. Quelque part je trouve que son écriture est fédératrice de lien entre les parents et leurs enfants.

Isabelle : Qu’avez-vous pensé du dénouement du roman ? Trouvez-vous aussi qu’il s’agit d’un roman initiatique et, le cas échéant, qu’auriez-vous retiré de cette initiation ?

Linda : La fin de l’histoire est l’aboutissement de ce voyage initiatique au cours duquel Jack a appris que la perte fait partie des étapes de la vie et que les accepter nous fait grandir. La perte est un thème récurent dans la bibliographie de J. K. Rowling et elle est généralement associée à un changement important dans l’évolution, la construction de ses personnages. Ici la fin apporte la lumière et l’espoir dont avaient besoin Jack et Cochon de Noël dans leur vie, mais c’est aussi une fin lumineuse pour Lo Cochon, et je trouve que c’est vraiment fort de la part de l’auteure de finir son récit de cette façon si lumineuse.

Lucie : Je qualifierais cette fin de douce-amère. Elle est à la fois apaisée, car effectivement Jack est prêt à laisser cette part de son histoire derrière lui, il accepte de grandir et d’avancer. Mais je crois beaucoup à la conservation de la part d’enfance, et je suis sûre que vous êtes d’accord avec ça ! Alors j’avoue avoir tout de même été peinée de cette séparation. Séparation inenvisageable pour mon loulou, qui a tout bonnement refusé de lire ce roman à cause de la fin.

Linda : Il est certain que la séparation est difficile mais on ne peut nier que cela fait partie de la construction de l’enfant (et de l’adulte) et qu’elle nous fait avancer, grandir.

Isabelle : Je vous rejoins toutes les deux. Comme ton loulou, Lucie, mon moussaillon a eu une réaction très forte face à la séparation que tu évoques. Mais comme tu le soulignes, Linda, ce dénouement n’est pas triste – et in fine, mon fils a vraiment adoré lire (et terminer) ce roman. Jack a traversé énormément d’épreuves au pays des Choses perdues, il a grandi et s’est affirmé comme un jeune héros courageux qui apprend à lâcher prise et finit par faire son deuil.

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Merci à Blandine d’avoir initié cette lecture commune ! Et vous, avez-vous lu Jack et la grande aventure du Cochon de Noël ? Qu’en avez-vous pensé ?

Noël généreux

Noël, la seule évocation de ce mot nous met des étoiles dans les yeux, des souvenirs dans le cœur, et le sourire aux lèvres grâce aux diverses illuminations. Des effluves d’épices et d’agrumes nous transportent et vient le souhait de faire plaisir à ceux que nous aimons, à ceux qui nous sont proches, avec l’envie de se réunir et de partager.
Pourtant, pour beaucoup malheureusement, Noël est un moment rendu encore plus difficile et douloureux par la solitude, l’éloignement ou le dénuement.

Alors que l’actualité nous enjoint à davantage porter attention à toutes nos consommations et à l’Humain, A l’Ombre du Grand Arbre, nous avons voulu orienter nos lectures vers l’esprit de partage, d’entraide et d’empathie que cette période de l’année suppose et suscite.

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Spontanément, Blandine pense à deux albums emplis de générosité et de solidarité.

La Grande Nuit. Texte de Nancy GUILBERT et illustrations de Séverine DALLA. Éditions Vert Pomme, 2014

Délaissé en bordure de forêt en compagnie d’autres objets et détritus divers, l’Ourson Barnabé craque. Heureusement, les voici tous emmenés par un vieil homme qui les répare, les recoud, les rafistole, pour les ramener à la vie. Il prend le temps de s’occuper de chacun d’eux. avant de les transporter dans un grand chariot et sous un ciel magnifique, jusqu’à une grande clairière où les attendent des enfants émerveillés.

