Comme un funambule sur son fil…

Il ne s’agit pas d’une sélection sur le cirque…

Mais d’un roman d’une jeune auteure belge prometteuse, Marie Colot, illustré par Rascal, belge lui aussi. Publié chez Alice jeunesse, dans la collection Deuzio.

Et qui de mieux pour partager cette lecture que ma copinaute Céline, belge elle aussi ?

Une lecture commune donc en tête-à-tête (qui n’est pas une première pour nous deux) sur un roman qui est loin de laisser indifférent : une relation particulière entre une jeune fille et une vieille dame, sur fond de drame familial…

Jugez plutôt…

Pépita : Le titre m’a beaucoup intriguée : Souvenirs de ma nouvelle vie. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Et toi ?

Céline : Moi non plus… Surtout que le mot « souvenirs » évoque davantage le passé que l’avenir ! Du coup, ce titre m’a d’emblée intriguée ainsi que l’illustration de Rascal. Quel allait pouvoir être le dénominateur commun entre les deux ? Le résumé de 4e de couverture n’a fait que jeter davantage le trouble… J’étais ferrée. Plus qu’une seule solution : entamer l’histoire…
C’est toi qui la résume ?

Pépita : Exactement comme toi…souvenirs…nouvelle vie…un appareil photo…de quoi ça parle ?
C’est l’histoire d’une jeune fille de presque 12 ans, Charlie, dont l’ambiguïté du prénom la gêne beaucoup même si elle en joue. Elle vient de vivre le « pire des pires jours de sa vie » et ce déménagement en est la conséquence, ainsi que des parents hyper-étouffants et hyper-protecteurs. Pour tuer l’ennui, Charlie décide de faire connaissance avec ses voisins d’immeuble. Munie de son Polaroïd, elle leur demande l’autorisation de prendre une photo de la vue de chaque étage. En même temps, elle « vole » ou « emprunte » un objet de chaque personne sur son passage. Elle va essuyer des refus mais aussi faire des rencontres surprenantes, notamment cette vieille femme excentrique du troisième, Mme Olga. Va se tisser entre elles un lien curieux, fragile mais fort. Quelque chose à ajouter Céline ?

Céline : Non, cela me semble parfait… Juste préciser que Charlie a une façon bien à elle d’appréhender le monde qui l’entoure, ce qui en fait un personnage terriblement attachant qui nous accroche le cœur dès les premiers mots. Je pense que le succès de ce titre est en partie lié à sa personnalité hors du commun et à son idée géniale de voyager sans quitter son immeuble ! Son « Carnet d’exploration des étages », on aurait bien envie de l’adopter, nous aussi, et de l’adapter à notre sauce…

Pépita : Je l’ai trouvée aussi épatante cette Charlie ! Une sacrée personnalité, des ressources qu’elle puise en elle, une volonté de faire les choses qu’elle a décidé envers et contre tout, une exigence dans ses relations aux autres, un regard très lucide sur le monde des adultes, une façon de gérer le drame familial traversé et dont elle souffre aussi énormément, mais elle a décidé d’en faire une force. Sans le savoir, elle se guérit toute seule, sinon elle sent bien qu’elle pourrait s’écrouler elle aussi et sombrer. Un vrai tourbillon qui emporte dans son sillage les adultes, Mme Olga et aussi ses propres parents.
D’ailleurs, comment tu les as perçu les parents de Charlie ?

Céline : Comme des parents, foudroyés par un drame – ou plutôt des drames ! Le père tente tant bien que mal de maintenir l’église au milieu du village, mais ce n’est pas simple. La famille doit faire le deuil de tant de choses… Tous leurs repères sont bouleversés, toutes leurs façons de faire balayées. Ils ne sont plus les parents qu’ils étaient. Et qui sommes-nous pour leur jeter la première pierre car, le pire des pires jours de leur vie, personne ne voudrait le vivre ! Comme tu le dis, grâce à sa personnalité et à ses rencontres, Charlie se guérit mais, dans son sillage, elle guérit aussi son entourage. As-tu le même ressenti ?

Pépita : Oui, par rapport à ses parents, c’est terrible. Ils essaient de se maintenir la tête hors de l’eau. Le papa m’a beaucoup touchée dans sa façon de vouloir garder le cap malgré tout. Il n’a pas rompu le dialogue avec Charlie. Pour la maman, c’est très différent. Cependant, j’ai trouvé que Charlie a bien du mal à trouver sa place dans tout ça et que ses parents ne lui tendent guère de perche. Ils sont trop ensevelis par leur chagrin et comme tu dis, on ne peut pas leur en vouloir. Charlie secoue tout ce petit monde, elle refuse de se laisser submerger, elle fait un très beau chemin de résilience et réussit à redonner le sourire et l’envie de vivre à ses parents, surtout à sa maman. C’est un aspect du roman absolument lumineux.
Et Mme Olga, cette fameuse Madame Olga, comment tu l’as perçue ? Intrigante, non ? J’ai encore même du mal à comprendre leur attirance réciproque…

Céline : Oui, tu as raison pour la mère. Mais, en même temps, elle est doublement victime, et dans son cœur et dans sa chair ! Pour Olga et Charlie, je pense qu’elles ont toutes les deux les mêmes fêlures. Toutes les deux vivent des événements qui brisent le cours de leur vie, un accident pour l’une, la maladie pour l’autre. Les relations familiales ne sont en outre pas simples, ni pour l’une ni pour l’autre. Elles sont toutes les deux sur le fil… Pour ne pas sombrer, elles recourent à leur imaginaire : l’exploration des étages pour l’une, la vie par procuration pour l’autre… Elles partagent aussi cette même soif de vivre, ce même regard curieux sur ce qui les entoure. Bref, malgré leurs différences (la première étant la différence d’âge), je pense que chacune se retrouve dans l’autre et y puise la force d’aller de l’avant. Et toi, qu’est-ce qui t’intrigue tant chez cette madame Olga ?

