Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2021 : Grandes feuilles et Belles branches

Curieux, enjoué, plein d’énergie et de bonne humeur lorsqu’il s’agit de célébrer les pépites de la littérature jeunesse, le prix À l’Ombre du Grand Arbre est de retour pour la septième année consécutive !

Depuis le temps, vous connaissez sans doute déjà le principe ? C’est très simple : parmi toutes leurs lectures de l’année 2020, les branches de l’arbre ont trié sur le volet une sélection de trois titres par catégorie :

  • Grandes feuilles (romans jeunesse)
  • Belles branches (romans ado)
  • Petites feuilles (albums)
  • Brindilles (petite enfance)
  • Racines (documentaires)
  • Branches dessinées (BD)

À vous de jouer pour désigner le lauréat dans chaque catégorie, en votant pour votre titre préféré ! Les votes seront ouverts jusqu’au 10 décembre et les gagnants annoncés dans la foulée, lundi 13 décembre.

Quels sont donc les livres sélectionnés au cours d’un intense processus de lectures et de délibérations à l’ombre de l’arbre ? Dès aujourd’hui, on vous révèle les romans sélectionnés pour les catégories Grandes feuilles et Belles branches et on vous raconte pourquoi on les a choisis. Vous pouvez voter en bas de chaque catégorie. Et rendez-vous dans un mois pour la suite de la sélection !

******

~ Catégorie Grandes feuilles : Romans jeunesse ~

L’anguille, de Valentine Goby, Thierry Magnier, 2020.

Valentine Goby a fait de l’histoire de Camille, née sans bras, qui doit trouver sa place dans un nouveau collège, un roman d’amitié solaire. Parce qu’une différence peut être profondément libératrice pour celles et ceux qui ont du mal à entrer dans le moule. Autrement dit… pour chacun, ou presque. L’histoire est racontée d’une plume vive et chaleureuse, avec une forme chorale pertinente et de malicieux apartés de l’autrice. Les personnages sont touchants et très sympathiques – mention particulière pour l’ouverture d’esprit et la joie de vivre de Camille ! Nous avons aussi aimé le ton résolument optimiste et la manière intéressante dont ce roman bouscule nos clichés sur le handicap et nous interroge sur ce que cela signifie. Un roman sensible qui donne envie de croire aux pouvoirs de l’entraide et de la tolérance. Et de célébrer nos différences.

L’incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace, de Thomas Gerbeaux (illustrations de Pauline Kerleroux), La Joie de Lire, 2020.

Prison Break façon homard, il fallait y penser ! Impossible de résister au suspense de cette histoire rocambolesque : un crustacé se fait la malle du restaurant où il était promis à la casserole et s’allie à une jeune fille pour libérer ses compères restés dans le vivier. La plume de Thomas Gerbeaux mêle ironie et tendresse et irradie le récit du charme des contes, des comptines enfantines et des parties de jeu remportées contre un ami imaginaire. Les illustrations stylisées de Pauline Kerleroux font écho à cette poésie. L’ensemble nous transporte dans un charmant décor de vacances bretonnes où prendre une grande bouffée d’air marin et se balader à vélo parmi les moutons. Ce petit livre se lit comme un roman d’aventure, une perche tendue à nos consciences, un hymne à la liberté, à la joie de la rencontre et à la solidarité. Une pépite haute en couleurs, émouvante et très divertissante.

Une photo de vacances, de Jo Witek, Actes Sud Junior, 2020.

Nous voici en vacances avec une famille modeste qui doit composer avec un budget serré et les envies de chacun. On s’attache vite à tout le monde, particulièrement à Eugénie, dix ans, prise entre un bébé et une aînée en pleine adolescence, entre ses rêves et les contraintes familiales, entre enfance et adolescence… Jo Witek trouve les mots justes pour dire l’ennui et les sorties, les relations élastiques entre sœurs et le baume des tranches de rigolade, la famille qui prend ses marques et invente ses petits rituels dans un tendre ballet. Et surtout, le passage vers l’adolescence, ses nouvelles émotions, ses transformations physiques et ses questionnements. Très immersive et sensorielle, l’écriture nous fait ressentir le soleil sur la peau, le frisson de plonger dans la rivière, le plaisir de se promener au marché avec ses parents. Un roman frais, drôle et touchant.

Quel est votre titre préféré de la catégorie Grandes feuilles ?

  • L’incroyable histoire du homard qui sauva sa carapace, de Thomas Gerbeaux (La Joie de Lire) (76%, 69 Votes)
  • L'anguille, de Valentine Goby (Thierry Magnier) (16%, 15 Votes)
  • Une photo de vacances, de Jo Witek (Actes Sud Junior) (8%, 7 Votes)

Total Voters: 91

Chargement ... Chargement ...