Entre album et petite BD, toute en rimes et références, La Grande Nuit est un récit qui nous invite à l’émerveillement et au don, à réparer plutôt qu’à jeter, à offrir du temps et à échanger des savoir-faire. Cette histoire fait d’autant plus sens qu’elle est publiée chez VertPomme, une petite maison d’éditions normande, sensible à l’écologie et dont les livres sont conçus et imprimés en France.

L’avis complet de Blandine ICI.

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Le petit singe de la Cinquième Avenue. Texte de Kate DICAMILLO et illustrations de Bagram IBATOULLINE. Editions Tourbillon, octobre 2008

C’est bientôt Noël, et à l’angle de la Cinquième Avenue et de la Rue de la Vigne, un petit singe tout de rouge et vert vêtu est apparu au bras de son maître, qui joue de l’orgue de Barbarie. N’arrivant pas à dormir, Clara regarde par la fenêtre de l’appartement et les aperçoit. Lorsqu’elle passe devant eux avec sa maman, dont elle tente d’attirer l’attention, celle-ci ne semble pas l’entendre ni les voir, et lui demande même de se dépêcher. Elles vont être en retard au spectacle de l’Eglise auquel participe Clara qui a juste le temps de leur dire de venir.

Le soir, alors que Clara est costumée et que c’est à son tour de parler, seule, elle repense aux vieux monsieur et à son singe, seuls dans la rue si froide… Quand la porte s’ouvre.

Ce bel album carré grand format et au dessin désuet partage de belles valeurs de Noël: entraide, altruisme et générosité, par le biais de métaphores et symboles forts. Tout en délicatesse, il nous montre les paradoxes qui sont les nôtres: inculquer de belles valeurs de partage et détourner les yeux devant la misère, aller à l’Eglise pour aider et ne pas tendre la main à celui qui est devant nous, dans le besoin, etc.

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Lorsque cette sélection a été évoquée, c’est à L’abri que Lucie a pensé en premier. Car si ce magnifique album n’aborde pas frontalement le thème de Noël, il traite de la solidarité et de l’accueil, deux valeurs fortes de cette fête.

Alors qu’une tempête approche, les animaux de la forêt rejoignent tous leur abri. Mais voilà qu’arrivent deux frères ours qui demandent l’hospitalité. Faut-il s’en méfier ou les accueillir ?

L’abri, Céline Claire et Qin Leng, Bayard Jeunesse, 2017.

L’avis de Lucie.

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Très friande des adaptations de classiques en BD, Lucie conseille aux plus grands celle de L’embranchement de Mugby de Charles Dickens par Rodolphe et Estelle Meyrand. Elle propose une réflexion sur les choix qui déterminent nos vies, matérialisés par une multitude de voies de chemin de fer que va emprunter un homme en quête du bonheur. Les illustrations cotonneuses et les palettes de couleurs accordées à chaque ville traversée par monsieur Barbox Frères plongeront les plus réticents dans l’esprit de Noël.

L’embranchement de Mugby, Rodolphe et Estelle Meyrand d’après Charles Dickens, Delcourt, 2010.

L’avis de Lucie.

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Pour Liraloin, il est des lectures qui emportent tellement qu’il est difficile de trouver les mots justes pour décrire cette sensation qu’est de vivre la magie du moment présent. Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle en fait partie.

Comme un cadeau que l’on n’a pas envie d’ouvrir tout de suite, j’ai attendu longtemps avant de me décider à lire ce livre trônant doucement sur un meuble. Au fond de moi, je savais que j’allais être happée par les mots de Timothée de Fombelle. Dans ce conte la liberté, la fraternité et surtout l’amour inconditionnel celui qui est vif et vrai, non calculé s’infiltrent dans tous les mots. Vous ne ressortirez pas indemne de votre lecture…

Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle & Thomas Campi, Gallimard jeunesse, 2019

