Coups de cœur de mai

À chaque fois que cette rubrique du 1er lundi de chaque mois arrive, on se dit déjà ?!

Eh oui, le joli mois de mai est terminé mais il a été riche de lectures par ici : l’occasion de sortir de ses murs, de lire dehors, de sortir chaises longues et tables de jardin, pour savourer le plaisir de dénicher des pépites aussi en extérieur.

Alors, les voici ces merveilles du mois de mai !

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Chez Pépita dans son Méli-Mélo de livres, ce n’est pas un mais deux coups de cœur et impossible de se résigner à n’en mettre qu’un !

Les Emerveillements de Sandrine Kao chez Grasset jeunesse continuent à m’habiter et me nourrir de leur ineffable beauté. Mon avis ici.

Et puis il y a eu aussi la rencontre avec Victor et Yazel dans Nos mains en l’air de Coline Pierré au Rouergue et ces deux-là sont devenus mes amis. Mon avis ici.

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Chez Alice, la tendresse et l’humour de Marie Pavlenko résonnent encore après la lecture d’Un si petit oiseau : touchée en plein cœur par 400 pages d’émotion pure. L’avis de Pépita ici et celui de HashtagCéline ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Chez Sophie de La littérature jeunesse de Judith et Sophie, c’est le roman de Agnès Laroche La vie dure trois minutes qui a livré son lot d’émotions le temps d’un tango et bien plus ! Son avis ici et chez Aurélie ici.

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Chez Solectrice, c’est la tendresse du jeune Ari pour son ami Dante et toutes ces questions que l’on se pose, quand on découvre ceux qui nous entourent, qui ont charmé ce mois de mai avec Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers de Benjamin Alire Saenz. Chez Pépita ici.

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Chez HashtagCéline, c’est le nouveau livre de Flore Vesco qui a « enluminé » son mois de mai. Ecrit à la manière « du temps jadis », L’Estrange Malaventure de Mirella (Ecole des Loisirs) nous ramène quelques siècles en arrière, à l’époque médiévale. Ce roman est une réussite sur le fond et la forme. Son avis ici ainsi que ceux de Pépita et d’Isabelle ici et .

 

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur leur île, Isabelle et ses chasseurs de trésors ont pris beaucoup de plaisir à relire un roman culte de la grande Astrid Lindgren: Karlsson sur le toit (Livre de Poche). Délicieusement subversif et d’une saveur intemporelle ! Un must-read en Europe du Nord qui gagnerait à être plus connu en France… Son avis ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur les étagères du Petit Bout de Bib(liothèque) de Bouma, c’est une aventure hors du commun dans le Marseille des années 60 qui a retenu toutes les attentions. Dépaysement garanti avec Charlie Fisher et le gang des Whiz. Son avis ici.

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Chez Aurélie, ce fut un coup de cœur pour un éditeur : les éditions format.

Des albums philosophiques et un documentaire, venus tout droit de Pologne. Découvrez son article ici

 

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Pour Yokolulu, le livre qui l’a charmée ce mois-ci est un roman graphique racontant l’exil d’un jeune Nigérien vers l’Europe. On y trouve un beau graphisme et un héros attachant, plein de belles qualités. A découvrir : Migrant de Eoin Colfer, Andrew Donkin et Giovanni Rigano aux éditions Hachette. L’avis de Yokolulu ici.

Résultat de recherche d'images pour "muguet brin"Sur la Pile de Livres à Chroniquer de la collectionneuse de papillons, gros coup de coeur pour un livre prêté par Pépita : Autour de Jupiter de Gary D. Schmidt publié par Bayard Jeunesse.

Un roman d’une extrême sensibilité qui nous fait entendre la voix de Jack, jeune adolescent dont la famille va accueillir le temps d’une année scolaire un jeune homme rejeté de tous, Josef, dont l’histoire, que nous découvrons au fil des pages, est absolument bouleversante.

Pour en savoir plus l’avis de Pépita par là.

En espérant que ces coups de coeur vous auront donné des idées..

L’humour dans tous les sens !

Les enfants aiment rire. Et voir rire un enfant est toujours un plaisir.

