Les lectures florentines d’un Petit-Pilote globe trotteur !

Cet été, road-trip familial en direction de Florence : 2500 km à parcourir et de belles soirées à nourrir de lectures joyeuses et enthousiasmantes. Alors bien sûr j’ai glissé dans notre valise un sac rempli de livres, des albums souples bien entendu, parce qu’il en fallait beaucoup (4 histoires chaque soir, ce n’est pas rien) et en même temps le coffre n’était pas extensible. Mais sur ma super sélection, un  titre a remporté tous les suffrages de mon Petit-Pilote qui est allé le chercher inlassablement dans le coffre à histoires : Qui a vu le loup ? d’Alex Sanders.

qui a vu le loup

Le voilà qui s’installait sur son grand lit et qui ouvrait le livre, car celui-là ce n’est ni papa, ni maman qui le lisait mais bien mon Petit-Pilote lui même. Dès la première page, il se souvenait : « le loup marche » Et le voilà qui fait avancer le livre entre ses deux petites mains. « Le loup marche encore » : mon tout-petit lecteur continue de faire bouger le livre d’un côté de l’autre.

Puis dans son langage bien à lui, il s’exclame  » tout à coup, s’arrête !!! » en immobilisant le livre (il me semble que c’est sa page préférée ! Cette suspension du mouvement un vrai régal !)

« Il a entendu queque chose ? » demande alors mon Petit-Pilote élevant la voix et mangeant quelques syllabes.

 » a vu quequn? » demande-t-il en rapprochant le livre de son visage.

« c’est toi qui a vu, toi ! » reprend-il la voix gonflée de points d’exclamation et le corps tout agité.

« va te croquer ? » dit-il alors, sourire aux lèvres. « non ! il court » , « secours maman ! » « lit »-il en raccourcissant le texte.

« pas méchant un enfant » reprend-il avec une intonation toute particulière pour nous (se ?) rassurer !

loup9

Avec cet album mon petit homme s’amuse, il devient véritablement acteur du livre puisqu’il joue – au sens théâtral du terme- avec le personnage principal. Et il joue avec son être tout entier :  aussi bien avec sa voix qu’il module avec ravissement qu’avec son corps qui s’anime au rythme du petit loup. Ce livre est pour lui comme une marionnette. Quelle trouvaille !

C’est un livre au graphisme très épuré, comme souvent les albums d’Alex Sanders – puisque le loup au pelage gris est seul sur la page blanche jusqu’au dénouement où il retrouve sa maman dans un paradoxal (c’est quand même un loup qui a peur de mon Petit-Pilote) et simplissime happy end. Ce graphisme minimaliste permet de décomposer à la fois le mouvent du personnage mais il permet aussi par le jeu du cadrage de déchiffrer les expressions du visage du loup. Ainsi quand le loup se rapproche du lecteur et que la tension monte, l’enfant peut jouer à avoir peur mais le dénouement qu’il connaît – ayant lu tant et tant de fois ce récit- lui permet de relâcher la pression dans un beau rire joyeux qui montre à quel point la littérature est essentielle dès le plus jeune âge pour faire des liens entre l’imaginaire et le réel et toutes ces émotions qui nous animent et nous interrogent et que nous apprenons aussi (surtout) par les livres à connaître pour mieux les maîtriser et les partager !

 

 

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