Retrouvez l’avis d’Isabelle

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Cette année Colette s’est penchée sur deux classiques grâce aux conseils avisés de certaines de ses bonnes fées. Il y a tout d’abord eu Un Chant de Noël de Dickens dans une édition de 1988. L’histoire d’Ebenezer Scrooge a souvent été reprise en film ou dessin animé, mais quel plaisir de lire « pour de vrai » dans une traduction approuvée par l’auteur lui-même, l’histoire de ce vieillard d’une avarice sans nom qui découvre par le biais de trois voyages dans le temps qu’il n’est jamais trop tard pour ouvrir les yeux sur l’autre, le proche, le voisin, le frère et lui offrir la place qu’il mérite. Et que ce cadeau là est sans doute le plus précieux, bien plus précieux que les affaires, le commerce et les bourses lourdes de pièces d’or.

Un chant de Noël, Charles Dickens, Lisbeth Zwerger, Duculot, 1988.

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Et puis il y a eu la découverte des Lettres du père Noël de J.R.R Tolkien. Un recueil qui présente une sélection de trente lettres que le célèbre auteur de Bilbo le Hobbit écrivit à ses enfants chaque année de 1920 à 1943. L’auteur y invente des aventures incroyables au père Noël et à son assistant l’ours polaire. Dans ce projet de Tolkien, c’est tout l’esprit de Noël qui se trouve condensé, c’est le désir de laisser le merveilleux s’immiscer dans le quotidien et tout emporter dans sa lumière. Même quand la guerre s’est installée. C’est le désir d’offrir, d’offrir un instant, d’offrir de l’évasion, de l’imaginaire. Ces choses impalpables qui resserrent nos liens quand le froid nous pousse à nous mettre à l’abri. Les uns contre les autres.

Lettres du père Noël, J.R.R Tolkien, Pocket, 2013.

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Isabelle a découvert l’envers de la féérie de Noël avec un classique venu du Royaume-Uni. Sacré boulot pour le Père Noël que de devoir braver le froid et la cendre des cheminées dans son costume rouge pour distribuer des cadeaux sur toute la planète ! Sacrée neige ! Sacrés pieds gelés ! Sacrés logements inaccessibles ! L’homme grogne et bougonne, rouspète et ronchonne… au point que cela devient entraînant et qu’on se prend à râler joyeusement de concert. Il y a aussi quelque chose de satisfaisant à le voir accomplir si bien sa tâche pour le bonheur des habitant.e.s du monde entier. Puis goûter un repos bien mérité.

On pourrait croire que l’humeur du sacré Père Noël s’améliorerait aux beaux jours ? Et bien pas du tout. Parce que figurez-vous que dans la deuxième histoire rassemblée dans l’intégrale que Grasset Jeunesse vient de publier, le Père Noël s’est mis en tête de jouer les touristes dans un pays aux mœurs étranges : la France ! Le trait, les couleurs et les détails ont un charme vintage tout à fait assorti au protagoniste. Raymond Briggs laisse percer chez ce grincheux une tendresse désarmante et, il faut bien le dire, adorable. Déjà une cinquantaine d’années que le bonhomme ravit les enfants à Noël. La parution de cette intégrale promet de beaux échanges intergénérationnels !

L'intégrale du Sacré Père Noël, de Raymond Briggs | Éditions Grasset
L’intégrale du Sacré Père Noël, de Raymond Briggs, Grasset Jeunesse, 2022.

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L’équipage de L’île aux trésors a aussi savouré une gourmandise new-yorkaise parfaite pour lire au pied du sapin : Il était une fois la chouette de Noël. L’oiseau nous scrute de ses yeux ronds, perdue au creux de son immense forêt ! Pas rassurée, elle se blottit dans son trou d’arbre en faisant claquer son bec bien fort. Mais voilà qu’un boucan de tous les diables fait trembler tout le bois…

L’aventure de l’adorable volatile nous font passer de la perplexité à la terreur, de l’exaspération au réconfort dans un merveilleux décor hivernal. La tension est encore accentuée par la verticalité du format qui souligne les dimensions vertigineuses du grand pin où niche la protagoniste. Quel ravissement d’apprendre que Daisy Bird et Anna Pirolli se sont inspirées d’une histoire vraie pour imaginer ce conte de Noël ! Il nous a laissé une douce méditation sur les rapports homme-nature et sur les épreuves de la vie qui secouent et qui font grandir.