Pépita : Ce personnage m’a mise mal à l’aise. Elle trompe Charlie et j’ai trouvé cet aspect difficile. Charlie donne plus d’elle que Mme Olga ne le fera jamais. Je l’ai « excusée  » à un moment donné en me disant qu’avec l’âge, elle devenait gâteuse. Mais non. Elle se cache derrière son affabulation. Et elle la sert à Charlie qui, elle, a été loyale avec elle. Quand elle s’en aperçoit, elle le vit comme une trahison d’ailleurs. Mais une trahison qui va prendre le chemin du pardon. Dans ce roman, ce sont les adultes qui apprennent des enfants et non l’inverse.

Céline : Pour te répondre, j’ai relu la fin… Et non, je ne partage pas ton avis. Le personnage d’Olga m’a fait penser à ma grand-mère qui travestit de plus en plus la réalité. Même si Charlie est trop jeune pour mettre des mots sur ce qui arrive à son amie, elle finit par le comprendre. Le lecteur aussi, grâce au carnet d’Olga et à la petite carte qui se trouve à la fin. Une autre habitante de l’immeuble lui explique « le truc du funambule » : « Il existe un fil invisible sur lequel chacun marche. Il arrive que certains basculent. Et tombent. On ne sait où. Parce qu’il n’y a ni trou ni vide. » Olga est tombée ! Charlie le sent, ce qui explique son projet final et la chute de l’histoire…

Pépita : La résilience, c’est aussi le thème de ce roman que l’auteure a choisi d’aborder par cette métaphore de l’appareil photo de Charlie. Ce parti pris est accentué par les illustrations de Rascal : des sortes de tampons-images en noir. Tu l’as ressenti aussi comme cela ?

Céline : Oui et cet appareil a une fonction différente pour l’une et pour l’autre. Pour Charlie, il lui permet de s’évader de la cage dorée que ses parents dressent, bien malgré eux, autour d’elle et, pour Olga, c’est l’inverse il me semble : ses photos la raccrochent à une certaine réalité qu’elle fuit inexorablement. Les illustrations en noir et blanc renforcent cette idée de négatif et de positif, cette idée aussi de funambule qui, à tout moment peut basculer d’un côté ou de l’autre… De par leur duo improbable, elles arrivent à trouver un équilibre et à se sauver l’une l’autre.

Pépita : Tout à fait d’accord avec toi pour la fonction révélatrice à l’endroit à l’envers de l’appareil photo. Pour Olga, je vais donc relire la fin alors…Manifestement, je suis passée à côté de quelqu’un…

***

Dans ses romans, Marie Colot a l’art de rendre vivants ses personnages, à tel point qu’ils nous paraissent de chair et de sang !  Il suffit de parcourir notre discussion pour s’en convaincre.  J’espère que celle-ci donnera envie à d’autres lecteurs de découvrir cette jeune auteure de talent.  Merci Pépita pour ce moment de partage.  J’ai envie d’emprunter ta citation fétiche pour conclure :

« Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade. »
Julien Green

Ce fut doublement le cas avec ce titre !

* Nos billets :
Souvenirs de ma nouvelle vie sur Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse et sur Méli-Mélo de livres
En toutes lettres, le premier roman de Marie Colot
Le site de Marie Colot

Son dernier roman paru en avril dernier :

A l’origine de ce roman singulier, une aventure d’écriture collective de sept mois avec dix-huit classes d’enfants de dix à douze ans…

Lecture commune : Le coeur des louves

Entrez donc au coeur de ce village perdu dans la montagne … sentez sous vos pieds les pierres qui roulent en bas des chemins, armez-vous de bonnes chaussures de marche pour les arpenter et ouvrez grands vos yeux aux rues escarpées, aux arbres qui règnent sur la vallée, au seul toit qu’est le ciel, et aux merveilles dont regorge la nature.

Ou alors retirez ces chaussures, munissez-vous d’un seul habit léger et laissez vos pieds caresser la terre et l’herbe et l’eau et les chemins, sentez contre vous le vent de la montagne, entendez son chant éternel qui se mêle à celui de la nature et humez les senteurs humides de la forêt … et celles du règne animal.

Entrez dans l’univers foisonnant de Stéphane Servant …

Nathan: Le cœur des louves, une lecture intense et éprouvante qui a su tous nous toucher au plus profond de nous … une seule sensation que vous retenez de ce moment de lecture ?

Pépita: Quelques semaines après cette lecture très marquante, j’entends un seul bruit : un cœur qui bat, qui bat, qui bat, qui bat…BOUM BOUM BOUM, celui de la forêt, celui du torrent qui dévale la montagne, celui des loups, celui des hommes mus par la haine et l’amour, deux sentiments ambivalents qui ne font finalement plus qu’un dans ce roman qui palpite comme la vie elle-même.

Kik: Le froid de la forêt et son humidité m’ont remplie au fil du roman. Je me suis sentie au milieu des arbres, avec le personnage. Cet endroit m’a paru hostile, tout en demeurant un lieu de refuge.

Carole: Pour moi, ce qui reste encore palpable plusieurs mois après la lecture, c’est la tension : tension de la Nature qui reprend ses droits, tension intérieure du personnage-narratrice Célia, tension-survie de la grand-mère, tension entre les personnages du passé et du présent, et enfin tension, la mienne, à la lecture de ce roman qui est venu subtilement me toucher là où ça fait mal parfois, tension des secrets, tension de la nuit, tension de la filiation, tension des émotions fortes.

