Il était une fois un Grand Arbre. Un Grand et beau Arbre, qui n’avait qu’un an, mais au pied duquel quelques lecteurs, plus ou moins âgés lisaient, partageaient, échangeaient, débattaient, écrivaient … Un beau jour ils organisèrent un échange de colis, de cadeaux entre eux. Et dans celui que Nathan envoya à Pépita, puisque le thème était « Sans toi, je n’aurais pas lu… », il y eut une dystopie. Une dystopie parce que Pépita n’en est pas fan, une dystopie parce que pourtant, c’est un genre en vogue ! Cette dystopie parce que Nathan l’avait adorée, parce qu’elle l’avait touché. Après plusieurs semaines d’organisation, de discussion, après le départ de notre chère Dorota, après toutes ces feuilles qui sont tombées de l’Arbre, nous vous livrons notre débat sur ce roman pour adolescents qui a conquis Nathan et a laissé quelques-uns de ses acolytes mitigés.
Nathan : Comment résumeriez-vous l’univers de Never sky et son incipit en quelques mots ?
Pépita : En quelques mots ? J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cet univers au début… et puis, j’ai persévéré et j’ai finalement trouvé un intérêt certain à cette lecture…mis à part l’écriture que je trouve assez limitée.
Never sky, c’est un univers futuriste pas très glamour à vrai dire : une Unification a tout bouleversé et le monde se divise entre les Sédentaires qui vivent dans des capsules où tout est programmé et les Etrangers, ceux restés à l’extérieur et dont le quotidien se résume à la survie la plus élémentaire sous un ciel tempétueux et criminel.
Kik : Le monde a subi de grands changements. Il y a ceux qui vivent à l’intérieur de bulles de verre aseptisées, et les autres du dehors. Normalement il n’est pas sensé y avoir de contact entre le dedans et le dehors. Qui est sûr d’ailleurs que des humains puissent survivre à l’extérieur ? L’air n’est pas respirable, le ciel est menaçant. Enfin c’est ce qu’Aria croit. Elle voit le monde à travers un SmartEye qui déforme la réalité, mais ça elle ne le sait pas encore. Chapitre après chapitre, les points de vue d’Aria et de Pérégrine s’alternent, on découvre peu à peu, le dedans mais aussi le dehors.
Dorot’ : Moi, j’aime beaucoup la dystopie, donc déjà le résumé m’a attirée immédiatement. Kik et Pépita ont très bien raconté l’essentiel. J’ajouterais juste, qu’Aria voit le monde complètement irréel, vu que grâce à son SmartEye c’est dans des décors virtuels qu’elle évolue la plupart du temps. La confrontation avec le monde extérieur sera bien mouvementée…
Kik : il y a un point que j’ai beaucoup aimé dans ce roman: l’exploitation des cinq sens. Le roman se démarque d’autres dystopies sur ce point. Tout un pan de l’histoire est axé sur les capacités sensorielles des personnages. Les « descriptions sonores et olfactives » m’ont particulièrement plu.
Pépita : Oui moi aussi, j’ai trouvé que ça donnait une autre dimension à l’histoire.
Nathan : Du coup, vous parlez de ces descriptions, qu’avez vous pensé du style de l’auteur (qui semble donc être celui du traducteur …) ?
Petit commentaire du traducteur sur le blog de Dorota… Merci de reconnaître et d’apprécier le travail des écrivains de l’ombre que sont les traductrices et les traducteurs.
La difficulté chez Veronica Rossi, c’est la « sécheresse » du style narratif parfois carrément elliptique ; il faut donc mettre du liant, étoffer un peu parfois, sinon c’est indigeste en français. Les éditrices et moi-même nous l’avons constaté et avons tâché d’y remédier. Par ailleurs, on m’a reproché ici et là sur les blogs l’absence de négations dans les dialogues, j’en ai donc tenu compte. Quant à Tahereh Mafi, on a affaire à un style original, souvent métaphorique, délirant, qu’il faut pouvoir rendre en VF et la tâche n’est pas toujours aisée, je dois l’admettre. Cela dit, dans le 2e tome de la trilogie Insaisissable (Ne m’échappe pas / Unravel Me), que j’ai quasiment fini de traduire, il y a davantage d’action, moins de métaphores abracadabrantes, même si le monologue intérieur de Juliette demeure omniprésent.
