Lecture commune : Encore heureux qu’il ait fait beau

Envie de soleil ? d’évasion ? d’aventure ? La croisière « A l’ombre du grand arbre » vous tend les bras !  Embarquement immédiat à bord de notre lecture commune.  Le thème de ce périple : « Encore heureux qu’il ait fait beau » de Florence Thinard, livre échangé dans le cadre de notre swap et sélection du prix des Incorruptibles 2013/2014 ( 25ème édition ).  A bord, pour vous servir, notre équipage de choc :

Pépita – Méli-mélo de livres, Za – Le cabas de Za, Alice – A lire Aux Pays des Merveilles…, Céline – Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse…

Céline : Puisque tout le monde est à bord : les bibs, la prof… les LECTEURS, on peut embarquer ! Un petit résumé pour se jeter à l’eau ?

Alice : Par un soir orageux, la bibliothèque Jacques Prévert s’enfonce dans les flots avec à son bord le directeur, une bibliothécaire, la femme de ménage, un prof de techno et la sixième F. Pas de panique ! Si tout le monde pense à l’arrivée rapide des secours, il faut organiser la vie quotidienne : les repas, l’électricité, les couchages, … mais la croisière dure, et une quinzaine de jours plus tard, la bibliothèque navigue toujours. Débrouillardise, émotions, courage, imprévus … que d’aventures pour nos Robinsons en herbe !

Za : Quelque part entre Robinson Crusoé et l’arche de Noé, voici un huis clos tout à fait improbable, parce que, pour certains, être coincés « à bord » d’une bibliothèque, c’est l’enfer !

Pépita : Une visite de la classe de 6ème F à la bibliothèque Jacques Prévert avec le prof de techno, rien de bien extraordinaire. C’est même plutôt l’avis du petit caïd de cette classe qui s’ennuie ferme. Mis à la porte par la belle bibliothécaire, c’est un raz-de-marée qu’il provoque ! La bibliothèque part à vau-l’eau…  Passée la stupeur, la vie s’organise à bord et chacun se dévoile sous un autre jour…  L’école buissonnière de cette façon-là se révèle bien plus enrichissante.

CélineDeux questions surgissent à la suite de vos réponses.
La première : L’élément modificateur comme celui de résolution de cette histoire semble être le rapport difficile qu’entretient l’un des protagonistes avec la lecture. Mais celui-ci ne peut expliquer à lui seul le fait qu’une bibliothèque prenne ainsi le large. Le fait qu’on n’ait à aucun moment une explication à ce sujet vous a-t-il gênées ?
La seconde : En parlant d’école buissonnière, cette vision d’une pédagogie participative en prise directe avec ce qu’ils vivent à bord est un aspect qui m’a particulièrement parlée. Est-ce un ingrédient qui vous a plu également ? Quels sont les autres ?

Za : La bibliothèque largue les amarres et c’est tout. C’est en effet un élément de l’ordre de l’absurde, mais qui ne m’a pas gênée une seconde. Souvenez-vous de la Prophétie des grenouilles… Comment imaginer sinon qu’ils soient enfermés dans le bâtiment ? Les autres solutions seraient plus prosaïques, et donc infiniment moins poétiques. C’est justement ce qui m’a attirée, qui m’a donnée envie de lire ce roman.
La vie s’organise « à bord » entre des individus qui se retrouvent à égalité, chacun apportant un savoir-faire, un savoir-être. Cet aspect m’a intéressée, l’abolition progressive des rôles, le dépassement des idées reçues.