Anna Pirolli - Saltimbanque éditions
Il était une fois la chouette de Noël, de Daisy Bird et Anna Pirolli, Saltimbanque, 2022.

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Dans la bibliothèque de Noël de Linda, Noël chez Ernest et Célestine a une place très particulière car il fait parti des albums de son enfance. C’est aussi un album qu’elle a lu et relu à ses enfants un nombre incalculable de fois. La même magie illumine ses yeux et les mêmes émotions font vibrer son cœur à la lecture de cette histoire de générosité et de partage.

Ernest a promis à Célestine qu’elle pourrait fêter le réveillon avec ses amis, mais à quelques jours de la fête, Ernest ne voit pas comment rendre cela possible alors qu’ils sont complètement fauchés. Célestine ne manque ni d’idées ni de ressources. Ensemble ils font alors preuves d’inventivité et font avec les moyens du bord pour préparer une après-midi inoubliable. Les décorations et les costumes seront réalisés à partir d’objets de récupération, les cadeaux seront fait de leurs mains. Mais ce sont les histoires racontées par Ernest et sa musique qui feront de cette journée un moment si spécial aux yeux des enfants impatients de remettre ça.

Gabrielle Vincent enchante par la douceur de son trait et par la générosité de ses personnages. Si les évènements s’enchainent rapidement, cela n’enlève rien à la beauté des illustrations et des valeurs transmises ; l’amitié et la générosité sont ici emballées par la chaleur de l’amitié !

Noël chez Ernest et Célestine de Gabrielle Vincent, Casterman, 2011.

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Mais Linda et ses ladies ont aussi ajouté un nouveau titre à leur collection cette année. La Trêve de Noël revient sur ces cessez-le-feu non officiels qui se produisirent en plein no man’s land durant la nuit de Noël 1914. A divers endroits de la ligne de front, les soldats des deux camps levèrent le drapeau blanc pour partager leur repas de Noël, jouer au foot, rire et oublier, le temps d’une nuit, la folie des combats, l’éloignement des familles, la mort d’un frère, d’un ami, la fatigue harassante de combats qu’on leur avait promis brefs.

Michael Morpurgo déploie son talent de conteur pour mettre en scène cette histoire de fraternité universelle et en fait un souvenir intemporel auquel Michael Foreman donne vie dans des illustrations de toute beauté. Ces cieux nocturnes aux couleurs froides sont teintés par la chaleur du levant ; les étoiles deviennent les seules témoins de la fraternité de ces soldats, qui le temps d’une nuit sont redevenus simplement des hommes. Magnifique !

La Trêve de Noël de Michael Morpurgo, Gallimard, 2018.

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Les livres de Noël se déclinent sous tous les formats et pour tous les âges. Cette sélection n’est représentative que de textes qui nous touchent par les valeurs qu’ils véhiculent, mais il y en a bien d’autres.

Et vous, quels titres vous font rêver durant l’Avent ?

NOËL dans le Grand Arbre

Pour varier des sélections et divers conseils de livres sur Noël, on a eu envie ici d’écrire collectivement un CONTE DE NOËL, illustré par nos artistes en herbe, à savoir nos propres enfants, d’âges différents. Le voici !

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« Mais ça existe un coiffeur pour arbre? »

« Il était une fois un grand arbre, qui durant l’année écoulée, avait essuyé une terrible tempête. Il était tout ébouriffé, beaucoup de ses épines étaient tombées sous le souffle du vent, celles qui restaient étaient tordues. « Il faudrait que je trouve un coiffeur ! se disait-il. Mais ça existe ça, un coiffeur pour arbre ? De plus, son tronc était penché, il avait peur de s’écrouler. Les oiseaux ne venaient presque plus se poser dans ses branches. Il était triste et seul. En plus, ce qui l’angoissait, c’est que Noël approchait ! Et pour lui, Noël, c’était Noël !