Les auteurs.trices et illustrateurs.trices jeunesse l’ont bien compris et rivalisent d’imagination pour déclencher l’hilarité de leurs jeunes lecteurs.trices.

L’humour peut prendre bien des formes. Et parfois, c’est très surprenant. En effet, la littérature jeunesse regorge de titres dont les plaisanteries ou la chute nous prennent un peu au dépourvu.

Loufoques, déjantés, décalés, absurdes, toc-toc, timbrés ou toqués du toc-toc… Voici une petite sélection de titres pour développer ce sens très important pour les enfants : celui de l’humour.

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Quand un petit garçon raconte à sa maman son improbable rencontre avec un lion, ça donne l’album irrrésistible : J’ai vu un lion de Séverine Vidal illustré par Laurent Simon aux éditions Milan

L’avis de HashtagCéline.

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Quand Edouard Manceau propose un imagier aux enfants, c’est forcément complètement toc-toc : L’imagier toc-toc aux éditions Milan.

Les avis de HashtagCéline et d’Aurélie

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Les records, c’est fascinant pour les enfants. Alors quand ces records deviennent totalement fous, c’est encore mieux ! Vous pourrez vous en rendre compte avec Le canard le plus paresseux du monde et autres incroyables records de John Yeoman illustré par Quentin Blake paru chez Little Urban.

L’avis de HashtagCéline.

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Quand Dieu revient enfin sur terre, il choisit de rendre visite à une fillette orpheline. Sur le papier, de prime abord, on a plutôt envie de pleurer. Mais dans Ma vie moisie, Dieu et moi, Shirley Banana d’Emilie Chazerand illustré par Joëlle Dreidemy aux éditions Sarbacane, si les larmes coulent, ça sera d’avoir trop ri.

L’avis de HashtagCéline.

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C’est quoi cette bouteille de lait ? Vous le saurez en lisant cet album désopilant au questionnement tout enfantin avec le regard si décalé des enfants.

La vache de la brique de lait de Sophie Adriansen et Mayana Itoïz Frimousse

L’avis de Pépita et de HashtagCéline

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S’il y en a bien un qui manie l’humour avec brio, c’est bien Olivier Tallec !

J’en rêvais depuis longtemps chez Actes sud junior surprend par son point de vue et une fois que le lecteur a saisi le procédé, c’est absolument irrésistible et savoureux ! Pour les petits et les grands enfants aussi.

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L’avis de Pépita

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Quand deux frères, l’un gaffeur, l’autre plus raisonnable, se lancent dans un road-trip avec un mariage au bout, ça donne un roman jeunesse complètement déjanté où les situations cocasses s’accumulent. Le lecteur rit tout du long !

Martin gaffeur tout-terrain de Sarah Turoche-Dromery
aux Editions Thierry Magnier
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L’avis de Pépita

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Si vous n’avez jamais lu du Pascal Ruter, franchement, c’est que vos zygomatiques manquent d’exercice : Dis au revoir à ton poisson rouge chez Didier jeunesse est un roman addictif bourré de rebondissements. James Bond et Indiana Jones réunis font bien pâle figure à côté !

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L’avis de Pépita , de Bouma et de HashtagCéline

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Un incontournable auteur qui fait rire le enfant : Antonin Louchard, bien sûr ! Toujours peu de texte, un minimum d’ illustrations et pourtant une chute hilarante !

Parce que je ne saurais lequel a ma préférence dans une bibliographie prolixe, retrouvez ici une petite sélection (Le crocolion, Je suis un lion, Patate) ! et chez Bouma également

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L’humour (des) bête(s) de  Mark et Rowan Sommerset avec un mouton qui piège un dindon. Le mouton farceur et Le dindon de la farce chez Milan.

L’avis d’Aurélie.

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Un conte détourné du classique du P’tit bonhomme de pain d’épice qui vaut le détour.Il faut toujours se méfier des grands-mères!

P’tit biscuit ou l’histoire du bonhomme de pain d’épices qui ne voulut pas finir en miettes de Cécile Hudrisier chez Didier Jeunesse.

L’avis d’Aurélie.

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L’absurdité de l’album Alors ça mord ? de Jean Gourounas chez l’atelier du poisson soluble ,vous fera passer un bon moment. Des animaux de la banquise attendent les poissons dans un trou. Mais enfin pourquoi ça ne mord pas, ils ont pourtant mis du saucisson !

L’avis d’Aurélie.

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André Bouchard met toujours une petite touche d’humour décalé dans ses albums. Dans Le lion ne mange pas de croquettes chez Seuil Jeunesse, il raconte l’aventure d’une petite fille et de son lion de compagnie. La bonne nouvelle dans ce livre c’est qu’elle retrouve tous ses amis, qu’elle avait perdu en jouant à cache-cache.

L’avis d’Aurélie, de Bouma et de Pépita

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Pour concocter un délicieux petit roman jeunesse anglais, prenez une sélection de personnages décalés, loufoques, excessifs ou grotesques (voire tout cela à la fois). Ajoutez une bonne dose de mystère, une pincée de rêves merveilleux, un soupçon de magie et, si vous avez cela sous la main, un chef d’État ou de gouvernement… Nappez le tout de ce qu’il faut de second degré, c’est prêt, vous pouvez déguster Madame Pamplemousse et ses fabuleux délices ! Chez Albin Michel Jeunesse.

L’avis d’Isabelle et de Pépita

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Cette sélection ne serait pas complète sans un livre de Bertrand Santini – on pourrait les mettre tous ! Allez-y les yeux fermés, mais évitez avant de mettre les enfants au lit : le risque de fou-rire incontrôlable frisant l’hystérie est élevé ! Le Yark est l’histoire réjouissante d’un monstre à l’estomac fragile, qui se dévouerait bien pour dévorer les sales gosses, mais qui ne digère malheureusement que les enfants sages… Éditions Grasset.

L’avis d’Isabelle et de Pépita

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Et pour conclure quoi de mieux que de plonger dans une Piscine Magique qui réserve bien des surprises aux animaux de la jungle. La chute de l’histoire fera rire petits et grands et leur apprendra à faire attention à ce qu’ils disent 😉

L’avis de Bouma et de Pépita

Sélection thématique : Les secrets

Après la lecture commune de l’Arrêt du coeur, les blogueuses d’À l’ombre du grand arbre ont remarqué que le secret concernait beaucoup de lectures de leurs bibliothèques. Elles vous en proposent quelques-unes cette semaine.

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La forêt s’agite. Renarde a un secret, qu’elle décide de partager. Les animaux se le transmette d’oreille en oreille jusqu’à ce que ça n’en soit plus un ! Un livre tendre sur la naissance.

Le secret, Emile Vast. Editions Mémo. 2015

Les avis d’Alice et Aurélie.

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Un secret sur fond de colonialisme.

Tous les oiseaux savent. Claire Mazard. Oskar jeunesse. 2017

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L’histoire d’un garçon particulièrement secret, à la recherche de ses origines…

Vango. Timothée de Fombelle.Folio Junior. 2010

Les avis d’Isabelle et de Bouma

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Un roman à huis clos où une mère embarque sa fille dans une cabane au fond des bois et se dévoile le temps d’une nuit.

L’aube sera grandiose. Anne-Laure Bondoux. Gallimard jeunesse. 2017

Les avis de Pépita, SophieHashtag Céline et Aurélie et notre lecture commune.

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Une BD touchante et un secret omniprésent…

Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill. Jean Regnaud et Emile Bravo. Gallimard. 2007.

Les avis de Bouma et de Sophie.

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Un jeu de piste à découvrir pour percer à jour le secret d’une maison singulière !

Volubilis. Max Ducos. Sarbacane. 2006

Les avis d’Isabelle et de Sophie

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Une série BD.

Les carnets de Cerise. Joris Chamblain et Aurélie Neyret . Soleil. 2012. 

Les avis de Bouma et Solectrice.

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Un album mettant en scène un loup qui doit affronter tous les préjugés sur son espèce. Mais grâce à la pureté d’un petit garçon, il a désormais un secret.

Le secret du loup. Florian Pigé et Morgane de Cadier. Hong Fei éditions. 2017

Les avis de Sophie, Chlop et Aurélie.