C dans le Tiroir: Si je devais retenir une sensation, ce serait un son : Le hurlement des loups continue de résonner longtemps après la lecture… c’est un son à la fois inquiétant et hypnotisant, à l’image de cette nature qui comme l’a dit Kik est à la fois hostile et réconfortante. C’est la tentation du retour à la nature, au primitif, le besoin de réveiller nos instincts animaux, de se libérer aussi.
Pour ce qui est du visuel, c’est le noir qui prédomine. La pénombre de la forêt, l’obscurité de la grotte, mais aussi évidemment la noirceur des hommes et de leurs secrets…

Nathan: Le noir, le froid, la tension … un roman sombre et dur selon vous ?

Carole: Sombre ? non. Dur ? non. Eprouvant, troublant, époustouflant : oui

Kik: Oui, sombre et dur pour moi mais aussi troublant, crispant, prenant, … Il est difficile de définir ce roman. Il y a beaucoup de sentiments ou sensations différents.

Pépita: Sombre et dur, je ne dirais pas ça non plus. Ce roman a le souffle d’une épopée, une épopée familiale comme il en existe tant mais à replacer dans son contexte. C’est un roman grandiose.

C dans le tiroir: Sombre : oui, évidemment, mais pas éprouvant, au contraire, en ce qui me concerne, je n’ai pas pu le lâcher, et malgré la tension palpable, il ne m’a jamais mise mal à l’aise. Et puis sous la noirceur, il y a aussi la pulsion de vie, la transmission, l’amour des femmes pour leurs enfants, donc quelque chose de plus lumineux, « la vie qui palpite », pour citer Pépita.

Sophie LJ: Pour moi, ces trois mots résument bien l’ensemble de l’histoire. Il est sombre et dur mais dans le bon sens du terme, il y a beaucoup d’émotion dans ce roman et toutes ses vies qui tournent et souffrent autour de ces secrets, elles en deviennent passionnantes car ce sont des vies de battantes !

Nathan: La vie qui palpite … le roman alors, malgré sa noirceur, malgré certains moments éprouvants, regorge de vie.
Mais quelle est-elle pour vous ? Une légende de montagne, une histoire de générations … et de femmes, un hymne à l’amour, l’amitié, la famille, le passage d’une adolescente à l’âge adulte … quel est le message, l’histoire que vous retenez ?

Pépita: Avant tout, une histoire de secrets. Et les secrets finissent toujours par déborder, comme les ruisseaux se transforment en rivières. Ils finissent par vous rattraper. Célia le sent. Célia veut savoir. Et sa grand-mère a tout fait pour qu’un jour elle puisse en trouver les clés. Car elle savait elle aussi la force des secrets.

Carole: J’emprunte à Sören Kierkegaard cette sublime citation « la nature féminine est un abandon sous forme de résistance » : c’est une histoire de femmes sur plusieurs générations, une histoire d’abandon de soi et surtout une histoire de résistance au temps, aux secrets, à la cruauté. Entre survie, abnégation et résilience.

Sophie LJ: L’histoire que je retiens, c’est principalement celle de Tina et donc dans la logique celle de cette famille avec ces femmes si proches et si lointaines à la fois.

Nathan: Pour décrire ce roman de sens et d’émotion, ce roman sombre et plein d’espoir, ce roman de vie, je vous propose de lui associer des images, couleurs, etc …
Alors pour vous, quelle est la couleur de ce roman ?

Pépita: J’en choisirais deux : le noir et le rouge. Mais un noir sombre et soyeux à la fois, comme la forêt mystérieuse dans les montagnes et le lac étincelant sous la lune, et un rouge comme le sang de la vie et de la mort, comme celui qui coule dans nos veines et qui est plus fort que tout ou arrêté dans son élan de vie par la folie des hommes.

C dans le Tiroir: Oui, noir et rouge, un peu comme la couverture. Ou noir et blanc, comme les vieilles photos cachées, comme le corps nu d’une fille la nuit dans un lac, comme des hommes armés dans la neige…

Carole: Le noir pour la part de sombre de chacun, et le blanc pour la lumière de la Lune…comme une vieille photographie gardée précieusement.

Nathan: Moi j’aurais dit le vert … celui de la forêt, et celui de l’espoir.

Une odeur ?

Kik: Quand je pense à ce roman, je sens l’odeur du feu. Car ça brûle, il y a des incendies criminels et on a aussi l’impression que le cœur des personnages brûle. Ça flambe ou ça fume, comme un feu qui ne veut pas s’éteindre.

Pépita: Ce serait plutôt pour moi l’odeur de l’humidité : celle de la forêt, du lac, de la maison fermée depuis longtemps, …et le froid qui pénètre partout à cause d’elle et qui endurcit les cœurs.

Sophie LJ: J’aurais dit l’odeur du froid, de la montagne, de la neige…

Carole: Celle de la rosée du matin, l’herbe qui repousse, la mousse dans la forêt….quand tout (re)naît après la tempête.

Nathan: Une sensation tactile ?

Pépita: Ce que j’imagine être le contact d’une peau de bête sur un corps nu…

Sophie LJ: La sensation que je retiendrais est plus extérieure car il s’agit du frisson : celui provoqué par la montagne, par la peur, par la colère…

Carole: La peau, le contact entre les mains d’une grand-mère et de sa petite-fille.

Nathan: Un son ?

Pépita: La rivière qui dévale de la montagne.

