Dans le cadre de notre rubrique « ALODGA s’engage », comme l’année dernière, nous avons lu les titres de la sélection du prix UNICEF de littérature jeunesse. Ce prix permet de sensibiliser les enfants à leurs droits grâce à la lecture, un sujet qui touche particulièrement les branches du Grand Arbre. L’édition 2021 était centrée sur la gestion des émotions et la santé mentale sous le titre « Au fil des émotions ».
Catégorie 3-5 ans
Dans mon corps…
Voilà un album qui chante le mouvement et les émotions qui y sont liées.
» Dans mon corps,
ça fourmille et ça vrombit
du soir au matin. »
À travers tous les menus évènements qui tricotent la journée de l’enfant, l’autrice nous donne à voir en transparence toutes les sensations, les sentiments qui s’agitent, s’élancent et s’envolent dans son corps. Un album qui chante les émotions agréables mais aussi les désagréables et qui rend hommage à l’essentielle coopération entre adultes et enfants pour apprendre à nommer, apprivoiser et calmer tout ce qui nous envahit.
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Bienvenue Tristesse
Pas toujours facile de comprendre la tristesse et son origine. Eva Eland invite à accueillir cette émotion comme une amie et propose des pistes pour l’apaiser en encourageant à trouver la méthode qui fonctionnera le mieux pour soi. Le sujet est traité avec sensibilité et les illustrations dégagent une infinie douceur qui donne à réfléchir à la gestion de cette émotion si particulière.
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Louise ou l’enfance de Bigoudi
Vous souvenez-vous de Bigoudi, cette attachante vieille dame ? Dans cet album rose, nous remontons le temps pour découvrir comment, enfant, elle gagna ce surnom après avoir quitté sa campagne où elle s’épanouissait pour la grande ville qui la dépassait, ternissant son humeur. Jusqu’à une rencontre!
Louise ou l’enfance de Bigoudi est une ode à l’amitié et au bonheur qu’elle procure, donnant à la vie des couleurs et saveurs jusque-là dissimulées, servie par des mots joueurs et poèmes.
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Mousse
Si les adultes peuvent rester perplexes à la lecture de Mousse, les enfants s’identifient immédiatement à ce petit poisson qui affronte ses peurs. Il est tour à tour avalé par un gros poisson, rejeté par des coéquipiers, disputé pour une maladresse… Autant de situations qui parlent aux jeunes enfants. L’apparition du serpent multicolore, bienveillance incarnée, est rassurante et réjouissante.
Un bel album pour aborder la confiance en soi et les incidents de parcours qui font grandir !
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Catégorie 6-8 ans
Du vent dans la tête
Un livre intéressant car il rend l’enfant acteur de son bien-être mais qui soulève des doutes quand à la tranche d’âge conseillée dans la façon dont le sujet est traité. Si le texte se destine parfaitement à de jeunes lecteurs, il n’est pas certain qu’ils en comprendront toutes les nuances. Les illustrations sont très jolies, elles dégagent beaucoup de poésie dans la simplicité du trait et du choix des couleurs.
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La maîtresse me stresse, et alors ?
Tom est tétanisé par sa maîtresse, qui ne cesse de crier sans raison apparente. Il va donc à l’école à reculons, ne parvient pas à se concentrer sur son travail et accumule les mauvaises notes. Comme on le comprend ! Heureusement, arrive une douce remplaçante qui va permettre au garçon de chercher une solution à son problème.
Ce livre est une invitation au dialogue pour les enfants stressés par l’école ou par leur enseignant. Aux adultes qui les accompagnent de jouer le rôle de cette remplaçante à l’écoute, pour les aider à résoudre cette situation.