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Une petite souris trouve un trésor (une pomme) et souhaite le garder secret, elle l’enterre. Mais la nature va vite se dévoiler.

Le secret. Eric Battut. Didier Jeunesse. 2004.

L’avis de Chlop.

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L’histoire d’une jeune fille qui enquête sur la mort mystérieuse de ses parents.

Un si terrible secret. Evelyne Brisou-Pellen. Rageot.  1997 (réédition 2017)

L’avis de Yoko Lulu

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Un roman avec des énigmes à résoudre.

Le secret du grand-oncle Arthur . Véronique Delamarre-Bellego. Oskar Jeunesse. 2012

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Quand une inconnue fait voler ta famille en éclats

Comme une envie de voir la mer. Anne Loyer. Alice éditions. 2015

Les avis de Pépita, Bouma et Alice

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Un livre d’art.

L’arbre de Sobo. Marie Sellier et Charlotte Gastaut .Réunion des Musées Nationaux. 2018

L’avis de Pépita

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Un secret en plein cœur de la première guerre mondiale.

Capitaine Rosalie. Timothée de Fombelle et Isabelle Arsenault. Gallimard. 2018

Les avis de Pépita, Hashtag Céline et Sophie. Lecture en duo à lire sur le blog.

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Un splendide album écologique et un secret qui fait peur à tous, sauf à la petite Erine qui est bien décidée à le percer à jour…

Le secret du rocher noir. Joe Todd-Stanton. L’Ecole des loisirs. 2018

Les avis de Pépita, Isabelle et Sophie.

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Les non-dits familiaux (dont l’anorexie) dans le contexte de la deuxième guerre mondiale.

Sobibor. Jean Molla. Gallimard. 2003

Mémoire en eaux troubles, de Joëlle Van Hee. Éditions du Jasmin. 2017

L’avis d’Isabelle

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Des romans adultes à mettre dans les mains de nos ados :

Rien ne s’oppose à la nuit. Delphine de Vigan. J-C Lattès.2011

Un secret. Grimbert Philippe. Grasset. 2007

Nous espérons que tous ces secrets vous auront inspirés…

 

 

 
 
 
 
 

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Lecture commune : L’arrêt du coeur ou comment Simon découvrit l’amour dans une cuisine

L’arrêt du cœur est un roman de la collection Polynie des éditions MéMo d’Agnès Debacker illustré par Anaïs Brunet. Il parle de Simon, un jeune garçon de 10 ans qui se retrouve confronté à la mort de sa voisine, dont il était proche. En cherchant à rapporter un souvenir d’elle, il découvre l’amour, celui de Simone, à l’époque de la guerre d’Algérie. Nous sommes plusieurs à l’avoir apprécié et nous partageons avec vous notre lecture commune.

L’arrêt du coeur d’Agnès Debacker et Anaïs Brunet. Editions MéMo.

Aurélie : A quoi vous attendiez-vous en découvrant la couverture ? 

Pépita : Difficile à dire pour la couverture ! Pas de lien si évident entre ce jeune garçon assis, tenant une théière rouge entre ses mains et écoutant ce qu’elle a à lui dire, et le titre ! Une histoire d’amour mais pas vraiment celle à laquelle je m’attendais.

Aurélie : Je m’attendais à un roman à l’eau de rose, un jeune garçon amoureux qui colle la théière contre sa joue, peut-être car sa bien-aimée l’a touchée.

Isabelle : Comme vous, je me suis attendue à une romance ! Le titre, associé à la couverture aux tons pastels qui représente un garçon rêveur… C’est en tout cas ce qu’ont pensé mes garçons, même si comme tu le dis Pépita, c’est trompeur – et c’est un peu dommage, car ils sont un peu comme le protagoniste, Simon qui dit à un moment : « selon toute vraisemblance, j’ai affaire à une histoire d’amour et moi, les histoires d’amour, ça m’ennuie au plus haut point ». De mon côté, je considère les romans de la collection Polynie comme une valeur sûre garantissant des voyages hors des sentiers battus. Je n’ai pas hésité et je me suis plongée dans la lecture avec beaucoup de curiosité !

