L’art dans tous ses états : les fictions !

Après vous avoir proposé une sélection pour faire découvrir et partager les délices de l’art à travers des livres documentaires, cette semaine place aux fictions !

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Léon et son crayon, Barney Saltzberg, Seuil Jeunesse, 2013.

Léon est passionné dessin. Et c’est cette fabuleuse passion, fabuleuse au sens étymologique du terme, au sens d’inventer des histoires, que nous donne à voir cet album avec beaucoup d’ingéniosité.

L’avis de Colette ICI.

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Scribble et Ink, Ethan Long, Hélium, 2012.

Scribble et Ink ne sont jamais d’accord, ils n’ont pas la même vision de l’art. L’un peint, l’autre dessine et ils ont des styles très différents. Jusqu’au jour où leur vient une idée géniale comme seul.e.s les artistes peuvent en avoir !

L’avis de Colette ICI.

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Max et son art, de David Wiesner, Circonflexe, 2011.

Arthur, peintre accompli, espérait bien mettre à profit sa journée pour créer un chef d’œuvre, mais c’était compter sans l’envahissant Max qui insiste pour peindre. La séance prend vite un tour surprenant, mais jouissif : on en aurait presque envie d’en mettre partout à notre tour ! Le comique de situation est servi par de splendides illustrations truffées de détails hilarants. La morale de l’histoire, s’il y en a une, est décomplexante : folie, maladresse et imagination débridée peuvent parfois nourrir les créations les plus inattendues !

L’avis d’Isabelle ICI.

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Un bleu si bleu de Jean-François Dumont, Flammarion Jeunesse Père Castor, 2006.

Comme l’indique son titre, Un bleu si bleu est la quête d’un petit garçon à la recherche du bleu profond et lumineux dont il a rêvé. Cet enfant passionné de dessin et de peinture va quitter sa ville grise et partir pour un long voyage dont certaines étapes font directement référence à des tableaux.
Un album très touchant.

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Le secret de Zara, de Fred Bernard et Benjamin Flao (Delcourt, 2018)

Pas évident pour les parents de Zara de canaliser la fougue créative de leur artiste en herbe. Sous le trait de Benjamin Flao, elle prend vie et nous entraîne dans un tourbillon créatif aussi réjouissant que débordant ! Les personnages sont profondément humains, drôles et attendrissants. Les illustrations sont de toute beauté et font la part belle à l’imagination débridée de Zara. Elles regorgent de détails et de références. On referme ce livre avec l’envie de vivre nos rêves… et de créer.

L’avis d’Isabelle ICI

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Vladimir et Clémence, Cécile Henneroles, Sandrine Bonini, Grasset Jeunesse, 2015.

Vladimir et Clémence est un joli roman illustré qui nous invite à suivre les méandres du cœur d’un photographe débutant, Vladimir, amoureux d’une chimère que seul son art pourra faire exister. Délicat et poétique à souhait !

L’avis de Colette ICI.

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Les tableaux de l’ombre de Jean Dytar, Delcourt-Louvre éditions, 2019.

Les éditions Delcourt et Louvre éditions s’associent ponctuellement pour publier des bandes dessinées inspirées d’œuvres exposées au musée du Louvre. C’est le cas notamment pour Les tableaux de l’ombre qui avait fait l’objet d’une lecture commune. Jean Dytar donne vie aux cinq personnages de l’Allégorie des cinq sens, mais aussi à des tableaux beaucoup plus célèbres. C’est justement l’un des sujets de cette bande dessinée : le besoin de ces œuvres d’être vues.

Les avis de Colette et de Lucie.

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L’ange disparu, de Max Ducos (Sarbacane, 2008)

Tout est génial dans ces pages : le suspense insufflé à une visite de musée qui s’annonçait pourtant barbante, le plaisir de mener l’enquête dans les galeries, les détails dont on ne se lasse pas avec moult clins d’œil à des toiles bien connues – il fallait tout le talent de Max Ducos pour atteindre un tel art du détournement. Quelle perspective étourdissante sur ces œuvres ! Elle ne manque pas de sel, surtout, vous l’imaginez, quand on glisse vers l’art abstrait… C’est captivant, poétique et très ludique. On rêverait de déambuler dans ce musée et de trouver LA toile où sauter à pieds joints. L’album le montre avec force, nul besoin d’être le premier de la classe pour savourer l’art, il peut suffire de lâcher la bride de son imagination !