Sophie LJ: Je pense au cri des loups dans la nuit.

Kik: J’entends une course effrénée dans la forêt , avec des bruits de branches cassées sous les pas du fugitif.

C dans le Tiroir: Un hurlement de loup, à la fois terrifiant et libérateur, et aussi le battement d’un coeur au rythme d’une cavale dans les bois, bien sûr, je crois encore l’entendre d’ailleurs…

Carole: Les craquements de la forêt.

Nathan: Une image ?

Pépita: Plus difficile tant les images me viennent…Je dirais : le mystère de la chambre de Tina et tout ce que cela représente en interrogations pour Célia sur le passé de sa famille. C’est aussi pour moi une résonance plus personnelle et j’ai eu longtemps peur pour elle.

Sophie LJ: Je vois celle de la grotte où se réfugie Tina pendant plusieurs mois.

C dans le Tiroir: celle de la photo de Tina tondue dans la neige s’est hélas imprimée dans mon esprit comme si c’est moi qui l’avait découverte !

Carole: Ces mots qui m’ont bouleversée et qui résonnent encore « Ces femmes qui ont dans le cœur un éclat de nuit qui les pousse à marcher à côté du monde. »

Pour en savoir un peu plus sur le roman à travers nos avis: Nathan, Pépita, Sophie LJ, Kik, C dans le Tiroir, Carole

Les ailes de la Sylphide de Pascale Maret

 Elle s’appelle Lucie. Elle nous embarque dans son monde peuplé d’êtres féériques,  mais dés le premier chapitre on pressent le drame, sans jamais le deviner.

Aussi chamboulées que moi, mes complices, Pépita, Lucie et Carole ont bien voulu se prêter à une lecture commune des Ailes de la Sylphide de Pascale Maret.

Alice : [Retour dans le passé], souvenez-vous de vos premières impressions avant de dévorer ce livre : qu’imaginiez-vous à la vue de la couverture, à la lecture du titre et du résumé?

Pépita : Je m’attendais à un roman en rapport avec la danse, mais beaucoup plus léger qu’il ne l’est en réalité. Et je trouve la couverture superbe !

Bouma : Je m’attendais à un roman fantastique dans la ligne de Maupassant après avoir vu une vidéo de Pascale Maret résumant son roman. Je m’attendais à retrouver la plume délicate et sensible de cette auteure. Je m’attendais à beaucoup de choses et pas forcément à ce que j’ai eu entre les mains.

Carole :  J’ai vu la sublime couverture, et attirée comme un papillon, j’ai pris le roman ! Je connaissais le ballet donc j’ai compris que la danse serait la toile de fond…mais j’étais loin de me douter du reste. Très belle surprise côté style, et évidemment troublée par le sujet.

Alice : En effet, une grosse surprise, ce livre ! Mais puisque Carole l’évoque, quel est le sujet du livre ? Qui se lance dans un petit résumé pour continuer ?

Pépita : C’est l’histoire d’une jeune fille passionnée de danse, un absolu pour elle, une exigence qu’elle s’impose au-delà du raisonnable. Les ailes de la sylphide est SON ballet et elle obtient le rôle principal pour le spectacle du Conservatoire. La concurrence est très rude et le monde de la danse impitoyable. C’est l’histoire d’une souffrance très intime que ce rôle va sortir des limbes de l’inconscient et qui va mener cette jeune fille jusqu’au pouvoir salvateur des mots. C’est une histoire métaphorique remarquablement bien maîtrisée et qui mène le lecteur en apnée dans sa révélation.

Carole : Pas mieux ! C’est sublimement et subtilement dit Pépita !

Bouma : Très bien dit mais pour moi tu occultes toute la partie fantastique du livre (qui représente bien la moitié du récit tout de même).
En effet, la jeune Lucie est tellement faite pour être la Sylphide que des ailes apparaissent sur son dos peu de temps après l’obtention du rôle. Désireuse de savoir si ce qu’elle voit est bien réel, elle se rend au cœur de la forêt bordant la maison familiale et y découvre un monde féerique. Celui-ci n’est pas celui auquel elle s’attendait et elle va même y découvrir un puissant être maléfique qui lui veut du mal…

Alice : Bouma évoque à deux reprises cette incursion du fantastique dans le récit. Pour Pépita et Carole, a priori, ça passe au second plan …. à moins que cela ne se confonde complètement avec la réalité ? Votre avis sur ce mélange des genres ?

Pépita : Je l’ai en effet vu davantage comme un moyen d’échapper au réel. Ce que vit Lucie, là, dans la forêt, c’est le fruit de son imagination pour moi. Le tour de force de l’auteure est de mêler si bien les deux que le lecteur oscille lui aussi entre les deux mondes, comme l’héroïne, dans un va-et-vient permanent. Ce serait de mon point de vue du fantasmagorique et non du fantastique.

Bouma : Moi je trouve qu’on est clairement dans le fantastique. Car avant la fin et l’épilogue, qui nous en explique trop à mon goût (je reviendrai la dessus plus tard), Lucie finit par croire aux sylphides et à l’univers féerique dans lequel elle évolue. Pour elle, c’est la réalité et elle hésite même, à un moment, à fuir dans cet univers.

Carole : Cette discussion prend une tournure qui me plaît beaucoup ! De mon côté, je suis plutôt comme Pépita, j’envisage les éléments extra-ordinaires d’un point de vue fantasmagorique. Lucie se crée des remparts psychologiques très forts pour se protéger, en vain, du moins pour tenter de créer une distance avec sa vie et ses horreurs. C’est une question de survie pour elle. Elle me fait penser à Alice par moments avec cet esprit suffisamment fort pour transcender la réalité et en même temps s’en échapper pour ne pas sombrer. Cela me rappelle cette phrase prononcée par Alice  : “If I had a world of my own, everything would be nonsense. Nothing would be what it is, because everything would be what it isn’t. And contrary wise, what is, it wouldn’t be. And what it wouldn’t be, it would. You see?”