Hashtag Céline : Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Plutôt une histoire d’amour mettant en scène des adultes. Comme je le fais de plus en plus, je ne le lis plus le résumé afin de me garder le plaisir de la découverte, surtout chez MeMo. Sur la couverture, c’est Simon. Mais sans lire ce roman, même si on le comprend vite, je trouve qu’on n’identifie pas immédiatement ce personnage comme un enfant. De fait, en découvrant l’histoire et l’âge de Simon, j’ai été plutôt étonnée !

Bouma : En ce qui me concerne, et ayant lu le résumé, la couverture m’a rappelé les éléments clés de l’histoire à savoir un jeune garçon cherchant à connaître les secrets contenus dans cette vieille théière rouge.

Aurélie : Le roman mélange le drame et l’enquête. Pour sa forme, le récit n’est pas découpé en chapitres mais est entrecoupé des belles illustrations d’Anaïs Brunet, qu’avez vous pensé de cette proposition et quel impact a-t-elle eu sur votre lecture ? 

Pépita : Je ne me suis aperçue de l’absence de chapitres qu’après un petit moment, à vrai dire, mais j’ai eu aussi besoin de m’arrêter par moments, pour mieux savourer cette histoire. J’ai aussi beaucoup aimé que le fil soit déroulé d’un seul jet avec ces illustrations, qui le ponctuent. Cela donne une fluidité et une profondeur.

Aurélie : Comme toi Pépita, je n’ai pas vu sur le moment qu’il n’y avait pas de chapitres. Le roman m’a fait le cœur lourd, mais je n’arrivais pas à lâcher le livre. Ses illustrations m’ont permis de prendre mon souffle dans ma lecture.

Isabelle : De mon côté, j’ai remarqué assez vite l’absence de chapitres et le système de respiration autour de grandes illustrations : pourquoi pas ? Pour moi, ça a été une incitation à dévorer le roman d’un trait. La construction de l’intrigue autour de l’enquête de Simon est très réussie à mon sens : une manière de tenir le lecteur en haleine de bout en bout et d’éviter un registre trop dramatique autour du deuil de Simon.

Hashtag Céline : J’ai trouvé aussi que l’ensemble était très fluide et que tout justement s’imbriquait parfaitement. Texte et illustrations se répondent et se complètent. De fait, je ne me suis posée aucune question pendant ma lecture sur la présence ou non de chapitres. Je me suis trouvée complètement happée par ce roman. Grâce à cette ambiance qui s’installe aussi bien par la musique des mots que les couleurs des illustrations, j’ai suivi avec beaucoup d’émotion Simon dans son travail de deuil puis cette enquête étonnante, qui apporte un souffle nouveau à l’histoire.

Bouma : L’absence de chapitres ne m’a pas du tout gênée dans ma lecture puisque, comme vous l’avez toutes dit, il y a ces grandes illustrations en forme de pause. Et en plus, le texte comporte quand même des sauts de paragraphes, entre deux scènes, deux moments temporels, qui permettent à ceux qui le veulent de stopper leur lecture plus aisément.

Aurélie : Le roman met en avant différents thèmes : le deuil, le lien affectif,le secret et l’Histoire. Il regorge d’émotions, pensez-vous que c’est un roman intergénérationnel? 

Pépita : Oui, totalement intergénérationnel. Il s’inscrit dans une filiation forte, celle du sang mais aussi celle de l’amour, de l’amitié, comme un kaléidoscope. Simon fait le lien avec tout le monde sans vraiment le savoir.

Aurélie : Pour moi l’histoire parle à tout le monde, l’intensité dégagée par le texte et les illustrations touche les enfants comme les adultes. J’ai aimé la diversité des thèmes même si le deuil est pour moi prédominant. Quant au lien effectif, en effet Pépita, il relie tous les personnages de l’histoire : de l’amitié de Simon et Simone, l’amour de Simone et Farid, de Safia et Farid et l’amour maternel des parents de Simon qui s’inquiètent pour lui. Le côté intergénérationnel est aussi pour moi dans le sens de transmission. En effet ,avec l’évocation de la guerre d’Algérie, les enfants peuvent découvrir l’impact de l’histoire avec un grand H sur leur entourage, qu’une chose réduite à un fait appris en cours ait été un jour le quotidien de quelqu’un. Je sais pas si ça vous a fait ça à vous aussi mais avec ce secret je me dis « mais combien de choses nos grands parents vont-ils emporter dans la tombe? », on le voit bien avec Simone.

