Mes copinautes,
je vous écris de Paris.
Vous savez que j’y suis, vous savez qui j’y vis. Vous savez donc pourquoi je ne suis pas vraiment avec vous cet été. Je passe de temps en temps à l’ombre de notre grand arbre. Je vous adresse un coucou par-ci, un coup par-là, un merci pour le swap, un passez un bon bookcamp moi je ne serai pas là.
Je vous écris de Paris, où je vis, où je m’essouffle.
C’est beau Paris.
C’est oppressant, sale, grouillant, abîmé, triste. On y trouve des visages cassés, des cœurs brisés, des rêves abandonnés, des silhouettes égarées.
Mais c’est aussi lumineux, grand, puissant, galvanisant, éclatant, vivant. On y trouve quelques sourires, des coeurs à prendre, des rêves à réaliser, des désirs à poursuivre, des rires à égrener, des chances à saisir, des fragments à recueillir, de l’art pour se nourrir.
Je n’y suis pas pour les vacances – oui. Mais je travaille, et ce stage m’enrichit. Mais je sors, et je respire. Mais je vois du monde, et fais quelques rencontres. Mais je p’art. Et je m’épanouis.
Je veux vous dire le sentiment de voir la vie grouiller autour de soi, le plaisir de voir du monde et de ne pas être vraiment seul, le sourire qui éclot devant les Lumières de la capitale, le coeur qui bat dans le noir d’un théâtre, dans un siège de la comédie française, les yeux qui pétillent au centre Pompidou, la tendre vulnérabilité face à dame Eiffel, la douceur d’un quai parisien si on sait s’y mettre bien, le réconfort apporté par ses jardins, la vie qui éclate de tous tes pores dans la tempête d’un concert.
Et malgré tout, dans un recoin où je réussis à me blottir entre le travail et le théâtre et la musique et les balades et le tourisme et les librairies et le métro et les amis et la famille et ce projet qui demande tant d’énergie, de temps et d’enthousiasme, je lis.
Je joins à cette longue carte postale quelques images des endroits où j’ai aimé voyagé sur des ailes de papier. J’ai voyagé plus que ça, mais en voilà des fragments.
Il y a eu un voyage loufoque et captivant, inventif et décapant…
… il y a eu un voyage dans le fleuve des premiers mots d’un auteur de romans…
… il y a eu un voyage du coeur dans la famille, la vie, l’adolescence et l’émotion…
… il y a un voyage en anglais, mais celui-ci s’est fait en français… c’était un voyage dans la douleur, l’amour et l’espoir…
… il y a eu un voyage offert par ma swappée, un voyage dans la différence…
… il y a eu un voyage dans le passé, l’amour et la fougue.
C’est plus une lettre qu’une carte. Mais dans l’effervescence de mon ailleurs parisien, je pense à vous,
Nathan
Comme à chaque fois, tes mots touchent et font mouche ! Certainement parce qu’ils nous rappellent toute la force et toute la fragilité de la jeunesse ! Je te souhaite un été des plus enrichissants au cœur de cette capitale tout en contrastes, comme la vie… finalement ! Bisous.