Alice : [Un petit clin d’œil à Alice aux pays des merveilles ? Merci Carole !] Personnellement si Bouma écrit « elle finit par croire aux sylphides », comme l’héroïne, je me suis aussi surprise à douter et à croire à cette existence d’êtres illusoires. Je n’ai pas seulement oscillé comme le dit Pépita, mais je me suis agréablement laissée glisser dans ce trouble, sans une seule seconde imaginer l’épilogue (mais on y reviendra plus tard, comme dirait Bouma !)
Mais que ce soient les éléments merveilleux, la présence des gentils et des méchants, la situation familiale de Lucie (enfant adoptée), le prince charmant amoureux (Théo), n’avez-vous jamais pensé être au milieu d’un conte ?

Pépita : Quand je disais « osciller », c’est pour signifier dans ce récit cette alternance entre l’attirance de la forêt pour Lucie et la réalité de la danse, qu’elle finit du coup par avoir plus que du mal à gérer. Je ne me suis jamais sentie dans un conte mais dans une histoire sublimée au départ, et très vite, je me suis dit qu’elle était la traduction d’une souffrance psychologique très dure à supporter pour cette jeune fille que la préparation du ballet a remonté à la surface. Les ailes de la sylphide ne sont que la partie immergée de l’iceberg : Lucie a besoin de prendre son envol, de rompre les chaines de son silence. S’identifier à la sylphide lui permet de s’affranchir un peu de la réalité mais qui la rattrape et tomber fait mal. Très mal. Son mal-être, son anorexie, ses blessures physiques sont autant de signaux envoyés que l’entourage n’a pas su voir. J’ai trouvé cet aspect-là terrible. Tout comme l’épilogue. Mais j’aimerais qu’on ne le dévoile pas trop à nos lecteurs sinon c’est enlever tout intérêt à la lecture de ce roman !

Bouma : Mais quel débat ! Je suis restée franchement fixée au texte comparée à vous. Je n’ai pas deviné la fin avant de lire l’avant-dernier chapitre (celui juste avant l’épilogue). Mais bon, passons à la suite.

Alice : Avançons donc et abordons enfin cet épilogue qui a déjà été évoqué à plusieurs reprises. Attention, il ne s’agit pas de dévoiler le dénouement et de donner la clé du livre (ce serait dommage), mais plutôt de dire comment vous l’avez « accueilli » ? Vous y attendiez-vous ? Comment l’avez vous vécu ?

Pépita : L’épilogue, je l’ai reçu en plein ventre. Je suis tombée, comme Lucie. Littéralement. Je me doutais qu’une révélation allait expliquer ce refuge dans le surnaturel mais je n’ai absolument pas vu venir, comme toi Bouma. Puis, le choc passé, j’ai eu envie de comprendre. J’ai eu envie d’entendre ce que Lucie avait à dire. Du coup, lorsqu’on apprend sa vérité, on relit le roman d’une autre façon. C’est remarquablement bien mené. Autant la révélation est rude, autant j’ai trouvé que Lucie était bien accompagnée, là, à ce moment crucial pour elle. Elle ne peut plus s’échapper et on l’aide à accoucher d’elle-même à la fois avec tact (la femme policier) et fermeté (l’homme policier). C’est un roman bouleversant à bien des égards.

Carole : Sensiblement comme Pépita. Je suis tombée aussi. Je redoutais l’issue, je n’ai pas été déçue. La Sylphide prend alors toute son ampleur symboliquement parlant : sorte d’ange-gardien chargé de protéger les jeunes filles. Elle se rêve légère dans une vie plombée. C’est vraiment un roman qui bouleverse.

Bouma : Allez, bah moi cet épilogue il m’a déçu. Oui, il en fallait un, mais fallait-il tout nous expliquer dans les moindre détails… J’aurais aimé quelque chose de plus léger qui laisse soin aux lecteurs de reconstruire le récit à la lumière de ces révélations. Résultat : j’ai refermé le roman en étant en colère contre cette auteure qui me gâchait une si belle lecture. J’ai été totalement frustrée, comme lorsque qu’on vous donne de quoi réaliser un objet et qu’on le fait à votre place…

Alice : C’est vrai que ce dernier chapitre est un long retour en arrière qui défait tous les nœuds un par un. Il renvoie à des événements racontés précédemment que l’on comprend maintenant différemment. Carole et Pépita, avez-vous aussi vécu tout cela comme un trop plein d’explication, après la surprise du dénouement ?

Carole :  Et bien non pour ma part. Rien de trop. La juste dose d’éclaircissement, la juste dose de pudeur aussi.

Pépita : Pas un trop plein d’explication mais plutôt une réponse à ce que je pressentais : une souffrance incommensurable qui enfin trouve le chemin pour se déverser et offrir à Lucie une renaissance. Et je rejoins Carole dans la pudeur. J’y ajouterais la dignité.

Alice : La dignité ? Que veux-tu dire par là, Pépita ?

Pépita : La dignité parce que le choc passé de l’histoire de Lucie, on ne tombe pas dans le sordide. Du tout. Lucie est accompagnée dans sa parole qui se libère et les dernières pages indiquent que sa reconstruction est possible et qu’elle va pouvoir vivre, enfin. Elle n’est pas jugée, elle est respectée : on ne met pas en doute sa parole, on l’écoute, on l’aide à préciser, et tout s’enclenche alors.