Pépita : Je rejoins l’avis de Za. Qu’il n’y ait aucune explication à ce périple (ni au début, ni à la fin) ne m’a pas du tout gênée. D’ailleurs, les protagonistes de l’histoire ne s’en préoccupent pas plus que ça non plus. Le fait de s’affranchir de cette question fait que le lecteur part complètement à l’aventure lui aussi. C’est de l’ordre du symbolique toute cette histoire. Et la part belle est rendue à l’humain du coup : chacun est important, chacun peut apporter sa pierre, à son rythme, selon ses capacités, sans jugement aucun. Chacun peut être soi-même. J’ai beaucoup aimé aussi la part d’émerveillement devant la nature qui s’offre à la vue des enfants, le goût des plaisirs simples (comme manger le fruit de sa pêche, nager dans l’eau avec les dauphins) et le nécessaire respect dû à ce que la nature nous donne (comme l’eau par exemple). C’est une histoire à la fois pleine de sensibilité et de solidarité entre des enfants et des adultes qui portent un nouveau regard sur les uns et les autres.

Alice : D’entrée de jeu, on plonge dans cette aventure improbable sans se poser la question du comment, ni du pourquoi. C’est là toute la part de poésie, de rêve et d’imaginaire de l’histoire. Cela ne gêne en rien la lecture et finalement c’est ce qui apporte l’originalité et la fraîcheur au texte, qui devient alors une véritable aventure.
Adulte comme enfant, il n’y a plus de frontière, tous réunis autour d’un seul objectif : attendre les secours, s’adapter et survivre à cette traversée avec les moyens du bord.

Céline C’est vrai, ce récit nous embarque sans qu’on ait besoin à tout prix de connaitre le pourquoi du comment. On est bien trop occupés à suivre nos robinsons en herbe dans leur lutte quotidienne pour survivre ! Pourtant, qu’il s’agisse d’une bibliothèque n’est pas anodin. Quelle est l’importance de la lecture et des livres dans ce récit ? Quel(s) message(s) l’auteure a-t-elle voulu transmettre?

Za : Qu’il faut être coincé dans une bibliothèque sans pouvoir en sortir pour enfin se mettre à lire ? Je n’ose le croire…

Pépita : Dans cette histoire, la bibliothèque est désacralisée : elle n’est plus l’institution, ainsi que le personnel (la bibliothécaire et le directeur), qui représente le savoir et l’obligation à lire les livres qu’elle contient. Au contraire, les livres leur donnent du courage, leur montrent qu’ils ne sont pas si éloignés du réel. Les récits lus ancrent les enfants dans une transmission qui les dépasse mais les rassure aussi. Ils les nourrissent et les maintiennent en vie, au même titre que le poisson pêché ou l’eau de pluie recueillie. Ces livres leur permettent aussi de supporter leur situation, leur procurent du rêve et une évasion dans l’imaginaire. En gros, ce que la lecture apporte à tout un chacun qui y trouve du plaisir. Et aussi, qu’on peut lire n’importe où, sous les étoiles, dans la nature, au fond de son lit,… et même dans un bateau-bibliothèque…Ce n’est pas l’endroit qui compte, mais la rencontre avec ce livre-là, à ce moment-là et ce qu’il nous dit.

Alice : Le voyage.
Un voyage complémentaire de celui qu’ils sont en train de vivre : le voyage de l’esprit. Grâce aux livres, leur aventure est plus «légère», plus «supportable». C’est la fenêtre par laquelle ils s’échappent alors qu’ils sont dans un huis clos. Et en même temps, les histoires lues se rapprochent terriblement de leur traversée et les rassurent.

Céline : En parlant de livres, ce titre fait partie de la sélection du prix des Incorruptibles.  Quelles sont selon vous les raisons qui expliquent cette sélection?  

Pépita : Je pense qu’il a été choisi pour les messages que cette histoire véhicule : solidarité, respect des autres et de la nature, dépassement de soi, humilité,…  mais aussi parce que les enfants peuvent aisément s’identifier à ceux de l’histoire. La couverture est très belle aussi et ça, pour les enfants, c’est un sacré critère ! Le niveau de lecture est très accessible aussi. Et évidemment, il parle de la lecture, donc dans un prix qui défend cette idée, il a toute sa place ! Je le verrais bien en adaptation théâtrale.

