Le livre d’où je viens – Céline du flacon

A l’Ombre du grand arbre cet été, on va vous révéler un petit bout de nous, un petit peu de cette sève qui chacun(e) nous anime, un petit de peu de ce feuillage qui nous réunit.

Un brin nostalgique mais tout à fait réjouissant, chacun notre tour, nous allons vous dévoiler le livre qui a changé notre vie ou qui du moins, nous a beaucoup marqué, voire qui nous a donné envie de créer un blog.

Alors, revenez par ici chaque semaine de cet été, et laissez-vous nous raconter  :

« Le livre d’où je viens »

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Je pourrais vous parler des séries qui ont bercé mon enfance, dans les années 70 : les Petite Abeille de Tamara Danblon, les Martine de Marcel Marlier et Gilbert Delahaye, les Sylvie de René Philippe, …  et plus tard Le club des cinq de Enid Blyton et les Six compagnons de Jean-Jacques Bonzon.  

Reflet de leur époque, ces séries ont pour la plupart mal voire très mal vieilli. Pourtant, il serait un peu présomptueux de ma part de les renier aujourd’hui sous prétexte, qu’avec nos yeux actuels, elles sont bourrées de clichés entre autres sexistes et véhiculent des idées complètement surannées.  Je préfère me souvenir des heures et des heures de plaisir qu’elles m’ont procurées.

Mais à y réfléchir un peu plus sérieusement, mon amour des livres n’est pas lié à un titre ou une série en particulier.  Non !  En réalité, cette passion prend son origine dans l’acte même de lire.  Une activité qui ne se limite pas à la vue, loin de là.  Pour moi, lire c’est aussi toucher, sentir, écouter…  Tous les sens sont en éveil, excepté (peut-être) le goût !!!!

(Pour ceux qui s’interrogeraient, les deux petits figurines qui pendent sont Tchantchès et Nanesse, deux personnages issus du folklore liégeois (Belgique).)

J’en ai pris conscience, très jeune, lorsque je puisais allègrement dans la bibliothèque de mes parents.  Sur l’étagère du bas, à portée de main, se trouvait toute une collection de livres de la bibliothèque rose.  Pas les pâles copies plus actuelles qui, pour la plupart, au fil des rééditions, se sont vu remanier, alléger, adapter…  Non, les éditions originales avec la couverture pleine toile rouge, les tranches dorées et les illustrations gravées sur bois. Pour mes yeux d’enfant, ces apparats avaient quelque chose de royal. Je ne me lassais pas d’en caresser les reliefs.  Et que dire de l’intérieur avec ce papier épais, légèrement pelucheux au toucher, qui dégageait déjà à l’époque cette odeur caractéristique des vieux papiers.

Ces sensations quasi sensuelles, je les recherche toujours à travers mes lectures d’aujourd’hui.  Ainsi, j’apprécie au plus haut point les couvertures en relief, le bruit de neige qui crisse des livres au papier plus artisanal, les belles calligraphies, les illustrations en noir et blanc, l’odeur du papier…

Toutes ces sensations participent à mon ivresse de lecture.  Le nom de mon blog, Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait LIVREsse, n’est d’ailleurs pas étranger à ces premières expériences de l’enfance.

Lire c’est aussi s’enivrer de mots, rêver, imaginer, s’évader…  Je l’ai appris aussi à la lecture de ces ouvrages.  A cette époque, on ne parlait pas de version simplifiée ou abrégée, sous prétexte que les enfants ne sont pas (plus) capables d’efforts !  Quand on aime, on ne compte pas.  Je me souviens notamment de ce pavé, le Sans famille d’Hector Malot que j’ai dégusté à mon rythme, sans rechigner.  A cette époque, la télévision n’avait pas la place qu’elle occupe aujourd’hui et, à la lecture de ces pages, c’est tout un cinéma intérieur qui défilait sous mes yeux.  Je me souviens aussi qu’une fois fatiguée, je me roulais sur le dos, la tête renversée en arrière, pour observer la course des nuages dans le ciel.  Ces pauses me permettaient de faire le point sur ce que j’avais lu.  Il m’arrive encore parfois de m’y adonner…  avec toujours le même plaisir !

Plaisir…  Voilà le fin mot de l’histoire.  Tous ces titres font partie de mon histoire.  Je ne les ai plus relus depuis.  Par contre, à chaque nouvelle rencontre littéraire, c’est la même ivresse que j’espère.  Ivresse que je cherche à partager à travers mon blog, mon métier d’enseignante…

4 réflexions sur « Le livre d’où je viens – Céline du flacon »

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