Nos coups de cœur de mars

Le mois d’avril est là. Les bourgeons grossissent, le soleil brille (on l’espère !) et la nature se réveille. Sous le Grand Arbre, c’est le moment de mettre la dernière touche à la sélection en vue du prix ALODGA, que nous avons hâte de vous proposer le mois prochain. Preuve s’il en est : certains coups de cœur viennent directement des titres proposées par les arbronautes ! Voici donc nos titres favoris du mois dernier.

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Lucie a pratiquement terminé de lire les titres de la pré-sélection du prix et a passé le mois de mars en compagnie de très beaux albums ainsi que quelques magnifiques bandes dessinées. Et comme en plus on lui a offert le (très bon) nouvel Hunger Games… Il a été difficile de faire un choix. Cependant, la douceur du trait et du propos de Petit Bonheur a fait la différence. Très joli album s’inscrivant dans la tradition chinoise du Nouvel An, cette histoire montre un petit bonheur n’ayant pas reçu de magie qui va tout de même porter chance à une famille renard. Yue Zang a pensé le moindre détail dans cette ode au travail et à la bonne volonté. Un bol de fraîcheur !

Petit bonheur, Yue Zang, L’école des loisirs, 2024.

Son avis complet ICI ainsi que celui d’Helolitla.

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Deuxième coup de coeur, deuxième album, très différent : Et à la fin de Jean-Baptiste Drouot. L’auteur-illustrateur se met en scène en pleine recherche de la fin de son conte. Que faire ? « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », n’est-ce pas un peu cliché ? Alors que le lecteur ne saura jamais quelle est l’histoire qui les précède, les fins alternatives s’enchaînent dans un tourbillon de plus en plus loufoque. C’est drôle et cela a le mérite d’interroger sur l’imagination et les traditions.

Et à la fin, Jean-Baptiste Drouot, éditions Hélium, 2025.

Son avis complet ICI.

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En mars, mois de lectures abondantes, notamment en « adultes », plusieurs coups de cœur jeunesse pour Séverine, en particulier pour 5 des derniers romans de la collection Petite Poche de chez Thierry Magnier, à destination des lecteur.ice.s de 7 à 77 ans.

  • Ils arrivent, d’Eric Pessan : ou quand l’enfant est plus grand que le rejet de l’étranger véhiculé par les adultes et que la générosité l’emporte sur la peur.
  • La lettre de Sasha, de Nathalie Bernard : la tendresse d’une « mot-gicienne » pour dire l’exil d’un enfant ukrainien, qui lui a raconté son histoire lors d’ateliers scolaires.
  • Les grandes marées, de Marie Boulier : un tsunami d’émotions, sur la complicité et l’amour inconditionnel entre un père et sa petite fille, malgré la maladie mentale de ce dernier.
  • Papi Jack et le nouveau monde, de Kochka : interroge le lien intergénérationnel, la fin de vie et ce qui demeure quand l’oubli s’invite à la table familiale.
  • Le yaourt au ketchup, de Gaëlle Mazars : un rapprochement improbable permet de dépasser les préjugés et de s’affirmer. L’amitié naît parfois où on ne l’attendait pas.

Format court, couvertures aux couleurs punchy, cette collection incontournable est fidèle à sa ligne directrice : proposer aux jeunes lecteur.ice.s des sujets de société, portés par des plumes de grand talent. En fonction des romans et des sujets, subtilité, douceur, poésie, humour, sont au rendez-vous, pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Sans toutefois faire l’économie de la vérité. C’est peut-être un poil trop optimiste, mais Séverine est de celles qui pensent que connaître le monde, même dans ce qu’il peut afficher de plus laid, de plus triste, de plus angoissant, est une force pour l’affronter, y trouver sa place, ancrer des valeurs, des envies, des rêves au fond de soi, et… tenter de faire mieux ? L’idée d’entrer en littérature par la Petite Poche, est une grande idée, fournir le plus tôt possible à la jeunesse des codes, des ressources, de l’engrais intellectuel pour bien grandir, une noble cause. Elle adhère. Le livre jeunesse, « arme d’éclosion massive » ? (Elle ressort cette punchline de son cru en toute occasion 😁 !) Avec les Petite Poche, chez Thierry Magnier, « on ouvre des horizons ».