Alice : On a pas mal discuté de ce livre sur son fond et sur sa forme et pourtant je me rend compte que l’on a à peine évoqué les personnages. Lucie, bien sûr, mais aussi son entourage : ses parents, sa cousine, le prof de danse, l’amoureux, …. et leurs rôles auprès de Lucie. Parler de chacun d’entre eux prendrait un temps fou, à votre choix, je vous laisse me parler de qui vous voulez …

Bouma : En grande amatrice de bluettes, je retiendrai l’amoureux, celui qui séduit, qui vous donne envie de connaître de nouveaux endroits, de nouvelles normes, celui pour lequel on doit faire des choix, pas forcément les bons. J’ai trouvé sa relation avec Lucie très ancrée dans la réalité. Il ne tourne pas autour du pot, sait affronter le quotidien d’une relation, sait prendre des décisions. Un personnage qui a son importance tant à la fin il ressemble à une bouée de sauvetage.

Pépita : Les personnages ….Alors, curieusement, je ne m’y suis pas trop attardée sur les autres personnages durant ma lecture. Ses parents sont aimants et protecteurs, maladroits, inquiets, comme peuvent l’être des parents. Sa cousine : un personnage diamétralement opposé qui vit sa vie d’étudiante. Son prof de danse : exigeant mais normal vu son cursus. Ce qui m’a interpellée, c’est qu’aucun des adultes ne perçoit sa souffrance malgré les signaux que Lucie envoie. Il n’ y a que l’amoureux qui lui, l’ancre dans la réalité. Je rejoins Bouma là-dessus. Mais Lucie le refuse, elle n’est pas prête, elle ne peut pas. J’ai même été étonnée qu’elle puisse s’autoriser une histoire d’amour. C’est très déstabilisant pour elle. Je l’ai trouvé formidable ce jeune homme !

Carole : Je retiens aussi la grande maturité de l’amoureux, et sa prise de risque. Il capte quelques signaux, à la différence des adultes comme le souligne Pépita.

Alice : AAAAh Théo ! Tout le monde tombe sous le charme de l’amoureux éconduit mais toujours là.
Je pensais que quelqu’un parlerait de la cousine. Je pense que c’est celle que j’aurais choisie. A la fois si présente et absente.  Celle qui pourrait être la confidente, la copine, la « chaperonne » passe complètement à côté et pourtant j’ai un sentiment qu’elle a toute son importance.  « Un personnage diamétralement opposé. » comme le dit Pépita et qui bouscule la vie réglée de Lucie par son indifférence.  Comment l’avez-vous ressentie Carole et Bouma ?

Bouma : Elles m’ont donné l’impression d’être colocs avant cousines. On retrouve alors dans leur relation l’intimité due à la promiscuité mais une totale absence de partage réel. Elles vivent côte à côte, pas ensemble.

Carole : A bien y réfléchir, je ne suis pas si sûre de l’indifférence affichée par la cousine. Ne serait-ce pas une stratégie d’évitement ? Par là j’entends, un réflexe inconscient qui consiste à se préserver soi-même. Est-elle si aveugle au mal-être de sa petite cousine ? N’a-t-elle vraiment rien vu ? Parfois il est difficile de se confronter aux problèmes de l’autre, parce que ça renvoie à notre propre vie et nos blessures…

Alice : Que de différences d’interprétations suscitées par cette lecture ! Parce que je pense que l’on a bien fait le tour, je finirai en vous demandant à chacune de donner un mot, et un seul. Un mot qui traduise une émotion ressentie à la lecture de ce livre

Pépita : Pas facile comme question …une sorte de peur diffuse.

Carole : J’ai bien réfléchi et je dis la pudeur.

Bouma : Je choisis le doute ( parce que j’ai déjà dit la colère…)

Alice : Et moi je rajoute le piège…

Une lecture riche qui nous a sacrément interpellées. Beaucoup d’interprétations différentes et pas mal de questions en suspens. Pour lever quelques interrogations, Pascale Maret a accepté de répondre à nos questions : ses réponses dans la chronique de demain A l’ombre du grand arbre !

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Et pour aller plus loin, voici nos avis sur nos blogs respectifs :

Pépita – Méli-Mélo de livres

Carole – Blog-3etoiles

Alice – Alireauxpaysdesmerveilles

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Ce qu’on retient de nos lectures de Janvier

Le mois de janvier,
31 jours à lire,
31 jours pour lire,
31 jours à la découverte de nouveaux livres.

Voilà ce qu’on retient de ce mois de Janvier 2014 à l’Ombre du Grand Arbre.

Pour À lire au Pays des Merveilles, il s’agit de …

Vivre l’inimaginable présent et envisager l’avenir.
Prendre LA décision de toute une vie.
Un roman à la fois formidable et troublant abordé tout en délicatesse et en pudeur.

La décision de Isabelle Pandazopoulos. Gallimard Scripto, 2013.

D’autres avis pour ce livre, sur le blog Qu’importe le flacon, et chez Bouma.