Isabelle : Je suis d’accord avec vous, ce roman est très riche ! La relation de Simon et de Simone est très belle, faite de multiples petits moments de partage et de complicité… Et pourtant, l’enquête de Simon va l’amener à découvrir des pans inconnus de la vie de Simone et, à travers son histoire, des pages de l’Histoire avec un grand H que sa génération et celle de ses parents n’ont pas vécues. Cette profondeur m’a surprise, surtout au dénouement du roman, et apporte vraiment quelque chose en plus. Je pense comme toi, Aurélie, qu’il s’agit d’un roman intergénérationnel et j’ai vraiment envie de le découvrir et de parler de ces événements historiques avec mes enfants quand ils seront prêts. La génération de nos parents ou de nos grands-parents ont vécu des choses importantes, même si souvent traumatisantes, dont nous gardons une mémoire vivante grâce à nos interactions avec eux. C’est essentiel de la transmettre aux générations suivantes, et la littérature jeunesse a sans aucun doute un rôle à jouer !

Hashtag Céline : Clairement oui. Le roman fait le lien entre deux époques, deux vies différentes. Il permet à Simon d’entrevoir son amie, son histoire et l’Histoire autrement. Mais c’est aussi le récit d’une belle amitié entre un jeune garçon et une vieille femme, d’une relation dans laquelle l’âge n’avait pas d’importance.

Bouma : Je serais curieuse de la réaction d’une personne âgée face à ce texte. Le ressent-elle comme nous, comme le jeune héros de l’histoire ? En tout cas, je reste très émue par cette amitié, si forte qu’elle dépasse le préjugé des âges. Et je vous rejoins sur les histoires familiales liées à un contexte historique : je pense que la pudeur nous retient souvent de poser les questions mais que chaque personne cache en elle une partie de son histoire.

Aurélie : La théière est un objet transitionnel, quelle symbolique a-t-elle eu pour vous? 

Pépita : J’ai adoré sa présence, d’ailleurs j’en ai une bleue du même style et je me demande si je ne vais pas la détourner aussi ! Elle symbolise les petits secrets et aussi le souvenir de ces petits moments partagés autour d’elle. Elle fait le lien entre l’avant et l’après, elle permet à Simon d’accepter peu à peu la mort de sa Simone en restant vivante à travers elle. Elle lui permet de grandir. Quelle belle idée !

Aurélie : La théière me fascine, je n’arrive pas à savoir si c’est ce qu’elle représente : l’objet qui permet à Simon de faire son deuil, ou sa représentation avec la présence des illustrations d’Anaïs Brunet. En tout cas, elle représente aussi pour moi une métaphore du lien : celui qui lie Simone à Simon, Simone à Juliette et Simone à Farid mais aussi entre Simon et Juliette !

Isabelle : Sur la couverture, Simon colle son oreille contre cette théière comme on le fait avec un coquillage pour entendre la mer… Avant de lire le roman, j’ai interprété ce geste en l’attribuant à une rêverie. À la lecture, on comprend que cet objet est associé à d’innombrables moments privilégiés avec Simone, que leur écho résonne probablement encore à l’intérieur… Je trouve pertinent de parler d’objet transitionnel comme vous le faites, car elle aide Simon à vivre sans Simone, comme il avait pu aider Simone à vivre sans Farid.

Hashtag Céline : Cette théière, j’y ai beaucoup pensé. Je me suis mise à la place de Simon et je me suis posée cette question : tu aurais fait quoi toi, étant enfant? Tu aurais lu ou non les petits papiers? Cette théière est « magique ». Lire les secrets et les vœux qu’elle contient, c’est transgresser un interdit et peut-être même s’attirer des ennuis ! Mais comme Simon, j’aurais sans doute fait pareil, au risque d’y découvrir des choses que j’aurais préféré ne pas savoir. J’ai trouvé que la théière était un joli symbole rassemblant à elle-seule tous les éléments importants du roman : le souvenir de Simone, tous ses secrets mais aussi l’enfance et l’innocence de Simon.