L’avis d’Isabelle ICI

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Frida de Sébastien PEREZ, texte & Benjamin LACOMBE, illustrations, Albin Michel, 2016

Liraloin a décidé de vous parler de cet album après la lecture du roman de Claire Berest Rien n’est noir paru chez Stock en 2019. Frida est envahie par le noir, la morbidité et le sang bien malgré elle. Au fond de son âme, Frida est colorée, aimée, amoureuse. D’ailleurs les couleurs de Benjamin Lacombe traduisent bien les tableaux et les tenues mexicaines flamboyantes de Kahlo. La tristesse se fait sentir à travers le texte poétique de Sébastien Perez , une poésie résonnant de gravité.

« Je ne connais pas de maison plus triste que la mienne ». Cette maison dont parle Frida Kahlo, c’est son corps, ses vertèbres brisées, cet abdomen transpercé. Toute sa vie, la douleur accompagnera Frida, elle peindra ses blessures, la perte de l’amour mais surtout un manque : celui ne ne pas pouvoir enfanter. « L’écorce se fend et la sève ruisselle jusqu’à la Terre. La vie n’est qu’un recommencement. »

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L’homme qui marche de Géraldine Elschner et Antoine Guilloppé, L’élan vert pont des arts, 2018.

La collection Pont des Arts se propose d’aborder l’art par la fiction.
Dans cet album, Géraldine Elschner et Antoine Guilloppé ont choisi de conter l’histoire de deux sculptures de Giacometti : L’homme qui marche et Le chien en les liant au sort des migrants. Sombre et fort.

L’avis de Lucie, et pour découvrir la collection Pont des Arts, c’est ICI.

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Azul, d’Antonio da Silva (Le Rouergue, 2021)

Le nouveau roman d’Antonio da Silva nous entraîne dans des tableaux, grâce au pouvoir très spécial de Miguel. Un pouvoir exaltant : imaginez un peu entrer dans une toile de van Gogh pour mieux goûter la voute étoilée, ou contempler les Nymphéas de Monet sans filtre ! Mais le petit jeu pourrait avoir des conséquences redoutables vu la manie irrépressible qu’a le jeune homme d’apporter de légères « retouches » au passage… Un roman qui se démarque en mêlant fantastique, art et suspense.

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Troll de Troy tome 23, « Art Brut » de Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier, Soleil, 2018.

La bande dessinée se prête extrêmement bien à l’exploration d’œuvres. Même Arleston et Mourier se sont amusés à détourner des chefs d’œuvres dans le 23ème tome de leur série Trolls de Troy intitulée Art Brut. Si l’histoire n’est pas exempte de clichés et d’humour gras, les « perspectives picturales » en fin de volume sont très réussies.

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Et vous ? Avez-vous croisé l’art au fil de vos lectures ? Ou y-a-t-il des lectures qui ont déclenché un goût de l’art chez vous ou vos enfants ?

L’art dans tous ses états : les documentaires !

Suite à leur lecture commune des Tableaux de l’ombre en juin dernier, Colette et Lucie ont proposé aux arbronautes de mettre en avant leurs coups de cœur sur l’art. Et grâce à leur enthousiasme, ce ne sont pas une mais deux sélections que nous vous proposons ! Cette semaine, les documentaires et les ouvrages de non-fiction sont à l’honneur, et la semaine prochaine ce seront les fictions dans lesquelles l’art tient un rôle particulier.

Parce que l’art, tout comme la culture, nous est essentiel !

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Olalar, éditions Faton, uniquement sur abonnement

Le magasine Olalar propose aux enfants de 4 à 7 ans de découvrir chaque mois un artiste, un courant artistique, une thématique. Le contenu est à la fois adapté et de qualité pour une première approche ludique.