Merci de faire vivre les bouquins au fil de vos passions et de vos chroniques.
Kik : Personnellement, je trouve que ce roman est bien traduit. Le style de l’écriture m’a plu. L’alternance des différents narrateurs est une construction de roman qui attire toujours mon attention. On ressent bien les différents points de vue.
Comme je l’ai dit précédemment, les descriptions olfactives, visuelles, auditives tiennent une place importante dans l’histoire , surtout dans la deuxième partie. Les sensations sont très bien retranscrites.
Pépita : J’ai eu du mal au début avec ce style d’écriture. Puis, rapidement, l’histoire prend le pas. Et j’ai passé outre le style qui n’est pas franchement littéraire. Comme Kik, j’ai beaucoup aimé les aspects sensoriels. Ils apportent une autre dimension, plus humaine je dirai. Mais dans le fond, les ressorts de cette histoire restent assez classiques.
Kik : Je suis d’accord avec Pépita. Ce roman n’est pas le meilleur du genre, il n’a rien inventé d’exceptionnel, mais il a ce petit quelque chose en plus qui m’a plu.
Nathan : J’ai pourtant trouvé ce style d’écriture très poétique, et il m’a totalement séduit … toujours est-il que nous sommes d’accord : il y a ce « petit quelque chose en plus » qui est apporté par les sens … mais ceux-ci se mêlent directement, en plus de la dystopie, à une pointe fantastique assez inédite avec des pouvoirs que les personnages développent ! Vous avez aimé ?
Pépita : Oui, c’est ce qui m’a permis de trouver un intérêt supplémentaire à ce livre et me donne envie de découvrir la suite.
Kik : Comme Pépita, j’ai aimé au point de souhaiter lire le tome 2. On verra ce qu’il nous réserve et si je continue de suivre l’aventure Never Sky !
Nathan : Et les personnages ? Vous en dites quoi ? Charmées par Aria, la jeune-fille qui veut croire en la société dans laquelle elle vit ? Séduites par Perry, le ténébreux et jeune homme ?
Pépita : Perso, j’ai été charmée par les deux ! Quoiqu’Aria soit assez froide au début du roman…Avec Perry, elle s’épanouit, accepte de lâcher prise et elle devient en quelque sorte plus humaine. Quant à Perry, il m’a plu de suite … il est intègre, intelligent, courageux, sûrement beau, bref, l’exemple même du type qui ne peut que séduire !
Kik : personnellement ce ne sont pas les personnages, en eux-mêmes qui m’ont le plus plus dans ce roman, mais leur mise en scène, leurs interactions avec les sociétés créées. D’ailleurs l’histoire d’amour qui se met en place risque de prendre trop de place à mon goût. Affaire à suivre dans le deuxième tome.
Nathan : Et finalement … vous comptez lire la suite ? Qu’en attendez-vous ?
Kik : Même si celivre ne fut pas un coup de coeur, j’ai l’intention de lire la suite. L’univers créé m’a intrigué et plu. J’attends des révélations, une bonne construction de l’intrigue.J’espère revoir mon avis positivement. Le tome 2 sera pour moi une révélation ou une déception.
Pépita : Pourquoi pas ? Le deuxième tome dévoilera sans doute davantage sur l’histoire d’amour entre Aria et Perry, mais j’espère que l’auteur saura doser avec de l’aventure aussi.
Il faudra donc attendra la rentrée, pour voir si le tome 2 convaincra, ou non, les lecteurs de l’Ombre du Grand Arbre par de l’émotion, un peu plus d’action … et d’inventivité. De mon côté, je suis déjà séduit !
En attendant, retrouvez nos avis détaillés sur le premier tome chez Délivrer des livres, Dorota, Pépita, Kik, Nathan.
Bonjour 🙂 J’ai comme vous beaucoup aimé l’intégration des sens dans cette histoire, et j’avoue sans grande honte que je suis tombée sous le charme des personnages, notamment masculin! J’ai pour ma part hâte de lire la suite!
J’avais plutôt apprécié ce premier tome, pas super emballée, mais pas déçue pour autant, je garde en mémoire que j’avais beaucoup aimé les personnages secondaires que sont Roar et Marron. La suite ne se fera plus attendre très longtemps maintenant 🙂