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Au mois de janvier Kik a découvert les ouvrages d’Élise Fontenaille avec plaisir …

Ils sont tous les deux (trop) courts,
Ils sont tous les deux poignants, et émouvants,
Ils interrogent tous les deux sur la vie d’adolescents, dans deux contextes très différents,
Ils sont tous les deux un coup de poing porté à l’autorité …
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Et même que dans Le Tiroir à Histoires, on a aussi lu Le Garçon qui volait des Avions.
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« Dés les premières phrases, on est happé dans un récit à cent à l’heure aussi bouleversant que haletant, une fuite comme un pied de nez farouche à la justice. »
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Un double coup de coeur pour ce mois de janvier à l’ombre du grand arbre, et vous vous ne l’avez toujours pas lu ?!
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Les trois soeurs et le dictateur d’Élise Fontenaille, Le Rouergue, 2014, coll. Doado.
Le garçon qui volait des avions d’Élise Fontenaille, Le Rouergue, 2011, coll. Doado.
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Fin Janvier, Pépita a eu un Coup de Coeur pour ce livre sur les livres …
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Un livre-accordéon remarquablement bien conçu. Un côté qui vous dit tout sur les acteurs de la chaîne du livre et de l’autre, c’est vous qui devenez acteur. En 10 points, vous pourrez réaliser votre premier chef d’oeuvre ! Très bien documenté, clair et dynamique, un livre sur les livres.
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Pour faire un livre d’Alain Serres et Solenn Larnicol, Rue du monde, 2014.
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En janvier, il y a eu cet album en particulier, chez Sophie
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Cet album imprimé sur du papier épais est un jeu avec les formes et les couleurs qui se superposent de page en page. On se balade autour d’un étang avec une histoire qui évolue au fil des découpages. C’est graphique, c’est bien fait, c’est un petit chef-d’œuvre.
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2 yeux ?,  de Lucie Félix, Les Grandes Personnes, 2012.
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Au mois de janvier, Céline a pris le temps de rêver …
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Une petite pilule colorée à avaler le soir avant de dormir pour passer une douce nuit peuplée de beaux rêves et se réveiller frais et dispos le lendemain, prêt à croquer le monde à belles dents, à soulever des montagnes et à dire oui à l’amour !
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Dans mes rêves, Juliette Parachini-Dony & Lucie Vandevelde, Editions des Minots, 2013
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Chez Bouma, en janvier, on retient encore un peu le froid de l’hiver …
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Inspirée de plusieurs contes de fées traditionnels, la plume de Sylvie Delom met en avant toute la magie et la cruauté de tels univers. Racontée aussi à travers les pinceaux d’Aurélia Fronty, cette belle histoire se raconte bien emmitouflé, pourquoi pas au coin du feu, pour laisser loin derrière vous le gel et le froid.
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Le Roi de la montagne en hiver, texte de Sylvie Delom, illustrations d’Aurélie Fronty, Didier Jeunesse, coll. Contes du monde, 2013.
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Peu ou pas d’étoiles en janvier, sur le blog 3 étoiles, et pourtant ça scintille de partout …
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C’est beau ! Un inventaire fantaisiste, un imaginaire débordant, un univers onirique : magique !
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Dans mes rêves de Juliette Parachini-Deny, illustré par Lucie Vandevelde, éditions Les Minots, 2013.
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De ce mois de janvier, Nathan se souvient de son anniversaire et retient ce roman …
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Un coup de ♥. Pour Quentin d’abord, pour cette adolescent auquel je m’identifie, auquel je m’attache, que j’apprends à aimer et à soutenir de mon simple et maigre pouvoir de lecteur, pour ce personnage qui m’émeut beaucoup. Pour l’histoire poignante, pour le style sincère et puissant qui porte ce texte fort. Pour 150 pages qui dégagent une émotion dévastatrice qui m’a beaucoup marqué. Pour tout ça dans si peu.
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Double jeu de Jean-Philippe Blondel – Actes sud junior, 2013
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Tout est blanc. Il fait si froid

Lorsqu’il fait si froid,
Lorsque la neige crisse sous nos pas,
Lorsque le paysage est blanc,
Lorsque il fait bon lire, au chaud …

Une sélection hivernale, conçue À l’ombre du grand arbre

Il neige dans les bois chez Kik …

Il y a du blanc partout. Les flocons tombent de plus en plus. Il y a un tapis épais de neige sur le sol. Les animaux laissent des traces repas, qui mènent à cette maison remplie de chaleur. On y lit une histoire. J’aimerai bien être avec eux, à écouter moi aussi.
Jour de neige de Delphine Chedru, Autrement, 2013.
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Il fait un peu froid Dans le tiroir à histoires …

Une promenade sous la neige dans un univers fourmillant et coloré. De superbes planches illustrées, une atmosphère pétillante et déjantée, le plein de peps dans la froidure de l’hiver !

Il Neige dans la Ville des Animaux de Hannamari Ruohonen, Syros, 2008.

 

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On se les gèle carrément Dans le tiroir à histoires,

Retrouvez votre coeur d’enfant, et revivez cette excitation bouillonnante de l’attente de la neige tant espérée et la joie folle dés les premiers flocons tombés : Un bel album, comique, poétique, et plein de joie !

Il Neige de Uri Shulevitz, Kaléidoscope, 1998.

 

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Je crois que l’on aime la neige Dans le tiroir à histoires,

Quand il fait nuit et froid dehors, et qu’on se recroqueville dans les maisons tout près du feu, un petit lutin veille sur tout le monde. Dans le silence de la nuit, à petits pas dans la neige, il va faire son tour de bonne nuit. Un doux conte d’hiver à l’atmosphère un peu magique, servi par les illustrations particulièrement réussies de Kitty Crowther.

Lutin veille, Astrid Lindgren et Kitty Crowther, Pastel, 2012

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Décidément … il y a encore de la neige à déblayer Dans le tiroir à histoires,

Dans le silence feutré de la forêt enneigée, chacun voudrait bien se faire une petite place au chaud. Alors on se serre un peu pour se réchauffer le corps et le coeur. Des illustrations absolument magnifiques pour cette version méconnue de La moufle.