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Zarbi, enfant zèbre
Pas forcément facile d’être un « enfant zèbre » ! Loin des clichés, Zarbi nous raconte son état permanent de surchauffe, l’intensité de ses émotions, ses difficultés à « filtrer » et surtout, son douloureux sentiment de décalage par rapport aux autres… Mettre en mots ces spécificités, qui peuvent correspondre à ce que vivent les enfants à haut potentiel, mais aussi par exemple les personnages avec un TDAH, est souvent salvateur. C’est l’objectif parfaitement atteint de ce bel album aux motifs zébrés : Zarbi évoque ses différences avec ses mots à elle, évocateurs et accessibles, portés par des illustrations pleines de sensibilité et d’images très parlantes. Elle dit aussi ce que lui a apporté la compréhension et l’acceptation de sa différence. Un album optimiste et vraiment intéressant, qu’on se sente concerné ou non !
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Odette fait des claquettes
Odette est une enfant optimiste et pleine de joie de vivre qui subit le regard des autres pour qui elle est toujours trop ceci ou pas assez cela. Davide Cali rappelle que pour être heureux, le regard que l’on a sur soi est essentiel. Il y aura toujours quelqu’un pour critiquer ce que nous sommes. Le trait tout en rondeurs de Clothilde Delacroix sublime l’histoire par sa simplicité et la richesse des expressions des personnages.
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Catégorie 9-12 ans
Le train fantôme
C’est l’histoire d’un voyage. Celui de Jonas, 17 ans, « sorte de grand échalas qui parle peu, lit beaucoup. Ses parents aimeraient bien qu’il s’habille autrement, qu’il se coiffe autrement. Ses parents aimeraient bien qu’il soit un peu comme tout le monde. Mais Jonas reste lui-même. » C’est l’histoire du voyage de Jonas donc et surtout celui de Lina, sa petite sœur, « 7 ans, bientôt 8 ». Un voyage qu’ils ne font pas ensemble. Un voyage que Lina entreprend pour retrouver Jonas, disparu. Un voyage en train fantôme.
Cet album aux illustrations « à la manière noire » absolument envoûtantes nous entraîne dans les tréfonds d’une éclatante obscurité de l’adolescence malmenée.
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Je suis Camille
Camille est une jeune fille transgenre. Camille est Camille. Mais ce n’est pas si simple. En tout cas, cela ne l’était pas dans son ancienne école aux Etats-Unis. A la rentrée, elle arrive en France dans un nouvel établissement scolaire. Elle s’y fait très vite une amie Zoé, avec laquelle elle partage la même passion pour la musique. Les deux amies ont de beaux projets, elles sortent ensemble, vont à des fêtes, chantent, dansent, se confient. Camille lui raconte son parcours. Mais une histoire de jalousie manque de faire voler en éclats leur amitié nouvelle.
Il est rare que des albums abordent la question de la transidentité, c’est un sujet en général réservé à de plus grand.e.s lectrices, lecteurs. Ce livre permet donc de lancer la discussion et il fut particulièrement plébiscité par mes élèves de 6e inscrit.e.s au prix de littérature jeunesse de l’UNICEF.
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La BD qui t’aide à avoir confiance en toi
Entraîné.e.s par Gigi, Sarah, Charlie, Tom, Lise et Oscar, le chat, nous voilà invité.es à nous interroger sur la manière dont nous pourrions nourrir notre confiance en nous. Après avoir défini ce qu’est la confiance en soi, les personnages de la BD nous livrent 4 trucs pour travailler ce sentiment essentiel pour affronter toutes les tourmentes. Une BD joyeuse, au ton enlevé qui peut cependant paraître parfois péremptoire, pour aborder un besoin fondamental, notamment à l’adolescence.
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Les fabuleuses aventures d’Aurore
Aurore est autiste. Elle ne parle pas et s’exprime en écrivant sur une tablette. Différente, elle pose sur le monde un regard unique qui voit au-delà des apparences. Dans notre société individualiste, la différence suscite encore trop souvent le rejet et les moqueries. Pour ce premier titre jeunesse, Douglas Kennedy signe un titre intelligent qui fait de la différence une force. On pourra cependant regretter la rapidité avec laquelle certaines scènes sont traitées, laissant peu de place à l’imagination. Les illustrations de Joann Sfar sont lumineuses et mettent en avant l’optimisme de l’héroïne et du récit.
