Pour cette semaine consacrée à la guerre 14-18, j’ai eu envie de vous livrer une part de mon histoire et de celle de ma famille. Mon père, né à Verdun bien longtemps après cette guerre, a toujours été passionné par les images de ce passé dévasté. Il récupère des cartes postales du village où il a grandit, là où la guerre est passée, destructrice. Vous en verrez quelques-unes.
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir l’album Le casque d’Opapi de Géraldine Elschner et Fred Sochard publié chez L’élan vert dans la collection « Pont des arts ». Ce livre évoque l’histoire d’un jeune garçon dont les arrières-arrières-grands-pères étaient au beau milieu de cette guerre, chacun d’un côté de la frontière, chacun dans un camp.
L’histoire commence lorsque le narrateur de l’histoire, un jeune garçon, découvre un casque enterré dans le jardin de son grand-père.
Le voilà chez moi, le vieux casque, tout rouillé par le temps, tout noirci par la terre dans laquelle il a dormi si longtemps.
De là, son grand-père, va lui raconter l’histoire de ses arrière-arrière-grands-pères qui ont combattu pendant la guerre. Il va lui dire le départ douloureux alors qu’un enfant venait de naître.
C’est la mobilisation générale, tous les hommes se retrouvent sur la place du village. Certains partent en chantant défendre la patrie.
Il va lui dire les tranchées et les combats. Là où les hommes, terrorisés des deux côtés, perdaient leur âme et leur humanité en s’entre-tuant.
La vie dans ces boyaux creusés dans la terre, interminables et gorgés d’eau, où on se cache, où on mange, où on dort – où on meurt aussi.
Il va lui dire que pendant 4 ans, ça ne s’arrêta pas. Et qu’à l’issue des combats, à la fin de la guerre, il ne restait plus qu’un paysage détruit que les années n’ont pas suffit à réparer totalement, laissant ainsi les cicatrices de la terre visibles aux yeux de tous pour ne pas oublier…
S’ils avaient su qu’un jour, après une nouvelle guerre, après une nouvelle paix, leurs pays deviendraient amis et que les enfants des enfants de leurs enfants se marieraient entre eux ! S’ils avaient su qu’un jour, leurs sangs mêlés couleraient dans mes veines…