Billet d’été : Des réserves d’imagination dans le colis d’Anouk

L’été est la saison rêvée pour s’adonner à de belles et longues lectures permettant de s’évader très loin ! Mon amie Hélène a donc eu la belle idée d’envoyer un colis-surprise à une petite fille de son entourage. Comme mes garçons, Anouk est déjà une grande lectrice qui aime se plonger dans de gros romans, mais à neuf ans, elle est encore trop jeune pour la littérature pour adolescents. Quand les enfants apprennent vite à lire et se lancent à 6-8 ans dans des lectures plus longues, ce n’est pas toujours évident de leur trouver des textes entre les « premières lectures » (pas toujours très passionnantes sur le fond) et les romans plus étoffés qui abordent souvent des thèmes de société ou des préoccupations plus adaptés à partir du collège. Les littératures de l’imaginaire, qui font la part belle au rêve et au merveilleux, me semblent idéales pour les dévoreurs de livres à partir du plus jeune âge. Voici quelques pépites qui transportent et amusent leurs lecteurs, donnent à rêver et à réfléchir… Plaisir de lecture et dépaysement garantis !

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Il faut évidemment parler de la collection Polynies, des éditions Memo, dont tous les romans peuvent être recommandés aux lecteurs comme Anouk (et sans limite d’âge !). Ces textes en forme de fables joliment illustrées, sur lesquelles souffle toujours un vent de liberté et de fantaisie, leur donnent la satisfaction de pouvoir découvrir de « vrais romans » en autonomie… En voici trois que nous avons particulièrement aimés pour leur espièglerie et les réflexions auxquelles ils nous invitent !

 La petite épopée des pions, d’Audren, 2017.

 Hamaika et le poisson, de Pierre Zapolarrua, 2018.

 Vendredi ou les autres jours, de Gilles Barraqué, 2018.

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Les îles désertes perdues au large d’océans immenses offrent un terrain idéal pour laisser vagabonder son imagination. Robot sauvage nous invite à imaginer une situation passionnante : Rozzoum 7134, robot intelligent, échoue sur une île déserte, mais ne conçoit pas un seul instant qu’elle n’y est pas à sa place. Et de fait : elle est dotée de toutes les ressources pour apprendre de ses erreurs et de l’observation de la nature ! Cette robinsonnade moderne est écrite dans une belle langue imagée. À travers les mésaventures de Roz, Peter Brown soulève des questions captivantes sur l’entraide au-delà des différences, l’intelligence artificielle et l’humanité. Grâce aux illustrations qui parsèment le texte et à des chapitres très courts, le texte est accessible à de jeunes lecteurs.

Robot sauvage, de Peter Brown, 2017.

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Les romans d’aventure faisant la part belle à l’imaginaire sont très populaires en Allemagne, où nous vivons. Un auteur incontournable est Michael Ende, dont on connaît en France  L’Histoire sans fin, mais moins l’histoire de Jim Bouton, un petit garçon à la recherche de ses origines qui embarque à bord d’une locomotive flottante pour des aventures captivantes et hautement divertissantes. L’univers imaginaire est foisonnant, parfois à la limite de l’absurde. Le texte se lit facilement et est ponctué d’illustrations très vivantes. Le roman classique que lisent les apprentis-lecteurs de ce côté du Rhin !

 Jim Bouton et Lucas le chauffeur de locomotive, de Michael Ende, 1960.

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C’est une anecdote, mais elle n’est peut-être pas anodine : saviez-vous que c’est Jean-Claude Mourlevat qui a traduit Jim Bouton vers le français ? Cet auteur apporte, lui aussi, une dose de merveilleux et d’imagination à la littérature jeunesse. Certains de ses romans peuvent être pleinement appréciés par des lecteurs très jeunes comme Anouk. Je pense notamment à La rivière à l’envers. Sur les traces d’Hannah, une inconnue passée furtivement dans sa boutique, Tomek se lance dans un voyage merveilleux à la recherche de la rivière Qjar, cours d’eau légendaire qui coule « à l’envers ». L’histoire vit des rencontres et des découvertes fantastiques qui ponctuent le périple de Tomek, à travers la forêt de l’Oubli, la plaine aux fleurs hypnotiques ou encore le village des parfumeurs. Un roman plein de poésie et de magie qui se lit d’un trait !

 La rivière à l’envers, de Jean-Claude Mourlevat, 2000.

 

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Les littératures de l’imaginaire, ce sont aussi les romans d’heroic fantasy. Si les enfants comme Anouk ont le temps avant de pouvoir découvrir les épopées comme Le seigneur des anneaux, Kieran Larwood a eu le génie de leur revisiter le genre à hauteur d’enfant, en l’inscrivant dans un récit animalier. Cela donne La légende de Podkin le Brave, dont nous avons dévoré deux premiers tomes, en attendant la sortie du troisième et dernier prévue pour l’automne prochain. Un vieux barde nous raconte la célèbre légende de Podkin : arrachés à leur enfance insouciante et à leurs parents, le jeune lapereau et ses frères et sœurs prennent la fuite et organisent la résistance contre des créatures monstrueuses qui sèment la terreur. L’écriture est vive, l’intrigue passionnante, l’univers joliment travaillé. Les personnages sont attachants et le texte est à la fois très bien écrit et accessible aux enfants dès l’école primaire, grâce notamment à son découpage en chapitres relativement courts et aux jolies illustrations qui portent le récit.

  La légende de Podkin le Brave : tome 1 (Naissance d’un chef, 2017) et tome 2 (Le trésor du terrier maudit, 2019), de Kieran Larwood.

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Un beau roman d’aventures à dos de dragon qui vous transporteraient de l’Écosse aux sommets de l’Himalaya, quoi de mieux pour s’évader au creux de l’été ? Les dragons dont il s’agit ici sont loin des créatures menaçantes qui font frissonner les humains. Majestueux et inoffensifs, ils se nourrissent exclusivement de lumière de lune et n’aspirent qu’à vivre paisiblement à l’écart des hommes. Mais voilà, ces derniers s’apprêtent à inonder leur vallée. Un jeune dragon, accompagné d’une kobolde et d’un jeune humain, entreprennent un voyage hasardeux et périlleux à la recherche de la « lisière du ciel », lieu légendaire dont les ancêtres croient se souvenir… L’univers du roman est insolite, les aventures rythmées et le dépaysement total. Un best-seller mondial à recommander aux bons lecteurs capables de digérer ses 520 pages !

 Le cavalier du Dragon, de Cornelia Funke, 2018.

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Ces romans permettent, chacun à leur manière, de s’évader dans des univers merveilleux où les horizons sont infinis et tous les rêves permis. N’hésitez pas à nous faire part de vos propres trouvailles accessibles aux enfants comme Anouk ! En attendant de vous lire, je souhaite à toutes et à tous de belles explorations littéraires estivales…

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