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Catégorie 13-15 ans
C’est pas ma faute
Prudence est fan de la youtubeuse Lolita. Mais un jour, celle-ci disparaît des réseaux sociaux. Prudence s’inquiète et décide d’enquêter.
Imaginé à la manière d’un thriller, ce roman montre la dualité d’Internet. Entre reconnaissance, exposition de la vie privée, manifestations d’amour, jugements à l’emporte-pièces, diverses formes d’amitiés, commentaires haineux et pressions diverses, le constat n’est pas rose.
Ce roman écrit à quatre mains expose de manière quasiment exhaustive les risques liés au réseaux sociaux, trop souvent ignorés des ados. Mais les auteures ont encombré leurs personnages de difficultés financières, familiales, raciales et sexuelles, certes réalistes, mais qui nuisent à la clarté du message.
Pourtant ce roman peut être un point de départ pertinent pour une discussion sur la vie privée et les réseaux sociaux, l’amitié et la responsabilité.
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Les mystères de la peur
Qu’elle soit ou non rationnelle, la peur est là pour nous aider à nous surpasser mais surtout, pour nous protéger des dangers auxquels nous sommes parfois confrontés. Pour Lou, douze ans, la peur est une inconnue. Son cerveau ne traite pas les informations correctement et ne lui envoie jamais de petit signal pouvant la mettre en garde contre le monde qui l’entoure. Elle devient de fait, un danger pour elle-même. Inquiets, ses deux papas l’emmènent faire des tests chez un spécialiste qui l’envoie à l’institut P.E.T.O.C.H.E où, se confrontant aux peurs de ses camarades, elle va devoir apprendre la peur…
Les illustrations de Rémi Farnos séduisent par le trait et le choix d’alterner entre des illustrations classiques et des cases de bande dessinée. Ce format dynamise le texte de Bruno Pellegrino qui, richement informé en amont auprès de spécialistes, chercheurs et médecins, s’inspire d’un cas réel pour nourrir son récit. Au travers de Lou et de ses camarades, il explique cette émotion saisissante mais non moins indispensable qu’est la peur et comment elle fonctionne, ce qu’elle provoque, pourquoi et comment.
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Dans, A quoi rêvent les étoiles…
… ils sont cinq, cinq presque unis comme les doigts de la main. Dans ce roman, il y a quelques personnes « connectées » entre elles. Elles se connaissent, se côtoient tous les jours. D’autres ne se fréquentent qu’à travers un petit laps de temps, un rendez-vous en ligne, des échanges de SMS…
Un point commun relie parfaitement Titouan, Alix, Luce, Gabrielle et Armand : leur relation au monde. Leur façon si particulière de trouver une place en eux et chez les autres.
A la manière d’une pièce de théâtre, Manon Fargetton fait entrer en scène le refus de grandir et d’affronter le monde, le deuil et l’envie d’en finir. L’espoir, cet espoir d’y arriver et de s’accrocher pour vivre son rêve. La finesse et la subtilité de l’écriture s’infiltre épousant chaque personnage. Le lecteur peut alors donner libre cours à ses émotions. Quelle richesse humaine !
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21 jours avant la fin du monde
Lisa vit dans un camping avec sa mère qu’elle aide à tenir son café. Ses voisins changent régulièrement de visage mais dans l’ensemble les touristes se ressemblent tous un peu. Cet été là, elle occupe son temps entre le café et son cours de karaté. Lorsque réapparait Aless, son ami d’enfance, les souvenirs ressurgissent.
Différents thèmes traversent cette bande dessinée – la famille, l’amitié, l’avenir, le secret – mais c’est avant tout la perte d’un être cher qui est au cœur. En revenant sur le lieu de son enfance, Aless cherche à comprendre le mystère qui entoure la mort de sa mère. Mais son père souhaiter le préserver des circonstances qui lui ont enlevé ce parent dont il n’arrive pas surmonter la perte. Avec beaucoup de tact, Silvia Vecchini soulève l’importance du dialogue et de l’accompagnement dans le processus du deuil.
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En attendant le résultat des votes des enfants demain sur le site de l’UNICEF, n’hésitez pas à partager vos coups de cœur !
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