Billet d’été : éveiller ses sens …

Ce n’est vraiment pas facile de passer la dernière pour ces billets d’été 2020 tous aussi passionnants les uns que les autres !

Vous avez dû remarquer que deux fils ont été déroulés : focus sur des livres reçus lors de notre Green swap d’été et le monde d’après (confinement oblige !). Au choix pour nous toutes.

J’ai donc décidé, étant la dernière, de relier les deux, comme une façon de fermer cette période ou au contraire de l’ouvrir vers d’autres perspectives.

Tout est donc venu du superbe swap que j’ai reçu de la part de Frédérique du blog Liraloin avec un livre comme une bombe : Le goût du baiser de Camille Emmanuelle Editions Thierry Magnier, collection L’Ardeur.

« Regarder la vie en face, toujours la vie et la reconnaître pour ce qu’elle est.
Enfin, l’aimer pour ce qu’elle est et la mettre derrière soi. »
Virginia WOOLF
Editions Thierry Magnier

Je ne vais pas ici ré-écrire une chronique (elle est déjà sur mon blog LA) ni m’improviser Maïa Mazaurette ! (Voir ses superbes chroniques dans le journal Le Monde) mais tenter de prendre de la hauteur : car des baisers, on en a manqué. Collectivement je veux dire. Du tactile, de la douceur, de la barbe qui pique, de la peau qui colle, de la bave de tout-petit, de rides comme des parchemins, …de l’humain quoi ! Car oui, ce que nous a enseigné cette période, c’est cela : ce besoin viscéral de se toucher, de se sourire, de s’écouter (en dehors des écrans), de se rencontrer sans arrière-plan de scenarii catastrophes,..alors que le machin nous en empêche.

Nous étions amputés et le sommes toujours. Sens dessus dessous. Comme Aurore dans le roman, qui n’a plus ni goût ni odorat.

En même temps, c’est une période qui nous a mené à pas mal d’introspection : à savourer le rythme de la nature, à écouter le silence (sans avions ni voitures), à observer la renaissance du printemps, à réfléchir à son mode de vie, à se prendre la tête entre quatre murs (quand on n’a pas la chance d’avoir un jardin mais c’est aussi contraignant un jardin, bref, je m’égare), à jongler entre enfants et boulot, à avoir envie de jeter les écrans trop chronophages et qui « remplaçaient » tout ça, (vraiment ?)…

A redéfinir ses priorités en fait. Comme Aurore dans le roman, qui décide de prendre sa vie en main, de sortir de sa coquille, d’aller vers l’inconnu et de re-naître.

Et de s’apercevoir qu’avec une certaine forme de liberté retrouvée, le naturel risque de revenir au galop : j’essaie de me souvenir de cette période qui a certes été violente, longue et incertaine, mais qui avait aussi un autre GOÛT.

Celui d’un espoir. Comme Aurore, qui en rencontrant d’autres personnes -et un en particulier-s’autorise enfin une autre forme de plaisir, bien au-delà de son propre espoir.

Pour le monde d’aujourd’hui, éveillons donc nos sens au sens large, même s’ils sont anesthésiés par les gestes barrières (elle est pas top cette expression hein ? Et si on disait plutôt gestes protecteurs ?), même s’ils constituent le seul rempart connu et qu’il est donc nécessaire de les appliquer.

N’ajoutons pas d’autres barrières mais au contraire transformons-les en du positif ! Ce n’est rien d’autre que le message de ce magnifique roman à travers le parcours de son héroïne. Alors à défaut de s’embrasser, EmbraSons-nous !

Il me reste à vous souhaiter une belle rentrée ! Pleine de nouveautés, de retrouvailles, d’envies, de sourires avec les yeux, de bonjours avec les mains (LSF), de baisers comme des papillons, et de patience… vers des jours meilleurs que nous devons espérer et surtout construire par nos comportements plus responsables envers la nature et les autres.

Et ça, c’était le but de notre Green Swap ! La boucle est bouclée ? … Non, elle chemine !

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