Nos Coups de cœur de novembre

Noël approche, tout comme le froid, les idées cadeaux et le bilan de l’année. Avant de vous proposer nos coups de cœur de 2024, voici notre dernière sélection mensuelle. Avec peut-être des titres à piocher pour gâter les têtes blondes, brunes ou rousses qui trépignent déjà devant leur calendrier de l’Avent ?!

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Héloïse – Ileautresor a eu un coup de cœur pour l’album Entre Terre et Eau, un magnifique documentaire écrit avec passion.
D’entrée de jeu, comme dans une balade au bord de l’étang, le lecteur devient le spectateur des scènes de la nature : le Héron cendré se tient immobile, mais s’envole lorsqu’on s’arrête pour l’observer.
Des Cygnes glissent sur l’étang. L’un d’eux plonge dans l’eau.
En ouvrant ce livre, il semble entendre les chants d’oiseaux – même parfois dans un nid. C’est un livre bien vivant. On entend le blop ! de la Grenouille des champs. Un arbre tombe ! C’est le Castor d’Europe qui construit sa hutte Affairé, toujours à l’oeuvre, il est trop occupé pour s’attarder. Le lecteur contemple le vol en V des Oies cendrées – qui se rendent jusqu’en Scandinavie.

Au bord de l’eau, le lecteur-randonneur voit toute la beauté des oiseaux lors de la saison des amours. Il assiste à la parade nuptiale des Avocettes élégantes dans une gracieuse danse avec des becs entrecroisés comme dans un baiser. Il peut voir aussi le vol nuptial du Courlis cendré, qui lançe trilles et vocalises en montant dans le ciel, puis redescend en planant.
Ainsi, le lecteur devient l’observateur attentif du mode de vie de la faune du Nord de l’Europe. Celui-ci se reflète même dans le langage : Le Lièvre d’Europe se livre à de folles cabrioles, ce qui a donné naissance à l’expression « fou comme un lièvre de Mars »). Il représente aussi un symbole de fécondité perceptible dans la légende des oeufs en chocolat qu’il apporte au printemps…
En définitive, c’est un livre précis, vivant, sensible, cultivé, enrichissant, que l’on prend plaisir à découvrir. Il laisse en admiration avec ses superbes gravures, doté de larges traits en noir et blanc, et de quelques couleurs choisies avec mesure. Magnifique.

Entre terre et eau d’Eva Moraal, illustré par Marieke ten Berge, Rue du Monde, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Linda a eu un coup de cœur pour un petit roman de Sébastien Joanniez – déjà auteur de son coup de cœur d’octobre – qui aborde le difficile sujet de la perte d’un parent et du travail de deuil et de reconstruction qui en suivent.
Le sujet du deuil est toujours délicat à aborder en littérature jeunesse, d’autant plus quand il est question du suicide d’un parent, mais l’auteur parvient ici à nous faire ressentir la violence de la perte en jouant sur les souvenirs de sa jeune héroïne avec celui qu’elle vient de perdre et sur sa capacité à comprendre que, si elle ne pourra pas en construire de nouveaux, ceux-là ne disparaitront jamais.
Des jours comme des nuits pour montrer la difficulté à avancer quand on a perdu son pilier, l’impression d’être toujours dans l’obscurité.

Des jours comme des nuits de Sébastien Joanniez, éditions Rouergue, 2024.

Les avis complets de Linda et de Séverine.