Plus d’informations sur le site de l’éditeur.

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Couleur Renoir, Marie Sellier, RMN.

Un livre cartonné à manipuler pour découvrir les couleurs à travers l’œuvre de Renoir : voilà la très belle idée de La Réunion des Musées Nationaux avec ce bel objet qui ravira les tout-petits.

L’avis de Colette ICI.

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Mes 10 premiers tableaux de Marie Sellier, Nathan, 2011.

C’est à une approche très ludique que Marie Sellier invite les petits lecteurs. Il s’agit d’observer les détails d’une œuvre à travers des découpes, aiguillés par une question. En tournant le cache, l’enfant découvre l’œuvre dans son ensemble, accompagné par une courte présentation poétique.

L’avis de Lucie ICI.

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Mon premier livre d’art : le Sommeil de Shana Gozansky, Phaïdon, 2019

Autres titres à découvrir dans la même collection : l’Amour, le Bonheur, l’Amitié.

Petite histoire du soir, une plongée dans l’art : ce livre tout cartonné est un voyage dans les œuvres de nos chers artistes. A offrir : « Fais de beaux rêves, de la part de : » ou simplement à lire tout en cheminant à travers le bienfait du sommeil. « Tout le monde dort » et pour illustrer les étapes du sommeil, le texte va plus loin en apportant des informations sur la peinture choisie. A la fois reposant et éducatif, ce petit documentaire se partage dans un moment calme et propice à la découverte de l’art.

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Du bruit dans l’art, Andy Guérif et Edouard Manceau, éditions Palette.

Voilà un livre qui nous invite à un voyage sonore à travers des œuvres de tous les styles, de toutes les époques. Idéal pour faire découvrir l’art aux tout-petits mais c’est aussi un régal pour les plus grands. Car l’art a cette faculté incroyable de nous emporter dans cet au-delà où les étiquettes, les classes d’âge, les catégories n’ont plus leur place !

L’avis de Colette ICI.

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DADA, la première revue d’art, au numéro ou abonnement.

La revue artistique DADA propose une initiation à l’art en famille, dès 6 ans. Chaque mois, un artiste ou un courant artistique est mis en avant de façon ludique et accessible à tous. L’originalité de cette revue tient dans le fait que toutes les formes d’art cohabitent : de la peinture à la sculpture en passant par la photographie, le cinéma ou encore l’architecture, DADA se veut une ouverture totale à l’art.

Plus d’informations sur leur site internet, sur lequel on retrouve d’autres propositions artistiques.

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L’art du bout des doigts, des tableaux, des histoires, Annick de Giry, Seuil Jeunesse, 2016.

Dans cet album carré, nous sommes invités à parcourir de célèbres œuvres du bout des doigts pour faire surgir au fil des pages, au fil des formes chaque élément qui les composent. C’est interactif, c’est innovant, c’est magique !

L’avis de Colette ICI.

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L’art en bazar, de Ursus Wehrli, Milan Jeunesse, 2013.

Les adeptes du ménage et de l’ordre vous le diront : ranger, c’est tout un art ! Mais en matière d’art, justement, l’ordre n’est pas la priorité. Ce registre de création ne peut-il pas être défini précisément en opposition à la rationalité, à la fonctionnalité et aux formes d’activités séquencées et réplicables ? N’est-il pas un lieu par excellence de questionnement subversif, voire de contestation des ordres établis ? Ursus Wehrli interroge ce qui constitue une œuvre d’art en prenant nos convictions à contre-pied, avec un projet aussi provocateur que réjouissant : l’artiste entreprend en effet de « mettre de l’ordre » dans d’illustres tableaux ! Qu’il s’agisse de toiles de la Renaissance, de peintures expressionnistes ou d’art abstrait, rien ne lui résiste ! Tel un maniaque du rangement, il procède avec méthode et une approche systématique redoutablement efficace. L’entreprise a beau sembler absurde, on ne peut qu’admirer la méticulosité du travail réalisé et la beauté surprenante du résultat. Un album fascinant permettant de découvrir ou de revisiter des œuvres incontournables !

