Le livre d’où je viens – Nathan

Comme mes acolytes, choisir le livre dont je vais vous parler a été difficile. C’était une évidence pourtant : j’allais vous parler de Tobie Lolness de Timothée de Fombelle. Et s’il y a un seul livre que je devais conserver, ce serait sans aucun doute celui-ci … ô petit Tobie qui m’a embarqué dans ses palpitantes aventures dans l’Arbre … sans jamais me laisser en repartir. Un seul millimètre et demi à l’origine de toute une histoire de lecture, d’écriture, de rencontres et d’amitié. J’aurais aussi pu, étonnamment, vous parler de la Bible mais plus particulièrement de la Genèse. Parce que nous venons tous de ce livre. Mais ce n’est pas l’endroit approprié, d’autant plus que je ne l’ai pas réellement lu. D’autant plus que j’aurais dû parler de choses dont je ne veux pas (encore ?) parler (ici).

Toujours est-il qu’en vous disant tout ça je triche. Et que je triche encore en vous avouant que je ne vais donc pas vous parler du livre d’où je viens … mais du livre où je v(a)is.

Ce livre n’a pas encore de titre. Il n’a pas encore d’éditeur. Mais en aura-t-il un un jour ? Existera-t-il seulement véritablement un jour ? J’y crois en tout cas. Son auteur ? C’est moi. Le livre dont je veux vous parler est le livre que j’essaye d’écrire.

Ce n’est pas du tout prétentieux, en tout cas j’espère ne pas donner cette impression. Seulement, puisque nous parlons toujours de lecture dans ce petit coin d’ombre … j’ai eu envie de parler d’écriture. Saviez-vous que 17% des français avaient un manuscrit terminé ? Or nous connaissons tous la dure réalité : très (très) peu de manuscrits sont acceptés par les éditeurs (d’où le développement de l’autoédition). Je sais aussi qu’à l’ombre du grand arbre, je ne suis pas le seul à écrire … aussi ai-je choisi de vous parler de ce livre qui n’existe pas encore, mais qui se crée petit à petit, doucement, alors que vous en lisez tant d’autres.

C’est le livre où je vis, parce qu’il vit, évolue et grandit avec moi depuis 2 ans. 2 années qui ont passé et pendant lesquelles j’ai pensé, réfléchi et muri ce projet. Je ne me suis pourtant pas contenté de cela. J’ai inscrit quelques mots par-là. D’autres ici. J’ai dû en perdre en route. Mais alors que la précédente idée, inaboutie, qui voudra peut-être être terminée un jour, n’était encore que l’expression d’une envie d’écrire, de raconter une histoire et d’être lu ; cette nouvelle histoire qui continue de naître entre mes doigts d’écrivain en herbe est profondément ancrée en moi.

J’ai compris qu’un livre ne raconte pas seulement une histoire. Il en raconte des dizaines, des centaines, voire des milliers ou des millions. Il y a son intrigue, qui a été le départ de tout. Mais après, il y a les idées que l’on veut glisser derrière, aussi chacun des passages de mon futur roman semblent vouloir prendre une signification. Puis il y a l’histoire que chacun des lecteurs se raconte en lisant un roman. Que chacun se racontera si, un jour, mon roman trouve un public.

Enfin, il y a tout ce que ce j’écris, ce que je raconte sur moi sans même m’en rendre compte. J’ai écrit. Passionnément, avec l’irrépressible besoin d’aller jusque-là où je pouvais aller. D’aller jusqu’à une scène clé où tout bascule. Puis je me suis retrouvé bloqué. Et j’ai compris que je ne pouvais pas me lancer à corps perdu dans l’écriture sans avoir d’abord préparé tout cela. Et j’ai surtout compris que cette scène clé, décisive pour un de mes personnages, avait été pour moi le moyen totalement inconscient d’extérioriser une part de moi-même que je ne me suis révélée qu’après. Quel superbe moment que celui où l’écrivain devient son propre personnage.

J’ai peut-être un peu triché en vous parlant non pas du roman d’où je viens, mais de celui où je vais. Mais il est plus qu’un simple projet créatif, il se construit avec moi et je me construis aussi avec lui. L’acte d’écriture dépasse le simple fait de créer et, pour moi, dépasse celui même de lire.

Pourtant, je ne nierai pas le fait qu’écrire m’apporte beaucoup en tant que lecteur. Cela me rappelle à chaque instant qu’un bon roman doit être profond, qu’un bon roman ne raconte pas seulement une histoire mais qu’il raconte aussi au lecteur son histoire … et c’est pour ça que certaines lectures nous touchent plus que d’autres.

N’oubliez jamais, en lisant cet été, que chacune de vos lectures doit être sincère. Laissez les livres vous en apprendre toujours plus sur vous … et si l’envie vous en vient, écrivez. L’écriture ouvre les portes de la liberté et de la connaissance de soi.

3 réflexions sur « Le livre d’où je viens – Nathan »

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