Au loin, durant la journée il pouvait entendre les bruits de la ville. La nuit c’était pire que tout, les lumières dressées ici et là éveillaient la quiétude du soir. Leur brillance l’émerveillait car lui aussi souhaitait se parer de milles couleurs. Le grand arbre se souvint du temps où ses branches auraient pu porter ses lumières fièrement. Maintenant, elles ne ressemblaient à rien. Il avait bien entendu parler d’un coiffeur pour arbre mais n’était pas très sûr de savoir comment s’y prendre pour le trouver ? Alors il interrogea les oiseaux nichés sur ses branches. Eux qui survolaient les villes et les villages de long en large avaient peut-être entendu parler d’un coiffeur de brindilles, d’un expert des ramures, d’un enchanteur de folioles ? L’arbre interrogea pies bavardes, merles, merlettes et rouges-gorges.

Chaque jour de cet automne si particulier, d’étranges bruissement de feuilles et de pépiements pouvaient s’entendre à qui prêtait l’oreille…Cela faisait un tel raffut que des enfants, qui jouaient non loin de là, s’approchèrent et se mirent à écouter les oiseaux tintinnabuler. Parmi eux, une jeune fille. Elle se nommait Samaa. Elle était intriguée. Ce n’était pas normal tous ces oiseaux dans un seul arbre ! Cela cachait quelque chose ! Était-ce dû au réchauffement climatique ? Son père lui en parlait souvent. Elle décida de lui en toucher un mot le soir en rentrant. Car il était jardinier et peut-être saurait-il trouver une explication à ce phénomène. En attendant, elle s’émerveillait de ce spectacle. C’était si féérique ! Ce n’était plus un arbre mais un arbre-oiseau ! Comme si chacune de ses branches n’existait plus ! Pour un peu il aurait pu s’envoler ! On ne remarquait même pas son tronc un peu penché. Le soir même, elle en parla à son père qui était intrigué et lui promit d’aller voir le lendemain. Il tint sa promesse. Au petit matin, devant cet arbre décharné, il comprit. Il comprit que les oiseaux l’embellissaient en attendant qu’il soit soigné. Alors, il s’attela à le remettre en état. Samaa, quand elle l’apprit, voulut l’aider et elle mobilisa ses amis et des gens du quartier. C’était beau à voir toutes ces personnes taillant, ramassant, redressant cet arbre affaibli. Ils lui demandèrent l’autorisation de brûler ses anciens atours mais Samaa eut une meilleure idée : et si on se retrouvait sous cet arbre tous ensemble pour la nuit de Noël ? On pourrait faire un feu de joie, lire des histoires, partager nos spécialités culinaires ? Et c’est ce qu’ils firent. Jamais on n’avait vu arbre plus heureux que de se se sentir si bien entouré… Il existait bel et bien un coiffeur pour arbres ! ».

Un arbre-oiseau !

Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année !

Swap de Noël 2019 !

Tous les ans, on en donne du boulot à nos chers postiers !

A partir de mi-décembre, les colis voyagent de copinaute en copinaute, traversent même les frontières, juste pour le plaisir d’offrir, la joie de partager et l’excitation de déballer.

La surprise est totale jusqu’au bout puisque c’est un tirage au sort gardé secret qui a déterminé la swappeuse et sa swappée. Et pour pimenter cette année, chacune avait aussi un thème « imposé », histoire de toujours se renouveler !

Alors, les voici, les voilà, nos colis tout fraîchement déballés !

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Alice a été largement gâtée par Isabelle

Sous un beau papier rouge franc, se cachaient des lectures engagées, comme une belle promesse pour répondre  à cette question : « Et demain ? ». Récits de société, réflexions, combats, investissement … comme des envies d’un monde meilleur et singulier.