Alice : Une idée de départ originale, complètement surréaliste et poétique.
Une écriture moderne et vive qui sait tenir en haleine.
Un vrai roman d’aventures avec moults rebondissements et situations cocasses.
Un beau plaidoyer pour la lecture.
Des personnages attachants.
Des beaux sentiments.
Florence Thinard n’a rien oublié pour séduire son lectorat, et ça marche !

Céline : Et toi Za, qu’est-ce qui t’a plu dans ce titre ?

Za : J’ai aimé l’absurde du départ, l’idée de cette bibliothèque pleine de ses livres qui rompt les amarres comme si elle était douée d’une volonté propre, comme si elle voulait qu’on la considère et que ces jeunes gens la vivent autrement. Le huis clos est un procédé souvent utilisé pour mettre les personnages en relief et ici, il est très bien mené. L’écriture est fluide, se lit avec plaisir. Et puis, je l’avoue, j’ai tendu le bras vers ce roman d’abord à cause de son titre, qui reprend une chanson des Frères Jacques que j’adore, La Marie-Josèphe.

Céline : Comme dans La Marie-Josèphe, nos héros sont un peu des marins d’eau douce. Heureusement, grâce aux talents de chacun, ils vont devenir de vrais loups de mer. Ils vont également puiser certaines de leurs idées dans les livres. A leur place, quels livres auriez-vous aimé découvrir dans les rayonnages de la bibliothèque ?

Alice : Peut être me serais-je mis plus sérieusement à la BD ?  Peut-être aurais-je flâné du côté des guides de voyage pour rêver à la destination finale ?  Sans aucun doute, j’aurais retrouvé un de ces livres doudous, un de ceux qui ne quittent jamais mes étagères, qui sont cornés à force de lecture et relecture et dont la proximité m’aurait sûrement rassurée.

Pépita : Difficile à dire ! Pas forcément des livres sur la mer, le voyage, etc,…  car j’aurais eu ma dose là ! Mais des contes et des histoires qui changent les idées, c’est sûr !

Za : Je ne sais pas trop… Peut-être aurais-je profité de l’occasion pour me déconnecter de la nouveauté et prendre une bonne dose de ces classiques que je délaisse trop depuis quelques temps.

Céline : Za disait un peu plus haut que, pour certains, être coincés « à bord » d’une bibliothèque, c’est l’enfer ! Elle doutait même qu’il soit aussi facile de passer du statut de « La lecture, c’est un truc de gonzesses » à celui de lecteur de romans comme « Moby Dick »…
Pour conclure, imaginons d’autres jeunes lecteurs coincés à leur tour dans une bib voyageuse… Pourraient-ils aller spontanément vers ce titre de Florence Thinard? Quels éléments pourraient les attirer, voire les rebuter ? Ce titre pourrait-il donner envie aux jeunes de lire, être une porte d’entrée vers d’autres lectures?

Pépita : Je ne suis pas certaine que le titre, référence à une chanson des Frères Jacques, soit une réelle entrée pour la génération d’aujourd’hui (ce n’est pas pour te vieillir Za !). Mais c’est un très beau titre. La couverture peut les attirer. Et s’ils se donnent la peine de commencer à lire, oui, je pense que les jeunes lecteurs peuvent facilement se laisser embarquer par cette histoire, à la condition de ne pas y chercher à tout prix une explication rationnelle. Et dès qu’un adulte s’en fait l’intermédiaire, le livre est embarqué lui aussi. Cette aventure, dont l’écriture est fluide et accessible, peut susciter l’intérêt des jeunes auxquels elle s’adresse, mais aussi celui des enseignants et des médiateurs du livre en général parce qu’elle défend une certaine idée de la lecture, donne une autre image de la bibliothèque, est un bel exemple de liens entre les êtres et qu’elle est résolument optimiste.

Za : Bien d’accord avec Pépita, l’allusion aux Frères Jacques est à mon usage personnel ! Je ne sais pas si, spontanément, des adolescents vont être attirés par un livre sur le livre, mais sans doute plus par une aventure humaine. Il y a un vrai suspense dans ce roman, on a envie de tourner les pages, de savoir comment les personnages vont s’en tirer, comment ils vont pouvoir subsister jusqu’à l’arrivée, s’il y en a une.