Bouma : On pourrait presque rapprocher cette théière des journaux intimes ou carnets que l’on écrit à tout âge. Ils ne sont fait que pour nous, et en même temps révéleraient bien des choses à quiconque les lirait.

Aurélie : Simon découvre l’histoire de son pays et le racisme avec son ami, on a l’impression qu’avec la mort de Simone, un voile s’est levé. Il est en début d’adolescence et découvre doucement le monde des adultes. La nièce de Simone a-t- elle un rôle de passerelle entre ces deux mondes ?

Pépita : Je ne l’ai pas vue comme ça. Je l’ai vue comme une confidente, qui en a compris bien plus que ce qu’elle veut bien laisser croire. Elle accepte la présence de Simon avec naturel et une certaine bonhomie, sans mort dans l’âme. Elle est comme un tourbillon, qui s’arrête pour l’écouter parler de Simone, entrer dans le jeu de découvrir ce mystère de cet amour de jeunesse. Elle est la seule adulte dont Simon ne se méfie pas. A travers elle, il découvre aussi qu’une personne n’est jamais vraiment disparue. Il baisse sa garde enfin avec elle. Elle lui permet de lui faire confiance. Et c’est énorme pour lui qui se sent si bouleversé !

Aurélie : Pour moi le choix de l’âge de Simon permet d’évoquer implicitement le passage dans un âge de transformation : l’apprentissage du deuil et la disparition de Simone qui a été sa nounou, la découverte de l’amour et du visage différent des gens qui l’entourent et la découverte de la bêtise des adultes avec ses nouvelles interrogations avec son ami Sofiane. J’ai ressenti le personnage de Juliette comme un guide ou plutôt un passeur entre ce monde de naïveté et le monde beaucoup moins rose des adultes.

Isabelle :  C’est vrai qu’elle a une manière singulière de lui expliquer les drames personnels de Simone et historiques liés à la guerre d’Algérie, avec des mots simples et forts qui parleront aux jeunes lecteurs. Je vois un peu de ce que vous dites toutes les deux. Les traces de la Juliette enfant, que renferme la théière, la rapprochent de Simon. Par ailleurs, elle est très bienveillante, ouverte et à l’écoute de Simon qui en a bien besoin.

Hastag Céline : Pour moi, la nièce de Simone est plutôt là comme un soutien. Elle permet à Simon d’aller au bout de ses recherches. Elle accepte de parler de la vieille femme, chose que lui refusent tous les autres adultes autour de lui, de peur qu’il souffre. Elle lui permet de faire vivre le souvenir de Simone. Et avec sa bonne humeur et son dynamisme, elle l’aide un peu à passer cette épreuve. C’est un personnage dont l’arrivée dans le récit m’a fait du bien. Comme soulagée… Sentant que Simon serait enfin moins seul face à tout ça.

Bouma : Je ne m’attendais pas du tout à l’évocation de cette période historique souvent méconnue, et je ne doute pas que cela amènera les enfants à vouloir en savoir plus. Concernant le rôle de la nièce de Simone, elle fait, pour moi, écho à l’enfant qu’est Simon. Ils ont partagé sans le savoir les mêmes rituels et les mêmes souvenirs de Simone, ce qui les rapproche intrinsèquement.

Souhaitez-vous évoquer d’autres thématiques du roman ? 