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La collectionneuse de papillons a été invitée par Alice à réfléchir

à ce que Grandir veut dire !

Grandir…

Se questionner, se mesurer, tomber, se relever, apprendre, comprendre, semer, pousser, s’émerveiller, échanger, accueillir ses fragilités, se poser, pardonner, découvrir, s’affermir, évoluer, s’envoler….

… s’aimer…

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Colette a gâté Aurélie sur le thème « Au coin du bois »

Dans son colis Colette avait glissé des caramels pour la gourmandise mais aussi des feuilles d’érable de son voisin. Les arbres pour nous c’est sacré. Avec du bon thé et des marques pages à gratter, trois livres : un manga, un album et un roman afin de voyager. Trois livres à dévorer durant les vacances !

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Bouma a été gâtée par Aurélie

et dès le colis le thème était donné : « Si j’avais des ailes ? »

Au final, des albums et un roman qui l’emmèneront vers d’autres cieux et une superbe tasse qui a déjà trouvé sa place dans son placard. Maintenant, il ne reste plus qu’à prendre le temps de découvrir en détail tout cela avec un bon thé !

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Bouma a gâté Sophie sur le thème « Féminité et virilité »

Deux romans et un album avec des filles et des garçons pour apprendre à vivre ensemble et enfin reconnaître qu’il n’y a rien destiné uniquement aux filles ou aux garçons. Trois histoires à déguster autour d’un thé et d’une bonne tablette de chocolat ! Et évidemment, quelques décorations de Noël pour le sapin et les vêtements.

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#Céline a envoyé un swap à Pépita sur le thème « LA VIE EST BELLE ! »

Un carton méli-mélo avec au moins 6 livres tous aussi bien que les autres, mille attentions comme je les aime avec tableau en bois et ses belles lettres annonçant le thème, des cookies, sachets d’infusion bio, petite bouillotte pour les mains, magnets cœur à messages tout doux, un joli carnet clin d’œil à la revue Page des libraires, un pin’s chat, un tote bag SLPJ ! , une jolie carte ! Oui, tout ça, le tout emballé joyeusement avec plein de petits messages chaleureux LA VIE EST BELLE ! Mille mercis pour ce colis qui me va droit au cœur !

Avant !

Après !

 

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Yokolulu a gâté HashtagCéline sur le thème « ROMANTIQUE »

C’est avec beaucoup de joie que l’heureuse swappée a ouvert tous les paquets que cachait ce colis mystère. Guidée par les lettres épinglées à chaque cadeau, son coeur a littéralement fondu face à toutes ces jolies attentions. Deux albums, deux romans, un recueil de poésie accompagnés de petites douceurs et petits plus craquants ! Un très beau Noël avant l’heure pour HashtagCéline et un grand merci à Yokolulu !

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Sophie a comblé Isabelle avec un SWAP débordant de flocons de neige et de surprises, sur le thème « d’un monde à l’autre » ! De la terre ferme aux mondes marins, de la réalité aux mondes imaginaires, du monde de l’enfance à celui de l’adolescence, il n’y a manifestement qu’un… livre ! Plusieurs très beaux livres en l’occurrence, très bien choisis et même des dédicaces. Généreusement accompagnés de ce qu’il faut de marque-page et de gourmandises en tous genre pour de telles expéditions. Mille mercis à Sophie !

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Carole a envoyé à Yoko Lulu un swap au saveurs espagnoles sur le thème « Au chaud sous la couette ». A l’intérieur d’un tote-bag se trouvaient deux romans dévorés très rapidement, un album avec une très belle couverture, un carnet et un stylo pour raconter un prochain voyage en Espagne, une tablette de chocolat appétissante, une multitude de marque-pages et des spécialités sucrées espagnoles. Merci pour ce swap parfait pour l’hiver !