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Mais il y a aussi une bande dessinée, adaptation d’un classique de la littérature britannique, qui a su lui plaire, d’autant plus que ce format lui a permis d’aller au bout de l’histoire, la lecture du roman s’étant révélée plutôt ennuyeuse…
Graphiquement somptueux, ce roman graphique à réserver aux adolescents nous plonge dans un lieu paradisiaque qui devient bientôt lieu de cauchemars. L’histoire se déroule sur une île déserte sur laquelle un groupe d’enfants tentent de survivre alors qu’ils sont les seuls rescapés du crash de leur avion. Après avoir mis en place une organisation qui rappellent les schémas dans lesquels ils ont grandi, leur fragile équilibre implose en une escalade de la violence qui conduit irrémédiablement à la mort des plus faibles et des plus raisonnables.
Aimée de Jongh a su saisir l’esprit du roman de William Golding et sa vision plutôt pessimiste de l’organisation sociale par la prise du pouvoir et la mise en place de lois avec ce que cela sous-entend de transgressif.

Sa majesté des mouches de Aimée de Jongh, Dargaud, 2024.

Son avis complet est ICI.

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Pour Liraloin, la perspective de rencontrer bientôt Gaël Aymon a orienté sa lecture vers le roman 17 ans à jamais.

J’ai commencé ce roman le 13 novembre, une date gravée à jamais dans le cœur et le visage de Florin. Plongée dans cette histoire, j’ai été fascinée par la vie de Marthe. Sa détermination et son courage, ses recherches pour retrouver son amour perdu se lit dans chaque mot de Gaël Aymon. Comment pourrions-nous réagir en temps de guerre ? Ecrire à travers les époques, se rappeler les atrocités de la vie c’est justement le travail que nous livre l’auteur en nous transportant dans les yeux de Marthe. Un regard que nous ne pourrons oublier de sitôt.

17 ans à jamais de Gaël Aymon, Nathan, 2024

Son avis complet ICI.

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Lucie et son fils ont (enfin !) découvert Les mystères de Larispem, deuxième lauréat du prix Gallimard jeunesse – RTL – Télérama. Pour cette série de trois romans, Lucie Pierrat-Pajot propose une uchronie audacieuse : les communards ont remporté les combats, Paris – renommée Larispem – est coupée du reste de la France et dirigée par un gouvernement tricéphale.

Un univers steampunk dans un Paris qui s’apprête à entrer dans le vingtième siècle, une intrigue politique, une caste de bouchers inquiétante et des nobles spoliés aux pouvoirs étranges… voici quelques uns des ingrédients qui tendent un récit maîtrisé et haletant, porté par des personnages aussi vifs que sympathiques. Attention, si vous laissez l’auteure vous embarquer, vous aurez (comme eux) du mal à lâcher ces romans avant leur conclusion !

Les mystères de Larispem, Le sang n’oublie jamais de Lucie Pierrat-Pajot, illustrations de Donatien Mary, Gallimard jeunesse, 2016.

Son avis sur le premier tome ICI et sur le deuxième LA.

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Ce mois-ci, Helolitla est tombée sous le charme du pétillant The agency for scandal, de Laura Wood. Un roman virevoltant qui mêle avec brio et légèreté action, enquête, féminisme et romance.
Fin du 19e siècle, à Londres. Isabelle Stanhope, surnommée Izzy, est seule pour subvenir aux besoins de sa famille. Lady le jour, elle se transforme en jeune voleur la nuit. Elle travaille pour la Volière, une association de voleuses qui luttent pour défendre les droits des femmes. Mais tout se complique quand le beau Max, un duc, rien que cela, se retrouve mêlé à l’histoire…

Quand j’endossais le costume de Kes, je n’avais pas le sentiment de devenir un garçon ; j’avais le sentiment d’être une femme aussi libre qu’un garçon. Et cela me plaisait beaucoup.

Droits des femmes, ambiance victorienne, bals, jolies robes et espionnage au programme de ce roman vitaminé et coloré, qu’Héloïse a littéralement dévoré ! Un ouvrage divertissant, mais qui fait aussi réfléchir sur la place des femmes dans la société, et l’égalité encore loin d’être acquise !

The agency for Scandal de Laura Wood, Pocket jeunesse, mai 2024

Son avis détaillé ICI.

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Et vous, quels livres vous ont accompagnés en ce mois de novembre ?

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