Une petite place pour moi ? de Loek Koopmans, Editions Iona, 2009.

 

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Il y a un échange de boules de neige avec  Kik,

 

Une autre version du conte russe La Moufle, illustré par Cécile Hudrisier.

La Moufle de Florence Desnouveaux et de Cécile Hudrisier, Didier Jeunesse, 2013.

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La neige il y aurait pu en avoir à Noël chez Kik,

Une petit fille, un pull à col montant (il semble chaud), des joues rougies (par le froid ?), sur un fond noir, elle donne l’impression de poser pour l’objectif d’un photographe. Ce ne sont pas les cadeaux qui sont attendus avec impatience, mais Martin, ce cousin coiffé d’un bonnet rouge. Ils avaient prévu une nuit de Noël pleine de suspens, pleine d’aventures, liées à la venue du Père Noël.

Il n’y a jamais eu autant de neige de Fabienne Burckel, Sarbacane, 2013.

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Mais il ne faisait pas assez froid cette année. Une histoire qui réchauffe le coeur chez Kik ,

Il n’y a pas que Martin qui est bloqué par la neige le soir de Noël. Un petit roman, sur Noël,  la neige et les hasards de la vie. Parfois être bloqué avec des inconnus, ce n’est pas si mal. Cela peut même être très plaisant !

Le problème avec Noël d’Agnès de Lestrade
illustré par Clémence Pollet, Le Rouergue, 2012.

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Un livre plein de neige raconté par les lutines,

Les flocons évoquent souvent ces bonheurs d’enfants (glissades, boules et bonhommes de neige), mais cet album nous raconte une tout autre histoire où la neige et le froid deviennent bien angoissants.

Un jour de neige, de Fujiwara Kazue et Koshiro Hata, Bayard Jeunesse

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Une bibliothèque enneigée, ça donne un autre livre raconté par les lutines,

Lucie a choisi un album bien différent. Un conte initiatique où l’on rencontre des animaux du grand froid, tantôt des obstacles tantôt des guides pour le jeune héros.

Ushi, de François Roca et Frédéric Bernard, Albin Michel.

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Saviez-vous qu’il neige aussi dans le terrier du Lapin Blanc ? À lire au pays des merveilles …

Anoki ne se laissera pas chiper le joli poisson qu’il vient de pêcher, par les animaux de la banquise alléchés ! Il a hâte de rentrer chez lui et de le préparer pour dîner à ses enfants qui « adooooooooorent » le poisson, …bien évidement !
Hilarant !

Anoki de Jean Leroy et Emmanuelle Eeckhout. Pastel, 2013

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Dans les romans,  il y a du givre,
On y retrouve aussi l’hiver …

De la neige, À lire au pays des merveilles,

Juillet 2035 à Aurillac : le soleil a disparu laissant place au froid intense. Petit à petit les pins grignotent l’espace, rongeant au fur et à mesure l’espèce humaine. Comment alors survivre à cette atmosphère apocalyptique ?

Le dernier hiver de Jean-Luc Marcastel. Hachette , 2011 (Black Moon)

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Nathan a sorti ses gants, son écharpe, et affronte le froid …

Un décor neigeux, froid et hivernal pour placer une histoire d’amour douce et sucrée. A déguster dans un fauteuil devant une cheminée, un poêle (ou au chaud dans son lit au pire) avec un bon chocolat chaud.

Entre toi et moi de Stephen Emond – Albin Michel Wiz, 2013

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Qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse du froid, et de la neige …

« Neige » est une peinture. Celle d’un Japon raffiné et d’une sagesse centrée sur la beauté, la nature, la philosophie.
« Neige » est une danse. Une danse sur le fil de la vie où se côtoie la vie, la mort et l’amour.
« Neige » est une musique. Celle des mots ciselés à la perfection, à l’image des haïku que vénère Yuko, le poète de la neige.
« Neige » est une calligraphie qui en quelques traits d’une pureté inouïe nous trace le destin croisé de deux hommes, l’un au crépuscule de sa vie, l’autre à l’aube de la sienne.
« Neige » est une poésie en prose qui enchantera votre âme.

Un conte philosophique pour plus grands, à partir de 15-16 ans.

Neige, Maxence Fermine, Editions Arléa, 1999 (version audio, Le livre qui parle, 2012) Qu’importe le flacon au sujet de la version audio

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Qu’importe le flacon nous embarque de l’autre côté de l’Atlantique …

Sous des apparences de bluette à la mode, matinée de fantastique, ce titre va en bluffer plus d’un ! Et si, derrière les rêves, se profilait la pire des réalités, un des événements qui a à jamais bouleversé le monde ? Un titre qui ne manquera pas de vous faire frisonner ! A ne surtout pas lâcher avant la fin !

Bal de Givre à New York de Fabrice Colin, Albin Michel Wiz, 2011.

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Bonus offerts par des bonhommes de neige …
Des sélections hivernales, avec d’autres livres à découvrir …

Chez Méli-mélo de livres,  Monsieur Hiver prend ses quartiers pour quelques mois : une sélection méli-mélo pour rendre cette saison bien plus sympathique

Maman Baobab, Brrrrrrr Il fait si froid !

Bouma, un deuxième lot de neige chez Bouma …

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Et puis un petit dernier flocon pour le plaisir  ! 

Dés que les premiers flocons commencent à tourbilloner, l’excitation grandit. Pour Archi l’ours, impossible de trouver le sommeil sans imaginer toutes les aventures qui l’attendent le lendemain. Un album de saison ….

Joyeuse neige de Martine Laffon et Chloé du Combier, Éditions du ricochet, 2013.