Alice : Rien que la couverture, elle donne envie. Les couleurs sont gaies et lumineuses. On dirait un dessin d’enfant. Elle traduit parfaitement l’histoire, on y retrouve les éléments essentiels : la mer, le beau temps, la bibliothèque, le toit de la bibliothèque, les adultes, les enfants, le doigt tendu vers l’aventure…. Bref, au premier regard, l’objet livre séduit et donne envie. Et la première impression visuelle, ça marche toujours !
Le titre aussi fonctionne bien : que des mots positifs dans une tournure qui s’adresse directement au jeune lecteur.
Sans ouvrir le livre, il a déjà tous les atouts pour séduire !
Je ne sais pas s’il amènera le lecteur vers Sinbad le Marin ou 20 000 lieues sous les mers, mais en tout cas, sa facilité d’accès pourrait rassurer les moins lecteurs de notre lectorat.

Céline : Nous arrivons tout doucement au terme de notre voyage…  Eh !  Oui !  Même les bonnes choses ont une fin !  Merci à vous trois pour cette traversée au beau fixe !  Un passage ou une phrase à partager avant de retrouver la terre ferme ?

Pépita : Je n’ai plus le livre…  prêté. Il voyage bien ! Donc, ce sera mon dernier mot Céline.

Za : Comme Pépita, mon exemplaire a rejoint son rayonnage à la médiathèque…
Ce sera aussi mon dernier mot !

Alice : Hissez les voiles, moussaillons ! Et…. bonne lecture !

Nos bouteilles à la mer…  sur ce titre …

Swap en tête-à-tête

Si vous suivez assidûment ce blog (et on l’espère !), vous avez assisté au premier Swap organisé sous notre bel arbre. Swappés, swappeurs, parfois rejoints par d’autres membres du blog, discutent maintenant à bâtons rompus de titres qu’ils n’auraient peut-être jamais lus, thématique de ce swap…

Céline – Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse a reçu de la part de Pépita – Méli-Mélo de livres… un album : Tête-à-tête : 15 petites histoires pas comme les autres de Geert de Kockere et Klaas Verplancke, édité par Milan jeunesse.

Leurs échanges autour de ce livre ont donné à leur tour ce petit tête-à-tête …

Suivez bien ! Il y en aura d’autres…

 

Pépita : Quelle a été ta première réaction quand tu as découvert ce titre ?

Céline : Je me suis d’abord dit : « Tiens ! Un album jeunesse ! Pas vraiment mon créneau… » mais ai très vite changé d’avis dès le premier « tête-à-tête » lu…

Pépita : Ces petits contes philosophiques t’ont-ils convaincue ou non ? Et pourquoi ?

Céline : Tout à fait ! Je les ai trouvés originaux et modernes (ça nous change des Fables de La Fontaine), humoristiques et emplis de sagesse ! Chacun aborde une question existentielle : l’amour, l’amitié, la beauté, la mort, l’intelligence, le savoir, la différence… Petits et grands peuvent y trouver leur compte et déguster avec bonheur ces dialogues de bêtes, loin de l’être ! D’ailleurs, je l’ai déjà conseillé à plusieurs de mes collègues…
Et toi, Pépita ?

Pépita : Trop bien que tu l’aies conseillé à plusieurs de tes collègues ! Pour ma part, c’est un livre que je conseille souvent, que personne ne connait et je trouve comme toi qu’il en vaut vraiment la peine et qu’il s’adresse aux petits comme aux grands…  J’ai eu l’occasion de le tester avec des adultes en hôpital psychiatrique en atelier à voix haute et ça marche ! De même comme conteuse avec des enfants, et ça marche ! Chacun peut y prendre ce dont il a besoin, y trouver quelques réponses à des expériences de sa vie, à ce moment T. Ce sont des contes très modernes et universels, dans lesquels chacun d’entre nous peut se reconnaître.

Lesquels sont tes préférés ? Et peux-tu dire pourquoi ils t’ont touchée ?

Céline : Cela ne m’étonne pas que ces histoires pas comme les autres trouvent écho auprès de tout un chacun. Comme tu le fais remarquer, chacun peut y trouver des réponses aux questions qu’il se pose.
Aussi, mes trois préférées du moment (peut-être que quand je les relirai, ce sera d’autres…) font référence à mes préoccupations d’aujourd’hui ou à mes thèmes de prédilection…
– La première intitulée Le papillon et le rhinocéros renvoie directement à la question : pourquoi suis-je blogueuse ? Dans cette histoire, le papillon trouve son poème beau mais il le serait davantage si le rhinocéros le trouvait beau lui aussi ! Et, finalement, pour être honnête, je ne suis guère différente de ce petit papillon car quoi de plus agréable qu’un billet qui plait ! Bien sûr, on ne tombe pas toujours sur un rhinocéros aussi bienveillant !
– La seconde, Le hérisson et l’écureuil, traite de l’amitié. Sa morale est très proche de la leçon donnée par le Petit Prince et le renard de Saint-Exupéry. Comment savoir si on est vraiment amis ? La réponse est simple et évidente : quand l’endroit où l’on est ensemble est le plus bel endroit de la terre !
– La leçon de la troisième, Le moustique et l’araignée, vaut également son pesant d’or et renvoie d’une part à la devise de mon plat pays : « L’union fait la force » et, d’autre part, à la morale de La fourmilière de Jenny Valentine, un titre qui nous a énormément plu à toi comme à moi : « Ensemble, on peut soulever des montagnes ! ». Ici, le moustique et l’araignée, après avoir dressé la liste de leurs différences, se rendent compte, qu’ensemble (encore ce mot clé), ils sont les plus forts du monde !

Et toi, Pépita , je crois savoir que tu en as pointé d’autres ?!

Pépita : Comme toi, je pense que ces histoires trouvent écho à différents moments. Ce que j’aime aussi, c’est le contraste entre chaque animal choisi pour faire la paire. Ils n’ont rien en commun et pourtant…
Pour l’avoir maintes et maintes fois lu, et je l’emporterai sur une île déserte ce livre sans hésiter !, j’aime particulièrement trois de ces têtes-à-têtes :
– la première entre l’escargot et l’éléphant : l’éléphant vient annoncer à l’escargot qu’il va mourir…  et l’escargot l’écoute…  compatit…  Il avait pourtant quelque chose d’important à dire à l’éléphant mais non, il sent que son ami a besoin de lui comme ça, à ce moment-là. Et la chute, je la trouve géniale ! Il y a une telle candeur, une telle spontanéité ! Je ne m’en lasse pas.
– la seconde, c’est le dialogue entre le criquet et la coccinelle sur le sentiment amoureux. Le criquet ne tient plus en place : il est a-mou-reux ! Mais la coccinelle, avec son bon sens, va lui casser un peu son bel élan. Comment sait-on qu’on aime quelqu’un ? La réciproque est-elle toujours de mise ? Ils sont irrésistibles ces deux-là.
– La troisième entre l’ours polaire et le pingouin : un dialogue haut en couleurs (c’est le cas de le dire) qui vire à la chamaillerie mais un phoque au soi-disant goût douteux va les réconcilier sans le savoir. Une belle leçon de tolérance ! Ne jugeons pas sur les apparences…
Des petites histoires vraiment pleines de saveur, modernes et subtiles.

Poursuivons notre petit tête-à-tête Céline…
Qu’as-tu pensé de l’aspect extérieur de ce livre : la présentation, la mise en page, les illustrations,…  as-tu été séduite ou as-tu des remarques ?

Céline : Finalement, j’aime énormément ces trois-là aussi !!!! Bref, ces tête-à-tête sont tous à croquer !
Pour la mise en page, là, je ne suis pas une pro. Pour moi, elle est très soignée et les illustrations sont particulièrement réussies. Comme je le notais dans mon billet, les animaux représentés sont presque humains dans leurs regards et dans leurs gestes. La poule bernée par le ver de terre parait bien écervelée ; le pingouin et l’ours polaire, bien complices malgré leurs goûts différents ; le rhinocéros d’une gentillesse à faire fondre le petit papillon poète, etc… L’image colle donc parfaitement au texte et aide à faire passer la morale de l’histoire.
Mais, tu es bien plus habituée aux albums que moi…  Qu’en as-tu pensé toi ?

Pépita : Très belle analyse ! La mise en page est très belle : du beau papier glacé, une page pour annoncer le titre de la nouvelle paire d’animaux, une histoire ramassée en deux pages, ce qui donne un bon rythme et des illustrations d’animaux presque humains en effet, avec leurs traits de caractère bien en adéquation avec leur rôle. Un très bel ensemble.

Cet album correspondait à la thématique du swap « Sans moi, tu ne l’aurais pas lu ! » mais c’était aussi pour moi un clin d’œil à ta belgitude comme tu dis, car l’auteur et l’illustrateur sont belges.
Les connaissais-tu et as-tu eu envie de faire des recherches sur eux ? Et si c’est le cas, qu’as-tu appris ?

Céline : Non, je ne les connaissais pas. Je ne me suis plus guère intéressée aux albums depuis que les filles ont grandi ! Mais grâce aux membres d’A l’ombre du grand arbre, je m’y remets !!!  Effectivement, j’ai fait quelques recherches. Il s’agit en fait d’un auteur et d’un illustrateur néerlandophones (une de nos trois communautés en Belgique). Tête-à-tête est donc d’abord sorti en néerlandais sous le titre « Allemaal praatjes ! » en 1999 puis a été repris en français par les éditions Milan en 2003. Il semblerait que la traduction soit restée la plus fidèle possible. Seule la couverture a été changée. L’auteur, Geert De Kockere, a écrit de nombreux poèmes pour enfants. Il est également rédacteur en chef d’un magazine destiné aux 11-14 ans. Quant à l’illustrateur, Klaas Verplancke, il a été nominé quatre fois pour le prix Astrid Lindgren, le Nobel de la littérature de jeunesse, et lauréat du Grand Prix de Bologne en 2001. Il a publié près de 150 albums en Belgique, dont certains traduits en France, comme Le géant et le vent, chez Milan et Les Nouveaux Dinosaures aux éditions Sarbacane. Connais-tu ces titres ?

Pépita : Tes recherches sont très précises ! Le premier album, non, je ne le connais pas mais le second, oui, je l’ai même chroniqué, un album très drôle. Toi qui est enseignante, il y a l’inspectosaure …
Il y a aussi une suite à ce Tête-à-Tête qui s’appelle : Jamais content : 15 nouvelles histoires pas comme les autres, du même auteur mais avec un autre illustrateur. Pour ma part, je l’ai trouvé moins réussi. La magie du premier n’a pas opéré.

 

Pour l’avoir expérimenté, lire ces histoires à voix haute, en duo, est un vrai régal. As-tu eu envie de les lire comme tel ? Ou le proposeras-tu à tes élèves par exemple ?

Céline : L’inspectosaure ! Héhé ! ça m’intéresse ça…
Pour la lecture, je pense effectivement en proposer quelques-uns à mes élèves. Après Pâques, je prévois une séquence de cours « Ecrire un sketch et l’interpréter ». Ces tête-à-tête seront une bonne entrée en matière pour découvrir la construction d’un dialogue, la création d’une voix humoristique, la gestuelle, la gestion des silences, etc. Mes élèves ont 13 ans mais ces textes sont assez rigolos et porteurs d’un message, ils peuvent tout à fait leur convenir. Maintenant, je ne vais pas non plus leur demander de se déguiser en éléphant ou en escargot ! Ils ne le verraient pas d’un bon œil je pense ! Mais, avec des plus petits, pourquoi pas…
Et toi, je suppose que tu l’as maintes fois conté… Quelles étaient les réactions des plus jeunes comme des plus vieux ?