Pépita : oui, le souvenir. Dans toutes ses dimensions : celui qu’on a des moments passés avec une personne qu’on aime, celui qu’une personne laisse après sa disparition. Je trouve que c’est un thème fort du roman pour un jeune garçon de 10 ans qui a peu d’années de vie, encore, même s’il a passé les deux chiffres. Et aussi le secret : jusqu’où se permettre de lever le voile sur le secret d’une personne disparue ? Je me suis posée cette question tout du long… En même temps peut-être que Simone voulait-elle qu’on le découvre en le glissant dans cette théière ? Mais peut-être n’y a -t-elle pas pensé… Ce petit mot glissé est pour elle une façon de se souvenir… comme une bouteille à la mer. J’ai aussi été très sensible à l’évocation des odeurs : chez Simone, chez sa vieille amie à qui Simon va rendre visite…

Aurélie : Oui, c’est vrai que ces trois thèmes sont bien présents. Pour le secret, je pense que Simone malgré sa tentative (puisqu’elle a emporté ses lettres dans son cercueil) n’a pas réussi à garder son secret intact. Simon a succombé à son désir de curiosité alors qu’au départ, en prenant la théière, il voulait simplement cacher les siens !
Pour les odeurs, ça m’a beaucoup marqué au début de récit avec aussi le fait qu’il demande à répétition le déroulé de la scène de la découverte de la gardienne.

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Les avis de Pépita, Céline Hashtag, Isabelle et Aurélie

Et vous, l’avez-vous lu ? N’hésitez pas à partager vos impressions en commentaire.

A lire les entretiens de l’auteure sur le blog de Nouvelles de polynies

Nos coups de coeur de mars

Le printemps est arrivé. Avec l’arrivée des beaux jours, les premiers bourgeons sortent et chez A l’ombre du grand arbre, c’est aussi le moment de présenter nos coups de cœur mensuels.

 

Pour Aurélie, ce fut la fraîcheur printanière dégagée par la premières lecture d’Emile Cucherousset, dernier opus de la collection polynie et elle fut séduite aussi par le couple du roman de Sara Barnard, qui évoque la rencontre d’un ado sourd et d’une jeune fille « muette ».

Pombo courage d’Emile Cucherousset et Clémence Paldacci-Collection Polynie-Mémo éditions

Et plus si affinités de Sara Barnard chez Casterman

Lire ses avis ici et .

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Pour Sophie, le printemps est signe de zénitude et de doigts de pieds en éventail ! Elle vous propose de découvrir le dernier album de Sandra Le Guen (une ancienne branche de l’arbre) avec vos tout-petits et leurs petons sûrement aussi joueurs que ceux de cette histoire !

« Les pieds en éventail » de Sandra Le Guen et Marjorie Béal chez Les p’tits bérets.

Son avis ICI.

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Pour Bouma, c’est une lecture pleine de compassion qui a retenu son attention. Sophie Adriansen sait parler des sujets difficiles avec délicatesse et empathie. Ici, elle livre l’histoire d’une jeune fille dont le papa, malade, perd peu à peu l’usage de son corps…

Papa est en bas de Sophie Adriansen chez Nathan, 2018

Son avis ICI.

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Pour Pépita, c’est un arbre qui a fait vibrer son cœur de lectrice en mars : un album aux illustrations si délicates qu’elles constituent des tableaux à elles seules et un texte si sensible sur la transmission entre une petite fille et sa grand-mère, autour d’un secret. Autre personnage et pas des moindres : un arbre confident, immuable dans sa beauté tranquille. Et quoi de mieux qu’un arbre sous l’Ombre du Grand Arbre !

L’arbre de Sobo, de Marie sellier et Charlotte Gastaut, Réunion des Musées Nationaux

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C’est sans conteste en lisant le très bel album La balade de Koïshi d’Agnès Domergue et Cécile Hudrisier paru chez Grasset Jeunesse qu’HashtagCéline aura eu ses plus belles émotions. Au gré d’une promenade, sur le chemin de la vie, en compagnie de ce petit personnage né d’un grain de riz, elle s’est émerveillée de la douceur et de la poésie de chaque mot, de chaque illustration. Un livre-objet magnifique à offrir, à s’offrir et à faire découvrir.

La Balade de Koïshi d’Agnès Domergue illustré par Cécile Hudrisier, Grasset Jeunesse

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Sur l’île aux trésors, le coup de cœur a été unanime pour Les sept étoiles du Nord, premier roman de l’autrice écossaise Abi Elphinstone, tout juste paru chez Gallimard Jeunesse. Une lecture qui nous transporte pour des aventures palpitantes dans un univers de glaces, de forêts boréales et de tribus qui évoque la mythologie nordique !

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