Du haut de ses douze ans et demi, Gabrielle aime les récits qui questionnent notre monde et son fonctionnement. Elle a dévoré La Vague de Todd Strasser et avait envie de partager son expérience de lecture. Publié pour la première fois en 1981, La Vague revient sur une expérience psychologique réalisée dans un lycée californien en 1969 par le professeur d’histoire Ron Jones, La troisième vague.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de lire ce roman ?
J’ai vu le film (Die Welle, Dennis Gansel, 2008) avec ma mère. Je l’ai aimé et, quand j’ai appris qu’il y avait un livre, je me suis dit que j’aimerais en savoir plus et voir jusqu’à quel point le livre et le film se ressemblent.
L’histoire est-elle la même ? Quelles sont les différences ou similitudes ? Quel format t’a plu le plus ?
L’histoire est à peu près la même à part quelques détails (que je garde pour moi pour ne pas spoiler). J’ai préféré le livre car la fin est moins sombre.
Peux-tu nous dire de quoi parle ce roman ?
L’histoire se déroule dans un lycée californien. Un professeur d’histoire veut faire comprendre à ses élèves le nazisme et la mise en place d’un tel mouvement. Il veut aussi leur faire comprendre que même aujourd’hui, après en avoir pourtant tiré les leçons, notre société pourrait en reprendre la forme en un instant. Il leur propose une expérience de mise en situation : obéir à un leader, faire un salut, scander un slogan… Le mouvement va peu à peu prendre des proportions énormes en quittant la classe vers l’extérieur, et devenir incontrôlable.
Que penses-tu de cette expérience ? Crois-tu que le professeur a eu raison de la mettre en place?
Je pense que c’est complètement fou et pas la bonne méthode à employer. Les étudiants doivent se forger un avis personnel alors que là, le professeur les pousse à avoir un avis de groupe.
Mais justement, vivre en société c’est aussi vivre en groupe. Est-ce que cette expérience n’a pas pour but de leur montrer que c’est le groupe qui fait le mouvement ?
Et bien oui, il prouve que la solidité du groupe et la confiance en son leader peuvent déraper et mener à un régime totalitaire. Mais cela prouve aussi que l’expérience était dangereuse et qu’il aurait mieux valu se contenter de travaux de groupes plus classiques comme de la recherche ou un exposé par exemple.
Qu’as-tu aimé dans ce roman ? Ou à l’inverse, qu’est-ce qui t’a déplu ?
Je n’aime pas la couverture de l’édition jeunesse, je préfère celle de l’édition adulte qui me semble plus parlante. J’ai vraiment aimé l’écriture de l’auteur ; le fait que ce soit inspiré d’une histoire vraie est particulièrement intéressant. Les personnages sont sympathiques et j’ai aimé suivre leur cheminement.
Enfin, conseillerais-tu ce roman ? A qui ?
Je conseillerais ce livre à ma mère et aux lecteurs de plus de onze ans qui veulent comprendre comment se met en place une dictature.
Merci Gabrielle !
Merci Gabrielle pour cette chronique ! Je donne ce livre à lire depuis plusieurs années à mes élèves de 3e pour faire le lien avec leur programme d’histoire qui leur présente la montée des totalitarismes en Europe au début du XXe siècle. J’aime beaucoup tes arguments qui remettent en question la démarche pédagogique que Ben Ross choisit pour amener ses élèves à réfléchir à ce qu’est l’autocratie. Contrairement à toi, cette expérience me fascine et à chaque fois que je relis ce livre je me dis qu’elle aurait pu ne pas déraper si le professeur ne s’était pas laissé griser par le pouvoir. Car c’est aussi une des questions que soulève le livre : que fait-on du pouvoir une fois qu’on nous l’accorde ? Je serai ravie de débattre avec toi quand tu en auras le temps des différences entre le film et le livre 🙂
Ping : De l’intérêt d’adapter des livres de jeunesse au cinéma ou en série |