Son avis complet ICI.

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Pour Liraloin, les lectures sont riches des titres en lice pour le Prix ALODGA 2025 et donc forcement il y a eu plusieurs coups de coeur… en voici un. Il s’agit de l’adaptation en bande dessinée du roman de Flore Vesco D’Or et d’oreillers.

Sadima est une jeune femme qui sait écouter, certes les rumeurs d’une vie bien banale, mais ses sens sont toujours en alerte lorsque d’étranges phénomènes s’immiscent dans ses nuits. Bien vite le fantastique franchi les portes de ce château qui semble porter une lugubre couronne. Se donnant du courage à travers ses chansonnettes qui lui servent de mantra, Sadima est décidée à percer l’emprise dont Lord Handerson est prisonnier. Ici l’adaptation est un sans-faute ! Quelle justesse dans le scénario aux moultes rebondissements. La mise en page nous livre des illustrations pleine page nous donnant l’impression d’être hypnotisée par les découvertes de Sadima.

D’Or et d’Oreillers de Mayalen Goust, d’après le roman de Flore Vesco – Rue de Sèvres, 2024

Son complet ICI, celui de Linda est LA et celui de Lucie .

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Helolitla a craqué pour le nouvel album de Nancy Guilbert, dont elle adore la plume : La petite Conteuse.

Un album qui met en scene une petite fille, Sya, qui grandit dans le désert et adore les livres. Une petite fille qui attend avec impatience le passage de son amie Lama, la libraire du désert. Mais celle-ci tarde à venir…

Héloïse a adore cette superbe histoire de transmission. Superbe, tant au niveau du texte, que des illustrations chatoyantes d’Anna Griot. Une aventure poétique, féerique, aux limites du rêve, qui rappelle les pouvoirs de la lecture, cette capacité qu’ont les livres d’apporter le réconfort quand tout va mal, d’emporter les lecteurs ailleurs, de les pousser à découvrir d’autres univers. Une ode aux livres et au partage !

La petite conteuse, de Nancy Guilbert, illustré par Anna Griot. Gautier-Languereau. Janvier 2025

Sa chronique complète ICI.

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Héloïse – ileautresor a eu un coup de coeur pour ce beau documentaire qui permet de rencontrer 6 adolescents engagés : les Gardiens de la terre, de l’eau et de la forêt..

Pour Autumn Peltier, une canadienne Anishinaabe, l’eau est sacrée. Elle se bat pour protéger l’eau potable, rare et précieuse. Elle demande la réparation des stations d’épuration des réserves, car les oléoducs empoisonnent les nappes phréatiques de pétrole (fissures).

Bitaté Juma, un influenceur brésilien, lutte pour protéger la forêt amazonienne, menacée par la déforestation /et la pollution/. Leader de sa communauté (les Uru-Eu-Wau-Wau), il détecte les intrus et les endroits déboisés grâce à des drones. Avec son smartphone, il vit en lien avec son temps, connecté au monde entier.

En Asie, Shivu Ja souhaite que son peuple du sud de l’Inde (les Jenu Karaba) puisse vivre en paix. Que sont devenus les peuples qui protégeaient le tigre lors de la création d’une réserve naturelle ? Ils ont été expulsés pour s’approprier leurs terres et attirer les touristes. – Grâce à la loi, il soutient ceux qui retournent vivre dans la forêt.

Ces jeunes cherchent à faire entendre la voix des peuples autochtones. Ils luttent pour leur survie, dans le respect de leur culture (amérindienne, aborigène, sami, touareg) et de toutes leurs différences.

La Terre notre combat, Louise Pluyaud, illustrations d’Élodie Flavenot, Sarbacane, 2024.

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Et vous, qu’avez-vous lu en mars ? Avez-vous des coups de cœur à nous partager ?

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