L’avis d’Isabelle

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Le musée des émotions. 40 chefs-d’oeuvre livrent leurs secrets, d’Elsa Whyte, La Martinière Jeunesse, 2020.

Le musée des émotions est un gros coup de cœur des branches du grand arbre (il figure dans la sélection des trois documentaires actuellement soumis au vote pour le Prix ALODGA). Ce bel objet-livre déploie une galerie d’œuvres associées chacune à une émotion. Parmi les incontournables, comme La Joconde, le Cri de Munch ou Guernica de Picasso, Elsa Whyte glisse des peintures, des sculptures et des photographies moins célèbres. Ces œuvres esquissent une palette d’émotions aux quarante nuances, montrant ce que tristesse, chagrin, colère, sérénité, déception, honte, souffrance, etc. font aux corps. Le classement par ordre chronologique nous entraîne dans un voyage dans le temps fascinant car il donne à voir comment les émotions et leur expression, que l’on pourrait croire universelles, changent au fil des siècles. Le texte interroge chaque scène et tend à éveiller la sensibilité artistique des jeunes lecteurs, en leur faisant prendre conscience que chaque œuvre renferme une histoire. Beau et captivant !

Les avis d’Isabelle, de Linda et de Lucie

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Comment parler d’art aux enfants de Françoise Barbe-Gall, Adam Biro, 2008.

Parce que même si on aime visiter des musées, nous n’avons pas toujours les connaissances permettant de répondre aux questions de nos enfants, Françoise Barbe-Gall propose des conseils pratiques par tranche d’âge (5-7 ans, 8-10 ans et 11-13 ans), des pistes de réponses pour certaines questions ou remarques (« Quelle est la différence entre un commanditaire et un mécène ? », « Faut-il qu’un peintre soit mort pour être célèbre ? », « C’est mal fait, mal dessiné », « Qu’est-ce qu’un tableau abstrait ? », etc.) et, évidemment, les éléments-clés pour expliquer 31 tableaux. Pour aller plus loin, l’auteur a décliné son concept avec un second tome puis des ouvrages thématiques par époque (Comment parler de l’art du XXème siècle aux enfants) ou par thème (Comment parler de l’art et du sacré aux enfants).

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La ruée vers l’art, de Clémence Simon, Arola (revue Dada), 2019.

Le street art appartient sans doute aux mouvements artistiques contemporains les plus dynamiques. La ruée vers l’art nous permet de découvrir près d’une vingtaine d’œuvres de street-artistes de renommée, qui ont toutes en commun de détourner des peintures ultra-célèbres. Chacune est présentée par une grande photo s’étendant sur une double page, assortie d’un rabat proposant une description, quelques pistes d’interprétation et des informations sur l’œuvre d’art détournée : un choc stimulant entre chefs-d’œuvre ayant marqué l’histoire et street art. Choc également entre art et objets du quotidien, comme ce seau ménager qui, déversé, déverse une vague qui ressemble à s’y méprendre à celle de Hokusai. On s’amuse en découvrant ces œuvres, d’en reconnaître d’autres parmi les tableaux détournés dont certains, comme la Joconde, sont célébrissimes. On admire les prouesses techniques des artistes : les photos montrent bien comment ils jouent sur les échelles. Le texte éclaire le contexte de création autour de questions artistiques, sociales et politiques passionnantes. Voilà une façon très ludique de découvrir en famille l’histoire et l’actualité de l’art !

L’avis d’Isabelle

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Le code de l’art d’Andy Guérif – Palette…, 2013

Tous ces panneaux sur la route que l’on soit automobiliste ou piéton font partie de notre vie quotidienne et nous n’y prêtons guère plus attention sauf en cas de besoin bien évidemment ! De cette signalisation Andy Guérif a trouvé des références dans l’art pour s’y amuser. Tout a coup, ce qui a de plus abstrait devient vivant et matière à discussion un peu comme la première de couverture réalisée avec un hologramme.

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Et vous, quel documentaire vous a apporté une nouvelle vision de l’art ?