Pépita : Intéressant ! Tu me feras part de leurs réactions ? Pour répondre à ta question, ces petites histoires interpellent toujours, enfants comme adultes. Elles surprennent, font rire, font réfléchir et en général, une ne suffit pas ! Et le livre est toujours emprunté par la suite, ce qui est un signe infaillible.

Ton mot de la fin pour ce tête-à-tête ?

Céline : Je l’emprunte au rhinocéros. Ce Tête-à-tête ?
– Eh bien… Franchement, je l’ai trouvé très beau.

Pépita : Pour moi, très beau aussi ! Très heureuse d’échanger sur ce livre particulier avec toi en particulier…  Merci !

Céline : Encore merci pour cette belle découverte Pépita. C’était un excellent choix, tant sur le plan personnel (moment de lecture très agréable) que professionnel (pourrai l’utiliser en classe). Il a d’ailleurs trouvé une place de choix dans ma bib, à portée de main car, comme toi, je pense souvent y revenir !
Quand tu veux pour un nouveau tête-à-tête !

Pour en savoir plus, voici nos chroniques respectives :

Céline-Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVREsse

Pépita-Méli-Mélo de livres

Et n’oubliez pas…

D’autres tête-à-tête vont suivre…  sur d’autres livres échangés !
N’hésitez pas non plus à échanger avec nous sur ces titres…  Plus on est de fous, plus on lit !

Swap A l’Ombre du Grand Arbre, Première !

Nous voulions tout d’abord profiter de cet article pour remercier Gabriel, le fondateur d’A l’Ombre du Grand Arbre, qui a décidé de quitter cette aventure il y a maintenant quelques semaines.

Merci pour l’idée, pour l’esprit, pour le guide que tu as été.

Merci pour la joie et le partage que cette aventure collaborative nous procure et que nous n’aurions pas connus sans toi.

Merci d’être resté parmi nous aussi longtemps malgré ta vie personnelle qui t’appelait loin de nous.

Merci, enfin, d’avoir eu l’intelligence et l’amitié de faire que cette aventure puisse continuer sans toi.

L’équipe d’ ALODGA

 

 

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Je reprends maintenant l’ordre du jour de ce billet pour vous annoncer une grande première (comme le titre l’indique) :
Une partie de l’équipe d’A l’Ombre du Grand Arbre s’est lancée dans son premier SWAP !

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Qu’est-ce qu’un Swap ?
Il s’agit d’un échange de colis entre blogueurs, généralement autour d’une thématique, et pouvant contenir un ou plusieurs livres, des gourmandises, etc…

En ce qui nous concerne, nous nous sommes mis d’accord sur un colis contenant au minimum 1 livre, 1 surprise (objet, gourmandise…), et 1 petit mot. Pour la thématique, nous nous sommes orientés vers « Sans moi, tu ne l’aurais pas lu ». Le but de ce swap étant, comme ce blog, de partager et d’échanger autour de nos lectures respectives, chaque blogueur a envoyé une suggestion de lecture permettant le débat (qui aura peut-être lieu ici aussi).

Maintenant que les présentations sont finies, entrons dans le vif du sujet. Gabriel, notre main innocente, a tiré au sort un nom pour chaque blogueur participant. Sous forme d’une chaîne, nous savions à qui envoyer notre colis mais pas qui nous en enverrait un.

Les surprises ont été au rendez-vous et nous sommes tous très contents de ce premier échange.

Vous êtes curieux, vous avez l’eau à la bouche devant ces quelques explications et ces quelques images ? Cliquez sur les liens suivants pour en savoir plus, et bonne journée.

Sophie LJ a envoyé à Bouma

Bouma a envoyé à Kik

Kik a envoyé à Sophie LJ

Nathan a envoyé à Pépita

Pépita a envoyé à Céline

Céline a envoyé à Carole

 Carole a envoyé à Drawoua

Drawoua a envoyé à Nathan

Maintenant, reste une unique question : quand est-ce qu’on remet ça ???