~ Catégorie Belles branches : Romans ados ~

Deux fleurs en hiver, de Delphine Pessin, Didier Jeunesse, 2020.

Deux fleurs, Capucine et Violette, passent l’hiver à Bel-Air. L’une est une toute jeune fille qui porte une perruque bleue, l’autre une vieille dame au crépuscule de sa vie. Elles sont à la dérive, mais leur rencontre dans cette maison de retraite pourrait bien les aider à retrouver un cap… Delphine Pessin nous fait ressentir les difficultés des résidents des EHPAD, mais aussi celles des accompagnants dont chaque geste est chronométré et budgétisé. Et l’humanité dans tout cela ? Justement, elle transpire à chaque page de ce roman qui voit les deux parties s’associer. Delphine Pessin trouve le ton juste pour raconter une belle histoire sans verser dans le pathos. Elle sait doser l’humour et les alternances de points de vue, nous intriguer pour mieux nous faire tourner les pages avec des personnages pleins de nuances et de doutes, qui ne se livrent pas facilement. Un doux dialogue à deux âges de la vie qui donne envie de célébrer les liens intergénérationnels. Et montre qu’il ne faut jamais désespérer d’une floraison !

L’incroyable voyage de Coyote Sunrise, de Dan Gemeinhart, PKJ, 2020.

Coyote vit avec son poète de père dans un ancien bus scolaire qui les emmène à travers les États-Unis au gré de leurs envies. Une liberté qui pourrait faire rêver ! Mais comment en sont-ils venus à cette douce fuite ? Le passé finit par les rattraper et Coyote n’a pas le choix : en quatre jours, pas plus, il faut gagner l’État de Washington. Seul problème : ils sont à l’autre bout des États-Unis et son père s’est juré de ne jamais y retourner. La quête de Coyote place cet incroyable voyage sous haute tension, mais on comprend vite à quel point cet immense chemin parcouru et les magnifiques rencontres qui le ponctuent comptent en eux-mêmes. A travers le personnage fascinant de Coyote – tout un poème ! – ce roman évoque joliment la charnière entre l’âge de l’enfance et celui de l’adolescence où se révèle la complexité des choses. À partir de sujets douloureux, Dan Gemeinhart compose un texte lumineux car irradié de l’entraide et des liens qui se nouent en cours de route. En tournant les pages, on passe du rire aux larmes, on rêve. Et cela fait un bien fou de se lover, le temps de quelques centaines de pages, dans un monde de partage, de tolérance et de générosité.

Steam Sailors, tome 1 : L’héliotrope, de Ellie S. Green, Gulf Stream éditeur, 2020.

Quatre siècles après la Grande-Fracture, la révolte gronde dans le Bas-Monde contre le joug des élites des Hauts-Mondes. Prudence est traitée en paria à cause d’étranges pouvoirs qui semblent la relier aux Alchimistes, ces savants exterminés des siècles plus tôt. Enlevée à bord du navire volant des pirates de l’Héliotrope, la jeune fille va découvrir les territoires suspendus et les intrigues incroyables qui s’y trament ! Ce roman, c’est d’abord un objet-livre splendide qui renferme une intrigue pleine d’aventures et de rebondissements. E.S. Green raconte tout cela d’une plume si alerte qu’on a du mal à croire qu’il s’agit d’un premier roman, entretenant le suspense, étoffant de manière très cohérente son univers de ports, d’auberges mal famées et d’intrigues mondaines. Elle invente un genre à la croisée du steampunk et des romans feuilleton du 19ème siècle. Nous avons adoré les personnages, notamment la mystérieuse Prudence et les pirates qui élèvent les courses-poursuites avec la flotte royale. Leur audace (le mot est faible) donne au roman un souffle réjouissant et beaucoup de panache. Et cerise sur le gâteau, il y a une suite !

Quel est votre titre préféré de la catégorie Belles branches ?

  • Deux fleurs en hiver, de Delphine Pessin (Didier Jeunesse) (61%, 40 Votes)
  • L’incroyable voyage de Coyote Sunrise, de Dan Gemeinhart (PKJ) (24%, 16 Votes)
  • Steam Sailors, tome 1 : L’héliotrope, de Ellie S. Green (Gulf Stream éditeur) (15%, 10 Votes)

Total Voters: 66

Chargement ... Chargement ...

******

À vos lectures… et à vos votes !

4 réflexions sur « Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2021 : Grandes feuilles et Belles branches »

  1. Ping : Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2021 : Racines et Branches dessinées |

  2. Ping : Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2021 : Brindilles et Petites Feuilles |

  3. Ping : Prix A l’Ombre du Grand Arbre 2021 : Les lauréats et Gagnants du Concours |

Répondre à Sophie Herisson Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *