Carte postale créole

Mes chers copinautes-jardiniers attentionnés du Grand Arbre,

je vous écris d’une toute petite île de l’Océan Indien, l’île où mon papa est né il y a 61 ans jour pour jour, je vous écris de la Réunion. Enfin je n’y suis pas tout à fait encore, mais en Octobre j’y embarque pour la première fois mes deux petits pilotes qui découvriront alors toute leur famille paternelle. Ce n’est donc pas à un voyage réel que je vous invite, ni à un voyage imaginaire, mais à un voyage fantasmé, à préparer, à rêver, à inventer !

Alors pour préparer ce beau voyage, pour nourrir nos attentes, quoi de mieux que des … livres !!!

J’ai fouillé dans ma bibliothèque et voilà ce que j’y ai trouvé.

Tout d’abord, nous lirons attentivement le bel album Voyage à la Réunion d’Anne-Laure Witschiger publié aux éditions du Seuil en 2004.

reunion

A travers des illustrations très colorées, aux styles variés, dont la mise en page rappelle sans nul doute l’esthétique du carnet de voyage, le lecteur découvre des paysages verdoyants, des montagnes majestueuses, des traditions ancestrales, des fruits étranges au nom qui chatouille l’oreille – goyavier, sapote, bibasse, jaque, etc- et surtout un peuple riche de tous ses métissages.

Et c’est à la question du métissage des religions que je vous inviterai à réfléchir tout particulièrement à travers l’album de Fabienne Jonca illustré par Hélène Moreau :

La Réunion des religions.

reunion religionsOn y découvre huit grandes religions qui se côtoient en toute harmonie sur notre chère île : l’hindouisme, le bouddhisme, la religion populaire chinoise, le judaïsme, le catholicisme, l’orthodoxie, le protestantisme et l’islam. A la suite de Bassam, personnage principal de ce livre invité par ses amis à de nombreuses fêtes religieuses,  nous découvrons comment la tolérance religieuse naît d’une connaissance joyeuse et sans préjugés de la foi des autres.

La Réunion, c’est aussi un endroit où la musique est reine avec ses instruments traditionnels comme le Kayamb, le tambour malbar ou le rouler. Entre séga et maloya, notre voyage nous invite à la danse ! Alors pour les petites oreilles, je conseille              l’ album-CD très exhaustif Ti chemin grand chemin- Ti somin gran somin de Marie-José Hubert Delisle, Didier K Bidy, Dany Peppuy ramené par papilou et mamilou de l’un de leurs voyages. On y entendra berceuses, jeux de doigts, rondes et chansons pour les petits et les grands enfants. L’occasion non seulement d’entendre la langue si chantante de notre île mais aussi de découvrir une maison d’édition régionaliste : Océan éditions.

ti cheminMais c’est sur la dernière étagère de ma bibliothèque, celle consacrée aux livres d’art que je découvre le livre que j’aime à partager comme un fruit bien mûr quand il s’agit de parler de notre chère île. A partir du projet « un artiste une île » lancé par la Galerie Vincent, a été publié un livre de photographies en noir et blanc de l’artiste Sabine Weiss que je chéris depuis longtemps et qui sait si bien photographier les enfants. Ce livre, Sabine Weiss à l’île de la Réunion, nous invite à 1000 et 1 cartes postales à partager !

Alors mes chers copinautes,

je vous souhaite des vacances joyeuses, colorées, métissées, tolérantes et lumineuses.

Mi pense à zot,

N’ar vu,

La Collectionneuse de Papillons Henotesia narcissus borbonica

Le Livre d’où l’on vient … Kik

 

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Désormais, je connais la date. Pour préparer ce billet, je savais quel livre sortir de ma bibliothèque, mais j’avais oublié cette annotation de ma maman.
Désormais, je connais la date. Je suis fan du Petit Nicolas depuis décembre 1992, j’avais 8 ans et demi.

Le Petit Nicolas, pour l’enfant que j’étais, ce sont ….

…. des histoires courtes, que l’on peut lire tout seul, même si on n’est encore qu’un lecteur débutant,
… des histoires drôles, avec lesquelles on passe de bons moments de rigolades,
… des histoires pleines de bêtises, et c’est bon !
… des histoires du quotidien, qui apportent des anecdotes sur les parents, les voisins, la maîtresse, les jeux dans la cour de l’école.
… des histoires qui se suivent, qui se ressemblent un peu, car on retrouve toujours la même bande de copains (J’adorais ça!), mais sans arrêt dans de nouvelles aventures.
… des histoires à découvrir, lors de leur parution, des sorties d’ouvrages à surveiller, pour essayer de compléter la bibliothèque.

Le Petit Nicolas, pour l’adolescente que j’étais, c’était un auteur : Sempé. De fil en aiguille, je me suis intéressée à ce qu’avait fait cet auteur en dehors du Petit Nicolas. J’ai découvert ses albums de dessins, avec ces personnages marqués, par leur métier ou leur lieu de vie. J’ai découvert aussi les dessins de presse, les messages glissés dans ces quelques traits que je croyais lancés à la légère.
L’album que je préfère, c’est sûrement Les Musiciens. J’adore ces instants captés avec justesse, alors que dans un livre, il n’y a aucune musique. J’ai eu l’impression de sentir vibrer les instruments dessinés par Sempé.

Alors des Histoires du Petit Nicolas, et des bouquins de Sempé, j’en ai quelques-uns

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BONUS… 
Récemment il avait été question du Petit Nicolas à la radio.
C’était sur France Info, c’était par ICI.

Le livre d’où je viens – Céline du Tiroir

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Choisir LE livre qui nous a marqué, c’est un peu comme gommer tous les aïeux de son arbre généalogique pour n’en garder plus qu’un. Difficile exercice, et ô combien injuste.

Je voudrais parler de l’Arche de Noé, de Peter Spier, voyage mythique et merveilleux, et ses illustrations détaillées que j’ai passé des heures à regarder.

Je voudrais parler du Petit Prince, rangé dans le haut de la bibliothèque de mes parents, comme un trésor difficilement accessible, que ma maman m’a pourtant lu et relu à l’envi, avant que je le lise et relise à mon tour tant de fois.

Je voudrais parler de Max et les Maximonstres, de Matilda, de Crictor, de cette famille merveilleuse et hétéroclite qui peuple mon imaginaire depuis l’enfance.

Je voudrais parler de Lécume des jours, qui a bouleversé mon monde, m’a émerveillé et fait pleurer tant de fois, douce drogue partagée avec ma meilleure amie. Ou bien de Camus, dont la rencontre en Terminale m’a marquée à jamais.

Mais je ne saurais pas tricher aussi joliment que Sophie qui nous a égrené un abécédaire des livres qui ont jalonné son chemin. Alors je vais m’en tenir à une lecture particulière.

Il faut que je retourne au noël de mes 4 ans, les cadeaux déballés et l’émerveillement digéré, j’ai vu mon oncle sur le canapé, absorbé et l’air hilare, devant un grand livre qui m’avait tout l’air par ses belles illustrations d’être destiné à des enfants. Sur la couverture blanche, il y avait même un gros bébé joufflu, qui buvait à la gourde d’un minuscule petit bonhomme avec des ailes sur son casque !

Il ne devait pas y avoir trop de BD à la maison à cette époque, car je me souviens ma surprise et ma fascination devant ce grand album qui débordait de petites vignettes illustrées au trait si attirant et au couleurs si vives. J’ai du insister lourdement pour qu’on me lise Le fils d’Astérix, puisque tel était l’objet de ma curiosité soudaine. On m’a dit que c’était pour les plus grands, que je ne pouvais pas encore vraiment comprendre, et je ne concevais pas cette réticence à me le lire, alors que toutes ces images me parlaient, les expressions des personnages, le mouvement… Pire encore, tout le monde semblait connaître cet Astérix, mes parents les premiers !!! Je crois que je me suis sentie presque trahie qu’on ait pu me cacher ça jusqu’alors !

Alors voilà, l’énorme Obélix, les gros nez ronds des personnages, le texte qui était écrit gros dans les bulles quand ils étaient en colère, les romains qui décollaient sous les baffes avec leurs sandales qui restaient à terre, les points d’interrogations pour la surprise, les vignettes qui se suivaient pour raconter une grande histoire pleine de rebondissements, ça a été un choc. Une espèce de révélation, et vraiment, une invitation à entrer dans la lecture par moi même. Quelques années plus tard, dés que j’ai su lire, j’ai lu tous les Astérix, que mon oncle et mon grand-père m’offraient un par un. Puis, au fil des ans, pratiquement tout ce que Goscinny a pu faire, de Lucky Luke aux Rubriques à Brac et aux Dingodossiers.

Je ne sais pas s’il y a une leçon à tirer de cette expérience, mais ça m’a au moins révélé la dimension intergénérationnelle de la lecture. Il n’y a pas de limite d’âge ou de catégorie, chacun son regard, chacun son histoire. Et je peux le dédicacer peut être à certains parents qui voient parfois d’un mauvais oeil leurs enfants « ne lire que » des BD, puisque la BD est une lecture (et pas une sous-catégorie !), et que chaque lecture ouvre un nouvel univers et en appelle de nouvelles…

 

LE livre d’où je viens-Pépita

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Je suis tombée dans la lecture comme Obélix dans sa marmite…

Du moins est-ce le souvenir encore très vivant que j’ai de mon année de CP, il y a plus de 40 ans tout de même.

LE livre d’où je viens est sans conteste mon livre d’apprentissage de la lecture, que j’ai bien du mal à retrouver…

Méthode créee entre autre par Eugénie Mourlevat, cousine du père de Jean-Claude Mourlevat (auteur de littérature jeunesse), institutrice à Clermont-Ferrand.

Mes recherches m’ont menée vers ces deux méthodes qui existaient déjà dans les années 1970, mais aucune ne m’a réellement rendu ce flash que j’ai toujours…

Merci aux Editions Nathan pour cet envoi.

Merci aux Editions Nathan pour cet envoi.

Imaginez une salle de classe rurale avec des pupitres où on écrivait à l’encrier. Tous les jours, séance d’écriture et de lecture. A tour de rôle, chaque élève doit s’exercer à « lire » la leçon.

Lors de l’une d’elles, j’ai eu la révélation de ma vie…

Sur une double page, il y avait une maison avec 26 fenêtres correspondant aux 26 lettres de l’alphabet. Je la vois encore…C’était une méthode syllabique puisqu’on a commencé par les voyelles, puis les consonnes, puis les diphtongues.

Je me suis évadée de cet ânonnement sans fin, et là, j’ai compris : d’un coup, toc, ça m’est tombé dessus, ces lettres, j’arrivais à les assembler et elles avaient un sens. J’ai tourné les pages en pleine leçon et je saisissais ! Le monde m’appartenait. J’ai su, là, que je ne serais plus jamais seule. Comme j’étais au premier rang, l’institutrice l’a vu : elle a eu l’intelligence de me faire lire la page suivante…

Je savais lire !

Ça ne m’a jamais quitté. Les livres ont toujours été mon refuge. Lorsque je ferme les yeux, je revois cette scène très nettement et elle me touche toujours autant. Bien entendu, j’ai mis du temps à formaliser ce moment-là. J’ai eu d’autre émotions littéraires depuis, bien sûr, mais celle-ci a été fondatrice, ce qui me fait dire que le choix de mon métier n’est pas le fruit du hasard.

Je n’ai pas fréquenté de bibliothèques enfant. Bien plus tard… Et pourtant…

Le métier de bibliothécaire jeunesse est une passion pour moi, ou plus exactement, transmettre cette émotion-là à d’autres enfants est mon leitmotiv quotidien.

Je suis déjà très fière de l’avoir transmise à mes quatre enfants et je sais qu’on entre chacun très différemment dans la lecture, c’est un processus très complexe, mais lorsqu’on reçoit et qu’on apprend à entretenir ce flambeau, c’est un cadeau formidable, pour toute la vie…

Quant à la création de mon blog, elle vient aussi directement de là : partager et transmettre cette passion de la lecture et c’est un enrichissement perpétuel.

Et je terminerais avec cette citation de Montaigne, qui illustre fort bien mon propos :

« FAIRE LIRE UN ENFANT,

CE N’EST PAS EMPLIR UN VASE,

C’EST ALLUMER UN FEU. »

Pour ma part, ce feu allumé ne s’est jamais éteint…

P.S : Si vous aussi avez un souvenir de cette méthode, faites-le moi savoir, je serais si heureuse de la retrouver !

Le livre d’où je viens – Céline du flacon

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez-vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Je pourrais vous parler des séries qui ont bercé mon enfance, dans les années 70 : les Petite Abeille de Tamara Danblon, les Martine de Marcel Marlier et Gilbert Delahaye, les Sylvie de René Philippe, …  et plus tard Le club des cinq de Enid Blyton et les Six compagnons de Jean-Jacques Bonzon.  

Reflet de leur époque, ces séries ont pour la plupart mal voire très mal vieilli. Pourtant, il serait un peu présomptueux de ma part de les renier aujourd’hui sous prétexte, qu’avec nos yeux actuels, elles sont bourrées de clichés entre autres sexistes et véhiculent des idées complètement surannées.  Je préfère me souvenir des heures et des heures de plaisir qu’elles m’ont procurées.

Mais à y réfléchir un peu plus sérieusement, mon amour des livres n’est pas lié à un titre ou une série en particulier.  Non !  En réalité, cette passion prend son origine dans l’acte même de lire.  Une activité qui ne se limite pas à la vue, loin de là.  Pour moi, lire c’est aussi toucher, sentir, écouter…  Tous les sens sont en éveil, excepté (peut-être) le goût !!!!

(Pour ceux qui s’interrogeraient, les deux petits figurines qui pendent sont Tchantchès et Nanesse, deux personnages issus du folklore liégeois (Belgique).)

J’en ai pris conscience, très jeune, lorsque je puisais allègrement dans la bibliothèque de mes parents.  Sur l’étagère du bas, à portée de main, se trouvait toute une collection de livres de la bibliothèque rose.  Pas les pâles copies plus actuelles qui, pour la plupart, au fil des rééditions, se sont vu remanier, alléger, adapter…  Non, les éditions originales avec la couverture pleine toile rouge, les tranches dorées et les illustrations gravées sur bois. Pour mes yeux d’enfant, ces apparats avaient quelque chose de royal. Je ne me lassais pas d’en caresser les reliefs.  Et que dire de l’intérieur avec ce papier épais, légèrement pelucheux au toucher, qui dégageait déjà à l’époque cette odeur caractéristique des vieux papiers.

Ces sensations quasi sensuelles, je les recherche toujours à travers mes lectures d’aujourd’hui.  Ainsi, j’apprécie au plus haut point les couvertures en relief, le bruit de neige qui crisse des livres au papier plus artisanal, les belles calligraphies, les illustrations en noir et blanc, l’odeur du papier…

Toutes ces sensations participent à mon ivresse de lecture.  Le nom de mon blog, Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse, n’est d’ailleurs pas étranger à ces premières expériences de l’enfance.

Lire c’est aussi s’enivrer de mots, rêver, imaginer, s’évader…  Je l’ai appris aussi à la lecture de ces ouvrages.  A cette époque, on ne parlait pas de version simplifiée ou abrégée, sous prétexte que les enfants ne sont pas (plus) capables d’efforts !  Quand on aime, on ne compte pas.  Je me souviens notamment de ce pavé, le Sans famille d’Hector Malot que j’ai dégusté à mon rythme, sans rechigner.  A cette époque, la télévision n’avait pas la place qu’elle occupe aujourd’hui et, à la lecture de ces pages, c’est tout un cinéma intérieur qui défilait sous mes yeux.  Je me souviens aussi qu’une fois fatiguée, je me roulais sur le dos, la tête renversée en arrière, pour observer la course des nuages dans le ciel.  Ces pauses me permettaient de faire le point sur ce que j’avais lu.  Il m’arrive encore parfois de m’y adonner…  avec toujours le même plaisir !

Plaisir…  Voilà le fin mot de l’histoire.  Tous ces titres font partie de mon histoire.  Je ne les ai plus relus depuis.  Par contre, à chaque nouvelle rencontre littéraire, c’est la même ivresse que j’espère.  Ivresse que je cherche à partager à travers mon blog, mon métier d’enseignante…